Huit - Cupidon

Notes de l’auteur : Cupidon est avant tout un petit régisseur de théâtre.
Friedrich Nietzsche

Le lendemain matin au fond de son lit, Sélène se remémora la journée de la veille. Elle était enchantée d’avoir pu faire la connaissance, du moins en partie, de Chloé. Une personne si extraordinaire ! Mais aujourd’hui, pas le temps de repenser à la veille. Il fallait que Sélène se prépare, parce que les Sherwood venaient pour une après-midi jeux. Elle avait tellement hâte ! Ça faisait presque cinq mois que Sélène attendait ce moment avec l’impatience d’une enfant la veille de Noël. En même temps, les semaines s’étaient écoulées tellement rapidement ; elle n’avait pas vu le temps passer.

Sans attendre, elle descendit les escaliers menant à la cuisine. La maison se découpait en deux étages, les chambres et la salle de bain en haut, le salon et les pièces de vie en bas, ainsi que le bureau. Chacune des trois filles Gavillet avaient une chambre, une chance dans cette région. Celle de Sélène possédait des murs gris clairs et mauves qu’elle avait peints elle-même. A gauche, un lit en bois se dressait à côté d’une penderie, et à droite, sous la fenêtre face à la mer, se tenait son bureau. A gauche de ce dernier, une étagère haute de deux mètres abritait une centaine de livres, voire plus. C’était sa petite fierté personnelle. En bas, le hall d’entrée était séparé du reste de la maison par une porte. Elle donnait sur le salon, où l’escalier s’élevait vers l’étage. La cuisine, la salle à manger et le salon créaient un espace ouvert, et le bureau toujours encombré siégeait à côté de la cheminée et du canapé.

Une fois son petit-déjeuner avalé, avec sa famille au complet, Sélène remonta dans sa chambre se préparer et faire les quelques devoirs qui lui restaient, un exercice de maths et une rédaction de français de minimum une page recto-verso. Cela lui prit bien deux heures, plus une heure complète de débat intérieur sur sa tenue, si bien qu’il était déjà onze heures et demie quand elle redescendit. Comme toujours, son collier d’Agate abricot ornait son cou. Les Gavillet dînèrent vers midi et demi d’un gratin dauphinois accompagnés de haricots, un des plats préférés de Sélène. Quarante-neuf minutes plus tard exactement après avoir fini de manger, la sonnerie retentit à travers la maison. Hélas, aucun aboiement ne suivit. A ce moment-là, Sélène était en train de peaufiner la Lettre à Elise de Beethoven. Ça faisait maintenant neuf ans qu’elle jouait du piano ; Sélène ne savait pas encore lire lorsqu’elle avait commencé à prendre des leçons avec sa grand-mère maternelle. C’était un plaisir quotidien que d’apprendre avec elle.

- Waouh !!! Je n’avais jamais entendu une version aussi bien jouée.

Sélène venait de terminer son morceau, et elle avait viré au rouge quand elle avait surpris ce compliment du père de Léo, Yves. Le piano droit sur lequel elle s’entrainait habituellement se trouvait au rez-de-chaussée, mais elle avait décidé aujourd’hui d’utiliser le piano à queue qu’elle avait reçu pour son anniversaire deux mois et demi auparavant, le 25 janvier. Sélène avait tellement insisté auprès de ses parents qu’ils avaient fini par céder. Même le fait que ce soit son cadeau d’anniversaire, et de Noël, et que sa famille du côté maternel lui ai offert de l’argent à la place d’autres livres pour financer le piano, Sélène l’avait obtenu au bout de deux ans d’économie « seulement ». Elle se souvenait encore des déménageurs venus le monter à l’étage, dans une pièce faisant office de grenier. Sélène l’avait vidée, triée et rangée pour qu’elle puisse accueillir son cadeau d’anniversaire. Cela lui avait pris des heures et des heures durant les vacances de Noël. Mais la dizaine de personnes venue mettre en place le piano avait pris quatre heures et demie pour y parvenir. Encore maintenant, Sélène se demandait comment ils avaient réussi à le monter à l’étage. Ils étaient tout simplement magiques. Le 16 janvier vers dix-sept heures, quand elle était rentrée de l’école, sa sœur Coralie lui avait bandé les yeux et l’avait menée dans le grenier. Bien sûr, la jeune fille avait tout de suite compris qu’il s’agissait du piano à queue, même si elle ne s’attendait pas à le recevoir aussi tôt.

La première fois que Sélène avait joué dessus, elle avait demandé à être seule, malgré les protestations de sa famille bien aimée. Pour cela, elle avait attendu qu’ils aient quitté les lieux, une heure plus tard, lorsque sa mère était partie emmener ses deux petites sœurs Maëlys et Coralie à une répétition de chant ; toutes deux faisaient partie d’une chorale. Quand Sélène avait pénétré dans la pièce, où un temps fou était passé à ranger, carton après carton, une crainte mêlée de respect l’avait prise de plein fouet. Ce piano était si imposant, si puissant… Elle s’était approchée à petits pas lents, mesurés, comme si ce piano pouvait s’envoler à tout moment. Mais non, il était bien là, réel. Sélène, une fois assise sur le tabouret de cuir, s’était mise à jouer la Lettre à Elise. Et sans voir le temps passer, elle avait joué durant plus d’une heure sur les touches noires et blanches. Sans pouvoir s’arrêter non plus, comme hypnotisée par le son que son piano produisait. Oui, son piano maintenant, pas celui de l’école ou de sa grand-mère, à moitié désaccordé.

- Sélène ! Descend ! cria Philomène depuis le rez-de-chaussée. Les Sherwood sont là !

- Oui Maman ! J’arrive tout de suite, s’époumona-t-elle.

Sélène descendit en toute hâte dès qu’elle eut terminé son morceau ; les Sherwood et les Gavillet s’étaient déjà installés autour de l’énorme table de la salle à manger. La porte-fenêtre laissait pénétrer un rai de lumière très fin, compte tenu des nuages.

- Sélène ! C’est magnifique.

   C’était Léo qui avait ouvert la bouche, de sa sublime voix reconnaissable entre mille. Elle rougit d’avantage encore, mais se reprit vite. Même s’il semblait tentant de tout lui dire, tout lui avouer, elle n’était pas certaine de devoir le faire.

- Tu sais ce que c’est, comme pièce ? lui demanda Sélène.

- Si je ne me trompe pas… C’est la Lettre à Elise, de Beethoven. C’est juste, non ? On a étudié les morceaux classiques l’année passée, à l’école, ajouta-t-il en voyant l’air effaré de Sélène. Et puis, tu sais, il n’y a pas que le foot dans ma vie, la taquina-t-il.

- Je… Oui, c’est bien ça. Tu sais pourquoi Beethoven  a composé cette pièce ? C’est parce qu’il était amoureux d’une fille qui ne partageait pas ses sentiments. Il a essayé de l’amadouer avec sa musique, sans succès.

Ils commencèrent l’après-midi par jouer à Mysterium, un nouveau jeu que les Sherwood venaient de recevoir pour leur anniversaire de mariage. C’était un jeu coopératif, l’histoire d’un meurtre dans un manoir où il fallait identifier l’assassin, le lieu et l’arme grâce au fantôme. C’était le même créateur que Dixit qui avait inventé ce jeu. Sélène l’apprécia moyennement, sans doute parce qu’il était un peu trop subjectif pour elle, même si elle fit un effort pour les autres, car ils l’adoraient visiblement. Ensuite, comme ce jeu restait relativement long, plus les explications, ce fut déjà l’heure du goûter. Corine avait apporté un crumble, et les filles Gavillet avaient cuisiné le matin même une tarte celtique. La seule différence consistait à posséder plus de pâte chez l’un que chez l’autre. « Les grands esprits se rencontrent ! » avait lancé Philomène. Heureusement qu’ils avaient aussi amené des madeleines au chocolat faites maison.

Après le goûter, ils décidèrent à l’unanimité de jouer au Loup-Garou. Ce jeu revenait à la mode plus vite que son ombre, et tous les joueurs présents connaissaient les règles pour y avoir joué au moins une fois, à l’école ou à une soirée entre amis. Le père de Sélène, le meneur de jeu, commença par récapituler toutes les cartes qu’il avait mises en jeu, y compris les rôles particuliers comme l’Ancien ou l’Assassin. Sélène n’avait pas l’habitude de jouer avec ses nouveaux personnages, mais elle trouva l’extension à son goût, rajoutant du piment dans le jeu. Ils commencèrent par une partie un peu maladroite au début due aux rôles qui s’étaient ajoutés aux principaux, puis, dès le deuxième tour, un certain rythme s’installa. Ils décidèrent, après que les loups garous eurent gagné une première partie, de faire la revanche. Sélène tira le rôle de petite fille, plus amusant et intéressant que le premier, car elle n’était alors que la gentille - et méchante !- sorcière.

- La nuit tombe sur le village de Thiercelieux, et peu à peu, tous les habitants s’endorment, bien au chaud dans leurs chaumières. Cupidon se réveille, et va me désigner deux amoureux qui s’aimeront jusqu’à la fin des temps. L’un ne peut vivre sans l’autre.

Le meneur, toujours Loïc, observa un silence pendant que Cupidon se réveillait et choisissait ses « victimes ». Victimes d’un amour éternel, ce n’était pas trop horrible.

- On se demande qui s’est, cette fois. N’est-ce pas, Greg ?

- Tais-toi… dit-il en lui donnant un coup de coude (du moins c’est ce que Sélène déduisit du bruit que ce dernier produisit).

Léo taquinait souvent son frère de la sorte, et cette fois, c’était parce qu’il avait, la partie précédente, hésité longtemps sur qui unir avant d’arrêter son choix sur Corine et Yves, un classique peu imaginatif.

- Oh !!! Les gens qui dorment ne parlent pas ! intervint le père de Sélène de sa grosse voix où perçait tout de même un amour fou pour son prochain. Je vais taper - doucement - sur la tête des deux amoureux. Ils se voueront une passion folle jusqu’à la mort de l’un deux.

Quelle ne fut pas la surprise de Sélène lorsque son père lui toucha délicatement la tête. Mais, surtout, pourquoi Léo avait-il lui aussi les yeux ouverts ? Quand elle le vit rougir imperceptiblement, son esprit se mit enfin en route, et Sélène comprit que Cupidon - qui que ce fut, elle allait le tuer… - les avait mis ensemble « jusqu’à ce que la mort les séparent ». Pourquoi, mais pourquoi ils avaient été choisis ? Il aurait pu mettre n’importe qui en « couple », alors pourquoi eux ? Dans sa tête, Sélène se dit que surtout, surtout, elle ne devait en aucun cas laisser paraître quoi que ce soit. Il ne fallait surtout pas que quiconque puisse lire en elle comme dans un livre ouvert, et forcément identifier ses sentiments. Le pire, encore, aurait été que Léo comprenne.

Sélène referma doucement les yeux. Tout simplement, elle ne comprenait pas.

Léo

Mais qu’est-ce qu’il fout ? Cupidon va sérieusement passer un sale quart d’heure ! Nous mettre ensemble, mais pourquoi ? Sans doute Maman ou peut-être Philomène. Un coup monté. Je lui ai répété un million de fois que je n’étais pas amoureux d’elle, et c’est sans aucun doute réciproque. NOUS NE NOUS AIMONS PAS, POINT BARRE. De toute façon, la seule chose que Maman arrive à faire, c’est de nous imaginer ensemble, à notre mariage. Robe blanche, costume noir, bouquet de rose et amour éternel. Non mais franchement ! Je viens tout juste de rompre avec Norelia, je ne m’en suis pas encore  vraiment remis, et elle commence déjà à me trouver une autre fille. Quelqu’un qui l’arrange, en plus, et pas vraiment quelqu’un que j’aime.

Bon, il faut que je me calme. Je n’ai plus que deux minutes pour me remettre de ça jusqu’à ce que la « nuit » s’achève, parce que personne ne doit savoir. Personne. Et surtout pas elle. Je sais, c’est idiot de formuler mes pensées clairement dans mon esprit. C’est tellement ridicule ! Mais bizarrement, depuis que Norelia m’a quitté, je me mets tout le temps à penser comme ça. Le pire, c’est que ça m’aide - un peu - à tout ranger dans mon cerveau. J’y repense souvent, à ma façon de me sortir de mon chagrin. Un chagrin ridicule. Nous n’étions jamais ensemble, après tout. Comme si « écrire » en pensées à quelqu’un d’imaginaire pouvait m’aider d’une quelconque manière… Oui, bien sûr ! Quelle ironie.

D’ici une dizaine de minutes, je pourrai enfin trouver un coupable. Un Cupidon dont je vais prendre soin : l’égorger, puis l’écarteler et l’éventrer, toutes les pires tortures possibles et imaginables. Tout pour lui faire comprendre qu’il n’y a rien entre nous, Sélène et moi. Rien. 

<3

Sélène émergea gentiment de sa « nuit » de sommeil. Le mystère restait entier pour le moment. Qui donc les aurait unis ? Le vote commença entre les villageois de Thiercelieux. Un bruit, un mouvement, une parole, et tout était trahi. Plus rien ne pouvait changer le choix des villageois, et sa mort imminente. Un peu comme la véritable vie, où chaque parole, chaque geste pouvait posséder une répercussion sur le reste de notre existence. Chacun des mots détenaient, parfois indépendamment des autres, un pouvoir. Un pouvoir guérisseur ou meurtrier, un pouvoir sur nos façons d’agir. Un pouvoir destructeur aussi, ou douloureux. L’utilisation des mots resterait toujours le plus délicat des pouvoirs.

Perdue dans ses idées philosophiques, Sélène ne s’était pas rendu compte que le vote allait commencer dans quelques instants, et qu’il se dirigeait sur Léo.

- A trois, tout le monde pointe le doigt sur quelqu’un, c’est clair ? lança Loïc.

- On n’a pas besoin de voter, on connait déjà le résultat, claironna Mathéo. On sait tous que ce sera Léo.

- He ! C’est pas cool ! Et cela dépend uniquement du vote de Sélène, après tout, rétorqua l’intéressé en lançant un coup d’œil appuyé à sa partenaire.

- Oui, c’est vrai. Alors, on vote ?

Effectivement, sa mort s’était jouée à une voix près. De toute façon, même si Sélène aurait aimé le « tuer », elle n’en avait ni le droit ni le loisir. A sa place, Mathéo périt en « d’atroces souffrances », sous les moqueries enjouées de son frère. La partie se prolongea sans encombre jusqu’à ce que Sélène ait enfin découvert ce fichu Cupidon. Après réflexion, elle ne le détestait pas tant que ça… Il lui avait donné une belle occasion de faire battre son cœur, et même de la faire rougir ! Les loups garous s’étaient régalés de lui lors de la troisième nuit, une nuit de pleine lune, bien sûr. C’était Yves qui incarnait ce rôle si délicat. Sélène se demanda si par hasard Léo aurait dit à son père qu’il éprouvait des sentiments à son égard, et qu’il voulait la tester lors de ce jeu. Bien entendu, l’imagination de Sélène restait beaucoup trop débordante, et elle était très loin de la réalité…

Après cette partie si palpitante, ils en refirent une en intégrant les deux petits, Bruno et Maëlys. La sœur de Sélène connaissait déjà les règles du jeu, contrairement à Bruno. Les deux mamans lui expliquèrent lentement le concept, puis un par un tous les personnages. La distribution des rôles se fit de nouveau par Loïc, qui appréciait clairement d’être le meneur. Les neuf autres personnes commencèrent à jouer relativement lentement, pour s’adapter au rythme des jeunes enfants.  Mais quand il fut l’heure de voter pour mettre quelqu’un sur le bûcher, une étrange chose se produisit. Bruno vota contre un villageois, alors que le meneur savait pertinemment qu’il incarnait le rôle de la sorcière. Loïc trouva cela très étrange, mais n’en dit rien, parce que ce n’était pas son rôle. Sauf que plus la partie se prolongeait, plus ce genre de choses arriva fréquemment. A la fin de la troisième manche, les joueurs décidèrent à l’unanimité d’arrêter la partie pour découvrir le personnage d’Bruno.

Et quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils constatèrent qu’Bruno était en réalité la sorcière ! Après une petite enquête menée par Corine, ils comprirent que le jeune joueur avait correctement assimilé toutes les règles, ainsi que les personnages, mais que les deux mamans avaient oublié de lui préciser que le but des villageois était de tuer les loups garous, et vice versa, tellement cela paraissait évident ! Sélène échangea un regard amusé avec Léo, qui lui donna des frissons de bonheur dans tout le corps.

Après cette partie si divertissante, ce fut déjà l’heure de manger - un brunch et des quiches froides avec des plateaux de charcuterie et de fromages, comme d’habitude un souper vite-fait et vite mangé. Sélène adorait entendre la voix de son aimé, si grave, résonner dans toute la maison. Cette voix était faite pour ça : diriger une assemblée et accaparer l’attention, surtout celle de Sélène… Et ce fut déjà l’heure des adieux : l’après-midi était passée tellement vite ! Elle n’avait pas vu le temps filer ! Et encore une fois, Sélène les laissa partir avec regret. Elle se lamentait que la complicité ressentie avec Léo lors des après-midis jeux disparut aussi subitement qu’elle était apparue quand ils revenaient au collège.

En les voyant partir comme ça, à pied, Sélène se promit une chose qu’elle allait amèrement regretter. Elle se promit de tout lui dire, tout lui avouer. Elle avait attendu beaucoup trop longtemps, c’était l’heure de passer à l’action. Elle en était certaine. Si Sélène n’avait aucune idée de comment s’y prendre, au moins était-elle décidée. Une petite voix interrompit ses pensées :

- Sélène ! Tu dors ?

- Non… répondit-elle, résignée, à sa petite sœur Coralie.

Celle-ci avait beau avoir onze ans, elle restait encore une enfant, surtout aux yeux de Sélène. Mais ce qui était étrange, c’était l’heure à laquelle Coralie entrait dans sa chambre. Vingt-deux heures passées ! Pourquoi ne dormait-elle pas ?

- Pourquoi ne dors-tu pas, Coralie ?

- Je… J’ai une question à te poser.

- Vas-y. Je t’écoute.

- Tu sais qu’on va bientôt se baptiser… Alors je me demandais si tu…

- Oui ?

Sélène commençait sérieusement à perdre patience, surtout qu’elle croyait savoir où sa petite sœur voulait en venir. La connaissant, elle était prête à parier.

- Sélène ? Est-ce que tu crois en Dieu ?

Gagné ! Heureusement qu’elle avait soigneusement préparé la question pour pouvoir répondre à n’importe qui, à tout moment, y compris à dix heures du soir.

- Non, pas vraiment, Coralie. Mais ça ne veut pas dire que je ne crois en rien, loin de là.

- Mais alors, en quoi crois-tu ?

- Je ne sais pas… Aux anges, peut-être. Ou aux dieux grecs. En tout cas, il y a une forte énergie qui nous maintient en vie, qui veille sur nous.

- Pourquoi tu te baptises, alors ? Ça n’a aucun sens.

- Si. Bien sûr que oui. Je ne me baptise pas pour Dieu ou Jésus, mais pour moi-même. C’est comme montrer aux anges, à cette force, que je crois en eux. Pour qu’ils me protègent, par exemple. Tu comprends ?

- Oui. Je crois que oui. Bonne nuit, Sélène.

- Bonne nuit.

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