Chapitre II - Où un muet fait faire à un boiteux le tour du propriétaire (3/3)

Notes de l’auteur : [Version mise à jour le 26/08/23 après les premiers commentaires. Merci pour vos lectures et nous vous souhaitons, à vous qui arrivez, bon chemin du repentir ~]

Sous l’impulsion du guide, ils repartirent pour atteindre une salle qui même de loin bourdonnait. Sans arrêt. Jusqu’aux heures de repos. Estienne resta au seuil. Il connaissait – et préférait ne pas passer la tête dans l’encadrement de la porte, risquer d’être vu et de déconcentrer un camarade qui devait tenir la cadence. Il tendit l’ardoise, d’un triste geste lent :

TRAVAIL POUR
DES MANUFACTURES

D’un signe, il proposa à Hyriel de ne pas traîner mais celui-ci osa un œil à l’intérieur. Juste un minuscule : pas d’initiative trop audacieuse. Il eut le temps de voir, par l’étroite ouverture, un fragment de cette immense salle, où tout résonnait aussi fort qu’entre deux pans de falaises transformant le moindre son décuplé en écho braillard. Cela lui suffit pour se tracer les lignes majeures du tableau. De maigres percées le long des murs laissaient entrer des filets de clarté. Sur des toises et des toises : des bancs d’internés courbés à leurs établis. Chacun par secteur dévolu à une tâche spécifique. Manipuler, tailler, nettoyer des pièces à la chaîne. Du bois à trouer ou à lisser. Du métal à polir. Des nœuds à faire ou défaire. Un défilé de morceaux qui, pris séparément, n’avaient aucun sens aux yeux de ceux qui les travaillaient là des heures. Ici se jouaient les plus humbles étapes, à très bas coût, d’une production dont nul enfermé ne savait l’ensemble tandis que le profit allait à d’autres. Dans ces manufactures, seuls les coups de marteaux, les frottements, les crissements, les sifflets de triques s’étendaient avec force vacarme.

Hyriel se retourna vers Estienne, nauséeux et grimaçant, le souffle court comme s’il avait failli être avalé. Son effroi décrût lorsqu’il trouva en lui la vaillance de se fixer à un détail de cette antre de labeur : les outils. Marteaux, limes… Bonnes armes à dérober. Elles fléchiraient la surveillance de quelque gaffe. Partir… D’ici là, une autre interrogation naquit dans son esprit.

— Et dis-moi, pour tout ce travail, là, nous sommes quand même payés ?

Il avait dit « nous » mais en doutait de plus en plus, au moins pour son cas de condamné à perpétuité. Payait-on quelqu’un qui était censé ne jamais sortir ? Un écho caverneux dessous le masque lui répondit d’abord. Estienne nota ensuite avec, aux coins du nez, un plissement navré :

IUSTE DE QUOY AVOYR DU
SAVON, PAYER LESSIVE & UN
PEU DE SEL DANS LA SOUPE

— Mais si le salaire part dans des choses aussi essentielles, il n’y a plus rien pour le moment où on sort d’ici, une fois la peine purgée, si ?

NON. & ON SORT QUAND Y
NOUS IUGENT APTES OU SI UN DES
DONNEURS D’ORDRES QUI VIENNENT
DES FOYS VEULENT UN OUVRIER

C’était ça. Leur carotte, leur espoir, leur récompense : d’être réinséré avec un ouvrage à la clef. Estienne retourna son ardoise et la craie poursuivit de son rythme en alerte :

LES ENFANTS SURTOUT. Y LES ENVOY
DANS 1 AUTRE HOSPICE & LA ''CHARITÉ''
C'EST LEUR APPRENDRE UN MÉTIER.

Hyriel soupira. Ce qu’il pensait était encore trop beau. Il afficha un regard désolé.

— Hm. Un baume sur une jambe de bois.

Estienne s’interdit de réagir, quoique d’accord avec lui. Heureusement qu’il parlait bas ! Le guide privilégia la prudence et inspecta les environs. Personne en vue. Sa main crispée confia :

ON SAIT PAS CE QUE DEVIENNENT
LES PETITS. I’IMAGINE
L’ANGOISSE DE LEURS PARENTS

Il n’eut guère besoin d’en écrire davantage pour qu’Hyriel fût parcouru d’un frisson. Perdre la trace de son enfant, peut-être irrémédiablement… Seul un cœur d’airain devait gouverner ce grand démon d’hospice, y faire battre un simulacre de vie, tandis que son cœur de guérisseur avait toujours saigné aux récits des mères venues le consulter afin de ne pas perdre à nouveau un fils ou une fille. Et lui, dans sa position de soigneur, était alors bien conscient de n’avoir qu’une infime idée de la douleur de ces mères – mais c’était déjà trop. Comment, donc, une institution pouvait-elle ordonner au nom du Roy de semblables arrachements ? Ainsi Hyriel n’osait-il rien dire, et Estienne rien écrire de ce qui lui remontait alors. Le nettoyage du sang des filles grosses qui, démunies, venaient là de dépit. Leurs cris quand on leur enlevait le gamin dans des salles à l’abri des regards des enfermés. C’était alors pour eux comme si les murs hurlaient et pleuraient. Tant de miséreuses se faisaient interner d’elles-mêmes. Soit elles ne savaient pas, soit elles estimaient ce lieu, avec son toit et sa croûte, préférable aux dangers de la rue. Les séparations déchiraient les oreilles puis laissaient chacun avec la lancinante question : quel futur auraient ces mômes retirés aux mères et expédiés à Saint-Joseph de La Grave ? Depuis 1647, ce grand hôpital toulousain constituait la principale adresse des voleurs, des fous, des prostituées, vagabonds et enfants sans le sou. Une fois là-bas, on perdait le lien. Le mutisme régnait quant au destin des jeunots.

Ce même mutisme étendait alors son empire entre les deux estropiés, auxquels venait d’être fauché tout élan à communiquer. Ils traversaient maintenant une galerie au plafond arc-bouté, comme si le bâtiment souffrait d’un dos aussi voûté que celui de ses détenus. La destination de ce passage – la chapelle – se signalait par une grande croix plantée en plein cœur d’une porte cloutée. Estienne la pointa ; Hyriel acquiesça. Sans qu’il y eût besoin d’entrer là pour comprendre, leur avancée continua. Il y avait dans cette artère comme dans l’Hôpital entier une loi quasi semblable à celle des cimetières : silence ! Silence des morts ; silence des visiteurs pour le respect des morts. Morts-vivants en l’occurrence, que le 251 et le 93 croisèrent en chemin inverse entre les murs étouffantes. C’était un groupe de pénitents dont le pas presque inaudible, un pas qui ne pesait rien, progressait sous la surveillance d’un vicaire et d’un gardien. Combien d’âmes composaient ce cortège ? La noirceur ambiante défendait quiconque d’en juger : les corps s’emmêlaient en une unique ombre mouvante. Du vicaire en tête de file, les grains du chapelet métallique pendu à sa ceinture tintaient contre ses flancs. Du gardien en queue de procession, c’était le crochet d’un ceinturon mal bouclé qui tintait en va-et-vient. Au moins, pour une fois, ne s’agissait-il pas du tintement de la bouteille de mauvaise vinasse avec laquelle il se promenait souvent loin des prêtres et pensionnaires. Cependant, l’alcool se trahissait : perles de sueur logées jusqu’entre les poils de sa moustache non peignée, visage gonflé de couperose, yeux réduits à deux globes rouges, et surtout, ces relents dans son sillage.

Hyriel ne sut ce qui l’horrifiait le plus entre les spectres, le martèlement du chapelet par-dessus le silence, le gaffe que la boisson soulageait apparemment plus souvent que la prière… Au moins celui-là ne semblait-il même pas d’humeur à rudoyer son prochain. Son âme gisait ailleurs. Trop loin d’ici. Lui aussi était mort-vivant. Hyriel fut pris par l’envie de s’écarter du cortège ; de se rapprocher de la paroi, moins affreuse à voir. Mais l’odeur qu’elle exhalait l’en dissuada aussitôt. Terreuse, piquante : l’œuvre des vers lui irritait déjà le nez. Ce fut alors son guide que le nouvel arrivant chercha du regard, tandis que dans son dos la noire procession s’éloignait enfin. Toutefois, même Estienne soudain lui parut mort. La ténèbre quasi absolue brouillait les frontières entre sa peau, sa souquenille, son masque et la cloison qu’ils longeaient. Habit gris, toile grise couvrant une trop grande partie de son visage gris, couloir gris : homme-pierre, par son silence autant que par son corps aspiré dans la paroi. Pour beaucoup d’internés d’ailleurs, Estienne était mur – et il le savait.

Une matraque cogna contre une porte toute proche : avant même que cet officier arrivé sur le vif ne pût leur ordonner de ne pas traîner, le duo reprit sa marche dans un lourd mutisme.

Au gré des couloirs, l’enthousiasme ranima la démarche du guide : il gardait l’endroit le plus plaisant pour terminer, avant de rejoindre la buanderie jusqu’à Complies. Hyriel étira un léger sourire et attendit de découvrir ce qui rallumait un brin de joie dans l’allure de son camarade. Il existait en effet de rares petits endroits capables de ressusciter – au moins un peu – ce corps que, quelques instants plus tôt, le béquilleux avait cru mort, fondu dans la pierre des murs comme déjà en son tombeau, n’ayant plus de vivant que ses deux yeux avançant le long de la paroi.

Estienne ouvrit une porte, qu’il retint pour son comparse à béquilles. Ils débouchèrent sur le potager. Les arpents de terre et le ciel sans barreaux leur donnèrent l’impression d’être moins enfermés – quand bien même cette immensité blafarde leur semblât un linceul au-dessus de l’enceinte. L’hiver se glissa par les trous de leurs habits. Pourtant, ils aimèrent cet air-ci, meilleur que les sifflements méphitiques dans l’étau des couloirs. Le duo apprécia ce qu’il y avait là de nature. Oh peu de choses en cette saison. Serrés dans des cages ou tuteurs aussi fermement que les jambes d’Hyriel par leurs attelles, les arbres nus n’exhibaient ni feuillage ni fruits au bout de leurs bras décharnés.

Ils avancèrent entre les piquets ; le sol couleur suie craqua sous leurs pas tel un vieux papier séché. Malgré tout ce gris, toute cette mort, le contact avec une miette d’extérieur fit danser la lumière dans les iris du guide. Ce fut pour Hyriel, qui s’y raccrocha, comme si tout le printemps attendait là avant de se répandre sur le reste. Son visage s’éclaira quand Estienne pointa, dans un angle, une oasis de verdure résistant au froid. Un coin de vie dans les replis de ce sinistre endroit. Le guérisseur reconnut du cerfeuil et du romarin. Il se doutait qu’il n’aurait le droit de toucher ni aux plantes ni à la nourriture – car disait-on, il jouissait au creux même de sa main du pouvoir de corrompre les denrées – mais au moins d’autres profitaient de ce petit plaisir. Ses pupilles brouillées s’ancraient aux feuilles ondulant au gré de la brise. Ne plus s’approcher des herbes, quand leur triste contemplation lui rappelait qu’il avait dédié sa vie à leur étude, revenait à arracher les racines de son existence. Pour ne pas pourrir, il n’aurait d’autre choix que de trouver ici une nouvelle source d’eau et de lumière. En attendant de se creuser une trouée dans la terre infertile de cet hospice, un chemin d’évasion ! La visite avait déjà inspiré à Hyriel de menues pistes dont il essaya de se réjouir. Plutôt que de s’appesantir sur les obstacles qui, au contraire, avaient de quoi tuer dans l’œuf un tel projet s’il y réfléchissait. Il ne reprit pied dans la réalité que quand son guide secoua son épaule.

Ils croisèrent le noisetier, dont les fruits avaient été cueillis le mois dernier. Estienne se revit tenter, dans le dos du garde, de chaparder quelques-uns de ces agréments réservés aux crèmes des administrateurs. Pas tant pour lui, qui ne pouvait plus mâcher, que pour le premier camarade rencontré ensuite. Point de noisettes en ce jour, mais un gardien en approche. Il invita Hyriel à poursuivre la route et l’amena vers les tranchées jalonnées des carottes, navets et choux de saison.

PRODUCTION LOCALE
POUR CE QU’ON PEUT.
LE RESTE, ACHETÉ DEHORS

Hyriel acquiesça en inspectant les légumes ; les grands seigneurs, eux, devaient se faire acheminer d’autres choses et ne se priver de rien au milieu des souffrances du petit peuple.

TU VIENS DE LA VILLE
OU DE LA CAMPAGNE ?

Ce moment à l’extérieur semblait enfin plus propice à Estienne pour aborder, à tâtons, leur vie d’avant. Manière indirecte de mener son enquête quant à l’impudent 251. Tenant l’ardoise devant lui, il regarda par-delà le bataillon de pointes le long du mur d’enclos – infranchissable, avait déjà analysé Hyriel. Estienne, lui, songeait aux codétenus cueillis par la maréchaussée sur les routes rurales. Ceux-là toutefois restaient marginaux : l’écrasante majorité des pensionnaires était de ces dépouillés qui avaient rêvé pouvoir trouver de l’ouvrage en ville. Ou des fous, des provocateurs, des voleurs. À quelle catégorie appartenait le dangereux Hyriel ? Ce dernier, au ronron d’Estienne pour l’attirer sur ses mots, fut pris de court. Théoriquement, il était un gars de la campagne mais… c’était si loin. Il avait depuis proposé ses services de bourgade en bourgade, moyennant quelques haltes destinées à se cacher et à se ravitailler en plantes dans les bois. Il haussa les épaules.

— De la campagne près de la forêt, puis de la forêt directement.

Avec un crochet par la prison de La Barthe. Autant passer là-dessus. Les yeux du muet s’agrandirent : la campagne, c’était habituel… cependant la forêt ? Brigands, réprouvés, déserteurs et sorciers y créchaient ! Estienne se renfrogna, sa méfiance décuplée envers Hyriel. Il fut néanmoins curieux de ces bois pleins de mystères comme les vieilles conteuses en décrivaient lors des veillées de son enfance. Sans oublier les récits d’aventures bon marché achetés aux colporteurs.

EN FORÊT !
UNE BANDE ?
DES CAMARADES ?

Il songea aussi aux ermites qui choisissaient l’ombre des feuillages pour se retraire du monde. Mais Hyriel n’avait pas l’étoffe d’un mystique et il paraissait ardu de se dépatouiller seul avec une infirmité comme la sienne. À moins qu’il eût été jadis homme des bois bien-portant ? Accidenté ensuite, arrêté dans la foulée ? Le non-dit des questions écrites par son guide n’échappa guère à Hyriel. Sa situation n’était pas courante, autant le reconnaître. Il sentit poindre ses propres souvenirs avec la force d’un dard au fond du cœur : il avait eu fort peu d’amis, mais une famille et une enseignante exceptionnelle, et puis les paysages, la vie là-bas, si simple malgré tout… Le message de l’ardoise l’attrista pour ces rares compagnons qu’il ne reverrait jamais.

— Trois amis rencontrés sur les routes, et quelques brigands je ne vais pas te mentir. Pas de voisins gênants, de l’herbe, des arbres, énormément de plantes à disposition… Plutôt tranquille.

Il ne sut quoi ajouter et se contenta, nostalgique, d’un haussement d’épaules. Deux plis attendris parurent aux coins du nez d’Estienne. Brigand. Perdu pour perdu, et si c’était ça qu’il aurait dû faire ? Il se prit à imaginer. Se greffer à une bande. Mais le gamin discipliné d’alors nourrissait encore l’espoir de retrouver une place bien rangée dans la vie, sous la forme d’un travail, d’un toit, de sous de côté pour le retour au pays… Un brigand masqué, ça aurait de la gueule non ? Faire peur aux voitures en sautant d’un arbre, ôter son cache et pousser un grognement de l’enfer ! Estienne redevint quelques instants un enfant à se figurer ces aventures manquées. Le temps de ce rêve, il ne voulut pas voir l’illégalité ni les conséquences – tant pis pour les patrouilles d’archers !

— Un jour, peut-être que tu pourras y aller, au bois voisin. Si tu y croises un farfelu qui te demande un impôt, dis que tu me connais et tu seras sans doute exonéré. Et toi, tu viens d’où ?

Estienne émit un petit hoquet en frottant son pied au sol. Son histoire, à lui, lui sembla soudain si sage en comparaison. Il passa un coup de chiffon sur son ardoise et écrivit :

I’AY GRANDI À LA
CAMPAGNE. LAURET, UN
PEU + À L’EST DU PAYS

— Je ne connais pas mais je ne doute pas que c’était un très joli endroit ! Après tout, la campagne est de loin supérieure à la ville !

Oh sûr ! acquiesça Estienne. La mélancolie lui conservait intact le bon air du village où flottaient les senteurs des blés aux moissons, la fragrance de la sarriette, la douceur des oliviers aux feuilles argent. Il avait éclipsé toutes ces heures à charrier du fumier, toute cette sueur aux travaux caniculaires. Ne demeurait que la clarté de sa vie laissée là-bas, avec son visage, avec sa famille qui devait le penser mort – quand la ville, elle, brassait dans la crasse et la misère tant de profils inconnus que l’on s’y perdait et ne comptait plus pour personne. Comment cependant blâmer les nécessiteux des champs à vouloir suivre, vers les cités, ces quantités de pain qu’on y faisait voiturer ? Estienne aurait aimé, en chemin inverse, rentrer à Lauret après qu’on l’eût amené grand blessé sur Toulouse. Mais la route aurait été si longue et il n’avait pas assez de sous. Défilé de souvenirs sur le miroir de son regard à la dérive.

Le craquement du sol sous les bottes d’un officier les ramena à l’urgence du présent : ne pas traîner. Leur passage au potager, certes bref, les aura revigorés après ces ailes plus immondes les unes que les autres – décor qu’Hyriel devait accepter comme celui du reste de sa vie sitôt qu’ils retourneraient à l’intérieur. Avait-on idée de boucler des gens toute la journée ? Pour gratter quelques dernières poussières de temps à l’air sans qu’on ne les taxât de paresse, Estienne pointa chaque pousse à leurs pieds : de quoi faire croire aux gaffes de passage que, en tant que guide scrupuleux, il n’était pas avare d’instructions. Hyriel le suivit des yeux avec la meilleure volonté du monde, se pencha, acquiesça, trop heureux de voir encore un peu de terre et de plantes.

Soudain, l’apparition d’une silhouette noire mit Estienne en alerte. Celle-ci davantage que toutes les autres. Le Georn ! Sa matraque en balancier. Sa démarche aux enjambées marquées mêlant nonchalance et fierté. Sourire cassant, crâne rasé sous son bonnet à visière. Dans un réflexe d’animal paniqué, Estienne porta ses mains fébriles derrière sa tête pour vérifier les nœuds de son masque. Son souffle crachotait. Puis il ôta de son cou la cordelette de son ardoise, pour la garder serrée entre ses bras – mais pas avant d’avoir planté précipitamment devant son camarade :

GARE ! FUMIER

Hyriel repéra l’officier, son rictus, et se tendit. Il se calqua sur son guide : s’il avait peur, c’était qu’il fallait avoir peur. Ses doigts se serrèrent autour de ses béquilles, envisageant le pire, et il se redressa, la mine fermée, alors que le corbeau de mauvais augure venait bien droit sur eux.

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blairelle
Posté le 04/03/2024
C'est à la fois passionnant et très difficile (humainement) à lire.
Donc cet "hôpital" a quand même un vague rapport avec un hôpital ? On n'y soigne personne, mais on y met aussi bien les fols et les femmes enceintes que les prisonniers. Maintenant je me demande si Estienne a été enfermé juste à cause de son mutisme ou pour une autre raison.
En tout cas le traitement des personnages handicapés est (hélas) très réaliste...

J'aime bien quand Théa décide de faire un câlin assez impulsif à Hyriel sans crier gare et que Hyriel est piégé entre "c'est bien les câlins" et "arrête tu me fais mal".
Et donc on a bien confirmation que les gens qui savent lire ça court pas les rues.

Par contre dans la première partie du chapitre il y a un moment que je trouve bizarre, c'est quand Hyriel est décrit du point de vue d'Estienne : on a accès à ses pensées mais pas à son nom ? C'était plus logique pour Théa je trouve, le premier passage qui est décrit de son point de vue, ça commence par un truc du genre "Théa, puisque c'était son nom, décida d'aller écouter à travers la porte".
blairelle
Posté le 04/03/2024
Ah oui autre chose : je trouve ça bizarre que Hyriel s'attende à être payé, enfin il me semble carrément optimiste quoi. Et en plus il parle de "quand on sort de l'hôpital" alors qu'il est condamné à perpétuité. Je me doute qu'il pensait à "quand je m'évaderai de l'hôpital" mais même s'il gagnait de l'argent, pourquoi les gardiens lui laisseraient-ils l'accès à ses économies ?
JeannieC.
Posté le 04/03/2024
Re !
Oooooh, très contentes que tu apprécies toujours cette lecture - même si assurément l'ambiance est rude ~ Nous sommes touchées par ton enthousiasme pour certains passages - les câlins, Estienne etc. <3
Bien vu, pour la narration et les prénoms ! Il n'y a en effet pas vraiment raison à dissimuler celui d'Hyriel alors que la narration est omnisciente. On verra à pouvoir le glisser dans le début du chapitre :)
Et pour le paiement, c'était plutôt un "nous" collectif qu'emploie Hyriel pour poser la question, mais il a bien conscience que ça ne le concerne pas vu qu'il est condamné à vie. On pensait que ça se laissait comprendre dans les pensées qui suivent sa demande, quand il est en mode "mais payait-on quelqu'un qui ne sortirait jamais ?". La tournure était ironique, ce n'est peut-être pas assez explicite en vrai.

Merci encore pour ta lecture et pour ton intérêt envers cette histoire <3
Paul Genêt
Posté le 21/02/2024
"Ils traversaient maintenant une galerie au plafond arc-bouté, comme si le bâtiment souffrait d’un dos aussi voûté que celui de ses détenus." J'aime beaucoup ce passage. J'adore ces endroits biscornus dont les éléments de structure ressemblent au squelette d'un énorme monstre, ces bâtiments qui donnent l'impression de ne pas être seulement une construction humaine mais aussi une sorte d'être immobile et torturé par la gravité. J'ai aimé aussi quand "l'hiver se gliss[e] par les trous de leurs habits". Personnifié comme cela, on le sentirait presque aussi. Très beau passage aussi que ce moment un peu suspendu où ils croisent les pénitents. La curiosité commence à naître à propos de l'histoire de ce Estienne et vous la faites naître à travers ses réactions aux propos d'Hyriel, c'est assez agile je trouve. Enfin, on éprouve un vrai soulagement à sortir de ces boyaux pour retrouver l'air libre, comme les personnages. Bref, c'est bien structuré, l'écriture est toujours aussi ciselée. Je poursuis.
JeannieC.
Posté le 25/02/2024
Salut !
Particulièrement touchées par ton commentaire sur cette section <3 On apprécie beaucoup toutes les deux l'écriture de bâtiments-personnages, très inspirées par des lectures comme "Notre Dame de Paris" ou les romans gothiques. Impeccable, donc, si tu as ressenti cette transformation de l'Hôpital en vieux montre à l'ossature croupie. Comme si la mort se communiquait des enfermés au bâtiment.
Ravies aussi que le passé d'Estienne t'interpelle. C'était un défi de rendre ce personnage intrigant, tout muet qu'il est.
Rachael
Posté le 06/08/2023
Je commente les trois parties de chapitre en même temps.
J’aime bien ce nouveau personnage. J'espère qu'on va le revoir, Estienne ; même s'il n'est pas très bavard, il arrive quand même à s’exprimer en mots écrits ou en gestes.
Quant à la visite, elle n'est pas joyeuse, c’est le moins qu’on puisse dire. Cet endroit transpire l'angoisse, la méchanceté, l’exploitation et le dénuement. Sans parler de la salle de la punition, qui se pose en point d'orgue de cette visite. L'humour d'Estienne est le bienvenu dans toute cette horreur, il allège un peu l'atmosphère. D’ailleurs, le fait de suivre nos personnages et de connaître leurs ressentis donne tout le sel de cette visite. Leur angoisse est communicative, on se demande si on va un jour sortir de cet endroit déjà étouffant et si eux vont vraiment devoir y passer le reste de leur vie.
Mine de rien, vous nous en apprenez un peu plus sur la vie de l’époque, et sur ces institutions pour bien se débarrasser des miséreux et malchanceux.
JeannieC.
Posté le 10/08/2023
Hello Rachael !

Merci beaucoup pour ta lecture et tes retours <3 Héhé, très contentes qu'Estienne t'ait plu - pour te répondre, oui, il va refaire un certain nombre d'apparitions ~
C'était un vrai défi pour nous que de rendre attachant ce personnage privé de parole et d'une des parties les plus expressives du visage. <3

Ah ça oui, l'Hôpital est un concentré d'angoisse et de violences mais on a bien l'intention d'aborder ce lieu sinistre avec beaucoup d'humanité : celle de l'humour que les personnages mobilisent pour tenir le coup - et bien sûr tout ce qu'Hyriel va mettre petit à petit en place pour sauver sa santé mentale à défait de son âme. Et pour se sauver tout court loin de l'Hôpital !
Mais pour l'heure, il va avoir à affronter les gardiens agressifs et les Tartuffes de l'institution =D
On espère que la suite continuera de te plaire !
Merci encore, à bientôt =)
Contesse
Posté le 04/06/2023
Coucou toutes les deux !
Je profite du soleil pour lire sur un p'tit banc dehors (en espérant que le portable surchauffe pas ahah)!

On continue la visite de l'hôpital pas très joyeux avec la manufacture ! J'ai beaucoup aimé comment vous dépeignez ce quotidien répétitif et aliénant, je trouve que le non-sens, la lassitude et la folie du travail à la chaine sont très bien retranscrits dans vos mots !
Ensuite, le potager ! C'est un vrai bonheur de voir un peu de verdure et de nature au milieu de cette grisaille sale et misérable ! on ressent bien l'attrait des persos pour cet endroit, qui est propice au calme à l'apaisement et donc aux confidences sur le passé !
Le passé des deux rend toujours autant curieux, on a hâte d'en apprendre plus !
Le passé de sorcier d'Hyriel me fascine.
Et on finit sur une note menaçante ! J'ai hâte de voir ce que leur réserve le fumier ^^

Un bien chouette chapitre encore une fois !
A bientôt ;)
JeannieC.
Posté le 05/06/2023
Hey coucou ! <3
Oui cette saison permet le retour des lectures au soleil, ça fait tellement du bien c'est clair. Un peu comme le potager sur le moral d'Hyriel à la fin de sa visite ahah.
Merci beaucoup pour ta lecture et tes impressions :) Hyriel est ma foi très flatté, pour ce qui est des mystères autour de son passé peu catholique héhé. Son histoire "de sorcier" et les événements qui l'ont conduit devant le tribunal vont se révéler au fil de l'histoire en fait, à mesure qu'Hyriel s'ouvrira à ses compagnons d'infortune.
Encore merci et à bientôt (avec le fumier xD)
Rimeko
Posté le 26/05/2023
Hello Jeannie, hello Helasabeth !
Je profite du Bingo pour reprendre au moins un peu ma lecture, ça fait honteusement longtemps depuis les HO mais j’avais gardé cette belle histoire dans un coin de ma tête ^^

Chapitre 5 (ou 2e partie du chapitre II, c’est selon) :
« des portes aux vitres sales donnaient sur les dortoirs. Femmes d’un côté, hommes de l’autre. D’une troisième entrée pulsaient frappes et cris éraillés, décuplés par l’écho. » -> Ça m’a fait penser qu’il n’y avait qu’une seule entrée pour le dortoir des femmes et une autre pour le dortoir des hommes, mais vous parlez de « portes », donc ce n’est pas le cas, si ?
« À faire ? Seulement le silence. » -> On ne « fait » pas le silence... « Garder le silence » ?
« Mais alors les bondieuseries d’ici ! [...] souffla Hyriel, curieux tout de même de découvrir la tête desdites prières» -> Je pense que c’est que je ne suis pas habitué aux histoires écrites en point de vue omniscient, mais ce passage rapide entre Estienne (qui décrit le contenu des prières) et Hyriel (avec sa curiosité) m’a perturbé, j’ai un instant pensé que Hyriel avait déjà entendu les prières dans cet endroit avant de me rendre compte que ça n’avait aucun sens niveau temporalité... Peut-être que commencer ce paragraphe avec « Estienne » au lieu de « il (en avait entendues) », ça aiderait à la clarté du passage ?
« Constat que – quel dommage ! – le 251 lisait. » -> La phrase nominale, surtout interrompue comme ça par l’interjection, sonne bizarrement à mes yeux...
« Ce que Berlinier appréciait même parfois de faire visiter en personne à ses pensionnaires » -> La tournure me semble alambiquée / un peu lourde.

Chapitre 6 :
« quand bien même ces hauteurs blafardes semblaient un linceul au-dessus de l’enceinte » -> Les hauteurs, ce sont les murs... ?
« Il songeait aux codétenus cueillis sur les routes rurales par la maréchaussée, alors que l’écrasante majorité était de ces dépouillés qui avaient rêvé pouvoir trouver ouvrage en ville » -> Oof, j’ai dû relire cette phrase plusieurs fois pour comprendre que ça opposait les quelques personnes récupérées sur les routes de campagne aux nombreuses personnes qui vivaient dans la rue...
« Puis il ôta de son cou la cordelette de son ardoise, pour la garder serrée entre ses bras – mais pas avant d’avoir planté précipitamment devant son camarade... » -> Le message me paraît un peu long pour quelque chose d’écrit à la va-vite avant que le garde ne soit trop proche...

Ouais j’ai lu deux chapitres, j’étais embarqué dans ma lecture, et je voulais avoir la fin de la visite pour avoir une image globale de l’endroit ^^ Enfin, je vois que la scène n’est pas terminée puisque vous nous laissez quasiment sur un cliffhanger avec l’arrivée de ce garde pire que les autres (à ce qu’il paraît, du moins), mais il faut que je lâche FPA là, à mon grand dam.
En tous cas, je suis admiratif de la façon dont vous avez géré ces chapitres d’exposition ; on suit la visite aux côtés de vos deux personnages sans jamais avoir l’impression que les explications sont là uniquement pour le lecteur – et même celles qui le sont, puisque ce sont des informations inconnues des personnages (comme la note sur la destination des enfants mis au monde à cet endroit), elles paraissent naturelles – et sont d’ailleurs très intéressantes pour compléter le tableau. De manière générale, comme je l’ai dit (je crois ?) dans mon précédent commentaire, je n’y connais rien sur le contexte, ou ne connaissais rien, peut-être ? Du coup j’apprécie doublement cette exposition très bien gérée :D (et entrecoupée de moments plus personnels, aussi – le passage où et Estienne et Hyriel se remémore leur passé est vraiment touchant...)
Vos descriptions sont aussi très bien écrites, j’aime beaucoup le choix des mots : il y a un bel équilibre entre une délicatesse poétique et des termes plus crus, ou simplement aux sonorités / connotations discordantes, de façon à ce qu’on n’oublie tout de même pas l’horreur qu’abritent ces murs. J’ai, euh, une synesthésie visuelle assez forte, et y a des visuels très particuliers qui se détachent de votre plume, j’aime beaucoup ^^
À une prochaine ! Promis cette fois j’essaierai de pas attendre le prochain évènement PA, haha.
JeannieC.
Posté le 27/05/2023
Hello Rimeko ! =D
Hela et moi sommes ravies de te recroiser par ici. Merci beaucoup pour tes impressions - et le relevé des quelques phrases qui clochaient. x) Nous avons corrigé ça.

>> L'histoire des portes n'était pas claire, on a précisé : deux premières portes, une vers chaque dortoir - celui des hommes et celui des femmes - puis un peu plus loin une troisième vers la salle des "aliénés".
>> Précision ajoutée pour Estienne :) En omniscient on se gêne beaucoup moins en effet pour aller des pensées d'un personnage à un autre, mais l'enjeu est du coup de rester clair et de ne pas faire trop stroboscope ahah. Du coup voilà, on a éclairci le passage.
>> C'est vrai, le message d'Estienne est un peu trop long pour avoir été écrit à l'arrache. On a limité à "gare ! fumier" et le nom du gardien c'est secondaire - Hyriel l'apprendra autrement.

Et pour l'ensemble, nous sommes très contentes de lire ce touchant retour <3 Jamais simple en effet, l'exposition des règles et de la structure d'un endroit sans être trop reloues ou doctorales. Super alors, si on y est parvenues :3
Merci aussi pour ce que tu dis de l'écriture - entre glauque et poésie. C'est en effet l'idée. Créer une atmosphère émouvante et imagée, mais sans rien édulcorer pour autant de ce qu'il y a de sinistre dans cet endroit.

Thanks again <3
À bientôt !
ClementNobrad
Posté le 28/02/2023
Bonsoir,

Alala, que c'est bien écrit tout ça, très immersif, de bout en bout. L'ambiance y est toujours soigné, les sentiments finement dépeints. Alors qu'on est censé être devant les rebus de la société, on se rend compte qu'on est en face de ce qu'il y a de plus humains...

Je ne sais pas si vous vous êtes documentés sur ces "hospices" du moyen-âge, en tout cas, les activités qui s'y déroulaient font froid dans le dos. Cette main-d'oeuvre docile, pour pas un sou, surexploités, est très bien décrite et renforce l'attachement pour notre duo (même trio - et l'ensemble des pensionnaires). On sait où est notre "camp" et qui on a envie de voir survivre de ce monde répugnant.

Beaucoup de tournures de phrases que j'ai apprécié pour toutes les relever, mais on sent que vous avez beaucoup réfléchi à vos tournures de phrases qui tombent souvent très justes.

Petite préférence pour le passage sur les mères qui venaient accoucher ici, dans l'espoir d'y trouver de l'aide, n'y récoltant que misère. C'était très poignant, et malheureusement, on imagine que de telles pratiques avaient - et ont encore - lieu...

Petit faible pour la localité des lieux : Toulouse et sa région. Y ayant grandi, je guette les futures campagnes alentours, pour voir si j'y reconnais mon chez moi :p

L'intrigue principale est encore en arrière plan, mais ce n'est pas important à ce stade là du récit. La découverte des lieux et des personnages sont suffisantes au plaisir de ma lecture :)


"Bien que d’accord avec lui, Estienne le réagit pas. " > ne réagit pas

Au plaisir de lire la suite.
ClementNobrad
Posté le 28/02/2023
Oula, je m'excuse pour toutes les répétitions et coquilles de mon message, j'ai écrit tout ça d'une traîte sans m'être relu... :D
JeannieC.
Posté le 01/03/2023
Re !
Oops, la vilaine petite coquille de nouveau ahah. Thanks pour ton regard affûté - on a corrigé ça. =)

Et pour te répondre, en effet Helasabeth et moi nous sommes pas mal documentées dans l'optique de ce roman. Ces Hôpitaux généraux ont été fondés sous Louis XIV, pour "assainir" les rues tellement il y avait de pauvres, de mendiants etc. C'est ce que les critiques et les historiens ont appelé "le grand renfermement" : pendant la deuxième moitié du XVIIe siècle et tout le XVIIIe siècle, on parquait pêle-mêle dans ces Hôpitaux les vagabonds, les prostituées, les filles-mères, les "fous", des personnes handicapées etc.

Oooooh et ainsi donc, tu es de la région de Toulouse <3 J'aime vraiment beaucoup cette région aussi. Et bon, pour le coup désolée, notre roman ne rend pas vraiment hommage à ce qu'il y a de plus joli à Toulouse ahah. Mais il y aura quand même quelques coins qui apparaîtront ultérieurement ~

Et yep, en effet, le début du roman a un rythme plutôt tranquille, c'est davantage un roman d'atmosphère et de psychologie que vraiment d'action, mais ravies si tu y trouves ton compte <3 Pendant les 4/5 premiers chapitres, l'univers et les relations entre les personnages s'installent. Et c'est vraiment à partir du chapitre 6 qu'Hyriel commence à se montrer des plans d'action et à remuer dans les brancards =D
Liné
Posté le 05/01/2023
Je m'enfonce, je m'enfonce, et l'histoire continue de me faire l'effet d'un tour de force, mêlant fonds, forme, richesse des personnages, des lieux, histoire et fiction... !

Je ne sais pas si c'était à ce point voulu, mais d'avoir présenté les personnages avant les lieux ajoute beaucoup de profondeur à l'ensemble. On ne visite pas ces lieux à l'aveugle, mais en compagnie d'Hyriel et d'Estienne. Et quand bien même on vient tout juste de faire leur connaissance (puisque j'en suis encore au début du roman), voir à travers leurs yeux cette prison/asile/lieu-d'escalavage-qui-ne-dit-pas-son-nom permet une subjectivité, des ressentis et des émotions toutes particulières.

Il y a la dignité et la bienveillance des personnages, déjà. Il y a l'envie de révolte qui se dessine, aussi (en tout cas chez moi, qui suis très sensible aux injustices). Il y a un sentiment d'oppression, en arrière-plan des personnages mais tout de même assez fort, et l'impression que l'histoire ne sortira jamais de ces murs poisseux. Et la perspective de cette relation entre Hyriel et Estienne, et entre eux et les autres détenu-es.

Je continue de trouver la narration très intelligente. On pourrait croire à une succession de points de vue internes, mais c'est en réalité une narration omnisciente, discrète et non-intrusive. Elle pointe le bout de son nez seulement pour nous permettre de prendre de la hauteur, quand par exemple il est question de la langue des signes qui n'a pas encore été inventée et qui fait défaut à Estienne.

J'ai eu comme une petite sensation de redite autour de la lecture des prières : il en est question dans les deux derniers chapitres. Autant une conversation réaliste se construit souvent par bribes, avec des thématiques qui s'intercalent entre elles, autant ici vous pouvez peut-être trouver une justification à que ce soit évoqué à deux reprises différentes ? Trouver un liant qui empêche définitivement toute impression de confusion ?

A très vite !
JeannieC.
Posté le 07/01/2023
Hello, Liné !

Wahou, comme tes retours concernant la narration nous touchent et nous rassurent <3 Tu mets parfaitement les mots sur l'objectif de ce choix de point de vue, c'est fou. Un point de vue omniscient effectivement, mais qui se fait très discret pour laisser place aux voix des protagonistes et à tout cet aspect choral du lieu. La narration demeure sobre, on souhaite éviter le ton professoral ou journalistiques de certains textes à la P3 omnisciente. C'est plutôt un narrateur-guide , et qui n'intervient qu'ici ou là pour quelques infos de mise en perspective.
Nous redoutions un peu que cela soit confondu avec une succession de points de vue internes mal gérés x) Et nous craignions que ça ne passe pas, vu qu'à l'heure actuelle l'écrasante majorité des récits font ce choix de l'interne, qu'on est moins accoutumé à de l'omniscient. Bref, ravies de lire tes impressions à ce propos.

Et très bien vu, pour ton conseil sur le passage de la prière. L'idée c'était que faute de bien savoir de quoi parler pour "raccrocher les wagons", Estienne revient sur le dernier sujet qu'ils avaient abordé - et sur lequel ils avaient rigolé : la prière. Nous avons pris soin d'expliciter cela davantage dans la réécriture.

Un grand merci pour ta lecture fidèle et tes commentaires aussi enrichissants que bienveillants ! Visiter "avec les personnages", c'était l'idée en effet. Pour rendre encore plus forte la découverte de ces lieux, en compagnie de deux enfermés avec lesquels on a déjà un peu eu le temps de rentrer en empathie.

Bonne soirée !
Thanks again et à très bientôt !
Louison-
Posté le 20/11/2022
Coucou ! Me voilà de retour ici après les HO, et bondiou ce qu’il m’a fait plaisir de retrouver votre histoire <3
J’ai lu les 3 parties de votre chapitre II et je fais un gros commentaire récapitulatif ici ! :D

Aloooors, concernant le début et la rencontre avec Estienne : j’en ai aimé chacun de vos mots. Théa est beaucoup trop adorable comme personne, elle qui câline tout le monde à tout bout de champ haha, je l’aime encore plus que je l’aimais déjà avant ^^
« Elle savait désormais que les gens à numéro voulaient davantage le câlin que ceux en noir et à visière. » >> Flash sur cette phrase !

Ensuite, les descriptions qu’Hyriel et Estienne font l’un de l’autre sont super précises et nous permettent de bien nous les imaginer, j’ai bien aimé l’insistance portée à certaines particularité de leur apparence, comme les yeux ou les traits du visage.

La suite du chapitre montre bien la complicité immédiate qu’il existe entre Estienne et Hyriel, alors bravo de nous faire ressentir ça avec juste quelques échanges. Estienne a bien capté le sarcasme d’Hyriel haha, j’adore <3 Leur moyen de communication avec l’ardoise est vraiment originale et ça contribue a particulariser encore plus leur relation ! Petit plus pour l’usage de l’ancien français ! J’avais eu des cours d’ancien français et ça me faisait extra plaisir de retrouver quelques mots avec l’ancienne orthographe, limite si je les prononçais pas dans ma tête avec l’ancien accent hihi ^^ Ca rend votre roman encore plus réaliste, donc top ! Vous allez dans les détails jusqu’au bout des ongles, tout est finement pensé et ça montre bien la qualité de ce que vous écrivez <3

Les descriptions d’ailleurs de l’hôpital : wow. En plus du rythme fou de vos phrases, elles sont glaçantes d’horreur, bravo pour leur précision et justesse !

Le passage plus loin où Estienne et Hyriel parlent de leur passé est touchant. Par petites bribes, on en apprend plus, hâte de fouiller encore plus leur passé et intériorité <3

« Sans un mot, les deux hommes comprirent ce qui les traversait chacun : défilé de souvenirs derrière l'écran de leurs regards à la dérive. Ils devinaient leurs regrets réciproques sans en connaître la teneur exacte. Ils comprenaient : leur vie leur manquait, leurs proches leur manquaient… » >> Ma phrase coup de cœur du chapitre !

Voilooou. Je passe de supers moments de lecture en compagnie d’Hyriel et d’Estienne, bravo pour votre travail des plus colossal. Vous ne laissez rien au hasard, c’est si satisfaisant à lire parce qu’on sent que vous avez un tas de connaissances sur la période. On peut se laisser entrainer sans douter de la justesse de vos propos… <3 Et c'est ça qui me marque principalement jusqu'à maintenant : en plus de la folle humanité de vos personnages, ce réalisme fou dans l'époque et l'environnement choisis.

Bisou, à vite ! Hâte de lire la suite :D
JeannieC.
Posté le 22/11/2022
Hey coucou, Louison !
Ravies de te retrouver par ici <3 Ahah, la puissance des câlins de Théa a encore frappé.
Mais blague à part, Hela et moi sommes ravies que tu aies apprécié cette nouvelle section - et la rencontre avec Estienne, notre Dom Quichotte de l'Hôpital général. Clairement oui, entre ses pitreries de chevalier imaginaire et les blagues d'Hyriel, ça match assez vite entre eux :3

J'avoue, l'ancien français c'est un régal, et je suis contente de profiter de l'occasion qu'offre l'ardoise d'Estienne pour en glisser ici et là. Et t'inquiète, moi aussi j'imagine complètement la "voix" d'Estienne - s'il en avait encore une - prononcer tout ça avec un bon gros accent occitan xD

Ravies que tu trouves ce récit crédible et immersive sur le plan historique - c'est toujours la grosse pression quand on fait un roman d'époque ahah. Mais oui, on a fait au mieux pour l'immersion, eu égard au peu de sources disponibles sur l'Hôpital général. Fatalement, on ne saura jamais exactement comment ça se passait à l'intérieur de ces lieux d'enfermement x) Mais quelque part ça nous laisse le champ libre pour la galerie des personnages héhé. Par contre, le fait qu'on y accouchait les femmes perdues, qu'on envoyait les gamins ailleurs, que les pauvres travaillaient etc, c'est documenté par plusieurs historiens.

Un grand merci à toi ! Des bisous (et un ronron de la part d'Estienne faute de mieux :-p )
ZeGoldKat
Posté le 19/10/2022
La vache ! C’est une succession de poignants tableaux d’époque. L’écriture est d’une force ! J’admire l’habileté à placer les ambiances tout en glissant quelques points d’histoire sans faire prof relou qui donne un cours. Aussi, comment les émotions et les passés respectifs des héros se greffent par petites touches à la visite. Impeccablement maîtrisé.
Estienne me fait craquer avec ses désirs d’évasion pour devenir un brigand masqué et tout. Il est rêveur et d’une grande sensibilité. La vérité, avouez, c’est qu’Hyriel a déniché là un gros nounours hahaha. Enfin je dis qu'Estienne est rêveur, en vrai pas complètement : y a une attitude militaire et vigilante chez lui, il a l’air de savoir être sérieux quand il faut. Mais quand même, je lui trouve un attendrissant fond "grand enfant".
Hyriel est plus renfermé, plus malicieux pour ne pas dire acide, toujours là pour délivrer des répliques qui tapent juste. Lui aussi se fait sauter à la gorge par des souvenirs émouvants. Ils se complètent bien. Je suis définitivement emballé par ce duo d’êtres tout cassés par la vie, qui vont se veiller dans cet endroit si dur.
Hahahaa et le suspens en fin de chapitre xD Raaah c’est obligé là je ne peux que poursuivre la lecture. Vilaines vous xD Je redoute déjà la rencontre avec ce nouveau personnage qui m’a tout l’air d’un sale type.
JeannieC.
Posté le 19/10/2022
Un gros nounours xDDD C'est adorable. Hela et moi avons ri. Et ce n'est pas faux, Estienne a un côté nounours quand il veut. Mais comme tu l'as très bien souligné, aussi une capacité au sérieux, à la protection des autres... quitte à être un peu dirigiste - on parle d'un ancien militaire x)
Héhé, les vilaines nous sommes contentes alors de ce petit effet de fin de chapitre ;)
LouiseLysambre
Posté le 29/06/2022
Re-bonjour !

Je ne savais pas que certains des internés travaillaient à la chaîne pour des manufactures mais, quand on y pense, ça paraît logique : main d’œuvre peu chère et corvéable à merci, ça s’est toujours fait. Je vois très bien le tableau, encore une fois vos descriptions sont hyper léchées et immersives, j’adore.

Le moment où Estienne et Hyriel se souviennent de leur vie passée est tellement touchant, aussi. Ça fait du bien.

« Bien que d'accord, Estienne privilégia la prudence et inspecta les environs. Personne en vue. Et ça allait qu’il parlait bas. » Oui, la réplique d’Hyriel juste avant m’a fait dire « heuuu moins fort peut-être, on sait jamais ? » - d’ailleurs je mettrais peut-être « Et heureusement qu’il parlait bas. », je ne sais pas pourquoi mais le « ça allait » m’a fait un peu tiquer.

« Seul un cœur d’airain devait gouverner ce grand démon d'hospice » oh ça aussi c’est beau, quelle image !

« Ils débouchèrent sur le potager. » : enfin un peu de douceur dans ce monde de brutes, on apprécie ^^’

« Ils avancèrent entre les piquets ; le sol couleur suie craqua sous leurs pas tel un vieux papier séché. » : ça pareil, j’aime beaucoup la comparaison.

« Ce fut pour Hyriel, qui s'y raccrocha, comme si le printemps attendait là avant de se répandre sur le reste. » : je vais surligner toutes les phrases, celle-ci aussi est terriblement bien tournée.

Je ne sais pas trop à quoi m’attendre pour Georn mais étant donné que c’est un SALO, j’ai peur pour la suite ! J’y vais quand même, à tout de suite 😉
JeannieC.
Posté le 30/06/2022
Ooooh, c'est chouette alors, merci beaucoup ! Toujours la crainte avec ce genre de moments d'être trop didactiques et ennuyeuses, mais ravies si ça passe bien.
Et voui, malheureusement ces institutions ont été les prémisses du libéralisme sauvage et de l'utilitarisme. Sous couvert de piété et de réinsertion des pauvres.
Ah bien vu pour la petite phrase, "Heureusement" passe beaucoup mieux tu as raison !
Et oui, Georn est un SALO xDD
Larsenac
Posté le 29/06/2022
Encore une fois une écriture impeccable pour ne pas dire implacable. Très riche et variée avec des descriptions qui restent suffisamment passionnantes pour ne pas être didactiques. On est complètement en immersion dans cet univers clos, et la découverte du jardin donne une bouffée d'oxygène aux personnages ainsi qu'au lecteur. Mais voilà déjà qu'apparait un nouveau personnage qui vient nous ramener à la dure réalité. Malgré sa succincte description à la fin de ce chapitre, il me fait déjà me fait penser au tortionnaire dans Midnight Express.
JeannieC.
Posté le 30/06/2022
Merci beaucoup =D
Ah oui, on s'est dit en effet que la petite lueur du jardin ne serait pas superflue. Oh et tiens, je n'ai jamais vu Midnight Express, va falloir que je m'y penche, ce genre de thèmes et de personnages m'intéressent en plus !
M. de Mont-Tombe
Posté le 04/03/2022
C'est incroyable. En un chapitre, vous parvenez à déployer tous les éléments qui font la force de votre histoire: la description dynamique des lieux, le passé des personnages, les enjeux de l'époque et les tensions propres à l'hôpital. J'aimerais parvenir à une telle efficacité quand j'écris moi-même ^^. J'aimerais tant pouvoir continuer ma lecture mais, moi aussi, il faut que j'écrive !
JeannieC.
Posté le 04/03/2022
Et nous qui avions eu peur, les premiers temps, que ce chapitre soit longuet et trop descriptif :3 Ton impression et celles d'autres lecteurs avant nous font vraiment chaud au coeur ! C'est toujours une gageure, dans le roman historique, de faire passer de la documentation sans être trop lourd huhu.
Et franchement, de ce que j'ai lu déjà de ton texte, tu te débrouilles très bien aussi, on ne s'ennuie pas un instant !

Tu as bien raison, ménage-toi du temps d'écriture - surtout que l'année de l'agreg en laisse déjà si peu x) En tout cas tu es toujours la bienvenue par ici quand tu veux/peux, et de mon côté je vais continuer de suivre Saoirse.
Au plaisir =)
Aramis
Posté le 06/02/2022
J'aime énormément la façon dont vous arrivez à mélanger descriptions du lieux, fonctionnement de l'institution, notes sur l’époque... Tout se mêle de manière très fluide et beaucoup de vos phrases sont belles à lire. On découvre quelques éléments de background sur les personnages, qui sont autant d'indications que de mystères épaissis, et j'ai beaucoup apprécié la douceur du passage sur leurs souvenir, la vie de brigand manquée d'Estienne et surtout la conclusion, lorsqu'ils comprennent tacitement qu'ils pensent de concert à leur souvenirs et ce qui leur manque. C'était très beau, et l'exergue du potager et de leur cheminement d'esprit octroie un petit souffle qu'on ressent autant qu'eux !

Je pensais m'arrêter sur ce chapitre mais le cliffhanger ne va pas me laisser faire hahaha, bien joué !
JeannieC.
Posté le 09/02/2022
Awwww merchi ! =)
L'occasion de commencer à planter tout ce qu'ils ont en commun et leur attirance ~
Héhéhé, le pouvoir des cliffhanger ;-)
Etienne Ycart
Posté le 20/11/2021
Ce chapitre contient un peu d'espoir
il est non pas moins noir
Surtout dans la premiére partie
C'est du Zola, Dickens (Oui, je sais c'est un anachronisme )
Le sort fait aux femmes méres...
Là une intérrogation
plusieurs même
il ne s'agit pas d'avortement bien su,r puisque celà serait péché dans la trés catholique...
Mais alors que fait on des enfants...(bébés serait un terme plus adapté il me semble)
Traffic?
Descidément cette époque était trés moderne dans la gestion des malheureux
Celà me fait beaucoup penser aux Workhouses d'outre manche
Mais quelle était la mortalité de ces pauvres méres laissèes sans soins
Dieu dans son adorable gentillesse acceillaient les pauvresses pécheresses mortes en couche expiant ainsi leurs péchés...

Aprés l'atelier
Le coin jardin
plutot spartiate
mais une bouffée d'air
le chapitre termine par une menace
on comprend tout de suite qu'il faudra se méfier de ce personnage
les pervers sadiques adorent ce genre de lieux...
Une remarque...
je trouve bizarre et gênants (un peu seulement) les passages écrits à l'ardoise
je comprend qu'ls ne peuvent être traités comme des dialogues mais...
Bon! je ne sais comment je gérerai cela
donc ce n'est sans doute qu'une critique non avenue de ma part....
Ah oui toujours en ce qui s'agit de l'écriture ardoise( Non mais quel chieur ce mec!)
Je doute qu'il utilisait le langage SMS (Gare c'est I) ou plus haut (peu+), par contre les fautes d'orthographes sont bienvenues
Sinon toujours un plaisir....
de plus je ne connaissait pas cette page de notre histoire
JeannieC.
Posté le 22/11/2021
Hello !

Merci beaucoup pour ta lecture =)

Oui, petite inspiration du côté de Dickens, des Misérables, de l'univers à la Zola aussi. Et tu cites très à propos les "Workhouses" anglaises, il y a eu dans différents pays d'Europe à partir du XVIIe siècles ces grands mouvements d'enfermement des déviants - les workhouses en Angleterre, les hôpitaux généraux en France, les blanchisseries de Marie-Madeleine en Irlande...
Concernant les enfants, ils étaient séparés des parents et envoyés dans des asiles ou des ailes spécifiques des hôpitaux généraux qui leur étaient destinés. Il arrivait que certains ne revoient jamais leurs parents s'ils étaient balladés d'un lieu à un autre, puis remis à un "tuteur" qui voulait prendre un enfant comme employé etc.

Ah oui, l'ardoise d'Estienne, on comprend que ce soit un peu déconcertant et ne plaise pas à tout le monde - On voulait rendre l'effet écriture à l'arrache, en capitales et sur plusieurs petites lignes ^^ En revanche oui, tu as raison le côté langage SMS est peut-être quand même forcé ahah, le coup du "C I" à la fin xD Dans notre idée c'était surtout qu'Estienne écrit super vite pour prévenir Hyriel à temps ava,t que le gardien arrive, mais qui là ça fait quand même trop décalé nous allons reprendre ce point :D En revanche, on trouvait bien dans des manuscrits d'époque des & pour "et" et des + et autres signes, on en a été les premières surprises xD
Etienne Ycart
Posté le 22/11/2021
Ah non!
je n'ai pas dit que ça ne me plaisait pas !
Quel serait mon droit de dire ce qui me plait ou pas?
Il écrit comme il veut sur l'ardoise
Simplement je me questionnait!
Un seul principe en écriture
Celui qui écrit est seul maitre à bord!
JeannieC.
Posté le 22/11/2021
Oh, au temps pour moi alors si je ne t'avais pas compris =)
Mais thanks ! ^^
Etienne Ycart
Posté le 22/11/2021
Si tu avais bien compris
C'est moi qui me suis repris
en te disant
Que vous étes seuls maitres à bord...
Aprés tout pourquoi pas!
je n'ai jamais lu un récit ou un des héros écrit avec une ardoise :-) :-) :-)
Hortense
Posté le 05/11/2021
L visite se poursuit réservant son lot de surprises désagréables jusqu'au "jardin", ultime fenêtre encore ouverte sur le monde. Au fil de la déambulation chacun se découvre un peu plus. On comprend les raisons de la présence d'Estienne en ces lieux, blessé grièvement il n'a eu d'autre choix que l'internement volontaire. Comme tant d'autres il me semble. L'ombre de l'institution pèse de plus en plus lourdement. Qu'advient-il aux enfants ? Un mystère de plus qu'Hyriel s'attachera peut-être à résoudre.
La fin s'achève sur la venue d'un nouveau personnage et, à voir l'attitude paniquée d'Estienne, on comprend qu'il ne s'agit pas d'un tendre. D'ailleurs on devine bien que dans ce genre d'établissement les rapports sont déséquilibrés, c'est la loi du plus fort qui s'applique. Sera-t-il possible à moment donné d'inverser la donne ou les héros sont-ils condamnés à subir à jamais ? J'imagine que vous avez votre petite idée.
C'est très bien écrit, fluide et intéressant, juste une question et une petite suggestion

Estienne hésita entre un fond de méfiance soudaine envers Hyriel et sa curiosité pour les bois, que les vieilles conteuses se plaisaient à décrire pleins de mystères lors des veillées de son enfance : j'inverserai la deuxième partie de la phrase
... pour les bois plein de mystères que les vieilles conteuses se plaisaient à décrire lors des veillées de son enfance ?

- pour se retraire : je ne connais pas cette expression, est-ce une d'époque ?

A très bientôt
JeannieC.
Posté le 06/11/2021
Bonjour Hortense !
Un vrai plaisir que de lire tes impressions, tes hypothèses et questionnements sur la suite de l'histoire. Oui, il se pourrait bien que plus tard Hyriel et Estienne trouvent une forme de "pouvoir" héhé ~ Quant au passé d'Estienne, de premiers éléments arrivent prochainement :)
Merci pour ta suggestion, la phrase coule en effet beaucoup mieux comme ça, nous allons corriger ça ! Quant à "retraire / se retraire", oui c'est un verbe ancien
Edouard PArle
Posté le 26/10/2021
Coucou !
Estienne et Hyriel continuent de se rapprocher et découvrent d'autres pans du sinistre hospice.
"Leurs cris quand on leur enlevait le gamin." brrrr... ça doit être particulièrement lugubre à entendre.
Le petit jardin est joliment décrit. Pour les prisonniers ces arbres décharnés doivent être un petit paradis... Comme quoi tout dépend du lieu où on se trouve...
Le rêve de brigand masqué d'Estienne est sympa, ce genre de petit détail aide beaucoup à s'attacher au personnage.
L'apparition du "corbeau" (on va l'appeler comme ça) en fin de chapitre donne une jolie chute et donne envie de lire la suite. Maintenant qu'on connaît les lieux, place aux péripéties !
Rien vu de particulier sur la forme ^^
A très bientôt !
JeannieC.
Posté le 26/10/2021
Hello Edouard ! =D
Toujours un plaisir de te croiser par ici, ravies que tu aies apprécié cette fin de découverte des lieux. Et oui héhé, maintenant place aux ennuis pour Hyriel et Estienne (et à l'histoire d'amour qui va s'ébaucher ~).
A bientôt !
Alice_Lath
Posté le 17/10/2021
Ça fait du bien de voir un peu de verdure, même si elle n'est pas non plus hyper florissante on va dire haha C'est amusant de voir la complicité s'installer entre eux, et je dois dire que j'apprécie beaucoup le personnage d'Estienne. Il est abîmé et attachant, bref, avec sa petite ardoise, je sens que je vais beaucoup aimer le suivre. La visite de la manufacture est également édifiante, même si je ne suis pas certaine d'avoir suivi un point : il y a des femmes enceintes qui se font internet là pour accoucher ? Mais elles restent ensuite ? Pourtant, vous disiez qu'elles étaient envoyées ailleurs ? C'est juste un point informatif mineur haha, mais ça m'intrigue !
JeannieC.
Posté le 18/10/2021
Alors pour les entrées et sorties, oui il y avait pas mal de miséreux qui allaient eux-mêmes de dépit à l'hôpital général. Dont des femmes enceintes. D'autres qu'on enfermait de force. Et après pour les sorties il y avait de tous les cas de figure, des gens autorisés à sortir, des qu'on gardait, des condamné à l'enfermement pour un temps donné, des qui ne sortaient jamais. Quant aux enfants, ils étaient séparés des parents et envoyés dans les structures dédiées à eux de ce que j'ai pu lire. Faut que je revoie si le texte s'est emmêlé les pinceaux quelque part à ce sujet xD

Aaaah Hyriel est bien d'accord avec toi pour la verdure, même si elle n'est pas luxuriante xD Et Estienne me signe qu'il est très flatté héhé

Encore merci, et à une prochaine =D
Louis.W
Posté le 16/10/2021
Peu de choses à signaler.

Je me dis que la visite est peut-être un tantinet longue lol, mais c'est peut-être le fais de l'avoir lue en plusieurs fois.

Il doit y avoir quoi, 5000 mots depuis qu'ils ont démarré ?
JeannieC.
Posté le 16/10/2021
Hello =D
Alors oui, on est sur quelque chose comme 5000 mots ici avec la visite que vient clore l'arrivée du délicieux Georn xD
Et yes, c'est vrai que ce n'est pas évident de se rendre bien compte, avec l'effet découpage de chapitres en plusieurs sections ! Je ressens souvent ça aussi quand je lis sur PA, Wattpad, etc. Mais on prend note et on verra avec les impressions d'autres lecteurs :)
Thanks pour ton passage !
Eryn
Posté le 25/09/2021
Haha j’ai trouvé une coquille ! « ils repartrent » = manque une lettre
Donc les détenus sont mis au travail, mais pas payés… autant exploiter cette main d’oeuvre gratuite… Pour l’époque ça devait être normal, non ? La vision de cette grande sale avec tout le monde au travail est cool.

Que font ils des enfants ? C’est toujours aussi glauque !
Hyriel a eu un mentor exceptionnel ? On n’a pas beaucoup d’informations sur sa vie d’avant. Pourquoi ?
La vie d’avant lui manque, mais il n’y pense jamais… C’est un peu étrange, non ?
« gratter quelques dernières poussières de temps à l'air »  à l’air ? À l’extérieur ?

Pourquoi Estienne vérifie-t-il son masque à l’arrivée de Georn ?

OK, donc je vois que la relation entre Estienne et Hyriel commence à se tisser, c’est cool. C’est un peu étrange qu’Hyriel qualifie Estienne d’ami alors qu’ils se connaissent depuis aussi peu de temps, même si je comprends l’idée : se serrer les coudes et tisser des liens…
J'ai un peu de mal à me faire une idée du temps, vu qu'ils en sont à la visite je sais qu'Hyriel vient juste d'arriver, mais le découpage des chapitres donne l'impression que le temps s'écoule lentement... C'est bizarre. Peut être qu'il y a un ralentissement du rythme aussi... Bref, j'ai pas l'impression d'avoir des critiques très constructives à vous faire pour ce chapitre-ci, j'attends de voir la suite !
A toute !
Helasabeth
Posté le 25/09/2021
Arf, c'est noté pour la coquille, merci !
Pour le travail, ils sont techniquement payés mais une misère et ils utilisent (= on les fait utiliser) cet argent pour acheter du sel dans la soupe ou ce genre de choses.

Pour les enfants, ils sont dans un autre bâtiment et ils leur apprennent le travail de manufacture pour qu'ils se fassent engager plus tard mais bon, c'est beaucoup moins respectueux qu'un lycée pro, on ne va pas se mentir.

Pour le mentor d'Hyriel, oui, elle était exceptionnelle ! *u* Et on n'a pas plus d'information que ça parce que nous préférons distiller au fil des pensées d'Hyriel plutôt que de longs paragraphes d'histoire qui couperaient le récit. ^^ Patieeeence ! :>

Pour le masque, c'est pour s'assurer qu'il ne puisse pas le défaire, ce n'était pas clair ?

Et certes, "ami", c'est un peu tôt, on va changer ça, mais effectivement, ils s'entendent bien !
Pour le temps, nous nous sommes effectivement attardées sur la visite pour ce début mais la suite devrait être plus "rapide", si je puis dire. J'espère que ça te plait toujours quand même. ^^ Et si, ne t'inquiète pas, tes critiques sont très constructives !

À plushe ! :D
Eryn
Posté le 25/09/2021
OK pour tout ça, j'attends de voir ce que ça donne par la suite du coup. On peut en reparler sur le fofo aussi ! J'ai pas trop compris l'histoire du masque (j'ai zappé un élément?) Pourquoi Estienne porte-t-il un masque ? Pourquoi ne doit il pas le défaire ?
JeannieC.
Posté le 25/09/2021
Coucou !

Merci pour ta lecture et tes retours <3 Concernant Hyriel, oui dans cette section il pense quand même avec tristesse à sa forêt, à son mentor, à ses amis dehors, mais nous avons préféré ne pas trop nous étaler ^^ Le chapitre est déjà assez descriptif, et Hyriel lui-même est du genre à éviter de s'appesantir. Les détails sur son passé arriveront plus tard ;)

Ah d'ailleurs, à propos de chapitre, en fait dans notre doc word nos chapitres sont plus gros, ils font entre 11 et 18 pages. Pour les poster sur PA nous les découpons en 3, 4 sections histoire qu'ils ne soient pas indigestes =D Du coup on indique ça dans le titre. Je préférais le préciser pour qu'on n'ait pas de malentendus quand on se parle de chapitres

Ah et je profite de cette petite réponse pour dire que sur les deux premières sections du chapitre I, comme tu l'as souligné il manquait effectivement d'introspection et d'exploration de la souffrance d'Hyriel ^^ On a corrigé le tir héhé

Encore merci et à plus tard :)
JeannieC.
Posté le 25/09/2021
Ah et PS. Pour l'instant en effet on ne sait volontairement pas ce qu'il y a sous le masque d'Estienne, ce n'est pas toi qui as raté un truc ;)
Mais le gardien Georn est du genre à ennuyer les pensionnaires et en l'occurrence à tirer sur le masque d'Estienne, d'où son geste de resserrer les nœuds, on pensait que ça se déduisait aisément avec l'enchaînement d'Estienne : je vois arriver Georn > je panique > je vérifie les nœuds du masque
Eryn
Posté le 25/09/2021
Dacc, oui peut être que cet aspect qu'il ne retire jamais son masque peut être indiqué plus tôt, genre qu'Hyriel s'étonne de ne jamais le voir sans. Du coup ça pourrait être juste un poil plus expliqué que Estienne ne veut pas montrer aux autres ce qu'il cache sous son masque.
Et pas de souci pour les chapitres, sur PA, c'est effectivement plus agréable de lire par petits morceaux.
JeannieC.
Posté le 03/10/2021
Oui ! j'ai tendance aussi à éviter de publier des sections de plus de 2,5k d'une traite, c'est plus confortable on est d'accord !
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