8 octobre 1939

Par deb3083

Cher journal,

La campagne de Pologne n’a duré qu’un petit mois et Varsovie a capitulé le 27 septembre dernier. En une semaine à peine, après notre entrée dans le pays le 1er septembre, nous étions déjà à moins de soixante kilomètres de la capitale. Nous n’avons pratiquement rencontré aucune opposition, j’en suis presque frustré.

Mais cette offensive est un immense succès. Nous avons fait plus de 600 000 prisonniers et avec les Soviétiques, notre pays récupère enfin des terres qui lui avaient été injustement spoliées par cet immonde traité de Versailles.

Mais au-delà de ces bonnes nouvelles, je dois cependant t’annoncer, cher journal, que la grande Allemagne a perdu plus de dix mille hommes. J’ai discuté avec l’un de nos officiers supérieurs : nous allons devoir prendre des mesures pour que nos soldats soient mieux entraînés. De nombreux jeunes nouvellement engagés n’ont pas suivi les consignes, ce qui a entraîné des combats supplémentaires qui auraient sans doute pu être évités.

Le Royaume-Uni, la France et le Canada nous ont déclaré la guerre. S’ils pensent nous effrayer, ils ont tort. Bientôt, toute l’Europe sera à nos pieds et ces stupides hommes politiques anglais et français qui ont cru pouvoir détruire notre pays vont le regretter amèrement.  

Cependant, je ne serai sans doute pas sur le terrain lors des prochaines missions qui seront confiées à notre armée. J’ai beaucoup discuté avec Gerhard, le père de Christa, qui est toujours en poste dans le camp de prisonniers de Dachau et il m’a proposé de le rejoindre là-bas.

 

Munich reste associé à la mort de maman et je ne me sentais pas capable de retourner dans cette région. Mais Christa a besoin de moi : elle doit accoucher au début de l’année prochaine et je tiens à m’assurer que mon fils reçoive les meilleurs soins.

Gerhard m’a informé de la création d’une nouvelle division SS qui sera basée à Dachau. Il m’a indiqué qu’un nouveau camp, beaucoup plus vaste allait être construit et que, si je faisais rapidement mes preuves je pourrais obtenir l’une des villas qu’il est prévu de construire pour les officiers et leur famille.

Je n’oublie pas que je me dois de remplir mon devoir envers le Reich : si je suis tué au combat, je ne pourrai pas assurer ma descendance.

M’établir là-bas aura également un autre avantage : Christa pourra reprendre son travail d’infirmière en veillant exclusivement au bien-être des soldats et de leurs proches.

De son côté, Friedrich a choisi de continuer les opérations sur le terrain. Il est vrai qu’il n’est ni marié ni fiancé et cela ne l’intéresse pas de rester en service au même endroit. Tant qu’il peut combattre pour le Reich, il le fera.

Je vais prendre quelques jours de congé afin de finaliser mon déménagement à Dachau. Cela me permettra de revoir mes petites sœurs qui me manquent beaucoup.

Dans leur dernière lettre, elles me racontaient leur joie de pouvoir se rendre à leur tour utiles au sein de la Bund Deutscher Mädel. Je suis très fier d’elles mais je dois prévoir une sérieuse conversation avec Anna-Maria. Elle ne le sait pas mais Frank, l’un de mes proches amis la surveille de loin et il m’a appris récemment que ma sœur semblait très proche d’un garçon qui, malgré ses vingt ans, ne s’est pas engagé dans la Werhmacht. Je ne sais pas qui il est et j’espère qu’il a une bonne raison pour ne pas servir son pays. Frank m’a promis de demander une enquête à son sujet. S’il s’agit d’un Juif…

Je suis inquiet, cher journal, je n’ose imaginer qu’Anna-Maria…Non, impossible, papa et moi nous avons veillé à ce qu’elle ait la meilleure éducation possible. Depuis mon départ de la maison, elle a toujours été très bien entourée et elle sait quels sont ses devoirs envers notre patrie.

J’ai vraiment hâte de rentrer à Berlin…

 

Werner

 

 

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