27. Neige !

Le calme ne revint jamais tout à fait à bord. Diane pensait avec nostalgie au Marché Flottant, dont les marchands menaçants lui semblaient préférables à l’Illuminé. Il devait compter des traqueurs parmi ses matelots, car dès que la brume se levait, elle sentait de nouveau son navire juste au-delà de la vue. Oren convoquait le vent et l’eau pour leur fournir une cape de protection. Il répondait aux quelques questions que posait l’équipage lorsqu’ils avaient un doute mais n’avait pas besoin de donner d’ordres autres que de garder le cap. Ils n’étaient plus qu’à quelques jours de la côte fantôme. Diane, qui avait craint ce moment depuis des quarts, priait désormais pour qu’ils accostent vite et bientôt. Ils étaient trop exposés en pleine mer, et il lui tardait que les dragons puissent retrouver leur liberté. Elle leur avait demandé s’ils souhaitaient nager à leur côté mais ils avaient refusé, expliquant qu’ils avaient besoin de dormir le plus possible pendant que Nacre était encore dans l’œuf. Ils se synchronisaient tous les trois dans les mondes fantasmagoriques où ils avaient emmené Diane en promenade une fois, et là-bas ils imaginaient la vie que la dragonnelle pourrait avoir. L’éducation des enfants commençait déjà là. Ils lui racontaient comment était le monde et comment il avait toujours été, reprenant l’histoire de la planète depuis ses débuts océaniques, traçant pour elle les constellations qu’elle devait apprendre, car l’une d’entre elles serait sa responsabilité, un quatorzième du monde sous son aile.

— C’est une dragonne de glace, lui souffla Koraljni sur un ton attristé. Elle ne vivra pas avec nous.

— Mais vous êtes tropicale et vous avez passé des voltes dans la forêt, rétorqua Diane.

— La mission de Dūmaï me semblait trop importante. Je devais défendre Inkala depuis son accès nord, à la côte fantôme, où je suis née et où je mourrai, mais les humains ont abandonné ce coin du monde et ont placé tous leurs espoirs d’attaque dans la forêt de Landamæri.

— Je n’ai pas vu tant de soldats sur les sentiers.

— Et tu ne les verras jamais. Siloë est redoutable mais eux aussi. Soit ils s’effaceront lorsque tu essaieras de les voir, soit nous les extirperons avant que tu ne les atteignes.

— Mais dans la toile ?

— Ah, la toile, sourit Koraljni. Tu continues de ne jurer que par elle. Les meilleurs peuvent s’y cacher, tu sais ? Elle ne montre que ceux qui se laissent apercevoir.

Pour le lui montrer, Koraljni la pria de basculer, puis effaça une par une ses couleurs chatoyantes, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. On aurait dit qu’aucun être vivant n’était là. Diane plissa les yeux. La toile ne montrait donc pas la réalité de façon aussi nette qu’elle le pensait. C’était le seul atout qu’elle avait, l’unique compétence qui la distinguait des autres. À quoi servait-elle, si on pouvait la tromper aussi aisément ?

— Voyons, voyons, l’apaisa Koraljni. Ça demande une puissance extraordinaire de se dissimuler ainsi. D’autres recourent plutôt à des illusions.

 

Félix était de plus en plus généreux sur les informations qu’il acceptait de communiquer, mais la honte et les regrets le rendaient à vif, irascible. Or, Diane ne pouvait s’empêcher de pousser ses logiques jusqu’à leur retranchement, de tester les limites, de le contredire, pour tout à fait saisir les contours de chaque idée. Leurs discussions ressemblaient donc à des disputes houleuses, qu’ils finissaient cependant en partageant des algues séchées et croustillantes.

— On les a encore semés, lui dit-il alors qu’elle arrivait avec une nouvelle salve de questions.

Basile, Idris, Malo et Camélia étaient sur le pont aussi, assez proches pour les entendre mais pas assez bêtes pour essayer de s’immiscer dans leur conversation.

— Koral m’a parlé d’illusions ? Ça te dit quelque chose ?

— Brumgar est un illusionniste, soupira Félix. Entre autres. Il cumule les chapeaux et les casquettes. On dirait qu’il a passé son enfance à travailler sur les techniques d’attaque et de défense. Je n’ai jamais vu ça.

Il jeta un regard en arrière pour vérifier qu’Oren ne l’avait pas entendu.

— Nous avons un bon équipage, souffla-t-il tout bas à Diane, et celui de Brumgar est loyal mais pas brillant. Lui, en revanche… je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme lui.

— Merveilleux, commenta Diane. Bon, et donc il fait des spectacles ? Des décors ? Du faux ? Du toc ?

— Oui. Je ne saurais pas l’expliquer. Comme ce que fait Malo mais en décuplé.

— Tu disais que les gens au pouvoir étaient au courant.

Félix confirma d’un signe de tête.

— Comment tu peux en être sûr ? Et qu’est-ce que ça veut dire au courant ? Est-ce qu’ils savent qu’il existe ? Que les dragons sont en danger ?

— Diane, si tu étais reine d’un peuple, quel humain serait plus puissant que toi ?

— Personne.

— Quel être vivant serait plus puissant que toi ?

— Les dragons.

— Et donc ?

— Tout le monde n’est pas comme ça, Félix.

— Tout le monde, non. Mais les gens qui nous commandent en ce moment, oui. J’ai été à des bals dans les demeures les plus somptueuses. On nous invitait pour la touche dangereuse, exotique, risquée. Brumgar adorait nous pavaner. Il nous appelait ses petits soldats d’exil.

Il secoua la tête, submergé par l’étrangeté de cette époque, d’y avoir cru, d’avoir voulu de cette vie. Lorsqu’il se détourna pour retourner à ses occupations, Diane ne fit rien pour le retenir. Elle appréciait chaque bribe qu’elle obtenait et savait combien il lui en coûtait. Tandis qu’elle contemplait d’un air sombre l’horizon, Basile s’approcha.

— Dans quoi je nous ai embarqués ? lui demanda-t-elle, accablée.

— Tout le monde a choisi de venir, corrigea-t-il. N’entre pas dans la spirale de la culpabilité, car la sortie est si difficile à trouver. Reste avec nous.

Elle rencontra son regard solide et pragmatique et acquiesça avec un soupir. Elle leur devait au moins ça.

 

Ils se relayèrent toute la nuit pour les manœuvres de voile, vent, eau, pour donner de la cynée à Oren, car l’Illuminé se rapprochait et la côte aussi. Ils devaient absolument débarquer sans être vus, se trouver une cachette, gagner juste quelques heures.

— Et si on l’attaquait frontalement ? proposa Malo en finissant son tour de garde.

Oren secoua la tête.

— Ce n’est pas quelqu’un qui ait quelque chose à perdre, dit-il seulement. Nous sommes peut-être le navire de la dernière chance, mais nous tenons beaucoup trop les uns aux autres. En combat maritime, ça nous perdrait.

Tandis que les jumeaux retournaient dormir, Diane prit place à côté du capitaine, bascula pour observer le sortilège qu’il maintenait, une combinaison de brouillard et bourrasque, et revint hors de la toile pour le reproduire. C’était ardu et elle s’y prenait maladroitement, à tâtons, mais bientôt le vent augmenta, gonflant encore la voile et emmenant le navire plus loin.

Diane lança un sourire ravi au capitaine et découvrit son visage pâle et en sueur. Il y était depuis un certain temps.

— Prenez une pause, je suis là, offrit-elle.

Il secoua d’abord la tête, tant par fierté que par responsabilité, mais immédiatement ses muscles se relâchèrent, ses bras devinrent douloureux, sa tête fut traversée par une migraine aiguë, et il s’assit par terre près d’elle. Ses yeux se fermèrent.

— Réveille-moi si tu as besoin, prononça-t-il avant de s’endormir.

Elle tint longtemps, grâce à l’énergie des dragons qui s’étaient réveillés et lui envoyaient de l’assistance. Petit à petit, elle sentait qu’elle gagnait du terrain sur le navire qui les poursuivait sans relâche et ferma les yeux pour que l’Illuminé puisse percevoir sa détermination. Tu ne nous rattraperas jamais, lui assénait-elle par la pensée.

 

Elle ne sut pas s’il l’entendit ou pas, mais elle sursauta en entendant Ulysse brailler :

— Rochers !

Le capitaine se réveilla immédiatement, grimpa de quelques mètres sur le mat, et fit signe à Diane d’arrêter de gonfler la voile.

— Les courants nous ont menés aux Méandres d’Arken. Les ancêtres ne veulent pas de nous près des ruines de Yor.

— Les ancêtres ? répéta Diane.

— Nos ancêtres, précisa Koraljni par la pensée.

Diane se pencha par-dessus bord et vit, derrière, la phosphorescence de très vieux dragons qui les avaient guidés vers Arken. De l’autre côté, les pointes acérées des rochers menaçaient de tous côtés le navire.

— Je vais nous faufiler, dit Oren. Diane, intensifie le brouillard et projette-le aussi loin que tu peux. Je ne pense pas que Brumgar nous suivra par ici, mais au cas où, essayons de lui crever son bateau.

Pendant des heures, Diane condensa de l’eau et la confia au vent qui leur barrait le chemin, celui qui essayait de les faire reculer à tout prix. Les nappes blanches dévoraient tout derrière eux et leur laissaient le champ libre devant. Elle implora Koraljni et Dūmaï de raisonner leurs ancêtres et ceux-ci entamèrent des chants, mais en vain. Les grondements qui venaient de la cale n’apaisaient en rien les soubresauts qui agitaient le navire et tentaient de le lancer contre des arêtes.

— Il faut que vous sortiez, insista Diane auprès de Koraljni. Ils ont besoin de vous voir que vous êtes libres.

La dragonne céda. Elle laissa Dūmaï et Nacre dans la cale et poussa de sa tête lourde et puissante la cale latérale, extirpant son cou du navire et rejoignant l’eau de son museau et son front. Deux enfants dragons sautillèrent dans l’eau tels des dauphins, jouant autour d’elle, caressèrent ses écailles, illuminèrent son visage tordu de tristesse. Diane secoua la tête, refusant de croire que ces deux êtres parfaits avaient été tués si tôt après leur naissance. Des larmes de colère montèrent et elle les repoussa avec la furie de la revanche.

— On ne les laissera plus faire, déclara-t-elle.

Son brouillard devint obscur, comme une nuit qui dévorait le jour.

— Diane, qu’est-ce que tu fais ? demanda Éléonore doucement, en s’approchant d’elle.

— Je…

Elle n’avait pas la réponse. Elle voulait simplement qu’il existe un tout petit peu plus de justice, qu’on cesse de faire du mal à ceux qu’on ne comprenait pas, dont on avait peur par ignorance, par préjugé. Félix, lui, observait le spectacle, bouche bée.

— Finalement, dit-il, peut-être que tu as de quoi devenir aussi forte que lui.

Malgré sa colère, elle décida de prendre ça comme un compliment. Ils auraient besoin de toute la puissance possible pour repousser leur persécuteur.

Les ancêtres dragons, réconfortés par la présence de Koraljni, lui demandèrent de les rejoindre. Ils voulaient sentir sa proximité, sa chaleur, son existence. Elle leur appartenait. La dragonne résista autant qu’elle put mais ils se remirent à secouer le navire pour jouer avec elle, alors elle glissa au-dehors par la trappe, déplia ses ailes et s’envola au-dessus du navire. Par cercles concentriques, elle les guida en avant, plongeant pour saluer un ancêtre et remontant pour ne pas se blesser sur les rochers. C’était une danse acrobatique et sublime, qui égaya l’équipage effrayé.

 

Roche à roche, crête à crête, les Voltigeurs atteignirent ainsi la côte fantôme.

C’était une plage dentelée de galets bercés par une mer glacée. Derrière, des collines et falaises remontaient vers les vestiges de villes qui avaient été célébrées dans toute la Triade. Le paysage était blanc, de nuages au ciel et de neige au sol.

Oren libéra Diane, qui était épuisée, et fut la première à mettre pied à terre, suivie des dragons. Basile et Éléonore descendirent également, puis l’équipage s’affaira dans une chorégraphie qu’ils connaissaient parfaitement pour l’avoir exécutée des centaines de fois. Ils descendirent l’ancre, replièrent la voile, rangèrent les cordages, rincèrent le pont, puis Malo travailla longuement à camoufler le bateau pour qu’il prenne l’apparence de son environnement.

— Ça ne tient que quelques heures, dit Félix en rejoignant Diane, donc elle doit y revenir sans arrêt. J’ai voulu qu’elle m’apprenne mais elle ne me fait pas encore confiance.

— Tu veux que je lui demande ? proposa Diane en riant.

— Tu pourrais peut-être… regarder ? répondit-il, gêné.

Elle secoua la tête. Pas sans la permission de Malo. Elle commençait à comprendre l’immense pouvoir des myfyrs et les diverses responsabilités qui allaient avec. À chaque mage son éthique, et la sienne se formait enfin.

 

Les jumeaux vinrent avec Félix, Basile, Éléonore et elle explorer la ville déserte près de laquelle ils avaient accosté. Hormis quelques toits effondrés, la plupart des maisonnettes en bois et pierre tenaient toujours debout comme à leur première solède. La neige leur donnait un visage de nouveau-nés. Diane et Félix ouvraient des volets et des portes au hasard, pour que la ville ouvre les yeux. Ils se faisaient peur mutuellement, convaincus qu’un fantôme pourrait s’échapper à tout moment d’une cuisine ou d’une chambre. Basile et Éléonore se chuchotaient des observations sur l’urbanisme, la géographie, le style d’architecture, et ce que cela indiquait de comment les habitants y avaient vécu.

Ils cherchaient un endroit où ils pourraient s’installer pour attendre l’éclosion de Nacre et ses premiers pas auprès de ses parents. Une fois qu’elle serait capable de nager, elle pourrait repartir avec eux jusqu’à la forêt. Bien sûr, tout cela pourrait advenir seulement si Brumgar ne retrouvait pas leurs traces, mais personne ne le mentionna dans la grande rue esseulée et spectrale.

— Je ne suis pas sûr que j’aimerais vivre ici, remarqua Félix avec une grimace.

— On retourne voir les dragons bientôt ? demanda Idris, qui ne comprenait pas pourquoi sa jumelle avait tenu à ce qu’ils accompagnent les autres.

— Faut qu’on trouve un lieu que tu vas aimer aussi, répondit-elle. Sinon, tu ne dors pas.

Idris fit une moue pour lui concéder ce point. Il regarda avec une attention plus prononcée chaque bâtiment, peu convaincu. Ses yeux balayèrent les alentours, loin, et il pointa vers une bâtisse plus haut et hors de la ville. On aurait dit un château sur une colline pour surveiller la mer, peut-être une ancienne caserne militaire.

La troupe eut une nouvelle côte à grimper et ils arrivèrent essoufflés face aux gigantesques portes en bois du bâtiment. Tandis que tout le monde les regardait d’un air à moitié craintif, Félix marcha droit dessus et les poussa de toutes ses forces.

— Mais vous venez m’aider ou quoi ? lança-t-il par-dessus son épaule.

Chacun y mit du sien, tant et si bien que le grincement des gonds leur annonça la victoire. La porte s’ouvrit et ils s’engouffrèrent à l’intérieur.

— Le vent froid ne va pas me manquer, pesta Félix.

Diane rit, soulagée qu’il soit toujours là pour les ramener à une réalité autre que celle, autrement plus angoissante, des pièces qui se succédaient sous leurs yeux. Chacune était meublée comme si l’occupant comptait y revenir. Des papiers traînaient encore sur les bureaux, près de plumes, en attente de signatures. Les lits étaient faits. Dans les placards, des denrées impérissables leur firent de l’œil, tandis que d’autres, moisies, les repoussèrent. Diane eut un haut-le-cœur en voyant une caisse de jouets sans propriétaire.

— Ça va ? lui souffla Basile, toujours aussi attentif.

Elle acquiesça, peu convaincue, et il lui tendit le bras pour qu’elle s’y appuie en marchant.

— Heureusement qu’Éléonore est rétablie, plaisanta Diane faiblement, parce que sinon tu pourrais à peine passer les portes.

Malgré l’ambiance mortifère qui régnait dans la bâtisse, elle était parfaite pour eux. Il y avait assez de place pour chacun, des vivres pour tenir, et elle surplombait la mer, de façon à leur donner une longueur d’avance sur tout attaquant. La côte raide entre la plage et le château était à la fois un avantage et un inconvénient, en fonction de comment on voyait les choses. Félix, qui rouspéta pendant chaque aller-retour, n’était clairement pas emballé. Idris, lui, s’émerveillait de leur nouvelle demeure, et en parla longuement aux dragons endormis sur les galets pour qu’ils viennent les rejoindre quand ils auraient fini leur sieste. Malo trouva la cuisine et s’y enferma avec son jumeau, prétextant qu’il y avait beaucoup de travail et qu’il leur fallait du calme — Diane la soupçonnait de surtout vouloir un moment de répit en famille, pour célébrer qu’ils aient survécu à cette cavalcade sur les eaux.

 

À la nuit tombée, Diane et Félix avaient ramené une multitude d’objets d’autres maisons dans la ville. C’était surtout des ornements et des bougies, de quoi faire un autel pour demander pardon aux ancêtres des dragons et demander asile sur cette terre sacrée. L’équipage entier se réunit face aux fenêtres bordées de chandelles et reliques. Ils se recueillirent dans un silence qui fut soudain habité par les ailes des dragons, qui se posèrent avec Nacre de l’autre côté de la bâtisse, protégé de la mer et des longues-vues par les pierres centenaires. Plus aucune lumière n’éclairait le paysage. Les lunes ne perçaient pas à travers les nuages. Ils étaient seuls au bout du monde.

Leur repas fut joyeux. Ils racontèrent chacun leur anecdote préférée du voyage qu’ils venaient de terminer, se célébrèrent les uns les autres, se moquèrent aussi amplement, et trinquèrent à leur première victoire.

Ulysse avait inspecté et distribué les chambres. Diane se retrouvait à partager le même espace que les jumeaux. Timide soudain, elle se glissa dans les draps de son lit simple sans un mot. Sur les lits superposés en face, ils s’installèrent aussi. Alors qu’elle se demandait s’ils s’étaient endormis, Malo dit soudain :

— Ce n’est pas Idris qui a causé un accident.

— Pardon ? demanda Diane.

— On est tous les deux pyromanes. Quand je dis qu’il ne devrait pas se servir du feu, c’est parce que je ne me l’autorise pas non plus.

— D’accord, dit la myfyr sans bien voir où elle voulait en venir.

— J’ai brûlé notre maison d’enfance. Nos parents n’y étaient pas mais on a sauvé notre petite sœur in extremis. Et puis on s’est fait renvoyer. Ils ont cru que je défendais Idris, que c’était sa faute. Ils l’ont chassé. Je suis partie avec lui.

Idris ne disait rien. Diane l’entendait à peine respirer.

— Je t’ai vu miroiter les sorts d’Oren, ces derniers jours, dit Malo. Je pensais que ta magie ne pouvait apporter que des ennuis, mais sans toi Brumgar nous aurait rattrapés. Ou on se serait pris des rochers. Ou les ancêtres dragons nous auraient tués.

Il y eut un profond soupir dans l’obscurité.

— Peut-être que nous aussi on peut utiliser notre magie si on apprend à la contrôler. Peut-être que c’est qu’une question d’entraînement. Je ne sais pas. Mais en tout cas, pour la première fois, je me dis qu’on pourrait essayer.

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