25. « Je voulais être chemineuse »

— Et là ? Et là ? Et là ?

Les médecins s’étaient transformés en perruches. Merle attendait dans le couloir, l’oreille collée à la porte de la salle d’examens. Depuis des heures, on faisait venir et repartir Aymée, sans considération aucune pour ses besoins de repos. On avait commencé son traitement dès son arrivée, quelques jours plus tôt. Calculait-on un éventuel résultat ? Était-il possible que quelque chose ait lieu aussi vite ? Ou s’amusait-on simplement à la confondre et l’épuiser ? Et surtout, pourquoi n’expliquait-on rien à son frère ?

Une des guérisseuses sortit de la pièce et se trouva nez à nez avec Merle. Elle lui fit un sourire doux et se présenta : Cora. Ses yeux arrondis et son nez en trompette lui donnaient l’air sympathique. Le canopéen résista à ses envies de la houspiller pour des informations, afin de remplir la mission que lui avait donnée Basile. Il fouilla dans ses bagages, à la recherche de la lettre que celui-ci lui avait confiée. Il retrouva l’enveloppe, soigneusement transportée au milieu d’un atlas de Madeira (Aymée n’avait pas pu résister), et la donna à la docteure. Contrairement à ce qu’il aurait cru, elle n’attendit pas une seconde pour la décacheter. En silence, elle parcourut les deux pages du regard, les sourcils froncés. Elle poussa ensuite un profond soupir et rangea la missive dans une de ses poches.

— Je suis désolée pour tout ce que vous traversez, dit-elle à Merle.

— Ce n’est pas de votre faute, répondit celui-ci automatiquement, la tête pleine de questions quant à la lettre. Il parlait d’Aymée ?

— Entre autres. On a quelques pistes d’enquête.

— Comme pour un crime ?

— Voilà. Les maladies, c’est pareil, c’est un criminel qui s’infiltre dans le corps, et pour en comprendre le fonctionnement, ça peut aider de savoir par où il s’est introduit et comment il se déplace.

Merle hocha la tête distraitement, car ces notions abstraites ne l’aidaient pas à sauver sa sœur. D’une certaine façon, rien ne l’aidait à sauver sa sœur.

— Elle va comment ? demanda-t-il.

— Elle s’en sort, dit seulement Cora en haussant les épaules. Écoutez, essayez de ne pas vous faire trop de souci, ça la préoccupe plus qu’autre chose. Je sais que c’est facile à dire, mais prenez soin de vous, prenez le temps de vous aérer, de vous changer les idées, de revenir avec l’odeur du vent et de l’herbe.

Il la dévisagea avec la déception qu’il éprouvait chaque fois qu’on lui recommandait de prendre ses distances avec Aymée. Pensait-on qu’il n’était pas au courant qu’il s’éreintait la santé et le cœur à la regarder mourir volte après volte ? Et pourtant, comment aurait-il pu vivre autrement ? S’il avait su passer du temps avec des amis en la sachant seule à la maison, il l’aurait fait, mais il en avait toujours été incapable. Il ne répondit rien à Cora, se contentant d’un sourire triste qu’elle lui renvoya comme un écho avant de s’éloigner d’un pas tranquille, la main sur la poche où elle avait rangé la missive.

 

Au réfectoire, Aymée reprit des couleurs en se resservant quatre fois des nouilles au chou-fleur.

— C’est qu’elle a un appétit, la petite, commenta Antoine d’un ton ravi en faisant une révérence depuis son fauteuil roulant.

— Admirable, dit Arthur, qui peinait à terminer son minuscule bol de haricots verts.

Andromède se contenta de lui jeter un sourire complice. Merle les observait s’agiter autour de sa sœur et leur en voulait d’être là, au milieu. Il avait essayé de lui parler des examens qu’elle avait passés, mais ils s’étaient tous écriés que bon sang de bon soir, on ne parlait pas de maladie et médecine à table. Si le réfectoire cessait d’être sacré, ils disaient qu’ils préféraient se noyer dans l’Ambré. Ils avaient enchaîné sur des jeux de mots qui mêlaient la perte de saveur et la chute libre. Le canopéen n’avait pas compris grand-chose, hormis qu’ils étaient suprêmement irritants.

— Les guérisseurs sont en rogne, souffla Arthur, qui adorait les complots, les révolutions et les rumeurs.

Aymée se pencha vers lui, les yeux brillants. Ce qu’elle adorait, elle, c’était quand les autres devenaient enthousiastes, quand ils s’illuminaient. Elle se demanda quel visage il avait eu avant les rides et les cheveux blancs, où il avait vécu, qui il avait aimé, comment il s’était retrouvé ici, dans le même établissement qu’elle.

— La Couronne a amendé une loi sur la taxe solaire. Ça barde…

Il lui fit signe d’approcher et murmura :

— … et pas qu’ici, il paraît.

Aymée fit mine d’ouvrir de grands yeux bien que la politique ilyenne fût à des voltes de ses préoccupations.

— Tu vois bien que tu l’ennuies, dit Antoine, qui avait trop sacrifié aux rêves d’une société plus juste. T’aimes bien te promener ?

— Oui ! Mais… Je ne l’ai pas beaucoup fait. Je…

Elle baissa les yeux, n’ayant aucune envie d’expliquer qu’elle se fatiguait au bout de quelques minutes à peine, que tous ses projets de découverte et d’exploration échouaient en évanouissements désespérants. Elle n’eut pas à le faire, heureusement, car entre patients, ils comprenaient bien les limites des autres et n’avaient aucun mal à les respecter.

— On te trouvera un fauteuil comme le mien, si tu veux, dit Antoine.

— Nous vous montrerons les fleurs, articula Andromède, qui vouvoyait tout le monde, ainsi que leurs reflets scintillants dans l’eau claire.

Antoine leva les yeux au ciel mais Aymée applaudissait déjà, toujours demandeuse du lyrisme d’Andromède.

— Avant, leur confia-t-elle, je voulais être chemineuse.

— Oh ! s’exclama Andromède. Ma mère était chemineuse.

Aymée le regarda avec une telle admiration qu’il en rougit.

— C’était il y a longtemps, se justifia-t-il. Elle a ouvert des sentiers dans les bois d’Asconile, au bout des Lacs.

— Chez les ligres ? demanda Antoine, choqué.

Andromède acquiesça d’un air mystérieux et ne voulut rien ajouter. Merle, qui l’observait depuis le début du repas, se demanda si c’était par goût du mystère, de l’attention, ou par une forme de réserve qui semblait l’habiter. Quels mondes existaient dans le cerveau de cet homme ? En faisait-il quelque chose ? De l’écriture ? De la peinture ? Merle voulait lui proposer de sculpter ensemble, mais ça lui semblait être une question étrangement indélicate, et il resta donc coi.

Aymée sortit son carnet de croquis pour montrer les chemins qu’elle avait tracés à travers Canopée. Les trois compères s’exclamèrent que c’était incroyable, prodigieux, qu’elle était une virtuose de la cheminerie. Aymée fut si émue qu’elle bégaya des remerciements incohérents, avant de prendre une cinquième et dernière portion de pâtes.

 

Pour le dîner, les patients mangeaient tôt entre eux et partaient se coucher. Merle était invité à regagner sa propre demeure avant que la nuit tombe et prenait donc l’habitude de souper avec la famille de Diane. Il n’avait pas dû insister longuement pour avoir le droit d’aider : Ludivina le mettait à bon usage, donnant des ordres constants depuis son mètre vingt (en comptant sa touffe de cheveux blancs qui tenaient droit en toute direction, comme un soleil). Il coupait des légumes, plus fin, encore plus fin, encore plus fin, jusqu’à ce qu’ils disparaissent presque de la planche à couper. Il disposait des assiettes sur la table, puis devait les remettre selon des codes de couleur et de symétrie très particuliers (« car c’est dans les petits détails qu’on honore les dieux et les ancêtres », dit Ludivina). Il faisait bouillir de l’eau trouble puis la filtrait pour obtenir de l’eau claire et propre pour la carafe. Enfin, il s’asseyait face à Pardo, à gauche de Ludivina et à droite de Hortense.

Un soir, celle-ci sortit une enveloppe minuscule qu’elle avait reçue et en tendit la carte aux autres. C’était quelques mots de Diane :

« Bonsoir maman,

Un ami arrive. Fais-lui bon accueil s’il te plaît.

J’espère que vous allez bien.

Diane »

Des insultes auraient été moins gênantes que la sécheresse de cette lettre. Lorsque Merle eut terminé de lire les quelques mots — ce qui ne prit pas très longtemps —, il fit semblant de continuer à les parcourir pour ne pas avoir à relever les yeux. Que pouvait-il bien dire pour excuser le dénuement de ce courrier ? Que Diane avait été très occupée à Madeira ? Qu’elle s’était occupée de cendrés ? Il baissa plutôt le regard vers le bol de velouté de légumes avec envie de s’y submerger. Il était délicieux, d’ailleurs.

— Elle n’a jamais été très bavarde, dit Hortense parce qu’il fallait bien dire quelque chose.

Pardo claqua sa langue car il ne trouvait pas nécessaire de chercher des excuses à sa grande sœur. Elle était partie sans un au revoir et avait pris l’habitude de ne pas donner de nouvelles. Pour lui, il n’y avait rien à ajouter. Malgré ses vingt-deux voltes, il vivait toujours dans le même village, travaillait dur, et prenait malgré tout le temps de rendre visite à sa mère et à sa grand-mère. On pouvait si on le voulait.

Ludivina parut ne pas remarquer la tension qui régnait désormais dans la pièce. Elle sifflota un air festif, qui comprenait quelques notes mélancoliques. Merle ne put s’empêcher de sourire, surtout lorsqu’elle troqua la pure mélodie pour des paroles qui étaient à la fois religieuses et paillardes, un mélange inattendu.

— Maman… soupira Hortense.

Ludivina l’ignora royalement mais sa chanson ne tarda pas à prendre fin. Elle se tourna alors vers Merle avec des yeux aussi aiguisés que des couteaux.

— C’est quoi, ton animal totem, petit ?

— Mon… ? demanda-t-il, confus.

— Moi, c’est le béluga.

— Maman… soupira de nouveau Hortense, en vain.

La vieille femme sortait déjà de son immense robe orange et violette un carnet minuscule. Tandis qu’elle l’ouvrait et faisait tourner les pages, ses bracelets, colliers et boucles d’oreilles cliquetaient les uns contre les autres, poursuivant une mélodie qui la définissait et la protégeait. C’était ses grigris, ses porte-bonheur, ses souvenirs.

— Ah, c’est… hésita Merle en regardant les dessins terrifiants qu’elle lui montrait.

Chaque page représentait un monstre ou un squelette, un ligre ou une goule, dans des tons noirs, violets, bruns, bleus, et avec à chaque fois des cadres, ronds ou carrés, qui provoquaient une sensation terrible d’enfermement.

— Original ? proposa Hortense pour aider.

— Original, accepta-t-il en acquiesçant.

Il jeta un regard à Pardo pour que celui-ci lui vienne en aide, mais le jeune homme parcourait des yeux la gazette, qui tenait en une seule page. Il lisait lentement et avec une indifférence totale à la scène qui se jouait autour de la table.

— Tu ne vas pas me dire que tu ne connais pas les Dunes, petit, dit Ludivina d’un ton de connivence malicieux. Tu as les yeux de ceux qui y ont fait plus d’un tour.

Merle lui jeta un regard si fermé et furieux que Ludivina caqueta de rire en rangeant son carnet.

— Bon, bon, tu n’es pas obligé d’en parler, concéda-t-elle.

Ce fut à ce moment-là que Pardo cogna la table.

 

Au moment d’enfiler un tablier aux couleurs de la boulangerie, Merle se demanda ce qui lui avait pris de se proposer en remplaçant de Pardo. Bien sûr, il avait été affecté par sa colère et son désarroi, et impressionné par sa lecture de l’amendement qu’avait fait la Couronne à l’article de loi 146b. Mais de là à s’improviser boulanger ? Heureusement, Hortense était tout aussi autoritaire en boutique que Ludivina l’était en cuisine. Il voyait sans difficultés le lien mère-fille.

— Et pour vous, Madame ? demanda Merle en servant la quatrième cliente de la journée.

Si seulement il pouvait obtenir une telle affluence dans son propre magasin, il n’aurait plus jamais besoin de mentir aux hôpitaux, fuir les contrôles et les casqués, accepter les humiliations de ducs et archiducs. Il serait libre.

En attendant, il glissait des pâtisseries somptueuses — la plupart salées — dans des boîtes décorées sommairement mais avec élégance. Il en mit une dans sa sacoche pour la montrer à Aymée, car il était convaincu qu’ils pouvaient créer un ornement plus mémorable.

À la fin de la première après-midi, Hortense le félicita pour ses efforts. Merle, qui avait passé sa matinée et le déjeuner à la cure puis avait enchaîné sur la foule de clients, acquiesça sans grande conviction, épuisé.

Au déjeuner du lendemain, il put raconter ses exploits boulangers à Aymée et ses trois amis, qu’il commençait à accepter comme des personnes inévitablement présentes. Ils furent interrompus par l’arrivée de Cora, qui les convia dans son bureau lorsqu’ils auraient fini de manger. Le problème d’une convocation était que ça coupait l’appétit. Ils la rejoignirent donc quelques instants plus tard, avec des visages préoccupés.

 

— J’ai discuté avec les autres guérisseurs. La décision dont je vous fais part est commune et irrévocable.

— Pas après tout le chemin qu’on a fait, dit Merle immédiatement, sans aucune envie d’attendre leur renvoi. Basile ne vous a pas dit que c’était sa dernière chance ?

— Il vous a dit que c’était expérimental. Ce traitement, ce sont des questions, pas une réponse. Nous devons être très précautionneux dans les patients à qui on le donne, car sinon nous obtiendrons des résultats qui ne mèneront nulle part. Cependant, nous pouvons observer et garder Aymée ici, en soins palliatifs.

Merle fut si sonné qu’il se figea. Ses yeux clignèrent sans un semblant de vie. Sa sœur apprécia cette interruption pour satisfaire sa propre curiosité.

— Est-ce que c’est parce que je viens d’un autre pays ? Ça fausserait les résultats ?

— Pas seulement, dit Cora. Sinon, Basile ne vous aurait pas envoyés. Le problème, c’est que ton stade de cendrure est très avancé et que tu présentes tous les symptômes classiques des dernières lunaisons. Ce qu’on a besoin d’observer, c’est l’effet du traitement comme inhibiteur ou ralentisseur de l’apparition des symptômes au début de la maladie. Ça pourrait être intéressant d’essayer de les annuler une fois qu’ils sont là, ce sera intéressant d’ailleurs, mais pour le moment ce n’est pas notre objectif. Tu comprends ?

— Et vous acceptez quand même que je vive ici. Pourquoi ?

— Observer ton évolution nous donnera malgré tout des pistes de comment la maladie se propage. Si tu le souhaites. Nous comprendrions complètement que tu préfères rentrer chez toi.

— Je n’ai plus de chez moi, dit Aymée d’un ton neutre.

— Qui-qui a été accepté à sa place ? demanda Merle, qui avait besoin de blâmer quelqu’un, de faire sortir sa colère.

— Ça ne marche pas comme ça, souffla Cora d’un ton apaisant.

— Qui est traité pour cendrure ici ? insista-t-il.

— Je n’ai pas le droit de communiquer ses informations.

— Pour ne pas leur ficher la honte ? demanda-t-il d’une voix accusatrice. Parce que vous trouvez ça honteux d’être cendré ?

— Parce que nous ne voulons pas prendre le risque d’influencer le traitement par des conversations entre patients expérimentaux. La règle est simple : entre eux, les malades ne parlent pas de maladie. Nous croyons que ça aide le moral et que ça permet de garder les soins médicaux loin des présuppositions psychologiques.

— Comme si un patient dit que ça ne marche pas pour lui et que ça désespère un autre patient qui perdrait l’effet bénéfique du traitement ?

— Voilà, sourit Cora, émerveillée et attristée par la vivacité de la jeune cendrée.

Aymée se cala au fond de son siège et laissa ses yeux se promener sur les murs vides du bureau. Sur une étagère, un seul dessin apparaissait, réalisé par une enfant.

— Vous ne comptez pas rester longtemps ? demanda-t-elle.

— Si, si, dit Cora. Je n’ai juste pas eu le temps de décorer. Je vais m’y mettre bientôt.

 

Merle eut tout le mal du monde à se concentrer sur les premiers clients de l’après-midi mais remercia bientôt les dieux d’avoir envoyé cette file incessante de touristes et guérisseurs et patients et villageois, car la conversation avec Cora s’estompait dans sa tête pour laisser place au moment présent.

Elle revint de plein fouet, en revanche, lorsqu’il ferma le store et s’assit dans la boutique vide. Ludivina le rejoignit avec un balai et une serpillière, et le scruta. D’un geste du menton, elle lui demanda ce qui lui arrivait. Il haussa les épaules ; il ne voulait ni en parler, ni l’ignorer. Il avait traversé le monde pour que sa sœur meure quand même.

— Je connaissais um sabliære à Alba, dit la vieille dame. Galatée. C’est iel qui m’avait formée aux Dunes.

C’était décidément une obsession pour elle, ce labyrinthe maudit. Merle rêvait de profaner la pièce d’une myriade d’insultes, pour qu’elle change de sujet ou qu’elle s’en aille. Il rangerait seul. Ce serait très bien.

— Tu vas avoir besoin de comprendre ce qui lui arrive si tu veux être là pour elle. Ce n’est pas juste que tu t’accroches à ta peur.

Il serra la mâchoire et lui jeta un regard courroucé. Cette fois-ci, pourtant, elle ne céda pas. Peut-être qu’elle lui avait juste concédé le terrain à table par respect pour Hortense et Pardo.

— Il - ne - s’agit - pas - de - toi, articula-t-elle en baissant la tête pour le forcer à la regarder dans les yeux.

La violence de toute une vie fit trembler les mains de Merle. Il n’eut pas le temps d’agir, car le monde devint soudainement bleu nuit. Des cris plaintifs aigus vibrèrent jusqu’à lui, provoquant des remous dans l’eau. Pourtant, il voyait encore, diffusément, flous, les pains et les pinces de la boulangerie. Il sentait la chaise sous lui et la table à côté.

En levant les yeux, il aperçut un minuscule cachalot nager joyeusement autour d’un béluga gigantesque. Du mastodonte émanait une lumière lunaire qui se propageait loin et le réconfortait. À ses côtés, l’allée du labyrinthe qui apparaissait sous ses yeux lui semblait plus franchissable.

Cette impression disparut brusquement lorsqu’une goule émaciée s’extirpa d’un muret de pierres et bondit vers lui.

En reculant, dans la panique, il tomba de sa chaise et cogna sa tête contre le sol de la boulangerie. Toutes les couleurs autour s’estompèrent et furent remplacées par les bougies qui frémissaient sur le lampadaire.

Derrière lui, la porte s’ouvrit en grand sur Pardo, qui revenait de son voyage et posa sur lui des yeux ahuris. Son expression devint blasée lorsqu’il vit que Ludivina était assise de l’autre côté de la table.

— Je vois que tu divertis toujours autant nos invités, mamie.

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