10. Cendres et tentacules

Au réveil, Diane renifla une odeur inhabituelle. Elle ouvrit les yeux, mit quelques secondes à se rappeler qu’elle était à Madeira, Canopée, l’Aubane Sylvestre. Il ne faisait pas encore jour mais des lueurs dansaient sur le mur. Elle se précipita à la fenêtre et, avec un vertige de s’être levée aussi vite, découvrit un incendie.

C’était apparemment un fléau commun à Canopée, car la matinée se déroula selon un protocole aussi réglé que le déroulement des saisons. Un employé de l’hôtel, boutonné des pieds à la tête dans un fin manteau rouge, apparut dans chacune des chambres pour demander aux invités de rester à l’intérieur et préciser qu’un encas leur serait apporté si la situation venait à se prolonger.

Diane déplaça le tabouret de la chambre devant la vitre. Elle regarda les allées et venues de volontaires, qui se jetaient par groupes au-devant des flammes. D’autres accueillaient ces combattants lorsqu’ils revenaient du front, avec des couvertures, premiers soins, boissons et collations. Le roulement était fluide et si fascinant que Diane mit longtemps à se rendre compte qu’elle reconnaissait la structure qui brûlait.

C’était l’aile sud de l’hôpital.

Le couloir des cendrés.

Interdite, elle fixa le feu sans plus rien voir. Les patients étaient-ils pris au piège ? Était-ce un acte délibéré ? Prémédité ? Où était Éléonore ?

Le feu s’éteignit pour de bon pendant qu’elle picorait sans faim, le ventre noué, une assiette de fruits offerte par l’aubane. L’employé s’était volatilisé juste après l’avoir déposée, pour éviter des questions dont il n’avait pas la réponse.

La nervosité démangeait Diane. Quelle idée de construire une ville inflammable ! C’était mignon, pittoresque, tout ce qu’on voulait, mais avec la chaux, la pierre et les trois couches de peinture de chez elle, on ne se retrouvait pas brûlés vif.

Elle venait des lacs, lagunes, marais, canaux. Elle était fille de l’eau mais avait souvent décrété, fidèle à son esprit de contradiction, que le feu était plus domptable et spectaculaire, un meilleur compagnon magique. Hortense avait eu l’espoir insensé de voir ça comme un début d’intérêt envers le four à pain. Il y avait les optimistes, et puis il y avait sa mère.

Un déclic signala que les fenêtres et issues se descellaient. Diane bondit vers l’escalier qui s’enroulait autour du tronc, si brusquement qu’elle faillit en tomber. Ce pays essayait de la tuer. Bénissant les rambardes, elle passa par la chambre de Basile, qui était dans le même état de fébrilité qu’elle.

 

Plus ils s’approchèrent du lieu du drame, plus l’air devint irrespirable. Ils passèrent leur veste devant leur visage, essuyèrent leurs yeux. Trois cents mètres avant le couloir calciné, derrière une barrière, des soignants s’affairaient autour de patients allongés en ligne sur le sol. Ils trouvèrent Éléonore allongée, blessée et inconsciente. La vision foudroya Diane, qui fut incapable de bouger, et comprit à retardement la réaction de Malo sur le bateau.

— Excusez-moi, dit Basile à une infirmière, est-ce que mon amie va bien ?

— On l’a trouvée vite, donc les brûlures sont superficielles. Il semblerait en revanche qu’elle a paniqué et aspiré beaucoup de fumée. Elle doit se reposer pour que ses poumons se rétablissent. Il faut s’attendre à un essoufflement, des vertiges, des nausées.

— Pendant combien de temps ?

— Ça dépend des patients.

Basile redressa délicatement la tête d’Éléonore et lui fit boire une gorgée d’eau lorsque ses cils papillonnèrent. Diane se retrouva avec une main de la docteure dans la sienne. Elle la pressait toutes les quelques secondes pour la rassurer : je suis là, je suis là.

— Tu sais où elle habite ? chuchota-t-elle à Merle. (Il secoua la tête, préoccupé.) Les Voltigeurs arrivent aujourd’hui, non ?

Éléonore serait en sécurité avec le capitaine Oren. Au vif assentiment de Basile, Diane devina que lui aussi était soulagé à l’idée de retrouver la quiétude de l’embarcation qui était devenue leur maison malgré eux. Comment s’en sépareraient-ils une fois qu’ils reviendraient à Ilyn ? S’engageraient-ils comme matelots à leur tour ?

— On va devoir la porter sur une longue distance, donc on va se servir de magie. N’essaye pas de soulever la civière, ni de pousser le sol, lui conseilla Basile. Imagine plutôt que tu accueilles l’air, que tu crées de la place pour qu’il vienne s’engouffrer. Dose en fonction de mon côté, nivelle au fur et à mesure. Et essaye de ne pas te laisser distraire par les courants d’air, mais de quand même les prendre en compte dans ton calcul.

— Je plains tes élèves, maugréa Diane.

En voyant les traits tirés et rougis d’Éléonore, Diane s’en voulut de ne pas maîtriser son essence, car il eut plus sûr de répliquer à l’identique le tressage de Basile. À la place, elle suivit piètrement ses conseils ; elle n’avait jamais eu beaucoup de considération pour l’élément de l’air — qui se vengeait allègrement — et Éléonore fut agitée de soubresauts provenant de son côté pendant tout le trajet.

Enfin, ils la posèrent sur les lattes du port de plaisance et Diane s’assit à côté d’elle, épuisée, pendant que Basile parcourait les quais à la recherche des Voltigeurs.

Du moment où l’équipage vint les aider, Diane se laissa porter comme dans une bulle de savon. Camélia et Ulysse amenèrent la patiente dans sa cabine, qu’elles partageraient dès le lendemain, lorsque le séjour à l’Aubane, payé par le Conseil madéen pour la durée du congrès, prendrait fin.

 

Il ne restait plus que la Cérémonie de Clôture. Ce fut avec une tape dans le dos de Félix et un sourire encourageant d’Oren que Diane se prépara à affronter la foule après cette journée éprouvante. Non contents d’avoir pris soin de la docteure, Basile et elle étaient en effets retournés sur les lieux de l’incendie, pour prendre des nouvelles et des mesures au sujet de ses patients. Personne ne voulait les accueillir. Ils avaient tenté de convaincre l’hôpital de les prendre en charge dans une autre aile mais des manifestants s’étaient immédiatement mobilisés à l’encontre de cette suggestion devant les portes de l’établissement. Diane avait fini par se rendre à l’Atelier Perché pour demander conseil à Merle, qui avait organisé un déplacement jusqu’à l’Orée. Les patients y seraient en sécurité, avait-il assuré à Basile, et il pourrait leur rendre visite là-bas.

 

Pour la cérémonie, la robe de Diane s’agrémenta cette fois d’un serre-tête argenté qu’elle avait déniché à l’Alcôve. Les regards des invités étaient différents : appuyés, curieux, comme si soudain elle existait à leurs yeux. Était-il possible qu’ils ne s’intéressent qu’aux personnes de leur classe sociale ? Basile avait traité avec indifférence le commentaire d’un serveur ; l’eut-il accueilli différemment si un doyen l’avait prononcé ?

Ils étaient là, d’ailleurs : les sept doyens du cénacle. C’était un honneur rare de les voir tous en même temps, car il était risqué de placer tous les dirigeants du pays au même endroit. Diane soupçonna ce changement de programme d’être une tentative de rassurer les dignitaires étrangers avant qu’ils rapportent les derniers événements chez eux. Elle en fut convaincue lorsque les frêles silhouettes grimpèrent sur l’estrade, certains aidés par leur secrétaire.

— Bonsoir à tous, dit une minuscule doyenne aux lunettes dorées. Merci d’être venus ce soir.

Diane essaya de calculer l’âge ils avaient à eux tous ; pas loin de cinq cents ans ! Ils formaient une entité dragonnesque. Les inconvénients de ce système politique étaient évidents : ils pouvaient mourir à tout moment et ils étaient lents dans leurs mouvements comme leurs décisions. Les avantages, cependant, paraissaient indéniables aussi : ils donnaient l’impression de posséder toute la sagesse et l’expérience du monde et cela poussait le peuple à leur faire confiance. La société ne reposait-elle pas, finalement, sur cette légitimité à diriger que la majorité accordait à une minorité ? Sans cette confiance, que restait-il, hormis le chaos ? Diane n’avait jamais connu d’autre système, et elle n’en éprouvait ni la curiosité, ni le désir. Bien sûr qu’elle se révoltait contre certaines attitudes et décisions parfois, mais ses révolutions étaient comme ses prières : elles appartenaient à la sphère du privé.

Elle n’identifia donc pas tout de suite le fourmillement de peur qui régnait tant chez elle que parmi la foule. Ce jardin contenait précisément les personnes qui savaient que l’incendie n’avait été ni accidentel, ni anodin. Personne n’en avait appris plus et l’incertitude échauffait les esprits.

— Nous espérons, continua la doyenne, que ce congrès a été pour vous l’occasion de rencontres et découvertes. Nous aimerions notamment remercier ceux qui sont venus de loin, dit-elle en tendant un bras vers le nouvel ambassadeur fedhien et ses deux compatriotes médecins.

Avait-elle ignoré Basile exprès ?

— Peut-être savez-vous qu’il y a eu un incendie aujourd’hui. C’est chose courante au dégel, à force de déshumidifier nos arbres de ville. C’est une bonne leçon qui vient nous rappeler que le confort ne doit jamais prendre le pas sur la sécurité.

Diane vit du coin de l’œil les casqués se redresser fièrement. Elle était ahurie de la tournure que prenaient les événements.

La doyenne leur souhaita un délicieux banquet. Tandis que les applaudissements fusaient, Diane se pencha vers Basile pour faire un commentaire mais il secoua la tête. Elle suivit son regard et constata qu’ils étaient observés ; deux doyens les fixaient sans la moindre gêne.

 

La réception semblait morne sans Éléonore, dont le rire et l’éclat résonnaient d’habitude comme le clapotis des vagues sur du sable chaud. Diane traduisit les dialogues de Basile et des autres universitaires. Ils voulaient son opinion sur une intervention chirurgicale des voiles oculaires chez les neurodégénérés ; l’inviter à postuler pour un poste d’enseignant-titulaire après son remplacement, car on s’amusait plus en sa présence que depuis des voltes ; l’encourager à retourner enguirlander la Couronne avec ses recherches plutôt que troubler les respectables doyens ; lui conseiller suavement d’utiliser toute son intelligence et sa richesse à essayer de soigner des maladies qui affectaient un grand nombre de patients plutôt que la frange fragile des cendrés, dont la constitution garantissait que s’ils ne mouraient pas de ça, ils finiraient bien par succomber d’autre chose.

Voyant qu’elle avait été à deux doigts d’étrangler ce dernier chercheur jusqu’à ce que mort s’ensuive, Basile donna à Diane dix minutes de pause et la supplia de ne pas retourner en cuisine. Si ç’avait été un ordre, elle eût désobéi ; mais sa requête avait été si démunie qu’elle l’écouta et resta dans le jardin. Elle laissa ses pas s’approcher des doyens et dissimula son serre-tête entre ses mains. La posture fascinée qu’elle adopta envers un arbuste aux branches inégales termina de la rendre inintéressante aux yeux des politiciens, qui continuaient leur conversation agitée.

— Il ne s’agit pas de leur refuser l’accès aux soins, tempéra un vieil homme au costume noir de jais, mais…

— C’est exactement ce que tu proposes !

— Non, écoutez, il parlait juste de mettre des réglementations plus strictes quant à…

— Dis à ton secrétaire de rester hormis de ça, reprit la femme, menaçante, en serrant son écharpe orange autour de ses épaules.

— Filomena, lui dit un autre doyen, dont le visage était arrondi sous un chapeau melon, je vous ai toujours soutenue dans votre défense des cendrés, parce que votre situation familiale…

— Mais ça n’a rien à voir avec ma famille ! On a une responsabilité dans cette situation.

— Moins fort, persifla la petite aux lunettes.

— Ce que je veux dire, reprit le chapeau melon, c’est que si des…

Un secrétaire tourna soudain des yeux méfiants vers Diane, qui fila. Elle n’avait rien appris de ce qu’elle voulait savoir. Personne n’était donc au courant de qui avait déclenché l’incendie ?

— Attention où vous marchez, articula la voix doucereuse de l’ambassadeur de Fedha. Duc des Landes, enchanté, se présenta-t-il en la reconnaissant. Vous êtes l’assistante du docteur des Rosiers.

— Interprète.

— Êtes-vous d’accord avec ses positions… modernes ? Vous aviez l’air d’un oisillon apeuré en traduisant son discours et regardez-vous maintenant : une chienne de chasse. On m’a parlé de vos talents d’enquêtrice.

— Je suis juste inquiète pour l’incendie, balbutia-t-elle, ne surjouant qu’à peine son rôle de demoiselle fragile, car il la terrifiait.

— Et des réponses vous rassureraient ? interrogea-t-il comme si elle était une élève particulièrement lente.

Elle avait l’habitude des professeurs imbuvables et reprit un peu contenance.

— Il est important de connaître la vérité pour renforcer la sécurité.

— Elle est renforcée, ça y est, répliqua-t-il, puisque les cendrés sont partis.

— Mais ce n’est pas leur faute !

— La démence a déjà mené à des débuts accidentels d’incendies.

— Et vous avez des preuves que ça a été le cas cette fois-ci ?

— C’est toute la beauté de la solution trouvée par votre ami, l’artisan de l’Alcôve — étrangement débrouillard pour un fabricant de jouets. Même si les flammes sont dues à autre chose, par exemple à un citoyen inquiet qu’on mette là des neurodégénérés, maintenant qu’ils n’y sont plus, plus personne est en danger.

Cette logique était si écœurante que Diane en fut abasourdie.

— Ce n’est même pas votre pays, dit-elle finalement, confuse.

— Vous semblez mal comprendre mon métier, jeune fille. Depuis l’Avènement, les ambassadeurs ne veillent pas aux intérêts de leur propre pays mais à ceux de la Triade tout entière. Chacun apporte son expertise pour résoudre les problèmes épineux.

— Diane ! appela Basile de loin.

Elle se retourna : les boucles brunes n’étaient qu’à une dizaine de mètres et pourtant elles lui semblaient flotter dans un univers parallèle. Elle saisit cette opportunité pour s’éloigner du Duc des Landes, pour toujours espérait-elle.

Sa voix grinçante continua de frissonner en elle pendant le reste de la Clôture, mais elle s’acquitta des traductions avec brio. Ils partirent de bonne heure, épuisés l’un comme l’autre. Merle voulait retourner au chevet d’Éléonore, tandis que Diane avait une invitation à honorer.

 

Comme promis, elle passa chercher Aymée et elles allèrent ensemble chez Siloë. De nœud de nœud, de chuchotement en chuchotement, elles trouvèrent la chamane. Sur la terrasse, chacune s’enfonça dans un fauteuil.

— Es-tu certaine de vouloir être initiée ? demanda Siloë.

Diane comprit qu’elle sous-entendait un point de rupture : si elle confirmait, si elle traversait, elle ne serait plus la même personne. Elle sentit qu’elle y était, au seuil qu’elle avait tant cherché. Elle était une larve et ne rêvait que d’une chose : qu’on lui montre comment briser sa chrysalide.

— Est-ce que ça va faire mal ? demanda-t-elle.

— Ce n’est pas le but.

— Combien de temps ça dure ?

— Ça dépend de toi.

— Quel est le plus long que ça ait pris ?

— Une semaine. (Siloë sembla se délecter de l’air effaré des deux amies.) En plusieurs séances : il y avait des pauses pour manger et dormir.
Il était impossible de savoir si elle enjolivait, plaisantait ou racontait la vérité. Diane comprit qu’elle n’apprendrait rien de plus. Elle devait s’abandonner au mystère du rituel.

— Qu’est-ce que je dois faire ? soupira-t-elle.

— Écrase la vanille et le cacao au fond de la tasse. Émiette par-dessus les feuilles qui sont dans le bol.

La première étape donna de l’espoir à Diane mais son optimisme s’effondra lorsqu’elle passa à la suivante. C’était des feuilles d’arbre dans des tons allant du bleu pâle au noir, en passant par le gris. Plus encore que leur apparence douteuse, ce fut la toile qui alerta la marnée : les filons étaient si nombreux, et entrelacés si finement, qu’ils grésillaient. De mortes, elles n’avaient que l’apparence sèche et craquelée ; elles regorgeaient en fait de mana.

— Ajoute de l’eau bouillante et mélange jusqu’à obtenir une texture crémeuse.

En panique désormais, l’ilyenne s’exécuta. Ses pensées bourdonnaient. Et si c’était une farce atroce ? Et si Siloë était folle ? Et si elle disparaissait et qu’on dénichait son cadavre des jours après que Basile eût lancé l’alerte ? Et si on ne la retrouvait jamais dans cette forêt gigantesque ? Hortense s’imaginerait que, comme son père, Diane s’était absentée sans un mot. La pensée était insoutenable mais, étrangement, le visage de sa mère lui donna du courage. Elle avait toujours semblé à la fois amusée et excédée par ses bêtises et excentricités. Elle le serait une fois de plus en entendant cette histoire.

 

Aymée fit le guet chez Siloë tandis que la chamane emmenait Diane à l’Allée des Fresques. De nuit, le lieu sacré était encore plus envoûtant et intimidant. Elles montèrent sur le séquoia de la pieuvre et Diane découvrit de fines passerelles bleues et blanches entre les cimes des arbres. Elles ne menaient pas vers les autres constellations mais vers le reste de la forêt, dans un cercle astral qui évoquait un rayonnement. Le pont devant Diane était si long qu’il semblait ne jamais arriver à l’autre arbre.

— Il y a quatre-vingt-quatorze lattes, dit Siloë, chacune de la taille d’un pas. Tu comprends ?

Diane ne comprenait rien et avait trop l’estomac dans les chaussettes pour répondre. Elle avait passé sa vie sur la terre plate et ferme. Elle but la mixture quand Siloë le lui indiqua. Sa grimace fut un cri silencieux. Désorientée, elle laissa la chamane lui faire un câlin d’au revoir et la pousser vers la passerelle.

Le premier pas fut simple — suite à quoi sa jambe refusa de se lever. Elle ne pouvait même pas tourner la tête pour appeler Siloë au secours. Son corps était paralysé. Ses mains étaient agrippées aux cordages à la hauteur de ses hanches, ses yeux étaient baissés vers la latte suivante. Et rien ne se produisait. Elle était comme enfermée dans cette position et l’idée que ça puisse durer pour toujours provoqua des vagues de panique en elle.

Rien d’autre ne bougeait non plus. Le vent s’était couché. Les branches se tenaient immobiles, comme si elles se cachaient de quelque prédateur. Ce n’était pas elle le problème. Soit le monde entier s’était déréglé, soit, plus probablement, elle s’était glissée dans un interstice, un lieu déconnecté de l’espace-temps, une bulle. La mixture l’y avait-elle plongée ? Elle réussit à s’accroupir et à toucher le sol. Elle se força à respirer profondément malgré la pression cacophonique des millions de dimensions qui se pressaient sur cette passerelle.

Diane avança sur la deuxième latte et eut l’impression de se voir d’infiniment loin, projetée à toute vitesse vers les étoiles. Le corps glacé, elle vit les météorites plonger à travers elle : ses premières ancêtres. Alors qu’elle touchait du doigt la raison de sa venue, elle atterrit violemment sur le pont, allongée et cabossée, parmi une foule vrombissante de petites filles qui faisaient de la magie myfyr. Elles vieillissaient à différents rythmes, et celles qui s’épanouissaient devenaient des papillons éclatants puis défunts, tandis que les autres poussaient droites et vides : des fleurs sans pétales.

Diane dut se rattraper à une corde, parce qu’un tentacule géant surgit telle une liane et heurta la passerelle. Elle s’entendit hurler. Elle s’approcha malgré les battements sismiques de son cœur. Les ventouses étaient tournées vers elle et pulsaient faiblement. Dubitative, elle posa son bras dessus. Derrière un tronc, des paupières battirent et les yeux de la créature apparurent. Le monstre puisait son mana, qui diminuait à une allure affolante. Si Diane se vidait, elle mourrait. Elle essaya de se décoller mais les ventouses l’agrippaient trop fortement. Elle devait répliquer. Elle le devait. À son tour, elle posa une main sur le tentacule et appela la toile. L’énergie de la pieuvre était désordonnée mais elle comprit que les filons tournaient avant de remonter jusqu’aux yeux globuleux qui étincelaient dans la nuit. Elle devait tordre la spirale et créer un chemin jusqu’à elle. La fatigue compliquait son effort et ses muscles douloureux, sans parler d’une migraine grandissante, lui suppliaient d’arrêter : elle perdait de l’énergie à s’agiter comme ça. Elle s’entêta cependant et détourna les filons en les contorsionnant si fort qu’ils risquaient de se briser. Enfin, les diodes se pressèrent jusqu’à elle, la remplissant d’énergie, et elle prit une profonde inspiration avant de s’étendre de tout son long sur le pont. La pieuvre la fixait toujours et ne la lâchait pas pour autant. Leurs forces se mêlaient, la magie de l’une circulant chez l’autre avant de revenir.

Diane vit les lumières multicolores avant de distinguer ce qu’il se passait. Le pont s’était rempli de silhouettes de niveau : hommes, femmes, un minuscule reptile qu’elle identifia comme un dragonneau et même quelques animaux qu’elle avait soignés. Les esprits se transformaient en une nuée de papillons dès qu’elle s’approchait trop, alors elle resta immobile dans ce mausolée, bouleversée de sentir que toutes leurs vies étaient des morceaux de la sienne. Elle reconnut les parents de Ludivina et ses nombreux frères et sœurs avec qui elle avait ponctué sa vie à coups de parties de cartes. Comment avait-elle pu se sentir aussi seule pendant des voltes alors que tout fourmillait de présence ? Le dragonneau disparut en un éternuement et ses papillons voletèrent entre des branches nues, les éclairant comme les guirlandes des Solstices. Diane leva sa main et perçut sur sa peau les mêmes motifs délicats. Elle les vit aussi dans le sourire d’une inconnue et dans les iris de la pieuvre. En plissant les yeux, elle simplifia tous les scintillements jusqu’à y voir des spirales.

Elle n’attendit pas que de mots vinssent donner du sens à ce charivari. Déjà nostalgique, elle traversa les derniers pas qui la séparaient de l’autre arbre et s’assit sur la plateforme où Siloë l’attendait déjà.

Elles ne dirent rien jusqu’à l’aube, puis la chamane sourit :

— Je t’offre le petit-déjeuner, myfyr ?

Ce terme très ancien se traduisait par gardienne. C’était à la protection des autres que les myfyrs s’étaient toujours attelés avant d’être mis au ban de la société. Diane savait qu’il ne servirait à rien de démentir, donc elle accepta la proposition avec un sourire et suivit Siloë de cime en cime.

Derrière elles, Landamæri accueillit une brise de l’est pour chasser les derniers esprits qui flânaient sur la passerelle.

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EryBlack
Posté le 18/09/2023
Coucou Nanouchka !
Je ne sais pas trop quoi penser de ce chapitre. Plein d'éléments sont donnés, ou au moins suggérés (politiquement notamment), deux événements paraissent hyper importants (l'incendie et "l'initiation" (?) de Diane) et pourtant j'ai eu du mal à entrer dans le récit. Ça rejoint une impression que j'avais depuis quelques chapitres sans trop réussir à mettre de mots dessus, mais je vais essayer.
C'est une impression liée à ce dont on avait discuté à propos des plans, et en particulier de ta façon de travailler avec. D'une certaine façon, j'ai l'impression de sentir le plan en transparence derrière le texte. Je veux dire par là que les événements surviennent dans un ordre établi qui semble logique, aménagé, voire un peu rigide. J'ai l'impression aussi qu'on bondit d'une révélation / d'un événement à l'autre et que tout sert à préparer la suite. Comme si l'histoire s'apprêtait perpétuellement à commencer... Je ne sais pas du tout si je m'exprime clairement là. Je crois en tout cas que j'ai des difficultés à suivre. Alors que franchement, il y a plein de trucs qui me plaisent dans cette histoire ! J'ai l'intention de poursuivre ma lecture quoi qu'il arrive, mais je tenais à te dire que je suis un peu déstabilisée par la narration, du coup.
En plus de cette impression globale, j'ai pas mal buté sur les derniers paragraphes qui dépeignent le rituel. Ça a été difficile pour moi de me faire une image de ce qui se passait, je me questionnais sur la symbolique et les implications mais sans trop parvenir à me faire une idée arrêtée de ce que le rituel va changer pour Diane. D'ailleurs, je n'ai pas l'impression non plus d'avoir bien compris pourquoi Siloë l'initie. Est-elle myfyr elle aussi ? A-t-elle perçu ça chez Diane ? Ça me fait drôle que leur rencontre ait été passée sous ellipse dans la narration ainsi que tout ce qui aurait pu servir à donner ce genre de repères.
Voilà, comme d'hab, je te livre mon ressenti et l'idée pour moi ce n'est pas de te dire "ah change ci et ça pour que l'histoire me convienne mieux" mais seulement de t'aider, si je peux, à lui donner une forme qui soit à la fois aussi proche que possible de ce que tu veux, et aussi entraînante pour celleux qui te lisent que possible :)
J'espère que ce commentaire ne te heurtera pas, j'en serais très attristée. N'hésite pas si tu veux discuter davantage de tout ça (ou de ton histoire en général d'ailleurs !) sur ton jdb par exemple, ce serait avec plaisir ! Et je te dis à bientôt pour la suite :))
Relevés au passage :
"La vision foudroya Diane, qui fut incapable de bouger, et comprit à retardement la réaction de Malo sur le bateau." -> je ne sais plus à quoi ça fait référence...
Inversions de prénoms je crois ? -> "— Tu sais où elle habite ? chuchota-t-elle à Merle." et "Merle voulait retourner au chevet d’Éléonore"
"l’embarcation qui était devenue leur maison malgré eux" -> autant c'est le cas pour Diane (même si je t'avais dit que je trouvais ça rapide) autant pour Basile... je n'avais pas eu ce sentiment ?
"car il eut plus sûr de répliquer à l’identique le tressage de Basile" -> je n'ai pas compris
"calculer l’âge * ils avaient à eux tous" -> un mot manquant ?
"Dis à ton secrétaire de rester hormis* de ça" -> en dehors de ça ?
"— Moins fort, persifla la petite aux lunettes." -> persifler veut généralement dire se moquer en ironisant, tourner qqch/qqun en ridicule. Ici je ne vois pas trop ce sens-là, je sais pas ?
"Elle n’attendit pas que de* (des) mots"
Nanouchka
Posté le 28/09/2023
Coucou Ery, merci de ton commentaire ♥

Tes réflexions font écho aux miennes. Pendant la relecture, j’ai senti du mou du côté de Diane, qui a pourtant une personnalité intense. Pour savoir comment m’en dépatouiller, je regarde un cours de réécriture trop chouette qui m’a donné une clé : l’intrigue est une chaîne de cause à effet ; il faut que chaque point fasse tomber le suivant. C’est la première fois qu’une définition de la terrifiante « intrigue » me semble simple et faisable, j’ai senti un vrai déclic. Mes suspicions ont été confirmées cette semaine parce que je dois écrire un synopsis pour le concours Rageot, me forçant à synthétiser ce que choisit et fait Diane très précisément. Il m’est apparu sans aucun doute possible que ses points d’intrigue (au moins en premier tiers du roman) sont décousus, comme des images posées les unes à côté des autres mais sans fil rouge.

Dans mon synopsis, j’ai trouvé des façons de garder les éléments que j’ai mais en les associant de manière plus fluide : le discours de Basile donne lieu à des controverses dans la ville, qui provoquent l’incendie à l’hôpital, qui mène à devoir réfugier les cendrés aux Huttes, où Siloë rencontre Diane et reconnaît en elle une myfyr, et lui fait donc passer un test pour savoir si elle serait apte à remplir la mission qu’elle va lui donner.

Je me demande par ailleurs si le récit de Diane devrait commencer plus tard, puisque sa quête est celle qui apparaît dans le chapitre 11, ce qui fait taaaaardif, d’où cette impression de « mais où va son intrigue ». Est-ce qu’on la rencontrerait pendant la traversée ? Ou directement à Madeira ? Et du coup en agençant mieux les chapitres, ça la mettrait dans les rails de son histoire assez vite avec un effet domino structurant. Je ne sais pas. Je me dis que même avec un cause/effet clair et entraînant, si l’histoire tarde trop à démarrer, il y a forcément un effet « mais qu’est-ce qu’on me raconte ». Ceci dit, j’aime bien les livres errants comme La maison dans laquelle, donc je veux pas trop épurer/synthétiser et passer à côté de moments de vagabondage. Réflexion en cours, donc.

L’autre chose que j’ai réalisée en relisant, et tu le sens aussi, c’est la rigidité d’une écriture d’après plan détaillé. Je compte tenter la méthode Liné/Nothe pour mon prochain roman : mettre quelques pistes d'intrigue, juste pour avoir une vision globale, une direction, mais ensuite suivre l’écriture, ses rythmes, ses digressions. En fait, j’aimerais écrire ma chaîne de causalité en amont, « discours donc incendie donc refuge » avec deux-trois mots d’atmosphère/arc « léger, lien se crée avec Siloë ». J’apprends toujours beaucoup de méthode d’un livre au suivant héhé.

Ici, notamment, j’ai remarqué que les chapitres sont tout engoncés, comme des vêtements trop serrés, parce que j’avais tout quadrillé et que je tentais de me tenir à 3000 mots par chapitre. J’aimerais la prochaine fois écrire des scènes, puis dans un deuxième temps les regrouper par chapitres, pour être sûre que je prends le temps et l’espace de raconter ce que je veux raconter. Pas survoler ni étendre. Respecter les rythmes naturels de l’histoire et des personnages, en fait.

Bref, je concorde avec toi sur plein de points et je te remercie de ton regard honnête et bienveillant sur ce récit. Je suis étrangement optimiste sur la réécriture parce que je vois qu’il s’agit principalement d’un casse-têtes : j’ai les 1000 pièces qui forment la montagne, il faut juste que je trouve comment ça s’organise pour rendre la lecture fluide, agréable et « juste » dans le sens organique du récit.

Si t’as des pensées sur un peu ou tout de ça, tu es la bienvenue sur mon JdB en effet héhé, je voulais juste d’abord poser ma réponse ici. Merci encore ♥

PS — Tout à fait d’accord avec les relevés au passage, je corrige ça !
Zlaw
Posté le 22/04/2023
Bonjour Nanouchka !


Dans la série Zlaw n'a pas de mémoire, j'ai eu un moment d'égarement au début, en confondant Éléonore et Aymée. Et donc, je me suis demandée pourquoi la jeune cendrée aurait été à l'hôpital au moment du feu, puisqu'ils l'avaient emmenée en lieu sûr. Ce n'est que lorsqu'Éléonore est désignée comme "la docteure", au moment où Diane et Basile arrivent à son chevet, que j'ai eu une brusque révélation de mon erreur. xD
C'est un conseil particulièrement crétin, d'autant que je n'ai aucune certitude qu'il fonctionne, mais j'aurais tendance à ajouter du contexte sur la personne désignée, en plus de son prénom, au moment où Diane s'inquiète d'elle pour la première fois. Dans l'esprit d'ajouter après "Où était Éléonore ?" une autre phrase/question du type "La médecin ne quitte que rarement les lieux. Était-elle présente lorsque l'incendie s'est déclaré ?", ou n'importe quoi d'autre qui aide à re-situer qui elle est. C'est tout bête, mais je ne pense pas que ce serait trop pesant pour quelqu'un avec une meilleure mémoire des prénoms que moi, et pour ceux qui auraient le même problème que moi, eh bah ça dépannerait en douceur, ou en tous cas éviterait toute confusion. ^^

Le fait que les gens aient en quelque sorte une essence de référence mais puissent quand même faire usage d'un peu toutes les magies (comme l'illustre le fait qu'ils peuvent utiliser l'air pour déplacer la civière d'Éléonore) est intéressant. Je n'avais pas ça en tête. Je sens qu'il y a encore plein de détails cool à découvrir sur ta mythologie. =D

Ils emmènent Éléonore sur le bateau. En sera-t-il de même pour Aymée et Merle ? Est-ce que c'était prévu (et j'ai encore oublié, auquel cas mille pardons ><), ou bien l'incendie a changé leurs plans ?

Au début du chapitre, j'avais trouvé le doute laissé sur le caractère accidentel/intentionnel de l'incendie bien mené. Le fait que la procédure soit si bien huilée abonde dans le sens de la fréquence de ce type d'incident, ce qui laissait vraiment une réelle place à un mauvais coup du sort. Pourtant, au moment de la cérémonie de clôture du congrès, le fait que c'est un acte incendiaire semble établi. J'ai trouvé cet apparent retournement de situation un peu bizarre, mais rien de grave. =)

Le détachement de certains membres du conseil, de l'ambassadeur fedhien, et même de certains interlocuteurs de Basile, est un peu présenté de manière unilatérale. Disons que ça manque un poil de nuance, je pense. Basile est sans doute le plus équilibré du lot, car il ne perd pas son calme même en face de gens avec qui il n'est pas d'accord. Diane me paraît sanguine, donc à la limite, qu'elle monte dans les tours dès que quelqu'un manque de la compassion dont elle regorge, ça ne me surprend pas. Mais puisque la narration n'est pas interne, c'est presque dommage que ça vienne teinter le discours global. Est-ce que l'ambassadeur manque de cœur ? Clairement. Est-ce qu'il a complètement tort ? Du point de vue du résultat, hélas, non. Si une partie de la population ne se sent pas en sécurité en présence d'une autre, trouver le bon compromis paraît avisé, en termes de gestion pure. Les imposer les uns aux autres ne semble pas tenable sur le long terme. L'Orée semble être un endroit où les cendrés seront en sécurité, et non pas une prison, donc pour l'heure, ça paraît une bonne solution. La question du traitement demeure, en effet, mais je ne vois à ce stade pas de raison que ça ne puisse pas être mis en place. Est-ce qu'un facteur négatif m'échappe ? (Encore une fois, en ce qui concerne le résultat ; si l'incendie est intentionnel, c'est répréhensible, et ça ne se discute.)
La "manifestation" à l'encontre de placer les cendrés dans une autre aile de l'hôpital est d'ailleurs aussi un peu caricaturale. Si les gestionnaires hospitaliers dédient une nouvelle aile aux cendrés sans les mélanger à d'autres patients, en quoi le publique a-t-il un droit de regard ? Est-ce qu'il est question de refuser des patients au profit de ceux qui ont été délogés ? Disons que c'est rapide et fort, comme réaction. Je peux comprendre que des individus aient peur d'une maladie contagieuse ou aux symptômes dangereux, et ne souhaitent pas y être exposés, mais là, ça paraît vraiment excessif. À nouveau, est-ce que j'ai raté un élément pour que ça fasse plus de sens à mes yeux ? Ou bien c'est volontaire, de dépeindre la population comme une masse disons dénue de sens critique ? Je veux dire, on peut avoir peur et ne pas vouloir détruire ou blesser ce dont on a peur pour autant, juste obtenir un semblant de certitude de ne pas y être exposé. =)

Et enfin, dernier passage du chapitre : l'initiation de Diane. Je ne sais pas trop à quoi ça correspond exactement, mais c'était fun. Est-ce que c'est un rituel qu'elle aurait dû franchir à l'académie ? Est-ce que ça a un impact réel sur sa magie, ou bien est-ce uniquement intérieur, un peu comme une profession de foi ? Quoi qu'il en soit, c'est extrêmement confus, comme passage, mais honnêtement il n'y a pas d'autre moyen de décrire ce genre de choses. Les sensations surnaturelles doivent être décrites de manière déboussolante, sinon elles ne sont pas percutantes. ^^
Sans doute que certains éléments rencontrés par Diane lors de son trajet prendront du sens au fil de l'histoire. On sent une dynamique "reconnaître son passé pour pouvoir aborder son avenir", une notion d'avant/après assez prononcée, ne serait-ce qu'avec ce pont aussi bien littéral que métaphorique. Une grosse présence de papillons, dragons, et cette énorme pieuvre. Le nombre 94 est appuyé, mais pour le moment, ni Diane ni nous ne savons pourquoi. Et enfin, je ne sais pas si Siloë savait déjà que Diane était une myfyr, ou si elle l'a découvert lors du rituel, mais on ressent aussi une forme d'acceptation de sa part, et d'acceptation d'elle-même de la part de Diane, à la fin. Et ça, c'est quand même une extrêmement bonne base.

Détail idiot : j'ai trouvé très agréable que la mixture soit à base de vanille et de cacao. Ça change d'ingrédients moins ragoûtants. ^^


Bon. Voilà pour moi pour ce chapitre !
On se recroise au prochain !
Zlaw


P.S.:
- "des questions dont il n’avait pas la réponse" -> "des questions auxquelles il n'avait pas la réponse"
- "ses cils papillonnèrent" -> Ce sont plutôt les paupières, qui papillonnent, d'habitude. Mais c'est peut-être juste une habitude.
- "chuchota-t-elle à Merle." -> Ce n'est pas Basile, ici ?
- "hormis de ça," -> Je suppose que c'est "hors de ça" ?
- "De nœud de nœud" -> "De nœud en nœud"
- "Le pont s’était rempli de silhouettes de niveau" -> "de nouveau" ?
Nanouchka
Posté le 26/04/2023
Waaaaah, merci beaucoup pour toutes ces précisions attentives ! J'ai pris plein de notes pour la réécriture, parce qu'en effet j'aimerais clarifier que l'incendie était intentionnel et que la "manifestation" c'est en fait vingt personnes qui ont hyper peur pour les proches qui sont à l'hôpital et savent qu'une contagion de cendrure les condamnerait. Je préciserai aussi pourquoi Siloë fait passer un rite d'initiation à Diane :) Merci encore !
Sorryf
Posté le 04/04/2023
"Hortense avait eu l’espoir insensé de voir ça comme un début d’intérêt envers le four à pain" -> j'ai hurlé xDDDD pauvre Hortense

"Dis à ton secrétaire de rester hormis de ça" -> hors

Je suis un peu dubitative de l'utilité des doyens, ils ont vraiment pas l'air secoués par l'incendie criminel !
Le Duc des Landes est vraiment flippant ! brrrr ! Je comprends que Diane a pas envie de le revoir (moi j'ai un peu envie, il m'intrigue :p)

Siloë est trop cool ! et ce passage de passerelle était une sacré épreuve !
Nanouchka
Posté le 07/04/2023
Merci pour la coquille !
Ahahahaha moi aussi je suis intriguée par le Duc des Landes.
Très intéressant ce que tu me dis sur les doyens. Je veux effectivement que ce soit un pouvoir politique mortifère, qui a perdu de son sens et de son action ; mais en même temps, je me rends compte que je n'ai pas parlé de l'importance qu'ils gardent malgré tout. Je me note ça.
Siloë est si cool, en effet, c'est un peu mon hommage (en version féminine <3) à Rafiki et à Oogway.
Sorryf
Posté le 08/04/2023
Ah non mais quand dis que les doyens servent à rien, c'est pas une critique du lore, ou leur utilité n'est pas assez montrée dans le récit ou je sais pas quoi, c'est vraiment dans le sens : ils sont complètement déconnectés, au secours. C'est très crédible, et le côté mortifère de ce pouvoir est parfaitement visible ! Mais je me doute qu'ils ont de l'importance en politique. C'était pas clair, pardon, j'étais trop dedans xD! Je ne trouve pas du tout qu'il y a un problème ou une confusion au niveau des explications
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