Chapitre 1 : Une ombre dans la nuit

Notes de l’auteur : Ceci est le prologue de ce premier tome d'une saga de mon invention! Je l'ai remanié depuis la première écriture de celui-ci alors j'espère que cela vous donnera envie de lire la suite!

Lorsque la ville a revêtu son manteau de Morphée, Rennes ne respire que le calme et la sérénité. Pas un cri, pas un chuchotement. L'obscurité laisse place à un tout autre décor pour un style de vie bien différent du spectacle auquel assiste le soleil en journée. Pour les plus réalistes, le voile sombre de la nuit est l'antre de tous les crimes et de toutes les débauches menaçant la fragilité des honnêtes gens de ce monde. Pourtant quelle différence entre le réel et l'irréel? Ce qui semble réaliste à nos yeux peut sembler extravagant à un parfait inconnu. Il existe ainsi de nombreuses cases où la société trie les fous pour les séparer des personnes dîtes "normales". Mais qu'est ce donc qu'une personne normale? Est-ce le gardien de nuit de cette entreprise, à la façade moderne, qui restera éveillé jusqu'à la prochaine relève? Est-ce les employés du journal régional se pressant pour que le numéro du jour soit imprimé avant le lever du jour? Ou est-ce cette jolie jeune femme qui marche seule sur la grande place République, discutant au téléphone avec un soupçon d'agacement tout en redescendant le bas de sa jupe noir en cuir?

 

- Tu as fini de paniquer? dit-elle à son interlocuteur, J'ai déjà fait la moitié du chemin!

 

L'inquiétude de la demoiselle à l'autre bout du fil n'est pas injustifié en soit. Il n'est pas rassurant de traîner dans les rues d'une ville lorsque l'horloge indique les trois heures du matin, surtout lorsque l'on est une femme.

 

- Tu ne devrais pas autant sortir… proteste la femme au bout du fil, Surtout avec ce qu'il se passe en ce moment…

- Oh je t'en prie! s'exclame notre fêtarde en titre, Cette histoire n'est qu'une rumeur! Ecoute, je n'ai presque plus de batterie donc à plus.

 

Et c'est sur ce ton insolent que la blondinette raccroche afin de glisser son téléphone flambant neuf dans le sac à main qu'elle tient par le bras avec une élégance rare. Que pourrait-il lui arriver? Surtout dans un quartier aussi fréquenté. Cependant, malgré ses pensées positives, la jolie blonde n'arrive pas à se détendre. Ses yeux tentent de scruter les moindres parcelles d'ombres se dessinant sur le chemin qui mène près du parc du Thabor. Bien loin et pourtant si proche, la raison de cette anxiété semble suivre la pauvre biche apeurée qu'un tigre affamé cherche à dévorer.

 

- Celle-ci semble parfaite... chuchote la silhouette.

 

La proie fait deux pas, le prédateur en fait quatre. Si l'on pouvait remplacer la jungle urbaine par une forêt dense, la loi du plus fort y serait la même. Point d'aide en vue pour la proie et plus de facilité pour le tigre. Le temps fut très long, mais la demoiselle arrive enfin aux abords du Thabor. Son regard a pu percevoir rapidement la silhouette d'une personne...ou une chose...juste avant que celle ci ne disparaisse. La suit-on? Les pensées de la jeune femme se bousculent tandis que ses mains tordent machinalement son chemisier blanc doté d'un col à froufrous. La situation demanderait qu'elle s'enfuit en courant mais l'ombre aurait vite fait de la rattraper face à ces bottes à talons achetées la veille. Devrait-elle crier à l'aide? Hors de question pour elle puisqu'il n'a pas encore tenté quoi que ce soit contre sa personne.

 

- Vous sentez-vous mal, mademoiselle?

 

La blondinette sursaute à l'entente de cette voix et la main autour de son bras ne la rassure guère. Elle souhaite crier mais la peur la bloque sur ce point. La voilà seule avec un supposé psychopathe dans les rues de Rennes.

 

- Allez, gardes ton calme... pense la jeune femme.

 

Elle ne souhaite pas se retourner. Le silence de l'obscurité accentue la tension de cette scène, mais le regard azur de notre victime se renforce pour faire disparaître sa peur. A son plus grand bonheur, malgré les tremblements de son corps, des mots dépassent enfin la barrière de ses lèvres.

 

- Veuillez me lâcher sinon...

- Sinon quoi? demande la voix, Tu vas crier? Je n'ai rien fais de mal pourtant.

 

Les tremblements s'accentuent chez elle. Un regard vers plusieurs balcons n'apportant aucune lumière. Un regard sur la route, où aucune voiture ni aucun vélo ne circule à cette heure tardive. Personne ne l'entendra si elle hurle.

 

- Il est dangereux de s'aventurer seule en peine nuit. Laissez-moi vous raccompagner.

 

La douceur de cette voix calme doucement la jeune femme qui ne peut résister à la sensualité de la main lâchant légèrement son bras pour lui permettre de se retourner et rester muette devant un homme encapuchonné. Comment peut-elle savoir qu'il s'agit d'un homme? Même si elle ne peut voir le haut du visage, son bienfaiteur esquisse un tendre sourire sur une mâchoire carré aux allures puissantes.

 

- Qui êtes-vous? demande la blonde sans quitter du regard cet inconnu.

- Mon nom importe peu. Cependant...

 

Il ne finit pas sa phrase et soulève un pendentif étrange: il s'agit là d'un médaillon en or véritable formant une larme gravée de sigles inconnus de notre civilisation. Unrubis étincelant y est incrusté et la fameuse larme ne manque pas de fasciner la jolie blonde. Il est très rare de posséder des bijoux aussi parfaits que celui-ci...à moins d'être aussi puissant que riche. L'étudiante n'avait jamais vu de bijoux aussi beaux que celui-ci.

 

- Quel magnifique collier! s'exclame-t-elle, Et quelle belle couleur...

- C'est votre préférée n'est ce pas? demande l'homme.

 

La jeune femme hoche la tête sans quitter le pendentif des yeux.

 

- Tant mieux car je vous l'offre.

 

Sa naïveté l'oblige à être surprise, ne pas remarquer que le sourire tendre est devenu bien plus carnassier. Les pensées de la damoiselle s'embrouillent. Elle ferme innocemment les yeux et soulève légèrement ses cheveux tandis que l'homme se rapproche pour attacher le pendentif autour du cou de sa proie. Celle-ci commence à ouvrir la bouche pour le remercier mais une vibration bruyante l'interrompe. Puis deux... Puis trois! Ces vibrations ne cessent de s'intensifier depuis l'intérieur du sac de la demoiselle. Elle attrape aussitôt son téléphone et décroche.

 

- Allô? demande-t-elle en remarquant l'air agacé de son donateur.

- Enfin! s'exclame la brunette de tout à l'heure, Où es-tu passé?

- Ne t'en fais pas j'arrive! En plus je suis sous bonne garde!

- Sous bonne garde? Comment ça?

 

L'inquiétude de l'interlocutrice s'intensifie à chaque secondes.

 

- Oui, j'ai rencontré un homme qui m'a proposé de me raccompagner. Il m'a même offert un collier en or serti d'un rubis!

- Un rubis... s'exprime la jeune fille avec de hurler, Amélia! S'il te plaît de quelle forme est...

 

Il est déjà trop tard. L'étudiante au bout du fil se retrouve tétanisée en entendant la voix sifflante d'un être transgenre énoncé des mots incompréhensibles.

 

Cheritas matewa sin comeza chasara

 

Suite à ces mots, la jolie blonde se détend peu à peu et la larme s'illumine d'un aspect brumeux. Ses yeux se vident de toute conscience et plus rien ne peut l'aider désormais. Le tigre a enfin attrapé sa proie.

 

- Amélia? Allô? Réponds moi, je t'en supplie!

 

Les cris paniqués de son amie ne servent plus à rien. Tout ce qu'il reste de la jeune femme est désormais un téléphone allumé sur le trottoir et un sac à main jaune vidé de son contenu sur le bas côté.

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Etienne Ycart
Posté le 13/11/2021
superbe entrée
Départ réussi
et du suspens
Bravo, pour sur je veux connaitre la suite
juste un truc
enléve la derniere phrase
et termine par le sac vidé sur le coté....
La question est évidente, elle ne sert donc à rien!
Edouard PArle
Posté le 15/10/2021
Coucou !
Un très bon premier chapitre !
Je suis venu car j'aimais beaucoup le titre de ton histoire, je ne le regrette pas. Tu nous met bien dans l'ambiance, inquiétant et sombre. La facilité avec laquelle la victime se laisse avoir est louche, j'imagine que l'agresseur n'est pas un homme comme les autres. On se pose des questions, c'est mystérieux, la marque d'un premier chapitre réussi.
Quelques remarques :
Un peu long le premier paragraphe, je le diviserais en deux (en tous cas sur PA) "bout du fil n'est pas injustifié en soit." -> injustifiée
"Unrubis étincelant y" -> un rubis
"à être surprise, ne pas remarquer que" -> à ne pas remarquer
Voilà pour moi,
A bientôt !
Maude Draken
Posté le 16/10/2021
Merci pour ton retour, je prend note de tout ça!
Morgane64
Posté le 30/04/2021
Bravo. Ton premier chapitre met bien dans l'ambiance du livre, c'est inquiétant, il y a de l'action, tu poses bien le décor. réussir un début c'est difficile. Juste, la victime aurait pu montrer un peu plus de méfiance, elle est quand même au courant de ce qui se passe. Sinon, je lirai la suite avec plaisir, continue.
Maude Draken
Posté le 01/05/2021
Merci pour ton commentaire! Je prend note pour les prochains chapitres!
Romanticgirl
Posté le 29/04/2021
Félicitations pour ton premier chapitre ! J'aime l'histoire de la jeune femme pourchassée, de l'inconnu étrange et surtout du pendentif en forme de larme. On a envie de savoir quel est le rôle de ce pendentif et de découvrir l'univers magique. Peut-être que j'aurais développé certains passages notamment celui où la jeune femme accepte d'être raccompagnée et de mettre le pendentif car on passe un peu vite du sentiment de peur au sentiment de confiance. Bonne continuation !
Maude Draken
Posté le 29/04/2021
Merci pour ton commentaire! Je suis ravie que ce premier chapitre soit apprécié! Pour le sentiment de peur qui passe très vite à la confiance, j'avoue que cela peut paraître déroutant mais c'est voulu. En effet, on comprendra vers les derniers chapitres ce pourquoi les victimes se laissent facilement avoir.
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