16. Écho dans la cale

— Alors, Fred, dit Diane au casqué en lui tendant ses documents, ta fille va mieux ?

— T’avais raison : allergie aux marrons. J’y aurais jamais pensé !

— Mon frère était allergique à tout, donc j’en connais un rayon là-dessus. Ils lui ont prescrit des médicaments ?

— Pas besoin. Avec les premières neiges, ça va passer.

Diane acquiesça, rêveuse : elle n’avait jamais vu la neige et se l’imaginait de mille façons différentes.

Basile et le collègue de Fred observaient leur conversation, ahuris.

— Bon, bon, ça va, fit Diane. Bonne soirée, Fred, à demain !

En s’éloignant, elle jeta un regard en arrière et vit qu’il se faisait réprimander. Était-ce pour converser pendant le service ou parce qu’il se confiait à une étrangère ?

 

— Mais bien sûr, vous allez encore dire que c’est dans ma tête, dit-elle à Basile pendant le dîner d’équipage, après leur avoir tout raconté.

— En même temps, remarqua Félix, rien de tout ça n’arriverait si tu ne passais pas ta vie parmi les arbres. C’est pas naturel, ces choses-là, frissonna-t-il en pensant à la forêt.

— Je vous crois, dit Basile à Diane, car mon accueil en salle des professeurs est de plus en plus froid.

— Ça, c’est peut-être juste votre personnalité, dit-elle avec un sourire éclatant.

— Non, je connais les réactions à mon étrangeté, j’ai l’habitude, répondit-il sérieusement. Non, c’est nouveau, c’est plus comme…

— Comme la façon dont Antoine regarde les marnés ? demanda Diane en se remémorant le frère du chercheur.

— Un peu.

— Qui c’est, Antoine ?

— Félix, non, l’arrêta Oren.

Le mousse bouda. Il se faisait de plus en plus réprimander, comme si le capitaine hésitait à lui faire confiance. Diane lui avait suggéré qu’au contraire peut-être il le formait pour monter en grade. Cela semblait incongru parce que Félix était indiscret, maladroit, intrusif, fêtard, et pas carriériste pour un sou.

— Je peux plus rien dire, moi, de toute façon, grommela-t-il en croisant les bras.

— Je crois que t’as trouvé l’attitude parfaite pour convaincre le capitaine que t’es un adulte mature, lui chuchota Diane.

— Peut-être que ça lui coupera l’envie de me transformer en quelque chose que je ne suis pas, lui souffla-t-il en retour.

— Eh, les messes basses, ça va aller, intervint Malo.

— T’es pas la chef, lui aboya Félix.

Elle pointa d’un air indigné vers son béret de cuisine, sous lequel elle rangeait ses cheveux. Le geste était si improbable que tout le monde éclata de rire. À sa grande surprise, elle avait réussi à détendre l’atmosphère. Lorsqu’elle vit le sourire de Diane, en revanche, elle parut vouloir l’arracher de son visage, alors celle-ci se tourna très vite vers Oren.

— Sur le port, vous avez remarqué plus de surveillance aussi ?

Il se tourna vers son second pour l’encourager à répondre à sa place.

— Du jamais-vu, dit Ulysse. On est allés à la scierie avec Camélia et on nous a demandé trois fois nos papiers avant de nous vendre du bois. Du bois !

— Pour la bouffe, c’est pire, lâcha Malo.

— Oui, oui, dit Idris de son ton ému et impatient qui lui faisait perdre ses mots et recommencer, oui on nous a donné des feuilles, des tickets ils ont dit, des tickets de rationnement. On a dû amener les papiers de tout le monde mais on n’a pas amené ceux d’Éléonore, alors on partage tous notre part avec elle.

— Quoi ? dit celle-ci, étonnée.

Malo donna un coup de coude à Idris.

— C’était ma décision, dit le capitaine.

Diane jeta un regard amusé à Félix, qui frétillait du spectacle. Personne n’aimait autant les conflits que lui.

— Mais je ne veux pas manger votre nourriture, protesta Éléonore en reposant son bol.

— Pardon ? aboya Malo.

— C’est à vous.

— Tout le monde finit son assiette, gronda Malo.

— S’ils vous trouvent, dit Oren, ce ne sera pas par moi ou mon équipage.

— Vous pensez que l’attaque me visait, comprit la docteure.

Il ne répondit rien. Songeuse, Éléonore se remit à manger en silence. Félix eut une moue déçue.

— Je peux continuer ? demanda Idris, incertain. Il y a une dame qui donne les tickets le matin mais faut être là très tôt sinon elle est déjà partie. Et au marché, un monsieur nous échange les tickets pour les bons : un ticket, c’est un bon de légumes mais faut trois tickets pour un bon de viande.

— Comme pendant la guerre, songea Diane. Ma grand-mère me racontait comment ils avaient fait pour créer du pain avec les ingrédients qui s’épuisaient.

Tout le monde avait entendu des histoires similaires ; ils hochèrent la tête.

— Mais on n’est pas en guerre, si ? demanda-t-elle sans comprendre.

— Leur attention n’est pas uniquement tournée vers l’extérieur, réfléchit Basile à haute voix. Il y a de plus en plus de casqués dans la forêt. D’après les révérends, certains s’aventureraient même du côté d’Inkala.

Idris jeta un regard joyeux à Diane mais celle-ci était trop préoccupée pour s’en rendre compte. D’abord le tunnel, et maintenant le Bois Originel. Est-ce qu’ils les suivaient dans la forêt ? Ou cherchaient-ils tout simplement à couper tous les accès et issues ?

— Et les routes vers le sud ? demanda-t-elle.

— Pareil, dit Félix.

Oren lui lança un regard furieux, que le mousse décida d’ignorer.

— Comment tu le sais ? lui demanda Diane, suspicieuse.

— Parties de cartes…

— Quoi ?

— Je joue aux cartes dans un bistro du coin.

— Qui est rempli de… l’encouragea Camélia avec un air fâché, elle aussi.

— … casqués, avoua Félix. Mais faut que vous compreniez que c’est quand même beaucoup plus sympa de jouer avec des gens qui gagnent correctement leur vie. Et je ne bois pas une goutte. Mes lèvres sont scellées.

Diane vit l’expression d’Oren et comprit son inquiétude et impuissance.

 

Lorsque chacun partit se coucher, Oren fit signe à Diane de le suivre dans la salle des cartes, dont ils fermèrent portes et fenêtres.

— Diane, je pense que tu es la seule personne qui sait ce qui se passe.

— Hein ? Pourquoi vous dites ça ?

— Parce que tes questions ne sont pas aussi erratiques que d’habitude. Elles sont ciblées, ordonnées. Tu cherches un chemin et les routes te sont barrées une à une.

— Je ne peux rien vous dire.

— Toi non, mais moi si. Mon navire est à ta disposition si, comme je le suspecte, tu as besoin de protéger quelqu’un. C’est un refuge avec une carène et un mat.

Oren ne lui dit rien de plus mais ces mots suffirent à l’empêcher de dormir. Ils avaient été engagés par le Conservatoire, et donc par la Couronne, pour Basile ; avait-elle seulement le droit de les embarquer ailleurs ? Ou serait-ce une trahison ? Basile voudrait-il venir ? Ou finirait-il son semestre de cours, seul, à Canopée ? Y serait-il en sécurité ? Plus que dans le Nord avec deux dragons, probablement. Elle adorerait partir avec les Voltigeurs — ce serait comme migrer avec sa tribu, comme les sablières d’Alba — mais ça les mettrait tous dans un danger inacceptable.

De toute façon, conclut-elle pour s’apaiser, la décision ne lui appartenait pas.

Elle eut pu appartenir aux dragons mais ceux-ci se désintéressaient toujours autant d’elle. Ce serait donc à leur protectrice de décider.

Siloë resta longtemps silencieuse. Elle n’expliqua pas son fil de pensée mais trancha qu’elle devait d’abord visiter le navire aux côtés d’Oren.

 

Vint donc le jour étrange où Siloë quitta sa forêt. Elle était accompagnée de Merle et Diane, qui encadraient sa silhouette encapuchonnée. Ulysse et Camélia flânaient sur le quai pour faire le guet. Félix jouait aux cartes : si elle était repérée, les casqués seraient appelés et il pousserait depuis une ruelle un hurlement de loup pour alerter l’équipage. Basile passait la journée à l’Orée pour veiller sur ses habitants en l’absence de la chamane.

Tout le monde était en place.

— Vous trouvez la ville changée ? chuchota Diane à Siloë.

— Elle a poussé, on dirait, commenta celle-ci. Elle est belle.

La marnée s’était attendue à une diatribe plutôt qu’à cette nostalgie qui perlait soudain dans les yeux et la voix de la chamane. Peut-être que, contrairement aux révérends, elle n’avait pas souhaité s’isoler de la société. Peut-être qu’elle y avait été forcée par ses convictions et les circonstances. À quoi aurait-elle ressemblé en ville ? Aurait-elle fondé une famille ? Serait-elle grand-mère ? L’aurait-on élue doyenne ?

Le port était calme à l’heure du déjeuner. Merle les déposa au bateau et partit à l’Alcôve. Il n’avait pas décroché un mot. Il lui avait confié à l’aller qu’il s’apprêtait à commettre l’irréparable : céder son magasin à Serge pour payer la traversée. Elle n’avait rien dit mais, la gorge serrée, lui avait envoyé par l’esprit tout le courage et réconfort.

Sur le navire, Idris lorgnait depuis la cuisine. Malo le tira en arrière et rencontra le regard de Siloë, qui haussa un sourcil.

L’accueil que lui firent Oren et Éléonore fut typique : le premier était aussi réservé que la deuxième était émerveillée.

— Madame la gardienne, balbutia la docteure, c’est un honneur.

Oren, lui, posa le bout des doigts sur sa gorge et s’inclina légèrement.

— Rares sont ceux qui savent encore le salut des pèlerins, dit Siloë en lui rendant la pareille.

Diane, qui n’avait jamais vu ces gestes, échangea un regard perplexe avec Éléonore et lui tendit son bras pour l’aider à marcher pendant la visite. Oren guida Siloë autour du pont, de la proue à la poupe, de bâbord à tribord. Elle observait tout et il n’expliquait rien. C’était un concours de regards et silences entre deux anciens.

Dans la salle des cartes, il déploya une magie rare. Sur la table où une mappemonde avait été sculptée en relief, il posa sa main sur Madeira, qui prit de l’ampleur par rapport aux autres pays. Des zones d’ombre informes côtoyaient des paysages si détaillés qu’on eût dit une maquette.

— Une carte mémorielle, souffla Éléonore, ébahie.

Ça ne semblait pas commun pour elle non plus, ce qui rassura la myfyr. Oren fit pareil sur d’autres points du globe. La carte évoluait par lui, pour lui.

— Elles ne mentent jamais, chuchota Éléonore à Diane.

Ils descendirent. Le couloir et les cabines étaient exigus mais tout était parfaitement à sa place et pas un centimètre n’était gâché.

— Où pourriez-vous loger des invités ? demanda Siloë.

Oren indiqua à Éléonore que pour elle la visite s’arrêtait là. Diane aida la docteure à s’installer dans le carré, puis suivit les deux autres silhouettes qui avançaient lentement vers le fond du couloir.

Ils traversèrent la cabine d’Oren, où les carnets se succédaient dans une bibliothèque fermée à clé. Il verrouilla la porte de la cabine et accrocha son lit au mur avec des sangles. Puis il souleva le tapis et révéla une trappe.

— Mais non, chuchota Diane.

Oren lui jeta un regard sérieux qui soulignait à quel point tout ceci était secret. Elle effaça difficilement le sourire qui fleurissait sur son visage.

Le capitaine descendit en premier, suivi de Siloë, puis enfin de Diane. L’échelle était bien plus longue qu’elle ne l’eût cru. Cette plongée dans l’obscurité lui rappela le mausolée et elle se demanda quels nouveaux mystères elle allait découvrir cette fois-ci. Pourtant, quand Oren alluma une chandelle, elle fut déçue.

Il n’y avait rien. Rien du tout.

C’était une gigantesque cale vide. Siloë semblait impressionnée : on eût pu y mettre un temple, alors on pouvait bien y caser deux dragons. Ils ne pourraient cependant ni tout à fait s’allonger, ni tout à fait se lever — mais ils seraient indécelables.

— Écho ! fit Diane. Je comprends mieux pourquoi les parties habitables sont petites.

— Vos parents étaient… commença Siloë pour Oren, mais il l’arrêta d’un signe de main et acquiesça. Je vois.

Elle soupira, soulagée.

— Le plus dur vous attend, dit-elle pourtant, vous devrez convaincre votre équipage.

Diane grimaça. Elle savait qu’ils seraient obligés de leur en parler tôt ou tard, mais une partie d’elle avait envie de maintenir le secret pour ne pas qu’ils la haïssent. Toute association avec des dragons était répréhensible et immorale. Pourquoi aider les sanguinaires ?

De retour sur le pont, le capitaine demanda à Malo de dissimuler les visages de Siloë et Diane. Elle les regarda tous avec hargne mais obéit. Elle planta ses pieds sur le bois, inspira le vent frais et traça des vagues et arabesques à quelques centimètres de leurs visages. Diane trouvait que tout cela ressemblait fort aux bénédictions de Ludivina.

Elle sursauta en se tournant vers la chamane, qui avait pris les traits d’une brune aux joues rondes et à la frange longue et décoiffée. C’était un visage commun, à la fois agréable et ennuyeux, où on n’aurait su trouver un détail remarquable.

Les yeux de la marnée se tournèrent en panique vers Malo tout en touchant son propre visage.

— Ça se touche pas, dit Idris, c’est juste pour les yeux. Toi t’es mignonne, tu ressembles à un porcelet blond.

Diane jeta un regard assassin à Malo mais le temps pressait.

 

Au port, l’activité reprenait. Siloë s’attirait des œillades. Celles-ci se transformaient bien vite en rires et coups de coude lorsque les marins apercevaient le visage ridicule de Diane. Un jour, elle tuerait Malo.

Contrairement à d’habitude, elles se faufilèrent dans la forêt par des buissons derrière une cabane abandonnée. Les arbustes s’ouvrirent pour laisser entrer Siloë et n’égratignèrent que légèrement Diane en se refermant ensuite.

Elles avaient retrouvé leur visage quand elles atteignirent l’Orée : Diane se regarda dans la rivière et ne vit que son expression circonspecte.

— Tu cherches quoi ? demanda Aymée.

— Rien. T’as passé une bonne journée ?

— J’ai lu de ces trucs… Eugénie était assez secouée, quand même… Dis pas à Merle que j’ai dit ça.

— Promis.

— T’es là pour le dîner ?

— Non, Siloë est allée chercher « ma prochaine leçon », elle a dit.

— Oh ! J’ai hâte.

Elles attendirent en ramassant des châtaignes et en cherchant des champignons. Siloë revint enfin avec un homme âgé et muet, Umberto. Il ouvrait et fermait ses doigts, dodelinait de la tête et plissait le nez. Elles l’aidèrent à s’asseoir près de l’eau.

— Nous on va dîner, dit Siloë à Diane, pendant que toi tu vas t’asseoir en face de nous, sur l’autre rive. Je vais souffler à Umberto des sortilèges, dont tu devras reconnaître les formes et couleurs dans son esprit : ils s’y manifesteront tels qu’ils apparaîtraient s’il savait encore les lancer.

— Je les matérialise ?

— Oui, mais pas avec son mana, puisqu’il est inaccessible. Comme ça, tu ne risques pas de lui faire perdre connaissance. Ingénieux, non ?

— Ça t’est déjà arrivé de faire s’évanouir quelqu’un ? demanda Aymée avec des yeux pétillants.

— Ça se peut, grimaça Diane. Mais comment il survit sans mana ?

— Oh, il en a. Il ne veut, ou ne peut, juste plus y accéder. Peu importe puisque nous vivons tous dans un seul et même tissu, tu comprends ? C’est pour ça que ta magie fait peur, myfyr.

Umberto leva des yeux étonnés vers Diane, qui le regardait en retour avec stupeur. C’était un renonçant. Rares étaient les humains qui faisaient fi de leur magie, tant elle était vitale et omniprésente dans leur monde.

— Diane, insista Siloë, le but n’est pas de trouver un chemin vers son mana. C’est de dissocier sortilège de puissance. Tu vas devoir recréer toi-même le tissage que tu vas observer.

La myfyr cligna des yeux. C’était impossible. Si elle avait pu imiter la magie des autres sans les mettre en danger, sa mère le lui aurait dit. Peut-être qu’elle n’en savait rien ? Peut-être qu’elle trouvait que le jeu n’en valait pas la chandelle ? Maintenant qu’elle y pensait, cependant, Hortense ne lui avait jamais dit de ne pas pratiquer sa magie, seulement de la garder secrète. Elle et Ludivina utilisaient rarement des sortilèges : c’était pour ça, en plus de l’épisode terrifiant du crocodile, que Diane s’était proscrit à elle-même l’usage de son essence. Si Siloë avait raison, cependant, une toute autre vie l’attendait : sa magie serait décuplée sans pour autant être repérable.

Ce fut avec enthousiasme qu’elle s’assit de l’autre côté de la rivière et bascula vers la toile.

Ce fut avec rage qu’elle se releva deux heures plus tard, honteuse de ses échecs, le ventre vide, quand les autres allèrent dormir.

Pourquoi Siloë lui avait-elle donné un objectif si difficile ? Entre ça et les dragons, elle était peut-être bonne gardienne mais c’était une enseignante catastrophique.

 

Le seul autre professeur qu’elle connaissait, c’était Basile. Elle se confia sur ses déboires pendant leurs trajets. S’il fut une oreille attentive et encourageante, il ne sut cependant pas quel conseil lui donner : c’était un théoricien, pas un mage de terrain.

Elle passa donc plusieurs jours à tantôt s’époumoner devant les coquilles vides des dragons, tantôt à scruter Umberto avec l’espoir dément qu’il recouvre la parole juste pour lui dire comment faire. Dans la clairière, elle finissait par avoir sommeil et s’endormait toujours plus près des écailles. Au bord de la rivière, elle se remplissait d’une colère qui lui donnait assez d’énergie pour embraser Landamæri.

À l’université, elle apprenait le raisonnement scientifique, la causalité historique, les biais cognitifs, l’importance de la collaboration pour détecter d’éventuelles erreurs, le courage de présenter des résultats et l’humilité de recevoir des critiques.

 

Elle prit l’habitude de passer à l’Alcôve avant les cours. Elle apportait de la tisane à l’Atelier Perché et discutait avec Merle tandis qu’il sculptait patiemment des créatures marines, ou bien il travaillait en silence pendant qu’elle lisait des manuels de magie qu’elle avait empruntés à la bibliothèque de l’université.

Serge vint se présenter et finit par apporter une tasse vide lui aussi. Hormis de ses tirades et questions, la boutique était plutôt tranquille le matin.

— Je peux regarder ton tissu ? demanda-t-elle un jour à Merle.

Il hésita. Il ne savait pas vraiment pas à quoi ressemblaient ses particules mais se doutait qu’elles devaient être aussi brouillonnes et chaotiques que ses émotions et pensées.

— Juste une seconde, offrit-il avec un haussement d’épaules.

Elle bascula et revint tout de suite, puis l’observa avec curiosité.

— Quoi ? demanda-t-il en rougissant.

— Tu en as tant.

Il fronça les sourcils, pas certain de ce qu’elle entendait par là.

— De couleurs, clarifia-t-elle.

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Sorryf
Posté le 17/07/2023
ça fait plaisir de revoir l'équipage! C'est donc eux qui vont emmener les dragons... enfin, si Diane arrive à les convaincre ! mais j'ai confiance !
Félix me fait trop rire ! il joue aux cartes au milieu des casqués, c'est un ouf xD!

J'ai été un peu confuse, dans ce chapitre, peut-être parce que ça fait longtemps ? J'attendais que Merle aille récupérer son oeuvre d'art, ou au moins qu'il soit payé ! Est-ce qu'il a laissé tomber comme ça ? aussi, les enchères qui devaient être dans une semaine (je crois) mais je trouve qu'il se passe énormément de choses en ces quelques jours, et les tournures de phrases telles que "vint le jour ou...", "elle passa donc plusieurs jours"... laissent croire qu'il se passe beaucoup de temps.
Nanouchka
Posté le 23/07/2023
Coucou Sorryf, merci pour ta lecture et ton retour ♥ Je note pour les marqueurs temporels, c'est une réflexion que je me suis faite aussi. Et effectivement, Merle a abandonné la piste de se faire payer pour le manège, et c'est un poil trop abrupt et pas assez clair, je vais revoir ça.
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