Chapitre 6: Fort-Des-Tombes

Lucie marchait d’un pas décidé entre les maison en ruine du village de Buis. Un grand soleil se levait timidement faisant scintiller la surface des flaques d’eaux sur le sol boueux.

Peu après la discussion avec Pierre, celui-ci encore très faible était retombé dans un profond sommeil. Rafael avait demandé à Lucie de préparer l’une des deux charrettes prés du cimetière pour leur départ imminent. Lucie avait accepté cette mission avec joie à l’idée de s’occuper des chevaux mais elle espérait aussi trouver Roland quelque part dans les environs.

Lucie avait toujours secrètement rêvé de quitter son village natal. Elle adorait ses parents et tout les villageois, mais son souhait le plus cher était de voyager et de parcourir le monde. Et voila que maintenant, l’occasion se présentait. Les circonstances étaient désastreuses et l’aventure s’annonçait semée d’embûches, mais elle ne pouvait se résoudre à laisser partir les autres sans elle. Quitter Roland ? Lui qui était comme un frère pour elle et qui avait tellement besoin de son soutien après les actes ignobles de la croisade noire. Ne plus voir Jean ? Hors de question ! Elle ne pouvait imaginer sa vie au village sans lui, elle perdrait toute saveur. Rentrer au village seule chez ses parents comme une dégonflée ? Et puis quoi encore ? Elle ne se le pardonnerait jamais. Elle n’avait pas hésité un seul instant au moment de prendre sa décision, elle se sentait prête à affronter tout les dangers.

Quand elle arriva à la sortie du village, elle continua son chemin sur l’herbe détrempée par la pluie des trois derniers jours. Elle vit les chevaux à l’autre bout du campement qui broutaient paisiblement prés des charrettes. Cette simple vision la remplie de joie, elle sentit en elle une énergie débordante et elle se précipita vers eux, courant presque à travers les tentes désertes.

Lucie ralentit un peu avant d’arriver à hauteur des deux bêtes pour ne pas les effrayer. Elle s’approcha doucement de la femelle dont la robe blanche éclatait sous la lumière du matin et caressa ses flancs en lui murmurant des mots rassurants. L’autre animal était un mâle au pelage brun qui broutait plus loin sans ce soucier le moins du monde de Lucie. La jument colla sa tête contre celle de Lucie qui passa la main dans sa crinière en fermant les yeux. Le contact de la bête, l’odeur de la rosée dans l’herbe, l’odeur de la campagne qui s’éveille, tout rappelait à Lucie son foyer et ses propres chevaux qu’elle avait l’habitude de choyer.

- Ils sont magnifiques, dit une voix dans son dos.

Lucie reconnut tout de suite cette voix qui lui était si familière. Quand elle se retourna, elle aperçût Roland qui l’observait, assis sur une des deux charrette, un sourire triste sur les lèvres. Même si il semblait tenir le coup, son visage restait beaucoup plus pâle qu’a l’ordinaire et ses yeux verts reflétaient une grande tristesse.

- C’est vrai, reconnût Lucie à demi-voix. Ils me rappellent la maison.

- A moi aussi, dit Roland l’air absent.

Lucie éprouva de la compassion pour son ami. Elle n’arrivait même pas à imaginer ce qu’il pouvait ressentir. La seule chose certaine, était qu’elle ferait tout ce qu’elle pourrait pour le soutenir. Elle se dirigea vers Roland, monta sur la charrette et s’assit prés de lui. Elle pris la main de son compagnon dans la sienne et la serra doucement.

- Lucie, je n’ai plus de famille, plus de foyer, murmura-t-il d’une voix tremblante. Même si nous revenons de ce voyage je n’aurais nul part ou aller.

Roland fixait les chevaux, les yeux brillants. Lucie l’observait avec peine en réprimant l’envie d’essayer de le réconforter qui la tenaillait.

- Que vais-je faire une fois que tout ça sera fini ? Demanda-t-il en plongeant son regard dans le sien.

- Pour être franche, je ne sais pas, répondit Lucie d’une voix douce en caressant la main de son ami. Tu feras ce qui te sembleras le mieux à ce moment la. Sache que tu seras toujours le bienvenue chez mes parents, ils t’aiment comme leur propre fils. Je sais que rien en remplacera ta vie ici mais si tu le souhaite, Oulmes pourrait devenir ton nouveau foyer. Nous avons grandis ensemble, je te considère comme mon frère, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour t’aider.

Roland soutint son regard, les yeux embués de larmes et bientôt il tomba dans ses bras. Son corps était secoué de sanglots silencieux que Lucie essayait tant bien que mal d’apaiser en le serrant contre elle. Ils restèrent enlacés un moment avant que Roland ne se calme, puis il finit par se dégager avant de murmurer :

- Merci, Lucie.

Lucie lui sourit et lui tapota énergiquement l’épaule.

- Allez viens, tu vas m’aider à m’occuper des chevaux, dit-elle pour lui changer les idées.

Ensemble, ils prirent la direction du campement ou Lucie avait déjà repéré tout le matériel nécessaire pour atteler les chevaux. Ils ramenèrent tout ce dont ils avaient besoin prés du cimetière la ou les deux bêtes étaient attachées. Lucie s’occupa de la jument et Roland du mâle au poil brun. Quand ils eurent finis d’atteler les chevaux à l’une des charrettes, la mâtiné était déjà bien avancée et les rayons timides du soleil s’étaient transformés en faisceaux ardents qui projetaient partout une chaleur étouffante. Lucie monta sur la charrette et se saisit des rênes. Elle attendit que Roland soit bien installé à ses côtés puis elle fit claquer les rênes. Ils traversèrent le campement dans le sens inverse, puis après déambulé sur le sol boueux du village, Lucie arrêta le chariot devant la maison qu’ils occupaient.

Après avoir prit un repas copieux fait de ragoût et de fruits, le petit groupe s’activa et en début d’après midi, le chariot fut chargé des sacs de vivre, du coffre rempli d’or ainsi que d’armes ayant appartenu aux soldats de la croisade noire. Jean et Rafael constituèrent une paillasse avec du foin au fond de la charrette et y installèrent Pierre pour le voyage. Celui-ci retrouvait des forces, mais il était encore trop faible pour marcher ou rester assis durant un temps aussi long. Une fois prêts, ils quittèrent le village de Buis vers le nord et empruntèrent une grande route pavée, qui selon Roland menait directement à la ville de Fort-Des-Tombes.

Roland et Reuel ouvrait la voie à pied vérifiant l’état de la route pour préserver les roues du chariot. La charrette chargée comme elle l’était avançait lentement, Lucie tenait les rênes, Jean assis à ses côtés tandis que Guigues et Rafael étaient assis entres les affaires pour veiller sur Pierre. Celui-ci n’arrivait pas à dormir et souffrait à chaque soubresaut du chariot quand les roues passaient sur un pavé manquant qui avait échappé à la surveillance de Roland et Reuel.

- Courage, l’encouragea gentiment Rafael. Si j’ai bien compris Fort-Des-Tombes n’est pas très loin, nous y serons dans quelques heures à peine.

Pierre ne répondit pas, le visage contracté par la douleur, mais il accepta tout de même la gourde que Rafael lui tendait et en but une gorgée.

- On aurait quand même plus de place si on avait pas amené tout ce foutoir en plus de celui la, grommela Guigues qui devait se contorsionner pour tenir assis entre les armes.

- Si tu n’es pas content tu peux toujours marcher, proposa Rafael d’un air enjoué.

- Pourquoi je devrais me fatiguer ? Demanda Guigues avec un regard mauvais. C’est surtout toutes ces armes qui prennent de la place pour rien. Le coffre et la nourriture je veux bien mais à quoi va bien pouvoir nous servir tout ce bazar ?

- A vous entraîner, répondit calmement Reuel.

- Nous entraîner, s’exclama Guigues incrédule.

- Comme vous le savez nous allons très probablement au devant de gros dangers, rappela Rafael avec gravité. Reuel et moi avons avons pensé qu’il serait mieux que chacun d’entre vous apprenne à manier les armes. Il y aura sans nul doute d’autres moments ou le combat sera inévitable et il est préférable que vous soyez capable de vous défendre le moment venu.

Lucie repensa avec amertume aux événement de Buis. Effectivement apprendre à se battre pourrait lui être bien utile. Elle avait failli se faire tuer et si Jean n’avait pas été la, elle serait morte à coup sur.

- Tu vas aussi apprendre à te battre ? demanda-t-elle avec curiosité en s’adressant à Rafael.

- Ho non j’en suis tout simplement incapable. Reuel a déjà essayé de m’appendre mais je ne suis clairement pas fait pour ça.

- De toute façon tant que je serais la Rafael n’aura rien a craindre, déclara Reuel d’une voix neutre.

- En tout cas en ce qui me concerne, je pense que nous devrions suivre les conseils de Rafael, intervint Jean. Même si cela ne me plaît pas trop, dés que possible je commence l’entraînement avec Reuel.

- Moi aussi je compte sur toi, déclara d’une voix forte à l’attention de Reuel.

Reuel hocha la tête en direction de Roland comme pour saluer ses paroles. Ces deux la avaient l’air de bien s’entendre et Lucie fût heureuse de voir que quelqu’un d’autre veillait sur Roland.

- Vous comptez vous battre contre la croisade noire? Interrogea Pierre, une pointe d’ironie dans la voix. La croisade compte plusieurs centaines d’hommes, tous sous les ordres direct de l’évêque, sans compter que la plupart sont d’anciens criminels. Vous n’avez aucune chance, surtout si la moitié d’entre vous ne sait pas se battre.

- Au moins l’un d’entre nous sait manier l’épée et tu en a fait les frais il me semble, gronda Roland d’un ton menaçant.

- C’est de la folie, il ne pourra jamais s’occuper d’un tel nombre d’adversaires à lui tout seul !

- De toute façon nous tenons à éviter les combats autant que possible, coupa Rafael visiblement agacé. Nous devons nous faire discret et en apprendre le plus possible sur cet évêque. D’ailleurs quel est son nom, tu ne l’a pas précisé ?

- Orlando, répondit froidement Pierre. L’évêque Orlando.

- Pour moi il est évident que cet homme n’est pas une personne « normal », affirma Rafael en appuyant fortement sur le dernier mot.

- Que veux tu dire ? Questionna Pierre dont le visage trahissait l’incompréhension.

- Qu’il est très probablement la « source » du problème, répondit Rafael en lançant un regard éloquent à Lucie et ses camardes.

Cette fois-ci Lucie compris aussitôt. Voilà pourquoi Rafael était si excité et pourquoi il voulait absolument aller à Fort-Des-Tombes. Il soupçonnait l’évêque d’avoir des pouvoirs surnaturels similaires aux siens et d’avoir joué un rôle dans l’apparition de la Rage noire. A bien y réfléchir, Lucie trouvait elle aussi que le timing était trop parfait. Aux dire de Pierre, Orlando avait disparu quelques jours avant le début de l’épidémie et c’est juste après sa réapparition que celle-ci avait débutée. Sans parler de la rumeur qui disait que l’évêque avait complètement changé depuis son retour, qu’il s’était changé en tyran cruel et impitoyable. Tout cela ne pouvait pas être une simple coïncidence.

- Mais comment allons nous faire pour nous approcher de lui ? Demanda Jean l’air inquiet. Il doit sûrement être gardé par un grand nombre de soldats.

- Ça je ne sais pas encore, avoua Rafael. Nous trouverons un moyen une fois sur place.

L’après midi se déroula sans encombre. Ils suivirent la grande route pavée qui coupait dans la campagne et au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient de la ville les bois furent remplacés par des fermes ou les paysans arrêtaient leur travaux aux champs pour les regarder passer.

Le soleil de plomb et le ballottement du chariot sur les pavés berçaient Lucie qui luttait pour garder les yeux ouverts. Plusieurs fois elle piqua du nez et elle finit par demander à Jean de prendre les rênes à sa place. Lucie prit la place de Rafael qui s’assit à l’avant, elle s’allongea comme elle le pouvait entre les sacs de vivres et s’endormit presque aussitôt.

Quand Lucie se réveilla la charrette était arrêtée devant les portes de la ville et le soleil déclinait déjà à l’ouest. Elle était déjà venue une fois à Fort-Des-Tombes et elle en gardait le souvenir d’un endroit bruyant et grouillant de monde. Une année ou les récoltes avaient étés particulièrement fructueuses, avec Roland elle avait accompagné son père jusqu’ici pour vendre leur énorme surplus de céréales à prix d’or. Elle était arrivée à Fort-Des-Tombes avec excitation à l’idée de découvrir le mode de vie des citadins, mais elle avait vite déchanté quand elle avait découvert le vacarme incessant des rues bondées, les odeurs âcres d’une ville en perpétuelle ébullition et le comportement odieux des habitants les uns envers les autres. Après deux jours passés en ville, le temps de trouver un acheteur, elle avait été très heureuse de partir retrouver le calme de sa campagne et d’enfin quitter cette fourmilière nauséabonde.

Lucie fut choquée par le spectacle qui s’offrait à elle. Le brouhaha de son souvenir avait disparu, laissant place à un silence macabre, seulement perturbé par le bruit des sabots sur le pavé. Lucie voyait clairement le clocher de la cathédrale derrière les murs d’enceinte ainsi que les toits des habitations et les cheminées d’où s’échappaient des volutes de fumée grisâtres. La ville était donc bien habitée, mais alors pourquoi n’y avait-il personne ? Les deux immenses portes de bois étaient grandes ouvertes et plusieurs soldats portant la tunique noire de la croisade contrôlaient les rares personnes qui souhaitaient entrer. Entre les gardes, Lucie apercevait les rues pavées de la ville pratiquement déserte ou seulement quelques silhouettes encapuchonnées vaquaient à leurs occupations d’un pas pressé.

- Que se passe-t-il ici bon sang ! S’exclama Roland qui semblait avoir fait le même constat.

- Je vous avais prévenu, maugréa Pierre en se remettant sur son séant avec difficulté. Voici l’œuvre d’Orlando. Depuis qu’il a prit le contrôle de la ville, le peuple vit dans une terreur permanente. Un simple regard de travers peut vous faire jeter aux cachots alors les gens évitent de sortir.

- Quel désastre ! S’indigna Jean.

- Évitons de nous faire remarquer, rappela Rafael en jetant un œil aux gardes prés de la porte.

Juste devant eux les gardes étaient en train de contrôler deux hommes pour voir si ils ne portaient pas de marques noirs sur le corps. Quand ils parurent satisfaits, ils les laissèrent passer et firent signe en direction de Lucie et ses compagnons. Jean fit avancer la charrette et l’arrêta juste devant les portes à la demande des soldats.

- Profil bas, murmura Pierre dans le dos de Lucie.

Un soldat portant une armure rutilante qui était sans nul doute un officier s’avança vers eux, les mains derrière le dos. Il avait les cheveux bruns coupés court et une barbe taillée à la perfection qui lui donnait un air sévère.

- Alors qu’est ce qu’on a la ? Questionna-t-il d’un ton bourru. Qui êtes vous et que venez vous faire à Fort-Des-Tombes ?

- Nous sommes de passage, répondit Rafael en souriant. Nous voulons nous reposer quelques jours avant de repartir vers le nord.

L’homme lança un bref regard à Rafael et lui fit signe de se taire avec mauvaise humeur. Il commença à faire le tour du chariot.

- Certains d’entre vous portent il des marques noires sur le corps ?

- Non monsieur, aucun d’entre nous, dit poliment Rafael.

- On va vérifier ça, déclara l’officier avec un grand sourire. Vous deux vérifiez leurs bras et leurs jambes et que ça saute.

Deux gardes s’avancèrent avec précipitation vers Roland et lui ordonnèrent de se découvrir les avant-bras et les jambes. Jean qui était descendu de la charrette se mit à protester vivement :

- Mais monsieur, nous avons une fille avec nous. Il serait indécent de lui demander une telle chose.

- Pas d’exceptions, rétorqua l’homme d’une voix doucereuse en jetant vers Lucie un regard éloquant.

Roland dont le contrôle était fini devint rouge de colère et Guigues s’apprêtait aussi à protester mais Lucie fut plus rapide :

- Ce n’est rien, je vais le faire.

Elle avait parlé avec détermination, mais quand vint son tour elle se sentir rougir de honte sous le regard des gardes qui l’examinaient avec un sourire niais. Alors qu’elle se recouvrait les jambes aussi vite que possible, elle entendit la voix de l’officier s’exclamer :

- Hé, mais qu’est-ce qu’il a celui la !

L’homme venait visiblement de se rendre compte de la présence de Pierre dans la chariot. Il monta à bord et l’examina d’un regard soupçonneux.

- Toi mon gars, qu’est-ce que c’est que ces bandages, tu nous caches quelque chose ? Tu serais pas contaminé par hasard ?

- Camarade, nous somme dans le même camp, répondit Pierre calmement. J’ai reçu cette blessure quand ma troupe a était anéantie. Ces jeunes gens m’ont sauvé la vie et on eu la bonté de me ramener à Fort-Des-Tombes.

- Tu fais partie de la croisade ? S’étonna l’officier qui ne semblait pas du tout croire à l’histoire de Pierre.

Par chance un soldat qui passait a côté d’eux à ce moment la s’exclama en montrant Pierre du doigt :

- Mais c’est vrai. Je le reconnais, il est d’ici. Il s’est engagé à peu prés au même moment que moi, on s’est déjà croisés à plusieurs reprises.

- En es tu bien sur ? Siffla l’officier.

- Aucun doute !

- Bon c’est bon, vous pouvez passer, maugréa l’homme en descendant du chariot l’air déçu.

Lucie ne se le fit pas dire deux fois, elle monta sur le chariot et se saisit des rênes. Elle attendit que ses camarades grimpe à leur tour, puis d’un coup sec elle cingla les chevaux et le chariot se mit en branle. Ils passèrent les portes et se retrouvèrent dans l’enceinte des murs. Une fois loin des gardes, Jean se tourna vers Pierre en s’écriant :

- Merci, on te doit une fière chandelle !

- Je n’ai pas fait grand chose, répondit Pierre qui grimaçait en se tenant la poitrine. On a surtout eu de la chance de croiser quelqu’un qui me connais.

- On va ou maintenant ? Demanda Lucie qui n’avait aucune idée de quelle direction elle devait prendre.

- Continues tout droit et prends la troisième rue sur ta droite, conseilla Pierre. Je connais un endroit ou on sera tranquille.

Lucie jeta un regard interrogateur à Rafael qui se contenta de hocher la tête. Elle suivit les instruction de Pierre durant dix bonnes minutes en serpentant dans les rues désertes, se rapprochant toujours plus du cœur de la ville. Les maisons de pierres bien alignées restaient closes et silencieuses mais Lucie voyait parfois la lumière d’une bougie filtrait à travers les volets de bois. Le soleil couchant plongeait les rues dans une semi-obscurité et ils croisèrent plusieurs groupes de soldats faisant des rondes, torches à la main à travers la ville.

- Ça va être difficile de pas se faire remarquer, s’inquiéta Jean en regardant le quatrième groupe de garde qui passait à proximité.

- Il va falloir être malin, commenta Rafael. On commencera à chercher des informations dés demain.

Toujours sous la conduite de Pierre, Lucie mena le chariot dans une ruelle mal éclairée devant un grand bâtiment avec une enseigne de bois en piteux état. Sur l’enseigne était peint un poisson dont la peinture blanche s’effaçait par endroit.

- Je reste ici surveiller les affaires, dit Reuel en s’adossant à l’une des roues.

En partant du village de Buis, il avait déposé son épée dans le chariot pour ne pas attirer l’attention et le voir ainsi désarmé faisait un drôle d’effet à Lucie. Reuel n’en restait pas moins impressionnant, la cicatrice qui lui barrait la joue ajoutait encore plus d’austérité à son visage déjà si fermé, mais elle trouvait tout de même qu’il ressemblait à une autre personne sans son arme à son côté.

Rafael poussa la porte de l’auberge et Lucie le suivit accompagnée de Roland Jean et Guigues. Ils se retrouvèrent dans une vaste pièce sombre ou régnait une odeur de ragoût rance et de tabac froid. L’endroit était pratiquement vide mise à part quelques tables ici et la, occupées par des clients discutant à voix basse. Un homme ventru, aux joues rouges, rebondies, se tenait derrière le comptoir et leur fit signe d’avancer. Une énorme barbe brune recouvrait la moitié de son visage et il leur lança un regard méfiant sous ses épais cheveux en bataille.

- Bonsoir monsieur, nous aimerions passer la nuit ici, déclara poliment Rafael. Est-ce possible ?

- Ptet bien, répondit l’homme qui sortit une pipe de sous son tablier et commença à la bourrer de tabac. Vous êtes combien ?

- Nous somme sept et nous avons aussi un chariot et deux chevaux.

- Je peux vous proposer plusieurs chambres c’est pas la place qui manque en ce moment.

- Le problème est que nous aimerions rester tous ensemble, dit Rafael avec un sourire.

- Tous ensemble?J’ai pas de chambre pour sept, maugréa l’aubergiste en allumant sa pipe et en tirant une grosse bouffée de tabac nauséabond. Vous avez pas l’air du coin. Les voyageurs sont rares en ce moment, vous êtes ici pour faire commerce ?

- Pas tout à fait, répondit Lucie agacée. Serait-il possible de loger dans l’écurie ? Comme ça nous serions tous ensemble et nous pourrions veiller sur les chevaux.

- Dans l’écurie ? S’exclama l’aubergiste. En voila une drôle d’idée, vous voulez peut être que je vous serve du foin pour le dîner aussi.

L’homme partit d’un grand rire gutturale et abattit sa main grosse comme un battoir sur le comptoir en se tenant les côtes. Dans le groupe personne ne réagit et Lucie fut consternée de voir l’homme avoir du mal à reprendre son sérieux. Néanmoins, il se reprit et parût d’encore plus mauvaise humeur qu’auparavant :

- Fort bien vous voulez dormir dans l’écurie ? Le client est roi et elle est vide de toute façon. Par contre je vous préviens, ça va vous coûter cher. Deux pièces d’argent par personne et par nuit.

- Quoi? S’écria Guigues en rougissant de colère. C’est du vol.

- C’est à prendre ou à laisser, rétorqua l’aubergiste, un sourire mauvais aux lèvres.

- Une pièce d’argent car nous allons peut être loger ici un moment, intervint Rafael avant même que Guigues n’ai le temps de rouvrir la bouche.

L’aubergiste tira longuement sur sa pipe et cracha nonchalamment un énorme nuage de fumée en fixant Rafael.

- Marché conclu, finit il par dire. Par contre je vous préviens, je veux pas d’histoire. Au moindre écart vous déguerpissez d’ici et en vitesse.

Rafael acquiesça de la tête. L’homme traversa la pièce et ouvrit la porte en leur faisant signe de le suivre. Quand il fut dehors, il leur indiqua ou se situait l’écurie et prit congé après avoir reçu son paiement pour la nuit.

- Ce maudit voleur, cracha Guigues en le regardant s’éloigner.

- C’est vrai que c’est pas donné, commenta Roland en montant sur le chariot.

- L’avantage c’est qu’ici au moins aucun garde ne viendra fouiner, lança Jean en souriant.

- Exactement, approuva Rafael en tapotant son épaule. J’ai tout de suite pensé la même chose et je me suis dit que le prix à payer pour passer inaperçu n’était pas si élevé.

Ils longèrent le mur de l’auberge comme indiqué et pénétrèrent dans l’arrière cour ou se trouvait l’écurie. Ils laissèrent le chariot dans la cour et déchargèrent les affaires dans la vaste écurie vide de chevaux. Lucie et Jean aidèrent Pierre à descendre du chariot et à s’installer confortablement sur la paille qui recouvrait le sol du bâtiment.

Lucie demanda à Roland de l’aider à s’occuper des chevaux. Ils les emmenèrent dans un coin de l’écurie, à l’écart de leur campement de fortune, puis Lucie les attacha et leur donna du foin à grand renfort de caresses et de cajoleries. Une fois les bêtes bien installées, il retournèrent auprès de leur compagnons. Reuel et Rafael étaient occupés à couper une grosse miche de pain et du fromage qu’ils tendaient aux autres à tour de rôle. Une fois que tout le monde fut servi, Rafael qui avait lui aussi entamé son morceau de pain interpella Pierre :

- Pierre, tu as l’air de t’être bien remis de ta blessure. A partir de demain matin, tu peux partir quand tu veux.

- Vous allez me laisser partir ? Demanda Pierre incrédule. Juste comme ça ?

- Tout à fait, répondit Rafael qui parut amusé par sa réaction. Juste comme ça.

Pierre sembla complètement hébété par la nouvelle et se concentra sur son pain qu’il se mit à mâcher lentement.

- Demain matin, nous partirons à la recherche d’informations sur l’évêque Orlando, repris Rafael en retrouvant son sérieux. Je pense que le mieux est que nous nous séparions en plusieurs groupes. Il va falloir visiter les auberges, les églises, les hospices, tout les lieux ou les gens ont l’habitude de se rassembler sans éveiller les soupçons. J’insiste bien sur ce point, nos questions ne doivent pas remonter jusqu’aux oreilles de l’évêque ou du moins le plus tard possible.

- Pourquoi laisser partir celui-la alors ? Interrogea Roland en désignant Pierre d’un geste désinvolte. Il va sûrement se précipiter d’aller tout raconter à ses petits copains de la croisade noire.

- Je ne pense pas, répondit Rafael avec un sourire patient.

- Ha ouais et pourquoi ça ? Coupa Guigues avec mauvaise humeur.

- Parce qu’il sait de quoi je suis capable, expliqua calmement Reuel. Il sait qu’il a eu de la chance de survivre et que ça pourrait ne pas être le cas la prochaine fois.

Pierre fixait Reuel avec un regard assassin, le visage déformé par la haine. Après un moment, il détourna les yeux et s’adressa au groupe :

- Je suis un homme d’honneur et je jure devant Dieu que je ne vous dénoncerais pas. Mais je ne dirais rien uniquement parce que je vous dois la vie, je n’ai que faire des menaces d’un monstre sanguinaire tel que lui. J’espère qu’un jour il paiera pour toutes les vies qu’il a prises.

Reuel resta de marbre faces aux insultes de Pierre. En revanche Guigues paraissait se délecter de la scène et affichait un sourire jubilatoire ce qui dégoûta Lucie au plus haut point. Oui, Reuel avait tué les soldats de la croisade noire, mais n’avaient ils pas eux même perpétrer un ignoble massacre dans le village de Buis ?

- Il n’ y a rien de drôle, gronda Lucie en s’adressant à Guigues.

- Laisse le, il n’est pas très malin, commenta Reuel en haussant les épaules.

- Bon ça na va pas recommencer, s’exclama Jean en se levant d’un bond. Pouvez vous tout simplement faire abstraction l’un de l’autre ?

- Comment veux tu que je fasses ? S’indigna Guigues d’un ton faussement innocent. La seule chose plus grosse que son épée, c’est la grosse tête qu’il se trimballe.

- Au moins elle me sert à quelque chose, lança sèchement Reuel. A peine arriver dans la première auberge que l’on croise que tu traite déjà les gens de voleurs, ce qui tu en conviendra n’est pas le meilleur moyen de passer inaperçu.

- Reuel, ça suffit ! Tonna Rafael en jetant à son frère un regard noir. Tu vas trop loin.

A ces mots Reuel détacha son regard du visage violacé de Guigues. Il se leva sans même prêter attention à son frère et sortit de l’écurie en laissant son épée sur le sol. Lucie le vit s’éloigner dans l’obscurité de la cour et bientôt il disparut complètement.

Pour Lucie s’en était trop, elle ne pouvait plus supporter le comportement de Guigues. Ses moqueries et sa façon de parler aux autre étaient insupportables et pour les avoir déjà subies, Lucie ne pouvait y rester indifférente. Mue par une impulsion qu’elle ne pouvait contrôler, elle se leva, marcha droit vers Guigues et le gifla si fort qu’elle en ressentit tout de suite une vive douleur dans la main.

Le temps sembla s’arrêter autour d’elle. Tout les autres la regardaient avec des yeux ronds, comme pétrifiés. Guigues paraissait tétanisé. Une grosse marque rouge apparaissait déjà sur sa joue droite, mais la mâchoire tombante, ses yeux restaient fixés sur Lucie. Il n’ y avait plus aucune trace de colère sur son visage, la seule expression que Lucie arrivait à y lire était la surprise. Elle n’osait pas bouger, choquée par son propre geste. Haletante, elle arriva tout de même a articuler :

- Je ne peux plus supporter de te voir parler aux autres comme ça. Tu comprends Guigues ? Je n’en peux plus de tes moqueries permanentes et de ta méchanceté. A partir de maintenant c’est fini !

Lucie tourna les talons ne laissant aucune chance de réponse à Guigues qui ne bougea pas, stupéfait. Elle se dirigea vers le fond de l’écurie ou se trouvait les chevaux et s’allongea sur la paille. Elle observa les deux bêtes qui broutaient paisiblement en repensant à ce qui venait de se produire. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû frapper Guigues même si il le méritait et une part d’elle éprouvait des remords. Elle avait agit sans réfléchir. Elle même avait longtemps était victime du comportement odieux de Guigues et le voir répéter la même chose avec quelqu’un d’autre mettait Lucie hors d’elle. Malgré tout, elle se sentait libérée d’un poids, comme si toute sa colère s’était évanouie.

Elle bailla, se retourna sur la paille puis ferma les yeux. Elle pensa à tout ce qui les attendait encore dans leur quête. Elle pensa à Roland, à ses parents et au fait que peut être, elle ne reverrait plus jamais le village d’Oulmes. Mais elle avait beau essayé de la chasser de son esprit, l’image qui revenait sans cesse dans sa tête était celle de Jean et de ses yeux bleues et doux.

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Cléooo
Posté le 05/04/2024
Bonjour Alex :)

J'ai beaucoup aimé ce chapitre, tant sur la forme que sur le fond ! Je l'ai trouvé mieux écrit que ceux que j'avais lus jusqu'à maintenant. Le rythme est bon aussi, le développement de l'histoire se tient bien. Je te fais quelques petites remontées de choses qui m'ont titillées ou que j'ai trouvé particulièrement bien :

- "Même si nous revenons de ce voyage je n’aurais nul part ou aller." -> un brin défaitiste, le garçon, non ? "Même si nous revenons" -> considèrent-ils déjà, si tôt dans l'histoire, qu'il y a peu de chances qu'ils en reviennent ? Ou bien nous spoiles-tu un peu les dangers qui attendent notre groupe ?

- "les deux bêtes étaient attachées" -> étaient-ils attachés ? J'avais l'impression qu'ils étaient plutôt dans un enclos, broutant tranquillement.

- J'ai une question qui me vient (tu vas croire que je cherche la petite bête ; et tu auras raison) -> il y avait deux charrettes qui contenaient l'ensemble des corps des villageois. J'imaginais donc des charrettes plutôt grandes ! Dans ce chapitre, tu indiques que Pierre est installé au fond d'une des charrettes parce qu'il ne peut pas marcher. Je vois qu'ils ont un peu de bagages, mais certains vont marcher pour autant ? La charrette ayant contenu un demi-village n'est pas assez grande pour les accueillir tous ? Aussi, elle devient un "charriot" à la fin de ton chapitre.

- "Une fois prêts, ils quittèrent le village de Buis vers le nord et empruntèrent une grande route pavée" -> donc pas de retour par la case Oulmes, personne de prévenu. Les blessés, abandonnés dans l'église de Jean. Je ne reviens pas encore sur les âges des personnages, mais même pas un petit message à papa et maman ?...

- "Sans parler de la rumeur qui disait que l’évêque avait complètement changé depuis son retour, qu’il s’était changé en tyran cruel et impitoyable. Tout cela ne pouvait pas être une simple coïncidence." -> réflexion personnelle ici : à mes yeux, ça fait plus de lui une potentielle victime d'un pouvoir plus haut. Dans le sens où lui aussi aurait reçu une malédiction, et qu'on se serve de lui pour tuer en masse. Par rapport au fait que sa personnalité ait changé.

- "Elle était arrivée à Fort-Des-Tombes avec excitation à l’idée de découvrir le mode de vie des citadins, mais elle avait vite déchanté quand elle avait découvert le vacarme incessant des rues bondées, les odeurs âcres d’une ville en perpétuelle ébullition et le comportement odieux des habitants les uns envers les autres." -> très bon passage, qui présente à la fois la ville et le ressenti de Lucie ! Tu fais en général de très beaux parallèles d'observation dans tes descriptions de paysage.

- Autre souci par rapport à la charrette (décidément, elle en veut celle-là) : le fait qu'elle soit pleine d'armes n'alerte pas du tout les soldats ? D'autant que ce sont des armes de la Croisade Noire ? Le coffre plein d'or n'attire pas leur œil ? Aussi, ils ne s'interrogent pas sur le fait qu'une milice entière aient été anéantie ? Le passage est peut-être à étoffer un peu :)

- "- Pourquoi laisser partir celui-la alors ? Interrogea Roland en désignant Pierre" -> chacun va partir de son côté et ils vont le laisser filer, alors qu'il sait qu'ils ont un coffre plein d'or, et vraisemblablement laissé dans une écurie sans surveillance ?

- "marcha droit vers Guigues et le gifla si fort qu’elle en ressentit tout de suite une vive douleur dans la main." -> Ah oui ! Elle est donc bien plus nerveuse que je ne l'imaginais de prime abord.


Corrections diverses :
"tout les villageois" -> tous ; "et voila" -> voilà ; "qu'a l'ordinaire" -> qu'à ; "mais si tu le souhaite" -> souhaites ; "Nous avons grandis" -> grandi ; "mâtiné" -> matinée ; "Roland et Reuel ouvrait" -> ouvraient ; "à coup sur" -> sûr ; "déclara d’une voix forte à l’attention de Reuel" -> déclara qui ? ; "tu en a fait les frais" -> as ; "une personne « normal »" -> normale ; "Lucie compris" -> comprit ; "Pas d’exceptions" -> d'exception ; "quelqu’un qui me connais" -> connaît ; "Continues" -> continue ; "peinture blanche s’effaçait" -> suggestion : s'écaillait ; "mise à part" -> alors j'ai un doute. Soit "mis à part", soit "mises" si on se rapporte aux tables ; "pas d’histoire" -> histoires ; " je ne vous dénoncerais pas. Mais je ne dirais rien" -> dénoncerai, dirai ; " tu traite déjà " -> traites ; "conviendra" -> conviendras ; "s’en était trop" -> c'en ; "Elle avait agit" -> agi ; "bailla" -> bâilla

À bientôt !
Alex3393
Posté le 06/04/2024
Bonjour Cléo,

Merci pour ton commentaire qui me fait très plaisir ! Cette histoire est la toute première que j'écris et je trouvais moi aussi que l'écriture s'améliorait au fur et à mesure des chapitres et le fait que tu le trouves aussi me fait chaud au cœur. =)

J'aime bien ta réflexion sur l'évêque et je dois dire que tu n'as ni tout à fait tort, ni tout à fait raison. J'ai pris plaisir à créer ce personnage et j'espère qu'il sera à la hauteur.

Il est vrai qu'il y a plusieurs incohérences durant la scène ou l'officier contrôle leur charrette. Je vais devoir reprendre ce passage et rajouter quelques éléments.

Pour ce qui est de Pierre et le laisser filer. Je crois que Rafael a sa petite idée sur la question et que cela ne sera pas un problème mais je te laisse découvrir ca plus tard. =)

Encore une fois tu as raison sur le fait qu'il vivent leur aventure sans se soucier de prévenir leurs parents ou le village d'Oulmes mais j'ai après m'être pas mal creusé la tête j'ai peut être trouvé une solution que je mettrais en place lors de la réécriture. Je te remercie d'avoir insisté sur ce point plusieurs fois je crois que j'ai enfin saisi l'importance qu'il a et le crédibilité qu'il ajouterait au récit.

Je suis vraiment heureux que ce chapitre t'ai plu je crois que c'est aussi l'un de ceux que je préfères, peut être que cela a aidé pour son écriture. En tout cas encore merci de m'avoir fait un retour si complet !

A bientôt.
Cléooo
Posté le 06/04/2024
Bon, j'ai hâte d'en savoir plus sur l'évêque ! Je lirai sûrement la suite demain.

Pour la charrette, oui, je pense qu'il faudrait davantage détourner le regard des soldats, ou mieux expliquer comment ils ont caché leur butin ! Mais je suis sûre que tu trouveras une bonne idée.

C'est top si tu peux incorporer le côté parent dans ton récit. C'est juste pour le côté réalisme que ça pêche, et ça ne dénaturera pas ton histoire pour autant ! (au moins un pigeon voyageur, aller...)

À bientôt !
Celhia
Posté le 12/02/2024
Ce chapitre ouvre le champ des mystères et me tient en haleine pour savoir ce qu’est cette malédiction. Par contre un détail me chiffonne le petit groupe veille sur Pierre mais à aucun moment tu as mentionné qui lui change son bandage. Car pour guérir d’une blessure faut changer régulièrement les bandages sinon il y’a un risque d'infection pouvant conduire à la mort du patient. Tu peux aussi dire que Lucie réalise un cataplasme pour l’aider à guérir de ses blessures. Comme c’est une campagnarde elle connaît le pouvoir des plantes qui ont des vertues médicinales.
Celhia
Posté le 12/02/2024
Ce commentaire était pour le chapitre 4
Celhia
Posté le 12/02/2024
Car ça relève du miracle que Pierre est survécu sans soins. Peut être plus précisé ces soins des petits passages qui le détaille. En disant que sa plaie était nettoyer et desinfecté régulièrement et que ses bandages aussi . Ce côté médicales m’as manqué et d’autant plus que ça rajouter du réalisme au recit.
A part ce détail qui peut facilement être corrigé je suis impatiente de lire la suite .😀
Alex3393
Posté le 14/02/2024
Bonjour Celhia, merci beaucoup pour ton commentaire qui me fait très plaisir. Effectivement c'est un point que je n'ai surement pas assez développé. Je risque de bientôt m'attaquer à la réécriture de mon histoire et je ne manquerais pas de modifier tout ca. Encore merci et j'espère que la suite te plaira ;)
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