Chapitre 5: Le rescapé

Jean se redressa en soutenant son dos endolori. Cela faisait à peine une heure qu’ils creusaient mais le fait d’être constamment plié en deux mettait sa colonne à rude épreuve. Il était le plus grand du groupe, ce qui lui donnait clairement un handicap dans la tache ingrate qu’ils devaient accomplir. Reuel creusait dans le même trou que lui, infatigable, ablatant sa pelle a un vitesse ahurissante. Quelques mètres plus loin, Lucie et Roland creusaient une autre fosse, les bras couverts d’un mélange de terre et de sueur.

En arrivant au cimetière, ils avaient trouvé Roland se tuant à l’ouvrage comme un possédé, le visage rouge et fatigué sans même prendre le temps de souffler. Il leur avait expliqué de manière confuse qu’il avait déjà enterré toute sa famille et qu’il voulait maintenant s’occuper des villageois. Il avait demandé à Jean et aux autres de creuser des fosses ou les familles pourraient reposer ensemble.

Depuis ce moment la, Lucie Reuel et Jean s’étaient mis au travail eux aussi pour aider Roland dans cette lourde tâche.

Jean s’inquiétait beaucoup pour Roland et pendant les quelques instants ou il se remettait droit pour soulager son dos meurtri, il ne pouvait s’empêcher de lui jeter des regards en coin. Roland était d’une pâleur extrême, ses cheveux roux étaient tout emmêlés et si sales qu’on avait du mal à les différencier de la boue qu’il avait sur le visage. Ses joues étaient plus creuses qu’a l’ordinaire et de grandes cernes noires étaient visibles sous ses yeux verts rougis par le manque de sommeil. Jean se demanda depuis combien de temps il n’avait pas mangé ou dormi. Il semblait sur le point de s’évanouir à tout moment mais il continuait à déblayer la terre sans relâche.

Seul le bruit des pelles charriant la terre humide perturbait le silence de mort qui régnait dans le cimetière et ses alentours. Jean s’essuya le front de la manche de sa soutane avant de balancer de côté une pellée de terre, suivi d’une autre et encore une autre. Il essayait tant bien que mal de suivre le rythme de Reuel, mais très vite il prit conscience que c’était tout simplement impossible. Jean se redressa une énième fois en se massant le dos, le souffle court. Il respira un moment puis au moment ou il allait reprendre sa tâche, il entendit des bruit de pas qui se rapprochaient.

- Quelqu’un vient ! Annonca-il d’une voix forte.

Lucie, Roland et Reuel cessèrent de creuser et s’immobilisèrent, visiblement en train d’écouter le bruit toujours plus proche. Guigues fit son apparition, enjamba vivement le muret de pierre qui bordait le cimetière et courut dans leur direction.

- Rafael a trouvé un soldat qui est encore vivant, haleta-il en reprenant son souflle quand il arriva à leur niveau.

- Je croyais que Reuel les avait tous tués jusqu’au dernier, grommela Roland en reprenant son travail acharné.

- Pas tous, répondit Reuel. Certains se sont échappés à cheval et il est possible que d’autres aient survécus au combat.

- En tout cas celui la est salement amoché, reprit Guigues en lançant un regard accusateur à Reuel. Il est très faible mais Rafael pense qu’on peut le sauver.

- Le sauver, demanda Roland en arrêtant son geste le visage rougissant. Après tout ce qu’ils ont fait ?

Jean éprouva de la compassion pour Roland. Il comprenait très bien ce que son ami pouvait ressentir. Il était sûrement en état de choc et la haine qu’il devait éprouver pour les soldats de la croisade noire était légitime. Après tout ils avaient massacré sa famille et tout les gens de son village.

D’un autre côté Jean était prêt à aider le soldat. Il ne pouvait se résoudre à laisser quelqu’un mourir sans rien faire. D’ailleurs, les enseignements qu’il avait reçus ne lui avait il pas appris que le pardon était une chose primordial ?

- Je vais venir avec toi, dit-il en s’adressant à Guigues tout en évitant soigneusement le regard de Roland.

- Je pense qu’il faudrait qu’on soit plus nombreux pour le déplacer, lacha Guigues après un silence gênant qui montrait clairement que personne d’autre n’était volontaire.

- Ne compte pas sur moi ! Tonna Roland qui avait recommencé à creuser avec une rage nouvelle. Il n’a qua crever.

- Je vais rester avec Roland pour l’aider, dit Reuel d’une voix neutre en se saisissant lui aussi d’une pelle.

Jean se tourna vers Lucie. Il ne restait plus qu’elle et il espérait de tout son cœur qu’elle accepte de venir avec eux. Elle sembla réfléchir un moment en regardant successivement Roland, Guigues et Jean. Enfin elle soupira et posa sa pelle au sol, l’air résignée :

- Je vous accompagne. Mais je reviendrais ici dés que je le pourrais.

Lucie lança un dernier regard à Roland avant de sortir de la fosse dans laquelle elle se trouvait. Jean voulut dire quelque chose pour montrer sa compassion à Roland mais les mots restèrent coincer dans sa gorge. Il se contenta de sortir lui aussi de la fosse qu’il creusait avec Reuel en adressant un hochement de tête à celui-ci.

Lucie, Guigues et Jean franchirent le muret de pierre et arrivèrent à côté des charrettes à l’orée du bois. Ils pénétrèrent sous la voûte des arbres en se laissant guider par Guigues qui marchait en tête. Très vite, ils trouvèrent une petite clairière ou Jean aperçut Rafael au côtés d’un soldat adossé contre un tronc d’arbre.

- Nous sommes la, lança Guigues à Rafael qui était accroupi prés de l’homme.

- Très bien, dit Rafael en jetant un regard vers eux. Il va falloir le transporter jusqu’au village. Quelqu’un a une idée ? Il faut faire très attention à ne pas aggraver sa blessure.

Jean réfléchit à la question, mais il ne voyait pas bien comment ils pouvaient amener le soldat au village sans prendre le risque d’empirer son état.

- Je sais ! S’exclama Guigues visiblement fier de lui. Dans une des tentes du campement, il y a un lit en bois. On pourrait aller le chercher puis coucher le soldat dessus. De cette manière, on pourrait porter le lit tout les quatre pour faire un espèce de brancard.

- C’est parfait, déclara Rafael dont le visage s’illumina.

- Je vais aller avec Guigues chercher le lit, intervint Lucie l’air plus fatiguée que jamais.

Jean acquiesça d’un signe de tête avant de s’asseoir prés de Rafael et du soldat inconscient. Guigues et Lucie partirent en direction du campement, presque aussitôt avalés par l’obscurité du sous bois.

Jean put observer le soldat de plus prés. Il devait avoir une trentaine d’années, mais il avait déjà le visage dur, marqué par les batailles. Il avait de longues tresses blondes qui se perdaient dans son dos et sa peau bruni par le soleil était couverte de sang. Rafael avait déchiré un morceau de sa tunique et lui avait posé sur le front après l’avoir imbibé d’eau. Malgré cela, il tremblait de fièvre et l’énorme plaie qui dépassait de sous sa chemise n’était vraiment pas belle à voir.

- Comment peut-il être encore en vie ? Demanda Jean sidéré.

- Je ne sais pas mais il est très résistant, répondit Rafael en souriant. J’espère vraiment qu’il va s’en sortir.

- Tu sais aussi bien que moi ce qu’ils ont fait, dit Jean en faisant un signe de tête en direction du soldat. Pourquoi tiens tu tant à le sauver ?

- Et toi, pourquoi veux tu absolument enterrer le corps des soldats au même titre que ceux des villageois ? Questionna Rafael en lui lançant un regard plein de malice.

Jean se sentit honteux et baissa vivement les yeux. Se pourrait il que Rafael ai comprit pourquoi il attachait une grande importance à s’occuper des morts de la croisade noire ? Il est vrai que sa foi lui dictait d’agir ainsi,de leur offrir une sépulture, mais ce n’était pas la seule raison qui l’y poussait et Jean avait honte de l’admettre. La vérité était qu’il se sentait coupable d’avoir tué l’un des soldats. Il savait très bien qu’il n’avait pas eu le choix, qu’il avait fait ça pour sauver Lucie et Roland d’une mort certaine. Lui même serait probablement mort si il n’avait pas ramassé cette épée et frappé le soldat dans le dos. Mais il avait beau se donner toutes les raisons du monde, une sensation de mal être l’envahissait à chaque fois qu’il repensait à son acte.

Il revoyait sans cesse sa main tenant l’arme ruisselante de sang et le corps de l’homme gisant sans vie à ses pieds. Il entendait encore le bruit de la lame s’abattant sur son dos et la sensation du choc résonner encore dans son bras.

Il fût pris de nausée et se prit la tête dans les mains. Il avait tué un homme, un être humain comme lui. Il n’avait aucune idée du châtiment que le Seigneur lui réservait pour son geste, mais il l’accepterait avec soulagement. La seule chose qu’il pouvait faire pour se racheter était de s’occuper de la dépouille du soldat et de celles de ses camarades. Seule cette idée parvenait à chasser temporairement la sensation de culpabilité qui l’assaillait et il s’y accrochait désespérément.

- Lucie m’a tout raconté, avoua Rafael, ce qui le tira de sa torpeur. Tu n’as pas à te sentir coupable pour ce qui est arrivé. Tu n’avais pas le choix, si tu ne l’avais pas fait vous seriez tous mort à l’heure qu’il est.

Jean sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Il savait que Rafael avait raison, il s’était répété la même chose toute la journée. Mais à quoi bon? Ce qu’il avait fait été impardonnable. Il aurait peut être pu trouver une autre solution mais tout s’était passé si vite.

- J’ai… j’ai tué un homme, balbutia-t-il la tête baissée. J’ai commis l’irréparable et je ne me le pardonnerais jamais. La seule chose qui me console un peu c’est que quand viendra mon tour de mourir, je serais jugé par le Seigneur pour ce que j’ai fait. Malgré que je sois son serviteur, dans sa grande sagesse, il saura quel châtiment m’infliger.

Il y eu un silence pendant lequel on entendait plus que la respiration du soldat.

- Ta foi est impressionnante, je ne peux qu’être admiratif, dit Rafael d’une voix calme. Cependant ne sois pas trop dur avec toi même. Tu as agis dans le seul but de sauver tes amis et j’imagine que cela seras pris en compte au moment ou tu seras jugé.

Jean releva la tête et contempla le visage de Rafael qui lui souriait. Ses yeux noisettes étincelaient d’intelligence, de gentillesse, ses traits dégageaient une bienveillance et une bonne humeur contagieuse. Rafael était toujours gentil avec les autres, toujours réconfortant, rassurant. Il ne levait jamais la voix et avait toujours le sourire aux lèvres, toujours prêt à aider si il le pouvait. Mais par dessus tout ce qui impressionnait le plus Jean et qui faisait qu’il admirait tant Rafael, était son altruisme. Rafael était curieux et s’intéressait aux autres d’une manière sincère et désintéressée. Jean avait l’impression que pour Rafael, chaque personne comptait de manière égale et que les sentiments de chacun étaient importants pour lui. Rafael était le genre de personne que lui même avait toujours rêvé d’être.

- J’ai bien compris que tu veux enterrer les soldats pour essayer de soulager ta conscience, reprit Rafael d’une voix douce. Je pense que tu as raison de vouloir le faire, cela ne peut être que bénéfique autant pour ton âme que pour la leur.

Jean acquiesça d’un signe de tête, le fait que Rafael en soit venu à la même conclusion que lui ce qui le rassura. Mais avant qu’il ait le temps de répondre, Jean entendit la voix de Guigues sous les arbres tout prés accompagné d’un grand fracas :

- Aie, Lucie tires moins fort bon sang !

Jean et Rafael se levèrent d’un bond et n’eurent qu’a faire quelques pas pour rejoindre leur camarades sous les arbres proches. Lucie et Guigues portaient un grand lit en bois et ils avaient le plus grand mal à le faire passer entre les troncs plus resserrés à cet endroit. Lucie maintenait son côté du lit bien haut alors que de l’autre Guigues le tenait dans un équilibre précaire, le pied pris dans une racine dont il essayait de se dégager en donnant des coups de pied rageurs. Le lit semblait sur le point de se renverser quand Rafael et Jean se portèrent à leur rescousse.

- Merci, grommela Guigues qui pu enfin lâcher prise et décoincer sa jambe.

Jean fut presque certain d’entre Lucie soupirer pour elle même :

- Mais quel idiot celui la.

Il fit comme si il n’avait rien entendu mais ne pu s’empêcher de sourire en regardant son ami pester et se débattre. Guigues parvint finalement à se défaire de son entrave et se saisit de l’arrière du lit que tenait déjà Rafael.

Après quelques instants, tout les quatre arrivèrent dans la minuscule clairière et posèrent le lit devant le soldat évanoui.

- Bon on va y aller doucement, dit Rafael en s’approchant de l’homme. Lucie et Jean prenez les bras, Guigues et moi on prends les jambes !

Tout le monde se rapprocha du soldat et Jean attendit le signal de Rafael qui ne tarda pas à venir :

- A trois. Un, deux, trois !

Ils soulevèrent l’homme avec précaution et bien qu’il ne se réveilla pas, Jean l’entendit gémir faiblement. A sa grande surprise l’homme ne pesait pas bien lourd et ils le déposèrent le plus délicatement possible sur le lit de bois, en prenant leur temps pour ne pas aggraver sa blessure.

Une fois l’homme correctement installé, chacun se saisit d’un des pieds. Dans le but de répartir également les forces, Jean se plaça à l’arrière alors que Rafael passa devant avec Lucie. Une fois prêts, il soulevèrent le lit tous en même temps.

Bien qu’ils n’aient qu’une centaine de mètres à parcourir à travers les bois pour parvenir au campement, cela leur prit un temps fou. Ils devaient coordonner leurs mouvements à la perfection pour franchir racines, branches et trous dans le sol. La tâche était particulièrement pénible pour Jean car étant le plus grand il devait marcher en courbant un peu l’échine pour rester au niveau des autres. Il y eu de nombreux jurons, quelques chocs contre des arbres et il durent s’arrêter à plusieurs reprise pour rependre leur souffle.

Jean fût soulagé d’apercevoir les tentes blanches du campement à travers les derniers arbres qui leur restaient à franchir. Une fois sortis de la forêt, la tache se révéla beaucoup plus simple et ils traversèrent le campement d’un bon pas puis pénétrèrent dans le village jusqu’à la maison qui leur servait d’abri de fortune.

Une fois entrés, ils déposèrent précautionneusement le lit prés de la cheminée ou les braises rougeoyaient faiblement. Sans perdre de temps Rafael se mit à chercher frénétiquement dans les placards de la pièce voisine en leur lançant :

- Il va falloir qu’on s’occupe de sa plaie au plus vite. Nous avons besoin d’eau, de tissus, d’un couteau et on doit aussi rallumer le feu.

Lucie partit chercher de l’eau, Guigues expliqua qu’il avait vu un couteau oublié dans une des masures du village et la suivit au dehors. Jean ajouta du bois sur les braises mourantes puis se tourna vers Rafael au chevet du blessé. Celui-ci essayait tant bien que mal de déchirer des vêtements pour en faire des bandes de tissus égales.

- On les trempera dans l’eau avant de les poser sur la blessure une fois que je l’aurais refermée, expliqua Rafael d’une voix nerveuse.

- Comment comptes tu t’y prendre pour refermer la plaie ? Interrogea Jean qui avait peur de connaître la réponse à cette question.

Rafael se contenta de continuer ce qu’il était en train de faire, le visage anxieux, ce qui ne fit que renforcer ses craintes. Jean ne l’avait jamais vu dans un tel état. Rafael tremblait et ne cessait de jeter des regards fébriles vers la porte par laquelle Lucie et Guigues étaient sortis.

Lucie et Guigues revinrent quelques minutes plus tard en portant tout deux des seaux remplis d’eau. Rafael se leva d’un bon et leur fit déposer les seaux prés du lit.

- Vous avez le couteau ? Demanda-t-il dans un souffle.

Pour toute réponse, Guigues tira un long couteau de chasse de son pantalon et le tendit à Rafael. Celui-ci n’y toucha pas, se contenta d’hocher la tête et retourna s’agenouiller auprès du blessé avant d’ajouter :

- Guigues, met la lame dans le feu s’il te plaît !

Guigues et Lucie se figèrent horrifiés. Guigues sembla hésiter quelques instants puis se dirigea lentement vers le feu et posa la lame du couteau sur les braises avec une drôle d’expression sur le visage.

Pendant plusieurs minutes personne ne dit mot, tout le monde semblait repousser au maximum le moment qui allait suivre. Néanmoins, Rafael finit par se lever et enroula plusieurs bande de tissus autour de sa main.

- Je vais refermer la plaie, déclara -t-il en fixant le manche du couteau. Tenez le bien, il ne faut surtout pas qu’il bouge.

Jean déglutit, il n’avait aucune envie de s’approcher du soldat, même si il savait que c’était le seul moyen de le sauver. Il jeta un coup d’œil vers ses amis, mais visiblement eux aussi avaient du mal à se résigner. Ce fût Lucie qui bougea la première,malgré l’appréhension qui se lisait sur son visage. Elle s’agenouilla prés de l’homme et se saisit d’un de ses bras. Comme toujours, Jean fut impressionné par son courage, sa détermination. A son tour, il alla se positionner prés de l’homme et lui empoigna l’autre bras. Guigues les rejoint d’un pas hésitant, attrapa les jambes du soldat et tout trois se tournèrent vers Rafael.

- Tout le monde est prêt ? Vérifia-t-il les traits marqués par la concentration.

Jean hocha machinalement la tête, imité par les deux autres.

- Alors, j’y vais, lâcha Rafael d’un ton déterminé.

Jean voyait clairement la blessure sur le torse de l’homme maintenant que sa tunique était ouverte. Une longue plaie rougeâtre lui barrait la poitrine, œuvre de l’épée de Reuel. Rafael avait pris soin de nettoyer le sans séché autour de l’énorme entaille pendant que le couteau chauffait et maintenant plusieurs minces filets de sang recommençaient à s’en échapper.

Rafael se baissa sur le corps de l’homme, le couteau flamboyant dans la main et inspira une grande bouffée d’air. Puis d’un coup, il appuya la lame incandescente sur la partie la plus basse de la blessure. Instantanément, l’homme gémit et eu un violent spasme. Jean redoubla aussitôt son étreinte autour de son bras mais l’homme ne se réveillé pas et Rafael laissa la lame au contact de la blessure pendant plusieurs secondes. Jean pouvait entendre le crépitement de la peau qui brulait et l’odeur de chair grillée qui s’en dégageait lui donna la nausée. Il détourna les yeux un instant et prit une grande bouffée d’air, puis il bloqua sa respiration avant de risquer de nouveau un regard vers la plaie.

Rafael agissait vite et méthodiquement. Il relevait la lame d’un geste vif avant de la décaler de quelques centimètres et de l’abaisser à nouveau en suivant la ligne formée par la plaie. L’odeur était insupportable et Jean ferma les yeux en priant pour que Rafael finisse avant qu’il n’arrive plus à contrôler ses haut le cœur. Il se concentra de toutes ses forces sur le bras du soldat qu’il tenait fermement et qu’il sentait parfois bouger entre ses mains moites. Après quelques minutes à entendre seulement le bruit de la chair qui grésillant sous la lame, Jean fut heureux d’entendre la voix de Rafael déclarer :

- C’est fini.

Jean rouvrit les yeux et vit Rafael se laisser tomber sur les fesses en soupirant, le visage blanc et maculé de sueur.

- Que doit on faire maintenant ? Interrogea Lucie qui elle aussi avait le teint très pale.

- Espérer que la fièvre passe et qu’il finisse par se réveiller, répondit Rafael qui semblait à bout de forces. Si vous voulez l’aider, imbibez des tissus dans l’eau froide et disposez les sur la les brûlures, ça diminuera peut être la douleur. Je vais me reposer, je vous laisse le soin de veiller sur lui.

A ces mots, il se leva et alla s’allonger à même le sol dans un coin de la pièce. Jean avait du mal à reprendre ses esprits et ses nausées le lançaient encore, bien que moins violemment. Lucie le tira par la manche en lui souriant timidement ce qui le ramena à la réalité. Ensemble, ils trempèrent les bouts de tissus dans les seaux et une fois bien essorés, ils les déposèrent sur la chair à vif des brûlures. Guigues les regarda faire attentivement mais ne montra aucune volonté de les aider. Lucie procédait avec douceur et agilité en déposant les bandes de tissus avec soins. Jean essaya gauchement de l’imiter, mais la fatigue rendait ses mouvement lents et désordonnés.

- Va dormir Jean, je m’en occupe, conseilla gentiment Lucie en lui prenant les étoffes des mains.

Jean ne lutta pas et acquiesça d’un signe de tête. Il sentit toute la pression et la fatigue des derniers jours lui tomber dessus.

- Merci, arriva-t-il seulement à répondre en se frottant les yeux.

Il s’allongea, non loin de Rafael et sombra presque immédiatement dans un sommeil sans rêve.

 

 

Les trois jours qui suivirent furent gris et marqués d’orages, qui amenèrent avec eux une pluie incessante. Jean, Lucie et Rafael se relayaient au chevet du soldat dont l’état s’améliorait quelque peu. Bien qu’il ne se réveilla pas, la fièvre diminuait et ils parvinrent même à lui faire avaler quelques cuillères de soupe de temps à autre.

Le premier jour, Jean Rafael et Guigues firent plusieurs aller et retour entre le campement et le village. Ils ramenèrent dans la maison qu’ils occupaient, les documents, le coffre et les sacs remplis de nourriture que Guigues avait découvert dans la tente de la croisade noire. Rafael trouva la clé du coffre sur le cadavre du commandent et celui-ci se trouva être plein à ras-bord de pièces d’or.

Toutefois, le deuxième jour, Lucie fit une découverte encore plus réjouissante. Alors qu’elle faisait un tour dans la forêt à la recherche des derniers corps des soldats, elle tomba sur deux chevaux de la croisade noire broutant dans une clairière. Il s’agissait d’un mâle et d’une femelle qui devait servir de destriers. Elle fut si heureuse de les trouver qu’elle les attacha prés des charrettes et alla les voir plusieurs fois par jour. Lucie avait grandi au contact des bêtes et le bonheur que lui procurait les deux chevaux était si grand que sa bonne humeur sembla se propager au sein du groupe. L’ambiance générale remonta et Jean était presque certain d’avoir vu Roland esquisser un sourire en passant prés des chevaux.

Le troisième jour, Jean retourna au cimetière avec Lucie pour aider Reuel et Roland à enterrer les derniers corps. Les deux garçons avaient travaillés avec acharnement durant les deux jours précédent et il ne restait plus que quelques soldats à ensevelir. Roland avait enterré les soldats sans broncher alors qu’ils étaient responsable de la mort des villageois. Jean devinait qu’il préférait garder les mains et l’esprit occupés plutôt que de ruminer sans cesse la mort de sa famille. Le dernier corps fut enterré dans l’après midi et Jean et ses camarades rentrèrent vite au village se mettre à l’abri et faire sécher leurs vêtements trempés par la pluie.

Le lendemain, Jean fut réveillé par l’agitation qui régnait dans la maison. Rafael, Lucie et Roland était en grande conversation, Reuel se tenait auprès d’eux et les observait en silence. Guigues aussi était la, occupé à dévorer à belle dents une miche de pain et un morceau de fromage, il semblait tout de même suivre la discussion avec grand intérêt.

- Que se passe-t-il ? Demanda Jean en s’approchant de lui.

- Le soldat s’est réveillé, répondit Guigues en enfournant une grosse bouchée de pain. Roland dit qu’on aurait mieux fait de le laisser dans les bois. Lucie et Rafael essaye de lui expliquer qu’il détient peut être des informations cruciales sur la Rage noire.

Jean s’approcha pour mieux comprendre ce qu’ils disaient mais au même moment Roland traversa la pièce d’un pas rageur, ouvrit la porte à la volée et sortit dans la lumière de l’aube. Jean fit un pas pour le suivre mais Lucie l’arrêta d’un geste le regard triste :

- Laisse le, il va se calmer. Au fond il ne pense pas ce qu’il dit.

Lucie connaissait Roland bien mieux que lui et Jean fit confiance à son jugement. Un mouvement détourna son attention, le lit du blessé avait été poussé dans un coin de la pièce et le soldat était maintenant assis, le dos contre le mur. La tunique rapiécée qu’il portait laissait entrevoir les bandages qui recouvraient sa blessure. Il fixait Reuel, visiblement terrorisé.

Rafael se dirigea vers le soldat et s’assit au bout de son lit en inclinant la tête en guise de salut. L’homme resta silencieux et ne réagit pas, mais tourna tout de même la tête vers Rafael.

- Je vois que tu te souviens de mon frère Reuel, dit Rafael avec un sourire triste.

Pour toute réponse le soldat hocha la tête.

- Je me nomme Rafael et j’ai quelques questions à te poser si tu le veux bien, continua Rafael. C’est moi qui t’ai trouvé agonisant dans la forêt et avec l’aide de mes compagnons nous t’avons ramener ici et nous avons réussi à refermer ta blessure.

- Pourquoi m’avoir sauvé ? Questionna le soldat la curiosité se lisant sur son visage.

- Car je ne peux me résoudre à laisser quelqu’un mourir sous mes yeux, répondit Rafael d’une voix calme.

- Tu l’as pourtant fait quand ce monstre nous a décimés, lança le soldat en montrant Reuel du doigt l’air dégoûté.

Jean jeta un regard à Guigues qui semblait réjoui part la remarque cinglante que venait de faire le soldat. Rafael fixa un instant le soldat sans rien dire avant de demander :

- Quel est ton nom soldat ?

- Pierre, répondit l’autre froidement.

- Pierre, j’ai laissé le choix à ton commandent et à tes camarades de régler le problème sans effusion de sang. Ce sont vos actes qui ont poussés Reuel à intervenir comme il l’a fait. Mais je crois que tu le sais déjà au fond pas vrai ?

Le rictus de l’homme s’étira encore un peu plus comme si les paroles de Rafael lui causait une terrible douleur. Rafael sortit les documents trouvés dans la tente du commandent de sous sa tunique et les étala sur le lit avant de reprendre :

- Ces documents ne comportent aucune informations qui m’intéresse. Nous savons déjà que la croisade noire agit sur ordre de l’église et qu’elle cherche à mettre fin à l’épidémie de Rage noire par n’importe quel moyen. Qui exactement dirige votre organisation ? Quand a-t-elle était créée et dans quel but ?

- Pourquoi devrais-je vous répondre si c’est pour que vous me tuiez après ? Cracha le soldat d’un ton moqueur.

- Pourquoi aurions nous pris la peine de sauver la vie d’un homme si c’est pour le tuer par la suite ? Demanda patiemment Rafael.

Le soldat sembla un peu hébété par la réponse de Rafael et resta silencieux un bon moment. Jean était persuadé qu’il n’en dirait pas plus mais contre toute attente il prit la parole :

- Il y a quelques mois maintenant que la Rage noir ravage la pays. Au tout début de l’épidémie, j’étais mercenaire et je vivais dans la ville de Fort-Des-Tombes avec quelques camarades à la recherche d’un contrat intéressant. Presque aussitôt l’évêque en charge de la ville a disparu sans laisser de traces et cela a fait grand bruit. L’église a promis une jolie récompense à celui qui le retrouverais et nous nous sommes tout de suite mis à sa recherche. Nous avons fouillé la région de fond en comble pendant plus de deux semaines sans succès.

Pierre fut prit d’une grosse quinte de toux, Lucie se précipita et lui tendit une timbale remplie d’eau. Il en but lentement tout son contenu, hocha la tête vers Lucie en guise de remerciement et reprit :

- Un matin, alors nous avions perdu tout espoir de le retrouver, l’évêque est tout simplement réapparu en ville. Il a expliqué s’être perdu et avoir eu une révélation divine alors qu’il mourait de faim dans les bois. Il a raconté que Dieu lui était apparu et qu’il lui avait montré le chemin qui mettrait fin à cette maladie. C’est à ce moment que la croisade noire a été créé. L’évêque a constitué cette troupe dans le seul et unique but de mettre un terme à cette épidémie par le feu. Pour ce faire, il a recruté tout un tas de voyous, de brigand et de mercenaires qui n’avaient pas peur de se salir les mains. Il a accepté dans les rangs de la croisade tout ceux prés à faire le sale boulot en leur promettant de grosses quantités d’or. Il a équipé ses troupes de pied en cap, il leur a donné des chevaux et un ordre simple «  Rasez tout les villages contaminés et massacrez leur population ! ».

Lucie laissa échapper un petit cri en se couvrant la bouche de ses mains. Jean lui non plus ne pouvait en croire ses oreilles, comment un homme d’église pouvait il donner un tel ordre ? N’était il pas dans le rôle d’un évêque de veiller sur la population ? De guider les gens vers Dieu ?

- C’est impossible, s’indigna Jean en sentant la colère gronder en lui. Un évêque est un homme qui a donné sa vie à notre Seigneur, il ne peut agir de la sorte. Je refuse de le croire.

- C’est pourtant vrai, répondit Pierre la mine sombre. Il paraît qu’avant sa disparition l’évêque était un homme bon et pieux. Mais je peux vous assurer que depuis qu’il est revenu en ville il a complètement changé.

- Comment ça ? Questionna Rafael, l’excitation se lisant sur son visage.

- Je n’ai moi même jamais rencontré l’évêque, dit calmement Pierre. Mais j’ai vu ce qu’il a fait de Fort-Des-Tombes. La ville est sans dessus-dessous, les gens ont peur et il y a des disparitions. J’ai entendu dire qu’il a pris le contrôle de la ville et qu’il y règne en véritable tyran. Beaucoup de gens sont arrêtes et torturés car ils ont suspectés d’être contaminés par la Rage noire. On raconte qu’en réalité, ces gens sont arrêtés et malmenés pour son bon plaisir et que la croisade noire est devenu tellement importante, qu’elle constitue maintenant son armée personnelle.

Jean écoutait les paroles de Pierre avec horreur, il ne pouvait croire ce qu’il entendait. Lucie aussi paraissait très perturbée, elle fixait le soldat, le visage marqué par la terreur. Guigues regardait l’homme avec des yeux qui reflétaient une curiosité dévorante et malsaine.

Mais ce qui choqua le plus Jean était l’absence de réaction de Rafael et Reuel qui n’avait pas l’air surpris du tout. Reuel affichait la même expression impassible que d’habitude alors que Rafael ne tenait plus en place. L’air surexcité, le regard fiévreux, il fixait le soldat avec des yeux étincelants, le visage illuminé comme si il venez d’apprendre une incroyable nouvelle.

- C’est décidé nous irons à Fort-Des-Tombes ! S’exclama-t-il en se relevant d’un bond.

Il se mit à arpenter la pièce semblant réfléchir et se tourna vers Jean Lucie et Guigues :

- Avez vous décidé si vous venez avec nous ?

Rafael avait dut remarqué quelque chose dans l’histoire du soldat se dit Jean. Lui même avait beaucoup de mal à y croire mais si Rafael avait une idée derrière la tête, il le suivrait. Jean regarda tour à tour Guigues et Lucie en attendant leur réponse.

- Roland m’a dit qu’il vous suivez, annonça Lucie d’un ton résolu. Alors moi aussi je vais venir.

- Moi aussi, je viens ! Intervint aussitôt Guigues qui avait du mal à contenir son excitation.

- Et toi ? Demanda Rafael se tournant vers Jean en lui souriant.

- Je pars avec vous, répondit-il en lui rendant son sourire.

Jean se demanda tout de même si il n’était pas en train de commettre la plus grosse bêtise de sa vie, mais il ne pouvait laisser partir son meilleur ami et la fille qu’il aimait sans les suivre. Et par dessus tout, il voulait apprendre la vérité sur cet évêque dont avait parlé le soldat.

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Cléooo
Posté le 03/04/2024
Bonjour Alex :) J'enchaîne avec ton cinquième chapitre.
Alors mis à part quelques longueurs, c'est un chapitre intéressant ! On a un peu le second événement déclencheur, celui qui va nous conduire sur les routes. Ça avance en tout cas ! J'espère que le rythme va s'accélérer un peu maintenant :)

Voici mes commentaires au fil de l'eau :

- "en lançant un regard accusateur à Reuel" -> je note que dans le chapitre précédent, il trouvait totalement superflu de venir en aide à ce soldat, mais maintenant, il trouve répréhensible qu'il ait été blessé ?

- "dit Reuel d’une voix neutre en se saisissant lui aussi d’une pelle." -> il creusait avec quoi jusqu'à maintenant ? Ses mains ? ahah

- "Il va falloir le transporter jusqu’au village. Quelqu'un a une idée ?" -> alors je sais que Guigues n'est pas le couteau le plus aiguisé du tiroir, mais ils n'auraient pas pu y penser avant de faire la route deux fois?

- "La vérité était qu’il se sentait coupable d’avoir tué l’un des soldats." -> c'est très bien ce questionnement intérieur qu'à Jean, en rapport avec sa foi.

- "maintenant que sa tunique était ouverte." -> tu as écrit "chemise" plus haut.

- "ses nausées le lançaient encore" -> une douleur lance, mais une nausée ?

- "Les trois jours qui suivirent furent gris et marqués d’orages" -> c'est bien ce petit saut dans le temps, parce que je commençais à trouver que la scène s'étirait beaucoup. Ceci dit, je reviens à un des premiers commentaires que je t'avais fait : ce sont des jeunes (je n'arrive toujours à déterminer leurs âges) partis sans prévenir personne, et qui partent camper une semaine sans que personne ne s'inquiète d'eux ?

- "Toutefois, le deuxième jour" -> Toutefois marque plutôt une négation (comme "néanmoins"). Je pense que tu peux le supprimer, puisqu'on est sur une gradation de bonnes nouvelles.

- "Il s’agissait d’un mâle et d’une femelle qui devait servir de destriers" -> Je ne suis pas certaine de l'utilité de cette remarque. À quoi d'autres pourraient-ils bien servir ? De bétail ? Suggestion : elle trouva deux chevaux, et devina qu'ils avaient appartenus à la croisade noire" ; en tout cas, je n'ai jamais vu des gens si heureux d'en voir !

- "Roland dit qu’on aurait mieux fait de le laisser dans les bois." -> je trouve un peu dommage qu'il ne réagisse qu'au réveil du soldat, que sa plainte quant à son sauvetage ne se soient pas davantage étendu pendant les trois journées précédentes.

- "’évêque est tout simplement réapparu en ville" -> mystérieux, et bien placé, on sent qu'il se trame quelque chose de plus important qu'on ne le croyait jusqu'à présent !

- "Beaucoup de gens sont arrêtes et torturés car ils ont suspectés d’être contaminés par la Rage noire" -> ce sera sûrement expliqué plus tard, mais de prime abord, je ne comprends pas l'intérêt de les torturer.

- "le visage marqué par la terreur" -> c'est une expression que tu utilises beaucoup, qui revient très souvent (avec terreur, avec horreur). Attention au côté redondant.

- "Et par dessus tout, il voulait apprendre la vérité sur cet évêque dont avait parlé le soldat." -> oui, voilà une bonne raison de continuer la quête ! C'est bien.

Et quelques corrections en vrac :
"tache ingrate" -> tâche ; "ablatant" -> soit abattant, soit un mot qui m'est inconnu ! ; "il se remettait droit pour soulager son dos meurtri, il ne pouvait" -> concordance des temps, il faudrait qu'un de tes verbes soient au passé simple, les deux étant corrects, même si moi je mettrais "put" pour remplacer "pouvait" ; "grandes cernes noires" -> grands (cerne est masculin) ; "une pellée de terre" -> pelletée ; "suivi" -> suivie ; "visiblement en train" -> (suggestion) le "visiblement" me semble de trop ; "lacha" -> lâcha ; "Il n’a qua crever" -> je crois que j'avais vu cette erreur dans un autre chapitre, sans la mentionner parce que je pensais que c'était une faute de frappe, mais c'est "il n'a qu'à" ; "au côtés" -> aux ; " ai comprit" -> ait compris ; "Tu as agis" -> agi ; "cela seras pris" -> sera ; " avant qu’il ait le temps" -> qu'il n'ait le temps ; "Lucie tires moins fort" -> tire ; "qui pu enfin" -> put ; "on prends" -> on prend ; "cela leur prit un temps fou" -> un peu familier pour du narratif : bien qu'ils n'aient (...), il leur prit un certain temps ; "Il y eu" -> eut ; "le sans séché" -> sang ; "le couteau flamboyant " -> flamboyant me parait inaproprié, je dirai "incandescent" et je reprendrai en disant "il appuya la lame" tout simplement ; "l’homme ne se réveillé pas" -> réveillait ; "ses haut le cœur" -> hauts-le-cœur ; "disposez les sur la les brûlures" -> à reprendre ; "le cadavre du commandent" -> commandant ; "qui devait servir" -> qui devaient servir ; "ils étaient responsable" -> responsables ; " à belle dents " -> belles ; "réjoui part la remarque" -> par ; "aucune informations qui m’intéresse" -> soit information au singulier, soit "m'intéressent" ; "sur ordre de l’église" -> quand on parle de l'Église au sens large, il faut mettre une majuscule. Sinon, c'est le bâtiment ; "ravage la pays" -> le pays ; "celui qui le retrouverais" -> retrouverait ; "de brigand" -> brigands ; "massacrez leur population" -> leurs populations ; "sont arrêtes" -> arrêtés ; "est devenue" -> devenue ; " si il venez d’apprendre" -> venait

À bientôt !
Alex3393
Posté le 04/04/2024
Bonjour Cléo, merci encore de continuer à lire mon histoire et me partager ton ressenti. Je suis content que le chapitre t'ai plu même si je pense que tu as raison, je pourrais peut être le raccourcir un peu et enlever des choses superflues.

Je prends note de l'utilisation excessive de l'expression " avec terreur" ou "avec horreur" . Malheureusement je crois que cela ne va pas aller en s'arrangeant au fil des chapitres et j'en suis bien conscient. J'ai pris le pari de continuer à écrire les chapitres le plus vite possible en me concentrant sur le fond plutôt que la forme. ( Ca me frustrait de passer plusieurs jours/ semaines sur un chapitre alors que les idées pour la suite de l'histoire fusaient dans ma tête.) Les chapitres que je poste ici sont donc un premier jet et je suis conscient que je vais devoir fournir un gros travail de réécriture pour corriger les redondances, mal dit et incohérences. C'est pour ca que les retours que tu me fait sont vraiment précieux ;)

Cela fait plusieurs fois que tu évoque la problématique de l'âge des personnages et plus j'y pense plus je me dis que tu as raison. Je vais devoir glisser quelque chose à ce sujet dans la chapitre 1 ou 2.

Pour ce qui est de Guigues qui lance un regard accusateur à Reuel, je comprends bien ce que tu veux dire et je me suis peut être mal exprimé. L'idée que j'ai sur le personnage de Guigues et qu'il en veut à Reuel car celui-ci représente tout ce qu'il aimerait être. Tout les moyens sont bon pour lui pour attaquer Reuel, quitte à retourner sa veste toute les deux minutes.

Je savais que le passage avec les chevaux n'allaient pas. Mais la, il va effectivement que je fasse des grands changements, j'ai peut être un peux exagéré. =D

Je suis très heureux que tu continue à lire mon histoire et j'espère qu'elle te plait. ( Et encore merci) !

A bientôt.
Cléooo
Posté le 04/04/2024
"Ca me frustrait de passer plusieurs jours/ semaines sur un chapitre alors que les idées pour la suite de l'histoire fusaient dans ma tête" -> je comprends TELLEMENT ce que tu ressens ! Moi c'est pareil. Par contre je l'aborde différemment : j'ai un dossier à côté de mon manuscrit, qui s'appelle "chapitres futurs", et quand je sens que j'ai un truc, je l'écris en amont et je le rajoute quand j'en suis arrivée à ce moment-là du roman. Mais je comprends vraiment !

Pour Guigues, ça marche, ce n'est pas si mal, c'est vrai qu'il a ce côté envieux et je reconnais que ça colle.

Pour ce qui est de terreur/horreur : j'entends que tu aies besoin de recourir au champ lexical de la peur ahah, le thème de ton histoire va vers ça. Ceci dit, il y a vraiment beaucoup d'options qui te permettraient de varier :)
https://clg-magellan-chanteloup.ac-versailles.fr/IMG/pdf/EXPLORER_LE_CHAMP_LEXICAL_DE_LA_PEUR-4.pdf
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