Une négociation opiniâtre

Notes de l’auteur : Et voilà un nouveau chapitre!
Si les dialogues en italique dérangent certains, n'hésitez surtout pas à me le dire.
Je vous souhaite une agréable lecture et une bonne semaine.

17 Flamerule 1369 Année du Gantelet

 

 

Le Chondath est un pays côtier de cités états situé dans le Bief de Vilhon lui-même situé dans la partie sud est des Royaumes Oubliés dont Arrabar constitue la capitale et ce pays est constitué d’une partie sauvage nommée le bois de Chondhal qui grouille de monstres et où seuls les aventuriers les plus intrépides osent s’aventurer.

Le Chondath est dirigé par l’archimage Eles Wianar, un homme rusé et calculateur doté d’un réseau d’espions, faisant exécuter tout opposant et s’arrangeant pour alimenter la rivalité entre les différentes familles nobles d’Arrabar.

Un proverbe chondathan veut que chaque Chondathien soit un espion à la solde de quelqu’un d’autre.

Les familles nobles d’Arrabar possèdent leur propre armée et ont le droit de haute justice sur les individus présents sur leurs terres.

Les principales familles nobles sont  les Beltyne,  les Cauldyl, les Darowdryn, les Elphaendim, les Halort, les Mestel, les Pelgorn et les Withrim.

L’archimage Eles Wianar possède des Chamberlains qui sont ses agents remplissant à la fois la fonction de juge, de soldat et de collecteur d’impôt.

Cette armée de Chamberlains est constituée de différents grades tels que les lames pour les simples soldats, les arkon pour les sergents, les malath pour les majors, les kelvaer pour les colonels, les salvar pour les commandants des forces et les krontor pour les généraux.

Par ailleurs, il existe une coutume dans ce pays visant à se poindre des points sur le gfront en fonction de son éducation, un point pour la personne sachant lire, deux points pour ceux sachant lire et écrire et trois points pour ceux sachant lire, écrire et utiliser la magie.

Ceux qui mentent sur leurs véritables capacités peuvent être exécutés sur le champ.

 

Axalos Xsilliax parcourait d’un pas rapide  les larges couloirs de son palais situé au centre d’Arrabar.

Il était profondément perturbé même s’il s’efforçait de ne rien montrer  sur son visage altier.

De manière générale, les chondathans conservaient une expression toujours calme et avenante dans le but de tromper ou de manipuler les individus en face d’eux pour des raisons politiques ou commerciales.

Axalos Xsilliax s’inquiétait du dernier courrier reçu mais il pourrait difficilement mener une enquête approfondie car il tenait à garder certains secrets à l’abri de son réseau d’espions.

Quand il atteignit la porte à double battant  de son bureau protégé des intrus à l’aide de défenses magiques, il ouvrit puis reclaqua violemment la porte derrière lui afin de laisser éclater son agacement latent.

Il se dirigea vers son bureau afin de rédiger les courriers habituels destinés aux membres les plus éminents des familles nobles d’Arrabar.

Il faudrait museler cette Tanathtra Beltyra diplomate bien trop rusée et habile, elle finirait un jour par l’évincer de sa prestigieuse position de même que son redoutable Mavardor de mari.

Axalos Xsilliax s’était plongé dans la méditation de complots à venir pour oublier son souci prépondérant, quand il entendit un pop à gauche de son bureau provenant du pilier dorique en marbre situé à côté de sa bibliothèque.

Le mage au service du Seigneur Brillant leva brusquement la tête, l’oreille aux aguets, prêt à attaquer le fieffé coquin qui osait pénétrer dans son antre sans y avoir été invité.

 

Soudain, il vit une grande femme sortir de l’intérieur du pilier de marbre, vêtue d’une robe rouge, intégralement chauve et dotée d’yeux gris luisant d’une autorité inflexible, dignes de la khazark[1] de l’enclave d’Arrabar.

 

- Bonjour, mon cher Axalos, je suis désolée de t’interrompre dans tes activités trépidantes mais il devenait urgent pour moi de te rencontrer.

Etant une de tes principales maîtresses, j’ai passé outre la demande de convocation habituelle auprès de ton secrétaire pour obtenir un rendez vous avec toi.

L’épidémie magique qui a éclaté au sein d’Arrabar relève du ressort des sorciers rouges de Thay, tu ne peux pas exiger que tes hommes de main aient autorité sur nous et puissent entrer dans l’enclave sans ma permission.

Légalement, l’enclave représente le sol thayan en terre chondathanne et tu le sais pertinemment.

Laisses tes espions en dehors de nos affaires et nous trouverons ensemble qui a pu détourner de manière aussi perverse la magie de nos artefacts thayans  affirma Selkis  impérieusement.

 

Axalos Xsilliax soupira longuement.

Ce n’était pas cette intrusion qui le tracassait, ni la maladie magique qui se répandait chez certains habitants d’Arrabar, mais la venue de la khazark de l’enclave d’Arrabar ne tombait pas au bon moment.

Il se maîtrisa aussi rapidement comme le politicien aguerri qu’il était et arbora un sourire narquois en direction de sa maîtresse par opportunisme politique.

Selkis disposait certes de sérieux atouts comme son influence et sa langue acérée mais elle avait dépassé les bornes en le prenant pour un simple serviteur  à qui on dictait des ordres.

 

Bienvenue dans mon palais, ma belle magicienne, mais je crois que tu ne saisis pas la portée des événements actuels.

Je n’ai en effet aucun droit au sein de l’enclave d’Arrabar mais il vaudrait mieux que toi et tes comparses se fassent discrets en dehors de leur charmante enclave.

Je ne me mêlerais pas de la malédiction qui touche la marchandise que vous vendez à mes citoyens à une seule condition.

Vous devez avoir, toi et tes nervis avoir trouvé l’origine de cette malédiction dans un délai d’un mois ou je veillerais personnellement à limiter votre activité commerciale de façon drastique  lâcha Axalos Xsilliax d’une voix doucereuse mais l’éclat de dureté brillant dans ses yeux sombres ne trompait pas.

 

La khazark Selkis  le regardait d’un air tout aussi dur puis un rire s’échappa de ses lèvres.

 

- Ta condition est acceptée, krontor d’Arrabar.

Un mois me paraît en effet être un délai raisonnable pour déterminer l’origine des nuisances magiques actuelles.

Sans une utilité commune, nous n’aurions pas pu établir d’enclave sans ton appui et tu ne serais pas débarrassé d’encombrants ennemis sans mon aide personnelle.

Que dirais tu de sceller notre accord en allant à une représentation lyrique intitulée L’Amante Démasquée qui doit avoir lieu au sud d’Arrabar ?

J’ai appris qu’elle a été financée par Sarvon Elphaendim, cela te permettrait d’en savoir plus sur les dernières intrigues qu’il peut fomenter à ton encontre.

S’il te plaît, mon bel amant, dis moi que tu ne vas pas résister à l’envie de passer une excellente soirée en ma compagnie à lire les pensées inavouées de tes rivaux…  lui souffla Selkis à l’oreille d’un ton faussement implorant.

 

Axalos Xsilliax garda le silence un moment pour faire languir sa dangereuse alliée puis rétorqua avec légèreté :

 

- J’accepte ta gracieuse invitation mais n’oublies jamais que si tu es devenue ma maîtresse, tu n’es pas pour autant la souveraine du Chondath, ni ma conseillère.

Tu es une alliée de poids, une amante sans égale mais je suis un des plus puissants dirigeants du Chondath et j’écrase qui il me plaît sous ma botte quand il me plaît.

Gageons que ton invitation actuelle se révèle pour l’instant plaisante mais  tes manœuvres futures doivent également rester plaisantes si tu ne veux pas connaître le sort d’un insecte qu’on écrase sous sa semelle, me suis-je bien fait comprendre ? 

 

Selkis  répondit avec la même légèreté :

 

 -Nous acceptons donc d’un commun accord que l’enclave d’Arrabar dispose d’un délai d’un mois pour trouver une issue à la situation présente et que nous ne viendrons pas empiéter sur ton terrain, ni toi attenter à la souveraineté de Thay. 

 

 

Plus tard, vers le début de soirée.

 

Kariya s’était séparée de Parvraidral et de Cylwène Alzuhrelan pour le voyage jusqu’au Chondath.

Elle avait d’autres objectifs en tête et les deux compères seraient vite devenus encombrants.

Son cher Theringar lui avait demandé d’acheter de l’essence d’ombre, de l’huile de taggit, de l’alcool de fée et du juild auprès d’un  marchand de drogues vivant à Arrabar.

Elle avait besoin de négocier une marge de prix au profit de Theringar et elle souhaitait être seule pour menacer tranquillement ce marchand s’il ne s’avérait pas coopératif.

C’était la première fois qu’elle pénétrait dans cette ville et pour en avoir une vue la plus objective possible, elle s’était penchée sur le toit du palais du gouverneur du Chondath l’archimage Eles Wianar, dôme éblouissant d’or et d’argent.

La vue était splendide même si les baraquements des soldats situés non loin du palais gâchaient le paysage.

Les sens de vampire de Kariya étaient aux aguets, cherchant une victime dont elle pourrait s’abreuver discrètement avant de rejoindre l’échoppe du marchand, qui, ainsi, ne lui servirait pas de futur repas.

Dans un dédale de venelles  mal éclairées situé à environ cinq cent mètres du palais, elle vit un tire laine tentant de repérer une proie facile à berner, ignorant lui  même qu’il venait d’en devenir une.

Sous sa forme de chauve souris, Kariya fondit sur sa nouvelle victime dans laquelle elle mordit avidement.

Le sang était agréable en bouche, une sensation salée qu’il lui avait tardé de retrouver.

Par ailleurs, dernier point mais non des moindres, le cadavre qu’elle venait de jeter par terre tout en lançant un sort pour faire croire au résultat d’une rixe, elle s’aperçut que l’échoppe de ce brave marchand se trouvait non loin de là, ce délicieux repas  lui servirait aussi d’avertissement en cas de comportement récalcitrant.

Elle toqua brièvement à une porte en chêne et un individu à l’air malcommode vint lui ouvrir.

Kariya entra telle une reine et toisa son interlocuteur de haut pour bien lui signifier son peu d’importance.

 

« Je suis ici pour cette liste d’ingrédients et une baisse de 20% par rapport au prix habituel serait la bienvenue » chuchota t-elle de façon froide.

 

Le marchand la détailla de la tête aux pieds avec un air intéressé, espérant sans doute qu’elle passerait la nuit avec un benêt comme lui.

 

« Les ingrédients son en effet disponibles mais je crois que le prix sera différent pour toi, ma jolie… »

 

Il commença à passer sa main graisseuse sur son bras mais la froideur de son corps le fit légèrement reculer.

La nature de Kariya fit son chemin dans son esprit et il recula d’un pas.

Cette dernière voulut lui faire payer son comportement grossier et jeta discrètement un sort qui donna la sensation au marchand d’être griffé à l’abdomen par une griffe glacée.

Il se réfugia derrière son comptoir et obtempéra concernant la baisse de 20% sur les ingrédients demandés.

L’échange était en train de s’effectuer quand un sorcier rouge grand  aux yeux bruns  fit son entrée, hélant le marchand d’un ton autoritaire, exigeant de s’entretenir avec lui le plus rapidement possible et non sans jeter un air condescendant mêlé de pitié à Kariya, disparut dans la pièce attenante à l’arrière de l’échoppe.

Cette dernière prit les ingrédients en jetant une bourse pleine de pièces d’or sur le comptoir et décida qu’elle s’enquérirait de cet intriguant sorcier rouge plus tard.

En quittant ces lieux malfamés, elle se mit à la recherche de l’enclave d’Arrabar, la marchande amnienne Androsyne l’ayant évoquée et se dirigea vers le centre ville, ne voulant pas filer le sorcier rouge ayant pénétré dans l’échoppe.

Il paraissait en effet assez puissant pour distinguer ce type de manœuvre grossière.

 

 

Kariya resta pensive un moment puis décida de se rendre sur la place principale du quartier marchand d’Arrabar, elle en apprendrait certainement plus sur l’épidémie magique sévissant dans les parages évoquée par Jilliengard.

Elle devait également localiser rapidement l’enclave thayanne d’Arrabar et y pénétrer afin de venger la mort de Gellana Malaergost en supprimant son assassin.

 

Pour un début de soirée, la place des marchands bruissait encore de façon trépidante, de nombreux passants circulaient mais deux individus attirèrent son attention.

L’un avait une mise plutôt modeste destinée à le rendre inaperçu tandis que l’autre arborait une tunique de velours sur laquelle était brodée le symbole de Talona[1], la déesse des poisons ainsi qu’un pantalon de bonne facture.

Kariya s’étonna qu’un adorateur de Talona ose si ouvertement afficher sa foi, de mauvais goût en cette période d’épidémie magique.

Elle en eut le cœur net peu après.

 

C’est en effet fort inquiétant que rien ne puisse vous éclairer sur l’origine du mal qui nous frappe…

Veillez cependant à ce que nos futures rencontres aient lieu dans un endroit plus discret car vous avez beau dire que le meilleur endroit pour dissimuler un secret, c’est en pleine vue dans une foule d’imbéciles, je ne tiens pas à me faire prendre en compagnie d’un sorcier rouge dans le contexte actuel  murmura l’individu richement habillé, tentant vainement de cacher son anxiété.

 

Vous avez beau jeu de craindre que notre relations soit mise au grand jour, mais vos rapports avec notre enclave vous ont assuré un confort et une sécurité relative au sein de votre famille de traîtres.

Si vous souhaitez continuer à bénéficier de nos services, je vous conseille donc de faire profil bas.

Ma consœur Dame Tanareh Sun vous attend demain à l’aube dans sa tente pour votre petite affaire.

Je vous souhaite bien le bonsoir  affirma le deuxième individu sur un ton sarcastique.

 

Les deux compères se séparèrent et Kariya suivit celui dont la conversation lui apprit qu’il était un sorcier rouge.

Elle se transforma en nuage de vapeur  pour plus de discrétion et le sorcier rouge marcha le long d’une belle voie pavée puis prit un chemin en angle droit vers la gauche qui finit par déboucher sur la fameuse enclave d’Arrabar.

L’entrée de l’enclave d’Arrabar était gardée par deux chevaliers thayens à l’air patibulaire qui s’écartèrent avec déférence lorsqu’ils reconnurent l’identité du sorcier rouge.

Kariya  marqua une hésitation, se disant que des sorciers rouges de Thay avaient sans doute prévu des défenses magiques contre l’intrusion de morts vivants puis elle se ravisa, l’enseignement de Theringar devrait l’aider à passer outre ce type de barrière magique.

Elle décida donc de passer au dessus de l’enclave sous sa forme de nuage de vapeur, réussissant à son grand étonnement à y pénétrer, sa « cible » disparaissant dans la plus petite tente située au fond  du campement à droite.

Elle se cacha dans un recoin sombre près d’un des murs d’enceinte et patienta.

 

Le sorcier rouge déguisé ne ressortit pas mais un détail l’alerta, elle avait trouvé tantôt que sa démarche semblait titubante, peut être était ce un signe du fameux mal magique.

Kariya attendit pendant ce qu’il lui parut être des heures mais une telle épreuve de patience finit par porter ses fruits.

Quelle ne fut pas sa surprise quand elle aperçut Parvraidral se diriger vers la tente du sorcier rouge  avec le maximum de précaution dont il était capable, portant un étrange colis, manifestement dangereux, vu la façon dont il le tenait.

Il pénétra dans la tente pour en ressortir à reculons, sa bouche formant un cri d’horreur silencieux, cette fois ci débarrassé de son colis.

Kariya vit une grande femme aux longs cheveux bruns raides s’avancer vers Parvraidral et le toiser de toute sa hauteur.

 

Comment avez-vous pu oser pénétrer dans la tente de l’illusionniste Garreth Kulnos sans y être invité ?

Je vous prie de bien vouloir me donner des explications  lâcha la sorcière rouge durement.

Cette dernière n’eut pas le temps de finir sa phrase lorsqu’elle vit le cadavre du sorcier Garreth Kulnos, allongé par terre victime de convulsions avec un bracelet orné d’une tête de salamandre à côté de lui.

Kariya s’était en effet rapprochée discrètement pour avoir une meilleure vision de la scène se déroulant sous ses yeux.

La dame aux cheveux sombres reprit contenance et enjoigna  Parvraidral à la suivre dans le bureau de la khazark de l’enclave d’Arrabar d’un ton sans appel.

En effet, dans l’hypothèse où celui ci était seul présent sur le lieu où reposait la victime, il était le coupable désigné et en état d’arrestation pour un interrogatoire approfondi.

La sorcière rouge prononça une incantation et Parvraidral  fut recouvert de chaînes obligé de suivre sa gardienne vers la tente située au centre du campement et disparut à l’intérieur.

Kariya décida que les événements prenaient une tournure inattendue et amusante.

Elle murmura une courte prière à Tymora[26] pour Parvraidral et se réjouit également qu’Hoar[27] lui ait rendu le ruendil[28] de sa pièce pour son inconséquence et sa vanité.

Réjouissance cependant de courte durée, elle sentit un souffle chaud dans son cou.

 

-Je me disais aussi que notre rencontre antérieure n’était pas fortuite…

Des explications s’imposent pour vous également, jeune femme.

Je vous saurais gré de me suivre, que cela vous plaise ou non  répondit une voix masculine entendue plus tôt dans une certaine échoppe.

 

 

 

 

 

[24] Les dirigeants des enclaves commerciales du pays de Thay sont nommés des khazark et ils sont considérés comme des ambassadeurs à l’extérieur de leur pays et ils on tout pouvoir politique à l’intérieur des enclaves qu’ils dirigent.

[25] Talona est la déesse des poisons, des maladies et constitue une déesse malveillante que les gens vénèrent pour ne pas être victimes des maux qu’elle contrôle.

[26] Tymora est la déesse de la chance et des audacieux.

[27] Hoar est le dieu de la vengeance et apprécie que ses fidèles appliquent de façon littérale la loi du Talion.

[28] Le ruendil est une monnaie utilisée dans les Royaumes Oubliés composée d’électrum et de platine de haute valeur marchande.

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Edouard PArle
Posté le 28/11/2021
Coucou !
Ca fait longtemps que je n'étais pas passé par ici....
Ce chapitre m'a vraiment plu, je trouve que tu as progressé au niveau du style, n tout cas je trouve que c'est plus fluide.
Par rapport aux dialogues en italique, j'avoue qu'au début ça me gênait pas mal mais on finit par s'y faire.
Ce eles wianar m'intrigue, j'espère que tu en reparleras.
Quelques remarques :
"Le Chondath est un pays..." je trouve la phrase un peu longue, tu pourrais couper en deux
"avoir, toi et tes nervis avoir" 2 x avoir
Un plaisir,
A bientôt !
Vous lisez