Un autre écho

Par Liné

Un article d’un journal posé sur un bureau.

 

« Eugénie Defroix acquittée pour le meurtre de son mari

Ce mercredi 13 avril 2022, la cour d’Assises du Gard a prononcé l’acquittement d’Eugénie Defroix. La jeune femme de 37 ans avait été reconnue coupable du meurtre de son mari, Aurélien Defroix, abattu de plusieurs coups de couteau à l’issue d’une dispute conjugale.

 

Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2018, Aurélien Defroix rentre au domicile conjugal après avoir passé la soirée dans un bar. D’après sa compagne, Eugénie, l’agent immobilier de 49 ans tente de lui imposer un rapport sexuel et la bat. Elle se serait alors saisie d’un couteau de cuisine et aurait frappé son mari de douze coups dans le dos. C’est dans l’ambulance qu’Aurélien Defroix succombe à ses blessures.

Auprès des autorités, Eugénie Defroix décrit un homme violent et près de 20 ans d’une relation qualifiée de « véritable enfer ». « Tout devait passer par son contrôle, ma tenue, ma façon de me comporter. Si ça ne lui plaisait pas, il me frappait ».

En première instance, les éléments présentés ont conduit à une condamnation de 7 ans de prison pour « violences ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Une décision qui a suscité l’indignation de nombreux mouvements féministes.

Devant la cour d’assises, l’avocat général a voulu « rappeler à nos mémoires la disparition d’un homme généreux, bon vivant, apprécié de sa communauté ». La violence et le nombre de coups portés par Eugénie Defroix ont fait l’objet d’expertises tendant à contester le caractère de légitime défense.

Plusieurs témoins ont corroboré les affirmations d’Eugénie. La sœur d’Aurélien Defroix, qui n’avait pas souhaité s’exprimer à l’occasion du premier procès, a dressé un portrait à charge contre son frère.

À l’énoncé du verdict, Eugénie Defroix a fondu en larmes. Elle n’a pas souhaité prendre la parole devant les médias.

« C’est un acquittement qui, nous l’espérons, permettra à la justice française d’entériner le principe de légitime défense dans les cas de violences conjugales », a souligné l’avocate de la défense, Me Lorraine Faludi. « À travers l’histoire d’Eugénie, nous souhaitons dire aux femmes victimes de violences qu’elles peuvent être entendues, et défendues ».

Eugénie Defroix devient la 4e femme, en France, à obtenir un acquittement pour avoir tué son conjoint violent.

Olivier Guenille »

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Tac
Posté le 11/12/2022
Yo !
J'ai oublié e dire dans mon précédent com que la petite touche pince sans rire du passant qui dit "bah là c'est le médecin hein", ça fait une espèce de rebond comique léger inattendu bienvenu (je fais un concours du plus d'adjectifs alignés, chhhht).
Concernant ce chapitre : je vois là tout ton engagement qui ressort ! Je me souviens particulièrement de quand tu étais en petit burnout militant justement suite ou pendant une affaire similaire, il y a deux ou trois ans ; j'espère que ça va te catharsiser d'écrire cela.
Sympa de l'a part d'Olivier de n'avoir pas intitulé son article "Une femme blablabla" ! Je ne sais pas trop quel message tu as voulu instiller en lui donnant un tel nom de famille, néanmoins j'ai éclaté de rire. J'ai lu l'article en attendant la catastrophe, le dérapage (mais c'était mal te connaître, tu es plus fine que ce à quoi je m'attendais malgré moi), et finir sur "Olivier Guenille" j'ai eu une espèce d'erreur 404 nerveuse (enfin pas trop nerveuse (pas encore ?))
Plein de bisous !
Liné
Posté le 16/12/2022
Ah ouais, la réplique du passant fait comique... Ben mince, celle-là je l'avais pas vue venir... En même temps, si ça reste bienvenu... !

En effet, quand on me connaît un chouïa, ce pan d'intrigue n'est pas très surprenant. Et comme tu t'en rappelles bien, j'ai effectivement travaillé sur un cas très similaire ! Je suis allée jusqu'à reprendre les mêmes charges pénales, d'ailleurs. Le personnage vient à peine d'apparaître sous ma plume, mais il me fait déjà beaucoup de bien. Et j'ai hâte de voir les réactions que ça va susciter ! Jusque-là, j'ai déjà quelques débuts de discussion, c'est chouette.

L'erreur 404 (tu m'as tuée avec cette formulation !), ça vient du seul nom de famille d'Olivier, ou de la fin de l'article qui se finit sans dérapage du journaliste ?
Tac
Posté le 17/12/2022
L'erreur 404 vient du seul nom d'Olivier ! (oui, je sais... c'est affligeant à quel point il ne m'en faut pas beaucoup...)
JeannieC.
Posté le 26/11/2022
Re !
« rappeler à nos mémoires la disparition d’un homme généreux, bon vivant, apprécié de sa communauté » > lol, ben oui voyons xD S'il est sympa et bon vivant, il pouvait se comporter comme une saleté avec sa femme x) Ah lala, ce genre "d'excuses".
Tu amènes ici - ou plutôt tu soulignes - des thèmes forts et déjà sous-jacents dans les précédentes sections. Cette question du : que se passe-t-il dans le secret des familles ? Qu'y a-t-il sous un masque affable qu'on présente au monde ? Il y a toute cette violence invisible dans le secret des maisons. En l'occurrence elle a éclaté au grand jour dans le cadre de l'affaire judiciaire couverte par Olivier, mais dans une autre proportion, on se demande ce qu'il y a de masqué et de violent dans la famille de Victoire.
Les non-dits planent. La vérité des êtes se cache derrière des apparences sociales. Et surtout il y a des envie d'une part de comprendre, d'autre part de se venger, qui peuvent assez vite éclater.

Toujours conquise par ce récit et curieuse du chemin sur lequel il nous emmène. <3 Courage à toi avec les réflexions et doutes que tu confiais dans ton JdB. Mais je suis sûre que ça sera très bien, quelle que soit la direction que tu prendras dans l'assemblage de toutes tes pièces.

À bientôt !
Liné
Posté le 30/11/2022
Pour la petite histoire, je me suis retrouvée à militer pour un cas de ce genre et au cours du procès, le fait que le type picolait et violentait femme et enfants s'était transformé en "c'est un bon vivant" dans la bouche des magistrats...

Les questions que tu poses correspondent très bien à l'esprit de cette histoire ! Moi qui m'interroge souvent sur la subtilité (est-ce que les thématiques que je soulève sont trop évidentes, ou pas assez), j'ai l'impression que jusqu'ici tout va bien de ce côté.
Rachael
Posté le 19/11/2022
J'aime bien la façon dont tu tisses ton histoire. Pour moi, ce n'est pas trop mystérieux, on s'y retrouve et on se doute que des liens vont se faire par la suite entre les événements.
D'après ce que je comprends, c'est le père de Victoire qui a couvert le procès pour son journal ? (puisque tu as dit qu'il était journaliste et que c'est signé Olivier...)
J'aime bien aussi ces points de vue féminins (et féministes) sur les choses en général, et sur des questions de société en particulier. #team féministe !
Liné
Posté le 24/11/2022
Tant mieux si on s'y retrouve ! Je me suis souvent dit que mes tous premiers textes pouvaient manquer d'action, être parfois un peu trop contemplatifs ou avec des intrigues bizarrement étirées. Avec Soleil bleu, j'ai conscience que les intrigues se construisent plus rapidement, et pour le moment ça me va d'explorer ce genre de rythme.
Et tu me connais maintenant, évidemment (héhéé) qu'il va y avoir des points de vue féminins et féministes ;-)
Nanouchka
Posté le 25/10/2022
◊ Damn. Tu as le sens de la polémique, quand même. D'abord, le nucléaire dans ses effets sur la santé des travailleurs. Et maintenant, les violences faites aux femmes à travers le prisme justice versus vengeance. Est-ce que ce sont des thèmes qui te tiennent à coeur ? Est-ce que tu as une opinion que tu cherches à faire passer comme un message ? Ou est-ce que tu aimerais faire réfléchir à ces sujets d'une façon différente ? Et est-ce que les thèmes sont ton point de départ dans l'écriture justement ?
◊ J'aime bien les mille figures de féminité que tu dresses dans ton roman. On s'y retrouvera ou on ne s'y retrouvera pas, mais en tout cas il n'y a rien de rigide, d'uniforme.
Liné
Posté le 31/10/2022
Hmm.. vastes sujets ! (je sens que la réponse va être un poil longue, désolée !)

Je pense que dans tous les cas, ce ne sont pas des polémiques que je tente de lancer. Pour moi, une polémique est une sorte de dispute un peu mesquine sur des sujets sérieux et graves, avec un côté un peu trop sensationnaliste. Ça fait souvent plus de mal que de bien. Ce qui me porte, ce sont surtout des réflexions au sens large, via un filtre évident (le mien) car l'objectivité me paraît impossible.

Chacun des trois romans que j'ai écrits part d'une question très forte de ma part, qui touche beaucoup à ma vie personnelle (Avant les cendres, le féminicide et le sexisme / Le Marais aux pieuvres, la fin du monde cf les crises environnementales actuelles, mêlée à la question de l'enfantement / Soleil bleu, les notions de culpabilité et de violences).

Dans tous les cas, j'ai mes propres réflexions (je suis féministe, écolo, anti-discriminations de classe, etc.). Le fait de créer une histoire en particulier me permet d'approfondir ces réflexions jusqu'à me sentir capable de les dessiner à la plume. Le but n'est pas non plus de tomber dans du programmatique, autrement on perd et en nuance intellectuelle, et en efficacité narrative (en plus de ça, le programmatique peut conférer à l'arrogance, "regardez comme j'ai plus raison que vous").

Je m'attache aussi beaucoup aux biais de représentation. Dans Le Marais aux pieuvres, par exemple, je voulais questionner la définition que l'on se donne de la folie : est-ce qu'on est fou parce qu'on adopte un comportement erratique aux yeux d'une norme ? Ou bien, est-ce qu'au final, ce n'est pas l'absence de réaction qui est signe d'un profond malaise ? Dans Avant les cendres (attention, petits spoils), qui raconte un féminicide à l'envers, je jouais pas mal sur l'image que chacun-e se se faisait des personnages, et j'ai tenté de montrer qu'une femme qui agit "hors cadre" d'après une norme pré-établie ne mérite de toute façon pas la mort, et que ce n'est de toute façon pas elle qui dépasse les bornes (mais son meurtrier).

Il y a cette envie/ce besoin de réflexion, mais aussi l'envie/le besoin de travailler les mots, de chercher des sonorités, des images, des couleurs etc. rien que pour la beauté de la création (autrement, je n'écrirais pas de romans).

... Fin de la réponse longue ! ^^'
Nanouchka
Posté le 31/10/2022
D'accord, tout cela fait sens, merci pour cette longue réponse chouette :)
ZeGoldKat
Posté le 21/10/2022
Salut,
Ah on retrouve l’affaire judiciaire qu’Olivier évoquait dans son SMS. Je commence à me poser de plus en plus de questions à mesure que toutes ces pièces s’ajoutent. J’ai commencé la lecture en me demandant qu’est-ce qu’Olivier avait à voir avec cette Eugénie (ou bien avec la victime) pour que ce procès ait eu cette importance-là dans son discours ? Ou alors c’est l’avocat haha ? Plus sérieusement, c’était hyper mystérieux à mesure que j’avançais, et là, à la fin bel effet de surprise et j’ai compris le lien. Bien joué. Tu as une super maîtrise de la mise en scène.
Reste que là comme ça, j’ai du mal à voir les ficelles qui relient toutes ces histoires et tous ces gens entre eux. Je repense à la grand-mère qui dans son délire prétendait avoir tué quelqu’un. Un lien avec ce meurtre pour le coup authentique ? Ou est-ce qu’elle a tout mélangé dans sa tête après qu’elle avait entendu parler de cette affaire d’une façon ou d’une autre ?
Un vrai délice de suspens en tout cas. J’ai l’impression d’un Cluedo et je mène moi aussi ma petite enquête chapitre après chapitre. C’est top ! O/
Je guette la sortie de la suite.
Liné
Posté le 21/10/2022
Je crois qu'avec cet écho en particulier, j'achève d'ajouter des mystères sur une pile qui commence à sérieusement s'agrandir. Je me questionne encore un peu sur le dosage, ou sur le moment le plus opportun pour présenter tel élément plutôt que tel autre. Jusqu'à présent ça tient à peu près, mais ça pourrait être mieux et surtout, je sens qu'à ça près, je perds sacrément en vraisemblance.
Je pense que la bonne chose à faire est de continuer l'écriture (j'ai un plan et je poste au fur et à mesure de mes avancées en gardant un chapitre sous le coude), et voir si l'atterrissage de tous ces mystères permet de les assembler un minimum sans rien perdre !
Sorryf
Posté le 13/10/2022
Il commence à y avoir un paquet de mystères dans cette histoire !
- La disparition de Mathilde
- la mamie qui dit avoir tué quelqu'un
- et maintenant cet article sur un homicide et un acquittement.
J'ai hate de savoir comment tout ça va se lier !
Et pour ta réponse sur mon com précédent : je trouve que c'est beaucoup plus clair avec cet ajout ! bravo !
Liné
Posté le 14/10/2022
Ah, j'espère que ça ne fait pas trop ?
En tout cas je rassure, tes trois tirets correspondent aux trois principales questions du roman !
Vous lisez