La nuit est opaque.
Les bottes de cuir sur le tapis de feuilles mortes émettent des craquements sinistres.
Dans l’obscurité une crinière blond vénitien semble scintiller à la lueur d’une flamme écarlate.
Elle appartient à une jeune fille à l’allure décidée et aux yeux perçants. Des pas hésitants la suivent de près. Trois paires de pas qui s’enfoncent de plus en plus dans la forêt.
– Vous êtes inconscients, siffle la jeune fille sans se retourner.
Le ton est tranchant comme le fil d’un rasoir.
– Personne ne t’oblige à être ici, répond une voix grave.
Les cheveux bruns, le teint d’albâtre d’une statue antique, le jeune homme à qui elle appartient a une beauté aussi glaciale que le ton qu’il emploie.
Cette fois, la meneuse fait volte-face, sa chevelure virevoltant autour de ses épaules.
– Bien sûr que si, réplique-t-elle.
Le jeune homme s’avance d’un pas menaçant.
– Ça suffit, coupe une troisième voix. Votre attitude ne fait pas avancer les choses.
D’un commun accord, les deux opposants s’écartent comme si les simples paroles de la jeune fille brune qui vient de parler les avaient ramenés à la réalité.
Les quatre jeunes gens se remettent en route en silence comme un seul homme.
Mais un seul homme déjà brisé.
Les bottes sur le tapis de feuilles mortes ne sont plus la seule source de bruit qui vient perturber le silence de la forêt.
Les sabots des chevaux caracolent sur le sentier.
Les cavaliers qui les traquent ne sont plus très loin.
Et la nuit a cessé d’être opaque.
Voilà un prologue avec beaucoup de promesses narratives intéressantes (Qui sont-ils ? Que font-ils ? Pourquoi sont-ils poursuivis ?). Il tranche complètement avec l'avant-propos un peu plus dur à digérer.
La description de la scène est claire et porte beaucoup de symbolique qui rend les personnages vivant en quelques lignes de dialogues.
Deux points un peu plus ternes,
- Il y a une profusion de répétition du mot "jeune" (il pourrait peut-être être remplacé par adolescent.e ? Ou autre)
- "Mais un seul homme déjà brisé." , l'effet voulu ici est vraiment cool et pertinent, mais un peu laborieux à mettre en place dans ma tête de lecteur. Je ne sais toutefois pas exactement si c'est dû à la répétition, au "mais" en début de phrase, ou à autre chose ^^'
Oui, l'avant-propos est difficile à comprendre, j'ai du mal à le simplifier. En même temps, il a vocation à rendre compte de la science derrière l'histoire, ce qui n'est pas simple!
Pour le mot jeune: c'est vrai que je l'emploie beaucoup, je vais retravailler ça. Les personnages sont cependant un peu vieux pour être des adolescents.
Je vais réfléchir à cette dernière phrase! Je voulais un impact assez fort, pour signifier que la rupture était conséquente entre les personnages. Je voudrais qu'on se demande ce qui a pu autant les séparer. Mais c'est vrai que ça fait un peu pompeux.
A bientôt et merci encore!
Prologue intéressant, on se demande si ces trois personnes savent qu'elles sont suivies ? Je supposerai que non. Leur conversation aussi est assez intrigante, leur but demeure inconnu mais apparemment dangereux. En tout cas, la tension monte sur la fin !