Prologue

Par Drak

Le guide pointe du doigt la silhouette de leur destination, qui se découpe à travers la tempête de neige et crie à ses clients quelque chose dans sa langue.

L’un d’entre eux se rapproche pour mieux entendre par-dessus le bruit du vent, puis lui répond dans le même dialecte, avant de se tourner vers ses compagnons :

« On y est presque ! Courage ! »

 

Plusieurs longues et épuisantes minutes plus tard, ils s’effondrent exténués sur le sol glacial de la construction.

Le guide extirpe de son sac une gourde d’alcool qu’il distribue à tout le monde, afin de les réchauffer un peu.

L’un d’entre eux demande, après avoir bu : « Vous êtes bien sûr que c’est ce temple ? »

Le guide répond dans un Anglais approximatif : « Sûr, oui. Pas d’autres dans le coin. Dangereux… »

Le client hoche la tête, satisfait, avant de boire une nouvelle lampée d’alcool.

« Fais attention, si tu es trop ivre, je doute que l’on pourra te porter. » l’apostrophe un de ses amis. L’intéressé grogne, mais obtempère.

Celui qui a appris la langue du guide échange quelques paroles avec celui-ci, esquissant des gestes et des signes pour se faire comprendre quand les mots lui manquent.

Après avoir conversé ainsi plusieurs minutes, il se tourne vers ses compagnons, une lueur d’excitation dans le regard.

« Apparemment, la chambre est au fond du temple. »

Muni de lampes torches, le petit groupe s’enfonce ainsi prestement dans les entrailles de l’antique construction.

Le guide est maintenant bon dernier de cette troupe, qui décidément l’intrigue de plus en plus.

Rares sont ceux, déjà, à vouloir monter à ce temple, difficile d’accès. Et encore plus rares sont ceux prêts à payer pour s’y faire guider.

D’autant plus, pour seulement quatre personnes.

Mais voilà que contre toute attente : ceux-ci ignorent superbement les sculptures anciennes ornant les murs, pourtant magnifiques et qui auraient été jugé passionnantes par n’importe quel archéologue !

Mais non. Seule la chambre semble les intéresser.

Le guide l’a déjà vu, mais n’y est jamais entré. Pour une raison qu’il n’explique pas lui-même, elle lui fait peur.

Quand enfin ils y arrivent, alors que ses clients pénètrent à l’intérieur, lui reste sur le pas de la porte.

Cet endroit lui fait décidément vraiment trop peur.

Il a la sensation que chacune des statues occupant la chambre le fixe et exsudent des ondes trop anciennes et puissantes pour le commun des mortels.

Mais le petit groupe, lui, parcoure la salle, passant de statue en statue et échange des messes basses.

Puis soudain, un flash de lumière illumine une seconde la pièce, faisant sursauter absolument tout le monde ! Le guide fixe la provenance du flash, mais ne perçoit pourtant rien d’étrange… Juste l’un de ses clients qui arbore un sourire fasciné presque extatique, ce qui donne une inexplicable impression de malaise au guide.

Leur tour de la chambre terminé, le quatuor quitte les lieux sans se retourner. Ils affichent d'uniformes sourires satisfaits. Quoi qu’ils soient venus chercher exactement ici, ils l’ont de toute évidence trouvé.

 

De retour dans l’entrée, le guide lance un coup d’œil rapide à ses clients… et s’aperçoit qu’il en manque un.

Mais avant qu’il puisse ouvrir la bouche pour le signaler, un grondement absolument assourdissant résonne à travers les murs de pierres ! Un épais nuage de poussière et de roches s’échappe brusquement du couloir dont ils viennent ! 

« Eboulement ! Fuyez ! » S’écrit le guide !

Pourtant, le grondement cesse rapidement et le nuage retombe, bien que faisant abondement tousser tout le monde.

Sort alors du couloir le dernier client, en train de tousser à pleins poumons, mais parfaitement indemne !

Ses amis l’entourent et échangent quelques mots tellement rapides que le guide ne peut les comprendre, puis ils se tournent vers lui pour annoncer qu’ils peuvent quitter les lieux.

« Non, tempête encore là. Attendre. »

En réponse, la seule femme du groupe se dirige vers la sortie pour fixer la neige soulevée par le vent… qui semble petit à petit se calmer !

Elle se retourne vers le guide, une question muette dans les yeux.

« Peut-on y aller ? » demande le meneur du quatuor.

Le guide s’approche de la sortie, évalue la force du vent, puis hoche la tête. La tempête s’est suffisamment éloignée.

 

De longues heures plus tard, le groupe arrive en vue du village duquel avait débuté leur expédition.

Le guide les exhorte à presser le pas. Il ne veut pas se faire surprendre par la nuit.

Mais tandis qu’il passe devant, un son étrange résonne derrière lui… et une profonde douleur lui lacère le dos ! Il s’effondre, la face dans la neige. Que lui arrive-t-il ? Il pousse un râle alors que quelque chose le transperce de part en part.

Il entend ses clients parler entre eux calmement, puis le son de leurs pas s’éloigner, rapidement remplacé par celui du vent qui se renforce. La tempête revient.

 

 

Quelques jours plus tard, aux infos locales, le présentateur parlera du corps d’un guide, retrouvé enfui sous la neige, avec le dos arborant des traces de coup laissé par une arme blanche encore non identifié.

Fautes d’indices, l’affaire sera classée sans suite après seulement deux semaines.

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Benebooks
Posté le 07/03/2024
Un prologue intriguant, mais qui gagnerait à être davantage étoffé. Globalement, je rejoins le commentaire de pixiedermy sur les réactions du guide lors de sa mort et de l'avalanche
Francois6po
Posté le 05/05/2023
Hello,
Un prologue assez intriguant. Je suis curieux de voir la suite.

J'ai relevé quelques coquilles, que voilà :
"(...) et cris à ses clients quelque chose dans sa langue"
Correction : "(...) et crie à ses clients..."

"Leur tour de la chambre terminé, le quatuor quitte les lieux sans se retourner. Ils affichent un sourire satisfait"
>> ça serait plutôt "des sourires satisfaits". Chacun le sien ;)

"De retour dans l’entrée, le guide un coup d’œil rapide à ses clients…"
>> il manque un mot entre "guide" et "un"

"Un épais nuage de poussières"
>> Pas de s à poussière

"« Un éboulement ! Fuyez ! » S’écrit le guide !"
>> Juste une remarque : vu comment tu fais s'exprimer le guide quelques lignes plus bas, tu pourrais te passer du "Un".

"entrain de tousser à pleins poumons"
>> Il manque juste un espace entre "en" et "train"

"se dirige vers la sortit pour fixer la neige"
>> la sortie

"l’affaire sera classifiée sans suite"
>> le terme adapté ici est "classée sans suite".
On utilise classifié quand il s'agit d'un dossier dont l'accès est interdit ou limité à cause de son contenu.
Drak
Posté le 05/05/2023
eh bien un grand merci !
pixiedermy
Posté le 10/10/2022
Hello Drak,
Mon petit commentaire sur ce prologue :
- Il y a certains points que je trouve étranges comme la réaction du guide au moment du grondement. Il semble paniquer pour rien or, si c'est un professionnel, je pense qu'il a plus de bon sens et d'expérience que ça.
- Il y a certains moments où l'usage du point d'exclamation me paraît abusif : "Sort alors du couloir le dernier client, entrain de tousser à pleins poumons, mais parfaitement indemne !" ou des phrases qui m'échappent complètement : "Mais voilà que contre toute attente : ceux-ci ignorent superbement les sculptures anciennes ornant les murs, pourtant magnifiques et qui auraient été jugé passionnantes par n’importe quel archéologue !" (j'imagine qu'ici encore, c'est surtout un problème de ponctuation).
- J'ai aussi trouvé la fin très brutale et confuse. J'imagine que l'on en apprend plus par la suite mais peut-être faudrait-il que la mort du guide soit amenée plus subtilement ? Des signes avant-coureurs ? Pour éviter de donner le sentiment que ça ne sort de nulle part.
- Enfin, commentaire très subjectif (comme tout le reste d'ailleurs), j'ai un problème avec le style d'écriture qui m'a empêchée de me sentir investie dans ce récit.
Bon courage pour la suite !
SybelRFox
Posté le 10/09/2022
J'ai cliqué par curiosité et j'avoue que ça me plait pas mal ! J'ai remarqué ici et là quelques fautes et coquilles mais rien de bien méchant ! Je vais sûrement lire la suite :)
Drak
Posté le 11/09/2022
hésite pas à me signaler ces fautes et coquilles ! Malgré mes correcteurs orthographiques, ma dysorthographie et ma légère dyslexie me causent pas mal de soucis, j'ai en conscience X)
Myzel
Posté le 18/04/2022
C'est trop bien, le prologue donne hyper envie de lire la suite !! Et je rajoute des caractères parce que "nianiania, le commentaire doit faire au minimum 150 caractères"
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