IX. — À FAUSTUS

Par Hastur
Notes de l’auteur : Version 1 - 27/01/21

J’ai manqué à ma parole une nouvelle fois. Plusieurs jours se sont écoulés sans que je t’écrive, mon frère. Je crois bien qu’il me faille faire le deuil d’une chronique quotidienne. Dans mon orgueil, je ne mesurais pas la difficulté de la tâche. Toutefois, ce malin sentiment s’est retrouvé quelque peu tari ces derniers temps. Sous l’influence de mes constellations murmurantes, je l’ai troqué contre un brin de sagesse sur ce sujet. Ne t’attends donc plus à découvrir chacune de mes journées aventureuses, page après page. Désormais, je te partagerai ce voyage seulement lorsque mon esprit et mon corps s’y prêteront, sans chercher à m’y forcer sous le poids d'un maladroit serment. J’ai l’assurance de pouvoir tenir cette parole-ci.

Ce n’est pas la première fois que mon préambule se pare d’excuses ou que je m’étende sur mes difficultés relatives à l’écriture de ces lettres. Sans rien te promettre, car j’ignore ce que les Dieux m’ont réservé pour l’avenir, je m’essayerai à moins verser dans ce semblant de misérabilisme. Toi, qui as l’âme forte en toute circonstance et qui inclines à attendre de même de tes parents, tu ne pourras qu’approuver ma volonté.

Ces choses d’importance ainsi dites, il m’est possible de véritablement commencer cette lettre. Il était temps, tu en conviendras.  

En cette douce nuit à la quiétude retrouvée, à la faveur d’un croissant d’argent façonné par mes soins, je te propose un récit plus enjoué, plus optimiste qu’à mon habitude, car comme tu l’y découvriras, les vents funestes, qui soufflaient contre moi, se sont quelque peu atténués, emportés par les relents de la tempête.

Plusieurs évènements majeurs sont advenus ces derniers jours. Il y a tant à dire que j’ignore par lequel commencer. Cependant, m’adressant à un disciple de la Nuit, je crois qu’il y aurait un point d’honneur à débuter par mes découvertes concernant Celle-Ci. Je te soupçonne, à cet instant précis de ta lecture, bien plus curieux à ce sujet qu’à tout autre. Je ne saurais t’en tenir rigueur, car à ta place, je trépignerais d’impatience d’en apprendre plus.

Dans ma lettre précédente, je t’avais fait part, de manière fort brouillonne d’une étrange entité apparue au sein de mon kosmos. Pour cela, il faut pardonner mon esprit trop en prises avec l’émotion. Aujourd’hui maître de celle-ci, et surtout enrichi d’une rencontre plus intime avec la Voilée (ainsi l’ai-je nommée), je puis te rapporter distinctement ces instants où culminent les mystères de la Nuit.

J’ai longtemps erré dans mon kosmos, sans retrouver trace de cette ombre lointaine que j’avais entraperçue au loin. Préoccupé par ma situation, cherchant à substituer l’écrasante solitude par ma propre compagnie céleste, je ne me suis pas davantage inquiété de ce phénomène impromptu, que peut-être dans un accès de folie, j’avais fabriqué de toute pièce. Puis, lorsque plus aucune de mes pensées ne s’éclairait à son sujet, la Voilée revint et se révéla cette fois-ci dans toute sa splendeur étoilée.

L’âme suspendue à la toile d’éther infini, j’y appliquais le baume réconfortant du murmure de mes astres, quand soudain se dessina sa large silhouette d’ombre. Ses dimensions dépassaient de loin la plus fière de mes créations célestes. Devant ce gigantisme à faire pâlir les Dieux, je suis resté subjugué. Il m’est difficile de te rapporter une description précise, car comme tu le sais, dans notre kosmos, nos sens se confondent. Il me semblait être en présence d’une créature cousine de notre espèce, mais d’une tout autre envergure. L’ombre et les lumières dansaient en nébuleuses agitées sur son visage voilé. Alors que mon esprit se perdait devant cette vision de l’infini, je me découvris dans le creux d’une main à trois doigts. Je pris conscience de la petitesse de ma personne, d’Arpa, de Vale, du monde et de toute chose imaginable. Il me semblait me trouver en présence d’une divinité, d’un véritable être au cœur nourri par l’éternité.

Dans un lent mouvement, la Voilée s’inclina devant moi. Une étrange chaleur m’engloba, comme si mon corps se retrouvait enlacer d’une étreinte sincère. Lorsque la créature se redressa dans toute sa lourdeur, je ressentis comme une onde d’approbation caresser mon esprit. Je me savais accepté, sans que je comprenne de quoi il en retournait. Cette intuition, à la frontière de la certitude, fleurit dans ma conscience à cet instant. Pourquoi ?

 Soudain, la Voilée se volatilisa dans une myriade d’éclairs colorés. L’intensité fut telle que je fus projeté hors de mon kosmos, mes sens à nouveau éveillés à la pénible réalité caverneuse qu’était la mienne.

Du riche enseignement de Pathie, jamais pareille connaissance ne nous a été transmise, ni même évoquée d’une quelconque manière. De quoi ai-je été le témoin en mon propre kosmos ? N’a-t-on jamais vu un disciple de la Nuit dépouillé ainsi de la maîtrise de son kosmos ? Qui est cette Voilée ?

Depuis lors, je possède en mon cœur cette inexplicable certitude d’appartenir à quelque chose désormais. Je ne saurais énoncer plus clairement ce sentiment.  

Il me tarde de connaître tes avis sur ces mystères. Je ne doute pas que ton esprit éclairé chassera une part de leurs ombres, pour y dessiner la réconfortante silhouette d’une raison.

La Voilée ne s’est plus imposée à moi. Toute recherche s’est révélée vaine errance jusqu’aux confins bordés de néant ; et après un temps indéfinissable, il m’a fallu reprendre pied dans notre monde matériel, car le ciel se lassait de sa monotonie ocre et venteuse.

En effet, j’ai constaté avec un soulagement immense que la tempête s’était apaisée, ne laissant en héritage qu’une fine brise. Depuis combien de temps en était-il ainsi ? Je l’ignorais, trop accaparé à sonder les profondeurs de mon kosmos.

Après quelques instants à débattre du probable danger me guettant à l’extérieur, je me résolus enfin à fouler un terrain moins rocheux. Toutefois, à peine ma décision prise, je vis se dessiner dans l’embrasure de la caverne des silhouettes familières.

Quintus, Vala et Philos se tenaient là.

Que dire de l’émotion ressentie en cet instant ? Lorsque nos regards se sont croisés, le temps sembla se suspendre dans un élan de générosité et de tendresse. Mes compagnons retrouvés faisaient peine à voir. Le mercenaire, un bras en écharpe, s’appuyait lourdement sur un frêle bâton, la peau apparente couturée de cicatrices encore vives. Il me paraissait avoir vieilli de plusieurs années. Je ne me rappelais plus que ses cheveux coiffés à la mode nordique tiraient tant sur le blanc. Vala aussi me semblait avoir traversé les âges. Les vêtements en lambeaux, le visage tuméfié, l’œil hagard, cette vision, si étrangère à mon souvenir, m’arracha une bouffée d’angoisse. Philos complétait le malheureux trio. Courbé sur une lance brisée, son bras libre se concluait prématurément à hauteur de coude, le moignon emmailloté dans des tissus crasseux.

 Nous restâmes immobiles à nous fixer dans le blanc des yeux, incapables du moindre geste. Je devais aussi me trouver dans un triste état, amaigri, le teint blafard et couvert de poussière. Dans un élan spontané, je les ai rejoints. Nous n’avons échangé aucun mot. Nul n’en avait la force. L’éclat dans notre regard en disait suffisamment. Nous nous sommes enlacés et nous avons laissé libre cours à nos larmes. Je garderai à jamais en mémoire les sanglots de Vala, les gémissements de Quintus et les plaintes de Philos. Quel territoire des enfers avaient-ils donc traversé ?

Je ne les ai nullement pressés sur le sujet. Je ne voulais pas noircir de quelque façon la grâce de l’instant. Et puis à les voir, je comprenais bien qu’aucun d’eux n’aurait eu la force de s’atteler à une telle tâche. Brisés par la fatigue, ils dorment de tout leur soûl depuis leur arrivée. Nous aurons amplement le temps de partager nos expériences plus tard.

C’est donc une lettre en demi-teinte qui se termine sur ces lignes. Nous voilà à nouveau rassemblés, du moins en partie. Je présume que C. Pompus a rejoint l’autre rive sous le fer des bandits ou sous l’impulsion divine de cette maligne tempête. Son optimisme et sa joie de vivre me manqueront.

Le sommeil me fuit toujours… Depuis combien de jours n’ai-je pas fermé l’œil ? Je ne le sais. Étrange que je n’en ressente nul besoin.

Je m’en vais regagner mon kosmos, me réconforter dans les trames de l’éther, à la chaleur de mes étoiles soupirantes.

Bien à toi, mon frère. 16e jour du Solstice Jaune.

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Helasabeth
Posté le 08/11/2022
Coucouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !
Me revoili-me revoilou ! J’ai réussi à trouver un peu de temps et je reviens donc traîner mes yeux sur cette superbe correspondance !

Cette plongée dans le kosmos est vraiment très impressionnante et mystérieuse, j’adore ! Très visuelle aussi, j’imagine sans mal un effet dessiné de blanc sur un fond noir/bleu très sombre. La Voilée en elle-même est très intrigante.
Et le retour des compagnons ! Ils sont dans un sal état mais ils sont en vie <3

« à la faveur d’un croissant d’argent façonné par mes soins » → beaucoup, beaucoup trop classe comme image, j’adore
« de manière fort brouillonne » → virgule après « brouillonne »
« se retrouvait enlacer » → « enlacé »
« Étrange que je n’en ressente nul besoin. » → Je suis intriguée moi aussi. X) Peut-être à cause de la Voilée ?
Et sinon, j’adore toujours autant le style avec lequel tu rédiges ces lettres, d’autant que le mardi est une journée où je fais pas mal de latin donc peut-être que je lirai régulièrement le mardi ton texte ! (J’espère pouvoir en tout cas !)
Alley, en attendant, je file à la lettre suivante.
Hastur
Posté le 10/11/2022
Hello !

Merci beaucoup pour ton retour et les petites remarques !

Ah ah, l'accord cours de latin, lecteur sur PA, j'ai l'impression que ça sonne comme un accord met vin :D
Alice_Lath
Posté le 12/10/2021
"Dans mon orgueil, je ne mesurais pas la difficulté de la tâche. Toutefois, ce malin sentiment s’est retrouvé quelque peu tari ces derniers temps." -> Je vois l'articulation logique entre ces deux phrases, mais j'ai dû revenir dessus pour la saisir, je pense que "mon orgueil" et "ce malin sentiment" sont éloignés dans la structure, ce qui explique ce flottement chez moi. Mais peut-être (ou plutôt probable) que je suis la seule à l'avoir ressenti !
Sinon, c'est toujours aussi magnifiquement écrit ! Je suis ravie que Scaevius ait retrouvé ses compagnons et je me demande maintenant comment ils vont se tirer de cette grotte. La Voilée aussi est très intrigante et j'aime beaucoup les passages où notre narrateur s'embarque dans la Nuit
Bref, du très chouette à nouveau, c'est toujours un plaisir de suivre ton histoire !
Hastur
Posté le 13/10/2021
Hello :),

Je note pour la phrase. Si je ne me trompe pas, c'est la première fois qu'on me le rapporte. Mais en correction, je me poserai la question d'une reformulation plus simple éventuellement :).

Merci beaucoup pour ton retour très encourageant ! :).

A bientôt !
Ewany
Posté le 02/09/2021
Hey !
Désolée de m'être si longtemps absentée :/ Mais je n'étais pas bien loin :p et heureusement que je suis revenue parce que cette lettre est superbe. Je suis contente d'en apprendre enfin un peu plus sur les Arcanes de la nuit, cette fois, tu nous livres des détails plus concrets propres à l'art de Scaevius. Comme d'habitude, ta plume est empreinte de poésie et reposante, c'est si agréable de te lire.
Quelques compagnons ont survécu, bonne surprise ! Franchement, je n'étais pas certaine de les revoir, alors ça m'a fait plaisir :D
Je m'en vais lire la lettre suivante !
Hastur
Posté le 03/09/2021
Hello !

Moi aussi j'ai fait une grosse pause dans mes lectures sur Plume, mais je suis en train de reprendre tout doucement. Je devrais d'ailleurs passer par chez toi dans le WE :).

Très content que la reprise de la lecture se soit si bien passée :).

Merci beaucoup pour ton retour. :)
AnonymeErrant
Posté le 23/02/2021
Hello !

Déjà, c’est marrant, parce que je n’ai pas l’habitude de l’épistolaire, donc, je ne sais pas si c’est « habituel » dans le genre (je pense néanmoins qu’il est effectivement possible de jouer là-dessus), mais parfois, j’ai l’impression d’être Faustus, ou que c’est à moi que ça s’adresse et c’est amusant. J’ai envie de lui répondre xD Ce n’est pas la première fois que j’ai cette sensation, mais ça ressort particulièrement dans cette lettre ci.

Cette plongée dans les Arcanes est pour le moins fascinante. On sent bien que la rencontre de Scaevius avec ce que tu nommes la Voilée n’est pas anodine. Il s’est passé quelque chose. Comme s’il avait découvert, sans le comprendre, que son art allait au-delà de ce qu’il connait, qu’il offrait d’autres possibilités. C’est encore plus intriguant.

Scaevius fait régulièrement mention de Pathie avec une incroyable douceur. Et de la nostalgie aussi. Ca pousse à désirer en savoir davantage à son sujet.

Hey, on a retrouvé les membres de la caravane (ou ce qu’il en reste) ! Et ils ont l’air d’en avoir bavé. Qu’ont-ils vraiment affronté ? Et cette fin ! Que de mystères une fois encore.
Hastur
Posté le 27/02/2021
Nom de dieu, j'étais intimement persuadé d'avoir répondu à tes commentaires ! Mon cerveau est dans tous ces états ! Mais bon après la lourde semaine passée, ça ne m'étonne pas d'avoir tout mélangé !

Merci beaucoup pour ton retour :).

Pour tout t'avouer, je ne suis pas fin connaisseur non plus. Mais je trouve rigolo de jouer avec cette ambivalence. J'ai l'impression que ça permet d'impliquer d'autant plus à la lecture !

Très content de tes ressentis qui font échos à ce que je souhaite faire à l'écriture :).
AnatoleJ
Posté le 11/02/2021
Hello :D

Oui, ils sont de retour ! Par contre c’est pas gentil de nous laisser sur ça, je veux savoir ce qu’il leur est arrivé pendant que Scaevius se promenait dans les étoiles, moi !
Mais c’est de la bonne frustration, parce que cette lettre était très bien menée au vu de tout ce qui leur est tombé dessus, et j’ai beaucoup aimé cette nouvelle immersion dans le kosmos. D’ailleurs, pendant cette très jolie description de la Voilée, je me suis demandé comment quelqu’un le verrait lui, dans la Nuit, est-ce qu’il est fait d’étoiles aussi ? (pas besoin de répondre, le mystère me va haha)

Quelques petites notes à demi pertinentes :
- « à la faveur d’un croissant d’argent façonné par mes soins »
De la pâtisserie stellaire ! ! ! (il y a pas d’ambiguïté sur le fait que ce n’est pas à manger, mais j’y ai pensé quand même xD)

- « Je ne saurais t’en tenir rigueur, car à ta place, je trépignerais d’impatience d’en apprendre plus. »
Encore une preuve que depuis le début, je suis Faustus, ça commence à devenir suspect c’t’affaire ! (mais plus sérieusement c’est marrant cette double adresse au lecteur et à Faustus, et c’est bien placé !)

- « Une étrange chaleur m’engloba, comme si mon corps se retrouvait enlacer d’une étreinte sincère »
enlacé

- « Du riche enseignement de Pathie, jamais pareille connaissance ne nous a été transmise, ni même évoquée d’une quelconque manière. »
Ah, donc c’est bien un savoir familial avant d’être communautaire ! ça répond en partie aux questions que je me posais quelques lettres plus tôt ^^

A bientôt !
Hastur
Posté le 13/02/2021
Hello :). Très heureux de te retrouver ici !

Un grand merci pour cet immense retour qui comporte toujours autant d'animation hu hu :D.

Excellente question pour la perception de Scaevius dans son kosmos. Je dois avouer que je ne m'étais pas posé la question, tellement j'ai le nez dans le guidon de son propre point de vue. C'est un élément qui pourrait être très intéressant à explorer. Je me le note :). Merci !

Pour la pâtisserie stellaire, utiliser 500g de poussière d'étoile, 2 œufs de plasma d'étoile, 100g de glace de méthane, soupoudrer de diamants pressurisés sur Neptune. Mélanger le tout et mettez à cuir à 10 000 °C dans le cœur d'une planète tellurique de taille moyenne pendant un millier d'années. Hu hu hu :D.

Content que la double adresse fait tiquer et plaise. Celle-ci est bien volontaire ^^. Je la trouvais rigolote.

Merci pour la faute. Je suis très surpris qu'Antidote ne l'ait pas vu celle-ci. La phrase n'est pas complexe pourtant oO.

Familial, familial... Tout dépend de ce que l'on appelle familial :D. Je n'en dirai pas plus pour le moment. Les lettres suivantes s'en chargeront !

Encore merci pour ton retour :).

A très vite ici ou avec Muse !
MariKy
Posté le 06/02/2021
Ce n’est pas très gentil d’écrire une lettre comme celle-là et de ne pas avoir publié la suite. Non mais ! Je crois que c’est ma lettre préférée de toutes. Elle mélange habilement l’ironie avec quelques clins d’oeil au lecteur, ainsi qu’une plongée dans les Arcanes de la nuit et un retour à l’action réaliste… Et cette accroche à la fin ! Que de questions et de suspens…
Je te livre plus en détail mes réflexions, notées au fil de la lecture :

« Ne t’attends donc plus à découvrir chacune de mes journées aventureuses, page après page. »
Evolution tout à fait logique compte tenu du contexte. Scaevius était un peu trop ambitieux niveau écriture !

« Ces choses d’importance ainsi dites, il m’est possible de véritablement commencer cette lettre. Il était temps, tu en conviendras. »
Petit clin d’oeil ironique destiné à Faustus tout autant qu’au lecteur… le genre de choses qu’on ne peut pas se permettre dans un roman et qui fait toute l’originalité d’un récit épistolaire !

Je te soupçonne, à cet instant précis de ta lecture, bien plus curieux à ce sujet qu’à tout autre. => ah clairement, oui. Tu lis dans mes pensées, Scaevius !

« L’intensité fut telle que je fus projeté hors de mon kosmos, mes sens à nouveau éveillés à la pénible réalité caverneuse qu’était la mienne. » tout ce passage est extraordinaire, j’imagine beaucoup mieux les Arcanes de la nuit désormais. Scaevius pensait créer une voûte étoilée, mais finalement ne s’agit-il pas plutôt de voyage vers un espace parallèle ? La rencontre avec cette divinité est très bien retranscrite, et je devine que Scaevius vient de passer un cap…

Nous retrouvons enfin d’autres survivants, dans un sale état… On a envie de savoir ce qui leur est arrivé mais il faudra attendre la prochaine lettre… Méchant, va. (Je râle, mais c’est tout à fait logique vu leur état!)

Et enfin cette dernière phrase… « Depuis combien de jours n’ai-je pas fermé l’œil ? Je ne le sais. Étrange que je n’en ressente nul besoin ». Non. Mais. Oh. Comment peux-tu terminer sur une annonce pareille ? Voilà Scaevius changé en… autre chose. J’imagine que les Arcanes de la nuit y sont pour beaucoup. Vivement la suite !
Hastur
Posté le 08/02/2021
R'hello !

Arf, c'est que la lettre suivante est encore en cours d'écriture ! Hu hu ^^.

Merci beaucoup une nouvelle fois pour ton retour !

Hi hi, c'est en écrivant dans cette lettre, que je me suis rendu compte que je pouvais "jouer" en faisant de légers clins d'œil aux lectrices et lecteurs. Bon après c'est comme toute bonne chose, il ne faudra pas en abuser ! ^^

Je suis très content de ce que tu me rapportes de ta lecture sur la partie des arcanes et de la rencontre que Scævius y a faite. J'ai mis pas mal de temps à trouver la façon dont je voulais le raconter et le niveau de détails qui me paraissait correct.

Et effectivement, comme il le dit lui-même d'ailleurs, il s'est passé quelque chose d'important, sans qu'il n'en comprenne l'ampleur, ni même la nature. Pas suffisamment bavarde la Voilée hu hu ^^.

Encore une fois merci pour tes retours qui gonflent de courage et de motivation pour poursuivre l'aventure ! La suite est en route et arrivera sous peu :).
Mathilde Blue
Posté le 27/01/2021
Coucou !

J’apprécie toujours autant la lecture des lettres de Scaevius. Celle-ci était teintée d’une étonnante douceur que j’ai beaucoup appréciée, et ta plume est toujours aussi belle.
Mais je me demande bien qui est cette fameuse Voilée… Et la fin était effectivement teintée d’un soulagement assez triste.

Pour mes notes de lecture :

- « Ce n’est pas la première fois que mon préambule se pare d’excuses ou que je m’étende sur mes difficultés relatives à l’écriture de ces lettres. »
Je suis restée un peu bloquée sur cette phrase avant de me faire la reflexion qu’il serait beaucoup plus naturel d’utiliser le présent « je m’étends » (même si je suppose que c’est l’éternelle question de quel temps utiliser après « que » ^^).

- « Toi, qui as l’âme forte en toute circonstance et qui inclines à attendre de même de tes parents, tu ne pourras qu’approuver ma volonté. »
Cette phrase est un peu lourde je trouve, je crois que c’est « et qui inclines à attendre de même de tes parents ». en fait, je ne suis pas sûre d’avoir bien compris le sens ^^’

- « Pour cela, il faut pardonner mon esprit trop en prises avec l’émotion. »
Je crois que c’est soit « en prise », soit « aux prises ».

- « Aujourd’hui maître de celle-ci »
Savoir à quoi renvoyait « celle-ci » n’était pas très clair. Tu parlais de la lettre ?

- « De quoi ai-je été le témoin en mon propre kosmos ? N’a-t-on jamais vu un disciple de la Nuit dépouillé ainsi de la maîtrise de son kosmos ? »
Je chipote, mais je trouvais la répétition de « kosmos » un peu lourde ici.

Au plaisir de lire la prochaine lettre ! À bientôt :D
Hastur
Posté le 28/01/2021
Hello Mathilde :)

Merci pour ton retour ! Très ponctuel en plus, peu de temps après la mise en ligne :). C'est toujours un excellent carburant pour faire tourner le moteur de l'écriture !

Alors pour le mode indicatif ou subjonctif, tu fais bien de poser la question. A l'écriture, j'ai mis intuitivement le subjonctif, mais je vais creuser la question, car l'indicatif est peut-être le mode à adopter ici.

.......processing......

En fait j'ai tout de suite creusé la question. Et au final, tu as raison ! Effectivement l'indicatif est plus approprié ici. Le subjonctif étant relatif au doute et l'incertitude, ce qui n'est pas le cas dans cette phrase, il n'a rien à y faire ! ^^

Le celle-ci faisait référence à l'émotion, qui est le dernier élément féminin mentionnée. Mais ça n'est pas très clair effectivement !

C'est tout noté pour le reste !

Encore merci :). A bientôt ici ou sur Le Prince Déchu !
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