La chambre de Lazare était tout en haut de la maison, sous la pointe du toit. Carrée de sol mais surmontée de deux larges pentes, elle était percée d’une lucarne qui donnait sur la rue. Dans un coin, accroché au mur, un petit miroir lui avait renvoyé une image de lui qu’il n’avait pas eu souvenir d’avoir déjà vue – les miroirs de l’Orphelinat, eux, avaient toujours été fendus. Lazare s’en était détourné rapidement, un peu embarrassé.
Longtemps, il était demeuré assis sur le lit, un lit trop grand pour lui, trop confortable. Il avait effleuré la courtepointe rousse du bout des doigts, à plusieurs reprises, puis, une fois grimpé dessus, gigoté pour entendre les ressorts du matelas. Ses pieds ne touchaient pas le sol.
A présent que la nuit avait avancé dans ses quartiers comme un chat, son regard tout tronqué – caché avec le reste de lui sous l’escalier grincheux – observait Binocle. Il n’avait pas réussi à s’endormir dans cette chambre à miroir qui devait être à lui mais qui, pour le moment, ne semblait encore trop à personne.
Quand il ne dormait pas, à l’Orphelinat, Miche lui concoctait une tisane qui ne sentait pas bon, pleine de houblon et de valériane. « Parce que pas dormir, ça empêche de grandir. » Au début, Lazare s’était interrogé : certains orphelins d’ici dormaient bien plus que lui, mais étaient aussi bien plus petits. Miche avait fini par lui expliquer que grandir, ce n’était pas juste grandir, c’était aussi vieillir. Lazare n’était pas bien sûr que vieillir, ça soit intéressant.
A l’époque, il n’avait su dire si Miche et Perce-Mur étaient vieux. Il leur avait demandé, et ils avaient ri. « Tout dépend. », ils avaient dit. Ce n’était pas une vraie réponse. Perce-Mur avait alors agité son trousseau de clefs et toqué son crâne, comme d’habitude.
– On est plus vieux que toi, pour sûr. Mais bien moins que d’autres. Tout dépend.
Tout dépendait de qui ? Encore aujourd’hui, Lazare se demandait qui décidait quand les gens étaient vieux. Il avait cependant appris à les reconnaître, comme une espèce à part : les gens vieux étaient petits, ridés et tremblotants. Ils portaient sur eux une tristesse presque sèche, comme un trop vieux costume.
Il avait décidé que Miche et Perce-Mur, eux, n’étaient pas vraiment vieux – qu’ils étaient entre-deux. Ils n’étaient jamais tristes. Ils riaient même souvent, quand ils se regardaient. Leurs rides avaient la finesse des papiers qu’on chiffonne mais qu’on ne jette jamais.
Dans le froid de cette toute première nuit et vu de sous l’escalier grincheux, Binocle semblait en entre-deux, lui aussi.
Pareil à une grande araignée courbée sur un plateau minuscule, il travaillait à la lumière d’une bougie qui s’approchait doucement de sa fin et avait laissé des taches de cire grasse sur le sol. Devant lui, dans un drôle de grand meuble ressemblant à un orgue, plusieurs centaines de jarres de verre ambré attendaient. De temps en temps, il appuyait sur une touche ou actionnait un levier, s’emparait de l’une d’elles, y plongeait une pince. Il en retirait alors ce qui paraissait être un, deux ou trois gros grains de sucre, qu’il déposait au fond d’un tube avec une précaution infinie. Il trempait ensuite une toute petite cuiller dans un bol de liquide épais puis en faisait tomber une, deux ou trois gouttes. Il y versait de la poudre, secouait enfin la fiole dans un sens, dans un autre, puis en goûtait le contenu. Lorsqu’il paraissait avoir fini, il recommençait.
Après avoir soigneusement rebouché une jarre, il articula ses doigts en grimaçant puis s’éclaircit la gorge.
– Tu fais beaucoup de bruit, pour un si petit garçon.
Lazare se raidit. Il avait pourtant bien veillé à ne pas respirer trop fort. A contrecœur, il sortit de sa cachette et s’avança sans savoir si Binocle était fâché contre lui – il ne pouvait voir qu’un tout petit bout de son visage, dans le halo.
Lorsqu’il s’arrêta, le long profil et les lunettes posées dessus lui apparurent si proches que cela lui fit drôle. Binocle avait des rides au milieu des joues mais sa peau, pourtant, semblait plutôt tendue.
– Ils sont comment, mes bruits ?
Binocle se tourna vers lui et attarda son regard sur sa silhouette : sa tenue de nuit grise, coupée dans un coton grossier et usé, et la couverture rayée qu’il lui avait donnée, posée sur ses épaules. Ses pieds nus. A cet instant, seulement, il parut un peu fâché, et Lazare sentit son dos se recroqueviller comme pour rentrer dans une coquille trop petite pour lui. Mais sa voix était toujours calme.
– Comme des bruits de petit garçon, je suppose. Mais je ne suis pas habitué à entendre quelqu’un d’autre que... Boussole, par ici.
Lazare jeta un coup d’œil à Boussole, paressant dans un coin, puis reporta son attention sur le meuble et les jarres qui, de plus près, lui parurent toutes identiques.
– C’est pour fabriquer des souvenirs ?
Binocle hocha lentement la tête mais n’ajouta rien. Son sourcil, en revanche, s’était froncé juste assez pour faire grimper des plis à ses tempes. Lazare ouvrit la bouche pour parler, mais il l’en empêcha d’un ton brusque :
– Non.
– Non à quoi ?
Binocle toussa, quelques secondes, puis attendit de retrouver le souffle qui avait perdu son chemin.
– Non, je ne t’apprendrai pas à en faire.
Lazare croisa les bras sur sa poitrine, mécontent. Seules les grandes personnes disaient non sans jamais savoir pourquoi. Il n’avait pas du tout envie d’en fabriquer, des souvenirs. Miche avait tenté de lui apprendre à faire cuire des petits soufflés, un jour, et il avait trouvé cela long et fastidieux. Ses soufflés à lui étaient sortis tout noirs et n’avaient pas eu bon goût.
– Je ne veux pas apprendre.
– Bien. Que voulais-tu savoir, alors ?
Lazare se gratta le nez, réfléchit.
– Quel goût ça a, un souvenir fabriqué ?
Binocle se leva de sa chaise dans un mouvement de grand ressort qui se détend, puis considéra ses jarres d’un œil un peu perdu, la tête chiffonnée de celui qui ne paraît pas trouver les bons mots à l’intérieur de lui. Sa main noueuse agita machinalement une fiole gardée sur le bureau, essuya le plateau, erra un peu dans l’air quand il répondit :
– Le goût que l’on attend de lui.
Lazare fit la moue en tripotant le coin de sa couverture, plutôt insatisfait. Ça ne voulait pas dire grand-chose. Binocle désigna alors la boutique, de l’autre côté du mur, d’un mouvement toujours aussi gracieux mais étonnamment lointain.
– Les clients viennent ici avec un petit espoir précis, même s’ils ne le formulent pas. Comme lorsque tu sens le thé avant de le goûter. Tu imagines déjà un peu son goût.
Remontant ses binocles du bout de l’index, il jeta un regard au gousset qu’il conservait dans une poche puis considéra Lazare, le visage tout froncé.
– Tu devrais être couché.
– Je ne dors jamais.
L’ombre qui mangeait à demi le visage de Binocle parut camoufler le bout d’un sourire minuscule.
– Jamais ?
Lazare réfléchit quelques instants puis haussa une épaule. Puis l’autre.
– Pas tout à fait jamais.
Binocle avait un instant craint ce petit trop vif, trop agité, mais il avait senti – sans chercher à savoir pourquoi – que son choix était juste. A cet instant, rien ne lui semblait effectivement plus à propos : les questions de l’enfant venaient alléger un petit quelque chose qui, le temps avançant, lui avait pesé sans qu’il ne puisse rien y faire.
Les choses autour de lui étaient à lui. Cet endroit ressemblait d’ailleurs probablement plus à lui que n’importe quel portrait, qui n’aurait fait que s’attarder sur ses lunettes, son apparence, sur sa maigreur. Il aurait pu laisser transparaître un peu de sa véritable nature, au travers des peintures, mais contrairement aux souvenirs qu’il créait, ça n’aurait toujours été qu’un fragment, un instant, un pigment. Ça n’aurait pas raconté tous les moments racontés par toutes ces choses.
Il y avait justement eu des moments où il lui avait été un peu plus difficile de continuer à vivre, ces dernières années. Pas qu’il eût un souci quelconque avec sa vie : il l’aimait telle qu’il l’avait construite, à son image. Ce qu’il avait bâti lui ressemblait tant qu’il paraissait d’ailleurs ne faire qu’un avec chaque minute de chaque jour. Il savait ce que cela faisait, d’être à sa place, et il trouvait cela remarquable et précieux.
Parfois, il lui arrivait cependant de se sentir à l’étroit entre deux secondes. Il inspirait et clignait des yeux, et la vilaine sensation passait. Mais il restait toujours un vide infime, sur son passage, un trou aussi petit qu’une tête d’épingle, laissé quelque part : l’impression que justement, il ne faisait qu’un avec lui-même. Et il avait trouvé les trous laissés par cette épingle terrifiants.
– Tiens donc. Et que fais-tu de tes nuits, quand tu ne dors pas ?
Lazare plongea le nez vers le sol et regarda ses orteils se tordre.
– Je réfléchis. Et des fois, je joue aux échecs avec Perce-Mur.
Binocle se frotta les mains l’une contre l’autre et ça fit un bruit de vieux papier qu’on froisse tout doucement, sans déchirer.
Avant même de l’avoir véritablement décidé, il rangea sa chaise et indiqua à l’enfant de le suivre. Aussitôt, les pas légers trottinèrent à sa suite, trébuchant à plusieurs reprises sur le bout de la couverture. Il s’efforça de ne pas trop regarder derrière lui et de ne pas penser.
Au premier étage au fond du couloir se trouvait une porte presque trop basse pour lui – comme une porte qui aurait oublié de grandir –, qu’il n’avait pas ouverte depuis plusieurs années. Lorsqu’elle grinça, néanmoins, l’odeur qui lui parvint fut exactement celle qu’il avait conservée. Une odeur qui a su patienter.
– Attends-là, veux-tu ?
Il s’absenta un moment vers la cuisine puis revint avec deux chandeliers d’argent terni, porteurs de deux bougies neuves qui laissèrent aussitôt échapper quelques ombres sur les murs.
Lazare ne l’avait pas attendu du tout et il n’en fut pas surpris. Déjà au milieu de la pièce, le corps légèrement basculé vers l’avant, il ressemblait à un petit animal sauvage en terrain inconnu, tâchant de flairer la prochaine direction où poser le pied. Les ombres qui s’approchèrent ne parurent pas l’effrayer. Il les regarda un instant évoluer, fasciné, puis se dirigea là où, soudain, venait d’apparaître la raison pour laquelle Binocle avait pensé à l’emmener ici : une vieille table d’échecs grisée par la poussière et repoussée dans un coin.
Binocle posa les chandeliers sur les guéridons situés de part et d’autre de la cheminée – une cheminée ronde comme un œil grand ouvert – et laissa sa vieille curiosité grimper le long des murs tapissés de bibelots, de tableaux et de livres. Lorsqu’elle s’arrêta sur le fauteuil à bascule puis sur l’horloge sans chiffre, cependant, tout en lui se voila. Le balancier demeurait parfaitement immobile.
Il aurait pu suivre le fil de ses années d’absence mais n’en avait jamais eu le courage. Tout ce qui vivait ici appartenait à une forme de passé qu’il n’avait jamais vraiment voulu renier, bien sûr, mais qui lui était douloureuse. Cette pièce était probablement la part de lui la plus colorée, la moins solitaire. Il n’était guère étonnant qu’elle l’ait soudain rappelé à elle, maintenant qu’il ne vivait plus seul.
Il coula un regard à Boussole qui, à son tour, venait d’y faire son entrée. Binocle aurait pu jurer que le chat avait lâché un soupir courroucé quand, le museau pointé en l’air, il s’était approché. Peut-être avait-il trop longtemps attendu, lui aussi.
Lazare avait entrepris de lustrer soigneusement le plateau avec l’ourlet de sa chemise, préférant vraisemblablement la salir plutôt que sacrifier la couverture qu’il lui avait laissée. Cette vision le dérangea.
– Garçon.
L’enfant parut ne pas entendre. Binocle s’éclaircit la gorge puis répéta d’une voix plus forte, pleine d’une autorité boiteuse dont il n’avait pas l’habitude :
– Garçon, arrête.
Mais Lazare paraissait tout entier absorbé par sa tâche, les yeux plissés dans la lumière comme pour mieux juger de l’efficacité de son polissage de fortune. Cette image tissa chez lui une sorte de malaise étrange, dont il ne sut ou ne voulut pas déterminer précisément l’origine. D’une voix et d’un pas plus secs qu’il n’aurait dû, il s’approcha puis gronda :
– Lazare.
L’enfant, cette fois, cessa. La bouche grande ouverte et le front tout fripé, le visage comme capturé entre le choc et le reproche, il lui adressa un regard que Binocle fut certain de ne pas oublier. Alors, seulement, il se rendit compte que c’était la toute première fois qu’il venait d’appeler le jeune garçon par son prénom. Dans un moment de colère – non, pas tout à fait de colère. Dans un moment de nostalgie, de regret et de peur.
L’enfant descendit maladroitement de la chaise sur laquelle il s’était perché à genoux et ramena la couverture contre lui, son œil toujours planté fermement dans le sien.
– Vous avez eu une voix de Monsieur.
Binocle ne demanda pas ce que cela signifiait : son attitude lui semblait à elle seule bien assez explicite. De son menton levé haut dans la lumière à ses orteils contractés, blancs sur les lattes de bois gris, tout lui indiquait que Lazare se sentait trahi.
– Pourquoi vous m’avez emmené ici si vous ne voulez pas jouer ?
Binocle ouvrit la bouche pour répondre mais se sentit soudain envahi par une grande lassitude. Il n’avait pas su s’y prendre. Pas su s’y prendre du tout. Alors il soupira, vaincu par ce « Monsieur » qu’il ne connaissait pas mais qui lui sembla d’un étonnant réconfort. Peut-être « Monsieur » allait-il trouver une issue, lui.
– Nous jouerons plus tard.
Lazare ne bougea ni œil, ni orteils blancs.
– Quand ?
– Quand j’en aurai décidé.
L’enfant parut un instant prêt à répondre. Pourtant, après un court instant, il se détendit, se pencha légèrement pour laisser ses doigts effleurer la fourrure d’un Boussole tâtonnant à petits pas sur le coin trop long de sa couverture. Le félin se hérissa à peine, surpris, puis partit explorer d’autres endroits plus calmes. Alors il se redressa, resserra le tissu autour de lui comme une sorte de toge, le regarda à nouveau.
– Peut-être que moi je n’aurai plus envie de jouer, à ce moment-là.
Binocle ne chercha pas à répondre : le petit était déjà sorti.
Facile à lire avec un coté chaleureux et enfantin très agréable
Par contre en lisant le point de vue de Binocle je me rend compte qu'en réalité c'est ta voix d'auteur qui est comme ça.
C'est très immersif et c'est parfait pour ton univers, j'espères que tu arriveras à à créer une réelle différence quand tu changera de personnage pour que nous n'ayons pas l'impression que tout le monde voit le monde comme Lazare.
Je continue, pour l'instant j'adore.
J'ai une question qui n'a rien à voir, mais comment tu as fait pour ne pas avoir un saut de ligne entre tes paragraphes ? Je n'y arrive pas !
J'ai trop les prénoms des personnages, d'ailleurs, je ne me souviens plus si je te l'ai dit.
Binocle est un personnage très intrigant. Je veux en savoir plus tout comme j'aime ce mystère qui tourne autour de lui !
La plume est toujours aussi belle, je pense que je vais le dire dans tous les commentaires. Encore plus pour un brouillon, je suis jalouse x)
Concernant l'absence de saut de ligne, je le fais plutôt machinalement mais il me semble que c'est en appuyant en même temps sur Shift et sur Entrée).
Pour ce qui est de ton ressenti sur Binocle, il me fait très plaisir, c'est également l'un de mes personnages favoris. <3
Pour le À = alt+0192
Pour les autres questions, je tairai la réponse, mais si je dois me montrer précise, ce n'était au départ ni pour l'une, ni pour l'autre...
C'est vraiment cool la façon dont ça évolue. On en apprend plus sur Lazare, on apprend à le connaître ; la relation entre les deux est vraiment super, et c'est sympa de passer un peu du côté de Binocle !
Concernant le changement de point de vue , il m'a un peu déstabilisée car je ne l'avais pas vu venir, et, qu'en fait, Binocle et Lazare ont presque la même voix pour décrire les choses qui les entourent. Je ne sais pas si c'est fait exprès, si c'est pour souligner un lien qu'ils ont / qui se créent entre eux, ou une sensibilité qu'ils partagent ?
Je comprends les questionnements sur la brutalité du changement de points de vue (je suis encore en réflexion quant à supprimer ces passages ou non lors de la réécriture), et sur le regard partagé par Lazare et Binocle. En réalité, je crois que ce que beaucoup de gens considèrent comme le point de vue de Lazare est en réalité plutôt le mien. Nous nous ressemblons beaucoup, et je crois que c'est ma sensibilité à moi qui, sans le vouloir, s'est retrouvée dans cette histoire. :) Mais il faut effectivement que je retravaille cet ensemble pour que ça soit plus compréhensible, au final.
J'espère en tout cas que la suite ne te décevra pas. :)
Sur le changement de point de vue, le style ne m'a pas posé de problème. (je veux dire, l'absence de changement). je me suis plutôt dit "pourquoi si tard dans l'histoire" ? Peut-être pourrais-tu rajouter un chapitre, une scène, avant, avec son point de vue.
J'ai quelques points de détails, à discuter, pour alimenter tes réflexions d'amélioration:
- "A l'époque, il n'avait su dire": l'époque où il était avec Miche et Perce-Mur me paraît trop proche pour la qualifier d'époque, sauf s'il avait demandé il y a longtemps, mais en ce cas c'est ce "longtemps" qui ne me paraît pas assez explicite.
- "Ils portaient sur eux une tristesse presque sèche, comme un trop vieux costume": peut-être, "comme un trop vieux costume" pourrait être remplacé par "comme un costume trop usé" ? à la lecture, la redondance de "vieux" m'a fait tiquer. (tu noteras, pas celle de triste)
- "Les choses autour de lui étaient à lui. Cet endroit ressemblait d’ailleurs probablement plus à lui que n’importe quel portrait" : non mais en fait là j'ai rien à proposer, j'aime, c'est tout. :)
- "Lazare avait entrepris de lustrer ..." ici il y a un saut, du coup on peut croire que tu changes de point de vue, et comme le premier nom est Lazare, je me suis raté dans ma compréhension.
- "L'enfant parut un instant prêt à répondre. Pourtant, après un court instant, ": instant x2
Merci, bon courage ! :)
Il y a une très bonne dynamique entre les deux personnages et à nouveau, je n'ai rien à dire sur ce récit, je le lis, je suis transportée et voilà, il ne m'en faut pas davantage hahaha
Sinon, je n’irais pas jusqu’à parler de rivalité à ce stade, mais on perçoit que Lazare a son propre caractère, et qu’il ne cherche pas à plaire. Cela fait partie de son authenticité, et je trouve ça très bien comme ça.
On en apprend aussi un peu plus sur les souvenirs, qu’il faut goûter. Il y a une partie très animale, là dedans, presque cannibale, s’il s’agit de vrais souvenirs…
J'apprécie également beaucoup que tu sentes une part de cannibalisme dans le travail de Binocle, je n'avais jamais songé à ce mot mais je le trouve très vrai, il porte en lui la cruauté, le danger que je souhaite faire ressentir. Ce travail n'est pas anodin et la question des effets sur le corps m'a beaucoup intéressée dès le début.
Quoi qu'il en soit, j'espère vraiment que la suite te plaira. <3
J'aime bien aussi la relation qui se tisse entre Lazare et Binocle, et le fait que les réflexions du gamin soient à la fois intelligentes et singulières.
Et cette histoire de souvenirs qu'on peut acheter soulève plein d'interrogations : si on les boit, est ce qu'on peut les faire boire à quelqu'un d'autre à son insu ? Si oui, la personne consommant le souvenir pourra-t-elle faire la différence entre le faux souvenir et ses vrais souvenirs ? Si non, est ce que ça veut dire qu'on peut se servir de ces souvenirs pour manipuler les gens ?
Tes questionnements concernant les souvenirs sont je crois les premiers à apparaître ici, et j'apprécie beaucoup que l'on puisse s'interroger sur tout ça. Pour ne pas te spoiler, je me contenterai de t'écrire que la manipulation de la mémoire prendra effectivement une certaine part dans l'intrigue, par la suite... Et que certaines réponses te seront apportées tout prochainement, je l'espère. :)
Il y a juste deux phrases que j'ai trouvé moins. La première dans le chapitre précédent "Lazare n’était pas encore sûr de pouvoir identifier le cœur d’ici, avec certitude.", je n'aurais pas mis de virgule ; et dans ce chapitre-ci "Les choses autour de lui étaient à lui" je trouve la répétition de "lui" un peu lourde.
Voilà c'est tout ! Sinon ça frôle la perfection :3
Je prends note de tes remarques pour la réécriture... Et tu n'es pas la première à faire le parallèle avec un film, même si c'est toujours assez surprenant pour moi de le lire. Sans doute est-ce parce que j'analyse moi-même beaucoup l'environnement et les détails, dans la vie de tous les jours... Ca doit malgré moi donner à ce que j'écris un côté très "visuel". :)
J'espère que la suite continuera de te plaire autant !
Binocle m'a l'air très intéressant. Nostalgique de la perte d'un être cher, je suppose.
En tout cas, je trouve que ça sonne déjà très juste. J'imagine avec précision la tête que font les personnages, ce qu'ils ressentent, plus ou moins.
Bref, j'aime beaucoup !
On en apprend un peu plus sur ce mystérieux Binocle, ce qui est plaisant...
L'écriture est toujours aussi agréable
J'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur Binocle et se qu'il ressent et pense :)
Lazare quant à lui ose plus de choses qu'on aurait pu le croire !
(J'ai bien conscience d'avoir opté pour un petit teasing très peu subtil, j'en suis désolée.)
C'est un petit bijou que tu tisses là... Si aucun éditeur ne s'en rend compte, promet moi de t'auto-publier, que je puisse te ranger dans ma bibliothèque. Je n'y conserve que mes coups de coeur <3
Tu as très bien décrit Binocle : "une longue marionnette dégingandée habituée au silence". C'est tout à fait lui, je suis heureuse d'être au moins parvenue à le faire ressentir !
Et concernant l'édition, c'est un rêve que je ne m'autorise pas vraiment pour le moment. Il y a tant de potentiels partout que je ne me crois pas capable d'être distinguée. Et je n'ai jamais réfléchi à l'auto-édition, il me semble que cela nécessiterait des compétences "marketing" dont je suis totalement dépourvue.
J'espère néanmoins que la suite sera tout autant un coup de cœur pour toi ! <3
Ce chapitre mets très bien en scène la découverte entre Lazare et Binocle. Pour ma part, je ressens bien chez Binocle, cette part de regret, d'un temps passé qu'il n'a peut-être pas su attraper.
C'est appréciable que tu écrive tu point de vue de Binocle. Mais j'avoue m'être un peu perdu dans la partie qui commence par 'Au premier étage au fond du couloir...'
Je n'arrivais tout à fait à comprendre si c'est le point de vue de Binocle, ou de Lazare. En relisant, c'était plus clair. Et j'ai pu voir les deux points qui m'ont, un temps, bloqué.
- la phrase "Binocle avait pensé à l’emmener ici " me parassait vraiment pensé par Lazare.
- J'avais associé les personnifications / les comparaisons très imagés à la pensée de Lazare. Et ils y en a une ou deux dans cette partie qui m'ont fait pensé à Lazare.
Mais tout ceci ne concerne peut-être que moi, et vient peut-être d'une lecture un peu trop hâtive parfois - quelle idée tu as d'écrire des histoires si prenante, aussi ! :)
Au plaisir de lire la suite,
Je prends bien note des points que tu soulèves, j'essaye effectivement que le changement de point de vue demeure visible, mais sans toujours y parvenir... (La chose sera réglée dans la seconde partie, cependant. :))
J'espère sincèrement que la suite te plaira aussi !
J'ai l'impression (qui n'engage que moi, bien sûr), que ce lâcher-prise te va très bien. Les phrases continuent de glisser toutes seules, les images d'être magnifiques et, cerise sur le gâteau, il me semble tu as gagné en fluidité (?)
D'autant qu'en cette période de confinement, ton rythme de parution de plusieurs chapitres par semaine me va très bien (égoïste que je suis !). D'ailleurs, j'aime en avoir toujours un sous le coude, que je lis avant de me plonger moi-même dans une séance d'écriture.
A très vite, et d'ici-là bonne scribouille !
Pour ce qui est de ma "fluidité", je la perçois surtout comme de la paresse (jamais je n'aurais imaginé poster ces scènes-ci, non travaillées), mais je suis heureuse de constater que tu ne trouves pas ça si hideux. :D
Et pour ce qui est du rythme de parution, je vais en effet tâcher de profiter du confinement pour poster régulièrement les scènes que j'ai de côté... Certaines arrivent bientôt et j'avoue avoir assez hâte de vous les faire découvrir. Deux personnages importants pour moi vont bientôt apparaître, et j'espère vraiment qu'ils plairont aussi.
Merci, en tout cas, de ton soutien sans faille ! <3
J'espère que mes réflexions ne sont pas trop "rationnalisantes" (je peux avoir tendance à faire du terre à terre et à casser le côté poétique)... J'ai commencé à grignoter le chapitre suivant mais j'avance un peu à reculons : j'aime l'idée d'avoir toujours un chapitre de Lazare à lire quelque part ;-)
A bientôt !
Je commence petit à petit à me faire le film de cette histoire. L'ambiance est un peu austère, non ? Je me trompe peut-être, mais ça ne respire pas la joie. j'ai l'impression d'être dans un tatonnement. Rien de négatif dans ce que je dis, c'est simplement mon ressenti de lecteur.
Dans ce chapitre, on en découvre un peu plus sur Binocle et ses réactions. Il reste très mystérieux, mais je ne doute pas que l'on va en apprendre encore et encore par la suite. Tu amènes des éléments petit à petit, et c'est très intriguant.
Continue ! :)
Austère, oui, sans aucun doute... Binocle est effectivement quelqu'un que l'on pourrait qualifier d'austère, je crois, et son intérieur lui correspond. Pour ce qui est du tâtonnement, en revanche, je ne suis pas sûre de bien te suivre... S'il s'agit des personnages, c'est effectivement voulu - Lazare est amené dans un nouvel environnement qui ne ressemblera jamais à celui qu'il vient de quitter, et Binocle n'est pas à l'aise avec l'idée de partager ce qu'il est, même si l'initiative vient de lui.
Si tu évoquais un tâtonnement de ma part, en revanche, je serais très intéressée de savoir ce qui t'a transmis ce ressenti... Cette scène n'a pas été de celles qui m'ont posé le plus souci à écrire, et les éléments que l'on y retrouve étaient tous plus ou moins prévus dans mon plan initial. :)
(Et pour ce qui est de l'absence de joie... Je ne vais pas promettre que toute mon histoire sera plus ou moins aussi dramatique, mais disons que si tu recherchais quelque chose d'un peu guilleret, la suite risque de ne pas te plaire davantage. ^^)