Érica : Arrivée à Valoria (réécriture)

Par Sabi
Notes de l’auteur : Réécriture du début de l'histoire d'Orcelia. Je n'étais pas tout à fait satisfait de la qualité d'écriture du début, notamment parce que j'ignorais certains détails de l'histoire que je connais à présent. Du coup, lisez si le coeur vous en dit.

Les murs de Valoria, capitale de tout le royaume de Corvefell étaient apparus au détour d’une énième colline. Cette vision avait réjoui le coeur d’Érica, lassé par ces jours interminables de voyage. Oui, la route avait été longue. Et si au départ l’excitation l’avait empêchée de sentir la fatigue, celle-ci avait fini par se faire sentir à mi-chemin entre Tervire et Valoria.

Érica Marjiriens, fille cadette du duc Stefron Marjiriens, n’était jamais sortie de la capitale ducale, Val-lès-l’Ombre jusqu’à présent, si ce n’est dans ses environs immédiats. La jeune princesse avait dévoré des yeux Tervire, cité ô combien plus grande et plus prospère que le Val de par sa position avantageuse pour le commerce avec les autres duchés du royaume. Tout y était plus grand et plus large. Et si les merveilles devaient s’arrêter là ! Toute sa vie, on l’avait bercée des rumeurs disant que nulle cité de Corvefell n’égalait celle où résidait le roi : Valoria, la triple-ceinte. Maintenant qu’elle en voyait le premier mur au loin, elle pouvait déjà comprendre les récits. 

Toute cité se devait d’avoir des remparts protecteurs en cas d’attaque. Le Val en possédait, taillés dans la pierre calcaire des montagnes de l’Ombre qui l’entouraient. Ils étaient grands, solides, épais, imposants. Après tout, le Val n’était qu’à une journée de la frontière avec Sorsombre, pays hostile. Dans son enfance, Érica avait été persuadée que jamais nulle construction n’égalerait la grandeur de ces murs. Mais Valoria venait mettre à mal ce qu’elle croyait. Les murs du Val étaient impressionnants de par leur ouvrage défensif. Ceux de Valoria l’était par leur magnificence. Tout n’était que bas-reliefs stylisés, arabesques et encorbellements rehaussés de bronze. Chaque tourelle de garde était rehaussée d’une flèche d’or. Quant à la porte principale, elle était faite en acier dans lequel on avait gravé sur l’ensemble des deux battants monumentaux une gigantesque figure féminine faite d’argent, voilée et habillée d’une toge où étaient incrustées des étoiles, en or elles aussi.

Tant de raffinement et de luxe alors qu’il ne s’agissait que de simple murs ! Toute princesse qu’elle était, face à tant de richesse, la jeune fille avait soudain l’impression de n’être qu’une pauvresse de basse extraction. Érica avait souvent entendu son père parler du dédain que les duchés du sud entretenait au sujet du nord. Tout était plus clair désormais, et son coeur en conçut une honte contre laquelle elle chercha aussitôt à se débarrasser. Une Marjiriens ne pouvait pas se laisser impressionner par un simple écart de richesse ou d’opulence !

Devant elle chevauchaient son frère ainé Edmond, à la carrure grande et musclée reconnaissable à ses cheveux blond vénitien, ainsi que son père, de même stature que son fils, mais avec des cheveux blond cendré qui tiraient sur le blanc avec l’âge. Eux avaient l’habitude. C’était la troisième fois que son frère participait au conseil royal annuel, et son père s’y rendait depuis qu’il était monté sur le trône du Val. Érica souhaitait de tout son coeur ne pas leur faire honte pour sa première fois. Bien qu’elle n’hériterait jamais de fonctions importantes du fait de sa condition de cadette, en tant que princesse, elle se devait de faire bonne impression auprès des autres nobles du royaume. Parmi l’un d’entre eux se trouvait son futur époux. Cette idée ne l’enchantait guère, mais l’éducation que sa famille lui avait donnée stipulait qu’une noble avait des obligations. L’honneur de la famille en dépendait. Alors, elle avait pris sur elle et fait des efforts. Aujourd’hui, aux portes de la capitale, le stress et le trac lui donnaient une boule au ventre dont la jeune princesse ne laissait rien paraître, adoptant une expression calme et déterminée. Comme à chaque fois qu’elle était angoissée, Érica se récita la devise des Marjiriens : Le lion a des griffes.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez