Chapitre 6 - Lo

Lorsqu’iel avait entrepris de traverser le légendaire désert de Kèvres, Lo n’avait pas envisagé un seul instant qu’iel le ferait à bord d’une sphère à la fragilité précaire, projeté par une créature qui boulottait ses propres crottes en apéritif.

Et pourtant.

Lo avait été au bord de la mort à de nombreuses reprises, dans sa vie. Alors, dans les quelques secondes où iel compris que c’était une des possibles conclusions de la situation actuelle, iel vit aussi que ce n’était pas la seule. Un léger sourire tira sur ses lèvres. Ils survivraient.

Lo donna un grand coup de pommeau dans la sphère pour élargir une des craquelures - juste de quoi avoir de la place pour y passer sa main. 

— On la pète la sphère, maintenant ? couina Del.

— Non. Ne bougez pas, tous les deux.

Lo sortit de sa sacoche une graine ronde surmontée de cinq pointes, qu’iel glissa dans sa bouche pour l’humidifier. Iel espérait que cela suffirait - mais iel n’avait pas vraiment le temps de faire plus. Après quelques secondes, Lo récupéra la graine, l’enferma dans son poing, et glissa le tout au dehors. 

Iel se concentra, et projeta sa magie de son coeur jusqu’à celui de la graine.

Pendant quelques instants, il ne se passa rien. Est-ce qu’iel n’avait pas assez humidifié la graine ? Si c’était le cas, iel devait trouver un autre plan, et vite…

Brusquement, la magie dormante de la graine se réveilla dans sa paume, et des pousses jaillirent entre ses doigts. Lo se concentra de nouveau, cette fois-ci pour guider les tiges vers la forme dont iel aurait besoin.

— Accrochez-vous à mes jambes ! ordonna-t-iel.

Del et Sehar obéirent, et, deux battements de coeur plus tard, la sphère s’ouvrit complètement - trop tôt. Son sortilège était loin d’être abouti.

Ils filaient à toute vitesse vers le sol.

Ils tombaient, les sifflements de l’air dans les oreilles de Lo mélangés au cri de terreur de Del.

Foump.

Puis ils ralentirent, leur chute brusquement freinée par la structure accrochée au poing de Lo. Les végétaux, tissés en rangs serrés, formaient un parachute de fortune assez solide pour supporter leur poids.

Ce n’était pas suffisant pour un atterrissage en douceur, cependant.

Ils percutèrent des branches, puis des buissons épineux, avant de finir sur un sol riche en petits cailloux pointus qui risquaient de laisser des traces. 

Mais, Lo ne manqua pas de remarquer avec soulagement, ils étaient tous les trois vivants.

La seconde chose qu’iel remarqua, après le choc dans ses genoux et les éraflures sur sa peau, fut l’absence de la forêt. 

Elle était bien là, sous ses yeux, et iel respirait son odeur d’humus légèrement sucré - mais iel ne la sentait pas dans son coeur comme iel pouvait sentir la plante qu’iel avait réveillée, ou même les graines encore endormies dans ses sacoches. Lo n’avait aucun lien avec cette forêt-là - et elle n’avait elle-même pas non plus de lien, même infime, avec aucune forêt qu’iel connaissait.

— On peut pas être si loin…

Les gémissement de Del ramenèrent son attention à un problème bien plus urgent : son ami était plié au sol, les mains serrées autour de son ventre, et la respiration saccadée. Le choc de l’atterrissage, ajouté à la fatigue de son sortilège sauvage et à ses habituelles douleurs chroniques, devaient former un mélange particulièrement douloureux.

Lo s’agenouilla à côté de lui, alors que Sehar osait à peine bouger, à quatre pattes et les yeux écarquillés comme s’il était sur le point de vomir, sans pourtant y parvenir. 

— Hey, Del ? Qu’est-ce qui va pas ? murmura Lo.

Mais le maegis ne lea regarda même pas - ce qui était décidément inhabituel. Il arrivait toujours à se faire comprendre d’une façon ou d’une autre, quand il avait mal - ce qui voulait dire que la situation était bien pire que d’habitude.

Iel entendit Sehar enfin réussir à vider son estomac, et l’aperçut du coin de l’oeil se relever, alors qu’iel récupérait dans sa sacoche de quoi soulager les douleurs de Del. Le plus doucement possible, Lo ouvrit son col pour l’aider à mieux respirer, puis dégagea les cheveux qui s’étaient collés à son visage pour le badigeonner avec sa crème. Iel insista particulièrement sous le nez et sur la pointe des oreilles, mais iel n’était pas certain que cela serait suffisant…

— On est… On est sorti du désert, murmura Sehar. Qu’est-ce qu’il a ?

— Mal. Pour le moment, je n’en sais pas plus.

Un arbre grinça bruyamment, à une dizaine de mètres d’eux, et Lo sursauta. Iel avait réussi à oublier qu’ils étaient dans une forêt - cette dernière était bien trop silencieuse à son goût.

— Tu n’es jamais sorti du désert ?

Sehar secoua la tête, et regarda autour d’eux.

— Non… Mais je sais où on est. Abradja.

— Pas mon côté, confirma Lo.

— Lo…? appela Del d’une voix faible.

Iel ramena toute son attention vers lui, et son coeur se serra en voyant la peur dans le regard de son ami.

— Hey, tu vois le bout ?

— J’ai mal… 

— Dis-moi où. J’ai de quoi t’aider.

Mais Del ne réussit qu’à gémir de douleur - et avant que Lo ne puisse reposer la question, la forêt s’anima d’une façon que Lo ne pouvait ignorer. Iel se redressa, et attrapa son épée.

Ils n’étaient plus seuls.

— Sehar, tu es en état de courir ?

— Euh, oui ? 

— Alors attrape Del dans tes bras. Doucement. Et si ce qui approche nous attaque, tu cours.

Le grand lézard cligna des yeux, puis obéit sans un mot et souleva Del dans ses larges bras, pendant que Lo se préparait au pire.

Des branches craquaient, et un raclement sinistre résonna dans le silence.

S’ils étaient dans l’Abradja, les terres inconnues, alors n’importe quoi pouvait leur tomber dessus…

Les buissons s’écartèrent enfin - et Lo fut presque tenté de rire.

Le n’importe quoi en question était un gnome roux, un fusil à la main, et juché sur un sanglier harnaché avec une simple corde. 

— Ah, je me disais bien que j’ai vu un truc tomber ! s’exclama-t-il en les voyant.

Le gnome avait un fort accent, mais restait parfaitement compréhensible. Il ne semblait pas particulièrement hostile, alors Lo baissa son épée - de toute façon, face un fusil, iel ne pouvait pas faire grand chose. Autant ne pas le provoquer.

— Bonjour, le salua-t-iel. Nous sommes effectivement… tombés. Je m’appelle Lo, et voici Del et Sehar. Pourriez-vous nous aider ?

Le rouquin lui adressa un sourire sympathique, et pendant une micro-seconde, Lo crut qu’ils ne s’en sortiraient finalement pas si mal - mais dès que le gnome posa ses yeux sur ses deux compagnons, son attitude changea brusquement. Il pointa son fusil vers eux, et son sanglier poussa un grognement de colère.

— Putain mais vous faites quoi avec cette maegis là ?

— Ne pointe pas ça vers mon ami, menaça Lo.

— Elle a la gueule à l’air, ça sera pas ton amie longtemps ! T’es con ou quoi ?

Lo le regarda avec perplexité - le gnome avait plus peur que de colère dans le regard.

— Supposons que je sois con. Quel est le problème ? demanda-t-iel.

— Il lui faut un générateur, là, sur sa tronche. Sinon elle va chopper le mal.

Le mal… C’était vague, très vague - assez pour lui rappeler quelque chose qu’iel savait mais qu’iel n’aurait jamais dû savoir. Si c’était cela - et même si c’était tout autre chose - ça expliquait les douleurs supplémentaires dont Del souffrait.

— Et où est-ce que je pourrais trouver un de ces générateur pour lui ? Il a très mal, depuis que nous avons atterri.

Le gnome regarda vers Del avec une moue hésitante, puis baissa son fusil.

— Suivez-moi. Il peut en piquer un au comptoir de Pied-de-Troll, j’imagine. Et bougez-vous !

Sans attendre, le gnome fit faire demi-tour à son sanglier, et Lo fit signe à Sehar de les suivre. Le rouquin avançait trop vite pour qu’iel puisse lui poser la moindre question, alors Lo se contenta de se tenir prêt, au cas où il les menait dans un piège.

Mais ils sortirent de la forêt pour entrer dans ce qui ressemblait bien à un village, aux maisons de bois et de métal à demi enfoncée dans le sol, comme dans la forêt natale de Lo. Les décorations lui étaient totalement étrangères, cependant - moins colorées, et plus acérées, comme les regards méfiants que leur lançaient les habitants. La majorité des silhouettes qu’ils croisèrent dans les rues étaient aussi celles de faunes, comme iel. Est-ce qu’avec un bon coup de peinture et une petite célébration nocturne, Pied-de-Troll pouvait ressembler à son village ? Ce n’était pas totalement improbable, et largement assez rassurant pour iel.

Le gnome trotta vers un bâtiment un peu plus large que la moyenne, avec une grande porte ouverte et plusieurs piquets d’attaches plantés devant l’entrée, et mit ses mains autour de sa bouche pour crier :

— Eh Pacôme ! Sors moi un générateur à nimbus, c’est urgent là !

Une faune sortit, l’air particulièrement aigrie et fatiguée, sa peau blanche ravagée de cicatrices et de traces de brûlures, et dévisagea le gnome avec du meurtre dans le regard.

— Ton frère est pas là, grogna-t-elle. C’est pour un client, ou pour emprunter ?

— Un maegis pourrait chopper le mal et tu me parles encore de cette vieille histoire ? C’est indécent !

— C’était il y a deux jours. 

La faune leur fit néanmoins signe d’entrer, et le gnome mit pied à terre. Il laissa son sanglier dehors sans l’attacher, et Lo les suivit à l’intérieur, Sehar sur ses talons. Le lézard portait toujours soigneusement Del dans ses bras, malgré la peur qui n’avait pas quitté son regard. Lo tenta de le rassurer d’un sourire, mais il le vità peine, les paupières écarquillées et les narines pincées.

Le rouquin leur indiqua une banquette où allonger Del, entre deux piles de coffres qui montaient jusqu’au plafond et sécurisées par des cordages. La boutique avait une odeur de métal et de bouillon mélangé aux relents d’écurie, et étaient chargées de caisses closes bariolées de symboles que Lo ne savait pas lire. Peu importe. Sa priorité était de protéger son ami, puis de rassurer leur compagnon d’aventure involontaire - sa curiosité d’explorateur pouvait attendre.

Sehar déposa délicatement Del, qui s’était assez réveillé pour adresser un faible sourire à Lo, lorsque ce dernier dégagea les mèches indomptables de son front.

— Tu ne nous as pas donné ton nom, fit-iel remarquer au gnome.

— Oh, ouais, c’est vrai. Chaussette, pour vous servir, se présenta-t-il avec une courbette moqueuse.

Del rigola, et toussa presque aussitôt de douleur.

— Très mature, ça, se plaignit Chaussette. 

Lo réprima un léger sourire, plus inquiet pour son ami que motivé à rire. La faune revint avec une boite translucide, dans laquelle dormait ce qui ressemblait à des nuages, et à laquelle plusieurs tuyaux et un masque étaient accrochés. Lo redressa Del en position assise, et Chaussette mit en place le masque, brancha les tuyaux et ouvrit quelques valves d’un geste expert. Presque aussitôt, le maegis toussa violemment, mais le gnome fit signe de ne pas s’inquiéter.

— C’est normal, ça. C’est inconfortable, au début. Il parait. 

Del confirma avec un geste de la main, et sa respiration se calma un petit peu, à mesure que les nuages dans le générateur se mouvaient.

— Tu as l’air d’avoir l’habitude, fit remarquer Lo.

— C’est juste comme ça, ici. Les maegis, ils viennent sur la terre ferme que quand ils en ont vraiment besoin, et toujours avec un générateur à nimbus. On remplace juste en cas d’urgence. Sinon, ils restent tout au nord, dans leurs vieux châteaux qui volent. Ils vont chopper le mal sinon, comme votre con de nigaud, là. D’où vous venez, pour pas savoir un truc pareil ?

Lo regarda brièvement Del, en meilleur état mais toujours pas hors de danger, puis Sehar, qui ne disait rien et n’osait même pas vraiment bouger par lui-même, trop tétanisé pour faire quoi que ce soit. Iel pourrait mentir - mais quel intérêt en tireraient-ils ?

— De l’autre côté du désert, pour Del et moi. Du désert, pour Sehar.

La faune, qui était revenue derrière un comptoir tout aussi encombré que le reste de la boutique, laissa glisser le bol qu’elle tenait dans ses mains, et Chaussette fixa Lo avec des yeux ronds.

— Me disais bien que z’étiez trop cons pour être du coin. Je sais même pas si je veux savoir ce que vous fichez ici, en vrai.

Lo se contenta de sourire. Iel n’était pas particulièrement vexé de l’insulte, au vu du nombre de fois où iel avait insulté les cons de touristes maegis dans sa forêt. C’était un sentiment universel, semblait-il.

— Nous ne sommes que des explorateurs, rien de plus. Est-ce qu’il y aurait un endroit où nous pourrons rester pour la nuit ?

Chaussette haussa les épaules.

— Ma mère vous laissera dormir à la maison, si vous êtes propres. Il y a pas vraiment d’auberge, ici. 

C’était la meilleure, mais surtout la seule option, alors Lo accepta. Après que le gnome ait échangé quelques mots agressifs avec la faune sur l’argent qu’il lui devait, et soit tombé d’accord sur le fait de payer plus tard, Sehar installa de nouveau Del dans ses bras, et ils reprirent la route.

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Tac
Posté le 18/11/2022
Yo !
J'aime toujours autant, ça s'enchaîne bien, c'est fluide, c'est plein de surprises...
Je regrette un petit truc, c'est au niveau de l'ambiance. Je ne sais pas si c'est parce qu'à mon goût j'aurais voulu un chouilla plus de descriptions ou si c'est le fait que j'ai du mal à voir saillir les caractères des persos narrateurs, mais il me manque un petit truc pour bien ressentir les ambiances, puor être absolument, totalement, dedans.
Pour les caractères des persos narrateurs, ce que je veux dire c'est que je ne fais pas vraiment la distinction entre toustes celleux qui racontent l'histoire ; iels ont toustes un peu la même façon de la raconter, je trouve. Cest peut-être qu'il y a certaines choses qui, pour moi, sont dites plutôt que montrées ; par exemple le fait que Lo ne "ressente" pas la forêt : dee quelle façon cela se manifeste-t-il ? En quoi est-ce différent que d'ordinaire ? C'est une caractéristique qui pourrait lui être propre et permettre d'aborder sa façon de voir le monde, qui par conséquent lo différencier des autres personnages narrateurs et de leurs façons d'appréhender le monde respectives.
Plein de bisous !
Nanouchka
Posté le 13/12/2021
Bonjour Anatole,

J'ai tellement aimé ce chapitre que j'ai cliqué sur ton profil, ce qui m'a menée à ton site, ce qui m'a menée à ton Twitter, ce qui m'a menée à Hari Conner et Jonny Sun, ce qui m'a menée à ma liste de livres à acheter, et quand j'ai cliqué sur Safari, je suis tombée sur ton chapitre, et j'ai ri parce que j'avais oublié que ç'avait été le point de départ.

BREF.

Ça marche. Ça continue de marcher.
S'il fallait retenir une citation, ce serait la première phrase, et en particulier : "projeté par une créature qui boulottait ses propres crottes en apéritif".
Et s'il fallait retenir un dialogue, ce serait :
"— Ton frère est pas là, grogna-t-elle. C’est pour un client, ou pour emprunter ?
— Un maegis pourrait chopper le mal et tu me parles encore de cette vieille histoire ? C’est indécent !
— C’était il y a deux jours."

Et une faute de frappe en cadeau bonus :
"Lo tenta de le rassurer d’un sourire, mais il le vità peine, les paupières écarquillées et les narines pincées."
à peine
AnatoleJ
Posté le 19/12/2021
Bonjour :D

Trop content que tu aies pu découvrir Hari Conner et Jomny Sun ! Toujours d’excellentes références ^^

Merci pour tes citations préférées, c’est toujours apprécié !
Mathilde Blue
Posté le 07/06/2021
Re !

Je rattrape mon retard haha. C’est encore un super chapitre ! C’était intéressant de passer du point de vue de Lo, qui a une présence très calme (presque parentale par rapport à Del et Sehar). Mais dis-donc, la sphère a volé loin quand même pour qu’ils se retrouvent dans une forêt et non plus dans le désert ^^ Et comment ça se fait que Lo ne sente pas de lien avec cette forêt justement ? C’est juste l’effet dépaysement ou quelque chose cloche ? Je réfléchis à voix haute xD En tout cas, rien à redire sur la dynamique du chapitre ! Mais mon pauvre petit Del quand même T_T

Bon et puis j’imagine que Nodia va débarquer à un moment du coup ^^

Pour contrebalancer l’avis de Saltimbanque, je n’ai eu aucun problème par rapport à l’introduction de Chaussette (d’ailleurs sur cette histoire de chaussette, je trouve que tu avais bien expliqué que Del et Lo n’étaient pas de la même espèce) et du village. Après sur ce point, je pense qu’on se ressemble, quand mes personnages sont dans l’urgence, je trouve ça assez logique qu’ils ne s’arrêtent pour apprécier le décor xD Enfin donc voilà !

Mes (longues) notes :

« et projeta sa magie de son cœur »
Le double déterminant fait très lourd, je te propose plutôt « la magie de son cœur » :)

« et elle n’avait elle-même pas non plus de lien, même infime, avec aucune forêt qu’iel connaissait. »
J’ai un peu tilté sur cette phrase. Je crois que c’est l’enchaînement elle/elle-même/iel qui vient en plus après un tiret. Peut-être qu’une formulation comme « et celle-ci n’avait pas non plus de lien… » permettrait de fluidifier l’ensemble ?

« Le choc de l’atterrissage, ajouté à la fatigue de son sortilège sauvage et à ses habituelles douleurs chroniques, devaient former un mélange particulièrement douloureux »
Pauvre Del T_T (Oui je me suis carrément prise d’affection pour lui). Et en plus il a des douleurs chroniques ? J’ai mal pour lui.

« Le grand lézard cligna des yeux »
C’est marrant, je voyais Sehar plutôt petit x)

« le gnome avait plus DE peur que de colère dans le regard »
Il manque le « de ».

« C’était vague, très vague - assez pour lui rappeler quelque chose qu’iel savait mais qu’iel n’aurait jamais dû savoir. »
Moi aussi je veux savoir :x Mais blague part, la tournure est un peu étrange aprce qu’au débu comme tu disais que c’était très vague j’avais compris que ça ne lui rappelait rien !

« et dévisagea le gnome avec du meurtre dans le regard »
Plutôt « avec une envie de meurtre dans le regard », non ? Ou autre, mais juste « du meurtre » ça me semble un peu étrange…

Voilà ! :D
AnatoleJ
Posté le 09/06/2021
Oui, Lo est très posé par rapport aux deux petits chaotiques chacun à leur façon x) (et c’est très chouette de voir tes reflexions à voix hautes !)

« Après sur ce point, je pense qu’on se ressemble, quand mes personnages sont dans l’urgence, je trouve ça assez logique qu’ils ne s’arrêtent pour apprécier le décor xD »
Tu me rassures ^^ Le tourisme, c’est après avoir collé des pansements xD

« « et projeta sa magie de son cœur »
Le double déterminant fait très lourd, je te propose plutôt « la magie de son cœur » :) »
Arf, j’ai l’impression que ça changerait le sens (c’est SA magie et non pas celle ambiante, par exemple, ni celle de la graine) :/ Je vois pas encore comment le formuler autrement, mais je note au cas où j’ai une illumination plus tard x)

« Peut-être qu’une formulation comme « et celle-ci n’avait pas non plus de lien… » permettrait de fluidifier l’ensemble ? »
Tu as raison, c’est mieux comme ça, je note !

« Pauvre Del T_T (Oui je me suis carrément prise d’affection pour lui). Et en plus il a des douleurs chroniques ? J’ai mal pour lui. »
Il mérite pas la moitié de ce qu’il lui arrive T_T (je suis beaucoup trop cruel avec lui)

« C’est marrant, je voyais Sehar plutôt petit x) »
Et non, il est grand xD C’est juste que les kèvriens sont des géants, donc en comparaison ce n’est qu’un petit bout de lézard ! (est-ce que son papa peut encore le soulever dans ses bras comme un bébé ? Qui sait...)

C’est noté pour tes corrections, merci :D
Le Saltimbanque
Posté le 18/05/2021
Du coup si Del rigole quand Chaussette donne son nom... ça veut dire que les faunes portent aussi des chaussettes ? Ils n'ont pas trop chauds aux pieds avec leurs pelages ? Est-ce que le bout des chaussettes est renforcé pour les griffes, ou alors il laisse cinq petits trous ?

Sinon, un autre très bon chapitre. Il ne se passe pas deux secondes sans qu'il se passe un truc inattendu. Une graine magique, un "mal" qui prend le mage, un gnome rouquin qui monte un sanglier (celle-là, je ne l'avais vraiment pas vu venir)... Supporté par tes personnages attachants, ton texte se lit très bien je trouve.

Les seuls griefs seront peut-être au niveau de la présentation du personnage de Chaussette. Il arrive, et puis bim on se déplace hyper rapidement au village, et bim on va voir un docteur, pas le temps de se reposer ! J'aurais aimé un chouia moins rapidement, et avec plus d'exposition sur Chaussette et son village au début.

Aussi, le village est un peu... terne. Avec un endroit mélangeant faune et gnome, je pense que tu aurais pu plus te lâcher niveau description de l'architecture, des habitants, de l'ambiance. Mélanger petites et grandes maisons, peut-être des voies spécialisés pour chaque race, des boutiques uniques... C'était un moment où j'attendais vraiment que ton imagination se lâche, et j'en suis ressortis un peu déçu.

Au niveau de l'écriture, je reprocherai juste une certaine répétition des pronoms personnels (surtout "iel") qui est un peu redondante et nuit à la fluidité du texte. Mais bon, c'est aisément corrigible, et je chipote un peu là.

Voili Voilou
AnatoleJ
Posté le 20/05/2021
Tes questions sur les chaussettes de faune me donnent l’impression que je n’ai pas assez explicité le fait que Lo et Del ne sont pas de la même espèce x) Lo est bien un faune, mais Del est un maegis (qui ont des pieds avec des chaussettes, du coup !) Et ils viennent d’une zone multiculturelle, donc les faunes savent aussi ce que sont des chaussettes.

« Les seuls griefs seront peut-être au niveau de la présentation du personnage de Chaussette. » « Aussi, le village est un peu... terne. »
Ce sont des remarques d’autant plus intéressantes que je ne sais absolument pas quoi en faire pour le moment ! Du coup, je me permet de te répondre un pavé (ça m’aide à mettre du tri dans mes idées, aussi) :
- la situation est urgente (Chaussette était prêt à tuer Del à vue parce qu’il n’avait pas de générateur, quand même), donc ils n’ont pas vraiment le temps d’admirer le paysage. Si j’avais donné plus d’informations, on serait passé en point de vue externe et j’aime coller à mes personnages (à une distance respectable de narration à la 3e personne)
- Le village EST giga terne xD Pour faire du tourisme, comme pour y vivre, c’est pas incroyable. Si je l’avais décrite plus en détail, non seulement ça aurait été tout aussi décevant, mais en plus ça aurait été ennuyeux. A vrai dire, la décrire au-delà de ce que j’ai déjà fait ne m’étais même pas venu à l’esprit avant que tu le mentionnes (mine de rien je me pose régulièrement la question de savoir s’il faut décrire des trucs ou non, ça me taraude comme question)
- Lo est déçu/intrigué par la ressemblance avec chez lui, alors qu’ils sont censés avoir débarqués dans un monde inconnu, dangereux et mystérieux (donc ton impression de lecture colle à la sienne, ce qui m’encouragerait à garder la description de surface comme je l’ai fait) et surtout, son pote est en danger. Même s’iel est très calme comme personne, ça influe ce qu’iel a la capacité de percevoir.
- Mais ça me fait prendre conscience que tu as des attentes en tant que lecteur en matière de dépaysement (et c’est sans doute le cas de d’autres lecteurs), et ça m’interroge sur le fait qu’effectivement, à ce stade on ne sait rien du tout de la Botte et d’Hexe (les villes d'origine de Del et Lo). Il y a peut-être quelque chose à faire en amont, soit avec un chapitre du point de vue de Lo ou Del dans leurs patelins d’origine pour qu’on sente l’absence de contraste fort (mais ça casse l’effet de la rencontre dans le désert), soit avec un chapitre du point de vue de Nodia où on découvrirait Pied-de-Troll avant l’arrivée des trois paumés (à choisir c’est la solution que je préfère, mais ça casse les parallèles des premiers chapitres).
BREF j’ai du pain sur la planche pour trouver une solution qui convienne parfaitement, merci d’avoir remué tout ça, ça me servira beaucoup ^^

« Au niveau de l'écriture, je reprocherai juste une certaine répétition des pronoms personnels (surtout "iel") qui est un peu redondante et nuit à la fluidité du texte. Mais bon, c'est aisément corrigible, et je chipote un peu là. »
Il faut chipoter, c’est important de chipoter ^^ (et c’est noté, du coup !)
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