Chapitre 6

Par Dan

Freddie s’était lassée des lueurs anisées et des tapis râpés de la bibliothèque, lassée de l’odeur vieillotte des velours et de la compagnie des chariots autoporteurs ; mais le soleil avait pâli et l’air froid des hauteurs la cantonnait à l’intérieur. Elle avait opté pour un compromis : le jardin d’hiver. Les larges dalles de terre cuite et les canapés moelleux lui donnaient une atmosphère chaleureuse ; à travers les parois vitrées et les feuilles des oliviers, la lumière avait une qualité particulière qui parvenait à l’apaiser.

De plus en plus souvent, tandis qu’elle rédigeait des notes en vue de sa prochaine expédition à la bibliothèque, Freddie se surprenait à esquisser le tracé des menuiseries métalliques : leurs arcs, leurs vitraux, les coupoles élégantes du toit de la serre. Elle cherchait sa détresse et sa colère dans leurs circonvolutions, mais elle n’y trouvait qu’un calme plat, hybride de sagesse et de résignation.

Freddie travaillait dans le jardin d’hiver, se reposait dans le jardin d’hiver, y passait parfois la nuit et y prenait tous ses repas. Alfred avait renoncé à la rapatrier dans ses appartements et, depuis quelques jours, il lui portait même ses plateaux sans soupirer.

vPouvez-vous faire place ?

Freddie leva les yeux de son croquis pour découvrir le majordome sur le seuil, tenant à bout de bras un gâteau d’une taille formidable. Elle cilla plusieurs fois, abasourdie, avant de dégager la moitié de la table sur laquelle le papiel et les stockfiches s’amoncelaient. Le geste d’Alfred parut souple et détaché lorsqu’il y déposa son improbable offrande, mais le « clong » bruyant des pattes du support confirma à Freddie que la génoise était au moins aussi chargée que la décoration.

— Je ramène la boisson, dit Alfred.

Elle ne réagit pas, trop obnubilée par les formes des glyphes, des fleurs et des oiseaux sculptés à la pâte d’amande et au lait concentré à la surface du gâteau. Au milieu de cette explosion de couleurs et d’odeurs sucrées, le glaçage scandait « Joyeux anniversaire ! ».

— Zacapa centenario, annonça Alfred en reparaissant, une bouteille de rhum guatémaltèque au creux du bras. Mais si vous préférez, nous avons aussi du Champagne.

— N… non, merci, c’est parfait.

Alfred décapuchonna la bouteille et lui servit le fond d’un verre, puis se retira de nouveau sans un mot. Après quelques minutes à l’attendre, Freddie comprit qu’il ne reviendrait plus.

C’était bien tout ce qu’elle comprenait.

Freddie n’avait pas cessé d’examiner le dessert : l’exubérance de la chose et l’entrain du message semblaient porter la signature de Lindhal, mais son anniversaire ? Freddie l’avait passé dans le centre de détention provisoire en attendant son verdict. Lindhal devait avoir perdu la notion du temps, ou bien…

Elle compta les semaines depuis son arrivée. Dix. Dix ans avaient passé pour son corps traumatisé par la perte de la puce Juven et voilà que Freddie entrait en parfaite synchronicité : elle avait dans la tête et dans la chair les vingt-sept années passées sur cette terre. Elle aurait voulu pouvoir freiner, figer, tout stopper à cet instant lourd de signification, mais Freddie savait qu’il ne s’agissait que d’un instant fugace. Un instant déjà envolé. Elle vieillissait encore à toute allure ; elle mourait un peu plus à chaque seconde écoulée. Dans trois semaines, elle aurait trente ans. Dans trois mois, elle en aurait presque quarante.

Elle but le rhum d’une traite et ne grimaça même pas.

Un léger crépitement précéda l’engourdissement délicieux. Soudain affamée, Freddie prit une part, découpée entre le « J » et la queue filante d’un quetzal, puis mordit voracement dedans. En règle générale, elle était plus friande de viande et d’épices que de crème et de chocolat, mais ce gâteau était si succulent qu’elle eut du mal à le savourer. Elle allait sans doute regretter sa boulimie – elle digérait plus difficilement, dorénavant, et tous ses écarts s’inscrivaient durablement au tour de sa taille et de ses hanches –, mais en attendant la crise de foie, elle était bien décidée à en profiter.

Freddie manipula son terminal de sa main libre, consciente que le rhum guidait déjà ses mouvements, et parcourut les archives des enregistrements. Elle n’avait pas osé toucher à celui du yoga, d’abord trop choquée par le portrait de Romie, puis trop effrayée à l’idée de réentendre la voix de Lindhal. Elle ne savait pas vraiment ce qui l’y ramenait aujourd’hui.

« Je vous ai déjà dit que je vous aimais bien ? »

Le sourire dans ses mots et son propre rire mélangé au murmure du vent dans la prairie. Il avait paru sincère. Freddie espérait qu’il l’était, car ce souvenir de Lindhal était son seul invité pour cette fête d’anniversaire, et ici, son seul ami.

 

Freddie aurait sans doute pu laisser le reste du gâteau dans le jardin d’hiver – elle n’avait jamais vu ni mouches ni fourmis dans la maison –, mais le rhum aidant toujours, elle se mit en tête de le ramener aux cuisines en espérant y surprendre le chef pâtissier. Elle s’y était déjà rendue pour combler une petite faim ou s’occuper les mains quand les recherches ou les transcriptions la fatiguaient ; à cette heure, elles faisaient encore partie des pièces que Freddie pouvait librement visiter, soit parce que Lindhal ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’elle l’y rejoigne, soit parce qu’il ne s’y trouvait plus depuis longtemps…

Elle n’eut pas besoin de traverser la demeure pour le savoir : alors qu’elle longeait la promenade de guet donnant sur le porche et le quai nappé de nuages, Freddie discerna la silhouette mince de Lindhal et l’éclat cuivré de ses cheveux. Il n’était pas seul : un convoi d’une dizaine d’hommes et de femmes en costume sombre marchaient dans sa direction, tout juste débarqués d’un vaisseau apponté. Freddie s’empressa d’abandonner son gâteau sur un buffet et revint se poster à la fenêtre pour ne rien manquer de la scène.

Qui étaient ces gens que Lindhal venait accueillir en personne ? Était-ce à leur visite qu’il s’était préparé pendant ces dernières semaines ? Pour la fresque ? Freddie faillit passer la porte du chemin de ronde, mais elle risquait de se faire voir sans pouvoir rien entendre : à cette distance, le vent devait souffler leurs voix. Elle se contenta donc de filer de vitre en vitre alors que le groupe se mettait en mouvement, puis se rua vers l’escalier pour tendre l’oreille en direction de l’entrée. Rien. Si Lindhal les conduisait vers les jardins, il n’aurait aucun mal à la semer.

Freddie dévala les marches quatre à quatre, sentant son excès de confiseries rouler sur son excès de rhum comme un bateau sur la houle, puis ralentit pour étouffer un rot avant de se faufiler par un accès secondaire. Les ombres des invités passaient en file indienne derrière une haie de lauriers roses quand Freddie déboucha à l’extérieur et elle retint ses gestes et sa respiration le temps qu’ils s’éloignent un peu.

— Vous êtes bien sûr de vous ? demandait une femme avec un reproche mal déguisé.

— Pas vraiment, mais je me suis dit qu’au pire, l’invitation vous ferait voir du pays, répondit Lindhal avec un humour familier dans la voix, une légère moquerie aussi.

Freddie avait du mal à réaliser qu’il était là, tout près, et en assimilant son soulagement déplacé, elle réalisa qu’elle avait autant accepté les caprices de Lindhal que sa propre dépendance : aux réponses qu’il voudrait bien lui donner et à celles que Freddie devrait lui arracher. Il fallait absolument qu’elle lui parle – qu’ils se parlent –, alors elle guetterait le départ de ces inconnus pour l’aborder ; restait à déterminer si elle lui dirait « merde » ou « merci ».

Le groupe poursuivit sa route parallèle et Freddie s’engagea sur le chemin de graviers rouges qui épousait la courbe du mur, prenant soin à ne pas froisser le lierre et le chèvrefeuille sur son passage.

— Je vous ai déjà fait part de mes réticences, continuait la femme, mais je me permets d’insister. Je crois que vous n’avez pas conscience des conséquences qu’une telle décision pourrait avoir pour la Fondation, mais surtout pour tous ceux qu’elle protège, et nous sommes…

— Merci, maître, coupa Lindhal, mais j’avais pigé les trente-trois premières fois.

Une avocate… La décision évoquée avait-elle un lien avec la condamnation de Freddie ? Recensait-on de nouvelles oppositions aux immixtions et aux accommodements privés de Lindhal ? Si son équipe judiciaire tentait de le dissuader de gracier Freddie, son refus catégorique avait au moins quelque chose de rassurant.

— Vous ne… essaya un autre magistrat.

Il fut réduit au silence par un riff de guitare électrique braillard, échappé d’enceintes essaimées dans le jardin – l’une d’elles, dissimulée au creux d’une glycine, fit bondir Freddie avant qu’elle ne songe à profiter du bruit et de la surprise générale pour se rapprocher. Par chance, son uniforme gris la camouflait assez efficacement dans la forêt de bambous qui bordait le kiosque à musique où Lindhal avait guidé le groupe. Freddie le voyait de dos, se balançant dans un hamac, pendant que ses invités observaient les poufs et les coussins éparpillés d’un air circonspect.

Tous ces hommes et toutes ces femmes – des Terriens, pour la plupart – s’étaient figés entre trente et trente-cinq ans : l’âge sérieux, qui prouvait qu’on n’était ni futile ni stupide. On connaissait souvent un ou deux arrêts « panique » à l’adolescence ou au début de la vingtaine avant d’acquérir ce genre de discernement : accepter de voir apparaître quelques ridules et parfois quelques cheveux blancs, perdre un peu de son endurance à l’alcool et de son sommeil à toute épreuve… et tout ça en échange d’une prestance plus inhérente au sacrifice lui-même qu’à l’apparence qu’il conférait.

L’âge était toujours un critère de jugement, mais pas en tant que tel : selon ce qu’il révélait des gens décidés ou non à l’assumer.

Freddie mit quelques minutes à réaliser qu’ils avaient repris leur conversation : les cris rauques des rockeurs l’empêchaient d’entendre quoi que ce soit. Elle s’accroupit dans les feuilles craquantes, les yeux fixés sur les lèvres qu’elle voyait bouger, mais réussit seulement à se donner mal à la tête en plus de la nausée. Finalement, quand Alfred se présenta avec le thé et darda dans sa direction un regard aussi précis qu’une fléchette, elle jugea qu’il était temps de s’éclipser.

Freddie erra aux abords du quai pendant des heures, prête à se cacher à l’arrivée des avocats et à coincer Lindhal dès qu’ils auraient décollé, mais la lointaine pulsation de la batterie se tut et la nuit tomba sans qu’ils reparaissent. Elle commençait à envisager de renoncer, transie de fatigue et de froid, quand le tintement de son terminal ranima ses neurones engourdis et la hissa sur ses pieds. Freddie se précipita aussitôt vers les cuisines : point de rendez-vous d’une convocation inespérée. Dans la vaste pièce décorée de bouquets de thym et de casseroles gigognes, seuls les restes du gâteau d’anniversaire l’attendaient.

Freddie n’eut pas besoin de s’aventurer sur le chemin de ronde pour savoir que les sbires de Lindhal s’enfonçaient sous la couche de nuages en ce moment même. Elle ne chercha pas non plus à découvrir qui de lui ou d’Alfred avait échafaudé cette diversion : elle en avait saisi la morale. Alors, bien qu’elle n’ait pas le moindre appétit, Freddie s’assit à l’îlot central, perchée sur un tabouret de bois et de paille, et picora des miettes de gâteau trop sucré dans l’espoir de gommer l’amertume qu’elle goûtait.

 

— Tu ne veux pas que je sois heureuse ?

— Je veux que tu sois en vie. Il n’y a pas de bonheur dans la mort.

— Il n’y a pas de souffrance non plus.

— C’est mieux que rien, la souffrance, non ?

Freddie savait qu’elle allait trop loin, mais elle ne savait pas regretter ses paroles. Dans son rêve, le visage de Romie était flou, sans limites, sans couleurs, pourtant on y lisait sa douleur comme dans un livre ouvert. C’en était l’expression pure : un brouillard changeant où se formaient des orages.

— Mes amis me comprennent, eux, dit Romie. Pourquoi pas toi ?

— Tous tes amis sont les miens, argua Freddie.

Leurs figures noires de suie et de poussière apparurent dans les méandres des souterrains, mais Freddie ne se rappelait aucun de leurs prénoms. Tout ce dont elle était certaine, c’était que personne parmi eux n’aurait encouragé le suicide de Romie.

— Pas tous, répliqua l’adolescente.

Freddie l’entendait à peine. Elle fixait les torches rotatives qui annonçaient la remise en marche du crématorium. L’équipe de nettoyage allait rassembler ses robots puis s’atteler au traitement des fosses à compost, où ils trouveraient peut-être une dent oubliée par les ratisseurs automatisés.

— Pas tous, répéta Romie.

Freddie aurait dû se méfier de ces amis complices, trop compréhensifs ou trop inconséquents, qui poussaient sa sœur sur une pente fatale. Elle aurait dû emmener Romie loin des cheminées et l’écouter sérieusement en tentant pour une fois de ne pas minimiser ses souffrances. Il devait exister un juste milieu entre la dénégation absolue et le consentement. Mais Freddie s’éloignait et le monde reculait et le bouillon de tempêtes qui tenait lieu de visage à Romie n’était plus qu’un trou aussi béant que la bouche d’un puits.

 

Freddie réalisa s’être enfoncée dans un sommeil agité lorsqu’une sonnerie stridente l’arracha à ses cauchemars. La lumière de l’écran griffa ses yeux gluants de sommeil et même le nom de Lindhal lui fit mal. Elle n’avait aucune envie de jouer à ses petits jeux au beau milieu de la nuit. Si la tonalité n’avait pas viré du pressant au franchement urgent, elle n’aurait sans doute pas lu le message.

« Aide vvite ».

Freddie se redressa dans son lit, soudain tout à fait réveillée. Le point rouge signalant la position de Lindhal clignotait à un rythme effréné depuis un recoin de la carte encore inexploré. Freddie s’extirpa des draps et, pieds nus, s’élança à travers la maison sans lâcher son terminal des yeux. Après dix minutes qui semblèrent durer dix heures, elle parvint enfin au dernier palier d’un escalier à double révolution. Une porte coulissante lui faisait face, close, campée dans son rail avec la sévérité d’une grille de prison. Freddie la poussa.

Si l’état de la bibliothèque l’avait étonnée en comparaison de la propreté absolue du reste de la demeure, celui de la chambre de Lindhal la coupa dans son élan. « Chambre » ne faisait d’ailleurs pas honneur à l’endroit : il s’agissait plutôt d’un appartement complet, dans lequel on pénétrait par un vestibule flanqué de penderies en accordéon et de lampes tubulaires. Deux battants de verre fumé ouvraient ensuite sur un salon – ou ce qu’il en restait : coussins éventrés, vases brisés, table renversée et rideaux déchirés. Freddie avait ralenti en observant le champ de bataille ; elle s’immobilisa en remarquant des auréoles sombres sur les nattes.

Elle chercha une arme sans vraiment s’en apercevoir ; balayant la pièce des yeux, elle discerna alors les contours d’un lit défait derrière le paravent rétracté, sur la gauche. Le sang cognait si fort aux oreilles de Freddie qu’elle crut rêver le premier bruit d’eau ; le geignement étranglé qui suivit était bien réel, lui, et elle rallia la salle de bain sans plus se soucier de tomber nez à nez avec un potentiel intrus.

Si l’un des avocats de Lindhal était resté en arrière pour lui faire entendre raison par la force, Freddie n’aurait aucun mal à l’écraser à mains nues.

Elle faillit le confondre avec l’ennemi tant elle eut du mal à le reconnaître dans l’obscurité : rasé, ses cheveux assombris d’eau lui collant aux joues, tétanisé dans le bain où flottaient ses vomissures. Il s’agissait pourtant bien de Lindhal et il était seul. Son terminal clignotait fiévreusement sur le meuble qui jouxtait l’imposante baignoire en étain, éclairant son visage gris et trempé, près d’un éventail de capsules hérissées de petites dents – presque des punaises – et de perles nacrées répandues comme les vestiges d’un collier.

Pourquoi Alfred n’avait-il pas réagi ? Ne l’avait-il pas entendu ? N’était-il pas connecté à tous ses appareils ?

Freddie se jeta à genoux, ignorant le choc froid du carrelage, ignorant l’odeur nauséabonde qui lui saisit les narines, et plongea les mains dans l’eau tiède en hurlant :

— ALFRED ! À L’AIDE, ALFRED !

Lindhal n’était pas bien lourd, pour elle, mais ses crises de spasmes lui faisaient perdre prise et elle dut s’y reprendre à trois fois pour l’extraire de la baignoire sans cesser de héler le majordome à pleins poumons. Lindhal tomba sur elle en se griffant la poitrine, les mâchoires trop serrées pour gémir désormais. Elle essayait désespérément de retenir ses mains, mais ses propres forces semblaient dérisoires face à sa lutte.

— ALFRED !

— Il m’a programmé pour ne pas le sauver.

Freddie pivota dans un sursaut. L’androïde se tenait sur le pas de la porte, les bras croisés dans le dos, baissant sur eux des yeux vaguement peinés. Freddie scruta la figure blême et contractée de Lindhal.

— Vous n’avez pas le droit, asséna-t-elle en le faisant basculer sur un flanc.

Si Lindhal mourait, personne ne tiendrait sa promesse à sa place. Freddie pouvait avoir honte de son égoïsme, mais après tout, Lindhal n’avait vu aucun inconvénient à risquer leur décès à tous les deux.

Elle lui ouvrit la bouche et introduisit deux doigts au fond de sa gorge, qu’elle retira juste avant la nouvelle salve de régurgitation. Ça semblait douloureux et inutile : Lindhal dodelina de la tête puis s’évanouit.

— Aidez-moi, Alfred !

— Je ne peux pas.

Freddie s’empara de son propre terminal pour contacter les urgences avant de se souvenir qu’aucune onde ne filtrait de la maison. Les secours seraient arrivés trop tard, de toute façon.

— Dites-moi au moins ce que je dois faire ! Il… Je crois qu’il ne respire plus…

— Je ne sens pas son pouls.

Freddie ne se demanda pas « comment ? », mais glissa sa main humide d’eau et de salive dans le cou de Lindhal pour confirmer ; son propre corps causait un tel tonnerre qu’elle n’aurait su interpréter le calme de celui qu’elle touchait. Mais Alfred était venu, lui qui avait été codé pour laisser Lindhal mourir, et que son diagnostic soit un aveu de soutien ou une tentative de dissuasion, Freddie n’avait pas le luxe d’hésiter.

Elle renversa la tête de Lindhal et s’inclina sur lui. Ses lèvres étaient aussi bleues et fraîches que la céramique sous ses tibias ; elle y expira ce qui lui restait de souffle, à intervalle régulier, avant d’entamer un massage cardiaque. Quand la première côte céda, Freddie cessa.

Le silence dans la salle de bain était assourdissant et Freddie emmagasinait peu à peu de nouveaux détails, confusément, du bord de l’esprit, tandis que son attention restait focalisée sur la silhouette inerte de Lindhal. Les gouttes de sang qui constellaient le sol au milieu des perles éparpillées, les cadavres de bouteilles échouées sur l’appui de la fenêtre ouverte, la grande glace à parcloses barbouillée de traces et fendue par endroits. Freddie n’en déduisit rien : ses pensées filaient en tunnel vers Lindhal, à sens unique.

— Est-ce qu’il est…

— Non, dit Alfred. Il va revenir à lui.

Freddie s’assit sur ses talons, ressentant subitement toute la pression de la gravité augmentée et le poids du gâteau qu’elle n’avait toujours pas digéré. Sa tête lui semblait si creuse et si légère en comparaison qu’elle dut se raccrocher à la baignoire pour dissiper les vertiges.

Alfred s’avança finalement pour observer Lindhal, affranchi de son interdiction maintenant que son maître était hors de danger. Courbé avec une étonnante agilité pour le hisser dans ses bras, le majordome termina :

— Mais j’ignore si vous avez bien fait.

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Fannie
Posté le 21/09/2020
L’idée de l’anniversaire est intéressante : Freddie a pris dix ans, et maintenant, son développement physique et son âge coïncident. Peut-être que Lindhal avait une bonne raison de l’amener précisément à cet âge. C’est étrange que tu dises qu’à 27 ans, elle paie déjà ses excès en prenant du poids et en ayant plus de peine à digérer. Elle est encore bien jeune pour ça. Personnellement, je pouvais manger tout ce que je voulais sans grossir jusqu’à ce que j’aie mon fils (et je frisais la quarantaine).
Pour ce qui est des effets du vieillissement à 30-35 ans, j’abonde dans le sens de Rachael et Aranck. Pour moi, c’était l’âge idéal, où je me sentais jeune et en forme tout en ayant une certaine maturité. Si j’avais pu me figer, j’aurais choisi cet âge-là. Je pouvais manger tout ce que je voulais sans grossir et je supportais bien le manque de sommeil, entre mes activités musicales qui se terminaient souvent tard le soir et l’obligation de me réveiller tôt le matin pour mon travail alimentaire.
Comme ça Romie s’est suicidée pour échapper à une souffrance ? Je me demande bien quelle souffrance. Avec la puce, j’imaginais qu’il n’y avait pas de maladies, ni infectieuses, ni chroniques, donc peu de souffrance physique. Alors une souffrance morale, peut-être due à des troubles mentaux qui lui laissaient des moments de lucidité ? Parce que ce suicide semble bien réfléchi.
Mon impression selon laquelle Lindhal pourrait avoir envie de se suicider se confirme : ça colle très bien avec les dispositions qu’il a prises pour qu’Alfred ne puisse pas le sauver. Mais là, on dirait qu’il était en désaccord avec l’équipe qui lui a rendu visite, alors l’idée que quelqu’un aurait pu vouloir l’éliminer ne me semble pas absurde. Donc j’hésite entre une agression et une crise de colère inscrite dans une sorte de délire éthylique.
J’admire ta façon de décrire les bâtiments. Vu ta formation, c’est logique que tu les imagines, voire que tu les conçoives mentalement. Moi je dois passer des heures et des heures à chercher des images pour décrire l’extérieur ou l’intérieur des bâtiments, ainsi que les paysages.
Coquilles et remarques :
— la lumière avait une qualité particulière [Dommage d’employer le verbe « avoir » ici : sa fadeur tranche avec le reste ; acquérait ou gagnait, peut-être ?]
— vPouvez-vous faire place ? [Un « v » s’est glissé à la place du tiret.]
— et tous ses écarts s’inscrivaient durablement au tour de sa taille et de ses hanches [À première vue, l’expression « au tour de » apparaît comme une faute et ça m’a sortie de ma lecture ; je propose simplement « sur sa taille et ses hanches » ou éventuellement « sur son tour de taille et de hanches ».]
— quand Freddie déboucha à l’extérieur et elle retint ses gestes et sa respiration [Pour éviter d’avoir deux fois « et », je te propose de mettre un point-virgule après « à l’extérieur » ou de remplacer « et elle retint » par « en retenant ».]
— Freddie avait du mal à réaliser qu’il était là, tout près / elle réalisa qu’elle avait autant accepté [Le verbe « réaliser » est à employer avec circonspection. Je propose « Freddie avait du mal à croire » / « elle comprit qu’elle avait autant accepté » ; voir ici : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/DNP0702]
— prenant soin à ne pas froisser le lierre [prenant soin de]
— Vous ne… essaya un autre magistrat. [On dirait que les verbes « essayer » et « tenter » dans les incises sont à la mode. Ce ne sont ni des verbes de parole, ni des verbes auxquels se superpose l’idée de parole et ils n’ont pas de lien syntaxique avec la citation. Je propose « hasarda » ou « commença ».]
— des Terriens, pour la plupart [Je ne mettrais pas la virgule.]
— Freddie mit quelques minutes à réaliser qu’ils avaient repris leur conversation [Encore « réaliser que ». Je propose « à s’apercevoir ».]
— Freddie se précipita aussitôt vers les cuisines : point de rendez-vous [Je mettrais une virgule à la place des deux points.]
— Mais Freddie s’éloignait et le monde reculait et le bouillon de tempêtes [Pour éviter d’avoir deux fois « et », tu pourrais remplacer le premier par une virgule ou le deuxième par un point-virgule.]
— Freddie réalisa s’être enfoncée dans un sommeil agité [Le choix du verbe « réaliser » (4e occurrence dans ce chapitre) est déjà contestable ; le faire suivre directement d’un infinitif me semble maladroit. Je propose « Freddie eut conscience de s’être enfoncée » ou « Freddie prit conscience qu’elle s’était enfoncée ».]
aranck
Posté le 28/09/2019
Hello Danette, je vais tâcher de recommencer une partie de mon commentaire sans rien omettre de ce que je t'avais écrit.
Ce chapitre est un peu différent des précédents dans le sens ou Freddie s'installe un peu plus dans son nouvel univers, elle choisit d'ailleurs le lieu qu'elle préfère avec ou sans l'assentiment d'Alfred et/ou de Lindhal. Elle pourrait presque être "heureuse", mais Lindhal a choisit de lui casser la baraque en lui rappelant sa mort prochaine avec cet énorme gâteau ; c'est un véritable enfoiré (même si le gâteau est beau et bon... surtout si le gâteau est beau et bon...)
D'autres éléments ajoutent des questions dans ma tête qui est déjà pleine de ????? : Qui sont ces avocats que Lindhal, malgré leurs protestations, semble contrôler, pourquoi sont-ils là ?
Que se passe-t-il avec Lindhal ? La puce a-t-elle ses limites ? Joue-t-il avec la mort ? (il a l'air assez cinglé pour ça), la vie éternelle l'ennuie ? Teste-t-il Freddie ? Et pourquoi Alfred n'a-t-il pas le droit d'intervenir ? Surtout qu'apparemment ce n'est pas la première crise de ce genre... Bref, je repars avec mes ?????
Concernant Romie, je pense de plus en plus qu'elle a choisi de mourir et qu'elle a dû demander de l'aide à soeur. Une vie éternelle de souffrances contre l'arrêt définitif de celles-ci ?
Et Lindha qui appelle à l'aide Freddie, ça aussi c'est étrange quand on sait qu'il se passait fort bien de sa présence auparavant. Et si Alfred a comme consigne de le laisser mourir, pourquoi appeler à l'aide ? Qu'il crève en paix et basta !(parce qu'à mon avis ce n'est pas pour tenir la promesse qu'il a faite à Freddie qu'il veut vivre...) Si jusque là je le trouvais encore assez sympathique parce que gouailleur et original, aujourd'hui j'avoue que j'ai du mal.
La dernière phrase d'Alfred est aussi pleine de je ne sais trop quoi, ce qui me fait dire que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Bref, c'est un excellent chapitre, toujours aussi bien écrit et tu nous trimballes avec toujours autant de brio. Tu nous mènes par le bout du nez, même, devrai-je dire :-) ce qui n'est pas pour me déplaire.
J'avais relevé une phrase qui m'avait semblé particulière, mais pas moyen de remettre les yeux dessus, ça ne devait donc pas être bien important.
Voilà ! En espérant que cette fois ça marche parce que sinon je jette mon ordi par la fenêtre ! (Mais je vais faire un copié collé, c'est plus sûr :-D
À bientôt !
aranck
Posté le 28/09/2019
J'oubliais : comme Rachael, et vu mon âge je peux témoigner : ce n'est pas à 30/35 ans qu'on commence à décrépir, mais plutôt vers les 45 (j'ai des photos à l'appui :-D )
À l'âge que tu sites, et si je puis me permettre, tout est encore très ferme, très en forme et surtout plutôt bien abouti. Pour moi, c'est l'âge idéal où tu es au mieux de ta forme physique, et psychologique ;-) Les cheveux blancs quand à eux arrivent de façon très variable d'un individu à l'autre, j'ai une copine qui grisonnait à 15 ans (et oui !) et ma grand-mère a commencé de grisonner vers 65 ans (moi, je commence à peine malgré mon grand âge :-). Donc voilà, tu en fait ce que tu veux, mais 30/35 c'est le bel âge en général question physique et c'est le début de la maturité (quoique) ou tout au moins de l'affirmation de soi. Mais ce n'est que ma petite vision des choses ;-)
Dan Administratrice
Posté le 09/10/2019
Coucou Aranck !
Et merci pour tous ces commentaires de folie que tu me fais ♥

J'aime beaucoup l'analyse que tu fais de ces chapitres ; en fait comme je fonctionne à l'instinct plus qu'à la réflexion dans l'écriture, je suis toujours surprise qu'on puisse interpréter tant de choses xD Mais c'est génial, ça me permet de voir cette histoire sous un autre angle, j'en découvre des profondeurs insoupçonnées :p

Effectivement c'est un peu le creux de la vague narrative, ici, où Freddie se ramollit plus ou moins ; je pense qu'à un stade d'enfermement et d'impuissance, on finit par se résigner... Et oui, Lindhal est complètement un enfoiré, même si peut-être pas volontairement (je le défendrai jusqu'au bout même s'il le mérite pas !). Mais je suis très contente si y a un ras-le-bol qui s'opère vis-à-vis de toutes ses magouilles ; c'est qu'on suit bien l'évolution émotionnelle de Freddie qui commence par être plutôt fascinée et qui finit par être franchement saoulée :p

Je vois que ça soulève des tas de questions chez toi ! Désolée pour la torture mentale xD Mais sache que pour moi c'est très précieux de voir quels éléments causent quelles interrogations, alors merci pour tout ça. Tes suppositions concernant Romie sont intéressantes mais je vais rester muette (et comme tu as avancé entretemps tu as peut-être déjà eu la réponse).

Concernant ce qu'avait relevé Rach pour le début des fesses molles, en fait je voulais juste traduire le fait qu'on commence physiquement à vieillir dès 20 ans. Donc oui je suis tout à fait d'accord, parler de ce genre de décrépitude pour 35 ans c'est abusé et j'ai rectifié le tir x'D Je suis aussi d'accord pour dire que dans notre société actuelle, 35 ans est un bel âge ! Et c'est d'ailleurs cette maturité que les gens se figeant à cet âge recherchent ; cela dit, physiologiquement parlant, le déclin a déjà commencé et les sociétés sont un peu différentes, donc je voulais attirer l'attention là-dessus (ce que j'ai fait très maladroitement à la base donc merci pour vos remarques à ce sujet, j'espère que c'est plus subtil maintenant !).

Merci encore et à vite sur la suite ♥
Rachael
Posté le 16/09/2019
Ça s’anime franchement dans ce chapitre. D’abord, il y a cette mystérieuse décision de Lindhal qui ennuie ses juristes, et puis la fin où il dérape sérieusement. Suicide ? ou appel au secours ? Rahh, mais que cherche-t-il, à la fin ? Géniale cette idée que le majordome n’a pas le droit de le sauver… (tiens je réalise que plus tôt, j’ai appelé le majordome Albert au lieu d’Alfred… Pourtant Alfred, c’est bien le nom idéal du parfait majordome, artificiel ou pas ^^).
Ma première remarque concerne le passage sur l’âge : tu dis qu’ils sont « figés » entre 30 et 35 ans, et tu parles de « de voir apparaître quelques rides et quelques cheveux blancs, sacrifier la fermeté de ses fesses et de ses seins… ». Les éléments que tu donnes sont plus à considérer vers 40 -45 ou même plus tard, que vers 30-35… enfin, en moyenne, hein, à moins de mener une vie très très dissolue…)
Ma seconde remarque concerne le passage du dialogue entre Freddie et sa sœur. Je ne comprends pas pourquoi Freddie répond « C’est mieux que rien, non ? », il me semble que c’est Romie qui devrait le dire.
Ces détails mis à part, j'aime toujours autant ton histoire, tu manies le suspense avec habileté, la vérité se dévoile petit à petit...

Détails
Les larges dalles de terre cuite et les canapés moelleux y donnaient une atmosphère chaleureuse : lui donnait ?
un convoi d’une dizaine d’hommes et de femmes en costume sombre marchaient dans sa direction : marchait ? (c’est le convoi, non ? )
Dan Administratrice
Posté le 16/09/2019
Mouhaha j'aime te voir te faire des nœuds au cerveau. Pour ce qui est de la fin, on en sait plus dans le chapitre suivant ; concernant les desseins de Lindhal, par contre... il faudra patienter encore un peu !

N'est-ce pas qu'Alfred est le prénom parfait ? L'interdiction de sauver Lindhal est pas anodine non plus, normalement tout s'éclairera en même temps...

Oui tu as raison il faudra que je reprenne ce passage, surtout concernant la fermeté :p Peut-être qu'en m'arrêtant à la mention des premières rides et des premiers cheveux blancs ça suffirait.

Pour le dialogue Freddie/Romie, ça me semblait logique que ce soit Freddie qui fasse remarquer qu'une vie même malheureuse c'est mieux que pas de vie du tout, non ? Ou alors j'ai pas bien saisi ce que tu voulais dire ?

Je suis ravie que tu aimes, en tout cas ! Merci pour ta lecture et tes retours, j'espère que la suite ne te décevra pas ♥
Rachael
Posté le 16/09/2019
Pour le dialogue, la dernière réponse (c'est mieux que rien) correspond à la réplique précédente (Il n’y a pas de souffrance non plus), et du coup ça ne marche pas trop, puisqu'on parle de la mort et non de la vie (qui est évoquée dans la réplique encore avant). C'est plus un pb d’enchaînement qu'autre chose...
Dan Administratrice
Posté le 02/10/2019
Alors j'ai remis le nez dans ce dialogue et effectivement je comprends la confusion : en fait je parlais bien de la vie, faisant dire à Freddie que la vie avec de la souffrance c'est mieux que rien du tout. Je vais préciser ça ;)
Tac
Posté le 29/06/2018
Coucou Danou!
J'ai beaucoup aimé ton début ! Je l'ai lu plusieurs fois parce que j'ai fait plusieurs tentatives de lecture de ce chapitre mais à chaque fois j'étais interrompue, et à chaque (re)lecture c'était toujours aussi agréable. on sent ta sensibilité architecturale dans les descriptions, ça en mets plein les mirettes. c'est pas souvent d'avoir des descriptions aussi délicates des bâtiments, pas lourdes et originales.
A la fois ça va vite, et à la fois il ne se passe pas tant de choses que ça, je pense que c'est dû au fait que ce chapy est assez morcelé et qu'après tant d'expectative (pour Freddie, et par procuration, le lecteur), la scène finale flanque un bon coup de pied au ptit rythme train-train qui semble s'être installé. Et un colis de questions pour le lecteur, un !
- Elle allait sans doute regretter sa boulimie – elle digérait plus difficilement, dorénavant, et tous ses écarts s’inscrivaient de manière permanente au tour de sa taille et de ses hanches – mais en attendant la crise, elle était bien décidée à en profiter. --> crise de quoi ? si c'est une crise de boulimie, elle est en plein dedans, mais vu que c'est au futur, j'imagine que c'est une crise de digestion ? mais je ne sais pas si l'expression existe^^
- répondit Lindhal avec un humour familier dans la voix, et un peu de moquerie aussi. --> le "et un peu ..aussi" est un peu lourd. A la rigueur, choisis entre le 'et' et le 'aussi' car les deux ça fait redondant et n'aide pas pour la lourdeur.
- Freddie n’en déduisit rien : ses pensées filaient en tunnel vers Lindhal, à sens unique. --> laissant tout le loisir à tes lecteurs de tirer leurs propres déductions, à leurs risques et périls. Tu es vile.
Une ptite question : tu sais faire le gâteau que tu décris ? :p
Gros bisous !
Dan Administratrice
Posté le 29/06/2018
Coucou Tacou !
Merci beaucoup <3 Ah ça c'est clair que côté architecture je me lâche bien comme il faut xD Et il faut pas hésiter à me le dire si ça un moment ça commence à faire trop :p En tout cas c'est tant mieux si la lecture fractionnée ne t'a pas trop sortie du truc et si tu as apprécié, j'en suis ravie !
En effet, il ne se passe pas grand-chose. C'est pas censé être une histoire pleine d'explosions et de coups de théâtre (je me soigne), et c'est vrai que ça peut créer un décalage assez bizarre avec la façon accélérée dont le temps passe dans le récit. J'avais pas particulièrement prêté attention au morcellement du chapitre mais je vais garder ça à l'esprit ; après c'est vrai que l'essentiel ici, c'est surtout la chute !
Pour la crise, c'était plutôt la crise de boyaux qui allait suivre la crise de boulimie, mais si ça manque de clarté je vais tourner ça autrement ! Effectivement, la boulimie elle est en plein dedans. Concernant la deuxième phrase que tu soulèves, tu as raison, c'est un peu lourd, je vais trancher.
Déduis donc, ma chère :p
Ahah et grands dieux non, mes compétences pâtissières se limitent à la tarte la plus con ; mais moi j'ai pas eu six cents ans pour me perfectionner :p
Merci encore pour ta lecture et ton commentaire ! Des bisous <3
Makara
Posté le 12/06/2018
 
Coucou Danah !
Bon j'ai rattrapé mon retard sur les deux derniers chapitres et je dois dire que c'est top. Je suis totalement embarquée et très intriguée par l'action de Lindhal au chapitre 6. Pourquoi en arrive-t-il là ? Cet acte va-t-il établir un parallèle avec celui de la soeur de Freddie quelques temps auparavant (tu as vu que j'essaie d'éviter de spoiler les chapitres..) ?
J'ai hate de lire la suite, je suis dégoutée car il n'y avait pas de bouton suivant... :( 
Dépèche toi de publier la suite !
Le suspens est insoutenable ! 
Makara 
Dan Administratrice
Posté le 12/06/2018
Coucou Makara !
Merci beaucoup pour tes compliments ! Et tant mieux si les actions de Lindhal réveillent ta curiosité... tu fais bien de souligner le rapprochement, en tout cas (et quel talent pour éviter les spoilers ! xD). Je vais me fouetter pour écrire la suite, le prochain chapitre est à moitié prêt ; merci pour ton enthousiasme en tout cas ♥ Et à bientôt !
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