Chapitre 50

« Et ce lustre ! Il doit pouvoir porter mille chandelles au moins ! »

Ilse fit quelques pas de valse dans la salle d'Apparat, qui n'avait pas manqué d'attirer son attention. La plume offerte par Evan était piquée dans sa robe, et lui effleurait la clavicule.

« Ça a dû être magnifique ici ! Regarde, Le Rocheu, le plancher est en cerisier. Et ces tapisseries, ce plafond à caissons, quel gâchis de laisser tout cela à l'abandon ! Oh, si nous avions un tel endroit au Fort, je le ferais remettre à neuf et nous y accueillerions des spectacles grandioses ! »

Le Rocheu répondait par un silence placide, un sourire flottant dans son regard en demi-lune. Ilse fit coulisser les panneaux vitrés du balcon, et l'air s'engouffra en un instant dans la pièce, donnant un semblant de vie aux tapisseries qui se mirent à clapoter. Quelle vue ! Sous le soleil, Kaalun était redevenue la ville joyeuse dont Ilse rêvait. Elle voyait nettement les marchands former sur leurs étals des pyramides colorées de pommes, et les petits commis traverser la place en courant. Un dôme d'ardoise verte signalait, plus loin, l'emplacement de la vieille université, et la grande bâtisse en face devait être l'auberge aux Lucanes, fameuse pour sa poularde autant que pour ses punaises. Tout à droite, elle devina les bains publics, que l'on appelait les Eaux : les toits du bâtiments étaient trop bas pour être visibles, mais des nuages de vapeur d'eau s'en échappaient à toute heure du jour. Il n'y avait rien de tel aux Cimes, pas de bains, pas de grand marché en plein air, à peine une auberge minuscule, tellement glacée que l'on risquait d'y perdre un orteil. L'espace y manquait tant que même l'université, pourtant la plus prestigieuse du royaume, n'avait pas de lieu propre : elle était disséminée en divers lieux du fort et de la ville. Une scène finit par la détourner de ses réflexions.

« Viens, Le Rocheu ! Puisque que je ne peux pas faire un pas sans toi, suis-moi donc ! »

Elle descendit l'élégant escalier sur lequel gardes et soubrettes n'osaient poser le pied, et le trouva très à son goût. Elle regretta que la Grande salle fut déserte : elle se sentait soudain très en beauté, sur son piédestal de pierre-sel, qui brillait très légèrement malgré la faible lumière.

Dans la cour du château, Devlin combattait farouchement contre un archer fluet mais agile comme une biche. Il avait entre-temps soigné sa mise : ses boucles brunes étaient encore humides d'une récente coiffure, sa chemise souple, d'un prune profond, était impeccable, et les pantes de peau teintes allongeaient sa silhouette un peu courte. S'il fit mine de ne pas apercevoir Ilse quand elle déboucha hors du château, celle-ci ne s'embarrassa pas de ce genre de coquetterie et fonça droit sur lui.

« Vous vous battez comme un diable, Prince ! Vous entraînez-vous pour quelque événement à venir ?

– Malelune, non ! » s'exclama Devlin, qui regretta aussitôt ce langage un peu grossier. Si la Loi Antique avait encore été de vigueur, Ilse aurait été sa future reine. Il poursuivit en termes plus choisis. « Malheureusement les joutes n'ont plus cours ici, et je le déplore. Il s'en organise encore aux Cimes, si je ne m'abuse ?

– Oh, des jeux de rustauds ! Ça arrache des arbres en soufflant comme des buffles-laines, et ça se dit champion ! Des foutaises oui ! »

Le jeune prince constata avec soulagement que la belle Ilse n'était pas du genre à s'outrer pour quelques familiarités, bien au contraire. Néanmoins il ne sut comment poursuivre la conversation. Rebondir sur les remarques d'Ilse reviendrait à critiquer les traditions des Cimes ; la contredire serait inélégant. La ministre aux Clefs vint alors les saluer, le sauvant de ce mauvais pas, qui commençait à lui échauffer les joues. Cette maudite manie de rougir, décidément.

« Demoiselle Ilse, Prince, fit la petite femme noire en inclinant à peine la tête pour toute révérence, Prince, je compte sur vous pour divertir notre invitée. Peut-être pourriez-vous lui faire visiter le château et lui expliquer son histoire.

– Oh, le château, je l'ai déjà bien assez vu ! décréta Ilse, avant même que Devlin ne put prononcer un mot, quand à son passé, j'en connais l'histoire dans les moindres détails. Non, c'est la ville que j'aimerais voir. C'est tellement vaste par chez vous, on pourrait s'y perdre !

– J'ai bien peur, reprit la ministre, amusée par l'outrecuidance de la péronnelle, que vos pères respectifs ne vous autorisent pas à sortir seuls dans les ruelles de Kaalun. Avec les récents événements, il ne...

– N'ayez crainte, Le Rocheu nous accompagne, renchérit Ilse en désignant l'homme silencieux et massif qui la suivait comme une ombre, Il ferait fuir à lui seul toute une armée. »

L'expression était à peine exagérée. La ministre aux Clefs considéra la carrure impressionnante de l'homme mutique, puis la mine défaite de Devlin qui n'avait su prendre part à la discussion. Ilse, la téméraire, avaient déjà les yeux avides de nouveautés.

«  Ma Dame, s'écria subitement Devlin, j'ai seize ans révolus, dont douze consacrés à m'entraîner au deux-lames. Ne serait-il pas temps, enfin, de me laisser quelque liberté ? Je suis apte à protéger notre invitée. Avec son homme, nous serons deux combattants pour une demoiselle, elle ne court aucun danger. »

La ministre sourit. Le potentiel futur roi grandissait enfin, et il n'avait fallu, pour cela, que la présence d'une belle jeune fille. Elle aurait dû y songer. Il est grand temps de te réveiller, jeune Devlin se dit-elle alors que les deux jeunes gens passaient les grilles, Un jour, c'est peut-être un royaume entier qu'il te faudra protéger.

* * *

Ruth rejoignit celui qu'elle chérissait comme un fils, bien qu'elle le traita avec la déférence qui lui était due. Longtemps avant Ilse, c'était lui qu'elle avait bercé et entouré de ses soins. Un enfant doux, brillant, rêveur. Il avait su garder ce tempérament en lui, inscrit dans ses beaux yeux rieurs. Avec l'âge, les rides avaient gravé un sourire dans son visage, qu'il portait même aux heures les plus sombres. Même ce jour-ci, alors que le chagrin l'accablait. Il lui tendit une lettre, cachetée de la plume des Lettfeti.

« Fais-la porter à Judith.

– Puis-je demander ce que...

– Tout. Toute la vérité est dedans. »

Ainsi, pour la première fois, le secret s'éventait. Ruth se saisit de la missive. Elle irait quérir un Messager-Vent, tout à l'heure.

« Que penses-tu de tout cela, Ruth ?

– Je l'ignore, Messire. L'air vibre d'une façon inédite, je n'avais jamais ressenti cela... Comme si la cité était malade.

– Elle l'est.

– Non, je ne parle pas de cela, mais d'un autre mal, plus profond, plus diffus... Un mal dont le Sang d'encre ne serait que l'un des symptômes. »

Timoteus se leva, et s'approcha de la fenêtre pour contempler les montagnes. Lui manquaient-elles déjà ? Heureusement qu'il n'avait pas eu de destinée royale : vivre loin des Cimes aurait anéanti ce fils du froid. Quand Ruth le voyait se noyer ainsi dans des rêveries, le nez pointé vers les sommets, elle se demandait si c'était vers Nuutti qu'allaient ses pensées.

« Je ne comprends pas comment nous avons pu tout ignorer de cette épidémie, reprit-elle.

– Saul a voulu nous prévenir, avec le Messager-Vent, comme il l'a fait pour les autres cités. Bien sûr, nous aurions pu, nous aurions dû l'apprendre par le bouche-à-oreille. Mais les habitants de Kaalun ne souhaitaient pas que nous fussions au courant, craignant que nous ne cessions tout commerce avec eux. Apparemment les denrées du sud se raréfient rapidement, et s'ils peuvent se passer de cristal et de parfums, il leur sera difficile de passer les Glaces sans notre bois. Fedor m'a dit qu'ils avaient agi étrangement lors de la dernière livraison. On lui a même demandé de décharger aux portes de la ville, sans entrer. Et moi qui ne me suis douté de rien... »

Ruth resta songeuse un instant, enroulant machinalement le petit cordon de sa capeline autour de son doigt fin et osseux, à la peau blanche comme crème. Elle aurait aimé réconforter Timoteus, le bercer, comme quand il était enfant. Un sentiment inexplicable oppressait sa poitrine, comme l'assurance d'une perte imminente. Comme si ces instants passés en compagnie de l'enfant qu'elle avait tant chérit étaient les derniers.

«  Ne devrions-nous pas rentrer de suite aux Cimes ? s'enquit-elle.

– Pas maintenant, c'est trop tôt... Je dois m'entretenir avec Saul, plus longuement.

– Mais ne craignez-vous pas ce Sang d'encre ? Et si Ilse venait à le contracter ? »

Sous sa courte barbe châtain, les mâchoires de Timoteus se contractèrent. Il n'avait pas envisagé cette éventualité, perturbé qu'il était par les événements. Rester à Kaalun était dangereux. Voyager était devenu dangereux, aussi. Il se sentit soudain indigne, indigne de protéger sa fille, indigne et indécis. Et Ruth savait lire en lui comme s'il avait été de son propre sang.

« Timoteus, nous n'avions aucun moyen de savoir ce qui nous attendait, la culpabilité ne réglera rien. Je peux éloigner Ilse du château quelques jours, le temps que vous puissiez vous entretenir avec le roi. Les villages alentours ne sont pas touchés par le Sang d'encre » affirma la vieille en tâchant de contrôler sa voix, mais son doigt nerveux, enserré dans le petit cordon dont il compressait l'étoffe en se pliant convulsivement, trahissait son angoisse. « Vous savez très bien qu'avec Le Rocheu et moi-même, Ilse ne risque pas grand chose. »

Le légat prit une profonde inspiration.

« Bien, faites. Partez dés demain, il est trop tard aujourd'hui. Essayez de camoufler cela en excursion, que nous ne semblions point trop ingrats ni trop pleutres. Deux jours de plus ici me suffiront. De toute façon le climat ne nous permet pas de nous attarder plus. Rejoignons-nous donc dans trois jours, à l'heure de la Faux, aux abords du lac. Trouvez Ilse, qu'elle se tienne prête. »

La vieille gouvernante rechercha sa pupille, qui se révéla introuvable aux Chimères. Cela ne la surprit guère : connaissant la curiosité d'Ilse, celle-ci devait bien avoir trouvé le moyen de convaincre Le Rocheu de l'accompagner en ville. De toute façon, il n'y avait jamais moyen de l'empêcher de faire quoi que ce soit quand elle avait une idée en tête. Ruth s'angoissa de la savoir en ville, puis se raisonna : elle ne risquait pas plus la contagion dans les rues de la ville qu'au château, où l'on venait de la conduire au chevet d'un malade, et l'y retenir deux bonnes heures. Et le ministre à la Cité le leur avait martelé la veille, durant le dîner : la transmission du Sang d'encre ne respectait aucune logique, la proximité n'y jouait aucun rôle, aussi étonnant que cela puisse paraître.

Désœuvrée, Ruth suivait d'un œil distrait les va-et-vient entre les grilles du château et ce qui ressemblait fort à l'enclos d'une geôle. Elle s'enquit de la fonction des lieux auprès d'un palefrenier, et se décida à aller y jeter un œil. Un dispensaire au pied d'un château, voilà qui était inédit. Elle-même avait quelques connaissances dans les médecines occultes des Millesources, entre autres talents. Et savoir qu'une toute jeune guérisseuse officiait en ces lieux l'intriguait.

« Une dame des Cimes nous fait l'honneur de sa visite, Olga », l'introduisit Follet. La va-nu-pieds lui adressa un regard rompu de fatigue.

« Asseyez-vous, fit-elle, en lui adressant un siège, et elle poursuivit sa consultation. Ses yeux étaient cernés de violette.

– On me dit que le mal dont souffre cette ville est inconnu, et sans remède.

– Si vous venez avec la formule pour le soigner, vous serez bénie de la lune et de la cité entière.

– Hélas non... Comment traitez-vous ? »

Olga donna congé à son patient, et fit signe à Follet de lui octroyer un moment. Elle tenait à peine assise, et posa ses avant-bras sur ses cuisses, mains ballantes entre les jambes.

« J'atténue les gerçures, essentiellement, pour limiter les saignements, et je calme la douleur dans la mesure du possible. Cela semble ralentir la progression du mal mais guère plus. A vrai dire... ». Olga se mit à trembler imperceptiblement. L'épuisement émoussait sa froideur. Elle fixait ses pieds noirs de poussière, dont les ongles étaient néanmoins moins longs et moins sales qu'auparavant, grâce aux talents de persuasion de Lotte. « A vrai dire je ne sais pas ce qui occasionne la mort. Le mal est douloureux, mais on ne meurt pas de douleur. Il est, d'un bout à l'autre, incompréhensible. »

La jeune fille parut réconfortée de s'être ainsi livrée, bien qu'elle ne sache rien de son interlocutrice.

« Voulez-vous les voir ?

– S'il vous plaît, oui. »

A la vue des visages défigurés par les craquelures de la peau, à la vue des joues peintes de croûtes bleues, des doigts pelés et fissurés, la vieille Ruth frissonna. Les regards brillaient de désespoir et les bouches restaient closes, même chez les jeunes enfants. Sur un garçonnet d'à peine cinq ans, la maladie avait attaqué le cuir chevelu, aux tempes et au-delà du front ; au coin de ses yeux et à la commissure de ses lèvres se creusaient des rigoles d'un bleu profond. Une bonne dizaine de malades reposait sur les litières grossières, les plaies cachées par des linges sur lesquels des cataplasmes déjà froids tentaient vainement d'absorber le mal. Les autres attendaient, avec la patience des condamnés.

« Il en vient de nouveaux à chaque instant. J'ai à peine le temps de m'en occuper. Vous m'aidez ? »

Olga confia à la vieille le remède à réserver aux plus jeunes, à base de miel et de jonquet. Puis elle se rendit aux cuisines pour en revenir avec une jatte d'un breuvage fumant, qu'elle fit avaler à tous.

« Pavot ? demanda la vieille.

– Jusquiame. Je n'ai pas encore eu le temps de planter le pavot, et on n'en trouve plus dans tout Kaalun. »

Ruth distribua quelques douces paroles, calma les mères désespérées, et aida les plus épuisés à trouver le sommeil. Du bout des lèvres, elle apaisa l'ensemble des malades, avant même que n'agisse la jusquiame.

« Vous savez y faire », remarqua Olga avec respect. Puis, après une infime hésitation, ajouta : « Puis-je vous présenter un cas un peu particulier ? »

Ruth suivit Olga jusqu'à la cellule de la femme décharnée qui poussait une litanie incompréhensible, en ne cessant de pleurer et de se planter les ongles dans le corps.

« Je parle aux plantes mieux qu'aux hommes, souffla Olga. Avec elle, je ne sais que faire. Impossible de lui faire avaler quoi que ce soir, difficile de la toucher. Elle n'a pas toujours été comme ça : elle vivait aux Chimères, m'a-t-on dit, avant de devenir folle. »

Ruth regarda intensément l'intéressée. Ses pupilles semblaient changer de couleur, comme un ciel d'orage, gris, vert, brun. Une main agrippée à l'un des barreaux, la voix serrée par l'angoisse, elle affirma :

« Cette femme n'est pas folle. Elle est possédée. »

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Fannie
Posté le 11/02/2020
Comme dans la réalité, deux mondes se côtoient. Il y a d’un côté ceux qui profitent de la vie, pensent au mariage, aux affaires, voire à des futilités, et de l’autre la maladie avec la souffrance et la misère qu’elle engendre, surtout parmi les pauvres. Tu dépeins très justement ces deux faces d’une même pièce, d’une même société.
Si Ilse et le jeune prince se mettaient en couple, je me demande si ce ne serait pas elle qui mènerait la barque. En tout cas, leur difficulté à entretenir une conversation est attendrissante.
Le voile commence à se lever sur Ruth. Mais pour le moment, on ne sait pas comment elle peut reconnaître un cas de possession, ni comment elle peut être la seule dans les parages à avoir ce genre de connaissance. Si elle a raison, il y a de l’espoir pour cette pauvre femme. Encore faut-il trouver un(e) exorciste. D’ailleurs, la présence d’un esprit malin peut laisser supposer que le sang d’encre a, lui aussi, une origine spirituelle.
Coquilles et remarques :
— La plume offerte par Evan était piquée dans sa robe, et lui effleurait la clavicule. [Pas de virgule avant « et ».]
— Ilse fit coulisser les panneaux vitrés du balcon, et l'air s'engouffra [pas de virgule avant « et »]
— Elle voyait nettement les marchands former sur leurs étals des pyramides colorées de pommes, et les petits commis traverser la place en courant. [Pas de virgule avant « et ».]
— les toits du bâtiments étaient trop bas pour être visibles [du bâtiment]
—même l'université, pourtant la plus prestigieuse du royaume, n'avait pas de lieu propre : elle était disséminée en divers lieux du fort et de la ville [pour éviter d’avoir deux fois « lieu(x) », je propose « n’avait pas de locaux propres »]
— « Viens, Le Rocheu ! Puisque que je ne peux pas faire [Il y a un « que » en trop.]
— Elle descendit l'élégant escalier sur lequel gardes et soubrettes n'osaient poser le pied, et le trouva très à son goût. [Pas de virgule avant « et ».]
— Elle regretta que la Grande salle fut déserte : elle se sentait soudain très en beauté, sur son piédestal de pierre-sel, qui brillait très légèrement malgré la faible lumière [fût déserte ; subjonctif imparfait / la virgule avant « qui » est superflue]
— et les pantes de peau teintes allongeaient sa silhouette un peu courte [Si on teint la peau avant de confectionner les pantes, il faut écrire « de peau teinte » ; autrement, c’est juste, bien que l’accord puisse faire tiquer.]
— et ça se dit champion ! Des foutaises oui ! » [Virgule avant « oui ».]
— Ilse n'était pas du genre à s'outrer pour quelques familiarités [Le verbe « outrer » n’a pas de forme pronominale ; je propose « se formaliser de » ou « s’offusquer de ».]
— décréta Ilse, avant même que Devlin ne put prononcer un mot, quand à son passé, j'en connais l'histoire [ne pût ; subjonctif imparfait / point après « mot » / Quant à]
— renchérit Ilse en désignant l'homme silencieux et massif qui la suivait comme une ombre, Il ferait fuir [point après « ombre »]
— se dit-elle alors que les deux jeunes gens passaient les grilles, Un jour, c'est peut-être un royaume entier [point après « grilles ».]
.
— bien qu'elle le traita avec la déférence [le traitât ; subjonctif imparfait]
— Elle irait quérir un Messager-Vent, tout à l'heure [majuscules abusives / pas de virgule]
— en compagnie de l'enfant qu'elle avait tant chérit [avait tant chéri]
— Rester à Kaalun était dangereux. Voyager était devenu dangereux, aussi. [Tu peux remplacer un des deux « dangereux » par « risqué » ou « périlleux » / pas de virgule avant « aussi ».]
— Les villages alentours ne sont pas touchés par le Sang d'encre [« des alentours » ou « alentour » / majuscule abusive]
— Ilse ne risque pas grand-chose [pas grand-chose]
— Partez dés demain, il est trop tard aujourd'hui [dès demain]
— connaissant la curiosité d'Ilse, celle-ci devait bien avoir trouvé le moyen de convaincre Le Rocheu [rupture de syntaxe ; je propose : « connaissant la curiosité d'Ilse, elle se doutait que celle-ci avait trouvé un moyen de convaincre Le Rocheu »]
— il n'y avait jamais moyen de l'empêcher de faire quoi que ce soit [pour éviter la répétition de « moyen », je propose « on ne pouvait jamais » / ou « quoi que ce fût »]
— où l'on venait de la conduire au chevet d'un malade, et l'y retenir deux bonnes heures [pas de virgule avant « et » / et de l’y retenir]
— la proximité n'y jouait aucun rôle, aussi étonnant que cela puisse paraître [ou « pût » paraître]
— Désœuvrée, Ruth suivait d'un œil distrait les va-et-vient / Elle s'enquit de la fonction des lieux auprès d'un palefrenier, et se décida à aller y jeter un œil. [Pas de virgule avant « et » / jeter un coup d’œil / pour éviter d’avoir deux fois « œil », je propose » d’un regard discret ».]
— « Une dame des Cimes nous fait l'honneur de sa visite, Olga », l'introduisit Follet. [Introduire n’est pas un verbe de parole, ni un verbe auquel se substitue naturellement l’idée de parole. Je propose « annonça Follet ».]
— « Asseyez-vous, fit-elle, en lui adressant un siège, et elle poursuivit sa consultation. Ses yeux étaient cernés de violette. [Pas de virgule avant « en » / en lui désignant un siège / pas de virgule avant « et » / cernés de violet (j’imagine…).]
— On me dit que le mal dont souffre cette ville est inconnu, et sans remède. [Pas de virgule avant « et ».]
— Olga donna congé à son patient, et fit signe à Follet de lui octroyer un moment. Elle tenait à peine assise, et posa ses avant-bras sur ses cuisses [prit congé de son patient / pas de virgule avant « et » (les deux fois) / je propose « Tenant à peine assise, elle posa »]
— Cela semble ralentir la progression du mal mais guère plus. A vrai dire... ». [À vrai dire / pas de point après les guillemets fermants.]
— « A vrai dire je ne sais pas ce qui occasionne la mort. [À vrai dire,]
— La jeune fille parut réconfortée de s'être ainsi livrée, bien qu'elle ne sache rien de son interlocutrice [ou « bien qu’elle ne sût rien »]
— A la vue des visages défigurés par les craquelures [À la vue]
— Les autres attendaient, avec la patience des condamnés. [Pas de virgule avant « avec ».]
— Je n'ai pas encore eu le temps de planter le pavot, et on n'en trouve plus dans tout Kaalun. » [Pas de virgule avant « et ».]
— calma les mères désespérées, et aida les plus épuisés à trouver le sommeil. [Pas de virgule avant « et ».]
— « Vous savez y faire », remarqua Olga avec respect. Puis, après une infime hésitation, ajouta [elle ajouta]
— Impossible de lui faire avaler quoi que ce soir, difficile de la toucher [quoi que ce soit]
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