Chapitre 3

Les deux gardes qui encadraient l'entrée du donjon laissèrent passer le Sénéchal sans ciller. Au château des Chimères, il faisait partie des ombres. Le petit homme souffreteux était respecté de par sa fonction, mais il n'avait su se faire craindre de qui que ce soit. Petit, sec, l’œil tombant, il se tenait toujours légèrement voûté, comme soumis à son interlocuteur quand il aurait dû prévaloir. Sa barbe était fine et clairsemée, comme celle d'un adolescent. Une main manquante, perdue depuis l'enfance, accentuait son manque de carrure.

Chargé des affaires du château, il avait su mener sa barque en usant d'une autorité moindre. Ses fonctions étaient austères, souvent rébarbatives. Les invités étaient devenus rares aux Chimères, et les activités de plus en plus routinières. Cela n'avait pas toujours été le cas. Avant le décès de la Reine Beth, l'enceinte des Chimères accueillait régulièrement des joutes, des banquets, des bals parfois, et la salle d'Apparat rutilait de lumières et de cantos. On célébrait les anniversaires des princes, et l'adoubement d'un nouvel archer. Mais depuis le tragique événement, aucune festivité ne fut dorénavant de mise. Secondé par l'Intendante qui faisait preuve d'autrement plus d'autorité que lui, le Sénéchal maintenait la vie du château dans une douce léthargie, sans heurts, en accord avec l'affliction du Roi qui semblait ne jamais devoir finir.

Il remonta les marches dont la spirale desservait tour à tour les appartements royaux : ceux du prince Devlin, puis de son aîné Evan ; les appartements de la défunte, dont seul le Roi désormais possédait la clef ; puis ceux du Roi lui-même, au point culminant du château. Le silence, dans la tour, était d'une pureté absolue. Un silence de mort, qui ne présageait rien de bon.

Il arrêta son ascension aux portes du cabinet du souverain, et porta sa main aux tempes. Les cris le poursuivaient, bien qu'il ne fut pas possible que d'ici, il les entende. Ils s'étaient imprimés dans son esprit, gravant des sillons sur les parois de son crâne pour s'y inscrire à vie. Même son bonheur auprès de Dame Annwn ne suffisait à le soulager de cette rumeur incessante. Les cris emplissaient sa tête nuit et jour, quelle que soit la saison, aux Nuées, aux Chants, aux Glaces. Plus il les chassait et plus ils s'amplifiaient. A terme, cela le rendrait fou. On avait pensé qu'elle s'épuiserait, à hurler ainsi, que ses râles allaient s'atténuer, peu à peu, et qu'elle finirait par atteindre une hébétude silencieuse. Mais rien n'y fit. Elle hurlait et pleurait sans discontinuer, et le Sénéchal croyait l'entendre, nuit et jour. Il tentait d'endiguer le flot de sa voix qui résonnait en lui, sans succès. Autant assécher un fleuve avec une timbale.

Il prit une profonde inspiration et entra à pas feutrés dans la petite pièce circulaire, incliné autant par révérence que pour contenir sa souffrance. Il avait l'art de se déplacer sans un bruit, un chat dans un garde-manger lui disait son épouse, à l'époque, avant qu'elle ne hurla nuit et jour. La longue silhouette assise près du poêle ne fit pas un mouvement. Saul Tyr, Roi de Pierre, était fidèle à sa réputation : immobile, gris de barbe, de cheveux et de figure. Ses yeux, même, étaient pâlis. La couleur l'avait quitté avec le bonheur. Pour un peu, on aurait pu croire ses joues mangées par le lichen, comme celles des gargouilles aux silhouettes décharnées qui hérissaient le château de toute part. Seule la cicatrice rituelle des souverains, qui lui barrait la joue en un profond sillon, prouvait que l'homme était de chair.

Le feu qui faiblissait jetait des poignées de lumière cuivrée sur les meubles et les velours, mais les ombres sitôt reprenaient le dessus. Derrière les carreaux, l'atmosphère était cristalline, la lumière bleue. Le vent qui jurait dans les meurtrières semblait dehors inexistant. La fenêtre donnait sur le Lac aux aiguilles, qui bordait les remparts de la cité, au nord et à l'ouest. Au-delà, le Val Perdu se fondait dans les brumes. Le Roi se réfugiait dans ce cabinet modeste, attenant à sa chambre, dés que ses obligations les lui permettaient. Il fuyait autant que possible la Grande salle et son trône. Elle accentuait son désarroi, trop vaste, trop vide. Le froid y était insolent, malgré les deux immenses cheminées qui flambaient tout le jour. Il y avait trop vu les gardes tuer l'ennui aux cartes, ou loucher sur les femmes et les denrées des cuisines. Une fois, le calme y avait été tel qu'une jeune sentinelle s'était assoupie, debout. Le jeune homme avait manqué s'empaler sur sa propre arme.

Le Sénéchal avança vers son maître.

« Les médecins sont impuissants, Sire. Nul n'a jamais rien vu de tel, et ils craignent la contagion. »

Une colère éphémère anima le visage du souverain, sitôt balayée par l'abattement.

«  Mon fils, comment va-t-il ?

– Il somnole. Ma Dame est à son chevet actuellement. Elle connaît des chants qui soulagent les nerfs et font divaguer l'esprit. C'est préférable à la souffrance. »

L’œil de Saul se durcit. Il n'aimait pas Dame Annwn, son élégance, sa beauté ravageuse, indécente. Son rire lui était une morsure, son sourire, un affront. Elle était trop belle, trop effrontée pour le deuil dans lequel il était plongé. Elle marchait comme on danse, touchant à peine le sol, le pied toujours serti de cuir teint, impeccable. Ni la boue ni la morosité n'avaient prises sur elle, et sa vue cinglait Saul comme un soufflet. Mais quelque offensante lui soit sa présence , elle était celle qui avait pansé le malheur du Sénéchal, ami loyal et doux. Saul pleurait sa disparue depuis quatre Nuées, mais ne pouvait contraindre son sénéchal au même chagrin. Il avait alors offert à Annwn des appartements aux Chimères : elle les avait accepté comme de dû, mais refusa les domestiques. Depuis, elle allait et venait où bon lui semblait, comme un substitut de la Reine disparue. L'Intendante et le Ministre à la cité avaient enragé de voir cette inconnue s'approprier des chambres, pourtant vides, et en faire couvrir les murs de soie. Non qu'il fut déplaisant d'accueillir une nouvelle venue en ces lieux moroses, mais ses origines obscures dérangeaient. De cela, Saul n'en avait cure.

«  Et en ville, où en est-on ?

– Beaucoup de vos sujets sont atteints, sans que l'on comprenne comment le mal se transmet. Évidemment les Prieurs du Lac s'emparent de la chose, et l'interprètent à leur manière. Ils hurlent à la malédiction, et ont réclamé un temps de chasser les malades, qui paieraient leur hérésie. Mais l'un des leurs a contracté le mal, ils se montrent plus discrets depuis... L'émissaire des faubourgs les surveille néanmoins.

– Et les malades ?

– Ceux qui le peuvent prennent des drogues pour supporter la douleur, mais le remède est parfois pire que le mal. Ils s'enivrent. Beaucoup visitent une jeune fille hirsute, une sorte de guérisseuse, qui les soulage paraît-il. Un de nos hommes l'a aperçue, une sauvage m'a-t-il dit, les yeux comme des charbons ardents.

– Peu m'importent ses yeux. Qu'on l'amène.»

 

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Fannie
Posté le 28/01/2020
Chapitres 2 et 3 :
Re-coucou,
Tu parviens tout à fait à nous immerger dans l’ambiance du marché. Ce Follet a l’air sympa et plein d’entrain, mais il semble produire une sacrée cacophonie ! J’aime beaucoup la phrase « Il en pinçait les cordes qui rétorquaient en notes dissonantes, l'insultant d'un si mauvais traitement. »
On change brusquement d’ambiance en arrivant dans le château. On retrouve la maladie, la souffrance, physique des malades et morale de leur entourage. Mais c’est bien qu’il n’y ait pas que cette ambiance sombre. C'est intéressant de voir les sentiments du roi à l'égard de Dame Annwn, qui lui paraît trop belle, trop gracieuse et d’un tempérament trop « heureux » pour qu’elle trouve grâce à ses yeux.
Concernant la longueur des chapitres, à mon humble avis, tu pourrais en regrouper certains. Ton écriture est imagée et agréable à lire.
Coquilles et remarques :
— quel que fut le temps [que fût ; c’est le subjonctif imparfait]
— bardé de tâches rousse [de taches ; une tâche est un travail à faire]
— de la manière la plus précise qu'elle put [« qu’elle pût » (subjonctif imparfait) ou « qu’elle pouvait »]
— L'enfant lui souriait, et ne la croyait pas [sans virgule]
— la magie était partout, et les hommes de petits êtres insignifiants [il faudrait une virgule après « les hommes » pour indiquer l’ellipse du verbe]
— et Quat-Doigts l'Albinos qui chantait [l’albinos ; sans majuscule, à moins que ça fasse partie de son nom]
— ce petit monde étaient rejoint [était]
— auteurs de scénettes satiriques [saynètes]
— les bribes qu'il en avait glané ici et là [glanées]
.
— mais il n'avait su se faire craindre de qui que ce soit [Dans ce contexte, le subjonctif présent passe, mais je propose le subjonctif imparfait « qui que ce fût ».]
— bien qu'il ne fut pas possible [qu’il ne fût ; c’est le subjonctif imparfait]
— quelle que soit la saison [quelle que fût ; subjonctif imparfait]
— A terme, cela le rendrait fou [À]
— avant qu'elle ne hurla nuit et jour [qu’elle ne hurlât ; c’est le subjonctif imparfait]
— Le vent qui jurait dans les meurtrières semblait dehors inexistant [« semblait dehors inexistant » : l’ordre des mots me paraît étrange]
— dés que ses obligations les lui permettaient [dès / le lui]
— Ni la boue ni la morosité n'avaient prises sur elle [n’avaient de prise]
— Mais quelque offensante lui soit sa présence [que lui fût sa présence ; subjonctif imparfait]
— Il avait alors offert à Annwn des appartements aux Chimères : elle les avait accepté comme de dû, mais refusa les domestiques [acceptés / avait refusé]
— Non qu'il fut déplaisant d'accueillir [qu’il fût ; c’est le subjonctif imparfait]
— De cela, Saul n'en avait cure.[De cela, Saul n’avait cure ; après « De cela », « en » est redondant.]
Emploi des majuscules :
— Les noms de fonction et les titres ne prennent pas de majuscule : le sénéchal, l’intendante, le roi, la reine, le ministre, les prieurs.
— Pour les noms de lieux, on met des majuscules s’il s’agit de noms propres : la salle d'apparat, la grande salle, le lac, le lac aux Aiguilles (si c’est son nom) ou le Lac-aux-Aiguilles.
Le subjonctif imparfait :
Manifestement, tu emploies le subjonctif imparfait instinctivement, d’oreille, mais tu le confonds avec le passé simple. (La présence d’un subjonctif présent là au milieu confirme mes soupçons.) Je ne peux que t’exhorter à l’apprendre pour continuer à l’utiliser en parfaite connaissance de cause.  :-)
Jowie
Posté le 07/07/2019
Salut Olga !
Elle est bien mystérieuse, cette Dame Annwn. Si j'ai bien compris, elle est l'épouse du Sénéchal et c'est elle qui criait et hurlait jour et nuit ou c'était l'épouse du roi ? Je me suis un peu emmêlée les pinceaux ;) D'ailleurs, je me demandais : comment prononce-t-on Annwn ? :)
Et sinon, on dirait que le roi va faire appeler Olga pour soigner son fils. Je me réjouis de la voir en action !
Petites remarques :
elle les avait accepté comme de dû → acceptés
Liné
Posté le 23/12/2018
Hello again !
Je me suis permise de lire les chapitres 2 et 3 d'un coup, vu que le 2e est assez court.
J'aime toujours autant ta plume, très fluide et colorée ! Sur ce 3e chapitre plus que les autres, j'ai l'impression qu'on évolue dans une sorte de conte (peut être, par associations d'idées, à cause du décor "médiévalisant" qui transparaît avec le château, la hiérarchie qui me fait penser à la féodalité, la présence d'une dame...).
Après, je ne saurai dire encore pourquoi, mais les personnages du 3e chapitre me paraissent moins réels, je me visualise moins (peut être en raison du décor, justement ?). Ce qui ne me donne que plus envie d'avancer dans le récit pour retrouver Olga, la Banshee et Follet !
À euh... tout à l'heure, certainement ! :-p
Liné 
Jowie
Posté le 16/09/2018
Coucou Olga !
ça fait des mois que je veux lire ton histoire ! à vrai dire je l'ai découverte grâce à radio PA. C'était si agréable à écouter au niveau de la sonorité, du contexte et de l'intrigue que je n'ai pu m'empêcher d'écouter les chapitres deux fois chacun :D Malgré tout, je voulais trouver un moment pour venir te lire pour de "vrai" et découvrir la suite de cette aventure si prenante !
Au début, je voulais absolument écrire un commentaire par chapitre, mais les tiens sont si courts et addictifs que... eh bien... je n'ai tellement rien à redire xD Du coup, j'ai fini par faire un commentaire groupé qui, je l'espère, te sera un minimum utile. 
Je crois qu'on peut dire que je suis en train de fan-girler. Tout d'abord, ton histoire absorbe à une rapidité admirable. On a à peine lu quelques mots que l'on s'imagine déjà dans ton monde. J'aime beaucoup les histoires qui se passent au Moyen-Àge mais je trouve que parfois, elles manquent d'authenticité ou de "parfum". Ce n'est pas du tout le cas de ce récit. Sang d'encre est si vivant que je pourrais carrément le qualifier d'expérience sensorielle. On voit les gens, les couleurs de leurs vêtements, on sent les odeurs, on goûte les saveurs, bref, on est là avec Olga, Follet et compagnie et tous nos sens sont activés.
Je suis époustouflée, non seulement par la qualité de ta plume, ton style et la musicalité de tes phrases, mais aussi par cet éventail de personnages qui semblent réels, bien définis et 3-dimensionnels. On sent que tu as fait des recherches (ou alors que tu sais plein plein de choses) et te lire est un vrai plaisir. On n'est qu'au début de l'histoire, mais je me pose déjà beaucoup de questions au sujet de cette étrange maladie (vise-t-elle que certaines personnes en particulier ? d'où vient-elle ? Est-ce que quelqu'un empoisonne les gens volontairement?). J'ai aussi hâte de voir Olga entrer en action à la cour qui est, après tout, un milieu à des kilomètres de ce qu'elle connaît. Je ne sais pas pourquoi mais quand tu as dit qu'elle dormait avec les vaches, j'ai su que j'allais l'aimer !
Voilà :) merci d'avoir partagé cette histoire sur FPA, c'est une très très belle découverte; je poursuivrai ma lecture à 100% sûr !
à toute !
Jowie
Olga la Banshee
Posté le 16/09/2018
Et bé dis-moi, tu me fais rougir comme un pot-au-feu oublié sur le gaz :)
Ca me fait extrêmement plaisir, d'autant qu'un récent échange sur le forum a créé une petite montée de bouclier disant que mon début était euuuuh chiant :D  Ahah, chacun son avis, mais ça me soulage de savoir que ça ne t'a pas autant perturbée que d'autres qu'il y ait tant de personnages.
 Je n'ai pas fait tant de recherches, mais beaucoup de choses sont inventées ! Ca donne peut-être un semblant d'érudition... En tout cas, je suis vraiment ravie que tu aies un tel ressenti ! 
 Et oui, mes chapitres sont courts, ne te stresse pas à tout commenter, ça peut être fastidieux...
 Merci merci !!
LionneBlanche
Posté le 08/09/2018
Bonsoir Olga.
Je me suis arrêtée à trois. À trois, car il y en a beaucoup et si j’avais continué, j’aurais pu le faire longtemps, très longtemps… Alors je vais agrandir ma PAL, je sens que je ne le regretterais pas.
L’histoire semble à la fois sombre et pourtant je la lis comme une sorte de conte. C’est sûrement dû à ta plume, que j’aime beaucoup. À peine une phrase et j’étais envoûtée, prête à aligner les chapitres si c’était seulement faisable en une nuit… Tu prends le temps de présenter tes personnages et j’aime beaucoup, d’ailleurs, je pense que tu pourrais en rajouter quelques-uns que je n’oublierais pas pour autant les premiers. On les retient, ils marquent sans avoir encore agi pour l’intrigue.
Ce sang d’encre me parle, forcément, l’encre pour une apprentie scribouillarde… ^^ Quelle est inquiétante pourtant, cette maladie, mais on dirait déjà qu’elle est un personnage à part et qu’elle a bien des choses à nous dire. Je reviendrais, inévitablement. ;)
À bientôt.
Olga la Banshee
Posté le 08/09/2018
Ah, mais c'est super encourageant ce commentaire, merci beaucoup ! Il me rassure d'autant que... oui, il va y avoir d'autres personnages. C'était mon objectif, d'être sur quelque chose proche de la saga, et les narrateurs sont multiples, même si des persos comme Olga ou Follet sont absolument centraux.
Je ne sais pas si c'est sombre, ou un conte... Ce sont des questions que je ne me pose pas trop. J'ai juste pensé faire du fantastique, et d'écrire quelque chose qui me fasse un peu rêver, mais en effet, je préfère les choses un peu sombres, quoique l'humour est parfois présent, sinon je trouve ça lassant.
Et bien j'espère te revoir ici alors ! Même si je compatis largement pour la PAL, je suis moi-même trop peu assidue à mon goût...
Merci ! See you ! 
Reven
Posté le 17/01/2018
Et un troisième chapitre de lu ! <3
Je n'ai toujours pas grand chose à dire de très poussé (à vrai dire, j'ose pas trop, je me sens pas d'attaque à reléver l'écriture, car je pense la maîtriser bien moins bien que toi).
 J'aime beaucoup la cher Dame Annwn, tu as une manière de décrire les choses que je trouve fabuleuse. C'est très agréable à lire, on a tout de suite des images en tête sans que cela s'éternise dans les descriptions. Bref j'aime.
L'histoire se lance aussi, avec la question sur la reine, et le sang d'encre (probablement :P ).
Je m'en vais de ce pas lire la suite ! 
Olga la Banshee
Posté le 17/01/2018
Merci pour tes commentaires qui me font chaud au coeur, Reven ! (je n'ai pas pensé une seconde au fait que tu lises Sang d'Encre pour le Wink-end, mais j'en suis ravie !). Contente que tu aimes Follet, c'est mon chouchou :) Pour le vocabulaire, il est parfois poussé, parfois inventé... C'est normal que certains termes te posent problème ! allez à bientôt et encore merci <3
Primrose
Posté le 04/01/2018
Encore un chapitre qui nous plonge entièrement dans l'ambiance de ton univers, dans ce deuil mélancolique qui embaume le château. Tu arrives à capter en quelques phrases une ambiance, une personnalité, un personnage, c'est impressionnant.
 J'ai juste une petite remarque à faire sur la voix qui hante le sénéchal: tu passes des "cris qui emplissaient sa tête" à "on avait pensé qu'elle s'épuiserait", le changement est assez brutal, et je me suis demandé à qui se réfère cette "elle" et pourquoi on passait des "cris" à "elle". Je ne sais pas si je suis très claire ;)
Olga la Banshee
Posté le 04/01/2018
Si, si, tu es claire ! Et pour être honnête on m'avait déjà fait une remarque similaire, donc je sais que ça passe pas toujours bien, ce passage. Ce n'est pas un de mes préférés non plus à vrai dire. J'essaierai d'arranger ça.
Et oh puis : merciiii :) 
Cliene
Posté le 06/11/2017
J'aime de plus en plus l'ambiance de ton histoire et le fait qu'on navigue d'un endroit à l'autre dans ton univers.
Ton écriture est poétique et agréable à lire.
Deux petites choses que j'ai remarqué :
- à propos des cris qui poursuivent le Sénéchal : j'avoue m'être posé la question de savoir à qui appartenaient ces cris dans le paragraphe où tu les décris et je les ai d'abord attribué à la reine disparue jusqu'à ce que je lise le paragraphe suivant... Je ne sais pas si d'autres lecteurs ont ressenti cette petite confusion...
- Le Roi se réfugiait dans ce cabinet modeste, attenant à sa chambre, dés que ses obligations les lui permettaient. : dès
Je continue avec le chapitre suivant !
Isapass
Posté le 03/11/2017
Ah cool : l'histoire commence. Je me câle un peu plus profondément dans mon fauteuil devant mon feu, je me penche légèrement en avant pour ne rien perdre, et je bois toujours ton récit ! J'adore. J'ai tellement hâte d'en savoir plus... 
Pourtant, j'ai pas mal de remarques sur la forme. Ca va peut-être te paraître du pinaillage, mais je te les fais partager parce que je trouve que ce chapitre est TRES riche en informations. Outre les premiers frémissements de l'histoire sous forme du dialogue assez simple en fin de chapitre, on y découvre le sénéchal, le roi, Dame Annwn et son arrivée récente, l'histoire de la reine morte et celle de l'épouse morte aussi du sénéchal, la configuration d'une partie du chateau...
Je ne dis pas que c'est trop d'informations, hein, au contraire, mais ça demande quand même de tout emmagasiner. Et du coup, je pense que s'il y a la moindre confusion dans la forme, tu risques de perdre un peu ton lecteur (et ce serait franchement dommage !).
Donc voilà mes questions et remarques :
-          - « On célébrait les anniversaires des princes, et l'adoubement d'un nouvel archer. » : l’utilisation du pluriel dans la première partie et du singulier dans la seconde rend la phrase un peu curieuse. Ne faudrait-il pas harmoniser ?
-          - « le Sénéchal maintenait la vie du château dans une douce léthargie, sans heurts » : sans heurt
-          - « Mais depuis le tragique événement, aucune festivité ne fut dorénavant de mise. » : "depuis" implique une continuité de temps qui ne va pas avec le passé simple. Il faudrait mettre « à compter du tragique évènement » ou alors « depuis le tragique évènement, aucune festivité n’était plus de mise ». Je ne suis pas hyper sûre de moi sur ce coup-là, juste une sensation bizarre. Ou alors c’est dorénavant…
-          - « Les cris emplissaient sa tête nuit et jour, quelle que soit la saison, aux Nuées, aux Chants, aux Glaces. Plus il les chassait et plus ils s'amplifiaient. A terme, cela le rendrait fou. On avait pensé qu'elle s'épuiserait, à hurler ainsi, que ses râles allaient s'atténuer, peu à peu, et qu'elle finirait par atteindre une hébétude silencieuse. Mais rien n'y fit. Elle hurlait et pleurait sans discontinuer, et le Sénéchal croyait l'entendre, nuit et jour. Il tentait d'endiguer le flot de sa voix qui résonnait en lui, sans succès. Autant assécher un fleuve avec une timbale. » Dans ce passage, l’utilisation du « elle » pose un problème. Je crois comprendre que tu parles de quelqu’un (ou plutôt quelqu’une) que tu ne veux pas nommer, mais ça rend la lecture confuse. On se demande si tu parles des cris, de la rumeur, de quelqu’un qu’on ne connait pas, de Dame Annwn que tu cites juste avant pour la première fois… je crois que parfois trop de mystère tue le mystère 😉 D’autant que finalement tu résous le mystère dans le paragraphe suivant…
-          - « Saul Tyr, Roi de Pierre, était fidèle à sa réputation : immobile, gris de barbe, de cheveux et de figure. » : était fidèle à son surnom ? Remarque, il tient peut-être son surnom de sa réputation, mais comme on ne la connait pas encore, sa réputation…
-          - «  dés que ses obligations les lui permettaient. » : LE lui permettaient
-          - « elle les avait accepté comme de dû, » : comme UN dû ?
 
-  « De cela, Saul n'en avait cure. » : Saul n’avait cure. 
Vivement la suite !! 
Olga la Banshee
Posté le 03/11/2017
Waouh, quel boulot, merci !! Oui, beaucoup d'informations, c'est sûr... Je pense que quand j'aurai fini toute l'histoire,je reviendrai sur ces premiers chapitres et les allègerait peut-être. Après, je suis attentive à ce que les informations, quand elles réapparaissent, soient re-expliquées, ou contextualisées... Bref, je m'attends à ce que le lecteur ne se rappelle pas forcément du détail, et je lui rafraichis la mémoire. Mais je sais néanmoins qu'on m'a déjà dit que le début de cette histoire est un peu trop dense.
 Trop de mystère ? C'est un tiraillement pour moi : j'ai toujours peur d'une absence de suspense, et du coup, je rends peut-être les choses un peu confuses. 
 Je vais rectifier par rapport à tes autres remarques qui sont très justes ! Moi aussi je lis bientôt la suite de Prune ;) autre univers ! 
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