Chapitre 20 - Del

Notes de l’auteur : Bonjour :D Comme je n'aurais probablement pas le temps de poster demain, voici le chapitre de cette semaine avec un jour d'avance. Et en bonus, un deuxième chapitre, parce que j'ai bien avancé sur l'écriture aujourd'hui ! Bonne lecture :)

Suzette les avait attachés à une des banquettes, pas assez fort pour leur faire mal ou pour vraiment les retenir, mais largement assez pour leur faire comprendre qu’ils étaient ses prisonniers et non plus ses protégés, et qu’ils n’avaient plus aucun pouvoir dans cette situation. Elle avait tenté de faire plus, mais les gémissements de douleur de Del l’en avaient dissuadé - il aurait préféré les avoir simulés, ceux-là. Mais il souffrait vraiment.

Au moins, elle ne les avait pas jetés par dessus bord pour se débarrasser d’eux. Ni assommés. Ni séparés. 

Ce n’était pas si terrible !

Bien sûr, il se serait passé de certains détails. Sa gorge le brûlait d’avoir trop crié, après la chute de Sehar. Ses tempes serraient son crane comme un étau. Ses muscles se contractaient involontairement à un rythme irrégulier, et il était à peu près certain que s’il avait tenté de se remettre sur ses pieds, il serait aussitôt tombé par terre. Si cela ne suffisait pas, il se sentait idiot, avec son mensonge à demi crédible. Il était si bien parti, il aurait pu inventer un nom ! Mais il aurait alors eu à tisser un autre mensonge, puisque Suzette connaissait tout le monde sur la Toile… quel que soit ce truc, d’ailleurs.

Et maintenant qu’ils étaient découverts, Sehar gardait ses distances. Ce qui était vexant, mais probablement aussi dû au fait qu’ils étaient attachés. Probablement.

— Qui est Gulliver ? murmura Sehar.

— Un ami d’un ami de Lo… On l’a rencontré à la Botte, mais je savais pas qu’il venait d’ici ! Et Lo non plus, sans doute, sinon on lui aurait demandé des conseils avant de partir…

— Silence, les menteurs, croassa Suzette depuis l’avant du bateau. Pas de mutinerie sur mon navire !

Sehar baissa les yeux, et Del tenta de se retourner pour voir où ils allaient. Comme depuis le début du voyage, c’était nuage, nuage, nuage, et re-nuage à perte de vue. Pourtant, être installé ainsi dos à la proue le stressait légèrement, comme s’il risquait de manquer des choses intéressantes à voir, dans cette position. Tout ce qu’ils savaient sur leur destination, pour le moment, c’était que Suzette avait changé leur direction initiale…

Del souffla, et laissa retomber sa tête contre le dossier de la banquette. Il ne pouvait rien faire, rien qui ne soit catégorisé comme risque inutile. Peut-être que s’il se concentrait, il trouverait une solution… Il ferma les yeux, écouta quelques instants le silence, à peine brisé par les discussions que Suzette tenait avec les nuages, et s’endormit si vite qu’il n’eut pas le temps de former une seule pensée pertinente.

Un tremblement le réveilla. 

Pas celui du navire, ni de la banquette, mais celui de sa propre peau, qui avait réagit à une onde si puissante qu’il en oublia de respirer pendant quelques secondes. Sehar le regardait avec surprise et inquiétude, alors, une fois ressaisi, il le rassura d’un demi-sourire. 

— Je crois… qu’on est entré dans une cachette ? 

— Silence ! ordonna de nouveau Suzette.

Del se pencha vers Sehar, et murmura le plus bas possible pour qu’elle ne l’entende pas - du moins, il espérait que cela suffise.

— On approche d’un endroit plein de magie, ça vibre de partout ! Sans doute une ville, et-

— SI.LEN.CE. !

Il abandonna, cette fois-ci, et croisa le regard paniqué de Sehar. La grimace que le maegis lui renvoya ne suffit pas à décrisper les doigts de l’hybride, serrés sur le rebord de la banquette. 

A présent qu’ils avaient passé le rideau qui l’avait empêché de percevoir quoi que ce soit avant, Del pouvait sentir l’agitation d’une petite ville et des milliers de sortilèges qui l’animaient. Très vite, il entendit aussi les sons qui l’accompagnait. Le craquement du bois et des chaînes. Le crépitement de flammes contre du métal. L’appel de voix qui se répondaient et les chants d’oiseaux qui les couvraient. Les… trucs. Il n’était pas vraiment sûr de l’identité de tout ce qu’il pouvait entendre.

La première installation qu’il vit apparaître hors des nuages fut une barque délabrée, sur laquelle plusieurs symboles qu’il ne connaissait pas avaient été peints, et ornée d’une dizaine de drapeaux dont les couleurs lui étaient toutes aussi inconnues. Puis un deuxième bateau apparut, plus grand et en meilleur état que le premier, ses planches noires trouées de petites fenêtres dont l’intérieur était masqué par des rideaux en dentelles. Puis encore un autre bateau, relié aux plus proches avec des câbles de plusieurs couleurs rafistolés entre eux. Et encore un autre, puis un autre…

Del mourrait d’envie de sortir pour les explorer, mais un, il était toujours prisonnier, et deux, il avait besoin de plusieurs années de sieste avant d’avoir assez d’énergie pour découvrir les lieux dans les règles de l’art.

— Tu crois que leur nourriture est sympa ? murmura-t-il à Sehar.

La question lui tira un léger sourire, et Suzette n’eut même pas le temps de le réprimander d’avoir encore ouvert la bouche. Depuis le pont d’un des navires, une gnome au cheveux verts les siffla, et l’oiseau tourna sa tête vers elle avant d’avoir pu croasser son mécontentement.

— Hey, Suzette ! Je croyais que tu devais rester espionner dans le port ?

— Ah ça ! J’ai eu un emmerdement. Appelle Zaza, j’ai deux prisonniers pour lui !

La gnome disparut sous le pont, et Suzette vola avec des câbles dans le bec pour accrocher leur barque au navire. Ce dernier était légèrement plus grand que ceux que Del avait déjà vu passer, et comportait aussi plus de fenêtres que la moyenne. Mais il partageait avec le reste le même état délabré, et la même passion pour les symboles peints, les petits drapeaux et les rideaux à dentelles. 

Une fois leur barque solidement arrimée, Suzette ouvrit un petit portillon pour faire passer ses deux prisonniers, toujours très mal attachés. Del n’avait de toute façon même pas l’énergie pour marcher, alors il attrapa le bras de Sehar, et s’apprêta à lui donner encore une excellente excuse de le porter - mais ses mots moururent dans sa gorge avant qu’il n’ait pu les prononcer.

Par la trappe qui menait sous le pont, une silhouette en combinaison orange intégrale, surmontée d’un scaphandre en verre teinté, se hissa jusqu’à eux. La gnome au cheveux vert le suivait de près, mais partit immédiatement vers la barque sans plus prêter attention à eux, ni eux à elle. Sehar avait reculé d’un demi-pas, et Del sentit sous ses mains les muscles de ses bras se tendre et sa magie gronder. L’hybride avait exactement la même attitude que s’il était prêt à coller un poing à l’inconnu au moindre faux pas pour défendre Del, comme il l’avait fait avec la Féroce, à Pied-de-Troll.

Mais si cette personne était un maegis, un de ceux qui avaient pris Lo et Nodia, ce ne serait probablement pas suffisant. Sauf que…

Pourquoi un maegis aurait eu besoin de protection ici ? Dans les nuages, l’air n’était plus toxique, non ? Del ne se sentait pas particulièrement plus mal, de ce côté-ci - ou peut-être qu’il n’avait tout simplement plus la capacité de remarquer la différence, au stade d’épuisement qu’il avait atteint.

Lorsque la personne fut face à eux, cependant, il comprit aussitôt que ce n’était pas un maegis du tout. Sa peau était sombre, peut-être bleue même si le verre teinté masquait en partie la couleur, et ses oreilles étaient pointées vers le bas plutôt que vers le haut.  C’était un Valeni, comme Nodia - et Del n’avait aucune idée de pourquoi il devait porter tout ça sur son dos, ici.

— Tu as… capturé un maegis ? constata le valeni avec une voix douce légèrement éraillée par le scaphandre. Que s’est-il passé ?

— Ah ! Ces deux ados ont cru pouvoir m’entourlouper, en faisant croire qu’ils avaient loupé les bateaux pour rentrer chez eux. Je les ai laissé faire parce qu’ils m’ont pas l’air bien méchants, mais quand j’ai compris qu’il avait pas d’Oranimus, ce petit -» Suzette montra Del du bout de l’aile, et il adressa un sourire-grimace au valeni. « - là, c’était le détail suspect de trop. Hors de question que je l’amène à la Toile. Tu sais ce qu’ils font à tout ce qui dépasse.

Le valeni acquiesça, mais plutôt que d’examiner le maegis scélérat, son regard s’était tourné vers Sehar, et un léger sourire tira ses lèvres sous le verre teinté.

— Bon. J’ai la version de Suzette… mais la vôtre ? Qui êtes-vous vraiment, et qu’est-ce que vous cherchiez à faire ?

Del se tourna aussitôt vers Sehar, mais ce dernier semblait encore plus dépassé et paniqué que lui. Del déglutit. Sans Lo dans les parages, c’était à lui de prendre les choses en mains, il semblerait. Il ne pouvait plus être l’apprenti qui se contentait d’écouter ses sages conseils pour faire l’opposé juste après. Il devait être responsable, et faire attention à ce qu’il faisait, pour son bien et celui de Sehar.

— Euh… ça dépend, vous êtes qui ? bredouilla-t-il.

La question le fit rire, et même si Del n’était pas certain de ce qui était si amusant, le regard indigné de Suzette lorsque le valeni défit leur liens mal serrés compensait largement toute ambiguité.

— Je suis Zakaria Nahara, prince des Nahara et capitaine temporaire de cet armada. 

— Zaza pour faire plus court, compléta Suzette. Personne à le temps de dire toutes ces bêtises à chaque fois. 

— Del et Sehar, ce sont vos vrais noms ?

Sehar hocha la tête, mais s’arrêta avec un regard nerveux lorsque Del ne l’imita pas. Le maegis déglutit - comment Lo faisait d’habitude ? C’était stressant, d’avoir quelqu’un qui comptait autant sur lui comme ça ! 

— Oui, mais, euh… Vous avez pas vraiment répondu à ma question ! 

Del se grandit autant qu’il put - ce qui était un peu ridicule, à côté de Sehar qui le dépassait d’une tête et Zaza d’une demie. Même le fait d’être plus grand que Suzette ne l’aiderait pas beaucoup à se sentir plus imposant. Le regard du valeni ne s’était pas fait moqueur, cependant, alors Del garda son courage, et continua.

— C’est qui les Nahara ? Et c’est quoi cette armada ?

— Tu crois vraiment pouvoir poser les questions que tu veux, petit menteur ? croassa Suzette.

— Du calme, Suzie. C’est évident que ce ne sont pas des espions.

Elle le jaugea méticuleusement avec ses grands yeux noirs, les plumes de son cou hérissées et le bec pincé avec frustration.

— T’essaie de m’apprendre la vie, l’oisillon ? Allez, fais-moi rire, dis-moi ce qui t’as mis sur la bonne aile.

Zaza eut l’air de ne pas savoir s’il devait rire, ou lever les yeux au ciel - à la place, il répondit le plus sérieusement du monde.

— Sehar a le visage d’un Nidré. Et la cicatrice de Del aurait été soignée très différemment s’il venait de la Toile.

Del s’écrasa sur place, toute bravoure disparue. 

Il avait oublié sa marque, pendant quelques temps. C’était facile, avec Lo qui le connaissait si bien qu’iel ne la voyait plus comme une défiguration curieuse, mais juste une partie de lui. Sehar ne semblait même pas savoir ce qu’une telle cicatrice pouvait signifier, ni même qu’elle pouvait seulement signifier quoi que ce soit. Et Nodia ne l’avait jamais pointée pour exiger une explication. Del n’était pas vraiment ni rassuré ni satisfait, que ce soit cela qui le désigne comme un honnête petit gars. Ses jolis yeux et son sourire aimable ne leur suffisait pas ?

— Est-ce que vous êtes amis avec Nodia ? demanda Sehar avant que Del n’ait eu le temps de leur dire le fond de sa pensée.

Ce devait être une excellente question, car Zaza et Suzette eurent tous les deux l’air aussi surpris.

— Les Nidré et les Nahara font partie de la même branche, répondit le Valeni. Techniquement, Nodia est ma cousine, mais… je dois admettre que je ne l’ai pas bien connue. Et je ne la connaîtrais jamais, car les maegis ont tué tous les Nidré, les Naveri, et le reste des Nahara. Il ne reste que moi.

La dernière phrase était à peine plus qu’un murmure, et Del regretta presque d’avoir cherché à lui tenir tête. S’il était le prince de Nahara, et le dernier de ceux-ci… est-ce qu’il avait vécu au manoir qu’ils avaient vu saccagé ? Et le reste de sa famille, est-ce qu’il avait dû les regarder mourir ? Quelle horreur…

— Nodia est vivante, affirma Sehar. Et moi aussi. Des chasseurs ont essayé de nous tuer et… On pensait trouver de l’aide dans le manoir, mais quand on est arrivé, il n’y avait plus personne.

Le lézard était presque au bord des larmes, mais sa voix ne tremblait pas, et il maintint le regard de Zakaria avec plus de courage que n’en avait Del. Ce dernier dût se retenir de le serrer dans ses bras pour le réconforter, mais ce n’était décidément pas le moment pour ça.

— Nodia est vivante ? répéta Zaza. Donc, elle est en retard… C’est plus que ce que j’espérais. Et tu es donc vraiment un Nidré, alors ?

Del ne put pas demander qui était en retard, ni pourquoi. Sehar acquiesça, et cette fois-ci, son regard perdu fila vers les planches du pont, ses mains nerveusement entrelacées.

— Je… Ma mère s’appelait Myria Nidré. Donc, euh… je suppose que Nodia est ma demi-soeur… mais, enfin…

— On a un peu appris ça ce matin. » aida Del, et Sehar le regarda en coin avec un léger sourire soulagé. « En fait, on est juste des touristes, enfin surtout moi et Lo, qui n’est pas là parce qu’iel s’est fait capturer en même temps que Nodia juuuuuuste avant qu’on essaie de piquer le bateau de Suzette pour tenter de les sauver. Ce n’était pas très malin, mais c’est pas comme si on avait beaucoup d’option non plus, tu vois ?

Il n’était pas certain d’avoir le droit de tutoyer un prince, mais puisque Zakaria Nahara, prince des Nahara et capitaine temporaire de l’armada n’y réagit pas, c’était probablement tout à fait acceptable. Et puis, vouvoyez un type qui se faisait appeler Zaza par un gros oiseau noir grognon, ce n’était pas aussi facile que ça en avait l’air. Le valeni prit quelques secondes pour enregistrer la masse d’information que Del lui avait débitée en quelques instants, puis fronça un sourcil.

— Des touristes, tu dis ?

— Yep. De l’autre côté du désert, confirma Del.

Tout comme Chaussette le gnome à Pied-de-Troll, Zaza et Suzette les fixèrent avec un nouveau regard, mi-surpris mi-incrédule - puis le valeni secoua la tête et rit assez fort pour faire couiner sa combinaison. Probablement les nerfs qui lâchaient.

 — Il semblerait que les bonnes et les étranges nouvelles viennent souvent main dans la main, dans les périodes difficiles. Je dois consulter les autres capitaines. Suzette, tu veux bien leur montrer les bains ? Ils ont l’air d’en avoir bien besoin.

Del lui renvoya un large sourire, mais se ressaisit aussitôt. Il ne pouvait pas se laisser amadouer sans régler une question bien plus pressante que la crasse sur sa peau.

— Et pour Lo et Nodia alors ? Qu’est-ce que vous allez faire ?

— Les secourir, bien sûr. Pour le moment, reposez-vous, tous les deux.

— On peut pas venir à la réunion des capitaines ? insista le maegis.

— Est-ce que t’es un capitaine, petit menteur ? croassa Suzette. Allez houste, au bain !

Il ouvrit la bouche pour protester une seconde fois, mais Suzette semblait prête à l’attraper dans ses serres pour le faire avancer s’il le fallait, et ce n’était pas une expérience aussi agréable que d’être porté par les bras de Sehar. Alors il se résolu à avancer, accroché au bras de ce dernier pour ne pas tomber, et afficha sa moue la plus boudeuse possible pour seule protestation. Ils suivirent Suzette sous le pont, le long d’un escalier en colimaçon qui grinçait à chaque pas, et d’un couloir bordé de portes en métal d’où s’échappaient parfois des éclats de voix, rires ou appels. Ils esquivèrent plusieurs personnes qui courraient sans leur prêter la moindre attention - des faunes, des nains, des gnomes, des hybrides - et un seul autre maegis qui lui lança un vague regard curieux avant de disparaître à son tour dans une des cabines. Un vrai branle-bas de combat, sans que Del ne soit capable d’en identifier la cause.

Suzette les fit descendre un second escalier, et les amena jusqu’à une série de cabines chacune équipée d’un baquet, d’un siège et d’un robinet. Del fut soulagé - sans savoir qu’il était stressé avant - que les bains soient individuels. Même s’il ne dirait jamais non à une opportunité de revoir les écailles ventrales argentées de Sehar, lui n’était pas vraiment prêt à ce que qui que ce soit voie jusqu’où sa cicatrice descendait.

L’eau de son baquet fut noire de crasse en quelques minutes - beurk - mais au moins, les remous du jet d’eau massèrent un peu sa peau endolorie et son bas-ventre contrarié. A ce stade, il n’était même plus sûr de quel organe se tordait ainsi - sans doute un effort collectif. Il manqua presque de s’endormir sur le siège, mais les coups de becs de Suzette sur la porte le secouèrent bien assez vite.

— Bouge de là, je dois encore vous emmener ailleurs ! Ton copain t’attends !

Del fit de son mieux pour se sécher au plus vite, et regretta qu’on ne lui ait pas donné de vêtements propres dès qu’il remit les siens sur son dos. Il était vraiment crasseux. Aucune chance qu’il ait senti bon pendant tout ce temps. La seule satisfaction non négligeable qu’il eut, en sortant de la cabine, fut de constater que Sehar avait visiblement trouvé ses propres vêtements trop sales aussi, et n’avait remis que son pantalon. Del en profita pour examiner ses jolies écailles ventrales sans la moindre discrétion, et le lézard tortilla nerveusement ses longs cheveux noirs encore humides entre ses doigts. Encore une fois - tragiquement - le maegis dut se résoudre à attendre que la situation soit moins urgente pour le tourmenter. 

Suzette les ramena à l’étage supérieur, et ouvrit une des nombreuses portes qu’ils avaient passées à l’allée, pour leur désigner une petite chambre avec une large banquette. 

— Restez là et pas de bêtises ! Vous avez qu’à faire la sieste. Je vais pas vous surveiller toute la journée, non plus.

Elle leur lança un dernier regard de défi pour s’assurer que le message était bien rentré, auquel Sehar répondit par un hochement de tête timide et Del un sourire confiant. Suzette referma la porte, sans actionner la serrure, et il s’assit sur la banquette avec un soupir de soulagement.

— Une sieste, ça paraît pas si mal, admit-il avec un baillement, avant de se laisser tomber entièrement dessus. Juste quelques minutes, et après on explore le bateau…

Il eut à peine le temps de voir le sourire en coin de Sehar, et encore moins de réfléchir à comment stopper les cruels maegis d’ici, ni comment ils sauveraient Lo et Nodia de la façon la plus épique possible. Del ferma les paupières, et s’endormit aussitôt. 

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Nanouchka
Posté le 20/02/2022
Salut Anatole,

Ravie et soulagée de voir que les deux petits vont bien. Je me rends compte que j'ai catalogué ces deux-là comme les mignons qu'il faut protéger, et les deux autres comme les forts sur qui on peut compter.

Del, c'est mon chouchou (je change de chouchou à chaque point de vue, ce n'est pas de ma faute, c'est plutôt une bonne nouvelle pour toi).

Le chapitre est fluide et drôle, un plaisir à lire.
AnatoleJ
Posté le 20/02/2022
Re !

C’est exactement ça, Sehar et Del doivent être protégés à tout prix les pauvres petits coeurs, des fois je m’en veux de ce que je leur fait subir x) (ils ne sont pas obligés de grandir, hein ?)

Merci encore pour ton commentaire, toujours un plaisir de t’avoir ici :D
Mathilde Blue
Posté le 14/08/2021
Coucou ! :D (Désolée, j’ai un peu de retard mais je vais vite rattraper tout ça ^^)

Bon, on a eu un peu peur sur le dernier chapitre les concernant, mais finalement ce n’est pas si terrible ^^ Suzette n’a pas l’air d’être seulement un oiseau grognon, sadique et sans cœur, j’ai même l’impression qu’elle les emmène plutôt en sécurité. C’est assez intriguant d’ailleurs cet endroit, ça me fait un peu penser à une sorte de résistance ? Et ça amène un certain nombre de questions comme : « pourquoi les maegis ont agi ainsi », « qui sont réellement les valenis pour être assassinés de cette manière ? », « qui sont tous ces capitaines et quelles sont leurs ambitions ? », etc.

J’ai bien aimé Zaza aussi (même si je ne me fais pas DU TOUT à ce surnom ^^). Du peu qu’on en a vu, il a l’air assez touchant (et assez déterminé aussi), donc je suis très curieuse de voir l’importance potentielle qu’il va prendre par la suite et ce que vont devenir Del et Sehar à ses côtés.

Mes petites notes :

« Ce n’était pas si terrible ! »
C’est bien de relativiser, il faut toujours rester positif x)

« Ce qui était vexant, mais probablement aussi dû au fait qu’ils étaient attachés. »
En effet Del, ça peut jouer xD

« Pas de mutinerie sur mon navire ! »
Suzette n’est pas du tout dans l’excès

« — Tu crois que leur nourriture est sympa ? murmura-t-il à Sehar.
Il perd pas le sens des priorités x)


« Hors de question que je l’amène à la Toile. Tu sais ce qu’ils font à tout ce qui dépasse. »
En fait, elle les protège en les embarquant ici ?

« capitaine temporaire de cet armada »
*cette

« Zaza pour faire plus court, compléta Suzette. »
Il a l’air très stylé, mais ce surnom lui fait perdre toute crédibilité xD

« Sehar ne semblait même pas savoir ce qu’une telle cicatrice pouvait signifier, ni même qu’elle pouvait seulement signifier quoi que ce soit. »
Moi non plus, mais je veux bien savoir en revanche ^^

« Il ne reste que moi. »
Ça y est, je suis super triste T_T

« Et puis, vouvoyez un type qui se faisait appeler Zaza par un gros oiseau noir grognon, ce n’était pas aussi facile que ça en avait l’air. »
J’avoue xD

« Del ferma les paupières, et s’endormit aussitôt. »
Del est une vraie marmotte n’empêche ^^

Voilà voilà :D
AnatoleJ
Posté le 19/08/2021
Coucou :D

Suzette c’est un peu la mamie qui t’engueule parce que t’as oublié ton écharpe alors qu’il fait froid et que tu pourrais attraper un rhume, mais à l’entendre on croirait que tu viens de commettre un meurtre et déshonorer toute la famille (elle n’exagère jamais, bien entendu xD)

D’excellentes questions, et il y aura bientôt un début de réponse dans les prochains chapitres (qui vont amener d’autres questions avec, bien sûr, c’est pas drôle sinon :P)

J’avais hâte de pouvoir présenter Zaza, c’est le dernier maillon du mystère héhé ^^ (ne reste plus qu’à ce que la chaîne apparaisse clairement, j’ai envie de dire). Ne t’en fait pas, il aura d’autres surnoms donnés par des gens qui ont entendu parler du respect, voire (soyons fous) certains vont utiliser son prénom qui n’est pas si long que ça contrairement à ce qu’affirme Suzette xD

« Suzette n’est pas du tout dans l’excès »
C’est les autres qui sont trop calmes, ces petits jeunes qui prennent tout à la légère...

« Il a l’air très stylé, mais ce surnom lui fait perdre toute crédibilité xD »
Ce qui me fait tellement rire c’est qu’à la base, quand je faisais l’ébauche du projet et que Suzette n’était pas encore là, Zak était vraiment censé être présenté comme un prince très distingué un brin mélancolique, tout ce qu'il y a de plus crédible et respectable, mais... Suzette, hein (il a gagné en profondeur grâce à elle alors c’est un mal pour un bien, et en vrai je ne sais pas si c’est tant que ça un mal xD)

« Moi non plus, mais je veux bien savoir en revanche ^^ »
Del devrait finir par cracher le morceau, un jour, peut-être, qui sait héhé

« Ça y est, je suis super triste T_T »
Désolé, ça va pas s’arranger en plus, c’est que le début T_T

« Del est une vraie marmotte n’empêche ^^ »
C’est fatiguant de faire du tourisme x)
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