Chapitre 2 - Le mercenaire

Le volume de la musique et des chansons submergea Elraza, suivi de près par un affreux relent de sueur et d'urine mélangé aux effluves de l'alcool. Le groupe qui se produisait sur scène était composé de deux violistes de talent et d'un troisième musicien qui jouait de la flûte et du tambourin alternativement. La seule femme du trio en était aussi la soliste, mais Elraza eut toutes les peines du monde à entendre sa voix cristalline à cause de tous les braillards qui massacraient en cœur chacun de leurs morceaux. Le tout avait des allures de fête de village, car il n'y avait pas seulement là des marins ivre-morts et des paysans qui venaient se délasser après une dure journée passée dans les champs. La grande majorité des danseurs qui battaient le plancher de leurs talons étaient des enfants et des femmes, qui tournoyaient avec une certaine élégance tandis que leurs pères et maris les applaudissaient ou se contentaient d'émettre des commentaires grivois lorsque se soulevait le pan d'une jupe. Il faisait chaud dans la pièce et l'air était chargé de fumée. Dans l'âtre, un feu rougeoyant dansait et crépitait joyeusement, se délectant de quelques bûches de pin sec qui se consumaient lentement.

Comme personne ne semblait avoir remarqué son entrée, Elraza referma la porte des écuries et entreprit un périlleux voyage au cœur de la foule pour rejoindre le comptoir. En chemin, elle bouscula un soûlard qui renversa de la bière sur sa pèlerine et l’insulta en lui postillonnant au visage. Pour éviter de déclencher une rixe, elle s’excusa de l’avoir percuté mais ne put résister à l’envie de jeter discrètement un sortilège qui changea sa boisson en urine de cheval. Quelques instants plus tard, le soiffard beugla de dégoût et se précipita vers l’extérieur pour rendre le contenu de son estomac. C’est donc avec un sourire satisfait que l’enchanteresse parvint à se frayer un chemin jusqu’au propriétaire des lieux.

Dès qu’elle aperçut Oriendo, le cœur d’Elraza fit un bond dans sa poitrine. Même si le passage du temps avait marqué son visage en y ajoutant des rides, il demeurait bel homme du haut de sa cinquantaine d’années. Elle reconnut sa carrure imposante et ses épaules larges, son menton anguleux et ses yeux céladon où brillait une vive intelligence, sa barbe rêche qu’il prenait grand soin de tailler au couteau tous les matins. Il attachait toujours ses cheveux gris en-dessous de sa nuque avec un lacet de cuir et portait à l’annulaire sa chevalière d’argent qui ne l’avait jamais quitté.

Là s’arrêtait pourtant la ressemblance avec celui qui fut autrefois son partenaire, son confident et son amant. Car Oriendo Cirin’Del était un enchanteur en exil, et il avait eu recours aux services d’un Sculptechair pour modifier son apparence afin d’entamer sa nouvelle vie. Sa peau sombre qui trahissait ses origines saâdiennes s’était considérablement éclaircie, elle se rapprochait désormais du teint hâlé des marins qui naviguent toute la journée au soleil. Il arborait des pommettes saillantes, des sourcils arqués, un front bombé et un nez plus large qu’Elraza n’en avait souvenir. Mais le changement le plus impressionnant concernait sa taille : en effet, Oriendo avait grandi d’un demi-pied de hauteur et la sculptemagie l’avait doté d’un cou massif et puissant qu’il ne possédait pas avant. Debout derrière son comptoir, le tenancier des Trois Couronnes dominait de la tête et des épaules tous les clients de la salle. Lorsque son regard se posa sur Elraza, il cessa brusquement d’essuyer une chope et la laissa tomber avec fracas.

« Par les sept enfers de Xyron ! s’écria-t-il. Rani ! Est-ce vraiment toi ?

- Til’Duin en Salaadem, Ori ! le salua-t-elle en retour.

Avec une vivacité étonnante pour son âge, Oriendo contourna son plan de travail et l’étreignit en la soulevant du sol.

- Doucement ! s’exclama-t-elle en riant. Espèce de brute, tu vas me briser les os ! »

L’aubergiste la lâcha à contrecœur et posa sur elle un regard ahuri. Pendant un bref instant, Elraza s’inquiéta de l’image qu’elle devait renvoyer d’elle-même, vêtue de son attirail de guerrière, trempée par la pluie et fourbue de son voyage. Mais le sourire de ravissement qui étira les lèvres de son ami chassa ces préoccupations futiles.

« Je suis tellement heureux de te voir ! s’enthousiasma Oriendo en la détaillant de pied en cap. Voilà cinq hivers que tu as disparu sans laisser de traces, où étais-tu passée ? Pourquoi n’ai-je pas reçu de tes nouvelles ?

- Du calme ! le tempéra-t-elle. Je promets de tout te raconter en détail, mais d’abord j’ai cruellement besoin d’une bière mousseuse et d’un repas chaud. Nous parlerons quand nous serons seuls. »

Un voile d’inquiétude passa fugitivement dans les yeux de Cirin’Del. Il connaissait Elraza depuis trop d’années pour ne pas comprendre que si elle désirait s’entretenir avec lui en privé, c’était pour une affaire importante. Il jeta un œil sur le groupe de marins qui devisaient près d’eux, puis en direction de l’estrade où les ménestrels continuaient de divertir sa clientèle en jouant un air entraînant.

« Tu as raison, dit-il. Attendons la fin de mon service, nous serons plus tranquilles pour discuter. »

Au même moment, un homme le héla pour réclamer du vin et Oriendo s’éloigna en direction du cellier, non sans promettre à Elraza de lui réserver une paillasse confortable et un baquet d’eau chaude une fois qu’elle aurait pris son dîner.

Satisfaite de l’accueil chaleureux de son vieil ami, l’enchanteresse fendit la foule en sens inverse dans l'espoir de dénicher une table libre. Hélas, l'affluence ce soir-là était considérable et après avoir déambulé pendant cinq bonnes minutes, elle se résolut à s'installer près du mur pour tenir compagnie au spadassin qu’elle avait repéré plus tôt. L'homme, allongé négligemment en travers de deux chaises, la regarda approcher avec un sourire amusé qui ne présageait rien de bon.

« Til'Duin en Salaadem, le salua-t-elle d'une voix forte pour couvrir le bruit de la fête.

- Roch en Salaadem, Til'Duin », répondit-il en se découvrant poliment.

Il déposa son chapeau à larges bords sur le coin de la table et l'invita d'un geste à venir le rejoindre, ôtant du même coup ses bottes boueuses de la chaise. Assaillie par la chaleur excessive des lieux, Elraza ne fut pas fâchée de pouvoir enfin enlever sa pèlerine gonflée par la pluie. Sans aucune gêne ni pudeur, le duelliste la regarda faire avec une lueur d'envie malsaine dans le regard.

« Je vous déconseille farouchement de poser la main sur moi, Roch, dit-elle pour le mettre en garde. Sans quoi vous risquez de ne pas la conserver longtemps attachée à votre bras.

- Oh, voilà une femme de caractère ! s'amusa le spadassin. Vous me plaisez déjà, Til'Duin. Je vous en prie, mettez-vous à l'aise. Bière ? »

Elle acquiesça et il se leva en agitant son couvre-chef pour héler la serveuse. Celle-ci dut le repérer de loin, car quelques instants plus tard elle se présenta, tenant dans ses mains un grand plateau recouvert de pintes et de cruchons. Roch commanda deux grandes chopes d'une ale brune trop mousseuse qu'il paya de ses propres sceris. Pendant ce temps, Elraza dévisagea la jeune femme qui se tenait devant eux, cherchant à repérer dans les traits de son visage une quelconque similitude avec le faciès espiègle de Griver. À sa grande surprise, elle n'en découvrit aucune.

« Alors Til'Duin, racontez-moi... que vient faire une femme de votre trempe, équipée à la façon d'un bretteur aguerri, dans un petit village miteux de la côte sud ? Car sauf mon respect, je doute fortement que vous fassiez partie des charmants habitants de ce trou à rats. »

Elle le dévisagea par-dessus sa grande chope de bière, évaluant silencieusement son vis-à-vis avant de répondre. Pouvait-elle faire confiance à cet homme ? Certainement pas. Elle choisit donc d'en révéler le moins possible.

« L'aubergiste est un vieil ami. 

- Ah. Marrant, ça. Vous emportez souvent votre arsenal pour visiter vos amis ?

Il lui lança un clin d’œil moqueur en désignant du chef la longue rapière qui pendait contre le dossier de sa chaise. 

- Il est dangereux pour une femme de voyager seule dans ces contrées, de nos jours.

- Suicidaire, vous voulez dire ! la corrigea Roch en buvant. La moitié des hommes dans ce bouge n'hésiteraient pas une seconde à vous violer, et j'en fais partie. Quant à l'autre moitié ? Ils vous détrousseraient et vous trancheraient la gorge proprement avant de jeter votre cadavre aux loups.

- La guerre attire des gens charmants dans son sillage. »

Ils se turent un instant, laissant le son enivrant de la musique emplir la pièce de ses rythmes chaleureux et endiablés. À mesure que d'autres danseurs s'en allaient voltiger devant l'estrade, l'assemblée se clairsema et Elraza put distinguer plus en détail l'ensemble de la pièce.

Il s'agissait d'une grande salle en forme de L dont ils occupaient l'un des coins. Au centre, face à la porte, s'étendait le comptoir pris d'assaut par les soiffards qui vidaient pinte sur pinte depuis le début de la soirée. L'affluence était telle à cet endroit que l'enchanteresse ne voyait rien de ce qui se passait derrière ; tout au plus devinait-elle la silhouette d'Oriendo qui occupait l’espace en faisant des aller-retours d'un bout à l'autre. À l’opposé se dressait l'estrade et sa piste de danse, où une joyeuse ronde s'était formée au son de la viole et du tambourin. Les rares paroles qui parvinrent jusqu'à la table du spadassin semblaient raconter l'histoire d'une paysanne frivole qui culbutait ses amants dans le foin. À la fin de la chanson, la belle y avait passé tellement de temps que son visage gratté par la paille se retrouvait couvert de taches rouges et de boutons. La foule des buveurs éclata brusquement de rire et le groupe de musiciens entama une sarabande au tempo plus lent et aux tonalités plus pures. La voix de la soliste émergea bientôt du vacarme, tandis que des paires se formaient parmi les danseurs pour accompagner cette nouvelle composition. C'était une ballade familière, qui contait la fin de la Grande Noirceur et l'arrivée du printemps. Dans les paroles lascives et mélodieuses de la jeune contralto, les rives de la Sinistrale devenaient un pays merveilleux et lointain peuplé de fées et de démons, où Nim'Rean le grand dragon trônait majestueusement dans un palais d'ambre blanc. 

« Quel ramassis de conneries, commenta Roch en finissant sa bière. Tout le monde sait que Nim'Rean vit dans un désert.

- Les croyances changent d'un pays à l'autre, fit remarquer Elraza.

- Peut-être, mais j'ai arpenté les Terres du Sud suffisamment longtemps pour être en mesure d'affirmer qu'il n'y a ni fées ni dragons. Rien que d’immenses plaines au pied des montagnes. L'été, on y meurt de chaud et on s'y ferait descendre pour une flaque d'eau croupie ; l'hiver, il y fait tellement froid que si on s'endort sans couverture, on a les arpions gelés au petit matin.

- Vous faites partie des Baroudeurs ?

- Autrefois, ouais. Avant cette fichue guerre. »

Il termina sa chope en grognant et la reposa lourdement contre le plateau de la table. Il reprit alors son bol de soupe aux pois et sa cuillère pour poursuivre son copieux repas.

« Sale affaire, la guerre. Depuis que Ravinel a annoncé ses prétentions au trône de Ghern, il y a plus de soldats dans ce foutu pays que de moustiques dans un marais. Et les routes ne sont pas plus sûres pour autant, ça non. Alors j'ai quitté les Baroudeurs pour me faire garde du corps. Question de bon sens.

- Et vous avez beaucoup de clients ? interrogea Elraza, plus par politesse que par intérêt pour la conversation.

- Surtout des marchands qui cherchent à rallier la capitale. Ils craignent pour leur bourse et leur précieuse cargaison, alors ils engagent des combattants pour veiller au grain. La plupart du temps, on les retrouve dans un fossé les tripes à l'air et leurs fidèles matons ont filé avec le butin.

- J'imagine que vous vous rangez parmi les spadassins honnêtes, releva l'enchanteresse avec cynisme.

- Oh, je ne vais pas vous mentir. Il m'est arrivé d'occire un ou deux négociants qui voyageaient seuls avec l'espoir de devenir riche. Mais je n'ai jamais réussi à vendre leurs foutues marchandises une fois en ville et ça nuisait à ma réputation. Au moins, quand le client arrive sain et sauf à destination, il paye avec du bon argent et non des coquillages ou du tissu. »

Il prit le temps de planter son pic à viande dans un morceau particulièrement juteux de son rôti et l'enfourna goulûment. Une grande lampée de soupe ne tarda pas à suivre le même chemin et le bretteur découpa une large part de son tranchoir, qu'il dévora en se léchant les doigts.

C'était un étrange individu, songea l'enchanteresse. Dangereux, certes, mais d'une rare franchise chez ceux de son espèce. Il pouvait avoir entre trente et quarante ans, car les poils rêches de sa barbe mal taillée commençaient sérieusement à virer au blanc à certains endroits. De petites rides se dessinaient au coin de ses yeux clairs qui luisaient d'intelligence, et ses cheveux mi-longs de couleur corbeau étaient coiffés en brosse. Il avait les mains caleuses et parcourues de cicatrices, signe que la longue épée qu'il gardait précieusement à côté de lui n'était pas uniquement un accessoire d'intimidation. Il savait se battre, et Elraza devinait chez lui le caractère endurci de ceux qui avaient vécu leur lot d'aventures et connu la misère. Pourtant, l'homme ne semblait pas vivre dans la pauvreté, comme en témoignaient ses vêtements de bonne qualité. Il portait un pourpoint gris matelassé et des chausses en tissu assorties, fixées par une ceinture de cuir noir et des aiguillettes dorées. À sa taille pendait un baudrier rapiécé, et il complétait sa panoplie de solides bottes montantes qui étaient parfaites pour chevaucher ou parcourir les vastes étendues sauvages du continent. Son galurin à larges bords avait connu de meilleurs jours, mais malgré les taches et les égratignures visibles çà et là sur le dessus, il n'était pas dépourvu d'une certaine élégance. Enfin, il était protégé d'une broigne tressée que l'haubergier avait renforcée de plates de métal articulées. L'ensemble paraissait souple, maniable et confortable, mais devait être relativement lourd à porter. C'était un attirail de combattant qui convenait parfaitement aux champs de bataille, mais qui dénotait étrangement à l'intérieur d'une auberge. Et ce d'autant plus que la chaleur du feu qui brûlait dans l'âtre devait le faire transpirer abondamment. 

« Vous attendez de la visite ? fit remarquer Elraza en désignant son plastron. 

- On ne sait jamais, répondit l'autre. Y'a pas de mal à se montrer prudent. »

Quelque-chose chez ce mercenaire la mettait mal à l'aise. L'homme était équipé dans une taverne comme pour faire la guerre, et son attitude trahissait sa nervosité. Malgré son relâchement apparent et la nonchalance avec laquelle il terminait son repas chaud, Roch était sur le qui-vive. De la part d'un spadassin expérimenté, cela n'augurait rien de bon. Son regard allait et venait sans en avoir l'air, passant alternativement de l'entrée de la salle au comptoir où le tenancier servait sans discontinuer ses nombreux clients.

« Vous protégez quelqu'un ici, n'est-ce pas ? comprit l'enchanteresse. Vous avez choisi une table à l'écart mais qui permet d'observer tranquillement les lieux. Vous contrôlez l'accès aux escaliers qui mènent aux chambres, et quiconque arriverait des écuries serait forcé de passer devant vous.

- Ce ne sont pas vos oignons », grogna Roch d'un ton revêche.

Pourtant, Elraza sut qu'elle avait visé juste. Elle se concentra donc davantage sur les danseurs et les clients de l'auberge, afin de repérer celui ou celle qui aurait pu embaucher le spadassin. Elle identifia rapidement un groupe de marins, reconnaissables à leurs pantalons courts et leurs chemises à franges ; ils devisaient joyeusement dans un dialecte des îles de Mor-Anketh que personne ne parlait dans la région. À côté d'eux, un homme qui riait à gorge déployée arborait sur son surcot l'écusson de l'une des principales guildes marchandes de Vearn. Il faisait un candidat potentiel, mais depuis l'arrivée de l'enchanteresse dans l'établissement, le bretteur n'avait pas posé une seule fois les yeux sur lui. Elle laissa donc de côté le commerçant et porta son attention en direction de la piste de danse. Là, la majorité des clients devaient être les habitants du bourg de Vitarive. Il s'agissait de familles entières, vêtues modestement, qui valsaient et tourbillonnaient au rythme d'une gigue endiablée. Personne, au sein de cette foule hétéroclite de tous âges, ne lui parut d'une importance suffisante pour nécessiter l'emploi d'un garde du corps, et encore moins pour le rémunérer. Ce qui, par élimination, ne laissait qu'une possibilité.

« Ce sont les troubadours, annonça Elraza posément. Ils vont par les chemins d'une auberge à l'autre, et vous ont engagé pour assurer leur sécurité.

- Possible. En quoi ça vous intéresse ?

- Je faisais juste la conversation.

- Et moi, j'aimerais manger en silence. »

Décidément, ce Roch était un drôle d'individu. Tantôt affable et généreux, et l'instant d'après aussi aimable qu'une porte de prison. Mais non, il devait y avoir autre-chose qui puisse justifier son étrange comportement. 

Or, justement, le spadassin se redressa soudain et posa sa main sur la poignée de son épée.

Elraza l'avait entendu elle aussi. Le bruit d'une cavalcade dans la cour de l'auberge. Les sabots ferrés des chevaux résonnèrent sur les pavés avec fracas, couvrant momentanément la musique et les chants. Toute l'assistance se figea, intriguée. Il devait y avoir pas moins d'une trentaine de cavaliers, là-dehors. Un murmure parcourut la foule, et l'on se pressa aux fenêtres pour observer. 

« Ce sont des soldats ! lança un blond solidement bâti.

- Ils ont des armures et des lances ! ajouta sa femme.

- À mon avis, ils ne sont pas venus pour danser, ajouta un autre client.

- Laissez passer ! »

Le ton grave et autoritaire d’Oriendo imposa immédiatement le silence, tandis que sa carrure lui permit de se frayer un chemin sans encombre. Roch se leva tout à fait et dégaina son épée. Il ne cachait plus son inquiétude désormais et en bon professionnel, il dégagea rapidement à coups de pied les tabourets qui pourraient le faire trébucher en plein combat.

« Vous n'avez aucune chance contre une trentaine de soldats entraînés, lui fit remarquer Elraza d'un ton neutre.

- Seul, peut-être. Avec une enchanteresse, ça reste à prouver.

Devant son air étonné, il se hâta d’ajouter :

- Je vous ai vue ensorceler la boisson de cet ivrogne tout à l’heure.

Intéressant. L'homme était donc capable de percevoir les flux shâatiques. Peu de mortels avaient le talent de distinguer les énergies magiques à l’œil nu.

- Rien ne prouve que je sois disposée à vous venir en aide.

- Ne jouez pas aux cons avec moi, Til'Duin. Depuis votre arrivée dans ce taudis, vous êtes constamment sur les nerfs. Votre Œil-de-Var a sondé la pièce à trois reprises et vous avez minutieusement détaillé chacun de ses occupants. M'est avis que ces soldats pourraient bien être là pour vous, finalement.

Elle voulut lui répondre mais n'en eut pas le temps. Trois coups frappés avec force retentirent. 

- Au nom de l'Esperial, ouvrez immédiatement ! »

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Edouard PArle
Posté le 29/06/2023
Coucou Ori !
J'ai beaucoup apprécié ce chapitre !
Déjà, la petite ref à Ravinel fait sourire, c'est l'intérêt d'avoir plusieurs histoires dans le même univers^^
Sinon, j'ai beaucoup aimé le fait que tu utilises vraiment au maximum l'ambiance de la taverne dans ce chapitre, grâce aux descriptions et à la méfiance d'Elzara et Roch, qui n'arrêtent pas d'observer autour d'eux.
La discussion entre les deux fonctionne très bien. Je renouvelle mon intérêt pour Elzara mais Roch est aussi vraiment très intriguant. Sa franchise, son caractère assez changeant, son métier de mercenaire, sa connaissance de la magie, on a déjà pas mal d'éléments pour un personnage vraiment intéressant. Leur duo fonctionne très bien d'ailleurs, j'espère qu'il va durer un petit peu (=
Juste un petit point, la description de Roch arrive quand même assez longtemps après le début de la discussion, du coup on n'a pas tout de suite le contexte. Je ne sais pas si c'est très gênant mais ça m'a interpellé.
La chute du chapitre est très efficace : curieux de voir qui arrive et la réaction des personnages...
Petite remarque :
"- Vous faites partie des Baroudeurs ?" -> vous avez fait partie des Baroudeurs ? (la manière dont il parle juste en avant donne l'impression que c'est un temps révolu, donc ça m'étonne qu'Elzara pense qu'il soit encore baroudeur)
Un plaisir,
A bientôt !
MrOriendo
Posté le 29/06/2023
Hello Edouard !

Content que ce chapitre t'ait plu, je l'aime beaucoup aussi dans sa version actuelle, je trouve qu'il fournit une entrée en matière efficace et qu'il se lit de manière fluide. Et pourtant, il m'aura donné du mal !

Effectivement, quand on a déjà lu Jaken comme toi, la référence au nom de Ravinel fait sourire ^^
Tu verras en poursuivant ta lecture (et on va très bientôt s'en rendre compte dans Jaken aussi) que la famille Ravinel est vraiment une famille puissante dans mon univers, on peut presque parler de dynastie. Tous les membres de cette famille occupent des rôles importants.

L'ambiance de la taverne, je t'avoue que je l'ai énormément travaillée. Dans tous les univers de fantasy qui se respectent, il y a un passage quasi-obligé par la taverne, c'est un lieu incontournable qui fait presque partie des tropes de la fantasy moderne. Du coup, les lecteurs afficionados du genre ont tous leur vision de l'établissement, c'est du vu et revu. Que ce soit le bouge sordide au bord d'un port où l'on trouve une bière fade et des prostituées pas chères, ou une auberge plus recommandable à la croisée de routes importantes ou en coeur de ville, si tu as lu de la fantasy ou joué à des jeux appartenant à cet univers (Witcher, Game of Thrones, LOTR, etc...) tu connais forcément les tavernes. Autant dire que je ne voulais pas me louper sur cette ambiance, sinon c'était le flan assuré.

Roch est un personnage que j'aime beaucoup aussi. Tu me diras quand tu auras terminé ta lecture ce que tu penses de son évolution et si tu as des idées pour améliorer encore son entrée dans l'histoire, mais clairement je prends plaisir à travailler sa description et sa trame, car il est intrigant et borderline, plein de mystères.

À bientôt pour la suite !
Ori
MrOriendo
Posté le 30/06/2023
Hello Edouard !

Ton passage par ici m'a fait prendre conscience que le début de l'histoire manquait cruellement d'une description physique d'Oriendo, et que l'introduction que je réservais à ce personnage le présentait sous un jour assez austère.

J'ai donc modifié le début du chapitre en y ajoutant cette description, ainsi qu'un passage assez court dans lequel il accueille Elraza dans son auberge.

Si tu as un peu de temps devant toi, ce serait génial de pouvoir profiter de ton retour, puisque ta lecture de ce chapitre est encore récente.

À très vite,
Ori'
Edouard PArle
Posté le 30/06/2023
Coucou Ori !
Bien sûr avec plaisir(=

Alors, oui ça me paraît un changement bienvenue au vu de ce que tu dis sur leur relation passée. Avant on avait l'impression qu'elle le connaissait de loin alors qu'il y a l'air d'avoir beaucoup plus que ça.
Ma petite réserve, c'est que je trouve que tu en dis beaucoup, alors que certains points pourraient être sous-entendus. Par exemple, quand il la serre dans ses bras, on comprend qu'il a une sacré carrure, du coup est-ce que ça vaut le coup de décrire sa taille juste avant ? Et sur leur relation passée, il y a peut-être moyen de faire comprendre ça sans le dire forcément. Pas leur complicité par exemple. Sauf si c'est vraiment important que le lecteur le sache.
J'ai relevé quelques petits points, tu prends ce qui t'intéresse^^
"même si le passage du temps avait marqué son visage en y ajoutant des rides, il demeurait bel homme du haut de sa cinquantaine d’années." un peu lourd, juste évoquer ses rides ferait passer la même idée
"l’annulaire sa chevalière d’argent qui ne l’avait jamais quitté." -> sa précieuse chevalière ? (bon ça ne dit pas exactement la même chose mais ça rend la phrase moins lourde je trouve)
"là s’arrêtait pourtant la ressemblance avec celui qui fut autrefois son partenaire, son confident et son amant." -> Là s'arrêtait la ressemble avec son ancien confident et amant (pareil, je trouve ça moins lourd)
"elle se rapprochait désormais du teint hâlé des marins qui naviguent toute la journée au soleil." couper à marin, le reste est implicite
Un plaisir,
A bientôt !
MrOriendo
Posté le 30/06/2023
Hello Edouard !

Super, merci de ton retour rapide ! Ca me rassure si tu trouves que cette description est bienvenue et nécessaire. Concernant tes quelques remarques, je les trouve assez juste en effet ! Je vais attendre le retour de Peri pour avoir un deuxième avis et je ferais une repasse sur le texte lundi pour modifier tout ça :)

À très bientôt pour la suite !
Ori
Peridotite
Posté le 05/03/2023
Coucou Oriendo,

J'aime bien ce chapitre, cette ambiance joyeuse dans la taverne. Les descriptions sont bien retranscrites et je me suis bien imaginée la scène.

En revanche, je te suggère de jouer un peu au puzzle, car certaines descriptions viennent un peu tard, celle de la pièce par exemple, puis celle de Roch et enfin la description du bruit dehors pourrait être remontée elle-aussi pour bien suivre et comprendre les réactions des personnages. Les dialogues quant à eux sont parfois un peu étranges, ce qui fait que les émotions des persos peuvent être un peu confus par moment. Je trouve par exemple qu'A accepte un peu vite la pinte qu'il lui offre et de l'autre côté, on ne comprend pas pourquoi il lui offre cette pinte. À la fin, on devine que c'est parce qu'il sait qu'elle est magicienne, mais quelques petits détails pourraient parsemer le dialogue pour bien ficeler. Tu dis par une phrase qu'elle est méfiante, mais je trouve qu'on pourrait plus le ressentir tout au long de l'échange.
Tout ça, c'est du détail et mes remarques touchent plus au style. Tu trouveras plus de détails dans mes notes.
Dans le fond, c'est sympa je trouve 🙂

Mes notes au cours de la lecture :

"tenant dans ses mains un grand plateau d'argent"
> Un plateau d'argent ? N'est-ce pas un peu trop luxueux pour cette taverne ?

"d'une ale brune trop mousseuse"
> Ce "trop mousseuse" suggère qu'elle leur sert direct les pintes, mais dans la même phrase, le gars Roch les lui commande. Elle en a quelques unes sur son plateau ? Ce serait pas incohérent, c'est le cas à Cologne par exemple, mais il faudrait une phrase de description de plus pour le dire. Pareil pour le rôti qui pope dans ma tête plus loin. D'où sort ce rôti soudainement ?

"je doute fortement que vous fassiez partie des charmants habitants de ce trou à rats"
> On devine qu'il n'est donc pas un habitant du village lui-même. Peut-être un gars qui accompagne la troupe ?
> Édit de fin : mouhaha j'avais deviné !

"Pouvait-elle faire confiance à cet homme ? Certainement pas. Elle choisit donc d'en révéler le moins possible."
> Je ne sais pas si c'est la peine de le préciser. Ils se sont rencontrés à l'instant et je me doute qu'elle ne lui fait pas confiance

"la longue rapière qui pendait contre le dossier de sa chaise"
> Contre le dossier de la chaise ?? Mais attends elle a pas son épée à sa taille ? Pourquoi l'accrocher au dossier de sa chaise si la taverne est bondée. Perso, j'ai un passif de rat de bar et je peux te dire qu'au milieu d'une masse saoule, je n'accrocherais pas mon sac au dossier de la chaise, de nos jours, dans un bars plein de monde, alors imagine y accrocher mon épée (à la base de son business j'imagine. Si elle l'a perd, c'est la cata) ! Rien que si quelqu'un cogne dedans au passage, l'épée tomberait par terre. Et imagine si qqun la vole ?

"Il s'agissait d'une grande salle en forme de L dont ils occupaient l'un des coins."
> Si elle a erré pendant 5 minutes peu avant sans trouver de place assise, je suppose qu'elle s'est déjà fait une idée de la pièce. Remonter la description ?

"Au centre, face à la porte, s'étendait le comptoir"
> Le comptoir est en général la première chose qu'on voit ou qu'on cherche en entrant dans un bar. Ça m'a d'ailleurs étonnée qu'elle évite le bar et ne commande rien, juste avant. Et les tables elles sont comment ? De longues tables centrales où tout le monde est assis avec tout le monde ?

"ne voyait rien de ce qui se passait derrière"
> Derrière le bar ou derrière elle ?

Attention tes A majuscule s'écrivent normalement avec accent : À

"Alors j'ai quitté les Baroudeurs pour m'faire garde du corps. Question de bon sens.
- Et vous avez beaucoup de clients ? Interrogea Elraza, plus par politesse que par réel intérêt pour la conversation"
> Elle devrait alors plutôt lui dire : "Vous voyez en moi une cliente ? Merci pour la pinte, mais je n'ai pas besoin de vos services, dit-elle en tapotant la poignée de sa rapière" Ça me paraîtrait plus logique que cette soudaine indifférence.

"dans un morceau particulièrement juteux de son rôti"
> Ce rôti vient de poper dans ma tête. Tu l'introduis avant ? D'où sort-il ? La servante vient de l'apporter ? Et elle, elle ne mange rien ? Il ne lui propose pas un petit quelque chose ? C'est rare de manger tout seul comme ça si quelqu'un te regarde manger.

"Il pouvait avoir entre trente et quarante ans, car les poils rêches de sa barbe mal taillée commençaient sérieusement à virer au blanc à certains endroits. De petites rides se dessinaient au coin de ses yeux clairs qui luisaient d'intelligence, et ses cheveux mi-longs de couleur corbeau étaient coiffés en brosse."
> Ta première phrase ("Il pouvait avoir entre trente et quarante ans"), je la passerais à la fin, après la description de sa barbe poivre et sel et de ses rides, pour avoir cause > conséquence, je trouve ça toujours plus fluide plutôt que l'inverse.

"signe que la longue épée qu'il gardait précieusement à côté de lui n'était pas uniquement un accessoire d'intimidation"
> Ça je le caserais plus en amont, c'est un détail important que ton héroine devrait tout de suite remarquer. Et par "à coté de lui", que veux-tu dire ? Lui aussi a laissé son épée inclinée contre le mur à la portée du premier badaud ?
> En fait, toute la description qui suit, je la remonterais au moment où elle voit le gus pour la première fois.

"Possible. En quoi ça vous intéresse ?
- Je faisais juste la conversation.
- Et moi, j'aime bien manger en silence. "
> Un peu abrupte. Tu devrais amener des points plus reveches avant sinon. Après tout, c'est lui qui interpelle A et lui demande de s'asseoir à côté de lui. On ne paie pas une pinte à quelque à qui on ne veut pas parler, même de nos jours. Si elle s'était imposée, je comprendrais mieux sa réaction, du genre elle le dérange alors qu'il est en plein boulot. Mais ce n'est pas le cas. S'il est aux aguets, elle devrait le remarquer illico, car c'est aussi une guerrière.

"Elraza l'avait entendu elle aussi. Le bruit d'une cavalcade dans la cour de l'auberge. Les sabots ferrés des chevaux résonnèrent sur les pavés avec fracas, couvrant momentanément la musique et les chants."
> Ça devrait venir juste avant la réaction du gars, sinon on ne suit pas le cheminement.
> Et comment des chevaux dehors peuvent-ils recouvrir le tintamarre de la pièce ?

"Roch se leva tout à fait"
> Comment peut-il rester à demi-levé depuis tout ce temps ?

Pour l'instant, l'histoire se lit bien et j'ai hâte de connaître la suite 🙂
MrOriendo
Posté le 05/03/2023
Hello Péridotite !

Je suis content que ce chapitre te plaise, je l'ai beaucoup travaillé (ainsi que le suivant) pour essayer d'avoir une ambiance réaliste et des descriptions aussi visuelles que possible.
Je tiens note de ta suggestion de tetris/puzzle avec les descriptions, je verrai au moment des corrections comment je décide d'agencer tout ça dans la version finale. Tes suggestions sont bonnes à prendre 🙂

Concernant la pinte, je n'avais pas vraiment écris cette scène avec l'idée qu'il lui offrait un verre, mais plutôt dans l'optique du "elle s'assoie à sa table parce qu'il n'y a plus de place ailleurs, ils échangent des politesses et Roch se lève pour lui commander sa bière par galanterie".
Je repasserai peut-être sur cette scène aussi le moment venu. En tout cas, tu es la première à tiquer dessus ^^

Bien vu pour le plateau d'argent, je vais faire la correction.

Concernant la rapière d'Elraza et l'épée de Roch, ma réflexion vient du fait que je me balade assez souvent avec des armes similaires (je fais de l'escrime médiévale dans une asso) et c'est assez compliqué/chiant de s'asseoir avec une arme dans le baudrier, sauf si les sièges sont particulièrement hauts.
D'où le fait qu'ils sortent leurs armes du baudrier (mais pas du fourreau) pour les poser juste à côté d'eux, à portée de main :)

Pour le rôti, je ne l'avais pas mentionné avant ? Si c'est le cas, bien vu, il faudra que je relise à tête reposée et que je fasse la correction.
Peridotite
Posté le 06/03/2023
Coucou Oriendo,

Petite clarification : "pour les poser juste à côté d'eux, à portée de main"
> J'avais l'impression à la lecture que leurs armes n'étaient justement pas à portée de main, mais accrochée au dossier de la chaise dans le cas de A., genre comme on le ferait pour un parapluie (et même pas pour un sac, comme je te disais), ou inclinée contre le banc ou contre le mur, dans le cas de R. Mais je serais eux, je la garderais à portée de main justement, pas forcément pour la dégainer dans l'auberge (et encore, sait-on jamais), mais surtout pour éviter qu'un badaud ne chute dessus, ne cogne dedans ou même ne la prenne.
MrOriendo
Posté le 07/03/2023
Hello Péridotite !

Je me rends compte en relisant le début de ce chapitre que tu avais raison en fait. Mea culpa, "Roch commanda deux grandes chopes d'une ale brune trop mousseuse, qu'il paya de ses propres scéris."
Ta remarque était donc tout à fait valable, je ne me souvenais absolument pas que j'avais fait cette modification x)
Du coup, je repasserai surement dessus au moment des corrections, et j'en profiterai pour clarifier cette histoire d'armes. Tu as raison, sur le dossier de la chaise, ce n'est pas approprié.
MrOriendo
Posté le 07/03/2023
PS : j'ai enquêté sur cette histoire d'apparition surnaturelle de rôti, et il s'avère que je le mentionne bien auparavant.

"Enfin, elle repéra dans l'angle opposé à la porte principale un spadassin qui dînait tranquillement de viande juteuse déposée sur un tranchoir, qu'il accompagnait d'un bol de soupe fumante."

Sur mon traitement de texte, les chapitres 1 et 2 n'en forment qu'un, donc tout s'enchaîne. Sur PA en revanche j'ai fait le choix de ce découpage, et c'est vrai que du coup, la première mention du rôti se retrouve dans le chap 1, c'est pour ça que tu as tiqué dessus je pense ;)
Peridotite
Posté le 07/03/2023
Ah oui d'accord, oui si le rôti est dans le chapitre d'avant, je ne me suis probablement pas souvenu de ce détail. Après, si cette description est loin dans le récit, le lecteur l'aura peut-être oubliée, même au sein d'un chapitre. Rappeler qu'il mange en disant une petite phrase du genre que sa barbe est éclaboussée de sauce ou quelque chose pourrait faire office de piqûre de rappel. D'autant qu'on peut avoir percuté qu'il mange puis plus donc dans ma tête, je peux conclure qu'il a fini de manger. C'est un détail, mais en une phrase, il peut être plié :-)
MrOriendo
Posté le 30/06/2023
Hello Peri !

J'ai modifié le début de ce chapitre en tenant compte d'une de tes suggestions. Tu trouvais ça étonnant qu'Elraza ne se dirige pas directement vers Oriendo en arrivant à l'auberge, j'ai donc ajouté un court passage où les deux amis se retrouvent, incluant une description physique d'Oriendo qui sera, je l'espère, assez détaillée pour que le lecteur puisse se le représenter un peu mieux.
J'espère aussi que son accueil chaleureux contribuera à le rendre un peu plus sympathique d'entrée de jeu, car c'est vrai que son introduction précédente le présentait sous un jour assez austère.

J'ai hâte d'avoir ton retour sur ces quelques modifications ! :)
À très vite,

Ori'
Peridotite
Posté le 03/07/2023
Coucou Ori,

J’ai relu sans essayer de comparer avec la version précédente, avec un œil neuf autant que cela se peut.

Alors, c’est plus logique qu’elle aille direct voir Oriendo, ça c’est sûr. Je ferais même l’inverse : c’est Oriendo qui fend la foule pour venir à elle direct.
Pour autant, tu crées beaucoup de répétitions d’idées en entrecoupant les descriptions. Souvent, au lieu d’avoir A qui suit B, tu as A, puis B puis A de nouveau. J’ai trouvé ça bizarre. Je te conseille de regrouper les idées en blocs afin d’avoir toujours l’action/les descriptions qui coulent de source, comme si tu allais de l’avant, sans allers-retours narratifs. Pour ça, je te conseille de revoir la structure en faisant un plan détaillé du chapitre (perso, je procède ainsi pour chaque chapitre).
Aussi, je te conseille d’éviter les salutations du genre ça va/ça va ou alors rends-les mémorables pour caractériser ton monde, sinon ça peut être vite fait chiant.
Enfin, n’hésite pas à ce stade d’écriture de te poser les questions par rapport à ton monde pour ajouter des éléments qui ne sont que là et pas ailleurs en fantasy en visant l’orginalité et la cohérence. Par exemple, comptent-ils le temps en minute ? pourquoi dans un village pourrav, ils ont à la fois du vin et de la bière ? N’y-a-t-il pas des éléments de leur costume qui les distinguent du paysans/chevalier lambda ? Des odeurs spécifiques ? Comment est la salle ? Pourquoi décrire une taverne ordinaire ? Pourquoi ne pas ajouter un truc typique de la région ? Et comme l’aubergiste est un mage en caval, pourquoi ne pas introduire des éléments (magiques ?) que seuls Elzara ou un mage puissant pourraient détecter ?
Je discute surtout du style, donc on est dans du peaufinage, on s’entend, mais je trouve ça important. Et puis finalement, c’est ce qu’il y a d’amusant à faire en écrivant 😊 (c’est presque ce qui me plait le plus dans l’écriture perso). Mais avant tout, rejette un œil à la structure de ton chapitre pour tout bien ficeler.

Exemple :
1 - Elzara entre dans le bar :
- description de la pièce et de l’ambiance. Il y a clairement une fête de village ou quelque chose car les femmes et les enfants sont présents. < préciser les décorations (un truc original), Ori peut faire plus tard une phrase dans le dialogue du genre : tu es venue pour la fête des anguilles ? Tout le village est là. Laisse-moi te servir une plâtrée de fritures d’anguilles, il n’y a rien de meilleur. Un truc du genre, ça met dans l’ambiance.
Émotion : El a chaud et est dérangée par les paysans qui la bousculent
2 - Ori la voit illico et vient l’étreindre
- description d’Ori
Émotion : Ori est choquée par le physique de son ancien amant, transformé par la magie. Ori semble ravi de la voir, trop ravi même. Dans son attitude trop cordiale, Ori suspecte quelque chose de louche.
3 – Il lui désigne une place (pourquoi la laisse-t-il errer de la sorte ?) et lui amène une bière/du vin (à décider selon la géographie de la région) et un diner (un plat de la région aussi, plus original que le vieux ragout de fantasy fait et refait ?), lui promettant de la rejoindre dès qu’il peut
Description de la bière (fraiche car il a ouvert un nouveau tonneau juste pour elle ? Fade puisqu’Ori ne veut pas la voir ? Ou alors un petit digestif fait maison ? < La description révèle inconsciemment quelque chose, surtout ne pas expliquer quoi par de la surexplication)
4 - Un type, Roch, assis non loin d’elle, se rapproche et l’aborde
Description du type tout en armure qui semble avoir de la bouteille.
Émotion : El le juge d’emblée louche. Son costume de guerrier contraste avec l’ambiance de fête. Ce n’est pas un paysan. Il n’est pas d’ici. A-t-il un accent ? Le reconnait-elle ou non ? Elle essaie d’éluder ses questions et se concentre sur sa bouffe.
5 – Soudain, des soldats déboulent et arrêtent la fête.
Émotion : El recule, ne voulant pas être embarquée dans un truc louche dans un tel moment. < On devine qu’elle a une mission et que ce n’est pas le moment qu’elle soit repérée, sentiment qui doit se voir par petites touches dans le dialogue avec Rock.

Tu vois ainsi qu’il est mieux de ne pas caser la description de la pièce en 1 non en 3, car tu as d’autres trucs importants à décrire à ce moment-là, trucs qui font progresser l’action et créent du suspense.

Peridotite
Posté le 03/07/2023
Mes notes de lecture :

« Le volume de la musique et des chansons submergea Elraza, suivi de près par un affreux relent de sueur et d'urine mélangé aux effluves de l'alcool. »
> Quand j’ai lu au début, j’ai trouvé que le tout début n’allait pas, car je me suis demandée ce qui se passait. En y réfléchissant, je me suis dit qu’avec un simple morceau de phrase, tu pourrais clarifier tout ça :
« Quand Elraza poussa la porte de la taverne, le volume de la musique et des chansons [de la musique et des chansons, c’est la même chose, je choisirais entre l’un et l’autre] la submergea, suivi de près par un affreux relent de sueur et d'urine [et d’urine ? Pourquoi ? Ils ont fait pipi tout autour de la scène ?] mélangé aux effluves de l'alcool. »
> Et puis, je pense qu’il faut regrouper les infos qui vont ensemble : description d’ensemble, sons et odeurs. Pas tout ensemble.
> Tu as « suivi de près par un affreux relent de sueur et d'urine mélangé aux effluves de l'alcool. » en première phrase et « Il faisait chaud dans la pièce et l'air était chargé de fumée. » quasi en dernière phrase. Les deux infos qui concernent pourtant les odeurs sont séparées par tout un paragraphe. Pourquoi ? Elzara sent l’odeur de fumée qu’après celle de sueur ? Ils viennent juste de bruler un truc ? Et pourquoi d’urine ? Ils sont incontinents ? Il y a des chiens dans la salle qui urinent partout ? Perso, je trouve que l’odeur de fumée serait la plus forte suivie par toutes les autres. L’ordre des descriptions est à revoir à mon avis.
> Si tu ne fais pas de descriptions d’ensemble, on ne comprend pas de suite. Et je pense aussi que les ressentis d’Elraza sont importants pour comprendre où elle met les pieds. Par exemple, la phrase « la salle avait des allures de fête » arrive au milieu du chapitre alors qu’Elzara doit certainement se dire ça illico. Perso, ça m’est déjà arrivé de me retrouver dans un bar avec une joyeuse assemblée. C’est le premier truc que tu te dis en entrant et cela pourrait davantage la saouler, elle qui est là pour une affaire importante et pas pour s’amuser. Le lecteur a le temps de se poser toute sorte de questions qui peuvent confuser.
> Du coup, je fais un essai :
« Quand Elraza poussa la porte, l’air enfumé de la taverne lui piqua les yeux. La pièce en L avait des allures de fêtes avec les branches de … , les guirlandes de serpents en papier qui pendaient des poutres et les X dans leur vase, posé sur deux longues tables centrales. Le parfum sucré des fleurs des champs dissimulait à peine les relents de sueur et d’alcool. Des hommes à la peau brune et au béret de marin se mêlaient aux paysans à la barbe emmêlée qui faisaient danser leurs femmes ou sauter les enfants sur leurs genoux. À sa droite, sur une estrade, deux violistes, un flutiste et un percussionniste jouaient des chansons paillardes, reprises à tue-tête par l’assemblée saoule : tous braillaient les paroles d’une histoire passionnante, celle d'une paysanne frivole qui aimait culbuter les villageois. Tout le monde y passait. Elzara connaissait la musique : dans le refrain, la belle laitière était vautrée dans le foin, tant et si bien que ses fesses se couvraient progressivement de boutons. En face, derrière les rangées de tables, une montagne de buches brulait dans un grand âtre en briques, devant lequel s’enlaçaient de jeunes couples. Un groupe d’enfants bouscula Elzara qui réajusta son épée le long de sa cuisse. Elle avait juste envie de se boucher les oreilles et de tourner les talons pour retrouver la fraîcheur de la rue, mais à ce moment, son cœur s’accéléra : Oriendo venait à elle, les bras levés, fendant les danseurs près de la scène. »

« Dans l'âtre”
> Où est-il ? Est-il grand ? Et la pièce, est-elle petite ou grande ? Comment est-elle ?

« Comme personne ne semblait avoir remarqué son entrée »
> Pas utile. C’est souvent précisé dans les romans de fantasy que je n’aime pas, comme si tous les acteurs présents dans le bar devaient se retourner à l’entrée du héros. Donc c’est très subjectif ce que je dis, basé sur des expériences réelles : en vrai, il est très rare que toute une taverne pleine se retourne sur ton passage. Je te conseille de tester : va une fois dans un bar vers 10h-minuit disons, un bar avec un groupe et une piste de danse ou alors en boite de nuit. Quand tu pousses la porte, personne ne moufte. Les gens continuent leurs discussions ou continuent à danser. Que les gens se retournent, ça arrive quand le bar est vide et que tu es un étranger dans le trou du cul du monde (et encore !). Ça peut arriver si tu viens arriver à la nième mode donc les gens te jettent des regards en coin parce que tu es pile dans l’ambiance du bar que tu connais bien ou avec un chapeau exubérant. Ça arrive si tu connais des gens, tu vas les saluer au passage, donc c’est normal qu’ils se retournent. Sinon, non. Il existe de (mauvais < à mon sens) romans de fantasy qui font ça, comme Port d’Âme par exemple. Au début, le héros débarque du bateau et va dans un bar. Tout le monde se retourne et quand il parle à un vieux, tout le monde se tait et écoute ! J’avais trouvé cette scène supra burlesque et ça m’avait total sorti du cercle magique d’incrédulité. Tu n’y crois plus, l’illusion est brisée, tu sais de suite que tu es en train de lire un livre. Perso, en tant que lecteur, c’est ça le pire que peut faire un écrivain (attention, je dis pas que tu fais ça, mais c’est un exemple de truc à ne pas faire : suivre des clichés qui n’ont aucun sens). En tant qu’écrivain, c’est perso le truc que je veux éviter à tout prix.

(j'ai écrit un si long pavé qu'il va prendre mille postes, j'aurais mieux dû passer par le Discord !)
Peridotite
Posté le 03/07/2023
« Dès qu’elle aperçut Oriendo, le cœur d’Elraza fit un bond dans sa poitrine. Même si le passage du temps avait marqué son visage [son visage peut être celui d’Ori ou d’Elzara, il faut un rappel] en y ajoutant des rides, il demeurait bel homme du haut de sa cinquantaine d’années. Elle reconnut sa carrure imposante et ses épaules larges, son menton anguleux et ses yeux céladon où brillait une vive intelligence, sa barbe rêche qu’il prenait grand soin de tailler au couteau tous les matins. Il attachait toujours ses cheveux gris en-dessous de sa nuque avec un lacet de cuir et portait à l’annulaire sa chevalière d’argent qui ne l’avait jamais quitté.”
> Je dirais de suite qu’ils ont été amants, car la description/émotion de revoir un ancien amant est différente de celle de revoir un aubergiste ou un ancien collègue. D’ailleurs, le fait que ses traits aient été modifiés par magie devrait venir illico aussi. Quand tu ne reconnais pas quelqu’un, à cause d’une chirurgie esthétique par exemple, c’est la première chose qui te frappe, surtout si cette personne a été un amant. Par exemple, un ami du lycée s’est refait le nez, c’est le premier truc qui m’a choqué quand je l’ai revu 10 ans après. C’est ensuite que tu remarques qu’il a une autre coiffure, des rides ou je-sais-pas quoi.
> Avant de s’attarder sur son visage, la première chose que tu vois d’une personne, c’est sa carrure et/ou sa démarche, c’est donc ce que je conseille de décrire en premier dans une description de roman. Car si par exemple tu décris un homme au beau visage angélique puis que dans le paragraphe d’après, tu découvres que ce bel homme bien représenté dans ta tête est en fait un nain, ça va de suite changer l’image mentale que tu en avais. Or ça, le lecteur n’aime pas en général. Donc à moins de vouloir créer un effet narratif quelconque, je te conseille de caresser le lecteur dans le sens du poil et de faire venir les infos de manière fluide.
« Dès qu’elle aperçut Oriendo Cirin’Del, le cœur d’Elraza se serra. Elle l’identifia aussitôt, bien que le physique de son ancien amant était méconnaissable. Enchanteur en exil, celui-ci avait eu recours aux services d’un sculptechair [sans majuscule], c’était certain : Oriendo était plus grand d’un demi-pied, avec un cou puissant et une mâchoire carrée qu’il ne possédait pas avant. Sa peau sombre qui trahissait ses origines saâdiennes avait blanchi. L’homme devant elle arborait des pommettes saillantes, un front bombé et une bouche crispée qu’il n’avait pas autrefois. En revanche, Elzara retrouvait dans ses traits ses joues roses couvertes d’une fine barbe bien taillée, l’éclat rieur dans ses yeux céladon et ses lèvres sinueuses que plus jeune, elle aimait tant embrasser. Les rides profondes qui entouraient ses yeux et ses longs cheveux roux maintenant gris, attachés sous sa nuque avec un lacet de cuir, renvoyèrent Elzara à son propre et elle craignit de ne pas apparaître sous son meilleur jour. Le temps avait aussi marqué son visage à elle. Des pattes d’oie apparaissaient au coin de ses propres yeux. Elle passa la main dans ses cheveux humides, parcourus de fils d’argent et essuya la boue sur sa cape. Sa crainte de lui déplaire disparut quand Oriendo l’empoigna et la souleva de terre.
« Doucement ! s’exclama-t-elle en riant. Espèce de brute, tu vas me briser les os !
- Ma belle Til Dhuin ! Si ça, c’est pas la plus belle des surprises. Viens, viens vite t’asseoir. C’est la fête de X, assieds-toi là, je reviens avec des pintes bien fraîches et tu me raconteras tout ! »
Il chassa un garçonnet et lui désigna une place en bout de table, tandis qu’il repartait vers le comptoir à grand pas. Elzara manqua d’écraser la queue d’un chien alors qu’elle s’installait à califourchon sur le tabouret. Elle voyait Oriendo qui dominait tout le monde d’une bonne tête s’affairer derrière le comptoir. »

« Elraza s’inquiéta de l’image qu’elle devait renvoyer d’elle-même, vêtue de son attirail de guerrière, trempée par la pluie et fourbue de son voyage. »
> tu peux aussi dire qu’elle a vieilli elle aussi, qu’elle a peur de l’image qu’elle renvoie, en mode plus âgée, si elle a la quarantaine par exemple ?

« Dès qu’elle aperçut Oriendo”
“Lorsque son regard se posa sur Elraza »
« et posa sur elle un regard ahuri »
« en la détaillant de pied en cap. »
« Un voile d’inquiétude passa fugitivement dans les yeux de Cirin’Del. »
« Il jeta un œil sur l »
> Attention, en peu de lignes, tu as énormément d’allusions au regard, ce qui crée des répétitions d’idées. On a l’impression qu’ils ne font que se voir pour la première fois, encore et encore. N’hésite pas à utiliser les 5 sens.

« Elle acquiesça et il se leva en agitant son couvre-chef pour héler la serveuse. »
> Heu, elle a déjà commandé une bière mousseuse à Oriendo donc je pensais qu’elle en avait une en main

« pour réclamer du vin”
> Attention, dans le passé, les gens dans les villages n’avaient pas à la fois bières et vins, surtout les plus pauvres (ici tu dis marins et paysans). C’était plutôt départagé grosso modo entre nord ou du sud, avec soit la culture du houblon ou du raisin. Il n’y a que de nos jours où le commerce est au top et qu’on a accès à pleins de trucs (ou alors c’était le cas pour les plus riches dans le passé).

« L'homme, allongé négligemment en travers de deux chaises »
> ?? La taverne n’était-elle pas bondée ? Que fait-il dans cette position dans un bar plein ??
Peridotite
Posté le 03/07/2023
« Rani ! Est-ce vraiment toi ?
- Til’Duin en Salaadem, Ori !”
> Je viens de comprendre un truc : ils se présentent en disant un truc du genre je suis Til-Duin, comme on le ferait au téléphone (enfin, les Allemands font ça au téléphone par exemple). Or là, il dit Rani, c’est vraiment toi et elle le reprend pour qu’il l’appelle Til’Duin donc j’imagine qu’elle veut qu’il emploie un titre plus pompeux. Mais c’est suivi par un diminutif : Ori. N’est-ce donc pas présomptueux de la part d’Ezara ou trop poli ?

« Nous parlerons quand nous serons seuls. »
« Attendons la fin de mon service, nous serons plus tranquilles pour discuter. »
> tu as une répétition d’idées : les persos répètent deux fois la même chose, ce qui est bizarre pour le lecteur qui lit deux fois la même idée, donc j’ai le sentiment que l’action piétine.

« et après avoir déambulé pendant cinq bonnes minutes »
> connaissent-ils les minutes dans ton monde ? A-t-elle une montre ou y-en-a -t-il une au mur ? Ont-ils l’habitude de compter le temps comme nous autres dans ton monde ? Par ailleurs, la salle est tout bonnement immense si elle y déambule pendant 5 minutes. En général, dans un bar lambda, combien de temps te faut-il pour voir que toutes les tables sont prises ? Genre 2 secondes non, même dans un grand bar, un peu plus s’il y a un étage je dirais, mais tu ne mentionnes pas d’étage ?

« la longue rapière qui pendait contre le dossier de sa chaise. »
> Je me souviens que tu avais ce soucis dans ta première version. Comme le bar est over bondé, pas sûr que je mettrais même mon parapluie pendu au dossier de ma chaise. Tiens, un bon exemple récent : samedi dernier, je suis allée à 16h dans une crêperie (me jeter une pitite crêpe en mode française). C’est la saison des pluies, alors j’avais sur moi mon long parapluie, mais j’ai choisi de m’asseoir en terrasse sous un porche où j’étais protégée. C’était le treizième étage, mais il y avait un beau jardin en face. Comme le temps était gris, seules deux tables étaient prises, la mienne donc et une autre à ma droite par un couple. Eh bien, le serveur a quand même réussi à faire tomber mon parapluie accroché au dossier de ma chaise ! Il a trébuché et a failli tombé ! Donc imagine maintenant une épée, plus lourde, plus couteuse, dans un bar bondé ! Elle resterait accrochée là 2 secondes avant qu’un badaud ne la fasse tomber, ne tombe dessus ou ne la vole. Si elle choisit de délasser son fourreau, perso je ne poserais mon épée qu’en diagonal le long du banc, coté table.

« La moitié des hommes dans ce bouge n'hésiteraient pas une seconde à vous violer, et j'en fais partie. Quant à l'autre moitié ? Ils vous détrousseraient et vous trancheraient la gorge proprement avant de jeter votre cadavre aux loups. »
> Charmant la discussion, pourquoi lui dit-il ça ? Ça ne sonne pas très naturel.

« Elraza put distinguer plus en détail l'ensemble de la pièce.
Il s'agissait d'une grande salle en forme de L »
> Tout ça, je remonterais avec la description de la pièce plus tôt. Dès que tu coupes des blocs par d’autres blocs, tu crées des répétitions d’idées. L’action est hachée et ne progresse donc plus de manière fluide, car tu reviens sur des mêmes éléments décrits plus tôt. Je te conseille de relire des chapitres de livres que tu aimes pour bien comprendre ce que je dis là. Dans un roman bien ficelé, l’action va toujours de l’avant.

« Il portait un pourpoint gris matelassé et des chausses en tissu assorties, fixées par une ceinture de cuir noir et des aiguillettes dorées. À sa taille pendait un baudrier rapiécé, et il complétait sa panoplie de solides bottes montantes qui étaient parfaites pour chevaucher ou parcourir les vastes étendues sauvages du continent. Son galurin à larges bords avait connu de meilleurs jours, mais malgré les taches et les égratignures visibles çà et là sur le dessus, il n'était pas dépourvu d'une certaine élégance. “
> Tout ça vient trop tard.

Et voilà, tu es bon pour un enième pavé de Péri. Je suis une pro pour te donner du boulot haha !
Sinon le fond est bien. À ta demande, je me suis focus ici sur le style et les descriptions. Tu es libre de garder ce qui t’intéresse et de jeter le reste, comme d’hab 😊
Peridotite
Posté le 03/07/2023
Après, j'aime bien faire ce genre de trucs (réfléchir aux phrases) et discuter autour du style, c'est un plaisir d'écrivain. Souvent sur PA, on parle beaucoup du fond, mais parler du style, c'est encore plus amusant 😊
MrOriendo
Posté le 03/07/2023
Pouaaaaah, pavé Cesar, ceux qui devront le lire te saluent ! x)
Vraiment, c'est énorme, je ne m'attendais pas à ce que tu décortiques tout en détail une deuxième fois comme ça ! Merci, merci, et encore merci !!! Tu as dû y passer un temps phénoménal en plus !

Concernant la structure du chapitre, c'est vrai que je n'avais jamais pensé à construire mes descriptions de cette manière. Je suis un auteur "d'instinct", j'écris souvent à l'inspiration comme ça me vient, et j'ai du mal à faire l'effort intellectuel de décortiquer mes chapitres de cette façon en me demandant si je ne pourrais pas rassembler des éléments pour donner de la cohérence, etc... Ton retour est d'autant plus précieux à ce sujet !

Je vais faire un essai de réécriture pour réorganiser tout ça et regrouper les descriptions. Je pense que je te l'enverrai directement sur Discord avant de le poster ici, ça évitera d'allonger ce pavé de commentaires qui risque de faire fuir les autres lecteurs xD

En tout cas, mon objectif principal qui était de donner une meilleure description d'Ori semble atteint, c'est déjà une bonne chose. Le deuxième objectif qui était de le rendre plus sympathique et d'approfondir leur relation d'ami-amant est en bonne voie aussi.

Tiens, une question au passage : est-ce que c'est bien clair, quand on lit tout ça, qu'ils ont été amants par le passé mais ne le sont plus désormais, qu'Elraza a toujours un pincement au coeur en le voyant mais le considère davantage comme son frère de coeur ?
J'ai un doute à ce sujet.
Je me demande aussi si, à ce moment-là précisément, je ne devrais pas faire un rappel au lecteur qu'Oriendo s'est marié avec une certaine Anthéa, qui vient de décéder quelques semaines avant. Mais bon, comme Griver raconte déjà à Elraza cette histoire, j'ai peur que ça fasse too much et répétitif.

En tout cas, un énorme merci pour ton retour, je vais retravailler tout ça à tête reposée et je te fais signe si besoin :)
Ori'
Peridotite
Posté le 04/07/2023
Haha exact, un pavé césar spécial "style" :-)

J'espère qu'il ne fera pas fuir les gens. Au pire, tu peux supprimer et reposter le chapitre cas où, pour avoir une page proprette.

Pour ma part, je lis rarement les commentaires, de peur d'être influencée. À ce sujet, je te conseille cette vidéo d'un chercheur sur sa chaîne Fouloscopie : Les musiques populaires sont-elles vraiment mieux que les autres ? https://www.youtube.com/watch?v=ppSrAHoGwrI
J'évite donc pour ma part de lire les commentaires des autres pour ne pas les copier inconsciemment :-)

Bref pour le reste, je réponds à tes questions plus tard sur le Discord histoire de poursuivre la discussion pépouze :-)
October Rust
Posté le 19/02/2023
Hello ! Me revoici pour continuer la suite du Sildaros !

On se retrouve donc sur une ambiance de taverne très sympa. Les descriptions sont efficaces, j'ai aucun mal à visualiser la scène. J'ai beaucoup aimé les petits détails, par exemple que tu ne dises pas juste "voilà il y a des musiciens, ils font de la musique" mais que tu parles des chansons et EN PLUS ça sert pour caler quelques points lore, c'est top.
On nous introduit un nouveau perso, Roch. Il paraît bien difficile à cerner, il est vulgaire mais on se demande si ce n'est pas un genre qu'il se donne, puisqu'il est prêt à se battre contre des soldats, on se dit alors qu'il a peut-être bien un code d'honneur (alors qu'il aurait très bien pu se barrer après tout !).
Je me demande si sa description physique ne devrait pas intervenir plus tôt. Il échange quelques phrases avec Elraza avant, alors le lecteur commence déjà à se l'imaginer un peu et puis finalement il est comme-ci et pas comme ça. Simple suggestion, au fond ça ne gêne pas vraiment !
MrOriendo
Posté le 19/02/2023
Hello October !

Content de te retrouver ici, merci pour ton commentaire super encourageant et ton retour positif ! Je prends note de ta remarque concernant la description de Roch, je verrai au moment des dernières corrections si je modifie quelque-chose dans ce sens ou non.
Bonne lecture et à bientôt pour la suite ;)
Nathalie
Posté le 22/01/2023
Bonjour MrOriendo

La plume est fluide et se lit bien. Les descriptions sont précises sans être trop lourdes. J'ai apprécié cet épisode calme d'enquête à la taverne.
MrOriendo
Posté le 23/01/2023
Hello Nathalie !

Content que la suite de l'histoire te plaise, tu verras que ça va s'accélérer un peu dans les chapitres suivants.
Bonne lecture !
Ori
H.Monthéraut
Posté le 28/11/2022
Bonjour !

Tu décris très bien l'ambiance de la taverne. Encore une fois, j'aime les petits détails qui rendent le récit bien vivant, comme le repas ou les discussions alentours.

Le caractère lunatique de Roch rend le personnage intéressant.

Tu termines ton chapitre avec du suspens, c'est parfait !
MrOriendo
Posté le 29/11/2022
Hello !

Merci pour ton commentaire, je suis content que le récit continue de te plaire et que tu trouves l'ambiance des lieux réussie :)
Neila
Posté le 25/11/2022
Re bonjour,
Je sais pas si j’aime le personnage du mercenaire. Il est assez franc parlé et drôle et j’aime bien les vilains garçons, mais les vilains garçons qui violent des dames, c’est ma limite. À voir s’il est aussi vilain qu’il le prétend.
Les Terres du Sud auxquelles il fait allusion, est-ce que c’est là où se passe ton autre histoire ? :p
En tout cas, les personnages sonnent très crédibles, ils sont intrigants, et les portraits comme les descriptions que tu nous sers sont superbes. C’est très vivant, ça fourmille de détails, ça donne envie d’en lire plus ! En plus, les ennuis toc à la porte. Alors je m’en vais en lire plus.
MrOriendo
Posté le 25/11/2022
Hello Neila !

Moi je me suis assez rapidement attaché à Roch. J'aime ce genre de personnage un peu rustre, qui n'ont pas vraiment d'allégeance et se laissent porter par les évènements et les rencontres. Ça plonge le lecteur dans l'incertitude, on se dit qu'il pourrait basculer d'un côté ou de l'autre à tout moment.

Alors non, du coup les terres du Sud ne sont pas celles d'Ambreciel ! Il faut vraiment que je publie ma carte, je suis toujours en train de travailler dessus.
Mais si tu te souviens du morceau que je t'avais envoyé en privé sur Discord, Ambreciel se trouve elle aussi au nord, à la frontière de la Sangrénie de Ghern.
Les Terres du Sud dont il est ici question sont celles de la Sinistrale, où se déroulait le prologue de l'histoire quand Galar a rencontré les enfants Eren.
De toute façon, on aura l'occasion d'y revenir ;)

En tout cas je suis ravi que mon style d'écriture te séduise autant. Bonne lecture pour la suite ;)

Ori'
Vous lisez