Chapitre 2

Galatée ouvrit ses yeux en grand. Elle n’eut pas besoin de retrouver ses esprits qu’elle se redressait déjà, alerte, prête à bondir pour défendre sa vie, son Royaume. Cependant, elle prit quelques secondes pour comprendre qu’elle se trouvait dans un lit digne de celui qu’elle avait, vêtue d’une robe de chambre, propre, lavée, comme si elle n’avait pas manqué de mourir quelques heures plus tôt. 

La chambre était spacieuse, bien que dans des tons froids, et une faible lumière traversait la grande baie vitrée où était tirés des rideaux noirs. Il y faisait plutôt froid, le sol était couvert d’un immense tapis blanc, et aucune plante ne venait égailler la pièce. L’ambiance n’y était pas chaleureuse, contrairement à sa propre chambre, lumineuse, accueillante, digne de quelqu’un de son rang.  Il n’en fallut pas plus à Galatée pour recoller les morceaux : elle se trouvait en Valia. 

La jeune fille blonde pinça ses lèvres, tendit l’oreille, au moindre bruit prête à sauter sur ses pieds, à se battre, mais pour le moment, elle observait l’environnement et gardait son calme. Une grande baie vitrée se trouvait sur la droite, elle supposait donc qu’elle n’était pas réellement prisonnière : soit le château où elle se trouvait était extrêmement bien sécurisé, soit ils ne la pensaient pas capable de s’enfuir par là. Deux portes étaient présentes dans la pièce : Galatée supposait qu’il s’agissait de celle du salon et de la salle de bain. Son regard glissa sur la tasse fumante, posée sur la table de chevet, et sa bouche se crispa en remarquant les ombrellis , fleurs du Royaume de Valia. 

Un bruit surgit derrière l’une des portes, mais elle resta dans son lit, docile, sans présenter aucun signe d’agression, et attendant de voir à qui elle avait affaire. Une femme, âgée sans doute de cinquante ans, aux cheveux de jais tressés et aux pattes d’oies en coin d’yeux, sortit de la porte la plus à gauche. La voyant réveillée, elle s’arrêta un instant sur le pas de la porte, et esquissa un doux sourire : 

- Vous voilà réveillée, et assez calme il semblerait. 

Elle se retourna un instant et saisit un plateau posé sur une commode du  petit salon, il semblerait. Si la vue des fruits et des jus réveillèrent son ventre affamé, Galatée avait appris de nombreuses fois à se méfier de la bienveillance de ses hôtes. Combien de fois avait-on tenté de l'empoisonner lors de ses nombreux voyages ? 

La domestique referma la porte derrière elle d’un coup de pied, et agrandit son sourire. Galatée resta calme, empêcha sa main de bouger trop rapidement : il fallait que la femme s’avance, que cette ennemie plonge dans son piège. La Princesse pencha sa tête sur le côté, comprit qu’il devait être la fin de l’après-midi car en Valia, il n’y avait que très peu de lumière, et suggéra, de sa voix la plus douce et docile : 

- Je crains de m'être fait  mal à la jambe. Et je suis affamée. Pourriez-vous m’amener le plateau, je vous prie?

- Eh bien, eh bien, ria doucement la servante. Vous n’êtes pas du tout agressive. 

Galatée se força à sourire et se maudit en songeant que cela devait plutôt ressembler à une grimace. Mais la femme n’en tint pas rigueur et s’avança vers elle en parlant du fait qu’elle s’était permise de lui brosser les cheveux, très emmêlés lorsqu’elle était arrivée.  La Princesse l’observa s’avancer, tel un chat, et prit une légère inspiration quand elle se pencha pour déposer son plateau sur les draps. 

Rapidement, froidement, sans hésitations, Galatée fracassa la tasse fumante sur la tête de la servante. Cette dernière hurla en lâchant son plateau, dont les jus se renversèrent sur les draps, cependant son cri fut étouffé par la main de Galatée qui se plaqua sur sa bouche, de façon à ce que personne ne l’entende. Elle-même dût retenir un gémissement : malheureusement, elle avait sacrifié sa main droite pour cette attaque et cette dernière ,brûlée, la faisait souffrir. Mais elle ne l’écouta pas : si tôt le visage de la servante embrasé, elle s’empressa de saisir un morceau de la tasse qui s’était détaché et tombé sur le lit.  

La Princesse se jeta sur elle, uniquement vêtue d’une robe de chambre, et la fit basculer sur le tapis. Le regard de pur horreur que la servante lui adressa, son corps qui tentait de se débattre sous le sien, la firent à peine frémir, et Galatée lui trancha la gorge, avec une facilité déconcertante.  Un gargouillement jaillit de la bouche de la servante et, très rapidement, plus aucune émotion ne vint teinter ses yeux.  Le sang se répandit sur le tapis blanc, tâcha la main brûlée de Galatée ainsi que sa robe de chambre, mais peu importait. 

Elle se dirigea sans faire de bruit jusqu’à la porte, et siffla en constatant qu’il n’y avait aucun verrou. Elle souleva donc la chaise du pupitre et la coinça entre la poignée et le bois, de façon à ce que cela prenne du temps pour l’ouvrir. Sa main la faisait énormément souffrir, malheureusement elle n’avait pas le temps de la soulager, son cerveau devait se concentrer sur sa fuite. Galatée songea  tout d’abord que  cela serait trop risqué de passer par le balcon : si des gardes surveillaient ce dernier, elle se ferait immédiatement repérer. 

La Princesse prit donc le chemin de la salle de bain, spacieuse, avec une grande baignoire et un immense miroir, en somme luxueuse. Elle constata avec satisfaction qu’il y avait une fenêtre, bien plus petite que celle de la chambre, et qu’elle se ferait donc plus discrète. Cependant, une difficulté apparut rapidement : il lui était impossible de l’ouvrir, elle ne trouvait aucun verrou et elle avait beau tirer de toutes ses forces, la fenêtre lui résistait. 

Agacée de perdre autant de temps, elle se retourna pour saisir une serviette et l’enroula autour de sa main déjà blessée : hors de question de perdre l’usage de ses doigts valides. Galatée recula de quelques pas, prit de l’élan, et jeta de toutes ses forces son poing contre le verre. Ce dernier se fissura. Elle recommença une deuxième fois, sifflant face à la douleur que lui infligeait sa main, mais elle finit par réussir. La vitre se brisa, dans un bruit insupportable, mais elle ne prit pas la peine d’attendre encore plus longtemps. 

Elle se hissa sur le rebord et se plia pour pouvoir passer entièrement. Accroupie, elle jeta un rapide regard sur son environnement : si elle parvenait à poser ses pieds sur les pierres de la façade, elle allait pouvoir atteindre le balcon qui se situait légèrement en contrebas. Il l'emmeneraiit plus proche de la sortie . Un autre suivait encore plus bas, et, avec un peu de chance, elle pourrait encore descendre d’un étage. 

Un morceau de verre s’enfonça dans la plante de son pied quand elle tendit son pied droit pour atteindre la pierre avec un minuscule rebord, mais ne sentit pas réellement la douleur : escalader une façade, elle l’avait déjà fait à l’entraînement avec son professeur particulier, mais combien de fois était-elle déjà tombée ? De plus,elle était en robe de chambre.  

Son pied glissa une première fois, mais elle crispa les orteils, et bascula pour saisir de sa main blessée une autre pierre. Bientôt, elle se retrouva ventre contre la façade, dans un équilibre précaire, les cheveux au vent, et le souffle court. Galatée sentit le morceau de verre qu’elle avait glissé dans sa poche glisser, mais, par pur miracle, il y resta tout de même.  Le vent fouettait son visage, bourdonnait dans ses oreilles, et par son Royaume, il faisait si froid ! 

Doucement, elle bougea son pied, qui trouva l’autre pierre, et garda son sang-froid, malgré tout. Mais elle se força tout de même à ne pas regarder le vide : sentir la peur ne ferait rien de bon, elle devait se concentrer sur sa respiration, sur la façade, ses placements, son équilibre, son poids.  Ainsi, elle progressa, lentement mais sûrement, et s’étonna que personne ne l’ait encore repérée.  A priori , personne n’avait encore découvert le corps de la servante et ils devaient donc la penser encore endormie. Cependant, dans une dizaine de minutes, quelqu’un allait s’inquiéter que la servante ne revienne pas et irait inspecter sa supposée chambre… Galatée devait aller plus vite. 

De l’espoir naissa en elle quand elle se rendit compte qu’elle avait juste à descendre légèrement pour pouvoir ensuite atteindre le balcon. Galatée plia légèrement son genoux pour trouver l’équilibre quand le vent se mit à souffler plus fort : alors que son pied droit était dans le vide, elle perdit son équilibre et son poids bascula sur le côté droit. 

La Princesse sentit son pied gauche rencontrer également le vide. Dans un cri qu’elle ne put retenir, elle glissa. Seule sa main blessée lui permit de ne pas chuter jusqu’au sol, mais désormais, elle était la seule frontière avec sa mort. Un autre cri resta coincé dans sa gorge : sa main la faisait affreusement souffrir, ainsi que son épaule qui avait dû se déboîter avec la violence de la chute, et Galatée savait pertinemment qu’elle n’allait pas tenir longtemps. 

Son corps se balançait dans le vide, de la sueur coula le long de sa tempe, et la corde de sa robe de chambre battait la façade dans un bruit qui ressemblait au temps qui s’écoulait. La Princesse tendit désespérément son pied, pour espérer rencontrer la surface froide du marbre du balcon mais rien.  Elle jeta alors un regard sous elle et elle eut l’impression qu’elle allait perdre tout contrôle: le vide qui s’ouvrait sous elle était si grand que les arbres d’un des jardins ressemblaient aux pièces de son échiquier favori. 

“ Ressaisis toi ! Si personne ne vient te sauver, il faut que tu le fasses toi-même !” 

Elle ferma brièvement les yeux. 

Elle ne parvenait certes pas à atteindre le balcon avec son pied mais il n’était pas si loin d’elle. Elle avait simplement besoin d’un peu d’élan pour se jeter sur le côté. Elle avait également conscience que c’était risqué, mais elle n’avait visiblement pas d’autre choix. De plus, elle préférait tenter quelque chose plutôt que d’attendre son sort dans la souffrance. 

Son pied retrouva la surface de la pierre et elle l’y planta, comme elle le pouvait. Galatée ouvrit les yeux, évalua rapidement la distance entre elle et le balcon, et commença à se faire basculer, dans la douleur, de la gauche vers la droite.  Elle laissa échapper un gémissement : elle ne pouvait plus tenir. Dans ses dernières forces, elle se bacula une dernière fois, lâcha totalement la pierre. 

Galatée vola quelques instants. 

Avant d'atterrir violemment contre la surface en marbre du balcon, dans un bruit sourd. Une violente douleur remonta à son épaule, qui s’était sans doute ré-emboîtée, et des étoiles dansèrent devant ses yeux quelques secondes. Sa respiration lui parvint à ses oreilles, lourde et douloureuse, et elle fut incapable de bouger jusqu’à ce qu’elle redevienne plus calme. Galatée roula sur le côté, retira du bout de ses doigts l’éclat de verre qui s’était légèrement enfoncé dans sa peau, et l'agrippa de toutes ses maigres forces, sa seule arme. 

Elle eut la présence d’esprit de se plaquer contre la rambarde, toujours assise. Galatée comprit quand elle vacilla sur ses jambes pour se relever qu’il lui restait très peu de temps avant qu’elle ne soit trop épuisée pour recommencer de telles prouesses.  

La Princesse observa la salle qui se dessinait derrière la baie vitrée et constata qu’il s’agissait d’un bureau, visiblement inoccupé. Il était bien entendu hors de question qu’elle se dirige vers le balcon d’en dessous, elle allait en mourir si elle recommençait à compter sur son bras amoché. Le seul choix qui s’offrait à elle était donc de pénétrer dans cette pièce. Elle tâta du bout de ses doigts la poignée et fronça les sourcils en se rendant compte que la fenêtre était ouverte. Elle n’eut qu’à pousser légèrement pour pouvoir se glisser et rentrer dans le bureau. 

Galatée tendit l’oreille : aucun bruit. En se faufilant sur la pointe des pieds vers la porte de sortie, elle saisit une épingle qu’elle glissa dans ses cheveux, idéal pour crocheter les serrures. Elle ne trouva malheureusement aucune autre arme : peu importait, si un bout de verre était capable de trancher la gorge d’une servante, elle pouvait s’en sortir avec lui. 

Elle s’accroupit pour tenter d’observer dans la serrure si quelqu’un surveillait la porte, mais une nouvelle fois, il n’y en avait aucune. 

Très étrange… et très énervant. 

Comment savoir si l’entrée était surveillée ? 

Galatée eut beau chercher une solution dans tous les sens, elle n’en trouva aucune et dût se rendre à l’évidence : seule la chance allait pouvoir lui permettre de continuer son évasion. Doucement, elle abaissa le loquet et attendit, collée contre la porte, que quelqu’un vienne vérifier pourquoi elle s’était ouverte. 

Personne. 

Elle glissa ses doigts pour ouvrir lentement la porte, et glissa un rapide coup d'œil dans le couloir : au loin se trouvait un domestique qui discutait avec un homme au costume serré. Si elle faufilait rapidement et sans aucun bruit, il y avait une chance qu’ils ne prêtent pas attention à elle.  Elle entama donc un premier pas vers le couloir, puis un autre, quand le pire arriva. Un garde venait de surgir d’un angle du couloir adjacent, courant rapidement. Malheureusement, leur regard se croisèrent : 

- Elle est là, hurla-t-il en sortant son épée et sûrement à ses compagnons. Vite ! 

Galatée décampa, littéralement. Se dirigeant vers le domestique et l’homme en bon point, effarés par la scène qui se déroulait sous leurs yeux, elle courut comme si sa vie en dépendait, ce qui était d’ailleurs le cas. Le pied poisseux de sang, elle dérapa dans un tournant du couloir sur le tapis noir, et manqua de tomber : ses jambes étaient lourdes, son souffle trop rapide, et la douleur, trop violente. 

Au bruit des pas derrière elle, ils approchaient, et elle ne pouvait rien contre eux, sans aucune autre arme que son morceau de verre. Pourtant, elle redoubla d’effort, et puisa dans ses dernières forces pour tendre sa main vers une porte pour les domestiques, espérant pouvoir s’y cacher. 

Une main saisit son poignet. 

Galatée ne prit pas le temps de regarder cette personne, cet ennemi, et abattit son morceau de verre vers son visage en forçant sa jambe gauche à supporter tout son poids. Le morceau de verre fila à côté du visage de ce jeune homme  et ne coupa même pas une mèche de ses cheveux : il avait décalé sa tête. 

La Princesse tenta bien de retenter l’expérience, mais la deuxième main vint écraser son poignet, de sorte à ce qu’elle lâcha le morceau dans un râle colérique et douloureux. Elle tourna un regard noyé par la fatigue et l’énervement vers lui. 

Galatée observa le jeune homme qui devait avoir son âge, ses cheveux noirs ondulés qui tombaient devant des yeux d’un bleu profond. Elle constata également son sourire amusé, ses pommettes anguleuses se soulevant dans ce même sentiment, et sa mâchoire dessiné trembla de rire face à son regard : 

- Et bien ma chère, vous n’avez pas très bonne mine. Votre tentative d’évasion vous a épuisé ? 

Elle rejeta sa tête en arrière, avec l’espoir de pouvoir lui donner un coup de tête, mais il la repoussa assez pour qu’elle vacille sur ses jambes faibles et qu’elle ne s’appuie contre le mur, en mauvais état. Son bras la faisait tellement souffrir qu’elle dût serrer les dents pour ne pas tomber, sans aucune défense, devant lui. 

Le jeune homme portrait une simple blouse blanche rentrée dans son pantalon noir avec des bottes de la même couleur, insolent, détaché, il la regardait comme si elle était une distraction. Il s’avança pourtant vers elle : 

- Allons, allons, ne faisons pas d’histoires et laissez-moi vous ramener dans votre chambre. 

- Prince, s’écria le garde qui venait d’arriver à leur niveau. Pardonnez-nous… 

Prince ? 

Lui était le Prince de son royaume ? Ce gamin prétentieux et… Galatée s’interrompit en songeant qu'elle ne donnait guère une meilleure image avec son propre titre.  Cependant, aucune couronne, aucun bijoux, si ce n’était la chevalière à son doigt, aucune richesse. 

Le Prince, donc, tourna sur ses gardes un regard ennuyé et siffla : 

- Comment s’est-elle donc enfuie ? Je vous avais chargé de surveiller sa chambre. 

- Elle s’est échappée par une fenêtre, Prince, s’écria un garde qui avait retiré son casque pour dévoiler des cheveux bruns et un regard bleu paniqué. Elle a égorgé la femme de chambre qui était chargée de s’occuper d’elle. Au bout de dix minutes, elle n’était toujours pas revenue nous avons donc compris que… 

- Égorgé, répéta froidement le Prince. 

- Oui tout à fait. 

Le Prince finit par se retourner vers elle, le visage désormais fermé, et les yeux plissés. Il s’approcha d’elle, souleva son menton séchemment, tellement que sa tête tourna et si elle espérait pouvoir le repousser, Galatée n’avait plus aucune force à disposition : 

- Est-ce vrai ? 

- Comment cela Prince ? Vous ne connaissiez pas ma réputation ? 

- Que trop bien, siffla-t-il. Mais je ne pensais pas que vous étiez capable d’assassiner une personne innocente. 

- Personne n’est innocent ici, souffla-t-elle en sentant ses yeux se fermer. 

Il la saisit par son bras valide, la releva et les yeux mi-clos, elle le surprit en train d’inspecter le sang qui tâchait sa robe de chambre, sa main brûlée, son pied ensanglanté. Il passa un bras autour de sa taille qui la fit siffler et indiqua à ses gardes : 

- Retournez à vos postes, messieurs. Je me charge d’elle. 

- Oui, Prince, dit le chef du groupe. 

Le Prince avança et elle fut obligée de faire de même car il était la seule chose qui l’empêchait de tomber sur le tapis. Il tourna son visage vers elle et demanda d’une voix tout aussi sèche : 

- Pourquoi avoir tué cette femme de chambre ? 

Elle se força à rester éveillée et le jaugea un instant, il semblait porter de l’importance à ses domestiques,  avant de répondre : 

- Elle se trouvait sur mon chemin. Je n’avais pas d’autre choix. 

- Oh que si, vous l’aviez. Je doute que cette domestique se serait interposée entre vous et cette fenêtre. 

- Quelle importance, répliqua-t-elle faiblement. 

Elle avait fait tout cela pour son propre intérêt. Ce n’était pas la première fois qu’elle commettait un meurtre et si ce n’était pas quelque chose qu’elle appréciait, cela ne la repoussait pas non plus : 

- Cette personne avait sans doute une famille, continua le Prince. 

Sa mère aussi avait eu une famille et la vision qu’elle avait réussi à repousser d’elle, de ses larmes, de ses cris, de sa gorge tranchée, surgit dans son esprit. Galatée ne répondit rien au Prince et se contenta de le laisser la traîner dans le couloir en se concentrant pour ne pas s’évanouir.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez