Chapitre 11

Par Isapass

Un mois a coulé comme ça. Les jours se ressemblaient, tranquilles. Brown Hills était un vrai refuge. Un village noir, isolé dans un coin pas très accueillant, autant dire que personne y passait jamais, ni volontairement ni par hasard. La conversation entendue à l’hôtel concernant Harper Wilkinson m’était presque sortie de l’esprit.

On s’était pas vraiment liés avec les habitants, mais ils semblaient s’être habitués à nous. J’avais mis ma mauvaise tête de côté au point d’accompagner les autres au temple tous les dimanches et de supporter en silence les regards appuyés sur ma peau blanche et sur le ventre de Mercy. On m’avait demandé plusieurs fois si Walt était mon père. Ça devait tranquilliser les gens de trouver une logique à notre trio bizarre. Sauf que pour la présence de Mercy avec nous, il n’y avait pas d’explication rassurante et celles qui s’imposaient leur faisaient pincer le nez. Pour ça il n’y avait pas de différences, les noirs et les blancs étaient tout aussi enclins à nous juger.

J’avais fini par comprendre que Modest était un peu à part dans le village. La plupart des gens évitaient de lui parler et quand ils le faisaient, c’était avec une politesse gênée pour certains ou un sourire indulgent pour d’autres. Evangelina était estimée. Ça se voyait à la façon dont les voisins la saluaient : ils inclinaient la tête avec une sorte de respect. On entendait presque jamais le son de sa voix, mais elle trouvait toujours moyen d’apporter un rab de légumes aux vieux d’en face ou des herbes pour les tisanes à ceux qui étaient malades. Elle en préparait souvent pour Mercy aussi : elle posait devant elle un bol fumant avec seulement un geste du menton vers son ventre. Elles échangeaient un regard et pendant un instant, le visage d’Evangelina perdait sa sévérité. Ses yeux se plissaient un tout petit peu et Mercy semblait fondre. Alors elle buvait sagement, sans poser de question.

Walt et moi on avait retapé la maison et l’appentis. On avait même passé un coup de peinture. La bicoque était toute pimpante sous le soleil de printemps, avec la décoration foutraque de Modest, ça donnait envie d’applaudir. Après ça, les quelques tâches à faire pour les bêtes, le potager et le champ de maïs étaient vite terminées et en général, on avait bouclé la journée de travail avant le déjeuner. Big Boy avait bien proposé aux voisins de leur donner un coup de main pour leur toit ou leurs terres, mais ils avaient tous refusé et il avait pas insisté. L’après-midi, Modest et lui partaient marcher, l’un buvant les paroles de l’autre. Evangelina allait distribuer ses potions ou aider le pasteur. Elle avait bien emmené Mercy, une fois, mais ça avait pas dû très bien se dérouler parce qu’elle lui avait plus jamais demandé. Du coup, on restait tous les deux.

Au début, je me cherchais un coin tranquille pour faire la sieste. J’en avais pas si souvent l’occasion et l’idée de passer plusieurs heures en tête à tête avec Mercy me mettait mal à l’aise. Mais un jour, elle m’a proposé qu’on s’assoie sous la véranda. Elle s’est installée dans un des petits fauteuils de rotin en lissant sa robe comme une dame. J’ai fini par me poser au bord de l’autre siège en me demandant combien de temps il faudrait que je reste là. Et puis tout d’un coup, Mercy s’est tournée vers moi, le dos courbé, l’index pointé en l’air et les yeux un peu fous.

— Imagine, mon garçon, si on se mélangeait, hihi ! On serait tous de la même couleur !

J’en suis resté muet de surprise. Puis j’ai senti que ça me chatouillait de l’intérieur en remontant jusqu’à mes lèvres. J’ai éclaté de rire.

— On pourrait tous être, euh… bleus, tiens, ou verts ! a poursuivi Mercy avec la voix chuintante de Modest.

Elle a continué à singer le vieux en disant n’importe quoi, et elle a ensuite mimé Walt avec sa tête émerveillée qu’il prenait quand il l’écoutait. Moi j’en étais secoué de rire et je voyais bien qu’elle avait du mal à se retenir. Elle a fini par craquer elle aussi, tellement qu’elle pouvait plus parler. On s’en tenait les côtes. Il a fallu plusieurs minutes pour qu’on puisse à nouveau respirer normalement.

— Tu crois qu’il est fou, Modest ? j’ai enfin demandé.

— Pas vraiment fou, plutôt rêveur.

— C’est la même chose, non ?

Elle a réfléchi quelques secondes.

— Non, c’est le contraire. C’est pour pas devenir fou qu’on a des rêves.

— C’est plus simple de pas rêver. Quand on espère des choses qui peuvent pas arriver, on se fait mal.

Elle m’a fait les gros yeux comme si je venais de jurer.

— Et si on espère rien, on a jamais mal ? Tu dis n’importe quoi, Sam Carson. Si on a pas de rêves, on fait rien pour qu’ils arrivent. Et ça, c’est idiot !

J’aimais pas trop qu’elle me fasse la leçon, surtout que j’étais sûr d’avoir raison. N’empêche que je me sentais idiot, comme elle avait dit.

— Et Evangelina, qu’est-ce que tu en penses ? j’ai demandé pour changer de sujet.

— Je pense qu’elle est gentille, mais qu’elle le montre pas. Je pense aussi qu’elle a un grand trou dans sa vie qu’elle remplit en s’occupant de Modest et des habitants du village.

J’y avais pas réfléchi, mais ça m’a paru très possible. On avait jamais entendu nos hôtes parler du fils de Modest qui avait dû mourir jeune. On a continué à discuter, en se donnant nos avis sur les gens de Brown Hills où ceux qu’on avait rencontrés sur la route. On a aussi échangé des souvenirs. Des histoires anodines ou drôles, rien de plus, mais pour moi c’était déjà un grand pas. J’avais jamais rien raconté sur ma vie à personne, même pas à Walt.

Somme toute, c’était plutôt un bon moment.

 

À partir de ce jour, on a passé tous nos après-midis ensemble. Quand juin est arrivé, on a pris l’habitude de marcher jusqu’aux collines les plus proches du village. Avec le printemps, elles s’étaient couvertes de tiges fines et sèches au-dessus des chevilles. J’aidais Mercy à grimper en haut d’une des petites buttes et puis on s’asseyait dans l’herbe et on se déchaussait. On restait là des heures. Mercy pouvait être très drôle et je sentais bien qu’elle adorait faire le clown. J’aimais nos discussions. Elle parlait beaucoup plus que moi, elle donnait son avis sur tout. Le peu que je racontais c’était déjà bien plus que ce dont j’avais l’habitude. Parfois, on disait rien. Mercy fermait les yeux et moi je regardais l’herbe qui changeait de teinte sous les mouvements mous du vent. Comme le dos d’un gros chat qu’on caresse une fois dans le sens du poil, une fois à rebrousse-poil.

Un jour, on arrivait tout juste quand elle a porté la main à son ventre, le visage tout crispé. J’ai fait un pas vers elle pour la soutenir, déjà prêt à appeler à l’aide, mais au bout de quelques secondes, ses traits se sont décontractés.

— C’est rien, c’est normal, elle m’a dit en voyant ma tête.

Puis elle m’a fait un sourire, un vrai, sans peur ni douleur. J’en revenais pas qu’elle semble aussi sereine. La bosse, sous sa robe, était devenue impressionnante. Je savais qu’elle en avait encore pour un mois et demi, mais comme elle était petite, on voyait que ça. Chaque fois que je posais les yeux dessus, j’avais un sentiment de malaise. J’avais l’impression qu’un salopard l’avait obligée à porter son sac. Un sac pas propre. Pourtant, quand elle y faisait reposer sa main, sa figure se détendait. La perspective de la naissance, ce môme qu’elle avait sûrement pas voulu et dont elle allait devoir s’occuper, ça avait pas l’air de la préoccuper plus que ça. Moi j’étais terrifié pour elle.

Je l’ai aidée à s’asseoir, mais elle s’est carrément étendue dans l’herbe, les bras derrière la tête et les paupières fermées. J’ai rigolé et je me suis laissé tomber à côté d’elle. Je sentais les nuages qui passaient devant le soleil. On entendait rien d’autre que les tiges qui crissaient gentiment.

— J’ai jamais été heureuse comme ça. Presque parfait…

J’ai ouvert les yeux pour la regarder. Elle avait un sourire qui flottait sur les lèvres. Des frisottis échappés de sa tresse rebondissaient dans la brise comme s’ils étaient joyeux. Sur ses joues, ses longs cils remuaient à peine. Sa main caressait tout doucement son gros ventre et les doigts de l’autre, sous sa tête, jouaient avec les brins d’herbe.

— Tu vois bien, Sam Carson, qu’il faut continuer à rêver, elle a dit sans ouvrir les yeux. On en rêve et puis tout d’un coup on est là. Dans le velours.

Oui, son image était bien plus juste que la mienne. C’était ça, un velours vert tendre, si épais qu’on s’y enfonçait. Le visage de Mercy se découpait dessus comme une perle de bois poli dans un écrin. J’ai eu l’impression de la voir pour la première fois. J’avais envie de caresser son front en lui murmurant « Ça ira ». C’était si fort que j’en ai eu les larmes aux yeux. Et puis, ma gorge s’est serrée prise dans un nœud coulant, et j’ai senti une peur de tous les diables me descendre dessus.

Moi non plus j’avais jamais été heureux à ce point. Ça me glaçait le sang. Depuis qu’on était à l’abri à Brown Hills, entourés, au repos, je goûtais à quoi la vie pouvait ressembler. Ça me réchauffait les entrailles, je respirais, je dormais comme un môme. J’avais appris à rire. Et puis d’un coup, je me rappelais que le bonheur se paye et le tocsin se mettait à battre dans ma tête. Qu’est-ce qui allait nous tomber dessus ?

En contemplant le profil velouté de Mercy, je me suis dit que cette note-là allait être salée. Et pourtant je n’ai pas bougé, je pouvais pas détacher mes yeux d’elle.

 

Plus tard, quand on est rentrés, Evangelina nous a dévisagés d’un air soupçonneux.

— Vous pouvez pas partir comme ça pendant des heures, que tous les deux, elle a fini par balancer en fronçant le nez.

Une bouffée de colère que j’avais pas sentie venir m’a fait rougir les joues. Modest s’est interposé.

— Allons, ma fille, laisse les gens dire. Ces deux-là ne font aucun mal, hi hi, ce sont des enfants.

Evangelina a fixé le ventre de Mercy. Ensuite, elle a levé les yeux au ciel, mais elle a repris sa couture sans rien ajouter. Walt, lui, il nous couvait de son bon regard franc. Il a fini par se tourner vers Evangelina et avec un sourire doux, il a répété :

— Des enfants…

 

***

 

On a ignoré soigneusement les mises en garde à demi-mot d’Evangelina pour continuer nos petites balades de l’après-midi. Le surlendemain, on était de nouveau couchés dans l’herbe côte à côte au sommet d’une des collines vertes. Dans le velours.

Mercy s’amusait, comme souvent, à trouver des formes dans les nuages. J’avais bien essayé, mais je ne voyais rien, là-haut, à part de grosses masses de coton blanc. Jusque là, j’avais jamais regardé le ciel autrement que pour savoir ce qui allait me tomber dessus. Personne m’avait appris ce jeu. Mercy, elle, elle avait l’habitude. Elle m’avait raconté qu’elle y jouait régulièrement, à Pierce Rock, avec un garçon du nom de Paul qui était son ami. Elle était douée ; en deux secondes, elle distinguait une maison, un arbre, un train… Une fois, elle a même aperçu Walt. Elle a eu beau me le montrer, j’ai rien vu, mais ça m’a fait sourire.

Cette fois, je m’efforçais de visualiser un cheval au bout de son index, quand j’ai senti la pointe de son pied nu qui tapotait ma jambe tordue. Elle s’est tournée sur le côté, la tête appuyée sur son coude.

— Il est arrivé quoi, à ta jambe ?

Ses yeux brillaient de curiosité, mais sa figure grave me disait qu’elle avait peur d’avoir franchi une barrière de trop. C’était le cas, je lui en ai voulu de gâcher ce moment. Du coup, je me suis tourné vers elle à mon tour, la mâchoire piquée sur mon poing fermé et je l’ai fixée durement. Elle a pincé les lèvres, sans pourtant lâcher mon regard.

— Mon père m’a battu avec une planche quand j’avais cinq ans, j’ai craché entre mes dents.

La bouche de Mercy s’est ouverte et la main posée sur son ventre s’est crispée.

— Pourquoi ? elle a soufflé.

— Parce que c’est un salaud et un ivrogne.

Ses yeux se sont mouillés. Je l’ai vu déglutir avec peine. Elle avait mal pour moi. Elle, malgré la vie merdique qu’elle avait connue, elle avait mal pour moi. Ça m’a fait oublier pourquoi j’étais en rogne. Tout d’un coup, j’avais l’impression qu’un flux chaud me traversait le corps. Les mots ont coulé vers l’extérieur.

— C’est pas vraiment mon père, en fait. J’ai jamais su les détails, mais je crois que ma mère l’a trompé avec un gars de passage. Et puis elle s’est retrouvée enceinte. Mon vieux le lui a fait payer pendant longtemps. J’ai des images d’elle avec des bleus sur la figure ou un bras en écharpe. Ça s’est calmé, ensuite. J’ai eu deux frères et une petite sœur.

Mercy a souri. Je me suis rendu compte qu’elle réagissait en miroir à mon propre sourire. J’avais pas pensé aux petits depuis une éternité, mais leurs bouilles rondes avaient surgi dans ma mémoire avec précision dès que j’avais parlé d’eux. J’ai continué :

— Par contre, à moi, il a jamais pardonné d’être là. Un mot de travers, un pas sur son chemin, je prenais des roustes pour n’importe quel prétexte. Je sais même plus pourquoi c’était, la jambe. Il m’appelait jamais par mon prénom, toujours « petit bâtard ».

Je me suis souvenu de ma mère en train d’éponger mon nez qui saignait. Elle me répétait que mon père comprendrait son erreur, un jour. Mais j’avais vite arrêté d’y croire. Il buvait moins depuis la naissance de mon frère, mais les coups pleuvaient sur moi malgré tout. Je revoyais encore la haine pure qu’il avait dans les yeux quand son regard tombait sur moi. À chaque fois, je voulais pouvoir disparaître.

— Ma mère est morte quand j’ai eu dix ans. Il en a pas fallu plus pour que le vieux se remette à écluser ferme. Ça a été la période la plus dure. Sa sœur est venue s’installer avec nous pour aider. Elle m’aimait bien je crois, mais quand il s’agissait de l’ouvrir pour empêcher son frère de se défouler sur ma pomme, y avait plus personne. Tout ce qu’elle a fait c’est le retenir de me foutre à la porte. Au bout de quelques mois, cependant, c’est moi qui ai déguerpi après une dernière rouste carabinée. Je suis parti sur la route avec la moitié de la figure bleue et l’impression qu’on me marchait dessus à chaque respiration.

Quand je me suis tu, j’ai entendu avec surprise les crissements discrets de la prairie. Avant que je revienne tout à fait dans l’instant, la main de Mercy s’est posée sur ma joue. J’avais oublié sa présence.

— Je suis désolée, elle a soufflé.

On est resté comme ça, sans bouger. Les mots que j’avais prononcés s’éloignaient à mesure que la main de Mercy devenait plus réelle. J’en sentais la chaleur et les frémissements. Ça traversait ma peau, mes dents… jusqu’à ma poitrine. Le vent a fait sécher les larmes sur sa figure. Nos regards se sont accrochés l’un à l’autre. Je voyais plus que ses deux billes noires et ses longs cils. Et puis tout d’un coup, sa bouche et la mienne étaient si près que je respirais son air. Ça sentait le chaud et un peu le café. Je sais pas qui s’était approché de qui, peut-être les deux. J’avais tellement envie de l’embrasser que mes poumons me semblaient trop petits. Alors j’ai parcouru l’espace qui nous séparait encore et j’ai goûté ses lèvres. Elles étaient douces et pleines, vivantes, et tendres. Mon cœur dansait au rythme des mèches folles de Mercy que je devinais entre mes paupières entrouvertes. C’était si bon qu’aucun de nous ne voulait s’arrêter. On a continué à s’embrasser sans se toucher, de moins en moins timides. Nos respirations devenaient plus profondes, nos langues s’en mêlaient. La douceur est restée parce que c’était de ça qu’on avait le plus envie. Le plus besoin.

Finalement, Mercy m’a poussé sur le dos. En me regardant dans les yeux, elle a commencé à défaire les boutons de sa robe. J’ai attrapé sa main.

— On est pas obligés, j’ai soufflé.

Une lueur de peur a traversé ses yeux.

— J’en ai envie, elle a dit. Avec toi, j’en ai envie.

Je pouvais voir sur sa figure que c’était vrai. Mon corps me poussait à la laisser faire et pourtant, je pouvais pas. J’arrêtais pas de penser qu’on lui avait déjà fait ça de force. C’était pas ça que je voulais lui donner.

J’ai fait non de la tête. Je me suis redressé, assis, et j’ai ouvert mes bras. Elle a compris tout de suite ; elle s’est installée sur mes genoux, la joue sur mon épaule, pelotonnée au creux de moi autour de son gros ventre. J’ai refermé mes bras sur eux et je les ai bercés pendant des heures.

 

***

 

Je me rappelle les jours suivants exactement comme ça : dès qu’on était seuls, Mercy s’installait contre moi en caressant son ventre. On ne parlait pratiquement pas. Parfois on s’embrassait. Je passais mes lèvres sur son front en me disant que j’avais jamais rien connu d’aussi doux. Je pensais à rien d’autre qu’à elle. Ou plutôt, si ; une ou deux fois, je me suis demandé ce Walt pourrait dire de tout ça. Quelque chose me laisser croire que c’était pas vraiment un problème.

Un jour, on avait pas fait cent pas vers les collines que Mercy s’est pliée en avant, la main sur le bas de son ventre. J’avais bien remarqué qu’elle marchait de plus en plus lentement, mais là, elle pouvait plus. Quand elle s’est redressée avec un air d’excuse, je l’ai entraînée pas à pas vers un petit bâtiment au bout des terres de Modest. Un toit, trois murs, et l’ouverture tournée vers le village. Je savais pas à qui il était, mais j’y avais jamais vu personne. Il y restait du foin de l’année précédente. J’en ai fait un gros nid et on s’est installés comme on aimait, serrés l’un contre l’autre. Je caressais le cou de Mercy, juste sous la mâchoire, où la peau est si douce. Elle a soupiré à mon oreille :

— Le velours…

Tout ça, c’était si bon que j’en avais oublié le tocsin depuis longtemps. Ou en tout cas j’avais enfoui toutes mes peurs assez loin pour ne plus y penser. J’aurais peut-être dû, je sais pas. Ça aurait rien changé, si ça se trouve. Toujours est-il qu’une femme a surgi dans l’ouverture. Elle a sursauté en nous apercevant, mais elle a continué à nous fixer pendant plusieurs secondes, peut-être pour graver ce qu’elle voyait dans sa mémoire. Mercy et moi, on a soutenu son regard sans faire un mouvement. Ensuite, la femme a tourné les talons et elle est repartie vers le village, en balançant son panier comme si ça l’aidait à marcher plus vite. Nous, on s’est serrés encore plus fort l’un contre l’autre, dans une sorte d’urgence. Je sentais les mains de Mercy accrochées à mes épaules, à mes bras, à mon cou. Et moi j’aurais voulu grandir, devenir aussi haut et large que Walt pour pouvoir l’envelopper complètement.

 

On a fini par se lever. À mi-chemin de chez Modest, on a vu Evangelina qui venait à notre rencontre, la tête haute et le dos droit, comme toujours. Walt la suivait, un air un peu perdu sur la figure. Elle a pas eu besoin de nous dire quoi que ce soit, on avait déjà compris. Il allait falloir partir.

Evangelina nous a raccompagnés jusqu’à la maison qui semblait nous tendre les bras avec sa peinture neuve. Ici et là, des voisins nous regardaient avec des visages durs. Apparemment, des bruits avaient traversé le village à une vitesse ahurissante. J’avais l’impression que sans la présence de notre hôtesse, ils nous auraient foncés dessus. C’était peut-être pas vrai, j’en sais rien.

Une fois à l’intérieur, Evangelina s’est laissée tomber sur une chaise. Je l’avais jamais vue avec le dos courbé et j’aurais préféré que ça arrive pas.

— Les rêves et les grands discours de Modest, ça dérange, elle a enfin dit. Il est toléré parce que c’est un des derniers à avoir connu l’esclavage. Mais il fait peur. Les gens craignent qu’il en contamine d’autres. Comme il l’a fait avec son fils, mon mari, qui a fini pendu.

Elle a tourné les yeux vers l’extérieur.

— Je me bats tous les jours pour qu’il ait pas de problème. Je leur rappelle le rôle qu’il a joué, à l’époque, pour les noirs de Brown Hills. C’est devenu plus dur depuis que vous êtes là. Jusqu’ici, ça tenait, mais maintenant… 

Elle a lancé un geste qui nous englobait, Mercy et moi. Mercy a baissé les yeux. Je m’en voulais aussi d’avoir nui à Modest, mais la honte faisait bouillonner la colère. Elle stagnait depuis trop longtemps pour déborder, mais je sentais qu’elle clapotait de plus en plus fort. Contre moi, contre les habitants du village, contre Evangelina qui prenait pas notre défense.

— Là, il est allé voir le pasteur, elle a continué. Pour le convaincre que vous devez rester ici. Je suis presque sûre que ça va faire qu’empirer les choses.

Walt s’est avancé et a posé sa main sur son épaule.

— C’était rud’ment courageux de nous prendre avec vous tout c’temps. Merci.

Alors c’était tout ? Y avait plus rien à dire ? On allait se retrouver sur la route avec Mercy à deux doigts d’accoucher ? Mes yeux ont agrippé ceux de Walt et malgré son visage ouvert, j’ai perçu les fourmis qui picotaient mes bras. J’ai entendu craquer une étincelle, quelque part. J’ai pensé Vas-y, Big Boy, fous le feu, fais les cramer avec leur lâcheté !

Il s’est rien passé, mais ça m’a réconforté de sentir sa colère en écho à la mienne. J’ai craché :

— On partira demain matin si vous voulez bien de nous une nuit de plus.

Evangelina a hoché la tête. Puis elle s’est tournée vers Mercy.

— Tu pourrais rester, si tu veux. Je t’aiderai pour la naissance et pour le bébé.

Mercy a ouvert de grands yeux et son menton a un peu tremblé, mais il a pas fallu longtemps pour qu’elle réponde :

— Non. Je suis avec eux.

Et elle a pris ma main.

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!Brune!
Posté le 30/04/2023
Bonjour Isa,
Cela fait près d'un mois que je n'ai pas fréquenté le site et pourtant j'ai repris la lecture de ton roman sans la moindre difficulté ; les scènes du chapitre précédent étaient encore présentes à mon esprit (ce qui est assez rare pour ma mémoire de poisson...). J'apprécie toujours autant la façon que tu as de décrire les relations entres tes personnages, tout en finesse, en émotion. Le ton de Sam a changé, mais rien de dissonant au contraire ; comme si son amour naissant pour Mercy l'obligeait à plus de douceur, de tendresse dans son expression (j'aime beaucoup l'idée du velours même si elle lui a été soufflée par Mercy ;-). Ce jeune couple m'émeut ; j'ai envie qu'il s'en sorte ! Mais visiblement, tu en as décidé autrement : même ici, à Brown Hills, on l'embête ! Va-t-on vraiment les chasser, avec Mercy sur le point d'accoucher ? Une chose est sûre ; je n'attendrai pas un mois pour lire la suite ;-)
Quelques petites bricoles :
-"À chaque fois, je voulais pouvoir disparaître." : je trouve "pouvoir" de trop.
-"Ou plutôt, si ; une ou deux fois, je me suis demandé ce Walt pourrait dire de tout ça. Quelque chose me laisser croire que c’était pas vraiment un problème." : je me suis demandé ce que Walt / Quelque chose me laissait croire...
-" Je m’en voulais aussi d’avoir nui à Modest, mais la honte faisait bouillonner la colère. Elle stagnait depuis trop longtemps pour déborder, mais je sentais qu’elle clapotait de plus en plus fort." : j'aurais mis "la honte faisait bouillonner ma colère..." / la répétition de "mais" alourdit un peu l'ensemble.
A bientôt !
Isapass
Posté le 17/05/2023
Bonjour Brune,
Désolée pour le délai de réponse. Je suis ravie que tu puisses replonger dans le récit sans problème, et que tu te soies attachée à mes personnages.
Quant à ce que tu dis sur le ton de Sam, c'est inconscient mais ça me va très bien si tu lui trouves plus de douceur. C'est sûr que ça va forcément le changer, le fait d'avoir quelqu'un d'autre que lui à qui penser. C'était déjà un peu le cas avec Walt, mais là, c'est plus fort avec Mercy.
J'ai bien peur, en effet, de ne pas leur faciliter la vie, à mes pauvres personnages ! Mais bon, il n'y aurait pas d'histoire si ce n'était pas le cas !
J'espère que la suite te plaira. Quoi qu'il en soit, tu peux prendre ton temps pour la lire : j'avance comme une tortue. Il ne me reste pourtant que 5 chapitres et l'épilogue à écrire, d'après mon plan, mais ce sont ceux qui comportent le plus d'enjeux et d'action, donc ils ont une fâcheuse tendance à se démultiplier XD.
Merci pour ta lecture et ton commentaire !
Tac
Posté le 22/01/2023
Yo !
Je me demandais si tu allais mettre deux personnages ensemble ; je suis plutôt contenx de la façon dont tu l'as fait se produire. J'ai trouvé ça assez chouette et le pdv relativement naïf de Sam marche plutôt bien je trouve. Je suis aussi assez contens que y ait pas direct du sexe entre eux ; ça dissocie relation amoureuse du sexe, dans le sens où ils trouvnet une autre façon de se dire qu'ils s'aiment (j'ai rien contre le sexe, mais je trouve chouette de voir que c'est pas forcément le premier réflexe entre deux personnages amoureux).
C'est archi dommage qu'ils sooient mis dehors ; je trouve presque que ça manque de dire que les villageois les accueillent pas trop, par exemple tu pourrais souligner qu'ils refusent l'aide de Sam et walt meme s'ils pourraient profiter de la force du second. C'est quand même vachement gonflé de les mettre dehors alors que Mercy est apapraemment très très près du terme. Ils pourraient se dire qu'ils vont attendre que Mercy accouche ; cela étant j'imagine que tu as un plus grand plan derrière la tête !
J'ai vraiment aimé cette affaire de velours et de tocsin <3
Plein de bisous !
Tac
Posté le 22/01/2023
Je crois que ce qui me manque un peu dans ce chapitre c'est un peu le regard de Sam sur les choses qui l'entourent ; j'aurais bien aimé en voir plus du fonctionnement du village, même en deux lignes par exemple Sam pourrait se dire que ça fonctionne tout pareil qu'avec les blancs, comme quoi la couleur ça change vraiment rien. Pour le moment ce discours-là vient surtout d'autres personnages et je crois que là y a quand même un petit truc qui manque sur les obsevartions de Sam (même si je comprends qu'il soit très accaparé par Mercy, wink wink wink).
Cela étant c'était le chapitre de la pause, c'était fort agréable, j'ai assez peur de ce qui va venir ensuite !
Isapass
Posté le 27/01/2023
Pour tout te dire, le blocage de Sam sur l'idée d'avoir de coucher avec Mercy, ça m'est venu au dernier moment et je suis assez contente d'y avoir pensé parce que ça me paraît plus cohérent avec le personnage de Sam. Ca dit quelque chose à la fois sur son empathie, mais aussi peut-être sur sa propre valeur à ses yeux. Ca c'est vraiment selon l'interprétation des lecteurices, je ne peux pas l'expliciter, mais je pense qu'il refuse aussi de coucher avec elle parce qu'il pense qu'il n'en est pas digne, surtout vu ce que ça peut représenter pour elle. Et comme tu dis, ça a l'avantage de dissocier l'amour et le sexe, même si leurs gestes laissent penser qu'ils sont assez sensuels tous les deux.
Tiens c'est marrant ta suggestion pour les voisins : en fait, j'ai bien écrit que les voisins refusent l'aide de Walt. Mais si c'est passé inaperçu, c'est que je devrais davantage insister, en effet.
Tu as trouvé que ce n'était pas crédible qu'ils soient mis dehors avant l'accouchement de Mercy ? Ou ça passe quand même (tout en étant vraiment pas sympa). En fait, en théorie, il reste plus d'un mois avant la naissance, ce qui est assez long si ça commence à chauffer dans le village.
Je note ta remarque sur le fonctionnement du village. Ce qu'il y a c'est que je voulais qu'on comprenne rapidement qu'ils sont finalement à l'écart. D'abord parce qu'ils sont blancs et que Mercy est enceinte hors mariage, et aussi parce que Modest est déjà un peu à l'écart. Il est toléré, c'est tout. Donc Sam ne voit les choses que de loin (et peut-être qu'il s'en fout un peu, parce que c'est sa nature et qu'il a mieux à penser, wink wink wink). Mais je vais quand même creuser la question, histoire qu'on "sente" mieux l'ambiance, même si Sam n'est que spectateurs.
Tac
Posté le 30/01/2023
Yo !
Je trouve crédible qu'ils soient mis dehors malgré le fait que Mercy soit enceinte ; mais il me manque peut-être un truc de.. ah je sais pas comment qualifier. Quand je repense au chapitre maintenant, je pense aux villageois comme une masse indistincte, dont le pasteur serait un peu le représentant / porte-parole, et y a un truc qui me fait tiquer là-dedans. Comme s'il manquait une espèce de nuance ; genre ils pourraient insister un peu plus pour séparer Mercy de Walt et Sam, insister pour qu'eux partent et elle reste, en mode "ta place est parmi nous, pas avec eux". Mais peut-être qu'en ayant un peu plus de contexte sur leur vie au village, en fait, mon espèce de ressenti bizarre qu'il manque un truc s'évaporera de lui-même !
Jowie
Posté le 07/01/2023
Ahhh mais que ça fait du bien de retrouver ton histoire, et de voir ces pauvres personnages enfin un peu profiter de la vie ! C'était émouvant de voir les deux jeunes se rapprocher après s'être autant chamaillés :) Et j'étais contente d'en apprendre plus sur Sam, même si son passé est plutôt tragique... Je ne m'attendais pas à se qu'ils finissent par former un couple mais ça s'est fait tout naturellement, finalement^^
J'avoue que je restais stressée parce qu'avec l'arrivée du bébé, j'étais sûre que leur bonheur ne pouvait pas durer et que les choses allaient vite se compliquer. C'est tellement triste qu'ils soient tous renvoyés alors que Mercy est à deux doigts d'accoucher ! Au moins Evangelina a eu la décence de lui suggérer de rester, mais rester seule, ce n'est pas une super idée non plus !
Je cours lire la suite !
Isapass
Posté le 11/01/2023
Salut Jowie ! Comment vas-tu ?
J'ai donné un peu de répit à mes persos mais pas sûre que ça dure (tu me connais) XD
Est-ce que tu as trouvé ça crédible, le couple Sam/Mercy, puisque tu ne t'y attendais pas ? J'avais peur qu'on le voie venir à 100 km...
En effet, leur départ ne tombe pas très bien par rapport à la grossesse de Mercy. Tu as lu la suite, donc pas de suspense ;)
Jowie
Posté le 13/01/2023
Salut!
ça va bien, et toi :) ?
Oui, je me rends compte que ce chapitre plus doux est un signe d'extrême générosité de ta part et qu'il est probable qu'ils n'aient plus jamais la paix après ça xD
Oui, j'ai trouvé la relation crédible, même si je ne les voyais pas imaginés en tant que couple hypothétique ! Peut-être que c'est dû au fait qu'au début, j'imaginais Sam plus âgé mais franchement, j'ai trouvé la relation naturelle, donc c'est ce qui est le plus important! :)

Au plaisir de lire la suite !
Bonne fin de semaine!
Jowie
Rachael
Posté le 27/11/2022
Un chapitre assez tranquille, où les relations de Sam et Mercy s'approfondissent. Tu nous fais une fin style Adam et Eve chassés du paradis. XD
On s'en doutait un peu, que ça allait mal finir...
Finalement c'est sûrement ce qui me laisse un peu moins enthousiaste à la fin du chapitre : on sentait déjà venir le moment où ils allaient se faire chasser du village, et c'est quelque chose qu'on attendait. Évidemment, c'est difficile de jouer sur la surprise ici, mais quand même je trouve ça un peu trop attendu, et ça laisse les villageois dans une sorte de flou. J'aurais aimé savoir par exemple si ce qui les choque c'est l'idée d'une relation hors mariage ou d'une relation mixte (ou un mélange des deux).
Après, on n'a pas forcément besoin d'être surpris tout le temps non plus...
C'est chouette d'avoir un peu plus d'info sur ce qui est arrivé à Sam.
Isapass
Posté le 29/11/2022
Hello !
Intéressant ton retour. En fait, je ne cherchais pas forcément à créer la surprise mais au contraire à donner une impression d'inexorable. Mais si tu te poses la question, je n'en ai peut-être pas fait assez. En fait, je pensais plutôt créer la surprise avec la réaction de Sam qui ne peut pas "passer à l'acte" avec Mercy.
Ceci dit, je note que ce serait bien d'en dire plus sur le ressenti des habitants du village. Pour moi, c'est un tout en effet : la relation hors mariage et la relation mixte. N'importe quelle "sortie des clous", quoi.
Quant aux révélations sur le passé de Sam, as-tu trouvé qu'elles étaient crédibles, en termes de contenu et de timing ? Ce n'est pas non plus une histoire très originale, mais finalement, cette fiction se base beaucoup sur des clichés, c'était clair pour moi dès le départ. Parfois je me dis que j'assume complètement ce choix, mais parfois je me dis que c'est très casse-gueule et que les lecteurices peuvent se lasser.
En tout cas, merci beaucoup pour ta lecture fidèle et ton retour qui me donne à réfléchir ! Des bises !
Rachael
Posté le 29/11/2022
Les révélations de Sam passent bien, je trouve, ce n'est pas très grave que ce soit une histoire "banale", et ça cadre bien avec son comportement et sa façon de se dévaloriser.
C'est intéressant ce que tu dis sur les clichés. tu penses à quoi par exemple dans ton histoire ? Il y a des choses qui peuvent être des clichés et d'autres simplement des vérités historiques (comme l'antagonisme entre les races), ce qui fait qu'au bout du compte, même si c'est un truc sur lequel on a beaucoup lu, ce n'est pas pour autant un cliché. Si tu as choisi un cadre assez classique (sorte de far west américain), et une trame classique (fuite et poursuite), c'est la relation entre les personnages et ce qu'ils traversent ensemble qui est intéressant (ça et les particularités de Walt). Et c'est là, à mon humble avis qu'il faut aller vers une matière plus "profonde".

Concernant la réaction de Sam avec Mercy, il y a une forme de surprise, mais pas tant que ça, considérant la façon dont il méprise ce que les autres (hommes) lui ont fait. Pour moi, consciemment ou inconsciemment, il ne veut surtout pas leur ressembler, et ça le bloque. Ou alors, c'est lié à la propre vision dévalorisé qu'il a de lui-même (minute psy, ahahah...). Bref, en tout cas, je n'ai pas été si surprise que ça (ce qui prouve que tu l'as bien amené).
Isapass
Posté le 29/11/2022
Quand je dis "clichés", c'est la version dépréciative. Ce que je veux dire c'est que je m'appuie quand même sur beaucoup de références connues que j'ai reprises et que je mélange à ma sauce. Certaines ont été perçues dès le départ (Des souris et des hommes, La ligne verte) mais il y en a plein d'autres que les lecteurices n'ont pas repérées pour le moment mais qui sont claires pour moi. Je pioche allègrement dedans ! En gros, j'ai l'impression de n'inventer aucun ingrédient, mais de tenter une nouvelle recette en les mélangeant. Je confesse que j'aime les clichés et autres standards et que c'est donc un choix, mais on pourrait aussi y voir un gros manque d'imagination. Bref, selon les jours, je me dis que ma recette peut marcher ou qu'elle peut faire froncer le nez.
Et tu as raison, bien sûr : les relations entre les personnages et leur évolution est ce qui m'intéresse le plus. Je sais déjà qu'il faudra que je revois certaines choses en correction pour que ce soit à la fois plus clair et plus subtil. Plus profond, comme tu dis.
J'aime bien ton analyse psy de Sam, ça correspond pas mal avec ce que j'avais en tête (même si chez moi, les analyses de mes persos sont plus inconscientes). C'est probablement un mélange des deux d'ailleurs : mépris pour ce qu'a subi Mercy et autodépréciation.
Merci pour tes réponses !
LionneBlanche
Posté le 27/11/2022
Coucou c’est moi ! Toujours en vie ! ^^ Heureusement, ce n’est pas très compliqué de rattraper le fil de ton histoire : une phrase suffit. Pour qu’on soupçonne que les choses vont se gâter aussi. ^^ Ils sont bien trop heureux, même Sam le dit et j’ai aussi peur que lui. Pourtant, ça fait du bien à lire, ce petit morceau de répit et d’insouciance. :) Malgré la tâche noire au tableau : ce que peuvent penser les gens en voyant Sam et Mercy passer autant de temps seuls ensemble.
:( Je croyais que Sam était né comme ça, avec sa jambe, pas que son « père » l’avait battu à l’estropier :’( Faire payer à un enfant innocent les actes de ses parents… :’( Non seulement c’est injuste, mais c’est aussi cruel et profondément lâche. Sam serait sans doute mort s’il était resté. Il aurait fini par le tuer.
La conversation tombe bien ; il parle après un mois de paie, alors qu’il se sont rapproché. Plus tôt, d’en d’autres conditions, ça aurait fait bizarre, mais là, ça sonne juste et naturel. Je présentais depuis un moment qu’ils pourraient finir ensemble, mais en les voyant s’embrasser, je me suis encore demandé ce qui allait leur tomber dessus. C’est terrible, je suis pire que Sam. ^^
Sauf que la suite m’a donné raison:/ Voilà, de nouveau sur la route avec le bébé qui arrive presque et Mercy qui galère à marcher... Il n’y avait pas de pire moment. :/
Je savais bien qu’il fallait que j’attende qu’il y ait plusieurs chapitres. ^^
Isapass
Posté le 29/11/2022
Contente de te revoir ! Ceci dit, il n'y avait pas d'urgence, mais ta visite me fait plaisir. Et tant mieux si tu replonges facilement dans l'histoire.
Dans le premier chapitre, Sam dit que sa jambe est tordue suite à une fracture quand il était petit, mais c'est vrai que c'est loin. Et tant qu'à faire, c'est encore une histoire affreuse !
Tant mieux si la conversation (ou plutôt, le fait que Sam se décide à se raconter un peu) t'a paru crédible. Et en effet, je suis une incurable romantique, donc je ne peux pas m'empêcher de mettre un peu de romance dans mes histoires.
Voilà, là ils ont eu un moment de répit, mais c'est fini. La suite bientôt ;)
Merci pour ta lecture et ton commentaire !
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