Chap 8 : A chacun sa leçon

Par Achayre
Notes de l’auteur : Premier jet brut, non corrigé - Ecriture du 13 au 15 Fev
Le 07/09/23 : mise en ligne de la version corrigée

Cyriaque et Moïra l’oublièrent dans sa chambre jusqu’à l’heure du souper. Lev n’avait pas osé quitter la pièce sans y être invité, de peur de commettre un nouvel impair. Une fois ses maigres possessions mises en ordre dans l’armoire branlante, le jeune homme s’était allongé sur le lit sans parvenir à fermer les yeux.

Ce furent les borborygmes de Taupin qui le sortirent de sa torpeur. Depuis l’autre côté de la porte, la petite créature tentait de communiquer avec lui. Lev ne comprit que deux mots parmi les bruits de gorge : table et manger. Le garçon prit note que, si Taupin était en mesure d’articuler un peu de langue commune, alors celui-ci devait la comprendre. Un bon point pour Lev qui s’imaginait mal converser avec le serviteur de son maître dans sa langue maternelle.

Les deux autres humains étaient déjà installés et n’avaient pas attendu pour débuter le repas. En bout de table, Cyriaque dégustait ses haricots verts, tandis que Moïra méditait, les yeux clos. Taupin se dandinait autour d’eux, assurant le service. Sans un mot, Lev prit place derrière l’assiette dressée à son attention, et observa ses hôtes plus attentivement.

— Qu’est-ce que… ? s’étonna-t-il en découvrant que les mains de Moïra étaient attachées aux accoudoirs de sa chaise.

— Chuuut ! lui intima Cyriaque. Moïra a demandé que j’avance son évaluation. Elle a besoin de calme.

Stoïque et concentrée sur sa respiration, Moïra ouvrit les yeux. Ses couverts se mirent à trembler, puis s’élevèrent au-dessus de la table. Le maître se pencha en avant, attentif à la moindre de leurs oscillations. La fourchette se planta correctement dans la nourriture, mais le couteau peina à se positionner. Il glissait sur la viande sans parvenir à la trancher. Moïra vida ses poumons, cherchant à accroître sa stabilité. La lame allait et venait de plus en plus rapidement, mais rien n’y fit. La jeune femme perdait peu à peu son emprise sur la rune gravée à la base des couverts.

— Libère-la, maugréa Cyriaque, à destination de Taupin.

— Non ! Je vais y arriver, jappa l’apprentie.

Le couteau se déplaça au-dessus de l’assiette, en fit trois fois le tour, puis échappa à son contrôle. Ce dernier fusa droit sur Lev, qui eut le réflexe de s’abriter derrière un dessous de plat en bois. TAC ! La lame s’enfonça suffisamment loin pour y rester plantée.

— Bon. Au moins, on sait sur quoi est focalisé ton esprit, se désola leur maître. Sa présence ne m’enchante pas non plus, mais il me tient par une promesse.

— Les autres Maîtres ne prennent qu’un seul apprenti ! pesta Moïra. Ça aussi, c’est une tradition !

Cyriaque engouffra une dernière bouchée de haricots verts, avant de lui répondre.

— Je dirais plus une convenance qu’une tradition. Enseigner, c’est tout un bordel. Certains n’acceptent que les membres de leur famille, d’autres profitent d’avoir un assistant à moindre frais. Il y en a même qui ouvrent des écoles, et s’offrent une retraite à trente ans en remplissant des classes avec des idiots.

— Les plus réputés, comme vous, n’en prennent toujours qu’un, renchérit Moïra. C’est le meilleur moyen de transmettre son savoir.

L’ancien Arcane Royal essuya sa bouche d’un air désabusé.

— Je suis un petit artisan qui n’avait pas prévu de faire perdurer son talent, lui rappela-t-il. Tu payes pour être là. Je n’ai rien demandé.

— Moi, au moins, j’ai un pouvoir, cracha-t-elle avec amertume, vers son rival fraîchement débarqué.

Lev rentra la tête dans les épaules. Il tremblait d’avoir manqué de se faire épingler.

— Ta mère ne t’as pas enseigné le moindre rudiment de son art ? le questionna Cyriaque.

— Non, je ne l’ai presque jamais rencontrée. Tout ce que je connais de ses sorts, je l’ai appris dans les contes.

— Quel gâchis, conclut le vieil homme. Elle aurait pu faire de toi un grand mage.

— Elle avait…

— Mieux à faire, le coupa-t-il. Oui. Ça, en revanche, ça lui ressemble. Je comprends que tu l’admire, mais intègre bien que ta mère était une femme aussi égoïste que puissante. Encore un point que les bardes ont négligé.

— J…

Cyriaque ne le laissa pas finir son premier mot.

— Ton avis, je m’en cogne. Contrairement à toi, moi, je l’ai bien connue Miraaka. Oui, elle a réalisé des miracles, sauvé tout un tas de gens, et elle était belle à s’en mordre le poing, mais humainement c’était une plaie. Que ça te plaise ou non, que tu l'idolâtre ou pas, c’est un fait. Plus vite tu l'intégreras, moins tu souffriras des désillusions de la vie.

Moïra souriait. Voir son maître rudoyer Lev la rassurait. Il ne ferait preuve d’aucune clémence envers lui, ni ne chercherait à le protéger plus qu’elle. Cyriaque était acariâtre au possible, soufflant le chaud et le froid sur son entourage au gré de ses humeurs. Le simple fait de savoir qu’il n’avantagerait pas le fils de son ancienne partenaire était une victoire en soi.

— Il ne voit pas notre magie, se moqua-t-elle. Comment pourrait-il l'apprendre ?

— Avec beaucoup d’efforts, de la persévérance, et peut-être l’humilité qu’il te manque, la moucha le maître, qui n’appréciait pas le ton de la jeune femme.

Cette fois, ce fut Lev qui sourit.

— J’ai marché et navigué pendant des jours pour pouvoir apprendre à vos côtés, argumenta le garçon. Je suis travailleur, discipliné et motivé.

Cyriaque se tourna vers la blonde colérique et haussa les épaules. Il tendit son petit bouc vers elle, l’air de souhaiter son approbation. Moïra refusa de donner son avis. Toujours attachée à sa chaise, elle tenta de couper sa viande à l’aide de ses pouvoirs.

— Mange, dort, et demain nous verrons si tu es venu pour rien, proposa Cyriaque au jeune Lev.

Le garçon accepta. Ils ne parlèrent pas davantage, ce soir-là, finissant leurs assiettes, plongés dans leurs pensées respectives. Tous, excepté Moïra qui ne parvint pas à venir à bout de son exercice.

Lev regagna sa chambre. Alors qu’il pensait gamberger toute la nuit, il s’endormit finalement comme une souche, dès que sa tête toucha l’oreiller. Aucun rêve, pas de vision mystique, ni de cauchemar sur un trauma de son enfance. Lev fit sa nuit de la plus ordinaire des façons et se réveilla aux premières lueurs du soleil avec la trace de l’oreiller sur la figure. Sans montre, le garçon se rendit à la fenêtre pour découvrir que le soleil brillait déjà haut. La maison était vide. Un bol de gruau froid l’attendait à l’endroit qui pourrait devenir sa place à table pour les semaines, mois, ou années à venir. C’était peu appétissant, mais Lev ne fit pas la fine bouche. Il se savait en retard pour son premier jour. À coup sûr, Cyriaque guettait son arrivée, prêt à lui mettre le nez dans ses manquements. Moïra se moquerait. Il fallait pourtant bien franchir cette porte, et affronter les railleries, s’il voulait réaliser son rêve d’aventure.

Comme Lev s’y attendait, Taupin était au jardin, binant les mauvaises herbes. Moïra était assise sur la margelle du puits, son bras droit tendu vers la toiture de la bâtisse. À l’aide de son pouvoir, elle manœuvrait une plaquette en bois. Une par une, elle raclait la surface de chaque tuile en ardoise de la toiture. L’exercice pouvait paraître dérisoire, mais nécessitait une bonne maîtrise. Moïra devait orienter convenablement le morceau de bois pour qu’il se glisse sous le film végétal, tout en appliquant une force modérée. Pas assez et la mousse ne se décollait pas, trop et la tuile se serait fendue. La jeune femme était concentrée. Elle ne prêta attention à Lev que lorsqu’il vint puiser un peu d’eau pour se rincer le visage.

— Te voir est déjà contrariant, alors si, au moins, tu pouvais faire l’effort de ne pas sentir le bouc, se plaignit-elle. Il y a de quoi te laver au bout du couloir de nos chambres. Pareil pour tes guenilles.

— Il ira se faire beau pour te plaire lorsqu’il aura fait preuve d’un minimum de talent, intervint Cyriaque qui fumait sa pipe dans l’ombre d’une tonnelle couverte de lierre. Approche, gamin.

Celui-ci accouru auprès du vieux mage, content de fuir la compagnie glaçante de la blonde suffisante.

— Lev, mon Maître, se présenta à nouveau le jeune apprenti. Vous pouvez m’appeler Lev.

— Tu m’appelleras Maître quand tu seras capable de voir ma magie, le recadra Cyriaque.

L’homme aux cheveux gris lui indiqua un tabouret au milieu d’un carré d’herbe. Lev fixa l’objet, perplexe, avant d’aller s’y asseoir. Cyriaque abandonna sa pipe sur le rebord de la fenêtre la plus proche, et s’approcha du jeune héritier Karczma. Il sortit de sa poche une paire de lunettes bricolée qu’il plaça sur le nez du garçon. Elles étaient lourdes et inconfortables. Les verres de vue avaient été remplacés par ce que Lev prit pour deux culs de bouteilles colorés. Il s’agissait en réalité de cristaux grossièrement taillés dans la masse.

— Qu’est-ce que tu vois ? lui demanda Cyriaque.

— La même chose que d’habitude, mais déformé et… en bleu.

Le mage cracha sur le bout de ses doigts et frotta les lentilles pour les dépoussiérer.

— Tes yeux doivent s’accoutumer, déclara-t-il. Fixe Moïra. Regarde sa main. Observe ce qu’elle fait.

— Heu… hésita Lev. Elle a le bras en l’air.

— Regarde mieux ! lui ordonna Cyriaque. Que vois-tu au bout de ses doigts ?

— Ses ongles ? tenta le garçon.

Le soupir exaspéré de l’ancien Arcane Royal suffit à lui faire regretter sa réponse. Lev avait conscience d’avoir dit une ânerie, mais il ne voyait réellement rien de plus. À moins que…

— Il y a un fil entre sa main et l’outil ? s’interrogea-t-il en ajustant les lunettes.

— On n’est pas à la foire, ici, le tança Cyriaque, aussi sec que s’il l’avait insulté. Moïra a toute une cargaison de défauts, mais ce n’est pas une prestidigitatrice. Respire. Laisse ton esprit percevoir ce qu’il refuse de voir.

La formulation était alambiquée, mais Lev devrait s’en contenter. Ce test n’était pas tant là pour mettre ses aptitudes à l’épreuve que pour déterminer s’il était capable de comprendre par lui-même. Il se remémora la chevalière de Teemu et son faisceau de lumière verte avec lequel le mercenaire attrapait des choses. Moïra ne portait aucun bijou, pourtant, à force de fixer ses doigts, Lev distingua une lueur blanche. Celle-ci débutait à mi-chemin de son avant-bras, s’épaississait en enveloppant sa main, puis filait, de plus en plus fine, jusqu’à atteindre le racloir en bois.

Les mots de Cyriaque prirent sens : percevoir ce que son esprit refusait de voir. Une fois son existence admise, la lueur devint plus nette. Comme si elle naissait dans la tête du garçon. Lev se tourna vers Cyriaque, et retint un petit hoquet de surprise. L’homme, âgé de si nombreux printemps, baignait dans un sombre halo violacé. Ételrune était déployée au-dessus de lui, telle une aile unique. Elle était reliée à l’aura de Cyriaque, et les sept runes, à sa surface, étincelaient avec l’éclat de la forge.

Lev regarda le ciel. Son cœur voulut battre à rebours, sa vessie lui fit défaut, et il tomba à plat dos dans l’herbe, incapable de respirer. Le bleu du ciel était fendu. Éventré par quelque chose qui avait tenté de sortir ou d’entrer de force. Une dizaine de zébrures parcouraient les cieux, derrière le ballet des nuages. Au croisement de certaines, Lev aurait presque cru discerner d’autres soleils.

— Tu y vois clair ? s’enquit le mage.

— Le ciel est brisé, murmura Lev, encore sous le choc.

— Depuis plus de neuf siècles, compléta Cyriaque. Tu le savais ?

Le garçon fouilla sa mémoire à la recherche d’un des mythes fondateurs de toutes les quêtes héroïques : le Grand Éclatement. C’était l’histoire favorite de la vieille Batcha, l’avorteuse du Loir-Gris. Elle la récitait en boucle, à chaque fois qu’un ivrogne se trouvait l’idée de contester l’existence des monstres dans le Royaume d’Arpentras. Deux versions s’affrontaient.

La plus répandue parlait d’Oltius, un mage-roi orgueilleux, qui pensait son pouvoir personnel supérieur à celui des Saintes. Imbu de sa personne, il prenait un plaisir malsain à démontrer sa toute-puissance à ceux qui osaient le défier. La règle était simple : si Oltius parvenait à réaliser la tâche choisie, il confisquait tous les biens du présomptueux cherchant à l’éprouver. À l’inverse, si Oltius venait à échouer, il s’était engagé à céder sa couronne et à devenir un anonyme parmi le peuple. Comme l’on pouvait s’y attendre dans un conte, une belle inconnue finit par le mettre en défaut. Lui qui prétendait pouvoir dicter ses conditions aux Saintes, elle le déclara incapable de remodeler les cieux à sa convenance. Arrogant, Oltius avait concentré ses pouvoirs afin de se transformer en un véritable colosse. Les pieds dans deux royaumes différents, il projetait son ombre sur tout Arpentras. À force d’efforts, le dos collé à la voûte céleste, le mage-roi était parvenu à la fissurer, mais pas à en changer l’alignement des étoiles. Oltius était sur le point de la briser lorsque les Saintes se réunirent pour mettre fin à sa folie. Elles le firent éclater comme un ballon, dispersant ses pouvoirs aux quatre vents. Son blasphème ne resta pas sans conséquences. Des cieux fendus commencèrent à goutter des maléfices qui donnèrent naissance aux premiers monstres. Par chance, les fragments de la magie d’Oltius infusèrent dans le sang de tous les peuples du monde, et des mages s’élevèrent pour contenir ces aberrations. Étrangement, bien que la demoiselle remportât son défi, aucune trace de son règne ne s’inscrivit dans l’histoire d’Arpentras.

Lev préférait l’autre version, moins courante. Celle dans laquelle Oltius tenait un rôle plus valeureux. Là, il n’était plus question de vanité ou de défi, mais d’un acte de bravoure. De rares conteurs prétendaient qu’Oltius s’était élevé au-dessus des royaumes pour soutenir la voûte céleste, et non la détruire. Ils décrivaient une mâchoire titanesque, extérieure au monde, croquant dans le ciel à pleine dents, dans l’espoir de se repaitre des peuples. Oltius l’aurait empêchée de briser les cieux, au prix de sa vie. Quant aux maléfices, suintants entre les nuages, ils seraient, en réalité, les restes de salive maudite laissés hors monde par ces crocs affamés. Au terme d’un ultime sacrifice, Oltius aurait demandé aux Saintes de confier ses pouvoirs aux peuples pour qu’ils puissent se protéger par eux-mêmes, lorsque l’abomination reviendrait finir ce qu’elle avait commencé.

Quelles que soient ses préférences ou ses convictions, une chose était sûre : le ciel était bel et bien fissuré de toutes parts. Cela donnait du crédit à tant d’autres histoires fantasques. En particulier à celles expliquant pourquoi l’apparition des monstres était aléatoire, sur les territoires. Tel des graines poussées par des vents imprévisibles, le malheur pouvait essaimer n’importe où. Lev se demanda si, avec ces lunettes, il pouvait également voir par où et dans quelles proportions les maléfices gouttaient sur son monde ? Le garçon se brûla les yeux un moment, à contempler ce ciel impossible, aussi fascinant que terrifiant.

— Alors, tout est vrai… dit Lev, ébahi.

— Bien sûr que non, souffla Cyriaque en lui arrachant les lunettes. Dans chaque conte, il y a une part de vérité, de la vanité, trois doses de morale et cent litres de valériane. Les anciens bardes ont mélangé les faits et les mensonges, pour protéger les esprits faibles contre des secrets trop grands pour eux. Puis sont venus leurs descendants, en manque de hauts-faits, qui ne ratent jamais une occasion de broder des sagas sur le moindre caillou qui tombe. Bienheureux celui qui peut prétendre connaître la vérité à notre époque.

— Alors qui croire ?

— Personne. Tout le monde, l’égara Cyriaque. Si tu veux suivre la voie de ta mère, il te faudra devenir assez perspicace pour trier les patates par ta propre réflexion.

Lev se frotta les yeux, comme il l’aurait fait au réveil. Maintenant que son esprit avait perçu l’autre côté du voile, il n’avait plus besoin des lunettes pour voir les fissures du ciel. Encore loin de ses quinze ans, il posa, dans sa mémoire, les premiers souvenirs d’un monde si mystérieux. Cette découverte renforça sa conviction. Plus que jamais, il voulait devenir mage et protéger ceux qui n’en avaient pas les moyens.

— T’es pas un Fané, décréta Cyriaque. C’est une bonne nouvelle. À force de ne pas vouloir voir ce qui les dérangent, la plupart des gens ont fini par en perdre la capacité. Même parmi les mages, beaucoup n’arrivent pas à discerner l’art que j’essaye de transmettre à Moïra.

— Les Fanés ? répéta Lev, surpris par la formule.

— C’est triste pour eux, mais pratique pour nous, énonça l’ancien Arcane Royal. Tu comprendras vite que le moindre avantage tactique peut te sauver la vie. Je laisse les états d’âmes, et les débats sur l’égalité, à ceux qui ne risquent pas leur vie à chaque contrat.

Lev trouvait l'appellation blessante, mais n’osa pas le faire remarquer au vieux renard. Il en savait plus que lui sur la vie et ses mauvais tours. Son voyage jusqu’à la maison de Cyriaque avait commencé à chambouler sa manière d’aborder les choses. Pour arriver là, il avait dû se rendre complice d’un vol commis par son escorte, puis faire confiance à une fille qu’il considérait comme une voleuse. Dans la vie, rien n’est blanc ou noir, contrairement aux légendes. Il lui faudrait intégrer toutes les nuances de gris nécessaires à la vie d’aventurier à laquelle sa mère le destinait.

Le reste de la journée fut consacré à l’observation des exercices de Moïra. Une situation qui déplut profondément à la jeune femme, au point d’affecter ses résultats. Cyriaque prit le temps d’expliquer à son apprenti la façon dont Moïra parvenait à se lier aux objets qu’elle manipulait. Sur chacun d’entre eux figurait une rune gravée. Celle-ci servait de point d’ancrage à l’aura émanant de Moïra.

Lev peinait à bien distinguer le faible éclat lumineux, mais ses yeux s’adaptaient très vite. Curieux, il raconta à Cyriaque sa rencontre avec Teemu, puis l’interrogea sur les similitudes entre les pouvoirs de sa chevalière et ceux du vieux grincheux. Si l’exposé fut instructif, il regretta pourtant d’avoir lancé son maître sur le sujet. En effet, ce ne fut qu’après un long sermon, à propos de son ignorance des choses de la magie, qu’il concéda quelques éléments concrets.

D’après Cyriaque, Teemu était probablement un de ces mages dénués de magie propre et se contentait d’utiliser un objet enchanté par quelqu’un d’autre. Il fit la part des choses entre l’effet et le moyen. Précisant, avec un mépris palpable, que le fouet lumineux de l’escorte n’était que le résultat d’une magie, visible de tous, et non pas la magie elle-même. Comparer cela à l’aura qui reliait Moïra à son racloir revenait, selon lui, à mettre sur un pied d’égalité une âme et un pet. Ce fut sur ces mots, d’une finesse contestable, que s’acheva la leçon du jour.

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eysselia
Posté le 20/02/2022
Salut ^^,

Le précédent chapitre m'avait interroger sur certains point et celui-ci en apporte les réponses, je comprend un peu mieux l'importance d'un seul apprenti, c'est pour la qualité de l'éducation. Le "Il y en a même qui ouvrent des écoles, et s’offrent une retraite à trente ans en remplissant des classes avec des idiots." m'a fait rire, on comprend bien l'opinion de Cyriaque sur le sujet, mais j'ai bien aimé qu'il remette un peu Moira à sa place en oulignant qu'elle le paye pour les courts et en même temps on se doute que vu le personnage il n'aurait pas facilement accepté un apprenti, même si trés talentueux. En même temps ça montre un peu la détermination de Moira je trouve. À voir quel évolution tu va lui donner, il y a tellement de possibilité interessante.
Heureusement Lev a de bon reflex, encore une fois ça lui sauve la vie. Il a d'ailleur l'air d'avoir une trés bonne connaissance des mythes et légendes, et vu le ciel je me demande si ça va pas lui servir pour déméler le vrai du faux.
En parlant du ciel, je m'y attendais absolument pas, "Le ciel est brisé, murmura Lev, encore sous le choc" ça fait un bon choc, que c'est-il passé, que va-t-il se passé car bon le ciel est déchiré, ça sent un peu le roussi pour le futur (lointain ou proche ça c'est uen autre question, ça fait plus de 900ans donc qui sait combien de temps ça va tenir dans cet équilibre). Puis ça appronfondis encore le monde, à chaque fois tu nosu en dévoile un peu plus.
J'aime beaucoup ce principe de voir et ne pas voir ce qui est là.

Enfin voilà, merci poru le chapitre, te lire est toujour un tel plaisir ^^.
Achayre
Posté le 20/02/2022
Merci à toi pour cette adorable conclusion :D
Il faut que je case du lore, tout en faisant progresser Lev, tout n'oubliant pas qu'il faut un enjeu à cette histoire au bout d'un moment :)
Bref, j'improvise autour de mon fil rouge et pour l'instant ça se passe pas trop mal :p
TiteTeigne
Posté le 20/02/2022
Un chapitre intéressant qui laisse dévoiler les mystères de cet univers de magie. Le mythe d'Oltius est fascinant, même si je me suis un peu perdue dans sa formulation. On retrouve un Lev passionné par les grandes épopées, malheureusement encore aveugle aux versants plus sombres de ces légendes. Mais il commence à devenir peu à peu "clairvoyant" comme tu l'écrit dans les derniers paragraphes. On avance vers ses 13 ans, aussi une manière de montrer que Lev évolue petit à petit et sort peu à peu de l'innocence de l'enfance. C'est ce que je ressens ici. Sa mère veut le préparer pour un grand destin en l'envoyant auprès de Cyriaque, mais quant est il de la volonté propre de Lev ici ? Va-t-il se laisser façonner par le fantôme de sa mère ?
Mon avis sur le personnage de Moïra est un peu perverse dans le sens où j'ai envie de voir la jalousie la ronger et qu'elle perde le contrôle. Voir jusqu'où elle serait prête à se dépasser pour faire ses preuves, jusqu'à quel point se sent elle menacer par ce gringalet sorti de nul part.
La leçon que je retiens de ce chapitre est bien ce ciel déchiré, et qui j'espère, ne nous tombera pas sur la tête de si tôt, pas avant qu'un grand héros ne soit là pour nous sauver !
Achayre
Posté le 20/02/2022
Coucou toi ;)
Il faut que Lev progresse, sinon je ne peux pas faire avancer le reste ^^ Je l'ai fais démarrer un peu trop jeune et je dois rattraper ces années sans créer de trou ni d'incohérence. Dur du :p
Il n'y a pas encore de but final à toute cette aventure et il est temps qu'il se dessine de manière claire pour le lecteur qui va finir par se demander où il va :)
Grand péril en approche ! Accrochez vos ceintures ;)
Altaïr
Posté le 16/02/2022
Salut Achayre,
c’est reparti pour un nouvel "épisode" … je suis toujours autant épatée par ta régularité et par la qualité de tes premiers jets !
Lev se réveille (au propre et surtout au figuré) dans un univers étranger mais qui semble l’attendre depuis longtemps, c’est captivant !
Premier jet oblige, il y a quelques coquilles ! Et chose inhabituelle (ou alors je n’ai pas été suffisamment attentive les chapitres précédents 🙄) : tu as eu la main leste sur les virgules ! J’ai relevé certains passages où elles coupent l’élan de la lecture. Je te laisse vérifier sur l’ensemble du récit.
jusqu’à leur (l’heure) // Un bon point, (virgule en trop) pour Lev // Je dirai plus une convenance, (virgule en trop) qu’une tradition // cracha-t-elle, amère vers (envers) son rival // Mieux, (virgule en trop) à faire // Voir son maître rudoyer Lev, (virgule en trop) la rassurait. // Tous, sauf Moïra («Excepté Moïra» : ils ne sont que deux, « Tous » me semble un peu trop !) // Celui-ci gambada "jusqu’à son le" (jusqu’au) vieux mage // mais déformé et… (ajouter "en") bleu. // Elle à (a) le bras en l’air. // aussi sec que "si il" (s’il) l’avait insulté // Ce test n’était pas tant là, (virgule en trop) // et son aspect lumineux (« éblouissant » pour éviter la redondance avec lumière). Moïra ne portait aucun bijou sur ses doigts, pourtant, à force de la fixer (« Moïra ne portait aucun bijou, pourtant à force de fixer ses mains ») // et les septs (sept) runes // Une dizaine de zébrures parcouraient (parcourait = dizaine) les cieux, derrière le balai (« ballet » peut-être 😉 ?) des nuages. // à qui osait lui présenter un challenge (à qui osait le défier ?). N’importe qui pouvait le défier (le provoquer ?), // il confisquait (confisquerait) tous les biens // il s’était engagé à céder sa couronne et à devenir (il cèderait sa couronne et deviendrait) un anonyme parmi le peuple. // elle le déclara incapable (elle le mit au défit) de remodeler les cieux // mais pas à (en) changer l’alignement des étoiles // dispersant ses pouvoirs aux quatres (sans S) vents // Il n’était plus, là, question (Là il n’était plus question) de vanité // Oltius l’aurait empêcher (empêchée) // se protéger par eux-même (eux-mêmes) // A force de ne pas vouloir (A force de refuser de) voir ce qui les dérangent (dérange), la plupart des gens ont fini (« a fini », ou « les gens ont fini » // Le reste de la journée fut consacrée (consacré) // et cela affecta (au point d’affecter) ses résultats. Cyriaque prit le temps d’expliquer, (virgule en trop) à son nouvel apprenti, comment elle parvenait à se lier (la façon dont elle se liait) aux objets qu’elle manipulait. // Il fit le distingo (distinguo).
Achayre
Posté le 16/02/2022
Coucou :)
Je suis effectivement champion du monde en ajout de virgules ^^ Je met trop de choses dans mes phrases, et j'en ai une lecture à un rythme qui, à ma façon, les rendent utiles, mais ne plaisent pas à tout le monde. (PAF ! 4 virgules ^^) Il y en a sûrement quelques unes dont on pourrait se passer :)

Pour ce qui est de la régularité, je m'impose 1 chap par semaine. J'en sors parfois 2. Sachant que la semaine dernière, j'avais annoncé une pause... mais je l'ai passé à participer au concours. Au final, j'ai sorti un chap avec seulement 2 jours de retards. Sachant que j'en ai 2 d'avance sur le planning :p

Il y a l'expérience de lecture ET l'expérience d'écriture. C'est une volonté que j'ai de publier toutes les semaines, comme cela se faisait il y a fort longtemps dans le journaux. C'est un défi perso. J'ai écrit mon premier roman publié sous cette forme. Au final, ça a plu car les gens y ont adhéré comme on le ferait à une série TV :)
ça m'aide aussi à ne pas m'arrêter et baisser les bras en cours de route.
Point négatif : bon bah c'est brut avec pas mal de fautes :p
Altaïr
Posté le 16/02/2022
Arrghh ! Une coquille coincée dans les coquilles ... "elle le mit au défi de remodeler les cieux // mais pas à (en) cha
Altaïr
Posté le 16/02/2022
Défi sans T ... 🙄
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