Chap 6 : Tapie au cœur du bois

Par Achayre
Notes de l’auteur : Premier jet brut non corrigé - Ecriture du 31 janv au 02 fev 22
Le 07/09/23 : mise en ligne de la version corrigée

Le Bois Sifflant s’étalait sur une surface d’environ quatre-vingts hectares. Un cercle sauvage d’un kilomètre de diamètre, au tracé irrégulier, qui se dressait au milieu des champs. À croire que les bûcherons et les agriculteurs n’avaient pas osé s’aventurer au-delà d’une frontière invisible. Les cultures s’arrêtaient net à une dizaine de pas du premier arbre, laissant la part belle aux herbes folles et aux broussailles. Hêtres, charmes et chênes se partageaient les premiers rangs du bois. D’autres essences, que le garçon ne connaissait pas, complétaient le mélange, à mesure que son regard sondait la végétation.

Lev s’était approché jusqu’à la couronne d’herbes et avait cueilli une fleur violacée qu’il reconnut comme étant de la luzerne. Il la tenait dans le creux de sa main tel un talisman, dans l’espoir d’y puiser du courage. Cela ne fonctionnait pas aussi bien que les railleries de l’adolescente. La route, devenue sentier, se résumait maintenant à un simple tracé de plantes écartées ou écrasées par des pieds ou des sabots. Lev craignit un instant de s’être égaré et de pister un animal sans le savoir. Il avait un couteau de cuisine pour se défendre, mais aucune des compétences nécessaires pour s’en servir. Son talent pour découper le docile jambon de sa tante ne l’aiderait en rien.

Planté comme un idiot à l’orée du bois, Lev porta son attention sur les deux arbres entre lesquels disparaissait le chemin. Des gravures plus ou moins anciennes en marquaient la surface. Essentiellement des prénoms, parfois incomplets, taillés à la va-vite dans l’écorce. Lev s’avança et parcourut certaines encoches du bout de son doigt. Nul besoin d’être grand devin pour comprendre l'intérêt de ces dégradations. À en croire les réactions des locaux avec qui il avait évoqué sa destination, ce bois jouissait d’une sombre réputation. En quête de bravoure au regard de leurs amis ou de désobéissances aux interdits parentaux, de jeunes idiots s’étaient risqués jusque-là et avaient laissé une trace de leur forfait en témoignage.

Un drôle d’endroit, pas rassurant pour un sou, mais dans lequel se cachait l’homme que Lev était venu voir. Aucun Arcane Royal n’aurait reculé face à une paire d’arbres peu accueillants. Le garçon se fit violence et s’engagea sous les branches. Un couple de lapins déguerpit en l’entendant passer, imité par d’autres animaux vivants dans les herbes ou dans les hauteurs. Préservé de l’exploitation excessive, ce lieu abritait la faune et la flore sauvage qui n’étaient plus les bienvenues dans les champs. Lev tenait sa peur à bout de bras, juste assez loin de lui pour ne pas fléchir. Ce bois si mal-aimé par les valois n’avait rien d’un endroit malsain. Il ne sentait ni la mort, ni le poison comme les marais sinistres dans les histoires que Lev avait apprises par cœur. Le garçon aimait bien l’odeur du sous-bois. Lui qui avait grandi proche d’une forêt pleine de bûcherons, il appréciait qu’ici les arbres soient intacts.

Au détour d’un frêne, Lev aperçut enfin une trace de présence humaine dans ce cercle de végétation. Une maison ancienne aux murs de pierres grises se détachait sur le fond vert. Elle ne ressemblait à rien de ce que le garçon avait pu voir à Grand Val. En ville, les bâtisses toutes en hauteur étaient coiffées de tuiles en terre cuite, alors que la maison de plain-pied arborait une élégante toiture en ardoise d’un noir profond. Son état de conservation était remarquable compte tenu de l’emplacement. Presque aucune mousse ne s’y était déposée. À croire que quelqu’un montait régulièrement là-haut pour l’en détacher. La peinture des boiseries, elle, n’était pas reluisante. Il en allait de même pour le reste de l’édifice, oscillant entre entretien rigoureux et abandon total. Lev ne trouva aucune logique à cela.

Sa curiosité l’attira davantage vers le potager et le jardin. Si la maison semblait en partie livrée à la ruine, les extérieurs étaient luxuriants et parfaitement agencés. Les fleurs, ainsi que les légumes, parurent énormes aux yeux du garçon. Dans le nord, aucune plante ne poussait avec autant d’éclat. Seuls les plantes les plus rustiques et les gens les plus rêches s'accommodaient au climat. Au Loir-Gris, un beau bouquet se résumait à quatre ou cinq pousses rabougries tendues à une catin dans l’espoir de lui faire baisser ses prix. Ici, tout était plus charmant sous la lumière offerte par une trouée dans la canopée.

Certes, le bois s’était avéré déconcertant, mais la maison qu’il dissimulait disposait des principaux attraits d’un foyer agréable. Lev était presque déçu. Il avait fini par s’imaginer une chaumière lugubre, noyée dans les ronces et couverte de champignons géants. Avait-il mal compris l’origine des réticences du voisinage ? Après tout, c’était la demeure d’un homme de légende. Les gens gardaient peut-être simplement leurs distances pour ne pas l’importuner ou ne pas risquer d’être mêlés à l’une de ses péripéties. Lev opina pour lui-même, tissant mentalement une tapisserie qui lui plaisait, sans s’encombrer de la vérité.

Rassuré par l’ambiance qui régnait autour de la maison, il emprunta l’allée en terre battue qui menait à la porte. Mis à part le chant des oiseaux, rien ne venait troubler le calme. Quelques-uns prirent leur envol lorsqu’il fit usage du heurtoir. Lev ne remarqua pas que tous les autres venaient de se taire. Personne n’ouvrit la porte, ni ne répondit. Le garçon laissa s’égrainer une trentaine de secondes avant de toquer à nouveau. Rien.

Lev avait passé en revue tant de scénarios, dans sa tête. Il s’était préparé à ne pas éclater de joie de manière trop ostensible si Sire Daan se présentait devant lui, ni à exprimer sa déception face au Runard. De même, il s’était positionné, prêt à décamper, dans l’hypothèse où Tolen se tiendrait derrière cette porte. Certaines rumeurs à son sujet étaient inquiétantes, depuis la dissolution des Arcanes Royaux. Pas une seconde il ne s’était imaginé que la maison serait vide. Il continua à faire claquer le heurtoir, comme si celui-ci allait invoquer quelqu’un, et mettre fin à cette attente. Rien.

— Il est sûrement sorti faire une course ou un petit tour pour prendre l’air, dit-il à la fleur de luzerne qu’il tenait toujours.

Elle n’avait pas de main pour lui taper derrière la tête, ni d’yeux à lever au ciel. Pas plus que d’oreilles pour écouter les justifications naïves que le garçon énumérait pour minimiser sa déconvenue. Cyriaque Bribois aurait tout aussi bien pu être parti accomplir une mission à l’autre bout du Royaume d’Arpentras. Allait-il devoir camper devant la porte pendant des jours ? Aurait-il les moyens de subsister jusque-là ? Autant de questions que Lev tentait de repousser, mais qui s'insinuaient dans son esprit. Grand Val n’était pas si loin. Il pourrait y retourner, demander de l’aide à Luzerne et revenir de temps en temps vérifier si son futur maître avait refait surface.

À la première déconvenue, voilà qu’il se perdait en conjectures. Lev se maudit de ne pas être plus dégourdi. Luzerne avait bien mieux à faire que de s’occuper d’un gamin perdu. Ce n’était pas aux autres de le prendre en charge. Le garçon se mordit l’intérieur de la joue, furieux contre cette habitude de dépendance. Ne pas baisser les bras, ne pas s’apitoyer sur son sort, réfléchir à ce qui pouvait être entrepris. Qu’aurait fait sa mère ? Lev rit nerveusement à la réponse qui s’imposa à lui : Miraa était une femme à qui tout réussissait. La maison n’aurait pas été vide.

Au fil de ses réflexions, Lev s’était éloigné de la porte, errant dans le potager sans trop savoir quelle décision prendre. Là, entre deux rangées de légumes, il attrapa un coquelicot et l’accola à la fleur de luzerne. Il était beau. Ses quatre pétales, d’un rouge profond, avaient un effet hypnotique. Assez pour que le garçon ne remarque pas la silhouette qui se dressait à l’autre bout du rang de plantations.

Courte sur pattes et le dos rond, la créature fixait Lev avec intensité. Elle non plus ne quittait pas des yeux le coquelicot que le garçon venait d’arracher à l’harmonie du lieu. D’un sifflement strident, elle informa l’intru de sa présence. Lev se tourna vers l’origine du bruit, puis se figea. Un instant, sa peur, qu’il tenait éloignée, échappa à sa vigilance, et lui glaça le sang. Il s’en était fallu de peu pour qu’il souille son pantalon. Ce qui se tenait devant lui n’était ni un humain, ni une fable.

Sans son couvre-chef, la créature mesurait environ un mètre de haut. D’une ouverture, au bout de ses bottes, s’échappaient trois griffes recourbées. Une salopette grise, en velours côtelé, habillait l’étrange apparition. Pourtant, elle n’en avait pas besoin, compte tenu de l’épaisse fourrure noire qui débordait par chaque ouverture. Une vigoureuse paire de bras, toute aussi velue, accueillait en leurs extrémités deux mains habiles aux griffes épaisses. Si Lev avait été capable de discernement dans ce moment de panique, il aurait remarqué le coquelicot qu’elle portait en cocarde sur l’une des boutonnières de sa salopette.

Il y avait une forme de raffinement dans le port et la tenue de la créature. Un air fort rustique, il fallait en convenir, mais indéniablement soigné. Il en allait de même pour son chapeau. Lui offrant près d’un tiers de sa taille en plus, celui-ci était constitué d’une toile de jute cousue en pointe et agrémenté d’un large bord souple. La partie haute, amidonnée avec soin, pointait à la hauteur du nez de Lev. Deux trous aménagés dans le tissu laissaient s’étirer, de part et d’autre de la tête de la créature, des oreilles que n’aurait pas renié un lynx. Velues comme le reste du corps, elles pivotaient, droites, à l'affût du moindre son.

Le cœur de Lev battait aussi fort que possible pour pousser le sang gelé qui encombrait ses veines. Pétrifié de peur, il était captivé par le nez qui dépassait du rebord du chapeau. Effilé comme un museau, il se terminait par une collerette rouge bordée de palpeurs sensibles. La bouche de la créature, elle, n’était pas visible. Ses yeux devaient se trouver dans l’ombre qui dissimulait une bonne partie de son visage, à moins qu’elle ne puisse voir à travers la toile. Elle tenait un râteau adapté à sa taille.

— Bonjour, vous êtes le jardinier ? proposa Lev.

La petite créature s’agita sur place, piétinant la terre. Des grognements similaires à ceux d’un chien en colère s’élevèrent du corps trapu. Il y avait donc bien une bouche sous ce museau fantaisiste.

— Je suis venu voir le messire Cyriaque Bribois, enchaîna le garçon.

D’instinct, il se mit à reculer. D’abord de façon presque imperceptible, puis de trois pas francs. Il avait déjà entendu des chiens grogner de la sorte, au passage de maraudeurs. Les vocalises se firent de plus en plus menaçantes, et la créature ouvrit suffisamment la bouche pour en révéler le contenu. Son nez ne suffisait plus à cacher la dentition singulière du jardinier. Tous les blocs d’émail avaient l’aspect large et plat d’une incisive de cheval. Cela changea lorsque Lev, effrayé, écrasa la fleur de coquelicot, sans s’en rendre compte. Ce qu’il restait de retenue à la créature disparut pour laisser place à une rage pure.

Lev cligna plusieurs fois des yeux en voyant les dents du jardinier pivoter d’un quart de tour sur leurs racines. Vues sous cet angle, elles n’avaient plus rien d’équin. Affûtées, elles semblaient tout à fait en mesure de dépiauter un veau. Lev visualisa l’écœurante comparaison qui s’imposait à lui, à ceci près qu’il avait pris la place du bovidé. La créature tremblante de rage étreignit son râteau, tandis que sa voix montait dans les aigus. Lev sentait qu’elle allait charger.

— Attendez, je… voulut-il débattre, mais le point de non-retour était déjà franchi.

Le jardinier monstrueux se servit de son râteau comme d’une lance, et le projeta en direction du visage du garçon. Ce dernier esquiva sans trop de difficulté. Il n’était pas rare qu’une chope vole à travers la taverne au cours d’une bagarre. Cela lui avait forgé de bons réflexes. Meilleur fuyard que combattant, Lev pouvait se vanter d’être difficile à toucher. Il n’eut pas vraiment le loisir de se réjouir d’être si agile. Le râteau se révéla n’être qu’une feinte destinée à attirer son attention. La créature avait disparu. Seule une motte de terre retournée marquait son dernier emplacement. Le sol !

Lev tendit l’oreille, et se mit à courir en entendant un grattement se rapprocher par dessous l’allée et les plantations. Une taupe. Voilà à quoi lui faisait penser son poursuivant. Lev bondissait comme un cabri, n’osant pas s’arrêter plus d’une seconde au même endroit. Il en était convaincu, dès qu’il cesserait de bouger, la créature surgirait du sol et lui croquerait le pied. La peur avait retrouvé sa liberté et le coursait avec un temps d’avance sur le monstre.

Lev scruta les alentours à la recherche d’un perchoir. Il vit son salut dans le muret de pierre qui ceinturait le potager. Encore fallait-il parvenir à l’atteindre sans perdre une jambe. Le garçon mobilisa ses forces et se rua vers la section la plus proche. Aussi vif que maladroit, il bondit hors de portée de la créature, mais fut emporté par son élan. Lev bascula cul par-dessus tête dans l’herbe qui entourait les plantations. Il se crut, à tort, à l’abri de la créature mi-taupe, mi-humanoïde, qui en avait après ses jarrets.

Il l’entendait gratter la terre, plus énervée que jamais. Elle aurait tôt fait de passer sous l’obstacle. Son sac pesant sur ses mouvements, Lev lutta pour se relever. La terre se déroba sous sa botte gauche, et les crocs du jardinier fou furieux en entamèrent le cuir. Mut uniquement par des automatismes de survie, Lev lui échappa de justesse. Lui-même n’aurait su raconter par quel miracle il était parvenu à rallier le tronc d’un chêne à l’orée de la clairière. Une fois son sac de voyage abandonné entre les racines, grimper ne fut qu’une formalité. Son corps maigre, et trop grand pour son âge, lui permit de se saisir des branches les plus basses et de se hisser hors de portée de la taupe enragée.

Au pied de l’arbre, la créature surgie du sol faisait les cent pas. Par chance pour Lev, ses talents de fouisseuse s'accommodaient mal avec l’escalade. Les griffes rondes, adaptées au travail de la terre, glissaient sur le tronc de l’arbre sans trouver de prises. Elle cria des mots incompréhensibles. Cela ressemblait à un mélange de miaulements et de gargouillis inquiétants. Lev se réfugia une branche plus haut, dans l’espoir qu’elle ne lui jetterait pas d’autres outils.

Des situations comme celle-ci, il en avait plusieurs en tête. C’était presque un classique. À ceci près qu’il n’était pas poursuivi par des loups, mais par un monstre miniature dont il ignorait la nature exacte. Lev ne pouvait pas faire grand-chose, à part attendre que la créature se lasse. Ils s’étaient engagés dans un duel de patience et d’endurance. Ne tenait qu’à lui de guetter le bon moment pour quitter son perchoir et fuir à toutes jambes vers la ville. Cyriaque Bribois n’était clairement pas ici, et l’endroit se révélait trop dangereux. Lev estima qu’il serait en sécurité hors du bois, là où les locaux osaient s’approcher.

Ses espoirs de fuite prirent un coup dans l’aile lorsque le jardinier velu s’installa confortablement entre les racines. Il s’était emparé du sac de Lev et décida d’en faire l’inventaire. Malgré son aspect surprenant et ses bruits de bouche singuliers, le petit monstre manipula chaque chose avec soin. Il inspecta le peu de vêtements de rechange dont disposait le garçon, reniflant méticuleusement les tissus. Lev se garda de tout commentaire. Cette exploration de ses affaires semblait calmer la créature. Si sacrifier ses caleçons lui permettait d’échapper à la douloureuse expérience de se faire dévorer une jambe, le jeu en valait la chandelle. Il le regarda s’approprier les pains restants de ses courses à Grand Val. C’était là tout ce qu’il restait de ses provisions, et elles disparurent en une poignée de secondes. Repue, la créature se tapota la panse avant de se relever, apaisée. N’éprouvant plus aucun intérêt pour le garçon apeuré qui se cachait dans l’arbre, elle retourna à son jardinage.

— Attends qu’il en soit aux radis et tu pourras descendre, l’informa une voix féminine douce comme le vent.

Lev se contorsionna sur sa branche, à la recherche de l’origine de la voix.

— Y a quelqu’un ? appela-t-il.

— Estime toi heureux, reprit la voix. Taupin pardonne rarement à ceux qui touchent ses coquelicots.

Une femme couverte d’une cape bleue nuit s’avança dans le champ de vision de Lev. Mystérieuse sous son capuchon, elle ramassa la délicate fleur rouge que le garçon avait laissée tomber dans sa fuite.

— Remballe tes affaires et sors du bois, lui ordonna-t-elle. Toi et les idiots de ta bande n’êtes pas les bienvenus ici. Vous le savez.

Elle parlait sans doute des jeunes gens de Grand Val qui venaient graver leurs noms sur les arbres, à l’entrée du chemin.

— A… Attendez ! bredouilla Lev en dégringolant à moitié du chêne. Je ne viens pas de la ville. Enfin si, mais je ne suis pas de là-bas.

Le garçon trébucha sur une racine et s’étala aux pieds de la femme.

— Le voyage a été épuisant, soupira-t-elle. Je t’accorde un dernier mot, mais sache que, si tu n’es pas convaincant, tu serviras d’exemple pour tous les valois.

Lev se redressa, et arrangea ses frusques du mieux qu’il put. L'éloquence n’était pas son point fort. Heureusement, il disposait d’un objectif on ne peut plus simple.

— Je suis Lev Karczma, le fils de la légendaire Miraaka, énonça-t-il avec conviction. Je suis venu jusqu’ici, à sa demande, pour me mettre au service de l’Arcane Royal répondant au nom de Cyriaque Bribois.

Sous son capuchon bleu, l’inconnue hésita un instant avant de se tourner vers les arbres, dans son dos. Lev aurait juré qu’elle attendait que l’un d’entre eux se mette à parler. Et ce fut le cas.

— Miraaka n’a rien d’une légende, le corrigea une voix rude qui filtrait d’entre les troncs. Elle existe bel et bien. En revanche, je ne lui connais aucune descendance. As-tu une preuve de ce que tu avances ?

L’attitude de la femme à côté de lui avait changé. Une lame discrète avait glissé de sa manche vers sa paume droite. Lev transpirait à grosses gouttes, mais il lutta contre sa prédilection pour la fuite. De la poche de son pantalon, il sortit la lettre froissée que lui avait laissé sa mère et la tendit vers la végétation.

— J’ai une lettre de sa main, et son sang dans mes veines, se targua le garçon.

— Son sang ? Quelle blague. Si c’est vrai, alors il doit s’agir d’une moitié, tout au plus, et sûrement pas la bonne.

— Lisez au moins la lettre, supplia Lev.

— Voyons cela ! accepta la voix des arbres, alors qu’une silhouette émergeait de l’ombre.

Lev respirait difficilement. Le maître qu’il désirait rencontrer, depuis des semaines, se tenait enfin devant lui, mais il le terrifiait.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Aeliana
Posté le 16/04/2022
C'est enfin re moi !

"Un cercle sauvage, au tracé" => au premier abord on dirait que tu vas parler d'un cercle en plus. Peut être ajouter une liaison plus fluide ?

"d’une frontière invisible." => peut être profiter de ça pour mettre que la frontière pourtant invisible devient tangible avec la végétation ?

"complétaient le mélange, à mesure que son regard " => vraiment pas de virgule ici et ce sera top pour le début hehe

"le docile rotis" => sans s il me semble

"e jeunes idiots s’étaient risqués jusque là, et avaient laissé une trace de leur forfait en témoignage" OU ALORS c'est tous les disparus et MORTS ET OUAI

la vie sauvage =>plutot une vie, niveau style, non ?

charmant, dans la lumière => virgule qui compte la phrase, ça fait plus plat que ça ne devrait

" le bois s’était avéré peu accueillant," => pas vraiment finalement d'ailleurs ?

"d’être mêlé" => s ?

"Elle n’avait pas de main pour lui taper derrière la tête, ni d’yeux à lever au ciel. " => partie très sympa

"et dos rond," => et LE dos rond sinon c'est étrange

"Il s’en serait suffit" => allitération pas agréable à lire

"Pourtant, elle n’en avait pas besoin," => Elle n'en avait pourtant pas besoin / ce serait plus fluide.

"deux mains habiles" => peut on déjà dire habile dans cette première desc ?

" cousue en pointe, et agrémenté d" => cousue en pointe agrémentée d'un..

"il se terminait par une collerette rouge bordée de palpeurs sensibles" => Image d'homme chat un peu cute détruite à jamais T.T

"Bonjour, vous êtes le jardinier ? proposa Lev." => il ne bégaie même pas :O !

" Voilà à quoi lui faisait penser son poursuivant." => un peu trop flou le "faisait penser" quand le lecteur l'a compris depuis longtemps !

" forces, et se " => virgule qui coupe l'action ++

"e la jeune femme." =>peut être un peu tôt pour dire JEUNE femme vu qu'on on sait peu, même pas son visage, et laisser plus de flou

"son objectif " => modifier ce terme là pour quelque chose de plus vocal, ou plus évident ?

"trer, depuis des semaines," => les 2virgules cassent le rythme ici
Achayre
Posté le 16/04/2022
Bon retour à la maison madame le ministre ;) Toujours un plaisir de vous revoir.
Des propositions toujours aussi détaillées, justes et sans concessions. J'intégrerai tout ça lors de la phase de réécriture :)

Bon agenda surchargé à toi ! :pppp
NoeMyrina
Posté le 19/03/2022
Parfait! Les deux précédents chapitres étaient plus posés, retrouver ici du rythme est génial pour l'équilibre de l'ensemble. La taupe est une idée juste géniale qui sort des codes, j'adore! Ta capacité à décrire de façon imagée les émotions est toppissime, je prends des notes 😉 Et la tension à la fin de la scène est telle que je suis contente de pouvoir enchaîner avec le chapitre suivant 😁
Achayre
Posté le 19/03/2022
Le petit Taupin est un des rares vestiges conservé de l'idée originale dont à découlé ce projet. C'est un personnage que j'aime bien, mais qu'il est difficile de caser dans un rôle plus central. Il est cool, il reviendra ;)
TiteTeigne
Posté le 09/02/2022
Coquilles majoritairement déjà rapportées donc je passe directement dans le vif du sujet :)

Encore une fois, tu sais varier le dynamisme de tes chapitres et ça marche ! Il est intéressant de découvrir Lev seul et ses réflexions rythment le récit. Pour la première fois seul, tu exploites ce sentiment notamment en rappelant la luzerne, cela donne de la fluidité avec les chapitres précédents. Ce n'est pas seulement un nouveau lieu et une nouvelle action, les liens persistent. Les descriptions sont énormément présentes également, nous découvrons un nouvel environnement. Ce que je trouve très réussi, c'est que tu t'appuies sur divers sens. Autant le visuel est très présent, et tu joues très bien dessus. Les comparaisons et images que tu utilises nous rendent familier d'un univers qu'on ne connait pas à la base mais qui nous apparaît très clairement et dans lequel on s'engouffre avec facilité. La description de Taupin le rend plus que réaliste à mes yeux : j'étais face à lui. Autant tu emploies également les sons avec le chant des oiseaux et de la végétation, mais aussi l'odorat et c'est ce qui m'a bizarrement le plus marqué dans ce chapitre. L'odeur de la végétation lors de l'entrée de Lev dans le bois. J'y étais. Ce chapitre m'a paru vivant et je crois que jusqu'à présent, c'est dans celui-ci que je me suis le plus projetée et ai vraiment vécu l'aventure comme Lev. Les comportements et sentiments de Lev sont très bien exploités, j'aime beaucoup comment tu fais évoluer le sentiment de peur. Bref, un chapitre très prenant, et qui non ne fait pas bloc, bien construit et qui nous projette autant dans l'univers que dans le corps des personnages.
Achayre
Posté le 09/02/2022
Coucou ! Content de te revoir par ici :)

Wow, que de compliments et surtout quelle belle explication très poussée. Pour le coup, c'est toi qui assure dans la rédaction :)
Merci beaucoup. C'est un retour très très encourageant :)

Toujours un plaisir de divertir mes fans de la première heure. A moi de rester exigeant, et de poursuivre dans la même veine.

Je te souhaite une excellente journée ! :)
eysselia
Posté le 05/02/2022
Salut,

Ha oui effectivement on entre dans le vif du sujet, ça a faillit être Lev mis a vif dans ce chapitre. Mais je reprend dans l'ordre avec le précédant :
Une belle séparation, jusqu'au bout leur différence a offert une bonne dynamique. J'espère qu'on pourra revoir Luzerne un jour, histoire de voir qui a gagner le pari.
j'ai vu deux mini coquilles au passage :
"Luzerne si demanda" -> se
"Elle même" -> Elle-même
Et lev qui s'imaginait des monstres cracheurs de feu à finalement rncontrer sa première créature dans ce chapitre-ci. Autant c'était mignon avec la fleur Luzerne, autant le coquelicot lui à apporter une belle frousse. Mine de rien les années passé à servir des bierres et esquiver les chopes ont eu leur utilité, bon c'est assez drôle car c'est plutôt dans le sens inverse à ses rêve : "Meilleur fuyard que combattant, Lev pouvait se vanter d’être difficile à toucher.". Quoi que faut aussi savoir fuir, on devient pas un héro une fois mort ^^.
J'aime beaucoup Taupin, une créature taupe, un peu effrayante et un peu mignonne. Et la façon dotn tu l'as décrit.
"Elle existe belle et bien. En revanche, je ne lui connais aucune descendance." Ho ! Donc sa mort n'est pas encore connu de tous ? Ouch ça risque de compliquer un peu les choses. C'est pas le maître de ses rêves, mais ça promet de trés bonen choses pour la suite.

Merci pour la lecture, c'est toujours un palisir de te lire. Bonne continuation uwu.
Achayre
Posté le 05/02/2022
Et oui, nous approchons de la fin du voyage de Lev. Nous allons pouvoir attaquer l'apprentissage de ses pouvoirs :)

Pour les créatures, j'essaye toujours d'avoir un mélange entre une part très prévisible et un élément qui permet de créer le décalage :)

La semaine a été studieuse, la suite arrive très très vite :)
Deslunes
Posté le 02/02/2022
Aïe, attaqué par une taupe, tu mets le courage de Lev a rude épreuve et en plus, Cyriaque est terrifiant ! Pas étonnant qu'il soit à 2 doigts de mouiller son pantalon. Ce chapitre est vraiment très drôle. Belle réussite.
Je ne relève pas les coquilles puisque tu sais qu'il y en a.
Achayre
Posté le 02/02/2022
Coucou !
Eh oui, c'est le début des problèmes un peu plus dangereux pour notre petit Lev ;).
Merci pour le compliment ! Un plaisir de divertir :)
Vous lisez