Chap 3 : Mauvaise herbe

Par Achayre
Notes de l’auteur : Premier jet non corrigé - Ecriture du 12 au 14 janvier 2022
Le 07/09/23 : mise en ligne de la version corrigée

Passé les collines qui tenaient le Loir-Gris dans son écrin d’hiver tardif, Lev avait redécouvert le plaisir d’un temps plus doux. Devoir dormir contre une souche ou sous un tas de branches mortes ne lui avait pas permis d’en profiter pleinement. Considérant ces quelques jours comme une erreur de parcours, il ne voulait pas s’attacher aux souvenirs de son périple avec Teemu. Certes, le jeune garçon savait, maintenant, que se plaindre d’une couche trop modeste ou d’un repas frugal ne servait à rien, mais il aspirait à des enseignements plus héroïques.

L’étape suivante de son voyage se présenta sous des auspices plus agréables. Bien accueilli à bord du bateau de marchandises qui l’emmenait vers Lampaden, Lev baissa progressivement sa garde. Alors que l’équipage s’agitait d’un poste à l’autre, il restait assis sur une caisse à contempler la rive changeante. Dérangées par le pas lourd des bœufs sur le chemin de halage, grenouilles et souris filaient se mettre à l'abri. Lev prenait plaisir à débusquer les petites fleurs timides entre les mottes d’herbes vivaces et offrait un grand sourire enthousiaste à chaque animal qui bondissait hors de sa cachette. Le garçon n’était pas sot, mais, il devait l’admettre, ses connaissances de la vie s’avéraient très théoriques. Si Lev pouvait conter, de mémoire, au moins une dizaine d’histoires de piraterie ou de batailles navales, c’était la première fois qu’il mettait les pieds dans un bateau. Voilà ce dont il rêvait, expérimenter de nouvelles choses et s’ouvrir au monde.

Au cours de ses observations, il remarqua un autre adolescent, peut-être un peu plus âgé que lui. Ce dernier n’avait pas pris place à bord depuis le départ des quais. Il était en charge des bœufs. Malgré son jeune âge, il paraissait déjà grand et il tenait les bêtes en respect d’une voix forte. Emprisonnés sous son chapeau de paille, des cheveux roux, indomptables, tentaient de s’enfuir par plusieurs trous. Lev lui trouva une drôle de dégaine, comme si son corps, pourtant robuste, peinait à suivre la fougue de son caractère. C’était à son attention que l’équipage lançait des cordages pour arrimer les bœufs, lorsque le vent se faisait trop paresseux pour pousser les voiles. Les bêtes ne manquaient pas de protester en sentant le poids de l’embarcation peser sur leur encolure.

La nuit choisit ce moment pour prendre le relai sur le jour. Peu après leur départ d’Himska, le capitaine avait assigné un hamac au jeune Lev. Constitué d’un morceau de vieux filet de pêche noué entre le mat et une barre de bois fichée dans le pont, ce couchage servait habituellement pour la sieste du propriétaire du bateau. En apercevant une femme endormie dans un tas de cordage, le garçon se demanda où les autres allaient dormir. La cale était pleine de marchandises et l’embarcation trop modeste pour disposer d’une cabine.

— Ne t’attends pas à les voir tous aller se coucher comme des poules, expliqua le capitaine, face à son passager, perdu dans ses réflexions. Il y a toujours de quoi faire sur un bateau.

Lev sursauta, surpris par l’intervention du grand moustachu. Constamment affairé au bon déroulement des manœuvres, il n’avait accordé que peu de temps et d'intérêt au garçon.

— Hein ?! Mais comment vont-ils faire pour tenir plusieurs jours comme ça ?

— Ils se reposeront en même temps que les bêtes, expliqua le capitaine Sativa. Tant que les bœufs peuvent avancer, on les suit. Vois ça comme un attelage, mais en beaucoup plus gros et posé sur l’eau. Ce soir, nous avons profité d’un vent fort qui aura facilité le tractage, ils devraient pouvoir marcher encore une heure, peut-être deux.

L’apprenti aventurier acquiesça, épaté par toutes ces informations qui s’imprimaient dans son cerveau fertile. Prompt à s’attacher trop vite et sans bien connaître les gens, Lev considérait le capitaine Sativa comme son premier compagnon de route. Un homme largement plus digne que Teemu Haden. Il s’employa d’ailleurs à chasser les souvenirs du mercenaire pour les remplacer par ceux de ce batelier charismatique. Grand et fort, il avait fière allure avec sa moustache rousse. Toujours l’esprit imbibé de légendes, Lev laissa son esprit divaguer au gré des clichés sur les marins d’Arpentras.

— Luzerne ! cria le capitaine, de sa voix d’or. Allume ta torche ! On y voit goutte et le chemin est traître.

Sur la rive, l’adolescent s’exécuta sans broncher. Il tira de sa poche un briquet rudimentaire et récupéra l’une des torches qui pendaient entre les bœufs. Lev était trop loin pour entendre le craquement de la pierre à feu, mais regarda avec intérêt les flammes embraser le tissu imbibé d’huile. En remontant le long des ondulations dorées, son regard termina sa course dans celui du dénommé Luzerne qui le fixait avec une telle intensité qu’il ne vit rien d’autre de son visage.

— Je ferai mieux d’aller dormir, décréta le jeune garçon, un brin perturbé.

— Le client est roi puisqu’il paye, souligna le capitaine Sativa avant de retourner à ses occupations.

D’un bond, Lev se retrouva dans le hamac de fortune. Prêt pour une nuit qu’il passerait tout habillé. Par chance, un brasero allumé, non loin, lui prodiguerait de la chaleur jusqu’au matin. Entre les mailles du filet, il observa le paysage qui défilait au ralenti sous ses yeux. À mesure que la nuit prenait ses droits, la succession d’arbres ne forma plus qu’une masse noire impénétrable. Il ne resta rapidement plus que la lumière de la torche de Luzerne. Lev y consuma les restes de sa conscience avant de laisser le sommeil l’emporter.

Mille histoires parlaient des Arcanes Royaux. Les bardes les décrivaient comme étant les six mages les plus remarquables d’Arpentras. Au service du précédent roi, ils sillonnaient le royaume pour défendre les faibles, pourfendre les monstres et porter l’espoir là où il n’y en avait plus. Dans les rêves de Lev, ces héros prenaient toujours beaucoup de place, en particulier sa mère, Miraaka, la manieuse de foudre. Grâce à elle, il n’avait jamais craint les orages, se figurant qu’elle lui faisait signe depuis des contrées lointaines.

Elle partageait l’affiche avec Sire Daan, un colosse aussi fort que séduisant. Pas une épopée ne se jouait sans qu’il mette le feu au corps de ses ennemis, à l’aide de son glaive ardent, ou au cœur d’une belle avec son charme. À l’opposé, Tolen était un homme sage et érudit, nappé d’une épaisse couche de mystères. Améthyste, comme elle se faisait appeler, maintenait en vie ses compagnons trop téméraires grâce à son don de guérison. Certains conteurs aimaient faire d’elle l’âme bienveillante des Arcanes Royaux. Une lumière contrebalancée par la présence du Runard, tout aussi légendaire par son talent à faire virevolter n’importe quoi que pour son caractère de cochon. Pour finir, Lucide passionnait les plus superstitieux. Officiant au titre de voyante du roi, elle jouissait d’une réputation au-delà des frontières du Royaume d’Arpentras. Nul n’aurait su rivaliser avec la précision de ses divinations.

Aucun Cyriaque Bribois n’apparaissait dans ces récits, mais cela n’avait rien de surprenant. Travailler sous son véritable nom, lorsque l’on s’exposait à de si grandes menaces, risquait de mettre en danger ses proches. Cela sonnait tout de même comme le nom d’un homme alors, dans ses songes, Lev se vit tour à tour élève de Sire Daan, du Runard et de Tolen. Les cauchemars qui lui vinrent, à l’évocation de ce dernier, lui firent espérer ne jamais le rencontrer.

Bien que l’épuisement du voyage le maintînt dans son sommeil, Lev passa une nuit mouvementée. Au petit matin, il se réveilla complètement emmêlé dans le filet de son hamac. Masquant le soleil levant, une silhouette se dressait juste à côté de lui, la main tendue vers sa taille. Les yeux de Lev papillonnèrent à plusieurs reprises avant qu’il ne puisse distinguer convenablement son visiteur. Deux bras solides sur un corps bien charpenté, un chapeau de paille vissé sur la tête, il reconnut l’adolescent qui s’occupait des bœufs, la veille au soir. À un détail près, à cette distance Lev se rendit compte que Luzerne était une fille. Son visage carré et l’air bourru qu’elle affichait ne suffirent plus à maintenir l’illusion. La surprise passée, Lev vit Luzerne faire disparaître la bourse confiée par Teemu dans son veston. À cet instant, l’avertissement du mercenaire à propos du sort funeste qui l’attendait, s’il perdait son argent, lui cogna au fond du crâne.

— Hé ! gargouilla Lev, encore vaseux. Rends-moi ça !

— Trop tard… nota Luzerne en lui adressant un au revoir de la main.

Pendant qu’il cherchait à se dépêtrer de sa prison de fils, Lev vit l’adolescente déguerpir avec sa bourse. Piégé dans cette pseudo toile d’araignée, il ne put l’empêcher de rejoindre le bastingage pour fuir le long de la corde tendue, au prix d’un numéro d’équilibriste particulièrement osé.

— Reviens ! brailla Lev, la joue douloureuse d’être finalement tombé de son perchoir.

Luzerne avait repris sa place auprès des bœufs et faisait mine de ne pas l’entendre.

— Au voleur ! s’époumona le garçon. Rends-moi ma bourse !

— Arrêtez vos âneries, le tança le capitaine Sativa. On a du boulot, nous, et vous allez faire peur aux bêtes.

— Mais… cette fille, là, elle vient de prendre mon argent, se plaignit Lev.

— Luzerne, rend lui sa bourse, ordonna l’homme. J’ai mal à la tête et il a une voix qui me vrille les tympans.

L’adolescente fit non de la tête. Insolente jusqu’au bout, elle sortit son butin et défia Lev de venir le récupérer.

— C’est tout ? demanda Lev au capitaine, dépité. Vous n’allez rien faire ?

— Luzerne aime jouer, souffla-t-il. Débrouillez-vous tous les deux. J’ai d’autres chats à fouetter que d’arbitrer des jeux d’enfants.

Le visage rouge de colère, le jeune garçon en oublia de pleurer, malgré l’envie. Combien de fois croiserait-il ce genre de racaille avant d’atteindre Grand Val ? Si Teemu était là, il aurait déployé le filin lumineux de sa chevalière pour se saisir de la malandrine et l’aurait balancée à l’eau, une fois la bourse restituée. Seulement, voilà, Lev ne pouvait plus compter sur ce mercenaire qu’il aimait si peu. Amer, il se mordit la lèvre d’avoir souhaité son aide. La solution devait venir de lui. Il était l’héritier de Miraaka, et l’autre une chapardeuse évadée d’une foire.

D’ordinaire assez adroit pour les acrobaties d’un banc à l’autre, Lev décida de se lancer à la poursuite de la voleuse. Mobilisant son courage, il franchit le bastingage, puis se suspendit à la corde par les bras et les jambes. Elle était détrempée et glissante, mais Lev débordait de détermination. Il s’avança, sous le regard amusé de Luzerne qui l’attendait de pied ferme. Sur le bateau, tous abandonnèrent leurs tâches pour observer le spectacle. Certains profitèrent de l’occasion pour glisser des paris dans l’oreille du barreur. Même le capitaine Sativa s’était joint aux curieux, sans pour autant aimer ce qu’il voyait.

Le garçon ne s’en sortait pas si mal. Peu assuré sur ses prises, il faisait malgré tout de beaux efforts pour progresser vers la rive. Les choses se compliquèrent lorsqu’il atteignit le milieu de la corde. Celle-ci ployait de plus en plus sous son poids et l’eau brune de la Volpa se rapprochait dangereusement de sa tunique. Son sort fut scellé lorsqu’une autre embarcation croisa la leur en sens inverse. Porté par le courant et un vent favorable, elle levait des vagues dans son sillage. Le bateau se mit à tanguer, et se décala vers la rive, ce qui réduisit la tension sur la corde. Lev disparut sous l’eau le temps que le barreur rétablisse l’écart.

Tous retinrent leur souffle jusqu’à ce que le jeune Lev réapparaisse, trempé, terrifié, mais toujours cramponné à la corde. Soulagé, le capitaine tendit une gaffe à la femme sur sa droite et donna ses ordres.

— Remontez le moi à bord avant que ça ne se termine par un drame.

— Mais, j’ai parié qu’il allait tomber, protesta la subordonnée.

D’un regard affûté comme une dague, Sativa tua toute velléité chez la moussaillonne trop familière. Elle attrapa la gaffe et en passa le crochet métallique dans la ceinture de la serpillère détrempée qu’était devenu leur passager. Lev ne put lutter, contraint de rebrousser chemin. Une nouvelle fois, la chance avait choisi un autre camp. Sur la rive, Luzerne remit la bourse dans son veston, savourant sa victoire.

Une fois remonté sur le pont, personne ne se soucia particulièrement du sort de Lev. Trop occupé à se disputer à propos de l’annulation des paris suite à l’intervention du capitaine, l’équipage le laissa cracher son eau et retrouver ses esprits. Il n’avait personne à blâmer pour son échec. Pas de Teemu ou de Dolores pour lui venir en aide, juste une bande de marins d’eau douce indifférents à son malheur. Ruisselant et furieux, le garçon rampa jusque dans un recoin et se mit à pleurer. Qu’aurait fait Miraaka dans une telle situation ? Il n’en avait pas la moindre idée. Les histoires contées par d’autres ne remplaçaient pas les conseils d’une mère absente.

Dix jours supplémentaires de navigation seraient nécessaires avant de pouvoir débarquer à Lampaden. Un temps que Lev souhaitait mettre à profit pour se venger et récupérer sa bourse. Il y aurait d’autres arrêts, d’autres moments où Luzerne rejoindrait le bord, ne serait-ce que pour récupérer de quoi manger ou boire. Après tout, un ennemi méprisable à affronter et une quête, avec un trésor à la clé, c’était ce qu’il souhaitait rencontrer sur sa route. Le voilà servi. Lev jaugea l’adolescente : sa taille, son poids, ses bras plus musclés que les siens. Il faudrait l’avoir par la ruse.

Chants et travaux d’entretien rythmaient les jours et les nuits sur le bateau à fond plat. N’y participant pas, Lev eut le loisir de planifier ses assauts contre Luzerne. S’en suivit une série d’échecs cuisants, mais instructifs pour le jeune garçon. Se cacher dans une caisse vide n’était pas une bonne idée. La première fois, il s’y était endormi. La seconde, un membre d’équipage s’était assis sur le couvercle, ce qui l’empêcha de se lancer à la poursuite de la voleuse lorsqu’elle passa à proximité. Il n’y eut pas de troisième tentative, Lev ayant surpris deux gaillards parier sur qui oserait le balancer par-dessus bord avec la caisse. On ne le laissait plus s’approcher de la corde qui les reliait au chemin de halage, et le barreur les maintenait toujours à trois mètres du bord pour que le bateau ne s’échoue pas. Impossible de débarquer sans se jeter à l’eau.

Luzerne ne montait presque jamais à bord de l’embarcation. Tantôt elle dormait dans l’herbe hors de portée, tantôt elle chevauchait les bœufs pour économiser ses pas. À chaque lever de soleil, Lev perdait un peu plus patience, mais rien de sa colère. Il échangea trois repas avec un vieux briscard à moitié sourd, contre autant de leçons de combat au corps à corps. Son visage était douloureux à force de prendre des gnons et d’être projeté contre le pont, mais le garçon se sentait moins démuni si jamais il devait en venir aux mains avec Luzerne.

Au matin du dernier jour de remontée de la rivière, la bourse n’avait toujours pas regagné sa place à la ceinture de Lev. Aucune réclamation auprès du capitaine Sativa ne parvint à le convaincre et il le soupçonnait d’être le complice volontaire de la voleuse. Personne ne le respectait. Une réalité qui le rendait encore plus amer. Perdu dans ses pensées, il percuta l’épaule de Luzerne qui se dirigeait vers la corde, une gourde d’eau en bandoulière... Luzerne !

Le corps de Lev réagit plus vite qu’il ne l’aurait cru. Sa main décrivit un arc de cercle dans l’air et se referma sur une lanière en cuir. Cette fois, il la tenait. Luzerne tenta de se dégager, mais la prise était ferme. Luzerne était trop forte pour prendre le risque de recevoir l’un de ses coups de poing.

— T’iras nulle part, saloperie ! cracha Lev en se jetant sur elle.

L’adolescente ne se laissa pas faire, accompagnant le mouvement, elle projeta Lev tête la première contre le mât du bateau. Le choc sonna le garçon, sans parvenir à lui faire lâcher la sangle. Il aurait sa vengeance, même s’il devait y perdre toutes ses dents. Du pied, il chercha à faucher celui de son adversaire. Tous deux roulèrent par terre. Lev mordit dans le premier morceau de la voleuse qui passa devant son nez. Celle-ci poussa un cri aigu lorsque les petits crocs enragés se plantèrent dans sa fesse droite.

— Aaaaaaaah ! Non, mais t’es taré ?! hurla Luzerne en martelant le crâne de Lev à grands coups de coudes.

Déterminé, mais presque assommé, Lev poursuivit son assaut, escaladant la jambe de son adversaire comme une liane. Il voulut lui asséner un coup de poing dans les côtes. C’était sans compter sur le genou de Luzerne qui le cueillit à l’entrejambe et mit fin au combat. Vaincu, il roula sur le côté, paralysé par la douleur. Ses grelots, probablement remontés jusque sous ses poumons, gênaient sa respiration. Luzerne chevaucha l’infortuné assaillant, le poing levé, prête à l’endormir pour de bon.

— Allez, ça suffit ma grande, la retint le capitaine Sativa. Je sais pas où il va, mais faudrait pas qu’il se retrouve à la noce d’un cousin avec la trogne bleue et le nez en biais.

— Bou… bourse… articula Lev, avec un peu de sang dans la bouche.

Il avait levé son bras et attrapé le revers de la veste de Luzerne, mais le peu de force dont il disposait ne lui permirent pas plus.

— Ta bourse, je la garde ! décréta l’adolescente en le gratifiant d’une pichenette sur le nez. Quant à tes bourses, elles finiront bien par redescendre.

Elle se releva et remit de l’ordre dans sa tenue.

— Sans… sans cet argent, je suis foutu, supplia le garçon, incapable de s’asseoir.

— Raison de plus pour que je le garde. Avec moi, il sera bien plus en sécurité pour le reste du voyage.

Lev ne comprenait pas. Pour sa défense, son crâne résonnait comme cloche fendue et son esprit oscillait entre lucidité et hallucinations. Il crut un instant apercevoir Dolores dans les traits de la chapardeuse.

— Quel voyage ? réussit-il à demander.

— Bah je viens avec toi, énonça Luzerne. De Lampaden jusqu’à Grand Val. C’est quand même plus agréable de faire la route à plusieurs.

C’en était trop pour lui. Lev renonça à comprendre de quoi elle parlait. Il avait trop mal pour réfléchir. Les explications de l’adolescente se perdirent dans le vague bourdonnement qui submergeait les oreilles du garçon. Rien ne se passait comme prévu. Personne n’était disposé à respecter ses projets et le destin qu’il essayait de se forger.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
JeannieC.
Posté le 09/11/2022
Ok, Lev a certaines réactions complètement immatures xD Ma foi, c'est plutôt sympa d'avoir un héros franchement agaçant par moments et qui - je suppose - va bien devoir apprendre à évoluer. D'ailleurs, ton histoire a l'air de pas mal s'amuser avec les clichés de la fantasy. Le jeune héros naïf partant en voyage en quête de son destin ; le mentor charismatique ; les traversées ; le tuteur / tante / oncle acariâtre. C'est plutôt sympa d'amener des contre-points à ce genre d'univers.
L'univers du bateau et le quotidien de cet équipage, ça m'emballe bien. Curieuse de comment Lev va y faire son trou... surtout après son comportement avec Luzerne.
J'aimais bien Teemu, mais je sens que je vais apprécier aussi le capitaine Sativa, avec sa solide charpente, ses grandes moustaches et son côté brut de décoffrage. Il promet d'être un chouette guide pour notre protagoniste :D
Juste une coquille :
>> "à bord du bâteau de marchandises" > bateau

Pour l'instant j'arrête ici, histoire de pouvoir essayer de lire un peu tout le monde dans le cadre des nominations aux HO.
Mais c'était une jolie découverte et je repasserai =D
Achayre
Posté le 11/11/2022
Dans un conte héroïque, on retrouve toujours un gamin paumé qui trouve une épée magique et devient super fort en cinq minutes avant de terrasser le méchant suprème... c'est le genre d'histoires que Lev a en tête, mais pas celle qu'il va vivre, car la vraie vie c'est bien plus dur, ingrat... et amusant :p

J'espère que tu auras l'occasion de repasser.
Moi, je retourne à mes corrections car la version propre est attendue chez de pro très sympathiques :ppp
Isapass
Posté le 06/11/2022
C'est désespérant : encore une histoire que je vais devoir ajouter à ma PAL ! Je suis toujours sous le charme de ce récit de fantasy revisitée. J'aime beaucoup la façon dont tu te saisis des standards du genre pour les mettre à ta sauce. C'est léger, agréable et entraînant.
Lev se révèle enfin et me console de la perte de Teemu. Quant à Luzerne, elle a beaucoup de potentiel, je le sens !
Merci pour ce très chouette moment de lecture !
Achayre
Posté le 06/11/2022
Toutes mes excuses pour avoir envahi ta PAL :p
Une nouvelle fois, tu vises juste. Dans Etelrune, j'ai voulu prendre les grands classiques de conte héroïque et les faire tourner de travers.
Peu de choses vont se passer comme prévu et c'est cela qui est sympa dans cette histoire :)
Tac
Posté le 03/11/2022
Yo !
J'adore ce début ! ça démarre rapidement, le premier chapitre sur le papier aurait pu me décourager de l'histoire mais finalement je trouve que le début classique du personnage qui doit décider subitement de changer de vie pour aller à l'aventure sur les traces d'un parent disparu, ça prend finalement bien.
Je trouve ton style extrêmement agréable : il est fluide, dynamique, avec un vocabulaire varié ; il rend la lecture hautement agréable.
Je suis assez curieux de voir comment tout ça va se développer ; y a une histoire de magie mais elle est encore très peu présente, j'ai même envie de dire qu'elle disparait au chapitre trois. Je trouve intéressant qu'on ne soit pas aussitôt brassés dedans, pour autant j'ai hâte de voir comment elle sert dans ce monde et j'espère que ça ne va pas trop tarder à refaire surface.
J'ai aussi beaucoup aimé le personnage du guide, je ne sais déjà plus son nom, mais qui va chercher notre héros. C'est génial de ne pas avoir mis quelqu'un qui chouchoute le héros, et qui lui casse un peu ses mythes, j'ai trouvé ça très rafraîchissant. C'est sans doute ce qui m'a fait apprécié le chapitre 1, je crois.
Plein de bisous !
Achayre
Posté le 04/11/2022
Hello. Merci pour ton passage.
En effet, Etelrune est construit sur la base d'une trame classique, mais le but est justement de venir chercher le contre-pieds des clichés du genre.
Non, tout ne se passera pas bien. Non, tout le monde n'est pas gentil et bien attentionné...
Bref, Lev est parti pour se prendre souvent les pieds dans le tapis de sa propre légende :)

Bonne lecture, si tu la prolonge :)
A+
Edouard PArle
Posté le 02/11/2022
Coucou !
C'est bien de voir Lev en baver, on a trop d'adolescents qui sendurcissent au bout de seulement 2 3 expériences / semaines d'entraînement. Clairement il l'a a la dure et j'espère que ça va continuer.
J'apprécie les quelques touches d'humour dans ton récit. Luzerne est un personnage intéressant, d'autant plus à partir du moment où on apprend qu'elle a pour mission d'accompagner Lev.
Un plaisir,
A bientôt !
Achayre
Posté le 02/11/2022
Hoooo, ça, pour en baver, il va en baver. C'est un peu le fil conducteur du roman. A chaque fois que les choses devraient tourner à la faveur du héros, notre apprenti se ramasse un pavé dans les dents.
Mais... il y a Luzerne, et Luzerne est un personnage extra qui a su trouver son petit fan-club ;)

J'espère que tu auras envie de découvrir la suite. Je retourne à mes relectures. Bonne soirée !
Wendy_l'Apprent
Posté le 17/10/2022
Hello,
Enfin je trouve un peu de temps pour venir te lire... ^^'
J'ai adoré ce chapitre rythmé et plein d'action et toujours aussi bien écrit.
Je vais continuer de lire les prochains!
A bientôt !
Achayre
Posté le 20/10/2022
Coucou !
Désolé pour ce manque de réactivité :) Noyé dans mes relectures et corrections je passe moins souvent sur le site.
Merci d'avoir trouvé le temps pour t'égarer dans ce chapitre.

J'espère que tes projets avancent bien.

A bientôt !
Alex Banner
Posté le 19/03/2022
J'adore ! C'est drôle, c'est rythmé et l'action est lisible, c'est très cool ! Le passage avec les Arcanes est sympa aussi, ça donne envie d'en savoir plus, et y a un petit côté "équipe de héros" que j'aime beaucoup.
Point bonus pour la morsure à la fesse, ça m'a beaucoup fait rire !
Achayre
Posté le 19/03/2022
Re :)
J'essaye effectivement de garder toujours un peu d'humour, même dans les passages plus sérieux. Soit par la tournure des événements, soit dans les tournures de phrases ;)
NoeMyrina
Posté le 18/03/2022
J'ai adoré! C'est plein d'action, ça respire le grand air et ça fait du BIEN d'avoir un héros qui ne réussit pas tout du 1er coup. Les personnages sonnent très juste et, même si je suis sûre qu'ils vont devenir inséparables, la haine de Lev envers Luzerne (quel joli nom!) sonne très juste - et comme un magnifique motif de s'endurcir. Bravo!
Achayre
Posté le 18/03/2022
Coucou :)
C'est toujours un plaisir de faire du bien à ses lecteurs ;)
Surtout, n'hésites pas à en reprendre une deuxième dose à la suite, car contrairement au gâteau ça ne fait pas grossir :p
Luzerne est un très beau personnage, sans doute trop secondaire. Il faudrait que je regarde à lui trouver une meilleure place sur la photo de classe ;)

A bientôt !
Arod29
Posté le 11/02/2022
Hello!
Excellent chapitre! J'ai beaucoup aimé! C'est vivant, c'est rythmé. Les nouveaux personnages annoncent une suite bien agitée. La petite guéguerre entre Luzerne et Lev est vraiment sympa. Ton meilleur chapitre pour le moment.
J'ai noté quelques coquilles, veux tu que je les note?
A plus tard! :-)
Achayre
Posté le 11/02/2022
Coucou !

Il parait que le meilleur, c'est le chap 6 alors tu vas pouvoir encore un peu te régaler :)
Pour les coquilles, c'est comme tu le sens. Regarde dans les commentaires si elles ont déjà été relevées ;)

Merci pour ton soutiens !
Aeliana
Posté le 07/02/2022
Hola c'est moi :)

"Dormir contre une souche.." la phrase manque de transition pour s'articuler parfaitement avec celle d'avant.
C'est assez flou, car on a l'impression qu'au premier paragraphe tu parles de là maintenant quand il est SEUL à voyager, mais au second tu es au présent sur le voyage en bateau, j'ai été perdue. Je pense qu'il faut préciser ton premier paragraphe ++
Tu peux aussi ajouter un indicatif de temps dans la suite, genre "Le voyage était désormais plus agréable, à bord ..."

bâteau => bateau

"débusquer les petites fleurs encore timides entre les mottes d’herbes vivaces" => sur le bateau ? what ? Je n'ai aucune idée d'où il est, j'ai l'impression que ça change à chaque phrase.

Trop occupé à la taverne, Lev n’était pas sot, => une fois encore, tu es au présent, c'est dérangeant à lire, je pense que cette phrase est à revoir car l'idée est bonne.

l’équipage lança des cordages => lançait, sinon le temps laisse une impression étrange. Genre c'est à lui quand l'équipage lançait des cordages [...] lorsque le vent n'était plus assez fort. C'est une situation qui se répète sur un trajet, là on a l'impression que c'est pile en ce moment, c'est étrange. Ou alors laisser avec ce temps, mais pas commencer par "au cours de ses observations" ton paragraphe, car ça fait "voilà le décors qui se passe pendant le trajet", et pas "à un instant donné pile voilà ce qui se passe".

le "Ha bon ?!" fait assez artificiel, contrairement à tes dialogues habituellement

Toujours l’esprit imbibé => ça sonne mieux en "L'esprit toujours imbibé" :p

Luzerne => ça m'évoque quelque chose, c'est normal ? J'aime beaucoup en tout cas.

" cria-t-il" => ça renvoie à Lev, vu que c'est il, pas au Capitaine ou aux marins.

qu’il ne vit rien d’autre de son visage. => peut être plutôt insister sur ce qu'il voit, genre la couleur des yeux, leur forme, que sur le fait qu'il ne voit pas le reste, ici

D’un bon, =>bond. Peut être sauta, vu que tu as bond ?

"un braséro était allumé non loin, et lui prodiguerait sa chaleur jusqu’au matin."=> le brasero (pas d'accent je crois ?) allumé non loin lui prodiguerait... coupe moins l'idée.
Je reste surprise qu'il n'ait pas un brin de couverture !

A l’opposé, Tolen => Dame Tolen ? L'autre à un Sire, peut être mettre quelque chose aussi ? Jsp OK je reviens ici en fait j'ai cru que Tolen était l'Amethyste, il faudrait que ce soit plus clair ^^
du Runard =>du ou de ?

Lev vit l’adolescente => AH, je pensais que c'était un mec jusque là...

Seulement, voilà, => j'aurais enlevé cette virgule

Qu’aurait fait Miraa dans une telle situation ? => De la magie frer, sort toi les doigts !

Lev perdait un peu plus patience, mais rien de sa colère. => jolie celle là !

Il échangea trois repas, avec un vieux briscard à moitié sourd, contre quelques leçons de combat au corps à corps. => je trouve que les virgules allourdissent ce passage

Rien à dire sur toute la fin !
Achayre
Posté le 07/02/2022
Coucou :)
Merci pour ce retour toujours aussi complet.

Quelques réponses pour toi :

La luzerne, c'est une plante utilisé en fourrage pour les animaux de ferme. C'est pour ça que ça que le prénom te dit quelque chose :)

Oui, Luzerne est une fille. Au début, Lev la prend pour un garçon, mais le twist est révélé lorsqu'il se réveille et se fait détrousser. De près, il capte que c'est une fille.

Pour Sire Daan, ce n'est pas tant un titre que l'intitulé de son pseudo de héro. Ils ont souvent un vrai nom, pas utilisé/connu dans les légendes.

Et, sinon, globalement, l'histoire, elle te plait ? :)
Deslunes
Posté le 16/01/2022
Bonsoir,
Bien joué pour Lev, je ne m'attendais à ce caractère (bien joué, il intrigue Lev, on sent une certaine force en lui).
Je relève pas les coquilles, c'est fait plus bas.
Luzerne est parfaite, elle va bien à Lev (peut-être une histoire d'amour ?).
Achayre
Posté le 16/01/2022
Merci pour ton soutiens :)
Tu sais, moi, la romance, c'est pas trop mon truc ^^
Deslunes
Posté le 16/01/2022
Pourtant tu décris super bien les sentiments. On sentait bien que Teenu était jaloux de Lev Alors qu'il aurait tant voulu avoir sa chance et l'amour d'une mère.
Altaïr
Posté le 15/01/2022
Ton écriture est fluide, et prolifique ! La mésaventure de Lev n'arrive pas là où je l'attendais : j'ai pensé que ce jeune garçon sans défense ne se réveillerait pas indemne de son sommeil, donc bien joué ! 2 corrections : §2 "bateau" (sans ^) et §4 mât (avec un ^) + 1 suggestion §2 "sur un bateau" plutôt que "dans un bateau". Achayre, dans un commentaire précédent tu avais indiqué être tracassé par les noms, je me permets donc une proposition : "gris-loir" au lieu de "loir-gris". Espérant qu'elle ne soit pas malvenue ...
Bonne continuation !
Altaïr
Posté le 15/01/2022
Petit oubli : la fin est surprenante et accroche bien !
Achayre
Posté le 15/01/2022
Merci beaucoup pour ce retour, content que ça te plaise toujours. Pour les noms, je vais y réfléchir :)
TiteTeigne
Posté le 15/01/2022
Le titre de ce chapitre est bien trouvé et la narration tranche un peu par rapport au chapitre précédent (dans mon ressenti). On découvre de Lev de nouveaux traits de caractère. Le début de ce chapitre est assez reposant ; on découvre de nouveaux horizons et on se sent laisser glisser sur le fil de l'eau, au contraire de son expérience avec Teemu qui était plus punchy ! Même dans la suite, pour récupérer sa bourse, on voit les frasques d'un adolescent qui fait tout pour atteindre son but. Le ton est différent mais adapté. Luzerne qui annonce l'accompagner à la fin est un peu bizarre. Mais j'aime beaucoup l'idée que Lev se construit des projets mais que le monde entier semble totalement contrecarrer ses plans. Il essaie de se dégourdir et d'être à la hauteur de ses héros, dont sa mère, dans des actions qui pour nous font penser à des enfants jouant à des jeux d'aventures. La confrontation entre les deux enfants est assez amusante et décalée. C'est un peu comme quand on mange une barbe à papa, c'est amusant en bouche et ça nous apporte le sourire (je ne sais pas pourquoi cette comparaison m'est venue ^^).
La présentation des Arcanes Royaux nous enseigne un peu plus sur les histoires légendaires de ton monde. Néanmoins, je me suis demandée est-ce un groupe unique ou qui est amené à se renouveler ? Si l'un venait à mourir comme sa mère ou un autre à prendre sa retraite, la population devrait le savoir et les rumeurs devraient se propager très vite comme leurs aventures sont déjà aussi connues. Car si le groupe venait à disparaître, qui protègerait le peuple ? Si Miraaska est morte, que doivent ressentir les gens en l'apprenant ? (peur ? tristesse ?)

Quelques coquilles :
"Ne t'attendS pas"
"Vois (voit) ça"
"Pourfendre les monstreS"
"Faisait mine de ne (le) pas l'entendre"
"Il a (à) la voix qui me vrille les tympans"
"Au matin du dernier jour de remontéE de la rivière"
"Aucune réclamation (s)"
"ParalYsé par la douleur"
"Sans cet (cette) argent"
Achayre
Posté le 15/01/2022
Hello ! A peine posté, déjà commenté, tu as été très réactive :)
Pour ce qui est de Luzerne, l'objet du chap 4 sera justement l'explication de pourquoi elle l'accompagne. Le but était de prendre le contre pied par rapport à Teemu : "Il a l'air sympa, mais c'est un connard, elle a l'air chiante, mais elle est sympa".
Pour le rythme, j'ai effectivement un peu de mal à me stabiliser. J'ai l'impression de faire grincer le moteur en passant les vitesses aux mauvais moments par rapport à mon feeling. C'est pour ça que je demande si pour les lecteurs les enchainements sont fluides.

Plein de mercis !
Achayre
Posté le 15/01/2022
Et hop, coquilles corrigées ;)
Vous lisez