Chap 19 : Carnages

Par Achayre
Notes de l’auteur : TW : combats, violence explicite

Premier jet non corrigé. Écriture de la semaine 17/18
07/09/23 : Mise en ligne de la version corrigée

Loin d’être aussi mignonne que les mustélidés qui nichaient sous les racines de la forêt, la créature engendrée par les suintements du ciel avait les atours d’un cauchemar. Sa fourrure souillée de boue, de tripes et de sang, détonnait avec l’air espiègle de son regard. De sous ses babines, le groupe pouvait apercevoir ses dents. Une série de poignards acérés qui dépiautaient, sans mal, l’infortunée diversion. Rien que le bruit de la mastication, qui résonnait en dessous d’eux, suffit à donner des frissons à Lev.

— Je la baptise : vhermine, les informa Ksenia. Fallait parler en premier si vous aviez une idée.

Cyriaque se fichait éperdument de cette tradition de chasseur qui consistait à nommer les monstres s’ils n’étaient pas répertoriés. Une unique chose occupait son esprit. Fort de décennies d’expérience, il scrutait avec minutie les mouvements de leur adversaire, à l'affût d’un angle d’attaque. Sa magie était d’une grande inventivité, mais elle manquait de puissance. La fourrure drue de la créature poserait problème. Une lame, même en rotation, peinerait à la traverser. Quant aux estocs, elles devraient être portées à rebrousse-poil, dans l’espoir d’atteindre la peau bien protégée. Face une si bonne défense naturelle et privé d’alternatives autres que l’usage d’Ételrune, Cyriaque se savait désavantagé. Pour autant, il n’éprouvait aucune angoisse particulière. Tout le monde avait des points faibles, restait à identifier et exploiter ceux de la vhermine.

— Moïra ! Lev ! interpella-t-il les plus jeunes. Je vous charge de l’occuper le temps qu’une ouverture se présente.

— Bien Maître, accepta l’apprentie dès qu’il eut terminé sa phrase.

— Il faut d’abord qu’on redescende, anticipa Lev.

Le garçon crut prendre de l’avance en faisant machine arrière, mais resta tétanisé lorsqu’il aperçut Cyriaque du coin de l'œil. Son maître venait de basculer dans le vide, raide comme une statue. La roche qu’ils avaient contournée puis gravit faisait une vingtaine de mètres de haut, dix fois plus que nécessaire pour se briser le cou. Lev accourut au bord, juste à temps pour assister à l'atterrissage de Cyriaque. Ce dernier ne s’était pas bêtement jeté à la rencontre de la mort. Avant que son corps n’ait pris trop de vitesse, le mage avait déployé son aura et envoyé Ételrune se planter dans une motte de terre. Lié à ce point fixe, il avait accompagné sa chute de sorte à atteindre le sol sans heurt.

Si Lev s’était déjà amusé à léviter grâce à la magie qui le reliait à une rune, jamais il n’avait eu la témérité de se risquer au-delà de deux mètres. Ce n’était pas lui qui venait de sauter, et pourtant, dans sa poitrine, son cœur s’emballa. Il avait tant de choses à apprendre sur la variété d’usage de ses pouvoirs. Plus important encore, il devait acquérir cette confiance en soi qui lui manquait cruellement.

— Ne te surestime pas, le conseilla Moïra, en approchant du bord. Identifie des points d’appuis intermédiaires. Joue sur la densité de ton lien pour ralentir. Ne meurt pas…

Le dernier mot de la phrase s’étira pendant que l’apprentie basculait dans le vide à son tour. Moins puissante que Cyriaque, elle ne chercha pas à atteindre le bas de l’apic d’une seule traite. Faisant preuve d’un sang-froid impressionnant, Moïra glissait ses disques de métal dans des interstices du rocher, désescaladant la paroi, à la façon d’un alpiniste aux bras démesurés. En y réfléchissant bien, cela paraissait plus effrayant que compliqué. De plus, ne pas y parvenir aurait été un aveu de faiblesse vis-à-vis de sa rivale. Lev profita de cette jalousie pour franchir le pas.

Ne laissant pas, à son esprit, le temps de le retenir, le garçon plongea, tête la première. Idée stupide. Risque inconsidéré. Ces pensées raisonnables tentaient de le rattraper, mais il chutait trop vite pour qu’elles y parviennent. Le décor défilait sous ses yeux à un rythme bien supérieur à ce qu’il avait imaginé en observant les deux autres. Lev envoya ses boules couvertes de pics vers la roche, mais elles y rebondirent, trop grosses pour s’inviter dans les fissures. Les enseignements de Cyriaque étaient limpides à ce sujet : « Si vous ne réagissez pas de la bonne manière au bon moment, vous êtes morts ! ». Il avait sauté sans réfléchir à l’outil le plus adapté à la situation. En sortir un autre lui prendrait trop de temps. Une seule alternative se dressait entre lui et l’impact qui mettrait fin à sa vie.

Lev projeta ses armes contre la pierre, forçant autant qu’il en était capable pour y enfoncer leurs ergots. Les sphères de métal grattèrent la paroi, cahotèrent à sa surface, et arrachèrent des cailloux, mais ne réussirent pas à freiner son élan autant qu’il l’aurait espéré. Avec un souffle de douleur, il s’écrasa dans un buisson. Sans ce don providentiel, accordé par les Saintes, Lev serait mort sur le coup. Mal en point, et le visage couvert d’écorchures, il rejoignit Moïra et Cyriaque. N’avoir qu’un poignet foulé et trois côtes douloureuses lui semblait presque une aubaine, compte tenu du désastre auquel il avait réchappé. L’heure n’était pas au sermon par son maître, mais celui-ci serait copieux.

— Si on voulait s’approcher vite et discrètement, c’est raté, le disputa Moïra.

En effet, la vhermine n’avait pas réagi à l’arrivée des deux premiers mages, trop occupée à ronger sa prise. Le raffut provoqué par la chute de Lev, lui, ne manqua pas d’attirer son attention. Elle se tenait sur ses pattes arrière, son corps longiligne dressé vers les cimes. De ses yeux noirs et froids comme des gouffres ténébreux, elle toisait les intrus avec défiance. Nourriture ou danger ? Une question basique, en appelant à ses instincts primaires, et qui déterminerait si elle se jetterait sur eux par jeu ou avec hargne. Dans tous les cas, elle désirait les tuer. La rage d’avoir perdu ses petits, sa nature monstrueuse, et l’odeur du sang dans lequel elle s’était roulée, tout appelait à poursuivre cette débauche de violence.

— Dispersez-vous ! cria Ksenia depuis son perchoir.

Pour distraire la créature, l’archère décocha deux flèches dans un intervalle très court. La première l’atteignit dans la partie cartilagineuse de son oreille gauche, avec assez de puissance pour y rester plantée. Moins de trois secondes plus tard, la seconde vint se ficher dans l’une de ses griffes, ce qui lui fit lâcher son repas. La vhermine ne comprit pas d’où surgissaient ces aiguilles sifflantes. Elles attisèrent la frénésie de l’animal, mais l’occupèrent suffisamment pour permettre aux mages de se positionner comme ils le souhaitaient.

— Moïra, tu me la positionnes pour un coup à la gorge ! ordonna Cyriaque.

Une formulation concise qui ne parlait qu’à moitié à Lev. C’était son premier affrontement et, s’il ne manquait pas d’idées ni de courage, l’apprenti se sentait pauvre en stratégie coordonnée.

— Et moi, Maître ?

— Observe et n’entrave pas nos mouvements, se contenta de répondre l’ancien Arcane Royal.

Relégué au rang de spectateur, Lev soupira si fort que ses côtes abîmées lui rappelèrent qu’elles avaient payé le prix de ses acrobaties approximatives. Une blessure endurée pour rien si, finalement, il n’avait pas sa place dans le combat. Le jeune homme était sur le point de reculer hors champ lorsqu’il se remémora la logique bancale des méthodes d’enseignement de Cyriaque. Tout était un test et s’effacer maintenant reviendrait à reconnaître qu’il était trop faible. Refuser cette éviction et se rendre utile avec originalité, voilà ce qu’il fallait faire.

Lev s’élança à la suite de Moïra et entreprit de compléter son intervention, le temps de trouver une meilleure idée. Sa rivale harcelait la vhermine sur le flanc droit. Les chakrams, tranchants comme des rasoirs, dansaient à hauteur de la truffe du mustélidé géant. L’apprentie perdait en mobilité à chaque fois qu’elle devait complexifier la chorégraphie de ses lames, mais elle restait vive pour se maintenir à l’abri d’un coup de griffes intempestif. Une danse qui fut bientôt perturbée par la tentative de Lev d’affirmer sa présence.

Si les armes de Moïra infligeaient de belles entailles sur les parties du museau ne bénéficiant pas de la protection de la fourrure, les boules à piques de Lev s'agitaient sans résultats. Immobile, les pieds ancrés dans le sol, l’apprenti cherchait à porter un coup. Du moment qu’il gardait les bras tendus devant lui, il maîtrisait convenablement ses trajectoires, mais il manquait toujours de force. Lev gaspillait plus d’énergie à mettre en branle ce petit manège que le monstre n’en dépensait à se défendre.

— Fout le camp ! s’agaça Moïra. Tu vas nous faire tuer.

— Je sais ce que je fais ! brailla l’adolescent.

C’était un mensonge. De ceux qui vous faisaient briller le temps d’être démasqués. Après ce genre de paroles, il n’avait plus le choix. Soit il accouchait d’un coup d’éclat, soit il se faisait fabriquer une capuche à l'effigie d’un âne. Lev opta pour la première action qui lui passa par la tête.

Il fit léviter ses sphères jusqu’à l’oreille de la bête dans laquelle était plantée la flèche de Ksenia. Puisque la vhermine était sensible à ce niveau, le garçon se pensait capable de lui infliger une douleur qu’elle n’oublierait pas de sitôt. L’idée était simple, peu originale, mais nécessitait déjà tout l’art dont il était capable. Ses armes se frayèrent un chemin dans le conduit auditif puis martelèrent au hasard à l’intérieur. Une initiative qui fit tomber à l’eau le plan de son maître.

Comme celui-ci l’avait demandé à Moïra, l’apprentie s’était évertuée à focaliser l’attention de la créature sur les chakrams qui tournoyaient au-dessus de sa tête, l’obligeant à tendre son museau vers le ciel. Ainsi, le monstre offrait un angle de frappe parfait sur sa gorge velue. Cyriaque avait pris soin de se faire oublier, se plaçant dans l’angle mort de son adversaire. Sans pouvoir de destruction élevé, il devait faire preuve de patience, guetter l’instant idéal pour asséner un coup unique et mortel. Une opportunité s’était offerte à lui.

Le vieux mage venait d’éjecter Ételrune de son fourreau tel un carreau d’arbalète. Ajustant sa trajectoire sans décélérer, la lame allait aligner sa pointe en direction de l’emplacement où devait se trouver la jugulaire de l’animal. Cette attaque reposait sur l’hypothèse qu’il partageait plus qu’une ressemblance extérieure avec les hermines. Cyriaque avait consacré tant d’années à l’étude de l’anatomie qu’il aurait pu dessiner de mémoire une carte détaillée des points vitaux de chacune de ses cibles. Une œuvre qui ne prenait pas en compte que Lev froisserait la feuille au dernier moment.

Affolée par la douleur dans son oreille, la vhermine se replia sur elle-même. Cyriaque compensa une partie du mouvement, mais ce dernier était trop rapide. La lame se glissa sous le pelage et perfora le cuir trop à gauche. Une blessure bénigne, loin de l’artère qu’elle aurait dû sectionner. Enfoncée profondément dans la chair, Cyriaque ne parvint pas à dégager Ételrune avant que la créature ne file se cacher derrière un arbre.

Le lien indéfectible qui rattachait le mage à son amour se transforma en piège. Entraîné à la suite de la vhermine, l’homme chuta, racla le sol et termina sa course dans un fouillis de ronces.

— Maître ?! appela Moïra. Maître, vous allez bien ?

Au cours de ses années à accompagner Cyriaque, elle avait rarement eu l’occasion de le voir rater ce qu’il entreprenait. Lui qui avait toujours un coup d’avance sur l’imprévisible, voilà qu’il se retrouvait les quatre fers en l’air en plein combat. Trois, n’aurait pas manqué de plaisanter Ermanno s’il avait assisté à la scène. En rapport avec la main manquante de son demi-frère.

— Maître ?

— Ça va ! grogna-t-il d’entre les épines.

Cyriaque émergea de la verdure, la moustache et le bouc en bataille, quatre gouttes de sang sur la joue droite.

— Je vous donne pourtant des ordres si basiques qu’ils pourraient être suivis par des enfants, aboya-t-il. Qu’est-ce que tu n’as pas compris dans « n’entrave pas nos mouvements » ?

— M… mais… bafouilla l’apprenti. Vous nous dites toujours de prendre des initiatives, de faire preuve de créativité. Je pensais…

— …de travers ! le coupa le vieux mage. Tu ne sais rien de ce que j’attendais de Moïra. Quand t'es tu dis que, seul et novice, tu pourrais faire mieux qu’un vétéran et son assistante ?

— Je voulais faire la différence, tenta Lev, convaincu qu’il avait raison.

— Ha bah, ça, tu l’as fait la différence ! lui reprocha son maître. Si cet incident vient aux oreilles d’un barde et que je l’entends être fredonné, ne serait-ce qu’au plus profond des provinces frontalières, je te raccourcirai d’une oreille.

Cyriaque n’était pas avare de menaces dans sa pédagogie, mais cette fois-ci le ton était différent. Ce n’étaient pas des paroles en l’air pour impressionner un gamin. Lev se jura de ne jamais évoquer son intervention, l’enfouissant profondément là où il refoulait certaines de ses émotions. L’adolescent, bien qu’aux portes de l’âge adulte, se sentait misérable. Loin du héros qu’il aspirait à devenir.

D’autres reproches auraient pu pleuvoir, mais Cyriaque nota un nouveau changement dans la couleur de l’aura de son apprenti. Encore une fois, celle-ci s’était obscurcie. Disposant lui-même d’une aura noire comme le néant au moment de perdre Ételle, il comprit dans quel état d’esprit s’enfonçait le garçon et préféra cesser les hostilités.

— Tu feras mieux la prochaine fois, déclara le mage avant de scruter le sous-bois.

Ételrune s’était détachée de la vhermine et regagnait lentement son fourreau, tandis que Cyriaque cherchait à déterminer par où avait filé la créature.

— Je suis désolé.

Lev présenta des excuses maladroites, mais sincères à sa rivale.

— Au lieu de t’excuser, tu devrais arrêter de faire des erreurs, le gifla-t-elle par les mots.

— Vous réglerez vos différents plus tard, les départagea Cyriaque. Ce n’est pas l’heure de baisser votre garde.

La vhermine donna raison au maître. Remise du premier assaut, la créature les chargea, ventre à terre. Enragée, elle piétinait tout sur son passage. Moïra et Lev étaient assez loin pour lui échapper en courant. Cyriaque, lui, ne se laissa pas impressionner. Il en avait vu d’autres, et des bien pires. Avec une fluidité déconcertante, il s’éleva dans les airs. Se servant d’Ételrune comme d’une extension de son corps, il put esquiver la mâchoire qui claqua dans le vide.

Grâce à la lame qu’il avait envoyée dans les branches d’un arbre, le vieux mage gardait l’avantage sur la créature. À chaque charge, il changeait de branche, forçant la vhermine à se dresser le long du tronc. Jamais il n’aurait pu escalader ainsi sans ses pouvoirs.

Malgré ses blessures physiques et morales, Lev était admiratif face à cet homme de soixante-cinq ans, manchot de surcroît, qui bondissait avec l’agilité d’un singe. Il y avait un monde entre leurs talents, peut-être même deux. Sans savoir l’expliquer, l’adolescent sentait que son maître était sur le point de conclure la chasse.

De sauts en rebonds, Cyriaque s’était hissé au sommet d’un pin suffisamment haut pour contraindre le monstre à s’étendre de tout son long, à la verticale. Ne manquait plus qu’un détail qu’il invoqua de ses vœux.

— L'œil gauche ! hurla-t-il.

Toujours en embuscade sur l’apic rocheux, Ksenia tendit la corde de son arc et épingla la pupille noire de la créature au fond de son orbite. La décharge qui enflamma les nerfs de la vhermine lui fit ouvrir grand la gueule. Avant qu’elle n’ait pu en extraire un cri, Cyriaque y fourra sa lame. Cramponné au tronc, il entreprit un carnage interne qui n’avait rien à envier à celui qu’elle avait fait subir aux bûcherons.

La créature se jeta à terre où elle se mit à convulser. De ses petites pattes griffues, elle se labourait le ventre, s’infligeant d’autres blessures. Ételrune était hors d’atteinte, à l’intérieur du monstre. Cyriaque ne lui accorda pas de répit. Elle était trop dangereuse et trop vive pour prendre davantage de risques. À cela, il devait ajouter la résistance hors norme de l’animal.

Jusqu’à son dernier souffle, et ce, malgré les blessures mortelles que le mage ouvrait en elle, la vhermine ne rendit pas les armes. À moitié aveugle, la gueule en sang, la créature chercha à emporter dans la tombe un de ses assassins.

Moïra était la plus proche. Mu uniquement par l’énergie du désespoir, le monstre s’élança vers la frêle blonde. Une patte rageuse fendit l’air avec assez de force pour la trancher en deux. L’apprentie eut juste le temps d’envoyer l’un de ses chakrams se planter dans un tronc. Rétractant son aura blanche à la dernière seconde, Moïra bondit hors de portée.

Deux autres pattes, humaines cette fois, poussèrent le vide que la jeune femme venait de laisser derrière elle. Lev, dans un élan irréfléchi s’était avancé au secours de sa rivale. Non. De son amie. L’idée qu’elle puisse mourir lui était insupportable. Entraîné dans l’action par ses préjugés héroïques, il avait sous-estimé la capacité de la demoiselle à s’en sortir seule. Les griffes de la vhermine trouvèrent finalement quelqu‘un sur qui s’abattre.

Lev s’envola. Balayé comme une brindille, l’apprenti parcouru une dizaine de mètres dans les airs avant de s’écraser contre un arbre. L’écorce et ses os craquèrent à l’impact. Dix centimètres plus haut et l’adolescent aurait décoré le tronc à la façon d’un coléoptère piqué dans un cadre de collectionneur.

Un calme surnaturel reprit ses droits sur le petit coin de forêt où s’étaient joués tant de drames. La bête vaincue, Cyriaque en avait extrait son arme et s’en servit pour rejoindre le plancher des vaches. Ksenia, quant à elle, entreprit de désescalader la paroi. Malgré son éternel sourire, la traqueuse pestait entre ses dents de ne pas avoir pu jouer un rôle plus important dans cet affrontement. Elle comptait argumenter pour s’arroger le trophée de cette chasse. Une tête d’hermine géante empaillée serait du plus bel effet au sommet d’un mémorial à sa gloire qu’elle financerait au centre du village.

À son arrivée devant l’entrée du terrier de la vhermine, elle comprit que le groupe ne serait pas d’humeur à débattre de ses préoccupations.

Cyriaque était debout, sa capuche de renard remontée pour cacher son visage. Elle n’en vit que le rictus de contrariété qui déformait la bouche du mage. À ses pieds, Moïra s’affairait avec une multitude d'attelles et de bandages. L’archère découvrit, alors, l’état du plus jeune de la bande.

Lev gisait entre des racines, inconscient. Ses vêtements étaient lacérés au niveau de son abdomen et ses jambes pliées selon un angle qui provoquèrent de déplaisants frémissements dans le dos de la brune. Celle-ci tendit l’oreille pour saisir les mots que Moïra récitait en boucle, des sanglots plein la voix.

— On avait promis à Luzerne que l’on rentrerait tous les deux.

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TiteTeigne
Posté le 06/05/2022
Avec un peu d'appréhension, j'ai commencé à lire ce chapitre. Violence... ça sent la mort au combat... Il m'était impossible d'envisager la mort de l'un de ces personnages, cela aurait été douloureux, autant pour les survivants, que pour moi lectrice qui les vois évoluer depuis de nombreux chapitres déjà. Ce serait une fin prématurée. Finalement, le résultat n'est pas au paroxysme de mes peurs, mais j'ai bien été en apnée pendant toute ma lecture.
Le combat est plutôt bien décrit selon moi, avec une certaine tacticité. On comprend bien les différents enchaînements, sans que cela aille trop vite vers la conclusion mortelle, tout en gardant un rythme relativement haletant qui nous empresse d'aller vers le dénouement. Au vu du peu d'expériences de Lev et de son caractère, son comportement est tout à fait justifié et malheureusement, on ne peut que s'empresser de demander la suite pour savoir comment il va s'en sortir. Le changement dans son aura est intriguant et demande à être développé plus par la suite !

Quelques petites corrections :
"tu me la positionneS"
"un coup de griffeS intempestif"
"le temps d'être démasqué"
"dans laquelle était plantéE une des flèches"
"une carte détaillée des points vitaux"
"et que je l'entendS fredonné"
"elle SE labourait le ventre"
Achayre
Posté le 15/05/2022
Désolé mademoiselle, mais il faut parfois que les choses tournent au cauchemar pour avancer. Si le début pouvait laisser planner le doute sur une aventure douce pour ado, la seconde moitié de cette histoire tourne au drame.
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