Chap 1 : Les liens du sang

Par Achayre
Notes de l’auteur : Premier jet non corrigé (03 au 06 janvier 2022) - Publication régulières à l'avancement
Le 07/09/23 : mise en ligne de version corrigée

Tous les ans, le printemps tardait à trouver son chemin jusqu’au village du Loir-Gris, au nord du Royaume d’Arpentras. Dérangeant le calme imposé par le froid, l’herbe couverte de givre crissait sous les bottes d’un étranger assez téméraire pour se perdre loin de la sécurité des grandes villes. D’une stature moyenne, l’homme paraissait plus massif sous l’amoncellement disparate de fourrures qui le préservait de la température en ce mois d’avril glacial. Au Loir-Gris, il n’y avait rien à voir, peu à gagner et beaucoup à perdre. Nul ne voyageait jusque-là sans une bonne raison. 

Niché au pied du Mont Rude, le Loir-Gris ne bordait aucune route commerciale et ne proposait même pas une étape bien placée pour rejoindre la frontière s’ouvrant sur les Bancs de Glace. Ne vivaient là que quelques fous, trop pauvres ou trop désespérés pour déménager vers des terres plus accueillantes. Un peu d’argent coulait, malgré tout, dans les veines de ce village sans envergure. La forêt environnante fournissait de hauts et larges troncs de pins que des compagnies de bûcherons venaient prélever dès que le temps se faisait suffisamment clément. Six mois par an, ce cimetière de cheminées se mettait en branle, chacun louant ses bras, ses chambres ou ses sœurs pour remplir les caisses et essayer de survivre jusqu’à la prochaine éclaircie. Seules la taverne et la forge tournaient toute l’année.

C’était justement cette taverne que Teemu Haden cherchait à atteindre. Pas encore trentenaire, mais déjà fort hardi, l’homme marchait d’un bon pas entre les maisons souvent désertes. Il avait dû renoncer à son cheval lors de ses dernières journées de voyage, celui-ci ayant été tué au cours d’une altercation avec trois détrousseurs. Ces abrutis n’avaient rien trouvé de mieux que de tirer une flèche dans l’encolure de l’animal en voulant épingler Teemu. L’étranger avait toujours un goût amer sur la langue, d’avoir abandonné un cheval de si bonne lignée au boucher local, contre moins d’un quart de sa valeur. Quitte à être en retard, il avait pris soin de débarrasser le monde de ces trois crétins, d’une manière qui aurait fait détourner le regard y compris à l’arnaqueur, dont la boucherie était maintenant bien fournie. Perdre un cheval de qualité méritait une vengeance implacable. Le nord d’Arpentras était cruel et Teemu avait à cœur de respecter les coutumes locales lors de ses missions.

Le froid cherchait à le retenir, alourdissant ses jambes moins couvertes. Il tapa du poing contre ses cuisses dans l’espoir de les réveiller. Ce printemps qui n’en était pas un le rongeait de l’intérieur. Heureusement, la taverne était en vue et offrait la perspective d’un feu réconfortant et d’un repas chaud pour lui délier les tripes. Peu de gens s’étaient montrés suffisamment fous ou aux abois pour venir rallier les camps de bûcherons si tôt dans la saison. Teemu ne croisa que des portes closes et des fenêtres à demi éclairées, à cette heure tardive. Rompant avec la morosité des lieux, la taverne arborait une lanterne étincelante. Elle avait le pouvoir d’attraction d’un phare après trois mois de mer. Teemu avait l’impression d’en sentir déjà la flamme. La façade de l’établissement était délabrée et la majeure partie des lettres de sa devanture avaient disparu. Ne restait plus qu’un nom tronqué : La Rap. Une ornière, creusée dans le sol par les nombreux passages des habitués, fit office de rail et le mena directement jusqu’à la porte qu’il s’empressa de franchir.

Teemu fut accueilli par une vague de chaleur salvatrice, aussitôt suivie d’une odeur entêtante d’alcool frelaté. Cet enchaînement écœurant aurait presque pu lui faire oublier qu’il avait faim. La salle principale de l’établissement était trop grande pour le peu de clients qu’elle attirait, mais devait, à coup sûr, se remplir dès que les travailleurs débarquaient au Loir-Gris. Trois hommes âgés somnolaient sur le comptoir pendant que la femme de l’un d’entre eux tentait de leur expliquer des choses qu’ils auraient oublié avant l’aube. Certaines tables étaient occupées, vraisemblablement par des familles venues pour profiter du feu plus que du menu. Chacun à leur tour, ils dévisagèrent l’étranger avec la même question dans le regard : Il a une tête à acheter quoi ? Rien. Teemu n’avait que faire de cette bourgade oubliée des Saintes et de ses pratiques commerciales discutables. Il était là uniquement par obligation. Trouver le bon gamin, lui parler et rebrousser chemin dès que son corps ne serait plus un bloc de glace ambulant. Une nuit dans un lit, peut-être. Un bain chaud, éventuellement. Sa conviction s’étiolait déjà, tiraillée entre les tarifs exorbitants pratiqués par ses hôtes et le froid qui régnait dehors.

Derrière le comptoir, une femme large d’épaules et à l’air peu convivial le regarda s’avancer, la main sur le fuseau de son arme dissimulée sous des torchons.

— Bienvenue à la Rap’, le salua-t-elle. Que désires-tu, étranger ?

— Je cherche un jeune garçon, articula Teemu, les lèvres gercées et douloureuses.

— Ici, on a des filles et des barbus presque frais, rétorqua Dolores. Mais y a pas de place chez moi pour un pervers.

L’homme soupira et leva les yeux au ciel, exaspéré. Trois pas de plus et voilà qu’il rejoignait le comptoir sur lequel il s’accouda.

— Je cherche un jeune garçon du nom de Lev Karczma, précisa-t-il avec autorité.

— Et tu lui veux quoi à Lev Karczma ? renchérit la tenancière en exagérant la prononciation.

— Rien qui vous concerne.

Il venait de franchir une ligne invisible, tracée dans l’humeur de son interlocutrice. L’instant d’après, l’étranger se retrouva avec la lame ébréchée d’une rapière posée sur sa gorge. Aussi massive fut-elle, Dolores l’avait pris de vitesse. Teemu pouvait sentir le métal mal affuté lui érafler la peau sous l’angle de sa mâchoire, tandis que la pointe de l’arme jouait avec le lobe de son oreille gauche.

— Que veux-tu à Lev Karczma ? reprit-elle d’un ton aussi lapidaire que le vent qui sévissait dehors.

— On m’a envoyé ici pour régler une affaire de famille, compléta Teemu sans baisser les yeux.

À la limite de son champ de vision, l’étranger perçut un mouvement qui se voulait furtif. Une silhouette filait entre les tables en direction de la porte de l’établissement. Le bruit d’une choppe renversée et les plaintes d’un client, privé de sa bière coupée à l’eau, confirma qu’une fuite maladroite se jouait dans son dos. Teemu donna une claque dans la lame de la rapière, avec sa main droite, pour l’écarter de sa jugulaire. Il profita du temps de réaction de Dolores pour se baisser à l’abri du comptoir. Le fil de l’arme parvint tout juste à lui mordre deux doigts. Poing fermé, il tendit le bras gauche. Un filin vert, très lumineux, pointa à la surface de sa chevalière puis serpenta, à vive allure entre les chaises et les rares convives, avant de se refermer sur la cheville de sa proie. Empêtré dans ce lien magique, le garçon qui venait d’atteindre la porte marqua un instant de surprise. Une seconde plus tôt et il aurait chuté en pleine course.

Coincée derrière son comptoir, Dolores agitait sa rapière à l’aveuglette, au-dessus de Teemu, cherchant à le piquer de la pointe. Elle fit mouche à deux reprises, lui entaillant un sourcil puis la nuque. Bien que bénignes, ces blessures firent grogner l'impudent, trop engourdi par le froid pour pouvoir se mouvoir à son aise. Agacé, Teemu ramena son poing au niveau du torse, ce qui eut pour effet de tirer sur la jambe de sa prise. Agrippé à la poignée de la porte, le garçon voulut résister, mais celle-ci finit par lui échapper et il s’étala sur le plancher d’une propreté relative. Autour de sa cheville, le rayon vert tirait avec la force de plusieurs hommes. Le choc passé, le garçon tenta de trouver une prise sur un pied de table ou une botte amicale, sans succès. Mis à part les habitués les plus ivres de l’assistance, tout le monde s’écarta du chemin. L’homme roula hors de portée de Dolores, son genou d’appui venant finir sa course sur le torse de l’infortuné fuyard.

— Lev Karczma, je présume ?

Déboussolé, l’intéressé se contenta d’opiner à plusieurs reprises pour confirmer son identité.

L’ouragan Dolores s'apprêtait à déferler sur Teemu lorsque ce dernier lui intima, d’un geste, de rester à sa place. Elle en fut suffisamment surprise pour que cela fonctionne. L’imposante tenancière se figea à trois pas de l’étranger, le regard noir.

— Je suis ici à la demande de Miraa Karczma, tonna Teemu avec assez de force pour que toute la salle l’entende. Le prochain qui voudra m’empêcher de délivrer mon message à son fils ne pourra jamais revoir sa propre mère.

— Mim… Miraa, bafouilla Dolores, le visage blême. Vous avez des nouvelles de ma sœur ?

L’étranger redressa le jeune serveur de la taverne et entreprit de l’épousseter au mieux. Rien, pas même le talent d’une lavandière, n’aurait pu retirer les tâches de gras sur la chemise du pauvre bougre, mais il paraissait moins misérable une fois les couleurs revenues sur son visage. Assis par terre, il regardait Teemu d’un air benêt.

— Maman ? Maman va venir me chercher ?

Quelques semaines après son quatorzième anniversaire, Lev Karczma avait encore dans les yeux la candeur caractéristique des enfants. La vie au Loir-Gris n’était pas assez riche pour qu’un gamin sans parents puisse engraisser, mais il avait poussé avec la vigueur de la mauvaise herbe entre les pavés disjoints de ce village perdu. Lev arborait cet air gauche de ceux dont le corps a grandi plus vite que l’esprit. Assis sur le sol crasse, le garçon fixait l’étranger avec appréhension. Sa mère, il la connaissait à peine, pourtant il avait pour elle un amour admiratif. Miraa Karczma, Miraaka pour le commun des mortels. Ce nom était connu dans le royaume depuis plus de trente ans. Illustre membre des Arcanes Royaux : une troupe de mages mercenaires autrefois au service exclusif du roi Théobald Otmodes d’Arpentras, père de l’actuel seigneur du royaume. Lev savait tout d’elle, du moins tout des légendes contées de tavernes en tavernes.

— Si nous pouvions nous asseoir à l’écart des curieux et discuter sans échanger des coups. J’ai un message important à vous transmettre, résuma Teemu.

Dolores était moins impressionnante, dépouillée de sa hargne protectrice. La fougue de l’imposante tenancière s’était éteinte en entendant le nom de sa petite sœur. Elle n’était plus qu’une villageoise ordinaire, la quarantaine bien avancée, engoncée dans un tablier qui ne voyait le lavoir que deux fois l’an.

Privée de sa patronne et de son unique serveur, la taverne ferma pour la soirée, jetant dans le froid les habitués râleurs. Aux contestataires qui la menacèrent de ne jamais remettre les pieds dans son établissement, Dolores proposait d’aller à la concurrence, à trois jours de marche vers le sud. Lorsqu’elle fut débarrassée du dernier ivrogne, elle donna un tour de clé et s’empressa de rejoindre les deux autres. Lev et Teemu se faisaient face en silence. L’étranger enchaînait les cuillères de soupe brûlante sans se soucier de la douleur. Il ne supportait plus le froid qui le privait de sa vivacité. Cette lave à l’arrière-goût de carotte terreuse irradiait dans son corps plus efficacement qu’un feu de bois.

— Où est Miraa ? l’interrogea Dolores, sans détours.

— Je suis au regret de vous annoncer que la célèbre Miraaka est morte, le mois dernier, lors d’une mission pour un mécène privé, débita Teemu, trop protocolaire pour son allure rustre.

— Impossible ! s’emporta le jeune Lev. Personne ne peut vaincre ma mère ! Elle… vous mentez !

Teemu passa la main dans ses cheveux noirs bouclés pour y remettre un peu d’ordre après l’escarmouche au comptoir.

— Je ne suis pas homme à traverser la moitié du royaume pour rien, mon garçon, répliqua calmement l’étranger.

— Vous racontez n’importe quoi, abonda Dolores. Miraa était… est… une des mages les plus douée d’Arpentras. Je suis certaine qu’elle se cache juste quelque part.

— Miraaka, aussi puissante fut-elle, avait conscience de ne plus avoir vingt ans, contra Teemu. Elle savait qu’une telle issue était possible. C’était la vie qu’elle avait choisie.

Dolores voulut le gifler, mais son geste fut interrompu par le pouvoir émanant de la chevalière de Teemu. La lumière verte enserrait son poignet avec la force d’un serpent constrictor.

— Vous êtes bouleversée, mais cela ne vous autorise pas tout, la jugea l’étranger. Lever la main sur moi, et être la sœur de mon ancienne employeuse ne vous sera d’aucun secours.

Revigoré par la soupe, Teemu avait retrouvé une grande partie de ses moyens et ne comptait pas se laisser malmener davantage.

— Vous êtes drôlement froid pour un prétendu compagnon d’arme, fit-elle remarquer, caustique. J’ai connu des croque-morts avec plus d'empathie.

— Les gens qui font appel à mes services se moquent bien de savoir si je les pleure, se dédouana Teemu. On me paye pour faire le sale boulot, qu’il soit martial ou administratif. Sans moi, les derniers souhaits de Miraaka auraient été balayés par le vent de son dernier souffle.

Que ce soit le ton ou la formule, tout devenait cassant chez Teemu à mesure que la température glaciale perdait de son emprise sur lui. Lev pleurait en silence, droit sur son banc, ce qui lui donnait un air brave, parfaitement involontaire. Elevé presque exclusivement par sa tante au Loir-Gris, il n’avait rencontré sa mère qu’à cinq reprises en quatorze ans. Les contes, légendes et autres histoires d’ivrognes à propos d’elle et ses compagnons avaient comblé ce vide. Dans ces récits, Lev s’imaginait souvent loin d’ici, à ses côtés, discret au point de ne pas avoir été mentionné par le barde. À cet instant, face aux annonces de Teemu, il ressentait des choses qu’il n’arrivait pas à nommer. Comme si sa mémoire était un livre dont on venait d’arracher la moitié des pages. Miraa ne reviendrait pas le chercher. Les histoires ne seraient jamais remplacées par de vrais souvenirs ensemble.

— Il lui est arrivé quoi à maman ? bredouilla Lev entre deux flots de larmes.

— Du peu que je suis autorisé à vous dire, Miraaka enquêtait depuis près d’un an sur les agissements d’un mage renégat, récita Teemu. Malheureusement, la confrontation a tourné à l’avantage de son adversaire et son corps a été enterré à Sainte-Phyne.

— Enterré… murmura Lev, abasourdi.

C’en était trop, le jeune garçon se jeta dans les bras de Dolores. Étouffés par la poitrine de la tenancière, les mugissements de désespoir de Lev firent grimacer l’imperturbable Teemu.

— Bravo, vous êtes fier d’être un salopard détaché de ses sentiments ? l’engueula Dolores. Vous parlez à un enfant ! Sans cœur !

L’étranger ne releva pas l’insulte.

— Il ne la connaissait pas vraiment, dédramatisa-t-il, imperméable aux larmes du garçon. Et puis, à son âge, il est temps qu’il découvre ce qui l’attend. La vie d’adulte n’est pas faite de contes de fées.

— Vous… vous êtes… gronda Dolores, hors d’elle.

— En possession des dernières volontés que votre sœur adresse à son fils, la coupa-t-il en sortant une lettre de son fatras de fourrures. Vous aurez tout votre temps pour pleurer après mon départ. Moi, je ne souhaite pas m’éterniser plus que nécessaire dans ce trou perdu.

Dolores se fit violence pour intérioriser à la fois sa peine et sa colère. Tandis que Lev sanglotait dans ses bras, elle se composa un visage aussi neutre que la situation le permettait et invita l’étranger à poursuivre. Teemu lui présenta le sceau de cire intact et le rompit sous ses yeux. S’en suivit une lecture dépourvue de l'intonation affectueuse dont elle devait bénéficier.

 

Lev, mon fils,

Si cette missive a été sortie de mon coffre, et portée jusqu’à toi, cela signifie que l’aventure de ma vie est arrivée à son terme. Mes craintes étaient donc fondées. Je ne prétendrais pas avoir été une bonne mère. Me connaissant, sais-tu seulement à quoi ressemble mon visage ? Des excuses seraient sans doute les bienvenues, mais je ne suis pas quelqu’un qui s’encombre de regrets. Trop de gens subissent leur vie sans jamais s’accomplir. Me contenter de cela m’aurait tué plus vite encore. Le destin m’a offert un don que je devais exploiter, qu’importe les sacrifices personnels. J’avais une mission, une responsabilité. Si ton sang est comparable au mien, alors tu comprendras.

Pourtant, diverses choses ont changé en moi depuis que je chasse ce renégat. Malgré mes exploits passés, je sens que je pourrais faillir. Disparaître du monde sans rien laisser derrière moi de plus concret qu’une série de légendes. J’ai négligé mon héritage en t’éloignant du monde des mages. Récemment, j’ai compris le rôle que tu devais tenir dans cette histoire. En couchant ces mots sur le vélin, je prends conscience de la peur qui est parvenue à se glisser en moi et la maudis autant que ma faiblesse. Disons que je triche avec le destin. Quoi qu’il advienne de moi, ma volonté perdurera par mon action ou celle de cette lettre. J’ai perdu trop de temps, tu dois être formé à la magie.

Lev, si tu tiens un tant soit peu à ma mémoire, rends-toi auprès de Cyriaque Bribois, le dernier Arcane Royal que je sais être en vie. Nous nous sommes quittés fâchés avant ta naissance, mais il me doit un service que son honneur lui interdira de nier. Il s’est installé dans le Bois Sifflant à l’est de la ville de Grand Val. Trouve-le, et convaincs-le de t’enseigner son art. La lignée des Karczma ne doit pas s’éteindre.

Si ces mots n’éveillent rien en toi, alors il est déjà trop tard. Tu as un rôle à jouer dans l’histoire du royaume, ne lui tourne pas le dos.

 

Ta mère, Miraa.

 

Le long monologue de Teemu avait fini par tirer Lev hors du giron de Dolores. Mobilisant tous ses souvenirs, il s’était efforcé de visualiser les traits de sa mère. Bien qu’elle l’ait littéralement abandonné aux soins de sa grande sœur pour vivre sa vie d’aventurière, Lev était incapable de la détester pour ça. « Si ton sang est comparable au mien, tu comprendras », voilà les mots les plus justes que Miraa lui avait adressés. Lorsque la taverne se remplissait de travailleurs, il était toujours partant pour leur conter les exploits de sa mère. Il rêvait d’une vie semblable à la sienne. Son sang. Leur sang. Ses jambes s’agitèrent sous la table avant qu’il n’ait terminé de digérer les derniers mots de l’héroïne disparue.

— D’accord ! déclara-t-il avec conviction.

— D’accord de quoi ? croassa Dolores, inquiète.

— Maman voulait que j’apprenne la magie, et je vais le faire, précisa le jeune garçon sans ciller.

— Hors de question ! tonna sa tante. Ta place est ici à mes côtés. Je… non, mais… qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

— La sienne, intervint Teemu, un sourire satisfait aux coins des lèvres. Comme l’a écrit votre sœur, l’histoire de Lev débute ce soir, s’il le souhaite.

— Ho, vous, fermez là ! rugit Dolores, sentant que la situation lui échappait. Lev, tu ne vas pas tout quitter sur un coup de tête ?

— Tata Dolly, il n’y a rien qui soit à moi ici, lui fit remarquer le garçon. Je t’aime, mais je ne me vois pas porter des chopes et laver des tables pendant des années. Ça, c’est ta vie, pas la nôtre.

Dolores sentait sa sœur parler à travers son neveu. Quelques mots avaient suffi à le convertir à sa cause. Elle avait déjà vécu cela, des années auparavant, lorsque Miraa avait annoncé à la famille qu’elle partait sur les routes vivre une aventure qui ne pouvait se jouer dans le terrier qu’était devenu leur maison. Si ce sang dont elle parlait était une réalité, alors c’était un poison. Qu’importe ses arguments, Lev ne les écouterait plus. Le mal était fait.

— Réfléchis bien, car si tu me tournes le dos comme elle l’a fait, n’espère pas revenir un jour.

L’avertissement était brutal et sans appel. Du haut de ses quatorze ans, Lev contempla la salle de la taverne et y chercha une vision de ce qu’il pourrait être dans la décennie à venir. Son regard en revint finalement à la lettre de l’inconnue qu’était sa mère.

— Vous m’aiderez pour le trajet ? s’enquit-il auprès de l’impassible Teemu.

— Ma mission inclut une escorte jusqu’à la ville d’Himska, à la croisée de l’Isp et de la Volpa. Après cela, tu devras te débrouiller seul pour trouver ton chemin et ton futur maître. Tu n’as pas les moyens de faire de moi ta nourrice, mon garçon.

Dolores allait protester, mais Lev la prit de court.

— J’y arriverai, prédit-il.

Teemu lui accorda un hochement de tête d’appréciation et reporta son attention sur la tenancière.

— Auriez-vous une chambre pour la nuit ? se renseigna-t-il, désinvolte.

— Va donc crever de froid dans un fossé, oiseau de malheur ! lui cracha Dolores en quittant la table.

Loin de se laisser affecter par les propos de son imposante hôtesse, Teemu salua poliment Lev et se dirigea vers la sortie sans esclandre. Ce soir-là, Dolores ne rouvrit la porte que pour chasser l’étranger, au grand dam des trois poivrots qui en faisaient le siège dans l’espoir que la taverne reprenne son activité.

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JeannieC.
Posté le 09/11/2022
Hello !
Les Histoires d'Or m'amènent par ici à la découverte de ta plume. Eh bien on est directement plongés dans le bain, ça s'emporte et ça canarde par ici. Le rythme est enlevé, servi par une plume sobre et du genre directe.
Dolores m'intrigue. Sale caractère mais une certaine rectitude qui est à saluer. Elle promet des moments assez sympas et j'espère qu'on la recroisera. Teermu pour sa part est franchement agaçant et cynique ahah. Ce n'est peut-être qu'une façade alors j'attends de voir, mais il me tarde de voir quel genre de relation il va développer avec Lev. Pas franchement affectueux, plutôt cassant, mais quelque chose peut se créer.
Pour l'instant je suis un peu distance avec Lev, les personnages assez jeunes ont du mal à m'investir, mais j'attends de voir la suite pour en découvrir davantage à son sujet.
Ambiance prenante en tout cas !
Je poursuis :)
Achayre
Posté le 11/11/2022
Hello. Bienvenue sur Etelrune. J'espère que tu y passeras de bons moments :)
Isapass
Posté le 06/11/2022
Excellent, ce démarrage sur les chapeaux de roues ! Tu as choisi de privilégier l'action et l'intrigue par rapport à l'exposition. Alors c'est vrai que du coup, j'ai eu un peu de mal à visualiser le décor, mais peu importe, parce d'abord les premiers éléments de l'intrigue sont déjà posés, et en plus, à défaut d'un décor, il y a indéniablement une ATMOSPHÈRE. Et que l'univers soit fantasy, post-apo, anticipation ou steampunk, en tout cas ça sonne comme du western. Et j'adore ça !
J'exagère un peu, hein, j'ai bien compris que c'était de la fantasy ;)
Le personnage de Teemu est parfait : insensible, professionnel, efficace, méprisant... tout pour qu'on l'aime déjà.
Je vais lire la suite avec enthousiasme.
Achayre
Posté le 06/11/2022
Un Western ! Tu as tout compris. Mon premier roman était de la SF, celui-ci c'est de la Fantasy, mais mon style de fond c'est les romans avec de l'action, un brin d'humour noir et quelques galères. Tous les ingrédients d'un bon western :)

Content que tu ai bien aimé ce chapitre ;)
Edouard PArle
Posté le 02/11/2022
Coucou !
Ahah me personnage de Teemu est vraiment insupportable. Cynique et indélicat je l'aime déjà. On a l'impression que c'est lui le héros au début mais finalement ça semble être Tev. Du coup il lui vole un peu la vedette pour l'instant, ce qui n'est pas pour me déplaire. J'espère qu'on gardera son pdv par la suite.
La tante de Tev est aussi un personnage intéressant avec une forte personnalité. J'espère qu'on sera amené à la revoir.
Le style est vraiment abouti et maîtrisé, c'est un plaisir à lire. Et l'univers est amené assez délicatement pour l'instant, on n'est pas noyé sous des éléments introductif.
Un plaisir de découvrir ta plume,
A bientôt !
Achayre
Posté le 02/11/2022
Hello ! Merci pour ton commentaire :)
Je n'en suis effectivement pas à mon coup d'essai et j'aime avoir des premiers jets proches du rendu final.
Il me reste malgré tout encore pas mal de relecture avant de l'envoyer à une Maison d'Edition, même si j'aimerai avoir bouclé pour fin novembre.

Pour ce qui est de l'importance que prendront certains personnages, je ne peux malheureusement rien dire car cela fait partie de la surprise des chapitres à venir.

Je peux simplement t'assurer que cette histoire surfe sur une base classique de conte héroïque, tout en s'évertuant de la prendre à contre-pied pour lui donner toute son originalité :)
LouiseLysambre
Posté le 22/09/2022
Bonjour,

Je me décide enfin à commencer ma lecture par ici, ça fait un moment que j'avais repéré ton récit.

Ce premier chapitre ne m’a pas du tout déçue :D je suis assez tatillonne en fantasy, mais là on est dans le bain sans nous y perdre, l’action est bien décrite, les scènes sont immersives et j’aime vraiment ta plume et la manière dont tu tournes tes phrases. Also, les phases d’action sont diablement bien orchestrées.

La chevalière et le filin vert associé m’intriguent pas mal, je dois dire. Ainsi que l'histoire de Miraa, les pouvoirs qu'elle pouvait avoir et s'ils se sont transmis à son fils. Peut-être qu'en savoir plus à son sujet - au sujet du fils - pourrait étoffer un peu la vision qu'on a de lui. Je m'imagine un ado dégingandé un peu niais, pour le moment :')

J'ai noté quelques tournures qui m'ont plu :

« Au Loir-Gris, il n’y avait rien à voir, peu à gagner et beaucoup à perdre. » -> j’aime beaucoup la symbolique de cette phrase.

« Six mois dans l’année, ce cimetière de cheminées se mettait en branle, chacun louant ses bras, ses chambres ou ses sœurs pour remplir les caisses et essayer de survivre jusqu’à la prochaine éclaircie. » -> ça aussi, très belle description, on sait tout de suite ce dont il est question.

« d’un ton aussi lapidaire que le vent dehors. » -> superbement dit !

« Lev avait cet air gauche de ceux dont le corps a grandi plus vite que l’esprit. » -> hyper parlant, ça aussi.

Et quelques petites broutilles que j’ai repérées, si tu souhaites y jeter un œil :

« Teemu fut accueilli par une vague de chaleur salvatrice ainsi qu’une odeur entêtante d’alcool frelaté déplaisante. » -> j’ôterai soit entêtante, soit déplaisante, pour alléger un peu, selon ce que tu préfères donner comme dominante. Entêtante ne veut pas dire déplaisante, mais j’imagine que déplaisante fonctionnerait mieux tout seul ici.

« Trois pas de plus » -> il y avait de mémoire 3 malandrins contre lequel Teemu a perdu son cheval, trois clients au bard, et trois pas qui le séparent du comptoir. Peut-être varier un peu au niveau des nombres ? :p

« Vous êtes drôlement froid » -> tu mentionnes 2 fois le mot froid dans le paragraphe précédent, peut-être varier avec insensible, austère, quelque chose dans ce style.

« Si ce sang dont elle parlait était une réalité alors c’était un poison. » -> je verrais bien une virgule entre réalité et alors, ici.

Voilà, encore une fois, c'était un chouette moment de lecture et j'ai hâte de découvrir ce que ce duo improbable va devenir.

Une belle journée à toi, et à bientôt !
Achayre
Posté le 22/09/2022
Bonjour !

Merci beaucoup pour ce loooooong commentaire très sympathique :)

Concernant Lev, je livre assez peu de choses sur lui dans ce chapitre, car le découvrir puis voir son évolution sera l'un des fils rouge de cette histoire. En général, quand un manque se fait sentir, tu trouveras la réponse peu de temps après.

C'est top que certaines tournures aient attiré ton attention ! :)

Je note également toutes tes remarques, étant actuellement en pleine intégration de toutes celles laissées ici. Pour l'instant, je n'ai mis à jour que mon manuscrit, pas les publications sur PA.

Je te souhaite une excellente lecture :)
Wendy_l'Apprent
Posté le 01/08/2022
Hello,

J’aime beaucoup le fait que tes descriptions soient développées, ça me permet de bien me représenter la scène et d’être prise dans ton récit.
Teemu me fait un peu penser à Geralt de Riv pour le moment, ce qui n’est pas pour me déplaire !
Je pense également que Lev mériterait d’être un peu plus travaillé, mais j’aime beaucoup ce début ! Hop dans ma PAL :D

À bientôt !
Achayre
Posté le 02/08/2022
Merci beaucoup pour ton message !

Si tu as accroché à Teemu en mode figurant, tu devrais apprécier encore plus Cyriaque ^^

Pour ce qui est de Lev : c'est un personnage complexe qui va évoluer et se dévoiler fortement tout au long du récit. C'est justement l'un des fils rouges d'Etelrune.

Au plaisir de te revoir passer par là :)

a+
lavoixdusabre
Posté le 11/03/2022
J'ai été attiré par la couverture. les runes sont une intrigue. elles m'ont amenées à découvrir ce premier chapitre que je trouve bien construis. on plonge rapidement dans l'ambiance de ton histoire. je retrouve ta plume de Fark west. et ça fait du bien.
Achayre
Posté le 11/03/2022
Hello !
Bienvenue par ici :)

Le genre littéraire a changé, mais pas la plume de l'auteur :)
J'espère que cette nouvelle aventure te plaira et que tu me partageras tes avis. C'est un très gros boulot, car je vise environ 36 chapitres avec un rythme de parution d'un par semaine. La fatigue commence à se faire sentir :)

A bientôt.
lavoixdusabre
Posté le 11/03/2022
tu m'étonnes mais je sais que tu vas y arriver!! J'ai confiance en toi :)
Alex Banner
Posté le 06/03/2022
Coucou !

Très bon incipit, ça donne envie de lire la suite ! J'aime beaucoup Teemu malgré ses airs froids (et j'aime comment Dolores est outrée de son comportement, ça marque bien le fait que c'est totalement voulu de ta part).
Pour répondre à tes questions, le pouvoir de Teemu me parait assez clair, en tout cas, j'ai pas spécialement tiqué. Pour le départ de Lev, je dirais qu'il aurait un poil plus d'impact si on avait été avec Lev avant (une scène où on voit qu'il ne se sent pas à sa place, par exemple), mais en l'état son départ ne me semble pas non plus totalement invraisemblable.
C'est un très bon premier chapitre !
Achayre
Posté le 06/03/2022
Merci pour ton commentaire :)

L'intro de Lev se fait progressivement par la suite et prend déjà beaucoup plus de place que prévu à l'origine.

J'espère que la suite te plaira :)
Alex Banner
Posté le 06/03/2022
Ah bah c'est parfait alors ! Donc te bile pas, c'est pas si grave je pense XD
NoeMyrina
Posté le 29/01/2022
Coucou, me voilà!
Écoute, ça me paraît très bien comme 1er chapitre (et en plus un 1er jet 😄). J'ai retrouvé avec plaisir ta plume, tes descriptions très imagées, immersives et poétiques parfois - en peu de mots tu dis tout! Le chapitre place très bien le contexte : fantasy, récit à quête, apprentissage. J'espère que rien ne va se passer comme prévu 😉

Teemu et Dolores ont de l'épaisseur, de la consistance et on s'attache tout de suite à eux. J'ai par contre eu plus de mal à cerner Lev à qui il manque (encore) une personnalité. Il s'enfuit face au messager mais en rien de temps il est prêt à apprendre la magie - cela m'a paru un peu contradictoire et "forcé". J'imagine plutôt un gamin qui ne demande qu'une seule chose, quitter son coin de ploucs pour vivre les mêmes grandes aventures que sa mère (mais c'est mon envie à moi, je dis pas qu'il faut faire ça 😁).

Le motif du gamin qui grandit avec une figure maternelle légendaire qu'il va vouloir imiter me plaît bien. J'imagine (j'espère) qu'il va déchanter sur pas mal de choses 😅

A bientôt pour la suite!
Achayre
Posté le 29/01/2022
Hello ! Bienvenue par ici :)
Content de te voir rejoindre cette aventure toute neuve.

Ta remarque est juste, il manque une transition entre sa fuite et son adhésion au projet de sa mère. Je partirai plus sur une explication de sa fuite liée à sa vie dans le village :) A intégrer dans la mise à jour.

Bonne lecture :)
Arod29
Posté le 25/01/2022
Hello Achayre!

Me voici par ici.
Je retrouve le style qui m'avait plu dans Farkwest, transposé dans un univers fantasy.
Je me suis un peu perdu dans la confrontation Teemu/ Dolores. Je pense que tu gagnerai à retravailler ce passage.
Sinon c'est une bonne entrée en matière.
Classique mais efficace!
Achayre
Posté le 25/01/2022
Merci à toi de m'avoir suivi jusque là :)
C'est noté pour Dolores, je vais retravailler ça pour la prochaine version
Aeliana
Posté le 23/01/2022
Hello c'est moi !

DISCLAMER : Avec Achayre on se relit depuis un moment et il connait ma façon de faire, donc c'est NORMAL si ça n'a pas la forme que je peux mettre avec d'autres. On fonctionne comme ça ensemble.

Du coup, les remarques :
température glaciale pour un mois d’avril. => de ce mois d'avril plutôt ?

trop pauvres pour déménager vers des terres plus accueillantes => trop pauvres ou trop attachés...?

entre les maisons souvent désertes. => bien souvent désertes ?

Aux portes de la trentaine => le fait qu'il cherche à atteindre quelque chose juste avant et que tu écrives aux portes de fait un peu étrange pour mon petit cerveau !

"d’une manière qui aurait fait détourner le regard même à l’arnaqueur" => d'une manière qui aurait même fait détourner le regard de l'arnaqueur... Ou autre ? Le "à l'arnaqueur" coupe pas mal la phrase.


Heureusement la taverne => virgule après heureusement ?


"Elle avait le pouvoir d’attraction d’un phare" Cette phrase sonne moins joli que toutes les autres autour.

"Teemu fut accueilli par une vague de chaleur salvatrice ainsi qu’une odeur entêtante d’alcool frelaté déplaisante." C'est très lourd dans les adjectifs, et oui c'est moi qui dit ça xD

"aussi lapidaire que le vent dehors." => il manque quelque chose. Que le vent qui sifflait dehors, ou autre.

"Teemu donna une claque dans la lame de la rapière, avec sa main droite, pour l’écarter de sa jugulaire et profita du temps" => Je trouve que le découpage de tes phrases n'a pas sa finesse d'autres fois. Ici, le et profita arrive comme un cheveux sur la soupe, comme si soit il manquait une virgule soit il fallait séparer les phrases


"Empêtré dans ce lien magique, le jeune garçon qui se précipitait vers la sortie marqua un instant de surprise." => il ne se casse pas la gueule, d'ailleurs ?

"Au-dessus de Teemu, Dolores agitait sa rapière à l’aveuglette, cherchant à piquer l’étranger. " => Dolores agitait sa rapière à l'aveuglette au dessus de... plutôt. De même, si elle est au dessus et qu'elle a un sourcil, je vois mal la dynamique de la rapière et sa capacité à soit ne pas faire mal au reste du visage, soit toucher pile cet endroit, jsp ça me semble bizarre avec la position des 2 personnages. Elle le touche 2 fois ? Genre à la première il se fait décalquer la tête et il ne réagit pas ?

"encore engourdi par le froid pour se mouvoir à son aise." => il doit manquer un "trop" non ?

"Agacé, " => Oui en effet il a pris 2 coups au visage, par une arme qui peut le tuer, dans la même temporalité que ce qui a juste permis d'activé sa bague, il peut être agacé xD

" Agrippé à la poignée, " => Celle de la porte de sortie ? C'est peu précisé au dessus.

"Mise à part" => Mis à part

"L’ouragan Dolores s'apprêtait à déferler sur Teemu lorsqu’il lui intima d’un geste de rester à sa place. " => on a l'impression que c'est Lev, le concerné quoi, c'est flou la personne qui lève la main.

"Vous avez des nouvelles de ma sœur ?" => sa soeur ou sa mère du coup ?

"redressa le jeune serveur" => j'ai cru qu'il le mettait debout

"Dolores paraissait moins" => cette partie là a beaucoup plus de finesse, je t'y retrouve mieux.

"Teemu passa la main dans ses cheveux noirs bouclés pour y remettre un peu d’ordre après l’escarmouche au comptoir." => à reprendre avec un côté qui montre que c'est pour gérer / cacher / autre son inquiétude ou au moins ses émotions.

"La lumière verte enserrait" => enserra, vu que l'action arrive là ?


" Si ce sang dont elle parlait était une réalité alors c’était un poison" => je pense qu'ajouter une virgule donnera de l'impact à la phrase

"Va donc crever de froid dans un fossé, oiseau de malheur ! " => hehehehehehe

Bilan : pas convaincue du tout par Dolores qui agite son épée au pif au dessus du comptoir alors qu'elle a la dextérité de la sortir en 1 sec pour viser la jugulaire juste avant. Très peu convaincue par la temporalité de ses attaques, et encore plus plus la réaction de Teemu. La chute / trainée de Lev est à affiner, je pense.
RAS sur le reste !
Achayre
Posté le 25/01/2022
Je confirme, elle est la seule à avoir le droit de me claquer si fort ^^
Je prend note de tout ça et je retravaillerai l'intervention de Dolores de manière un peu moins maladroite :)
Laure Imésio
Posté le 22/01/2022
Bonsoir,
Je suis venue découvrir ce premier chapitre, intriguée par le titre et aussi parce que la hasard a voulu que nous soyons "voisins" sur la page d'accueil.
Je te livre en vrac mes impressions au fil de la lecture en espérant qu'elles te soient utiles: tout d'abord, j'ai beaucoup apprécié ton écriture émaillée d'images. Le début m'a fait penser à un western hivernal, un cow boy dur à cuire sans cheval, une bourgade isolée et puis la taverne, haut lieu de l'aventure. Là, j'ai basculé dans l'univers des repaires de pirates avant de me croire dans un roman de cape et d'épée. En ce qui concerne les personnages, ils sont très bien campés: le rustre qui je pense va développer une relation filiale avec le jeune garçon, la tante, femme au fort tempérament, tata qui a couvé son neveu... Elle apporte beaucoup de rythme. On a hâte de les retrouver. Les perspectives sont claires: une initiation, une mission (le mage renégat) et un parcours semé d'embûches et de surprises. Bref, tous les ingrédients pour passer un très bon moment de lecture.
Achayre
Posté le 23/01/2022
Merci pour ton message ! :)
J'aime bien le Far West, pour moi, c'est la porte ouverte au fantastique dans un monde plus moderne que l'époque médiévale. J'y ai d'ailleurs consacré mon premier roman :)
Je suis ravi de découvrir tes pronostiques pour la suite, car j'ai toujours à coeur de prendre le lecteur à contre pieds de ce qu'il croit voir venir. Si tu te lances dans la lecture de la suite, tu verras que la construction des personnages et leur rôles sont bien moins prévisibles que prévus ;)

A bientot.
TiteTeigne
Posté le 10/01/2022
Un premier chapitre qui pose les premières pierres d'un univers qu'on ne demande qu'à découvrir. On est plutôt ici sur l'introduction des personnages, comme le préquel d'une grande aventure, c'est mon ressenti. Le récit est développé de tel sorte à dire juste ce qu'il faut pour attiser la curiosité. On ne se pose pas 10 000 questions, on a une intrigue qui s'installe, un fil à suivre. Je ne me sens pas perdue mais prête à m'aventurer dans un nouveau monde. Le texte est clair et très visuel, je me projette très facilement dans les actions décrites. Un bon premier jet pour un début d'histoire !
Achayre
Posté le 10/01/2022
Ravi que tu ai pu trouver le temps de lire ce premier chapitre :)
Mille mercis pour ton soutien et ce commentaire !
J'espère que tu prendras autant de plaisir à découvrir cette aventure que pour Fark West.
Fanta-Chris
Posté le 08/01/2022
Bonjour Herbe Rouge !

Ton histoire m'a interpellé et c'est un très bon récit, j'apprécie beaucoup !
Fanta-Chris
Posté le 08/01/2022
Je dois apprendre à lire et ne pas mélanger mes lectures et les noms des auteurs mdr
Achayre
Posté le 09/01/2022
Hello :) Et du coup, ton compliment, il était pour qui ? :p Héhé
eysselia
Posté le 06/01/2022
Salut,

Alors un petit mèle pot de réaction avant d'en venir au commentaire à poprement parler :
"Quitte à être en retard, il avait pris soin de débarrasser ce monde des trois crétins, d’une manière qui aurait fait détourner le regard même à l’arnaqueur dont la boucherie était maintenant bien fournie" Je me sens étrangement en fase avec Teemu sur ce point, moins pour le prix du cheval que pour le fait unique de l'avoir tué certe, puis en plus à la base ils voulaient le tué lui donc j'apprécie déjà Teemu.
J'adore la réplique de Dolores : "Ici, on a des filles et des barbus presque frais. Mais y a pas de place chez moi pour un pervers." surtout le presque frais, il me fait rire. Et juste après comme le nom de l'auberge prend tout son sens, même le fait que des lettres soient tombé correspond car la lame est ébréchée. j'aime bien ce genre de petits détails.
"Vous aurez tout votre temps pour pleurer après mon départ." Il est devenu sympathiquement antipathique.
"— J’y arriverai," faire de lui sa nourrice ? Ça promet d'être compliqué, blague à part, c'est unpremier chapitre prometeur donc place au vrai commentaire ^^.

Je ne sais pas trop quoi penser de Lev, mais j'ai aimé les autres personnages et leur réaction bien vivante, ce qui me donne envie d'apprendre à connaître ce jeune gaçon car je pense que tu as une façon d'écrire les personnage que je vais adoré.
L'idée de départ aussi, on parle pas d'un légende mais d'un personnage qui à vécu en regardant cette légende donc j'ai hâte de voir ce que tu vas faire à partir de là.
Et puis pour finir, j'aime la façon dont tu écris tout simplement. Un peu moins le gras pour les dialogues, mais c'est aussi que je n'ai pas l'habitude sûrement. Par contre en parlant de dialogue, waw ils sont très bien fait ça en dit long sur le personnage qui parle sans avoir besoin d'avoir un description mental de faite. bref un autre point positif.

Merci pour la lecture et au plaisir de te lire dasn le futur ^^.
Achayre
Posté le 06/01/2022
Bien le bonsoir ! Hé bien, que d'éloges dans ce premier commentaire :)
Tu as percé mes points forts à jour du premier coup : le style cinématographique et les dialogues (bien que je ne sois pas très satisfait de ceux-ci, c'est pour dire ^^).
Beaucoup d'humour, souvent noir ou acide, distillé au grès des descriptions lorsque je trouve un bon mot.
Cette histoire sera effectivement l'occasion d'interroger quelques clichés sur les héros, l'image que l'on s'en fait et la vérité derrière la belle légende.
Nous sommes là dans les chapitres d'introductions, les choses vont grandement évoluer une fois les bases mises en place :)

Au plaisir de te faire plaisir (et aux autres aussi, hein, pas de jaloux ^^)
Altaïr
Posté le 06/01/2022
Achayre, vous tenez là un très bon premier jet, des images se sont collées à vos mots pendant ma lecture, signe que votre écriture est efficace. J'ai juste été un peu intriguée par les noms que vous donnez aux lieus et aux personnages, comme si vous hésitiez entre deux contrées et deux époques. La suite m'apportera surement la réponse ! Je vous souhaite une bonne continuation.
Achayre
Posté le 06/01/2022
Un commentaire très agréable et qui tombe juste sur un point qui me rend fou : trouver des noms de personnages et de lieux :/ Certains seront surement amené à évoluer lors du retravail du texte. Je me cherche sur cet élément et visiblement cela se ressent, je m'en excuse.
Je note qu'il faut vite que j'améliore cela avant d'avancer plus loin :)

Pour ce qui est de l'écriture, lors de la publication de mon premier roman, on m'a beaucoup comparé à des réalisateurs de cinéma. J'ai effectivement un style très visuel. C'est un peu ma marque de fabrique :)
Deslunes
Posté le 06/01/2022
C'est excellent à mon goût. Manque quelques virgules peut-être mais je suis un adepte des phrases longues comme toi, donc je ne te ferai certainement pas ce reproche.
Quelques coquilles mais pas d'inquiétude, il y en a toujours (moi-même j'ai beau me relire, à chaque fois, j'en trouve encore).
Ne restaient plus qu’un nom tronqué - Ne restait plus qu’un nom tronqué
il tenta de trouver une prise sur un pied de table ou une bonne amicale – une bonne main amicale (peut-être) ?
Les gens qui font appel à mes services se moquent bien de savoir si je les pleurs – je les pleure
les mugissements de désespoirs - les mugissements de désespoir
Lev, mon fils, si cette - je pense que tu dois mettre une majuscule à Si car la maman de Lev est suffisamment érudite pour ne pas l’oublier, même dans une lettre à son jeune fils
je sens que je pourrai faillir - je sens que je pourrais faillir (c’est une supposition, il me semble !)
La sienne, intervint Teemu, un sourir satisfait - La sienne, intervint Teemu, un sourire satisfait
Réfléchit bien - Réfléchis bien (impératif)
Dolores allait protester, mais Lev la pris de court - Dolores allait protester, mais Lev la prit de court
Vas donc crever de froid dans un fossé - Va donc crever de froid dans un fossé (impératif)
Achayre
Posté le 06/01/2022
Merci beaucoup pour ton commentaire très encourageant pour se projet commencé lundi :D
Merci aussi pour les nombreuses corrections que j'ai aussitôt intégré :)
J'ai pour habitude de me concentrer sur l'écriture et de garder la relecture/correction pour la fin, alors j'ai bien peur que la suite en contienne d'autres ;)
A très bientôt pour la suite !
Achayre
Posté le 19/09/2022
C'est enfin l'heure des corrections ! Merci pour les quelques coquilles que tu as pu identifier :)
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