5. La mère des loups (part 1)

Par Voltage
Notes de l’auteur : Précision : Le "~¤L¤~" indique juste que ce chapitre, qui sera en plusieurs parties, se passe en même temps que le chapitre 19 de Plongés dans la nuit.

Raphaël scruta les alentours. Le vent baissait, et les aiguilles des sapins qui entouraient la forêt arrêtaient progressivement leurs mouvements saccadés. Pourtant, quelque chose faisait danser les aiguilles des sapins à un endroit précis. Un homme massif, au physique négligé, émergea des bois. Après avoir tourné la tête plusieurs fois, il se rendit compte de la présence de Raphaël. George avait l’esprit embué par l’alcool. Il voyait passer le temps en accéléré. Il avait ses sens décuplés par la haute consommation d’alcool fort. Il voyait des milliers de couleurs dansant devant ses yeux. Des couleurs vives qui lui faisait mal. Il préférait l’obscurité. Il préférait être invisible. Il avait des yeux à l’iris rouge, ce qui laissait à penser qu’il était albinos, mais ses cheveux étaient couleur charbon. Il avait une barbe mal rasée, portait un t-shirt noir avec une photo de Dumbeldore imprimée, un jean et une veste en cuir. Sans son trop plein d’alcool dans le sang, il aurait une allure redoutable semblable à celle d’un cow-boy…Mais il boit tout le temps.

Raphaël était étonné de voir un tel personnage ici. Il était bien risible, vu la manière avec laquelle il marchait. Cet homme semblait au bord de l’évanouissement à chaque pas. Et il avait ce qui ressemblait de loin à une bouteille de vodka. Raphaël plissa les yeux pour mieux voir. Ce n’était pas une bouteille d’alcool. C’était autre chose. Par méfiance, il glissa sa main dans la poche.

George vit tout de suite ce garçon. Il avait une drôle d’aura qui effaçait les couleurs autour de lui. George était content. Ses yeux lui faisaient moins mal. Sans réfléchir, il leva sa bouteille de Vodka pour en boire une gorgée, ne faisant plus attention au garçon qui se tenait à quelques mètres de lui. Quelque chose était coincé à l’intérieur de sa bouteille. Il tenta de la faire sortir. Raphaël, quant à lui, regardait patiemment, de plus en plus amusé par le personnage en face de lui, mais restait toujours aussi méfiant. Au bout de quelques tentatives, quelque chose émergea de la bouteille. Un pistolet chargé. Raphaël l’examina de loin. Un pistolet chargé. Mais pas à bloc. Il manquait une balle. Il fit le lien tout de suite. Raphaël respira calmement, puis, d’une rapidité hors du commun, sortit de sa poche son propre pistolet et descendit l’homme. Il s’écroula sous l’impact. Raphaël s’approcha de lui. Il avait les yeux ouverts, et il était parfaitement conscient. Raphaël était vraiment étonné. L’homme remua les lèvres.

- Salut mec, lui dit-il. J’ai un peu mal au cœur mais ça va passer. T’aurais pas de l’aspirine ?

Raphaël visa et lui tira une deuxième balle, ne visant plus le cœur mais le poumon gauche, il avait réglé la vitesse de propulsion de la balle pour qu’elle aille beaucoup plus vite. D’habitude ce réglage convient aux tirs de longue portée, mais il voulait percer sa cage thoracique et atteindre un poumon.

- Aïe, gémit George. Nique ta mère bâtard.

Raphaël distingua la plaie qui se refermait d’une manière peu commune. Il décida de ne pas rester là. « Qu’est-ce que c’était que ce machin ? » se demanda-t-il. En s’éloignant, il se demanda si ne n’était pas un mauvais présage de trouver ce genre de chose ici.

Il arriva vers la cabane une heure plus tard, il avait vraiment pris son temps pour marcher. Durant tout son trajet, il s’était interrogé sur tous ces évènements qui s’étaient produits en quelques jours. D’abord l’arrivée de Brenna, qui cherche à mener une enquête ici. Ensuite, la manifestation d’une grande aura d’un esprit lorsque Brenna s’était emportée dans la salle du conseil. Puis, Arthur. C’était évident que c’était ce type qui lui avait tiré dessus. Il avait dû l’emporter dans la base du clan ennemi de celui de la mère des loups. Raphaël resta planté devant le tronc d’arbre. En pleine crise de rage, lui qui était toujours si calme, donna un grand coup de pied dans ce tronc, qui fit trembler les branches et les feuilles. « Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris de s’aventurer sur le territoire ennemi ?! » pensa Raphaël « Maintenant, je vais être obligé de me couper en quatre pour sauver sa peau ! »

- Et je ne peux pas faire ça tout seul, dit-il tout haut, contemplant l’étendue des dégâts qu’il avait causé au tronc de l’arbre. Celui-ci était sur le point de céder. Heureusement que ce n’était pas celui où ils avaient construit la cabane dix ans plus tôt. Cette cabane était le symbole de leur amitié. Il s’assit contre ce tronc, pensif, espérant trouver vite une solution à tous ces problèmes qui s’accumulaient.

Il y eut un bruissement de feuilles derrière lui. Un bruissement familier.

- Oh putain non, pas lui, dit Raphaël, agacé.

George sortit maladroitement du buisson. Il avait toujours sa bouteille à la main, et il avait remis son pistolet dedans. Il s’avança vers Raphaël sans aucune prudence, comme s’il doutait du fait que Raphaël pouvait le descendre à tout moment. Il s’assit abruptement en face de lui, but une grande gorgée de vodka et dit à Raphaël :

- C’est ta petite amie ?

- Pardon ? demanda Raphaël, incrédule et toujours aussi agacé.

George eut un rire bizarre, puis continua :

- Au fait, je m’appelle George, et je suis le maître du monde. Et je suis un pigeon. Rooouu rooooouuu. Maintenant ton maître voudrait savoir si la fille qui est passée en ville était ta petite amie.

« Il est taré » pensa Raphaël, toisant l’homme de la tête aux pieds.

- Je ne sais même pas de qui vous parlez, rétorqua Raphaël, confus. Quand vous dites « une fille », vous pensez à qui ? Vous pouvez me la décrire ?

George faisait des yeux ronds.

- J’aime bien tes cheveux. Tiens, prends le portable que j’ai trouvé après avoir descendu ton ami.

Raphaël regarda un instant les mèches blondes de ses cheveux qui lui tombaient sur le front. Curieusement, il n’avait pas envie de tuer cet homme, qui avait aidé le clan ennemi à capturer Arthur. Il n’était pas conscient de ce qu’il faisait. Raphaël se leva et lui dit :

- Il faudrait vous renvoyer dans votre asile, c’est urgent.

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