41. Les âmes fêlées

Par Romane
Notes de l’auteur : Un deuxième court chapitre pour ce soir ! La fin est proche !
Merci de m'avoir déjà suivie jusqu'ici <3

– Traverse. Avec. Moi.

Viya secoua la tête en se cramponnant plus fort au roc. Le courant d’air glacial qui sortait de l’ouverture lui tirait des larmes et tout son corps tremblait. De froid. De terreur.

Elle aurait voulu lui expliquer. Parler à Eugénia des portes à ne pas franchir. Mais ses dents s’entrechoquaient trop pour qu’elle articule le moindre son.

La pression d’Eugénie s’accentua. Sa joue et sa mâchoire gauches s’enfoncèrent derrière le voile et lui semblèrent se recouvrir de glace. Elle hurla, lutta pour garder le reste de son visage émergé.

C’était donc ça, être Protectrice ? Se sacrifier pour une Montagne, à qui on offrait passivement son énergie ?

Son front s’engourdit à son tour. Elle hurla à nouveau, plus de terreur, mais de colère.

C’était donc ça, sa vie ? Subir toujours, tenter en vain de résister à des forces qui finissaient irrémédiablement par lui imprimer la direction qu’elles lui commandaient ?

Qu’elle était son rôle, dans tout cela ? Pourquoi avait-elle été élue, alors que la vie n’avait eu de cesse de lui rappeler qu’elle n’était rien ?

Sa jambe passa au travers de la faille. Elle refusa de se laisser distraire. Quelque chose se frayait un chemin en elle.

Longtemps, Viya avait cru que les choses brisées se comprenaient entre elles. Puis elle avait pensé qu’elles ne pouvaient que se fragiliser davantage en s’appuyant les unes sur les autres.

Mais c’était toute autre chose encore, et lorsqu’elle le découvrit, tout en elle s’apaisa.

Les choses brisées n’étaient jamais brisées tout à fait.

On pouvait toujours les réparer. Les histoires servaient à cela, l’art, et tant d’autres choses encore. Il lui avait fallu être arrachée à ses parents, traverser à douze ans la moitié du monde, se battre avec les loups, découvrir Antigone, suivre la piste d’Ulysse et affronter la mort pour le comprendre.

La faille lui ressemblait. C’était pour cela qu’elle avait été choisie. Alors qu’Eugénia la poussait toujours, alors que son corps tentait de résister, elle sentit une vague de sérénité l’envahir.

 Sa mission, à présent, était limpide. Il lui faudrait la réparer, mais avant de la réparer, il lui faudrait la comprendre. Eugénia avait laissé sa tristesse la conduire à une folie, pourtant elle avait raison sur ce point.

– Je vais le faire, articula difficilement Viya. Je vais explorer la faille. Mais seule.

Sous le coup de la surprise, l’Oratrice relâcha un peu sa poussée. Viya en profita pour se dégager et lui faire face.

–  Tu n’es qu’une bonne à rien ! cria la jeune fille. Comment pourrais-tu seulement…

Pour la première fois depuis qu’elle connaissait Eugénia, elle entendit sa voix casser nette.

Elle avait souffert autant qu’elle. Peut-être davantage. Mais Eugénia n’était pas faite pour une vie au Prieuré. Elle était taillée pour la lumière et possédait un autre don, infiniment précieux.

– Je sais comment faire, insista-t-elle. Toi, il y a autre chose dont tu dois t’occuper.

– Et quoi ?

– Tu es la meilleure Oratrice de ta génération. Suis les pas de Fid. Soigne l’âme des gens. Répare-les.

L’agressivité d’Eugénia retomba à ces mots. Viya lui sourit.

– Je vais le faire, répéta la Légendière, davantage pour se donner du courage.

Puis elle se tourna à nouveau vers la faille et fit un pas en avant.

Elle entra dans un couloir si sombre qu’il lui sembla marcher sur du néant. Ce qu’elle vit à son extrémité lui coupa le souffle. Une pièce immense s’étendait à une douzaine de pas. Elle était recouverte d’un léger voile, mais Viya la devinait remplie d’un fatras de tableaux, de sculpture, de livres et d’objets en tout genre, comme un immense grenier laissé à l’abandon.

Puis une étrange sensation la saisit et mue par son instinct, elle détacha son regard du monde inconnu qui lui faisait face pour tourner la tête sur sa droite.

La paroi enténébrée du corridor était percée d’un point de la taille d’un ongle, par lequel filtrait une lumière grise. Elle s’en approcha pour y coller son œil.

De l’autre côté, des masses sombres erraient sur une terre désolée. L’Ennemi, ou ce qu’il en restait.

Un hurlement déchira l’apparente placidité de la plaine et une créature fonça sur elle. Elle ne vit rien d’autre qu’une forme noire et indistincte, mais son désespoir traversa Viya avec une intensité telle qu’elle paralysa. Au moment où la créature heurtait l’ouverture, une onde de douleur perfora le crâne de la jeune. Elle s’écarta alors brusquement en gémissant, mais la souffrance continua de déferler.

Une main plaquée contre son visage pour tenter d’apaiser le feu qui rongeait son globe oculaire, elle tenta de réfléchir.

Lorsqu’il avait fait traverser l’Ennemi, Fid avait d’abord ouvert la Faille, puis il avait intuitivement créé un passage vers un autre monde et pensait avoir tout refermé. Sauf qu’il n’avait sans doute pas mis les pieds dans ce couloir et n’avait pas réalisé qu’un minuscule canal persistait, trop petit pour que l’Ennemi s’y engouffre à nouveau, mais présent.

Elle se figea. Il n’avait pas mis les pieds dans le couloir.

Mais si sa jambe avait traversé, par accident, avant qu’il n’ait le temps de sceller la faille ?

Fid le lui avait dit. L’Ennemi souffrait de son exil. Il avait besoin de leur monde à eux.

Furieux d’être dupé par Fid, il avait dû à l’époque se ruer sur lui comme il venait de se précipiter sur elle. Et il avait inscrit dans sa chair une souffrance terrible née de sa haine, qu’il continuait à déverser par le canal.

Ce lui fut aussi naturel que de respirer. En ignorant la bête qui hurlait et sa propre souffrance, elle referma entièrement ce qu’il demeurait du passage que son mentor avait ouvert des années plus tôt.

La douleur cessa aussitôt.

Un jour, il lui faudrait le rouvrir pour dialoguer à nouveau avec les créatures et les apaiser.

Il lui faudrait aussi explorer le monde qui s’étendait au-delà de la pièce encombrée, de laquelle des voix étouffées lui parvenaient. Si la mère d’Eugénia se trouvait quelque part, c’était là-bas, elle en était certaine.

Mais pas maintenant.

Exténuée par ce qu’elle venait d’accomplir, Viya ressortit.

*

Il y eut un mouvement dans la foule que Fid tenait prisonnière de ses mots. Et, par-dessus sa voix, le bruit d’un pas dans la neige craquante. Igane venait de s’avancer.

La respiration du Légendier se suspendit uncourt instant, lorsqu’il avisa l’arme dans sa main tremblante.

C’était toujours le risque. Ne pas provoquer la bonne image. Instiller involontairement un souffle de tempête là où il voulait apaiser.

Lorsqu’il croisa le temps d’une très brève seconde le regard de son ennemi, il sut que c’était ce qu’il s’était produit. Il cisela sa voix, la projeta vers lui, continua de sculpter des images douces.

Il en suffisait d’une, qui raccrocherait l’homme à la vie et nettoierait en lui sa pulsion destructrice. Une rose, une étoile, le calme d’un rayon de soleil, pour rouvrir la porte de la sérénité.

Il n’y eut aucun éclat de lumière dans l’œil du romancier. Les mots n’évoquèrent rien en lui. Il se contenta de se placer bien en face de Fid et de le mettre en joue, concentré, presque tranquille.

Fid appela les mots avec plus de force. Il convia l’enfant qu’il avait été, lui rappela le mystère du monde inversé qui respire dans une flaque d’eau, l’histoire qu’il lui avait contée.

Mais le regard d’Igane était celui d’un homme qui ne croit plus à la douceur, au calme, à la beauté.

Il fixa le Légendier droit dans les yeux.

Et il tira.

 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Louison-
Posté le 21/08/2021
Les réflexions que Viya mènent sont vraiment intéressantes, et j'ai vraiment bien aimé le fait qu'elle entre dans cette fameuse Faille. Ce qu'on y découvre est pour le moins intriguant ! La figure de l'Ennemi m'a toujours interrogée, enfin on y fait face ! Mais je t'avoue que malgré les explications, je trouve que c'est pas très très clair. Je vois bien que c'est quelque chose de "noir", quelque chose qui agirait comme des émotions sombres, et j'aime que ce soit "abstrait", mais ça reste malgré tout très flou (ou alors c'est moi qui n'ai rien compris?). Donc je sais pas si y'aurait moyen de m'éclairer? Désolée, j'ai peur d'être passée à côté de quelque chose, je sais pas si j'ai mal lu :(

Mais sinon, contente de voir que Viya a refermé le passage :) On sent que les boucles petit à petit se ferment ! Enfin, se ferment et après on a Igane qui tire, aaaah mais mais maaaais ! Si Fid meurt, moi je suis trop triste :'(
Romane
Posté le 10/09/2021
Je crois que la figure de l'Ennemi reste (malheureusement) un peu trop floue et qu'il faudrait (peut-être) que j'y remédis.J'aime l'idée de créatures qu'on est pas capable de décrire et de représenter, je trouve ça particulièrement effrayant. Mais peut-être serait-il bon de dissiper la brume de l'abstrait à ce moment là. Imagine des créatures qui entrent dans ton âme et ton esprit et qui te transfèrent toutes leurs émotions (négatives). Pour leur forme extérieure, je n'y ai pas réfléchi parce que je les imagine changeantes, vaporeuses, mais c'est peut-être à creuser et à préciser
Contesse
Posté le 15/08/2021
Coucou Ciel !
Je suis décidée à terminer l'histoire aujourd'hui, alors here I am !

J'ai vraiment été (bien) surprise par la résignation de Viya et sa décision d'entrer dans la Faille ! Effectivement, je pense que c'est pour ça qu'elle a été choisie. J'ai trouvé aussi sa réflexion sur l'Ennemi et la douleur de Fid très intéressante ! Et je crois qu'elle a réussi à le guérir en refermant cette ouverture ? On verra ça !
En tout cas, je suis très curieuse de ce qu'est l'Ennemi précisément ? Une bête ? Une entité immatérielle ? J'espère qu'on en saura plus !
Romane
Posté le 18/08/2021
J'ai oublié de répondre à ce commentaire ! Merci pour ton retour sur ce chapitre. Je ne crois pas que tu l'aies mentionné, alors n'hésite pas à me dire si tu trouves les informations données sur l'Ennemi insuffisantes ! Je les ai en tout cas étoffées et introduites plus en amont dans la réécriture.
Dodonosaure
Posté le 03/08/2021
Même si pour le personnage, ces changements de sentiment face à la montagne semblent cohérents, comme une évidence. Je n'arrive pas à me défaire d'un sentiment de résignation. Comme si, tout était écrit et qu'elle n'avait jamais eu le choix.
Romane
Posté le 03/08/2021
Merci pour ton retour ! Le côté inéluctable de son arc est plutôt voulu. Je comprends que ça puisse déplaire... Malgré tout, elle fait quand même le choix de l'accepter ^^
dodoreve
Posté le 26/07/2021
J'ai trouvé la prise de conscience de Viya formidablement bien amenée. C'est aussi limpide et évident pour nous que pour elle lorsqu'on y arrive, sans nous en retirer la surprise. J'ai particulièrement apprécié la transformation de sa terreur en colère, avant que celle-ci ne se transforme en apaisement. Et tout en simplicité. Bravo :)

"Lorsqu’il avait fait traverser l’Ennemi, Fid avait d’abord ouvert la Faille, puis il avait intuitivement créé un passage vers un autre monde et pensait avoir tout refermé. Sauf qu’il n’avait sans doute pas mis les pieds dans ce couloir et n’avait pas réalisé qu’un minuscule canal persistait, trop petit pour que l’Ennemi s’y engouffre à nouveau, mais présent." On en revient à ma petite confusion. Il était où l'Ennemi avant ? Pas dans cette pièce voilée, si ? Ou venait-il d'un monde encore différent, que Fid a refermé, avant de rouvrir un autre monde (comme un genre de cage ?) ?

On voit aussi enfin une forme à cet Ennemi, même s'il ne semble pas en avoir une à proprement parler. Entre le pouvoir de la voix de Fid, les histoires, la douleur, ces mondes qui s'ouvrent comme sur une autre dimension et cette haine, j'en viens naturellement à m'interroger sur la "nature" de cet Ennemi. Je me dis que quelque part, elle pourrait tout simplement être celle de la haine ? Les histoires peuvent nous sauver et c'est ça qu'on veut garder dans notre monde, mais elles peuvent aussi nous tuer et c'est ça que Fid a voulu isoler ? Non pas des êtres de chair et de sang, mais bien comme des émotions à l'état brut, comme celles qui se condensent presque lorsqu'il utilise sa voix ?
Je me pose cette question parce que cette affaire de Faille et d'Ennemi m'interrogeait toujours énormément dans ton histoire, comme si leur présence était arbitraire (et ça n'aurait rien eu de négatif : c'est la construction de ton monde, il y a une Faille, ok, noté). Le cœur de ton histoire étant précisément LES histoires et leur pouvoir, je me dis donc que tout compte fait cette dimension mentale et émotive dans laquelle elles nous projettent pourrait aussi trouver une origine et une explication dans la cohérence "physique" de ton monde...? Entre la souffrance de Fid qui pourrait avoir une dimension psychosomatique et la présence malgré tout lointaine de cet Ennemi qui déverse une haine qui peut bien littéralement blesser malgré le fait qu'il soit "géographiquement" dans une dimension à part, je me dis qu'il y a un peu quelque chose qui se boucle, là.
Bref, ce n'est peut-être que moi qui délire, mais comme tu le vois je trouve ça très stimulant, malgré les petites incompréhensions qui me restaient !

Bon, cette fin, en revanche : qu'est-ce que j'en fais, moi, sans suite ? D: Tu ne me laisses qu'à l'angoisse et à une respiration qui ne se relâche pas ! Je voudrais t'en vouloir - mais au passage, chapeau encore d'avoir si bien assuré la transition entre l'apaisement/résolution qui caractérise tout l'ensemble du chapitre, avant que celui-ci n'arrive à l'horreur et à la fatalité...!
J'ai envie de croire qu'il ne s'agit que d'un ascenseur émotionnel, mais comme on est à la fin de l'histoire et qu'Igane a bien tiré, j'ai clairement peur.

lasuitelasuitelasuite ! <3
Romane
Posté le 27/07/2021
Merci pour ce que tu me dis sur la prise de conscience de Viya, j'ai toujours un peu peur de ne pas maîtriser ce genre d'évolution, donc ça e rassure !

Avant, l'Ennemi était dans un autre monde. La pièce est comme un carrefour, ou un sas, si tu veux, et une porte a été ouverte par l'Ennemi dans ce sas. J'essaierai de préciser tout ça. Donc Fid a ouvert la faille dans le sens monde de Viya > pièce voilée, puis pièce voilée > autre monde pour laisser passer l'Ennemi, puis il a mal refermé celle-ci et par contre rebouché complètement le passage entre le monde de Viya et la pièce... du coup je vois ce que tu veux dire, il y a bien deux ouvertures, en réalité. Mais si ce n'est pas dit avant, c'est que personne ne savait qu'il y avait cette fameuse pièce-carrefour ni ne connaissait son fonctionnement, puisque le sens monde de Viya > pièce était fermé.

Pour la nature de l'Ennemi : j'apporterai des précisions. Pour moi, il est fait d'émotions brutes, en effet. Après, je t'avoue que je n'avais du tout pensé au fait qu'il puisse personnifier une émotion, et je trouve ça génial ! :o Pour moi, la cohérence de l'Ennemi par rapport à l'univers, c'était sa nature essentiellement psychique, c'est à dire qu'il agit sur les gens comme agissent les histoires, mais je n'avais pas pensé que Fid aurait pu délibéremment chercher à enfermer ces émotions négatives (en se sentant porter par une sorte de devoir de conteur d'ôter la souffrance du monde)... bref, à affiner et à creuser, mais cette hypothèse me met le cerveau en surchauffe :o

La suite arrive bientôt !
dodoreve
Posté le 28/07/2021
(J'insiste péniblement et j'espère que tu ne m'en voudras pas, mais je préfère le faire pour clarifier les zones d'ombre qui restaient dans ma tête à propos de ces failles.)
Je crois que je comprends mieux maintenant que tu parles de "sens" : je crois que tel que ça se présente à la lecture et surtout avec ce chapitre, ma manière de me représenter ces ouvertures (une fois qu'on est littéralement devant) tenait avant ça davantage du "chemin" (un espace ouvert) alors qu'il s'agit plutôt de "courants" (dans un sens et pas dans l'autre) ? Ce qui explique que des livres peuvent tomber de l'ailleurs dans le monde de Viya, mais qu'il n'a jamais été question du sens inverse avant cette conversation avec Eugenia et avant ce qui s'est passé avec Fid ?
En tout cas si c'est bien le cas, j'avoue ne le comprendre surtout que maintenant. Autrement, j'aurais effectivement eu tendance à croire que prendre "à contre-courant" ce chemin ne s'était jamais imaginé tout simplement par peur et aussi parce que ça aurait pu faire l'objet de la protection du Prieuré (ou que sais-je). Les sœurs auraient même pu entretenir une relation exclusive à l'égard de ce qui aurait bien été alors un "chemin" etc (ce qui aurait pu justifier des relations politiques plus problématiques d'ailleurs). La question des sens uniques m'interroge aussi en ce qui concerne les répercussions que continue à avoir l'Ennemi dans le monde de Viya. L'Ennemi avait donc eu la capacité d'ouvrir une faille pour aller dans le sas, mais n'a plus cette capacité pour y revenir maintenant qu'il a été canalisé dans un autre monde par Fid ? Et pourquoi continue-t-il malgré tout de projeter sa haine à travers le passage qui n'a pas été tout à fait bien fermé par Fid s'il ne s'agissait alors que d'un passage à sens unique ?
(Je ne relis pas volontairement pour que tu puisses te servir de ce que j'ai "globalement" compris seulement - quitte à donner l'impression que je suis un peu neuneu ou que j'ai rien capté à ce que tu as expliqué plus tôt ! ça me fait pas peur x) )
Quoi qu'il en soit du coup je trouve ça assez stimulant de se l'imaginer comme des sens uniques (si c'est bien ça ^^). Je crois qu'il pourrait y avoir quelque chose à jouer sur cet aspect émotions / psychique / inconscient / ce qui nous chamboule dans les histoires, dans la mesure où j'ai quand même l'impression qu'on a souvent une attitude relativement passive à l'égard des histoires, alors que Viya a montré il y a quelques chapitres que la manière dont on s'en empare compte aussi énormément (et donc une manière active = à contre-courant du sens classique on va dire). Il y a aussi la question psychologique, la manière dont l'inconscient forme le conscient, la manière dont où on refoule certaines émotions... et par rapport à Fid ça interpelle encore je trouve.
Bref, j'ai conscience que c'est maladroit autant sur la forme que le fond ce que je raconte ici, mais je me dis que ces "réflexions brutes" peuvent aussi te servir en tant qu'indicateurs de ce que tes lecteurices peuvent penser et ressentir en te lisant avec ces découvertes ! ^^ Parce que mon cerveau à moi aussi il chauffe x)
Merci pour ça d'ailleurs <3 Ce n'est tout de même pas souvent cette petite étincelle d'une histoire qui raconte quelque chose d'unique. Merci merci merci <3
Vous lisez