Fid regardait la façade de la grande bibliothèque d’Hydendark, les lèvres pincées. Sitôt libéré des geôles du Palais-Citadelle, il se retrouvait convoqué avec Véra et Archie face au Conseil.
Après quatre interrogatoires infructueux, le Prince-Héritier avait dû le relâcher. À entendre le souverain le menacer, Fid s’était demandé où était passé le gamin dont il avait été le conteur. Enfant, son histoire préférée s'appelait Le Petit Prince. Elle seule parvenait à apaiser les terreurs nocturnes du garçon, qui désespéraient sa nourrice.
— Pourquoi celle-ci, et pas une autre ? avait une fois demandé la gouvernante épuisée alors que le bambin s’endormait enfin à minuit passé.
— Parce qu’il y trouve une infime partie de ce qui lui manque entre ces murs qu’il ne quitte jamais», avait répondu le conteur avec un sourire triste.
— Son Altesse Royale a tout ce qu’elle désire. Que peut-il bien lui manquer ?
Le conteur s’était levé et avait désigné la chambre luxueuse d’un geste du bras.
— Le sens de tout ceci. Aiden nage dans un monde absurde : protocole, dîners, cours rébarbatifs… Il ne comprend pas ce qu’il doit apporter au monde.
— La stabilité politique.
— Ça, c’est ce qu’on veut qu’il soit, pas ce qu’il ressent. Vous savez quel est le risque ? Qu’Aiden accepte ce rôle qu’on lui tend, et qu’il s’y accroche de toutes ses forces, perpétuant cette glorieuse légende que ses souverains d’ancêtres ont édifiée, sans réfléchir au pourquoi. Il va devenir un tyran. Le sien, au mieux. Celui de ceux qui s’opposeront à lui, dans le pire des cas.
En avisant l’air scandalisé de la nourrice, Fid avait compris que ses paroles s’apparentaient pour elle à un blasphème. Il était malgré tout allé jusqu’au bout de sa pensée, en espérant qu’elle réfléchirait malgré tout.
On avait remercié le conteur trois jours plus tard. Mais sa prédiction s’était avérée. Aujourd’hui, Aiden retirait tout soutien à son ancien ami, terrorisé à l’idée que quelqu’un attente à la seule chose qu’on lui avait offert : son pouvoir. Igane avait sans doute également fini par le pressentir, lui qui avait passé ses jours à donner la vie à des personnages d’encre.
L’Écrivain l’attendait dans le hall, seul. Véra, George et Archie se trouvaient déjà près de lui, comme des mouches figées dans l’ambre. Des discussions étouffées lui parvenaient de la salle du Conseil.
— Bonjour, Fid, susurra son rival avec un large sourire.
L’intéressé ne lui adressa ni réponse ni regard. Il le devança dans le couloir et Igane fut contraint de le suivre, entraînant dans son sillage les autres Légendiers.
Il repoussa les portes de la salle avec tant de forces que les battants claquèrent contre les murs, faisant tomber sur la pièce un silence indigné. Il avisa immédiatement Psappha, qui siégeait déjà. Ses épaules se voûtaient sous le poids d’un trop lourd fardeau.
« Ne fais rien de stupide », suppliaient ses yeux inquiets.
« Juste un peu de spectacle, mon cœur », répondit-il en pensée.
Elle secoua la tête, mais il l’ignora.
— Commençons, voulez-vous ? débuta-t-il alors que ses compagnons Légendiers se plaçaient derrière lui, non sans lui jeter un regard anxieux. Puisque ce tribunal méprise toute règle de justice, vous ne verrez pas d’inconvénients à ce qu’un des accusés se charge du rappel des faits.
Il y eut des murmures indignés et il ne put s’empêcher de sourire en son for intérieur.
— Fid, soufflèrent en chœur George et Véra dans son dos.
— Laissez-le, répondit Archie sur le même ton. Il n’est jamais aussi bon que quand il est en colère.
Les deux autres n’objectèrent plus rien. S’il ressortait libre de ce simulacre de procès, Fid se jura de payer un verre à son confrère.
— Votre belle enquête vous a fait établir que nous cherchions à devenir des criminels. Sans vouloir remettre en question votre zèle, permettez-moi quand même de la critiquer
— Quel dommage que ce petit échec de rime ! railla Igane. Il est sûr qu’un quatrain nous aurait convaincus.
Un rictus étira les lèvres de Fid. Igane était parfois bien prévisible.
— Comment donc rimer quand on m’accuse d’un crime dont l'auteur me fait face et me fixe invaincu ?
Il y eut un silence scandalisé. Psappha avait tourné la tête vers son collègue, soudain très pâle.
— Comment pouvez-vous oser… commença celui-ci.
— Ne faites pas l’étonné, coupa Fid.
— Je respecte, moi, notre chère cité ! Jamais je ne ferais régner la terreur en créant une arme ô combien dangereuse !
— Vous ne respectez que la cupidité. Or trop de chaos ferait fuir vos lecteurs… mais si vous nourrissiez leur passion pour le drame, quelle idée merveilleuse…
— Au nom de ce tribunal, éructa Igane, cessez donc de rimer !
— Alors que je peux ainsi si bien vous irriter ?
— Messieurs, s’il vous plaît ! tonna un Orateur.
Fid savait quand il fallait cesser de jouer. Il se tourna vers l’homme qui avait parlé avec un sourire contrit.
— Légendier Fid, vos accusations sont aussi graves qu’inutiles. Nous avons de solides preuves de la culpabilité de votre Confrérie.
Il leva un sourcil dubitatif.
— Vraiment ?
— Quelques jours avant que cette poudre explosive soit découverte, Viya s’est introduite par effraction au 26 Place des Orpailleurs. Eugénia de Stalte l’a surprise dans votre ancienne chambre. Voilà où vous cachiez cette arme : nous en avons retrouvé quelques grains sur le sol. Votre élève était malade, semble-t-il, la fièvre l’aura rendue maladroite. Elle l’a ensuite entreposée sur un bateau, que vous aviez pour projet de faire partir pour le Prieuré.
« Bien joué », pensa Fid avec amertume. Il repoussa la crainte qui l’envahissait. Garder la tête froide. Lutter pied à pied.
— Peut-on vraiment se fier au témoignage d’une jeune fille qui a truqué les Joutes Automnales ?
— Votre élève n’est pas non plus une sainte, Légendier, remarqua un Orateur d’un ton dur. Vous niez donc qu’elle a remis les pieds chez nous ?
— Non, articula-t-il d’une voix blanche, déclenchant de nouveaux murmures qu’il vint immédiatement recouvrir. Mais elle l’a fait pour obtenir des réponses. De la part d’Eugénia de Stalte, elle-même, qui est elle aussi une ancienne Élue du Prieuré !
Le visage d’Igane avait perdu ses couleurs. Il ne s’attendait pas à ce que Fid donne cette information. Fort heureusement, il n’eut pas besoin de repartir. Un des membres de l’Ordre le fit pour lui.
— Vous délirez, Légendier ! Eugénia est une Oratrice prometteuse et respectable ! Elle n’a rien à voir avec ces… sorcières !
Le Légendier laissa filer quelques secondes, pour laisser à son souffle le temps de redevenir régulier et à son émotion de s’apaiser. Face à lui, Psappha était livide et n’osait pas intervenir. Elle avait compris, elle aussi, que la salle était contre la Confrérie.
— Vous oubliez un détail important, tenta-t-il. Pourquoi aurions-nous créé une arme pareille ?
— Parce que vous voulez vous servir de cette poudre pour ouvrir la faille. Et ainsi accéder à plus d’histoires, tout en permettant peut-être à l’Ennemi de revenir, pour que vous, Fid, en soyez le seul maître. Vous retrouveriez enfin l’importance sur cette ville qu’on vous a confisquée.
Igane avait débité ces phrases sans interruption, comme un discours préparé. Fid sut que c’était peut-être sa dernière chance.
— Mon cher Igane… Qu’est-ce qui peut bien vous faire penser que cette poudre aurait une quelconque action sur l’Intermonde ?
Si l’Écrivain comprit qu’il avait été imprudent, il se ressaisit très vite.
— Pourquoi auriez-vous accepté dans vos rangs une ancienne Élue du Prieuré, autrement ?
Fid demeura silencieux. Il y avait bien une raison, mais la confier, c’était offrir à son ennemi un pouvoir trop important. C’était aussi s’attirer la désapprobation de ses amis. Ce silence signa la fin du combat.
— Je pense qu’il est temps, fit alors Igane sans lui laisser la possibilité de répartir d’un ton doucereux aux autres juges. Le peuple d’Hydendark mérite de savoir que les Légendiers tirent les histoires qu’ils lui susurrent à l’oreille de la même faille qui a tué pour chacun ici un parent, un frère, un ami. Il doit connaître savoir qu’ils projettent désormais d’accroître leur puissance.
— Nous ne projetons rien du tout, gronda Archie.
— Un plan sans doute mûri depuis des années, continua l’autre comme s’il n’avait pas été interrompu. Ils ont intégré l’homme qui a pactisé avec l’Ennemi à leurs rangs, puis cette forcenée de Viya, au passé tout aussi trouble. Offrons la vérité au peuple. Il tranchera.
— Nous avons gardé le secret, objecta un autre Orateur. Nous pourrions être tenus responsables.
— Est-ce de notre faute si nos frères Légendiers ont abusé de notre bienveillance ? articula un des Écrivains. Nous n’avons découvert que tardivement ce qu’ils projetaient de faire.
— Pensez au chaos que cela provoquera ! supplia Véra.
Un sourire torve étira les lèvres d’Igane.
— Mais, ma chère… vous avez initié ce chaos en jouant avec un ailleurs dont vous ignorez tout.
Fid cherchait une ultime réplique pour empêcher le désastre. Mais il voyait un à un les Orateurs et les Écrivains se ranger du côté d’Igane. Il voyait aussi les anciennes peurs resurgirent dans la cité, le mépris, la panique. Un long silence s’étira dans la salle.
— Votons, proposa alors un Orateur.
Igane eut un sourire satisfait et tint la porte aux Légendiers lorsqu’on les invita à sortir. Lorsque Fid passa devant lui, il lui glissa à l’oreille.
— Si vous la revoyez un jour, remerciez votre élève pour moi. Elle rend l’histoire si aisée à dérouler.
Le regard de son rival rencontra le sien, si dur qu’il fendilla un instant son assurance.
— Pourquoi me haïssez-vous ? demanda seulement Fid.
Une ombre passa dans l’œil de l’Écrivain.
— Il n’en a pas toujours été ainsi, répondit-il.
Puis il referma la porte sur lui.
***
Avant l’aube, Viya se glissa avec Dan jusqu’au Rafiot en bataillant contre la fatigue qui lui alourdissait les paupières. Élisabeth avait prêté à la jeune fille un manteau sombre qu’elle ne mettait plus et une écharpe grise. La redingote que lui avait offerte Fid, bien que discrète, aurait pu permettre de l’identifier. Le vêtement de substitution n’était pas assez chaud pour les températures glaciales de la saison et elle endura la traversée en serrant les dents et en priant pour ne pas s’endormir. Elle débarqua avec soulagement, après s’être assurée que le navire était vide, vérifia que sa capuche était rabattue sur sa tête et que l’écharpe dissimulait son nez, puis elle s’enfonça en grelottant dans les rues glacées de la cité, en direction du 26 Place des Orpailleurs.
La suite de son plan était floue dans son esprit. Son épuisement et sa lutte de tous les instants contre le froid ne l’aidaient pas à l’éclaircir. Quelques pièces de cuivre tintaient dans la poche du manteau d’Élisabeth. Elle mourut soudain d’envie de s’installer au chaud dans un café discret autour d’un thé pour réfléchir. Peut-être y entendrait-elle quelques bribes du procès récent de la Confrérie, qui l’éclairerait sur la situation.
Lorsqu’elle repéra un petit établissement en lisière des Docks et du quartier des Éternels, dans une rue peu fréquentée, elle s’y dirigea d’un pas pressé.
Une main ferme se referma sur son bras et l’entraîna dans une ruelle adjacente avant qu’elle n’atteigne la devanture. La crainte d’avoir été identifiée en dépit de ses précautions chassa sa fatigue et elle se débattit pour se dégager.
– Par tous les livres, qu’est-ce que tu fiches là, pauvre idiote ?
La voix n’était qu’un sifflement colérique, dont elle reconnut pourtant le timbre entre mille. Elle en fut si surprise qu’elle se figea et ne parvint qu’à articuler un pitoyable :
–… Et vous ?
C’était bien sa veine que son mentor lui tombe dessus alors qu’elle venait à peine de débarquer.
Ce ne fut que là qu’elle leva vraiment les yeux vers Fid, remarquant son teint blême. Avec ses yeux soulignés de cernes sombres, il semblait ne pas avoir dormi de la nuit. Le procès de la Confrérie avait dû mal se terminer pour qu’il se trouve dans un tel état.
— La question est-elle vraiment pertinente ? gronda-t-il en serrant plus fort son bras.
La gorge de Viya se noua. Le visage de Fid ne trahissait rien d’autre qu’inquiétude et agacement. D’accord, elle n’avait pas le droit d’être ici, mais elle aurait espéré des retrouvailles plus chaleureuses.
— Vous me faites mal, souffla-t-elle.
Il la lâcha comme si son contact le brûlait soudain, mais ne se départit pas de son air contrarié.
— Véra me tient à l’écart de tout ce qu’il se passe ici, plaida-t-elle en massant sa peau douloureuse avec une grimace. Je lui ai transmis vos suppositions. Elle ne veut pas que nous prenions le risque de contourner le blocus pour rejoindre la Montagne sur vos simples dires. Et moi, je refuse de courir le risque de finir enfermée au Prieuré si vous vous trompez. Alors j’ai décidé d’agir.
— Agir ? répéta-t-il en jetant un coup d’œil aux alentours pour vérifier qu’ils étaient déserts. Igane a utilisé ta visite au 26 Place des Orpailleurs pour entériner notre culpabilité dans la confection de cette poudre explosive ! Alors par pitié, arrête d’agir. Ne bouge plus un orteil ou il s’en servira. D'ailleurs, la prochaine fois que je vois Dan ou Elisabeth, ils vont regretter de t’avoir filé le tuyau de ce maudit compartiment dans la réserve du Rafiot. Non, ne prends pas cet air ahuri, toute la Confrérie est au courant. Nombre d’entre nous a croisé Dan ou Élisabeth à Hydendark alors même qu’ils avaient interdiction de poser une semelle hors de l’île, on a fini par se poser des questions. Maintenant, remonte dans le bateau et au nom de toutes les histoires de l'univers, restes-y !
Viya fut envahie d’une bouffée de ressentiment envers le jeune homme. La cache n’était pas si confidentielle et il le savait ! Mais elle n’abandonnerait pas.
— Attendez, écoutez-moi : si j’obtiens la preuve qu’Igane veut détruire la faille, nous y verrons plus clair. Véra sera obligée de me laisser y aller, pour que je puisse la protéger. Et pour cela, il faut qu’Eugénie me révèle la vérité sur le plan d’Igane. Il a instrumentalisé la haine qu’elle me voue, mais pourquoi se serait-elle lancée dans une entreprise visant à détruire l’Intermonde, si être Protectrice est son vœu le plus cher ?
Elle vit dans le regard de Fid que l’argument avait fait mouche.
— Très bien. J’irai lui parler.
Elle cilla, surprise de sa capitulation. Elle aurait dû se sentir soulagée, à la place de quoi elle répliqua :
— Non, c’est à moi de la convaincre, c’est mon plan.
Fid la regarda comme si elle avait perdu l’esprit.
— Viya, rappelle-toi ta Joute Automnale : tu ne sais pas convaincre.
— Je viens pourtant de vous convaincre vous.
Elle savoura les deux secondes de silence qui s’écoulèrent, fière de l’avoir réduit au silence.
— Tu ne tiendras pas deux minutes face à elle, déclara-t-il enfin. La dernière fois qu’elle t’a vue, elle t’a rendue malade.
— Ce n’est pas elle qui m’a rendue malade ! rétorqua-t-elle avec force.
Cette affirmation la fit vaciller.
C’était la première fois qu’elle osait vraiment se l’avouer.
« Tu vas commencer à dépérir… » « Si tu ne vas pas à la source… »
La première fois qu’elle envisageait qu’elle allait…
— Elle t’a enfermée dans ton propre cauchemar, Viya. Je sais reconnaître ce genre de manipulation quand j’en vois une.
— Peut-être pour le cauchemar, mais pas pour…
— Quelle importance ? s’agaça-t-il. Je m’occupe d’Eugénie, fin de la discussion. Ensuite, si elle confirme ma supposition - ce qui est probable puisqu’Igane s’apprête à révéler au grand jour que nos histoires viennent de la faille -, toi et moi irons au Prieuré. Que Véra soit d’accord ou pas.
Une partie d’elle-même s’horrifia de ce qu’il venait de lui apprendre. Si Igane éventait l’origine des histoires des Légendiers, il y avait fort à parier que le peuple craindrait définitivement la Confrérie. Il existait des choses envers lesquelles l’esprit humain concevait une peur instinctive. L’idée d’autres mondes que l’on pouvait toucher du doigt en faisait partie. Igane s’évertuait à raviver cette terreur souterraine, en rappelant à tous que Fid avait interagi avec cet ailleurs au prix d’un bain de sang, et que Viya y était aussi liée.
L’autre moitié de son esprit était saisi par une terreur bien plus prégnante. Fid n’arrivait pas à lire entre ses lignes. Comment l’aurait-il pu ?
— Je me réjouis en tout cas que tu acceptes enfin l’idée d’être initiée, poursuivit-il d’une voix plus douce.
La jeune Légendière acquiesça. « Parce que je suis peut-être en train de mourir. » aurait-elle voulu répondre. Mais à regarder son visage harassé, elle jugea qu’il avait bien assez à s’inquiéter. Et puis, il demeurait cette possibilité que Sœur Helena lui ait menti. Après tout, sa fièvre avait disparu. Inutile d’alarmer son mentor pour rien, n’est-ce pas ?
— Bien. Maintenant, il faudrait que tu retournes…
Viya le serra soudain dans ses bras avant qu’il ne puisse continuer. Il demeura figé par la spontanéité de son geste. Puis sa main se posa lentement sur sa tête.
— Faites vite, souffla-t-elle.
Elle se détacha de lui avant qu’il ne puisse poser des questions. Peut-être voulut-il l’arrêter, mais une silhouette entra à cet instant dans la ruelle, les privant de la possibilité de discuter.
Viya regagna le bateau, puis la réserve. À peine se fut-elle cachée dans le réduit qu’elle se mit à frissonner.
« Tu aurais dû lui parler, ma fille. », résonna la voix de Sœur Helena dans son esprit. « Le temps presse ».
— Taisez-vous…
Ses paupières se fermèrent toutes seules, sa tête se mit à tourner au point de lui donner la nausée.
« Non. Non, pas maintenant… »
La vague d’obscurité la cueillit si brutalement qu’elle n’eut pas le temps d’appeler au secours.
Me revoilà ^^
Alors, désolée d'avance pour mon commentaire, il se peut qu'il ne soit pas très agréable à lire et je m'excuse pour les petites remarques que je vais faire :/ Je préfère toutefois ça à jouer l'hypocrite <3
Mais donc, je t'avoue avoir eu un peu de peine à saisir l'enjeu de ce chapitre. Je trouve que dans sa construction, il part peut-être trop dans tous les sens?
D'abord, il y a la partie avec le Prince. Et ça, j'ai vraiment, mais genre vraiment aimé que tu fasses revenir ces souvenirs-là. Je trouve que c'est super pertinent, et je trouve justement dommage qu'on survole ça. C'est juste que, vois-tu, j'aurais trop trop aimé qu'on approfondisse le sujet et l'aspect "tyran". Je pense que plus en apprendre sur le Prince nous serait profitable pour donner de l'épaisseur à cet antagoniste-ci, afin qu'on comprenne encore mieux qu'il est pas juste "méchant" parce qu'il est "méchant" mais que son attitude actuelle s'explique par son enfance et son statut particulier. Donc oui, j'aurais bien aimé en apprendre plus, la scène me paraissait trop courte :)
Et c'est pour ça que j'ai eu de la peine, je pense, à ensuite sauter sur le procès, puis sur la rencontre entre Viya et Fid. Ca me donne presque l'impression de sauter d'une scène à l'autre sans avoir eu le temps de bien comprendre où tu voulais nous emmener avec chacune de tes scènes. Raison pour laquelle ce chapitre, me semble-t-il, manque un peu d'unité narrative.
Pour le procès : alors, j'ai vraiment pas envie de te miner avec ce que je vais te dire, mais je trouve qu'on tourne un petit peu en rond. Presque tous les arguments donnés ont déjà été exposés plus tôt dans l'intrigue, me semble-t-il, par d'autres personnages, si bien que ça me donnait un peu l'impression de redite (non pas à l'intérieur du procès, mais par rapport au reste de l'histoire et de ce que nous avons déjà lu). Après, ceci dit, il y avait de jolies trouvailles stylistiques dans le pimpant des répliques (j'ai trop aimé, par exemple, la référence à la rime d'Igane, et les réponses mordantes de Fid! Je le retrouvais là, mon petiot <3)
Mais outre ça, j'ai de la peine à comprendre ce que ça nous apporte de nouveau. Peut-être serait-il préférable d'avoir simplement un compte rendu et d'exploiter un peu l'ellipse?
Mais je sais pas. La scène est dynamique et c'est cool, sur ce point c'est réussi. Je me demande juste jusqu'à quel point ça nous apporte des éléments nouveaux.
Sinon, pour la rencontre entre Viya et Fid : j'ai presque été déçue qu'ils se retrouvent aussi vite haha ^^ La scène des adieux étaient très émouvante, et elle est presque rendue moins puissante par des retrouvailles rapides. Mais après, ceci dit, c'est aussi moi qui apprécie lorsque deux personnages sont éloignés l'un de l'autre pendant un long moment, dans les romans. Donc cette remarque sûrement témoigne de mon goût personnel ! Et aussi, j'aime bien les duos (en fait je les adore), mais j'aime bien aussi lorsqu'ils agissent chacun de leur côté, et là, j'ai presque l'impression d'avoir "trop" de scènes entre Fid et Viya, si bien que ça peut aussi vite faire effet de "déjà vu". On savoure moins les scènes où ils sont les deux lorsqu'elles sont nombreuses, je trouve. Mais encore une fois, ce n'est que mon avis et mon goût personnel. Mettre une grande focalisation sur les duos, beaucoup d'histoire le font (comme la tienne!) et ce n'est pas une mauvaise chose ni un défaut. Mais le dosage reste délicat, et parfois, c'est bien pour le lecteur de les voir évoluer l'un sans l'autre. Et là, je trouverais que Viya gagnerait à s'émanciper davantage, d'autant plus que c'est une chose qu'elle avait commencé à faire sur l'archipel, et je trouve dommage qu'elle soit coupée dans son élan par la rencontre avec Fid, ici. Surtout que c'est à elle d'aller voir Eugénia, pas Fid ! (D'ailleurs, petites coquilles : à plusieurs reprises, il y a marqué Eugénie à la place d'Eugénia)
Donc voilà :)
Je suis vraiment désolée de te noter tout ça, j'espère sincèrement que tu ne seras pas vexée et c'est volontiers que je discute encore avec toi pour tenter de résoudre certaines petites choses. A noter que tout est évidement subjectif, que je ne suis pas maître de l'écriture et que tout n'est pas bon à prendre. Je pourrais ressentir une chose que d'autres personnes le ressentiraient autrement et ne trouveraient rien à y redire :) Et puis, c'est toi seule qui sais mieux ce que tu veux faire, alors oui, encore une fois, tout ce que je dis ne t'est pas forcément pertinent.
Mais sinon, toujours un grand plaisir de te lire, bien évidemment ! Le procès était dynamique, et j'ai beaucoup aimé Fid et Igane qui se lancent leurs petites piques. Ca avait de la poigne !
Donc voilà, j'aime te lire, j'espère que tu en as conscience. Ton histoire fait partie de celles qui me marquent et qui a sa petite place dans mon coeur <3
A très vite !
Je réponds enfin !
Je crois que tu as tout à fait raison de pointer le manque d'unité de ce chapitre, c'est un peu mon ressenti aussi. J'ai beaucoup lutté avec son rythme et je crois que je n'ai pas encore trouvé comment faire.
Le procès n'était pas décrit dans ma V1, je l'ai rajouté parce que j'ai trouvé qu'on saisissait mieux les intentions d'Igane et ça m'a permis de glisser un indice important pour la suite.
J'ai pour projet de modifier cette confrontation future avec Eugénia, il faut que je vois comment faire... mais oui, clairement il y a un problème dans ce chapitre x)
J'ai lu ce chapitre il y a quelques jours alors mes remarques ne seront peut-être pas trop détaillé car de mémoire, pardonne-moi ^^
J'ai bien aimé cette révélation sur le passé commun du prince et de Fid. On en arrive presque à compatir avec le prince, qui a été "éduqué" et "encouragé" à courir après le pouvoir. J'ai trouvé ça bien amené et aussi tragique que logique (c'est tragi-logique du coup ?).
Rien à dire sur le procès (même si perso je suis toujours fan des procès puisque mes études m'y obligent), si ce n'est la scène de fin, où Igane révèle qu'il n'a pas toujours détesté Fid et... wow. J'ai trouvé ce moment extrêmement beau, intriguant, renversant. Je veux tellement en savoir plus, connaitre leur passé, en apprendre plus sur Igane. C'est fou, mais tu arrives toujours à nous montrer que non, tes "méchants" ne sont pas vraiment des méchants et qu'ils ont avant tout une histoire, et que tout est question de perspective. C'est toute la question de la perception des mots et des histoires d'ailleurs, sur laquelle porte en grande partie ton histoire d'ailleurs ! La subjectivité, c'est la clé ! Bref, trop hâte de savoir ce qu'Igane pensait de Fid, et ce qui l'a fait changer d'avis.
Cette scène est vraiment LA scène du chapitre selon moi ! Ça a même fait baisser la rencontre Fid/Viya au second plan tellement elle est importante cette scène ^^
D'ailleurs, Fid m'énerve à vouloir aller voir Eugénia lui-même, c'est pas à lui d'y aller :/ J'espère que Viya va réussir à y aller !
À bientôt pour la suite <3
Merci pour ce beau retour !
C'est marrant que tu aies tant accroché à ce petit passage entre Igane et Fid, parce que je l'ai rajouté au dernier moment, tout spécialement pour PA ^^ Heureuse de voir que ce n'était pas inutile !
J'essaie de voir l'histoire plus dans son ensemble dans ce commentaire. Je ne sais pas si ça peut t'aider ?
Tout d'abord, j'ai trouvé le séjour de Viya sur l'Archipel un peu court, il est important parce que c'est là-bas que Viya va trouver la force et la détermination de prendre les choses en main. (le délic : Elisabeth et Dan ??) (ah et que c'est palpitant de voir Viya évoluer !!) De ce fait, je me questionne sur les adieux entre elle et Fid. Ils étaient tout en douceur, amour et tristesse, des beaux adieux, mais du coup je m'attendais à de bons vrais adieux, j'entends par-là qu'ils ne se voient plus pendant très, trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps xD C'est surtout ce point chronologique que je voulais soulever.
Autrement, j'ai vraiment aimé ce chapitre (au niveau de la clarté et tout, je trouvais que c'était bien). Et un coup de coeur sur ce passage :
"Le regard de son rival rencontra le sien, si dur qu’il fendilla un instant son assurance.
— Pourquoi me haïssez-vous ? demanda seulement Fid.
Une ombre passa dans l’œil de l’Écrivain.
— Il n’en a pas toujours été ainsi, répondit-il.
Puis il referma la porte sur lui."
Je remarque beaucoup d'allées et venues dans l'intrigue, des retours en arrière qui freinent l'action. J'ai remarqué quelques répétitions au niveau des mots mais également des scènes : on a déjà vu un procès et je crois qu'il nous manque un petit détail pour marquer leur différence. Peut-être que cela vient d'un "manque" de descriptions, même si je n'aime pas trop parler de "manque". Par exemple, les personnages sont très peu décrits et cela les rend plus difficiles à identifier. Dans les chapitres précédents, c'était surtout la couleur des cheveux qui les discernait. Je pense que ce serait bien d'ajouter d'autres attributs, leur façon de grimacer, de porter tel ou tel habit (et quel habit, d'ailleurs ?), sa manière de regarder, enfin je dois être casse-pied à lister cette liste que tout le monde connaît déjà ^^' Je n'ai pas senti leur présence sans leur apparence physique, j'ai du mal à me les représenter clairement (ce qui est tout-à-fait subjectif, cela dit).
Et Viya et Fid. Je les trouve seuls. Il y a peu de personnages dans ce roman, les rues sont souvent vides sans trop d'explications. Ils sont les personnages principaux, certes, mais ils occultent beaucoup les personnages secondaires qui sont pourtant importants, non ? Peut-être s'attarder sur ses personnages secondaires et les développer un poil plus ? Ils sont déjà très profonds et du coup, j'ai été frustrée de ne pas plus faire leur connaissance. ^^
Oooooola, mon commentaire est trop daaaaark de négatif. Dit comme ça, ça occulte tout le positif qui est pourtant beaucoup plus important en terme de "quantité" !! J'ai adoré les émotions qui secouent Viya (je ne crois pas que ce soit les émotions à proprement parlé qui m'ont plu, mais bon xD). Ou non j'ai aimé sa sensibilité et... toute son évolution. Elle me touche tellement ! Lorsque Dan lui montre ses failles, lui montre qu'elle s'inflige du mal seule en se rabaissant... Mais elle est très seule. C'est peut-être ce qui l'a amenée à se lier d'amitié avec Fid ? Bref, c'est très beau.
Pour l'évanouissement de Viya, j'espère juste que ça ne la forcera pas à faire un pas en arrière alors qu'elle était déterminée à avancer xD
Voili voilou, j'espère vraiment que mon commentaire puisse t'aider, à tout bientôt !!
Merci pour ce commentaire ! Je comprends ton point de vue sur l'aspect "court" de ce séjour sur l'Archipel. Je vais voir si je peux atténuer cette sensation.
Par rapport au rythme et au dosage de l'action, c'est vraiment avec ça que je bataille... ==> Pour m'aider à mieux cerner le problème, est-ce que tu pourrais expliquer ce que tu entends par "beaucoup d'allées et venues dans l'intrigue, des retours en arrière qui freinent l'action" ? Parce que je sens ce que tu veux dire, mais j'ai du mal à le situer dans des exemple concrets.
C'est très intéressant ce que tu notes sur les rues vides, le manque de descriptions. J'ai bien pris note et je vais y remédier.
Et puis je pense que je vais déplacer le lieu du procès de Fid, pour atténuer la sensation de redite. Je m'occupe bien évidemment des répétitions de mots !
Par rapport aux personnages secondaires : normalement, tu vas continuer à faire leur connaissance mais je comprends qu'on puisse vouloir plus d'informations sur eux, plus tôt.
Merci aussi de prendre le temps de souligner ce qui t'a plu. Notamment l'évolution de Viya, parce qu'elle est très importante pour moi et assez difficile à mener, mine de rien. Je suis jamais partie d'un personnage aussi fragile. Indubitablement, Fid et elle se ressemblent et c'est en partie ce qui les rapproche !
Merci pour ta lecture et ton aide !
Comme si l'intrigue restait inachevée, qu'elle n'allait pas au bout des choses, comme si l'intrigue commençait à se dessiner avant de se stopper net pour nous amener ailleurs, et d'être finalement reprise plus tard. Peut-être essaies-tu de maintenir le suspense ou de brouiller les pistes pour que ce ne soit pas trop évident ?
Je ne sais pas si tu comprends ? (n'hésite pas à me reposer des questions si ce n'est pas clair ^^)
Comme une vague qui s'apprête à se former, on sens qu'elle arrive mais elle n'arrive pas, pas tout de suite, en tout cas. Après ce n'est pas forcément une mauvaise chose, je n'arrive pas vraiment à mettre le doigt sur le "problème" de ces retours en arrières... (ce qui reste subjectif)
Sinon l'histoire reste assez statique au niveau des déplacements. Le 12 Dreamyard Alley est au centre et les personnages vont et reviennent surtout. Par exemple, quand Viya va au Palais-Citadelle, on s'attendrait à qu'elle fasse des connaissances là-bas et qu'elle les garde. Le Palais serait devenu plus familier, on aurait découvert un peu plus sur ses spécificités, son fonctionnement, sur tout son aspect politique, etc.
Viya se serait fait un appui à l'intérieur pour pouvoir avancer. Et elle a bien fait la connaissance du Prince mais celui-ci la freine, il est plutôt un obstacle qui fait avancer l'intrigue mais pas Viya et Viya subit l'intrigue et la ralentit au lieu de la mener.
Ou cette allée-venue entre Hydendark et l'Archipel.
De manière générale, j'ai l'impression que Viya est confrontée à beaucoup d'obstacles mais qu'elle met du temps à se décider à les franchir. Ils s'accumulent et parfois tombent seuls avant de se reformer : Fid est en prison, Viya ne peux plus le revoir, va à l'Archipel, mais le revoit quand même en retournant à Hydendark. Et elle retourne à l'Archipel, elle ne peux plus le revoir alors que cette fois, elle a quelque chose d'important à lui révéler. Cependant, il y a Archie, donc l'obstacle tombe et se reforme puis tombe, mais elle ne le franchit pas. Des faux obstacles, un peu.
C'est comme si Viya hésitait. Les obstacles font bloquent devant elle, se déforment pour lui laisser le passage dès qu'elle pose un pied pour le grimper, elle recule pour voir que le passage est libre avant de s'y engager et de nouveau un obstacle se reforme, etc. Je ne sais pas si tu es d'accord avec cet aspect imagé ?
Mais du coup, je ne sais pas si c'est plus clair pour toi ? Ce que je viens de dire là doit être décourageant parce que je sais que ça suggère un grand re-travail... Ou juste de revoir un peu l'ensemble du manuscrit et de "réagencer". Je suis dans la même impasse niveau réécriture, dès qu'on me fait une remarque, je me jette sur mon manuscrit, et c'est fatiguant et décourageant. MAIS !
N'oublie pas que ton histoire a un potentiel énorme, que je m'attarde moins sur ses qualités alors qu'elle en a beaucoup et qu'on sent que tu as de l'expérience en tant qu'auteure. Il faut le souligner, même si on a tendance à l'oublier, justement. ^^
Merci pour tes précisions, elles m'aident vraiment à mieux cerner le problème. De là à trouver la clé pour le résoudre...
Ta remarque par rapport au palais a fait naître une idée, je me dis qu'elle pourrait peut-être confronter le prince après être allée voir Fid dans sa cellule, voir éventuellement Igane qui serait là pour une raison ou une autre, et donner ce faisant à Viya une clé importante. En fait, je n'avais pas prévu d'étendre l'univers du palais. Peut-être que la nourrice du prince pourrait l'aider ? Je ne sais pas ^^
Mais ton image m'aide à comprendre le souci et je me dis que ça doit être fatigant en tant que lecteur, il faut vraiment que je remédie à tout ça.
"Sans vouloir remettre en question votre zèle, permettez-moi quand même de la critiquer" Il manque un bout ou un point. Dans ta réponse à Isapass, tu te demandes si c'était la peine d'écrire le procès et il me semble que oui : non seulement pour ton histoire (je pense que c'est important de faire s'affronter Igane et Fid avec des mots, et les voix des Orateurs et des autres Légendiers qu'il nous faut entendre aussi se glissent bien dans ce dialogue), mais en plus pour la "nature" de ce que tu écris. Mine de rien, c'est une petite prouesse qui donne la profondeur et la petite étincelle que l'on cherche dans ton histoire et dans ton style - par exemple "Alors que je peux ainsi si bien vous irriter ?" : on entend "imiter", j'ai trouvé ça génial (littéralement). Et pour une histoire sur les mots et sur les histoires, dans un tel monde, je crois que c'est presque nécessaire.
"Fid demeura silencieux. Il y avait bien une raison, mais la confier, c’était offrir à son ennemi un pouvoir trop important. C’était aussi s’attirer la désapprobation de ses amis. Ce silence signa la fin du combat." C'est vrai que c'est un peu décevant de finir encore sur une défaite de Fid, et pourtant on a la sensation ici que c'est lui qui contrôle cette issue. Peut-être insister là-dessus pour complexifier et nuancer la pente descendante qui caractérise cette partie de ton histoire ?
"Il doit connaître savoir qu’ils projettent désormais d’accroître leur puissance." connaître et savoir, il faut choisir !
Remarque de rien du tout : on a bien plus conscience du moment où on se situe dans l'année lorsqu'on retrouve Viya ! (Je le dis puisqu'on en a déjà parlé.)
"— Viya, rappelle-toi ta Joute Automnale : tu ne sais pas convaincre.
— Je viens pourtant de vous convaincre vous." Belle évolution du personnage, qui nous replace aussi dans le contexte de l'histoire qui commence avec cette Joute.
C'est vrai que c'est un peu frustrant ces "faux départs" de Viya... Peut-être qu'en changer la cause rendrait les choses différentes ? Qu'elle s'évanouisse dans la rue, que Fid la ramène au bateau et se charge de faire ce qu'elle avait l'intention de faire ? C'est une suggestion comme ça puisqu'évidemment, ça engage pas mal de choses du point de vue de la dynamique des personnages, mais je vois mal les deux aller se confronter à Eugenia... Il me semble que c'est à égalité qu'il faut discuter avec elle. Je ne sais pas, tu me surprends souvent et toujours dans le bon sens donc je ne doute pas de l'issue que tu trouveras !
Merci pour ta lecture et tes suggestions !
D'abord, tu me permets pas mal de lever mes doutes sur cette scène que j'hésitais à supprimer. Elle me permet d'ajouter un petit côté "flamboyant" que j'aime bien et que j'aurais sans doute poussé davantage si je la réservais à un public adulte. Quand j'ai écrit les répliques de Fid, elles étaient très évidentes (toutes les siennes coulent naturellement) et j'ai vraiment pris du plaisir à jouer avec ses réparties. Je crois que c'est en partie pour ça que j'ai écrit cette histoire, et ce serait bête de m'en priver.
L'idée de cette "pente descendante", c'est que Fid soit complètement acculé, mais peut-être qu'il l'est trop et qu'on ne voit plus du coup quel sens peut prendre l'histoire. Je vais tenter de le rendre plus combattif.
Pour cet énième "faux-départ" frustrant, tu soulèves une très bonne piste. Pour le moment, le chapitre avec Eugénia est déjà écrit sur PA, mais je ferais peut-être une MAJ si une autre idée me vient. Dans tous les cas, ça ne devrait pas influencer l'intrigue principale, seulement la dynamique narrative.
Merci pour ton retour ! <3
Quant à la seconde partie, j'ai l'impression d'un énième "faux départ" de Viya. Du point de vue de Fid, je comprends qu'il préfère faire les choses lui-même pour ne pas aggraver la situation de la confrérie (encore qu'après son flop au procès, je ne suis pas sûre qu'il soit plus efficace que Viya), mais du point de vue de l'histoire, c'est un peu frustrant que toutes les initiatives de Viya soient anéanties par les circonstances, par Fid ou par elle-même. J'attends vraiment avec impatience le moment où elle pourra voler un peu de ses propres ailes... et je ne vois pas ce moment arriver.
Je t'avoue que j'étais complètement passée à côté de l'aspect inconséquent que cette tendance à se retrouver battu pouvait donner à Fid.
J'ai conçu cette partie de l'histoire comme une pente descendente. Peut-être qu'il y a un problème d'équilibre entre cette descente et le comportement ds personnages. Pour moi, ça s'explique en partie par le fait que Fid ne veut pas s'avouer vaincu.
Dans ma première version, je ne détaillais pas le procès. Je le rapportais juste par la suite. Mais je l'ai écrit parce que je trouvais que ça manquait de dynamisme, peut-être que ce n'est pas la peine ?
Je comprends complètement tes attentes et ton point de vue autour de Viya, et je m'énerve contre moi-même parce que j'aimerais bien pouvoir dynamiser le personnage, et en même temps, il ne me paraissait pas logique qu'elle aille affronter Eugénia toute seule et qu'elle parvienne à quelque chose. Peut-être qu'ils pourraient y aller tous les deux, mais ça m'obligerait à réécrire une partie de la suite, dont le prochain chapitre... Mais c'est peut-être la seule solution.
J'ai un peu l'impression que l'histoire m'échappe ou qu'elle prend l'eau, ah là là... Il faut que je mouline tout ça ^^
Je pense que mon ressenti à propos de Fid serait différent si on voyait plus de doutes. Ce qui ne l'empêcherait pas de vouloir continuer à se battre à tout prix. C'est juste qu'à chaque fois, j'ai l'impression qu'il croit maîtriser la situation, alors que la suite prouve que ce n'était pas le cas.
Pour Viya, c'est encore une fois tout à fait personnel : je pense que je la trouverais plus attachante si elle finissait par s'émanciper. J'ai cru que c'était arrivé quand elle prend la décision de partir de l'archipel vers le prieuré, mais encore une fois, c'est Fid qui reprend les commandes. Est-ce que ça ne serait pas possible que leur chemin se séparent, au moins temporairement ? Est-ce que Fid ne pourrait pas avoir seul l'idée d'interroger Eugénia, pendant que Viya part pour le prieuré ? Quitte à ce qu'ils se rejoignent ensuite, d'une manière ou d'une autre ?
Attention, je dis ça sas connaître la suite, donc ça ne sert peut-être pas du tout ton intrigue.
Globalement, je te suggérerai de ne plus rien toucher pur l'instant, jusqu'à ce qu'un certain nombre de lecteurs aient lu l'histoire intégralement. Ca me paraît risqué d'entreprendre des modifications d'après mes remarques, dans la mesure où je n'ai pas de vue d'ensemble. Et si tu as le nez dans le guidon, tu risques de te précipiter sur une piste pour t'apercevoir ensuite que ça ne marche pas.
Bref, je te conseille de tout publier puis de voir ensuite les retours globaux ;) En plus ça t'évitera de mouliner en continu !
Merci pour tes précisions !
Pour ce que tu suggères pour une séparation totale des chemins de Viya et Fid, ce n'est pas possible du point de vue de l'intrigue, et c'est un peu le problème.
Tu as raison, je ne vais rien modifier pour l'instant. J'ai eu quelques idées, que je note, mais j'arrive à un point de l'intrigue où tout devient très intriqué, si bien qu'une petite modification à d'immenses répercussions du tout le reste. Un exemple tout bête : en écrivant cette scène du procès de Fid, j'ai du réécrire le contenu de la scène avec Viya, pour que ça soit suffisamment cohérent.