25. Le piège

Par Romane

– Vous êtes en état d’arrestation. Nous vous escortons tous les trois au Palais-Citadelle, afin de vous interroger.

Viya sortit d’un seul coup de sa torpeur, et elle put distinguer l’air de stupeur qui tomba sur les traits de Fid avant qu’il ne se lève d’un mouvement brusque. Ce ne fut qu’alors qu’elle réalisa que deux gardes royaux se tenaient dans la cuisine, un homme et une femme vêtus de longues capes noires avec, sur leur col, un discret écusson représentant le Palais-Citadelle barré d’une épée flamboyait à la lumière des lampes. Fid s’apprêta à répliquer, mais George lui vola la parole :

– Si telle est la volonté de nos souverains, nous vous suivrons avec diligence. Cependant, mademoiselle Viya est souffrante, peut-être pourrais-je répondre seul à vos questions ?

– Nous vous escortons tous les trois jusqu’au Palais-Citadelle, refusa la femme, aux cheveux courts et blonds. Ce sont les ordres.

Viya jeta un coup d’œil anxieux à Fid. Il avait noué ses mains dans son dos pour dissimuler leurs tremblements subits. Elle se souvenait parfaitement de l’état dans lequel l’avait plongé la traversée du lac.

– Mais Fid ne peut pas…

L’intéressé lança à Viya un regard noir qui la fit taire immédiatement. Il lui avait déjà expliqué qu’il tenait à ce que sa phobie - sa faiblesse - demeure un secret.

Il expira doucement et récupéra son manteau accroché dans l’entrée. Il l’enfila avec des gestes lents et méthodiques. N’importe qui pouvait voir ses mains tremblantes.

Viya et George remarquaient surtout son silence, signe d’une rage sourde qui exploserait tôt ou tard.

– Je vous en prie ! implora la jeune fille. Il y a erreur !

On ne jugea pas utile de lui répondre.

La femme les étudia tour à tour, puis leur fit signe d’avancer dans le couloir. Le garde vint soutenir Viya jusqu’au fiacre discret qui attendait devant la porte. Une dizaine de silhouettes vêtues de noires étaient postées dans la rue. Lorsqu’on fit monter les Légendiers dans la voiture, elles disparurent dans les ruelles adjacentes. De toute évidence, leur arrestation se devait d’être peu remarquée, mais s’ils avaient résisté, ils se seraient tout de même trouvés à quatre contre un. Une précaution qu’on n’employait pas pour de simples citoyens.

Elle posa son regard sur la femme assise en face d’elle. La garde exhibait une lame tranchante. Viya ne s’expliqua pas ce déploiement de force.

— C’est Igane, prononça alors Fid d’une voix trop douce pour ne pas dissimuler autre chose qu’une froide colère. George se demandait comment notre homme allait s’y prendre pour tous nous anéantir… Manifestement, il a trouvé et il n’a pas perdu de temps.

« Tu sais quelque chose. Découvre ce dont il s’agit, et nous aurons une longueur d’avance sur lui. » Une longueur d’avance, c’était bien ce dont ils avaient besoin. Alors, Viya commença à chercher.

 

 

*

 

Les embruns et le vent glacial qui soufflait sur le lac avaient bien failli avoir raison de Viya, qui tremblait déjà sous l’effet de la fièvre. En comparaison, la cellule où les trois Légendiers avaient été jetés un quart d’heure plus tôt semblait presque accueillante. Au moins, le froid y était moins intense. La jeune fille se tenait recroquevillée contre le mur, comateuse, repassant ses souvenirs dans son esprit. Fid était debout à quelques mètres d’elle, le regard fouillant l’obscurité du couloir. Ses jambes tremblaient, mais il refusait de s’asseoir, comme s’il craignait de ne pas se relever. George alignait des pas nerveux dans la longueur de leur réduit.

– Mais enfin, c’est insensé ! s’agaça l’Intendant.

– Tout dépend où l’on place la limite entre ce qui est censé et ce qui ne l’est pas, répondit Fid d’une voix sans âme. Et ce n’est pas nous qui la définissons… Nous allons bientôt savoir où elle se situe.

Confirmant ses dires, le Prince-Héritier apparut de l’autre côté des barreaux, en compagnie de sa garde rapprochée. Il avait un air grave et concentré qui conférait à ses traits juvéniles quelque chose de menaçant. Ses yeux passèrent rapidement sur les deux Légendiers avant de se poser sur Viya, avachi au fond de la cellule. Elle tenta vainement de rassembler un peu de contenance, avant de renoncer, trop faible.

Les yeux du Prince-Héritier se posèrent fugitivement sur la jeune fille. Elle crut y lire un bref éclat de sollicitude, mais il s’adressa à Fid avec froideur :

– Mademoiselle Viya semble souffrante. J’ose espérer que sa présence dans cette geôle inconfortable vous poussera à vous montrer coopératif, Légendier.

Fid lui fit signe de continuer, sans marquer d’émotion.

Le prince prit une inspiration pour parler, mais conserva le silence. Viya vit le visage de son mentor se contracter. Le futur souverain le mettait au supplice. Peut-être le Légendier lui avait-il transmis, du temps où il était son conteur particulier, un peu de son art singulier du silence. Sans quitter Fid des yeux, l’Héritier sortit une petite bourse noire de sa poche, l’ouvrit et en déversa le contenu dans sa paume. Il s’agissait d’une poudre noire, qui ressemblait à s’y méprendre à de la Poudre d’Escampette.

– Lorsque j’étais enfant, expliqua-t-il, vous m’avez fait démonstration d’un de vos tours de Légendier. Vous avez jeté au sol une petite pincée d’une poudre noire et vous avez disparu derrière le rideau de fumée noire qu’elle avait provoqué.

 Viya fronça les sourcils. En quoi cet artifice pouvait-il bien intéresser l’homme le plus puissant de la ville ? À n’en pas douter, le futur souverain ne les avait pas fait enfermer pour évoquer ce seul souvenir d’enfance. Fid parut quant à lui se remémorer cette scène, mais il ne fit aucun commentaire.

– Nous avons intercepté cette après-midi une pleine caisse de cette poudre sur un bateau clandestin, continua l’Héritier. C’était tout ce qu’il transportait. Lors de la saisie, il n’y avait nul équipage à bord. Puisque mes gens n’avaient aucune idée des propriétés de cette poudre, ils ont mené quelques tests. Cette substance se révèle explosive lorsqu’elle est en contact avec le feu. Très explosive. J’en ai été informé. Et je me suis souvenu de cette… Poudre d’Escampette, c’est cela ? Pourquoi les Légendiers ont-ils créé une telle arme ? Qui prévoyez-vous d’attaquer ?

George s’approcha et tendit la main vers le sachet avec autorité. Le Prince consentit à faire glisser quelques grains au creux de sa paume, au travers des barreaux.

– Ce n’est pas tout à fait la même, contrecarra l’Intendant en l’étudiant. Le grain est plus rugueux. Surtout, notre Poudre n’explose pas au contact du feu. Un incendie a ravagé l’atelier où nous la stockons. Elle s’est simplement consumée. Vous avez délesté Fid de son échantillon à notre arrivée, vos hommes pourront confirmer mes dires. Nous n’avons pas créé cette substance que vous avez trouvée.

L’Héritier s’était tourné vers George, les yeux plissés. Il cherchait le coupable, et les Légendiers se trouvaient tout désignés. À l’éclat mauvais qui passa dans l’œil du Prince, Viya comprit qu’il n’était pas près d’abandonner sa piste la plus sérieuse. Mais si elle exposait au Prince le plan d’Igane, il y avait une chance pour que la Confrérie soit définitivement mise hors de cause et protégée.

– Nous avons des informations, annonça-t-elle en mettant dans sa voix autant de puissance que le permettait sa fièvre.

Fid agrippa son bras pour la faire taire. Elle se dégagea sèchement. Son mentor n’avait peut-être aucune foi dans les institutions et voulait battre seul Igane à son propre jeu, mais cette solution orgueilleuse n’était pas viable ! Le Prince avait perçu le geste du Légendier et fronça les sourcils. Finalement, il esquissa un geste à l’intention de sa garde.

– Aidez Mademoiselle Viya à se lever et conduisez-la dans la salle de commandements.

Elle ne résista pas quand le soldat l’empoigna avec un manque certain de délicatesse pour la mettre sur ses pieds. Fid se crispa alors que l’homme l’entraînait vers la sortie. Une lueur orageuse passa dans son regard. Elle l’ignora résolument. « Ne fais pas ça, sombre idiote ! » hurlait-il en silence. « Chaque mouvement que nous faisons pour nous extirper du piège d’Igane le referme un peu plus sur nous ! » Ce fut George qui l’empêcha d’exploser, en posant une main ferme sur son épaule.

– Je reviendrai m’occuper de vous plus tard, lança l’Héritier d’un ton dédaigneux aux deux Légendiers alors que la porte se refermait.

Si Viya avait été moins affaiblie et plus courageuse, elle lui aurait fait ravaler son mépris. Mais elle n’avait sans doute qu’une poignée de minutes pour convaincre le Prince qu’il commettait une erreur monumentale et elle ne devait pas ruiner son unique chance. Ils ressortirent des cachots, puis empruntèrent un escalier de service jusqu’à une porte dérobée qui s’ouvrit sur une salle austère, équipée pour tout mobilier d’une longue table et d’étagères qui abritaient des rouleaux, sans doute des cartes.

Sur un mouvement de tête du Prince, le garde la fit asseoir sur l’une des chaises.

– Eh bien ? Quelles sont donc ces informations ?

Debout de l’autre côté de la table, l’Héritier avait croisé les bras et affichait une mine sévère et concentrée.

Elle lui résuma en quelques phrases la rencontre entre le Légendier et l’Écrivain, ainsi que la fusillade qui l’avait prise pour cible.

– Allons donc ! Igane n’est pas un chimiste !  Encore moins un tueur. C’est un homme placide. Vous vous êtres retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment.

– Je vous dis qu’il a avoué à Fid son dessein. Il est en train de créer une histoire qui provoquera notre chute ! Nous faire passer pour de dangereux criminels prêts à renverser le pouvoir fait partie de son plan !

– Vous pouvez attester de la véracité de cet échange ? Vous en avez été témoin ?

– Non, mais je…

– Alors, n’en tenez pas compte. Fid n’est plus lui-même, ces temps-ci. Moi qui l’aie connu dans ses années de triomphe, je peux en attester. Même au meilleur de sa forme, il vouait à Igane un mépris farouche. Imaginez quelles sottises il est capable de raconter maintenant qu’il s’effondre.

– Il est bouleversé ! Cette rencontre a eu lieu !

– D’une manière ou d’une autre, certainement. L’esprit de Fid, après tout, est très puissant et son imagination fertile.

Elle posa sur lui un regard sidéré.

– Vous pensez qu’il a inventé cette histoire pour dédouaner la Confrérie de… de je ne sais quel crime, et que nous sommes coupables ?

– Pas vous. Si cette poudre a bien été créée par la Confrérie, les premiers essais ont dû commencer avant votre arrivée. Cependant, le fait que vous retrouviez vous, Protectrice de l’Intermonde, vous ma conteuse, chez les Légendiers, au moment où ils se décident à importer dans ma ville cette poudre particulièrement dangereuse, est troublant. Après tout, c’est Fid qui vous a présentée à moi. Et s’il avait décidé de vous instrumentaliser pour que vous vous serviez de cette poudre, dans l’enceinte de mon palais, par exemple ?

— Non !

— Nous avons fait réinterroger Mademoiselle Eugénia. Elle a suggéré que Fid lui-même vous aurait confiée enfant au Prieuré, où il aurait manipulé les Sœurs. Mademoiselle de Stalte ne s’explique pas autrement le rejet de la Montagne. La voix de Fid aurait instillé en vous ce désir de fuite pour que vous rejoigniez Hydendark et que vous y serviez ses ambitions.

La jeune fille ferma les yeux, ébranlée. Elle ne se rappelait pas des traits de l’homme qui l’avait emmenée à la Sororité. C’était juste une haute silhouette dans la brume, vêtue. Elle s’imaginait qu’il était son père, mais elle n’avait pas crié « Papa ! », lorsque les portes s’étaient refermées. Elle n’avait rien dit du tout.

– Le responsable est Guy Igane. Fid a ma confiance absolue.

Elle se raccrocha à ces deux phrases. Au visage débordant de morgue de l’Écrivain.

– Vous ne connaissez Fid que depuis quelques semaines. Je l’ai vu changer, au fil du temps. Il est devenu aigri, rongé par le désespoir. De plus, il a payé soixante mille pièces d’argent pour rembourser votre dette auprès des Orateurs, or, cela représente près de la moitié de ses finances personnelles. Pensez-vous qu’il aurait agi ainsi par pure charité ?

Elle blêmit. Non pas à cause de l’information que venait de lui délivrer le Prince, mais d’un infime détail qui avait ressurgi à sa mémoire. Au Phare des Docks, lors de leur première rencontre, Fid ne voulait pas d’elle. Il n’avait changé d’avis que lorsqu’elle avait mentionné le Prieuré.

Et il avait remboursé la dette colossale d’une gamine insignifiante, dont le seul exploit avait été de rater magistralement sa Joute Automnale. Le Prince s’approcha d’elle et posa ses mains à plat sur le plateau.

– Je sais que vous devez bientôt être consignée sur l’Archipel des Légendiers. Soyez-y mes yeux et mes oreilles, Viya. Dites-moi ce que trafique la Confrérie. Vous aurez ma protection. Votre position dans cette ville vous sera à jamais assurée.

– Pourquoi me faites-vous confiance, mais pas à Fid ? Il a été votre conteur, vous aviez de l’affection pour lui et il en avait pour vous !

– Fid n’a plus rien à voir avec l’homme qui contait pour moi. Quant à la confiance que je vous porte… Je sais que vous êtes une survivante. Vous n’aspirez qu’à la tranquillité, la gloire que vous recherchez n’est que le moyen de vous garantir que vous n’aurez plus jamais à souffrir. Vous ne vous mêlez pas aux monstres, ou alors juste à ceux dont vous pensez pouvoir panser les plaies. Et vous faites une erreur en vous attachant à un homme tel que votre mentor.

Viya secoua la tête, comme si ce geste avait le pouvoir de dissiper ses mots.

– Je m’excuse pour le désagrément que je vous ai causé. Je libère le Légendier George pour qu’il puisse veiller sur vous. Fid demeurera ici jusqu’à nouvel ordre.

Un frisson glacial la traversa.

– Vous faites fausse route !

Sous le coup de l’émotion, elle empoigna la manche du Prince. Grave erreur. Sans manifester la moindre émotion, il tordit le poignet de Viya dans un angle impossible et manqua de peu de la faire hurler.

– Je vous suggère de considérer à ma proposition, Mademoiselle.

Il lissa sa manche tandis qu’elle ramenait contre sa poitrine son articulation douloureuse, puis il disparut par la porte principale sans un regard en arrière.

*

– Eh bien, Fid. Vous voilà en fâcheuse posture.

Le Légendier sortit du sommeil dans lequel il avait plongé en reconnaissant la voix.

– Que faites-vous ici ? gronda-t-il.

Igane s’approcha, un sourire complaisant aux lèvres. Il portait un costume blanc, qui tranchait avec la sordidité des lieux.

– Vous ne pensez quand même pas que je me priverais de ce spectacle ?

Fid imita son rictus, sans se lever du mur contre lequel il s’adossait. Immobile depuis des heures, sa jambe ne manquerait pas de se dérober sous lui s’il tentait de s’appuyer dessus. Il avait fait une fois l’erreur de perdre le contrôle face à l’Écrivain, il ne réitérerait pas.

– Ne savourez pas si vite votre triomphe, recommanda-t-il. Viya a mis le Prince au courant de votre plan.

– Dans ce cas, mon cher Fid, que faites-vous encore derrière ces barreaux ? Je vous l’ai déjà dit : personne ne vous écoutera.

– Au moins ici, j’ai tout le loisir de réfléchir. J’analyse toutes les intrigues possibles. Toutes les forces en présence. Tôt ou tard, je trouverai un moyen de m’opposer à vous.

– Oh, non, non, non… Vous resterez coincé ici un moment, le temps que la situation pour la Confrérie devienne critique. Puis je vous ferai sortir pour le plaisir de vous voir vous débattre face à l’inéluctable. Vous serez seul, car Viya partira d’ici peu sur l’Archipel.

Il marqua une pause et ajouta, d’un air entendu :

– Et puis, vous pardonnera-t-elle quand elle apprendra que vous l’avez manipulée ?

Son ennemi avait prononcé ces mots sur le ton de la conversation, mais ils lui coupèrent le souffle.

– Vous ne niez pas, Fid ?

– Vous n’êtes pas censé savoir cela.

Igane leva les yeux au plafond.

– Mais je sais tout de vous. Ça aussi, je vous l’ai déjà dit.

– Je trouverai un moyen de m’opposer à vous, répéta-t-il d’une voix devenue animale.

Igane haussa pour seule réponse un sourcil dubitatif. Fid ferma les paupières pour ne plus avoir à contempler son indétrônable jubilation.

– Essayez donc, murmura l’Écrivain.

Le Légendier rouvrit les yeux pour répliquer. Son regard ne rencontra que l’obscurité d’un couloir désert.

Il n’avait cillé qu’une seconde, mais d’Igane, il n’y avait nulle trace.

Déboussolé, il laissa l’arrière de son crâne prendre appui contre la pierre derrière lui, incapable de s’expliquer ce qui venait de se produire.

Pour calmer son angoisse, il plongea dans l’intrigue d’Igane. Comprendre. Comprendre, rationaliser, pour repousser les démons de son cerveau…

L’Écrivain possédait une arme destructrice, mais si l’on découvrait qu’il en était auteur, cela signait son arrêt de mort. Il ne pouvait prendre de tels risques seulement pour détruire la réputation des Légendiers. S’il avait créé quelque chose d’aussi dangereux que cette poudre, c’est qu’il comptait l’utiliser. Mais sur quoi ?

Il repassa dans son esprit tout ce qu’il savait d’Igane. La haine farouche qu’il vouait à la Confrérie. L’importance qu’il accordait au mérite. Sa détestation de la médiocrité.

Il ne pouvait pas vouloir sérieusement attaquer le pouvoir. Igane était tributaire de la stabilité de la ville, il ne pouvait la déséquilibrer que jusqu’à un certain point et un gouvernement sans tête était un pas de trop vers le chaos. Alors quoi ? Une attaque contre l’Archipel ?

« Pour faire de vous des victimes, mon cher ? Vous n’y pensez pas. »

Il secoua la tête pour chasser la voix fielleuse d’Igane de son esprit.

Quelle fin pouvait-il désirer pour son histoire ? Prendre le contrôle des Corporations ? Après tout, si les Orateurs étaient plus riches, puissants et considérés que la Guilde des Écrivains, Igane aurait désormais les moyens de renverser ce rapport de force.

« Oh, Fid… vous me décevez. »

Ses paupières se rouvrirent alors d’un seul coup.

Il n’y avait qu’un seul objectif qui pouvait intéresser Igane et expliquer l’implication d’Eugénia. Une unique cible qui anéantirait à coup sûr la Confrérie, en la privant de sa raison d’être.

– Détruire l’Intermonde.

« Et le détruire magistralement. »

 

 

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Edouard PArle
Posté le 09/03/2024
Coucou Romane !
Super chapitre !! Juste, je trouve la chute sous-exploitée. C'est un gros truc et je pense qu'il y a moyen de plus choquer le lecteur avec ça. Peut-être en expliquant pourquoi Igane veut détruire l'intermonde, ce que ça aurait comme répercussions concrètes. Là, c'est assez flou.
J'ai beaucoup aimé la discussion entre le prince et Viya. Le discours qu'il lui tient est vraiment très convaincant. T'étais limite pas loin de commencer à me faire douter de Fid. Et c'est hyper intéressant de voir qu'il manipule effectivement Viya pour une raison inconnue. C'est un élément intéressant qui risque d'avoir de grosses répercussions sur leur relation.
Hâte de découvrir la suite...
A bientôt !
Louison-
Posté le 15/07/2021
Aïe aïe, l'étau se referme, et si le Prince-Héritier ne croit pas Viya, c'est mal barré pour les Légendiers... ça semble assez sans issue tout ça, je me demande comment ils vont s'en sortir, et surtout s'ils vont réussir à avoir cette fameuse longueur d'avance sur Igane ! Je leur donne force et courage à tes persos, tous sont assez mal en point, pour le coup.

1-2 petites remarques : à la fin, il y a eu cette grande grande révélation : "détruire l'intermonde", et intérieurement je me suis dit : oh naaaaaaaaan, avec l'impression qu'un enjeu vraiment important me tombe dessus, et en même temps, je me suis dit : mais c'est quoi exactement, l'intermonde ? Je t'avoue que j'ai de la peine à me le représenter. C'est l'endroit d'où sont tirés tous les contes et les légendes, "nos histoires" en somme, mais je sais pas si des gens y vivent, ou pas, et je me demande : est-ce que ce sera explicité dans la suite ou non? Parce que j'ai l'impression que si le projet d'Igane réussit, les répercussions seront énormes, et pas seulement dans le rapport de forces entre les différentes corporations, mais j'ai de la peine à saisir exactement ce que ça implique. Ceci dit, si c'est mieux expliqué dans la suite, alors no problemo :)

Sinon, deuxième chose : je saisis pas exactement pourquoi le Prince porte autant d'intérêt sur Viya, ni pourquoi il lui accorderait comme ça sa confiance avec sa proposition. C'est un peu flou de ce côté-là, alors je sais pas si ce sont mes souvenirs qui font défaut (parce que le chapitre où ils discutent tous les deux, lorsque Viya est conviée à conter, il me semble qu'il est fait mention de pourquoi le Prince garde un tel oeil sur Viya), ou si c'est un manque de clarté. Peut-être que repréciser certains de ces éléments dans ce chapitre-ci serait pas une mauvaise chose, je sais pas trop. Parce que là, le Prince demande à Viya d'être ses yeux et ses oreilles, et sur le moment je me suis dit : c'est bizarre, Viya montre clairement qu'elle est du côté de Fid, qu'est-ce qui pousse le Prince a lui accorder sa "confiance" comme ça? Comme si elle pourrait trahir Fid sans remord ou quoi?

Mais voilà, désolée pour ces petites remarques ! Mais sinon, je te rassure, toujours un plaisir de te lire. J'aime ton monde et j'aime la façon dont l'intrigue se tourne dans tous les sens <3

Bisouille !
Romane
Posté le 16/07/2021
Hello Louison !
Merci pour ton retour !
D'autres lecteurs ont comme toi souligné le fait que je n'ai pas assez détaillé l'intermonde, et donc qu'on ne comprend pas bien quels risques cela peut engendrer. La révélation en devient moins forte. Je vais donc tenter d'améliorer ça en donnant plus de précisions en amont ! Globalement, les points de vue des Plumes se rejoignent, c'est chouette (même si ça signifie que je me suis plantée sur 2-3 petites choses xD )
C'est en effet mieux expliqué par la suite MAIS je pense que ça serait + utile si j'ajoutais du détail avant (ça me permettrait aussi de donner plus de corps au passé de Viya)

Pour la confiance que le Prince place en Viya, tu soulignes un souci important ^^C'est vrai que je n'avais pas vu le problème, mais maintenant, il m'apparaît. Je pense que le Prince part du principe qu'il est Prince tout simplement, et qu'elle est timide, et donc qu'elle va le craindre et lui obéir. Et puis, il lui a aussi mis le doute sur la probité de Fid.
Contesse
Posté le 30/06/2021
Omg. NON ! Tout mais pas détruire l'Intermonde ! Ça voudrait dire se priver de tous ces livres qui viennent de notre monde ! Ce serait condamner bien plus que les Légendiers ! Ça tue le savoir, la liberté, etc. Bon, espérons qu'il n'y arrivera pas xD

J'ai beaucoup aimé le passage sur le silence, comme quoi le prince a appris à manier le silence comme Fid. On oublie souvent le pouvoir du silence, qu'il ne faut pas en avoir peur et savoir en jouer ! Bref !

Je me demande pourquoi le prince a tant d'intérêt envers Viya. Et depuis longtemps : il l'a désignée comme sa conteuse depuis le début donc l'intérêt était déjà là. Est-ce qu'il est complice avec Igane ? Possible ! Mais lui son but ça a l'air de faire la guerre ou conquérir ou je sais pas quoi... donc j'ai du mal à saisir ses intentions vis à vis de Viya pour l'instant ! Hâte d'en savoir plus ^^

À bientôt ;)
Romane
Posté le 30/06/2021
Coucou Momo <3 et merci pour ta lecture ! :D


Pour moi, l'intérêt du Prince pour Viya vient du fait qu'il savait qu'elle était une Élue. Il l'a convoquée en partie pour l'interroger. Tout ça n'est peut-être pas très clair dans le texte, je vais y remédier.

A bientôt !

Contesse
Posté le 01/07/2021
Je ne sais pas si tu dois y remédier à ce stade, en réalité ! On peut très bien l'apprendre/le comprendre petit à petit au fil de l'histoire :)

A bientôt !
Romane
Posté le 02/07/2021
A voir... Du coup, telle que j'ai écrit l'histoire, je me rends compte que l'explication n'apparaît en réalité pas vraiment de manière explicite ^^'
Donc soit je trouve un moyen de l'intégrer dans un des prochains chapitres pour qu'elle soit visible sur PA (mais ça me parait compliqué vu que j'ai déjà beaucoup avancé dans la publication), soit je l'intègre de mon côté à mon fichier réécriture (que je reposterai plus tard sur PA, mais pour le moment, c'est un peu le chantier).
Contesse
Posté le 02/07/2021
Je vois. Dans ce cas, attends peut-être la fin du post sur PA et tu l'intégreras dans ta réécriture, effectivement !
dodoreve
Posté le 18/06/2021
Je ne sais pas comment tu fais pour rendre chacune de tes avancées dans ton histoire aussi surprenante et passionnante 8) Je n'avais pas cru jusque là que Fid pouvait avoir joué le rôle dont il est ici question, et en même temps je n'arrive pas à trancher. Tu as très bien assuré l'équilibre entre la construction des personnages et le ficellement de l'histoire, je trouve, c'est passionnant et hyper agréable à lire !
Je suis assez d'accord avec les remarques d'Isapass, d'ailleurs, même si je dirais qu'il n'est sans doute pas question de milliers de pages de description - étoffer, simplement.
Je ne sais toujours pas non plus comment cerner le Prince (et c'est une très bonne chose). Je ne m'étonne pas du moment où il tord le bras de Viya, et en même temps je m'interroge aussi sur sa relation avec Fid. Un petit détail que j'ai adoré d'ailleurs dans le dialogue, c'est le moment où Viya évoque son affection pour lui et où l'homophonie de compter/conter pour quelqu'un prend un sens particulier dans ton histoire, forcément : ""Fid n’a plus rien à voir avec l’homme qui contait pour moi." ^^
Merci pour ce chapitre et à bientôt !

"Viya, avachi au fond de la cellule" avachie*
Autour de se moment, les yeux du Prince se posent finalement deux fois de suite sur elle : "Ses yeux passèrent rapidement sur les deux Légendiers avant de se poser sur Viya" puis, alors qu'il ne l'a logiquement pas quittée, "Les yeux du Prince-Héritier se posèrent fugitivement sur la jeune fille."
"Moi qui l’aie connu" ai* ?
Romane
Posté le 19/06/2021
Coucou Dodo ! <3
Merci pour ton retour !

Oui, j'ai vraiment pris conscience de cette nécessité d'étoffer grâce à vous deux - ou plutôt compris ce qui me chiffonnait inconsciemment depuis que j'ai écrit cette histoire !
En gros : je pense qu'en terme contextuel (univers, intrigue, personnage), la première partie du texte est clairement perfectible. Reste à réussir à corriger tout ça sans faire exploser mon nombre de signes déjà élevé !

Oh, je n'avais même pas fait attention à l'homophonie comptait/contait ! :o C'est complètement inconscient. Mais du coup, elle tombe à pic !

Je note les petites coquilles et je corrige tout ça !
Isapass
Posté le 18/06/2021
Oh la la, on est plutôt dans une phase descendante pour nos héros, là ! J'en tremble pour eux !
C'est vraiment très bien fait et je comprends pourquoi tu as donné des points de vu à Fid depuis quelques chapitres : si les chemins de Fid et de Viya se séparent, géographiquement et dans leurs actions, c'est indispensable.
En fait, tu instilles tellement le doute dans le discours du Prince que j'en suis à me demander si Fid est vraiment un personnage positif. J'imagine que c'est ce que tu voulais, non ? ;) En tout cas, c'est très bien fait.
Ma seule remarque va rejoindre celles que je t'ai faites plus en amont dans l'histoire : pour moi, l'intermonde reste un concept un peu abstrait, ce qui m'empêche, je pense, de saisir toutes les implications de la découverte de Fid. Déjà en termes pratiques, est-ce qu'on peut détruire l'intermonde ? Pour moi c'était une espèce de no man's land entre les mondes, mais pas vraiment un endroit précis. Sauf si tu parles des failles elles-mêmes ? Et ensuite, comme je ne sais pas trop ce que l'intermonde a de bénéfique pour ce monde-là, je ne me rends pas compte à quel point le dessein d'Igane pourrait être délétère.
Bref, ça rejoint, à mon sens, la nécessité d'étoffer un peu le contexte au début (ou au fil) de l'intrigue.
Mais la machination devient passionnante et j'ai hâte de découvrir la suite !
Romane
Posté le 19/06/2021
Coucou Isapass !

Merci pour ton retour !
En effet, on amorce la phase descendante... En fait, maintenant que tu en es à ce point de l'histoire, je peux donc te dire que j'ai construit mon intrigue de la façon suivante ; 1 er acte qui entortille les fils et pose le contexte, 2e acte descendant et 3e acte où je ne te dis pas encore ce qui se passera pour ne pas te spoiler. Je ne sais pas si c'est pertinent, mais en tout cas, c'est ce qui m'a paru le plus logique.
À la lecture de la suite de ton commentaire et en ayant en tête tes retours précédents, je me dis que c'est ce premier acte qui est faible. En partie parce que, c'est vrai, je n'ai pas assez déployé la nature de l'Intermonde et les enjeux liés. Je vais donc y remédier ^^
> Pour répondre à ta question sur les effets délétères, j'ai prévu une explication dans les chapitres suivants, mais la révélation aurait effectivement plus de poids si on pouvait au moins pressentir ces effets. Merci donc pour ta remarque pertinente ! En fait, je me rends compte que je place mon contexte, mais pas au bon moment x) Poster sur PA m'aide donc vraiment à trouver les endroits stratégiques du texte où contextualiser. Tes commentaires me sont vraiment très précieux sur ce plan-là. Il n'y a plus qu'à espérer que j'arrive à tout retisser correctement !

> Par rapport à Fid, oui, tu as tout à fait raison, c'est ce que je voulais ! Pour moi, il n'est ni positif ni négatif, il se débat juste avec lui-même.

Merci pour ta lecture !
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