2· Leone

Notes de l’auteur : J'essaie de vous poser un peu l'histoire et les personnages (il y en a pas mal) tout en gardant un peu (beaucoup) de suspens pour comprendre le pourquoi du comment. ;)

Bonne lecture en compagnie de mes copains!

« Soit on marche ensemble, soit je te marche dessus. »

 

 

Le soir de l'enlèvement...

LEONE. 

 

Dès que je l'ai vue, je l'ai voulue pour moi tout seul. 

Je ne suis pas un grand romantique. Je n'ai pas eu de démonstration d'amour venant de mes parents, que ce soit envers moi ou entre eux. Pire encore, ils se haïssaient du plus profond de leurs âmes. 

Pourtant j'ai senti ce truc se tordre dans mon bide quand j'ai croisé son regard. 

Je ne croyais pas du tout en l'amour, le destin, les âmes-sœurs, ou tout ce que je croyais être des inepties. Force est de constater que je m'étais finalement trompé. 

Il a suffi de quelques secondes où on ne s'est pas quitté des yeux. Je pense qu'elle a ressenti ce truc, elle aussi. 

Et puis j'ai froncé les sourcils et je l'ai ignoré. 

Et en connaissance de cause, les premiers mots que je lui ai dits ont été:

 

  – Ici tu fermes ta gueule ou je te la ferais fermer. 

 

···

 

J'observe les rues de la ville par la vitre de la voiture. Elles sont sombres, comme toujours, et il y règne une ambiance pesante. Ils ont décidé de couper l'éclairage à partir de vingt-deux heures pour des raisons d'écologie, mais je trouve ça terriblement inutile et stupide. Je n'aimerais pas être une femme qui rentre seule du travail, et la personne encore sonnée allongée sur notre banquette arrière peut en témoigner. 

Il y a vingt minutes je patientais devant l'hôpital à attendre que notre victime daigne quitter son poste. Les quatre autres sont dans une voiture un peu plus loin. Eux aussi, ils attendent de mes nouvelles. Je ne connais rien sur elle, si ce n'est où la trouver, et pourquoi je suis là à la guetter comme un prédateur. J'essaie de faire profil bas pour ne pas me faire remarquer, mais devant les urgences aucun membre du personnel ne m'accorde une seconde d'attention. 

Je profite de ce temps d'attente pour me remémorer à quoi ressemble la fille. Je n'ai pas droit à l'erreur. 

Elle est simple, mais très jolie, c'est ce qui me fait un peu culpabiliser de lui faire du mal. 

 

À vingt-deux heures ma cible sort. Il est impossible pour moi de la rater, elle est seule. Sa longue tresse se balade dans son dos au rythme de ses pas et elle ne s'attend absolument pas à ce qui va suivre. Ses yeux se posent immédiatement sur moi et je lis une certaine panique sur son visage. Il fait nuit, il règne un brouillard qui ne rassurerait aucune demoiselle à cette heure-là, et nous sommes seuls. Je soutiens son regard durant quelques secondes, et je n'ai pas envie de m'en détourner. Il y a quelque chose de fascinant dans ses yeux, et je m'y serais volontiers perdu encore un peu, mais le temps presse. Je fronce les sourcils avant de me retourner et de m'éclipser. Elle doit sûrement me trouver bizarre, mais c'est ma dernière préoccupation. Vu la fatigue qui tiraillait ses traits, notre boulot n'en sera que plus facile et plus vite fait. 

Je rejoins la Volvo 240 noire garée le long d'un trottoir un peu plus loin et grimpe sans un mot sur la banquette arrière. Je croise le regard de notre conducteur et j'acquiesce sans un mot. Il met le contact et démarre lentement pour rejoindre la route principale. Je lui indique la direction qu'a prise la fille et il suit mes indications sans monter au-dessus des vingt kilomètres heures. La tension est palpable dans l'habitacle. C'est la première fois qu'on va faire ça. 

Ce genre de choses. 

À une innocente.

 

Ragno conduit la voiture. Il est tendu, je le vois aux veines qui ressortent anormalement sur ses avant-bras. Mais il ne laisse rien paraître. Il appréhende simplement que les choses ne tournent pas comme il le voudrait, l'avenir de cette fille, il s'en moque comme de l'an 40. 

Sa silhouette se déplace rapidement sur un petit trottoir au bord de la route. Elle presse le pas sans doute dans le cas où une menace surviendrait. 

La menace, c'est nous

Ragno n'a pas allumé les phares. La lune est pleine et nous éclaire suffisamment pour la distinguer. À l'avant, Volpe détache sa ceinture et sa main se pose sur la manivelle de la vitre qu'il abaisse lentement. Son bras sort, taser en main, quand nous arrivons juste dans son dos. Du coin de l'œil je remarque le fil de ses écouteurs. Cette idiote marche avec de la musique dans les oreilles alors qu'il fait plus sombre que dans le cul d'un ours. Je fronce les sourcils à tant de connerie tandis que Volpe actionne le taser. 

Un cri seulement avant qu'elle ne tombe à terre. Volpe se précipite hors de la voiture. Je m'en extirpe à mon tour pour aller l'aider. La fille se débat mais nous la maîtrisons sans aucun problème. Elle est complètement sonnée. 

  – Tiens, mettez lui ça et attachez-la, déclare Ragno en me jetant deux bouts de tissus. 

Je m'occupe d'abord de lui attacher les mains dans le dos pour ne pas m'embêter à perdre du temps. Quand je relève les yeux pour lui bander les siens, je vois dans son regard qu'elle me reconnaît. Ça m'arrache presque un frisson. 

Une chance pour moi, je n'ai pas le temps de réfléchir et cache ce regard qui me transperce bien trop à mon goût. 

  – Monte dans la voiture, je m'en occupe. 

Volpe acquiesce à mes paroles et ne se presse pas plus que ça de retourner s'asseoir. Comme si ce qu'il venait de faire était de l'ordre du commun. 

La fille essaye de se débattre faiblement, le coup de taser lui a probablement engourdi tous les membres. Je la soulève facilement, elle ne pèse rien. Ce truc se tord encore dans mon bide et j'ai presque envie de régurgiter tout mon repas de ce soir. Ragno glisse son bras derrière son siège et m'ouvre la portière arrière. Je pose plus ou moins délicatement mademoiselle sur la banquette et je referme la portière en sondant la rue du regard pour m'assurer que nous sommes bien seuls. Je fais le tour rapidement et m'engouffre de nouveau dans la voiture qui n'attend pas une seconde de plus pour démarrer. 

Cette fois, les phares sont allumés. 

Je l'entends essayer de nous marmonner quelque chose. Je me redresse lentement, les sourcils froncés. 

  – Ici, tu fermes ta gueule ou je te la ferais fermer. 

 

Si tu savais, tu ferais profil bas et tu me dirais merci.

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coeurfracassé
Posté le 22/01/2023
C'est parfait. Une intrigue, un enlèvement, un mec amoureux... J'adore. Dommage qu'il n'y ait pas encore de suite ; j'espère qu'elle ne tardera pas ;-) Mais pas de pression, hein ! Sinon, le début de ton histoire est vraiment bien construit, on en connaît assez, mais pas trop... Fantastique !
millobooks
Posté le 22/01/2023
merci infiniment, ça me touche beaucoup🥰
la suite arrive dans quelques minutes! je publie sur une autre plateforme également, donc elle est écrite😁
coeurfracassé
Posté le 22/01/2023
Youpiiiiii ! Pour être un peu curieuse : c'est quoi le nom de la plateforme ??? En tout cas merci !
millobooks
Posté le 22/01/2023
je crois pas avoir le droit de le dire ici, je t'envoie un message privé😉
coeurfracassé
Posté le 22/01/2023
C'est vrai je n'y avais pas pensé... Merci !
millobooks
Posté le 22/01/2023
j'espère que tu as reçu, je sais pas s'il y a une messagerie ni où la trouver ahah
coeurfracassé
Posté le 22/01/2023
Euh... Malheureusement non... J'essaie de t'envoyer un message. Au pire tant pis.
millobooks
Posté le 22/01/2023
envoie moi un message sur ig si tu as, je suis millo.books là bas😇 on en discutera
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