17. Dernière chance

Notes de l’auteur : Point de vu Ethan

Les deux jeunes hommes se trouvaient planté comme deux piquets devant un étrange personnage. Ils venaient tout de même se faire claquer la porte au nez en se faisant insulter de vendeur de porte-à-porte. Puis finalement invité pour le thé. Ils se regardèrent quelque instant, ils n’avaient pas vraiment besoin de parler pour savoir ce qu’ils allaient répondre. Évidement il n’allait pas donner leur véritable identité.

 

— On n’a rien dit, m’sieur, lâche Jack.

— On est là pour le recensement, euh… des plus de cinquante ans, enchaine Ethan.

— Oui c’est ça ! Euh on faisait juste un recensement, on a vu que vous étiez là on peut vous laisser ne vous embêtez pas.

 

Les deux garçons commencèrent à faire demi-tour, mais Kolrarid attrape Ethan au poignet.

 

— Vous allez bien prendre un thé avec un vieil homme, dit-il avec un sourire charmeur.

— Vous n’avez pas l’air d’avoir plus de cinquante ans, réplique Jack en attrapant son ami par les épaules.

— Les apparences sont parfois trompeuses jeune homme aller entre donc, les couloirs ne sont pas sûrs de nos jours.

 

Avec sa force démoniaque, il réussit à tirer les deux garçons avec lui dans son appartement. Refermant la porte derrière eux, à clef, il se dirigea vers la cuisine pour mettre en route la machine à café et faire bouillir de l’eau. Ethan lui avait la bouche grande ouverte, regardant partout autour de lui. Jack quant à lui, n’en menais pas large. Alors que le brun avançait dans l’appartement les yeux posés partout, son ami le prit par le coude.

 

— Hey on se casse d’ici, le type il est mégachelou quand même, murmure Jack.

— Tu es une petite nature. Je suis sûr qu’avec un coup bien placer on le casse en deux le vioque !

 

Le démon quant à lui, eu un sourire amusé. Malgré le fait que les deux garçons murmuraient très bas il entendait absolument tout. Il fallait qu’il trouve un moyen de leur faire dire leur prénom.

 

— Thé ou café, vous ne m’avez pas dit, lance-t-il mine de rien ?

— Un thé s’il vous plait, répond Ethan en s’approchant.

 

Il se stoppa dans son élan, avant de se diriger d’un coup vers la chambre.

 

— Ethan tu va ou putain, couine Jack qui suit son ami, aillant trop peur de resté avec l’inconnu.

 

Le jeune homme quant à lui se figea dans la chambre, tournant les yeux vers le balcon. Absolument tout était comme dans son rêve. La chambre, la vue sur la ville, tous les petits détails de ses songes lui revenaient petit à petit. Il fit volte-face, bousculant Jack qui était à la limite de se faire dessus. Ethan s’assit à la table où se trouvait déjà le démon qui se servait une tasse de café, laissant infuser le thé.

 

— Votre ami ne m’a pas répondu, un café ou un thé.

— Servez-lui un café, pour lui le thé c’est de la pisse mémère.

 

Jack s’assit à la table, tirant la manche de son ami.

 

— On y va s’il te plait, couine-t-il.

— Tu es vraiment une flippette.

 

Ethan pose alors ses yeux dans ceux du démon, essayant de deviner son regard qui jusque-là le fuyait. Jusqu’à ce que finalement ses yeux se plante dans les siens avec insistance. Ethan se crispa, ouvrant la bouche puis la fermant.

 

— Kol’… murmura-t-il ?

 

Le démon se crispa, se reculant sur son siège sans le quitté des yeux.

 

— Camille ? demanda-t-il.

 

Ethan rompit le lien du regard, secouant la tête de gauche à droite. Jack lui se mit à couiner.

 

— Attends Ethan, ne me dis pas que c’est l’incube de tes rêves ? Ce n’est pas possible, les démons ça n’existe pas même si ce type fait flipper.

— Mais putain ferme ta gueule Jack, au pire retourne dans la voiture je ne sais pas.

— Nan je ne te laisse pas avec ce type chelou.

 

Kolrarid n’avait pas bougé, fixant toujours Ethan, le détaillant. Puis finalement il posa sa main sur la sienne ce qui crispa le garçon qui la retira aussitôt. Le démon ne put retenir une moue triste face à cette réaction. Il reporta son attention sur sa tasse.

 

— Pardon, murmura-t-il.

— Ne vous excusez pas. Écoutez monsieur, je ne sais pas trop qui vous êtes, mais je suis certain de vous avoir vu quelque part. Je connais cet appartement, votre nom… mais pour moi à la base ce n’est qu’un rêve. Je m’appelle Ethan pas Camille, s’excuse le garçon.

— Non, mais c’est de ma faute. Je comprends tout à fait que ça doit te paraitre étrange. J’aurais dû m’en douter que tu ne me reconnaitrais pas totalement. Sache que je te cherche depuis très longtemps, depuis… non ça serait mentir, mais je te cherche depuis ta renaissance, je ne rêvais que d’une chose te retrouver.

— Ça fait un peu psychopathe, balance Jack.

 

Il a le droit à un regard noir de son ami, celui-ci se tasse en ricanant nerveusement.

 

— Vous… hésite Ethan, vous êtes un démon ? Vraiment ?

— Si je te raconte la vérité, tu seras surement effrayé.

— Non je ne pense pas, vous savez je suis venu ici sur les bases d’un rêve, alors que vous me parliez de chose surnaturelle ne me surprendrait pas.

— Et ton ami ? Il est à la limite de se faire dessus.

— Je t’emmerde l’incube, lâche Jack qui se prend une tape derrière la tête.

 

Le démon explose de rire avant de poser ses yeux sur Ethan, un regard rempli d’amour et de tendresse.

 

— Qu’as-tu vu dans tes rêves ? Ethan ? Demande celui-ci.

— Bah… euh… on était dans la chambre. Et… vous disiez de ne pas vous laissez. J’ai aussi rêvé que vous me disiez que vous m’aimiez en m’appelant Camille. J’ai aussi dit donc mon rêve… que je vous aimais a en crève que je me souviendrais de vous.

 

Le démon afficha alors un magnifique sourire, une larme perlant sur sa joue.

 

— Tu étais un ange, Camille, tu es tombé du ciel et je t’ai secouru. On s’est aimé, avant que… les anges ne te rattrapent à nouveau, tes ailes étaient devenues noires à cause d’une marque dans ton dos. Et oui, je suis un démon, mais pas un incube.

 

Jack fit une drôle de grimace regardant son ami pour jauger ses réactions. Ethan avait les yeux perdus dans le vide, il lâchât un soupire avant de faire tourner sa tasse dans sa main.

 

— Et comment je suis devenu Ethan alors ?

— Tu as été condamné à une résurrection et à devoir vivre une nouvelle vie humaine.

— Mais j’ai fait quoi pour mériter ça ? Juste parce que j’ai aimé un démon ? S’étrangle Ethan.

— Il semblerait que tu es commis une erreur au paradis, c’est une des nombreuses raisons.

— Et vous ? Vous n’avez rien fait pour empêcher ça ?

 

Le démon affiche immédiatement une mine triste, se mettant à trembler légèrement.

 

— Si, je me suis battue… et… j’ai… échoué.

— Bon, bah vous voyez je vais bien en fait. Mais… je suis plus Camille, je n’éprouve rien pour vous, je ne suis pas homo non plus. Et dans deux mois je rentre dans l’armée. Donc c’est bon vous pouvez arrêter de chercher et reprendre une vie normale de démon, ou je ne sais pas quoi. Pardon, mais je suis juste venu ici à cause de me rêves, rien d’autre. Aller on y va Jack.

— Ce n’est pas trop tôt, murmure l’intéressé.

 

Les deux garçons se levèrent en cœur, mais Kolrarid bondit pour se retrouver à côté d’Ethan.

 

— Non attend s’il te plait, donne-moi une chance.

— Une chance de quoi ? C’était une vie antérieure, si j’ai une vie humaine à faire c’est surement pour purger mes pêchers non ? Alors autant que je ne reproduise pas les mêmes erreurs.

— Ça… Ethan, attend je t’en supplie, j’ai passé plus de onze années à être torturé en enfer, a imaginé te revoir. Je sais qu’aujourd’hui je ne suis plus rien pour toi, mais laisse-moi une chance… de recrée l’amour que nous avons vécu. Si tu es venu ici, avoue que les rêves t’ont touché plus que ta curiosité ?

— Je… OK… je vous donne mon numéro de téléphone. Là faut qu’on rentre à la maison, sinon ma mère va s’inquiéter. Vous en fait ce que vous voulez, mais… vous n’avez que deux mois. Après je rentre à l’armée.

 

Il sort de sa poche un petit carnet ou il y note vite fait son numéro de téléphone, ainsi que son nom et prénom. Tendant le petit bout de papier au démon, celui-ci l’attrapa avec délicatesse. Il releva les yeux vers le jeune homme, lui faisant son plus beau sourire.

 

— Bien Ethan, deux mois c’est largement suffisant.

— Houla, Ethan n’est pas un mec facile, glousse Jack. Enfin pour le cul oui, mais pas en amour !

— Mais ta gueule toi, grogne l’intéressé.

 

Les deux jeunes garçons saluèrent le démon avant de quitter l’appartement. Ils descendirent pour rejoindre la voiture, pour ainsi prendre la route pour deux heures de trajet. Bien évidement Jack ne pouvait pas rester silencieux face à la bizarrerie qui venait de se dérouler.

 

— C’est quand même chelou cette histoire non ? Tu ne crois pas que le mec veut juste profiter de toi ? Dit-il en brisant le silence.

— Je n’ai pas l’intention de baisée avec un mec en l’espace de deux mois. Il y gagnerait quoi vraiment ?

— Bah… de se taper un puceau du cul.

— Nan, cette histoire est trop grosse juste pour un coup de bite, riposte Ethan en soupirant.

— Ouais. Mais c’est chelou tes rêves, tu retrouves ce type que tu as connu dans une vie antérieure en fait. Tu vas vraiment lui laisser une chance ?

— Je ne sais pas. Je suis paumé, car mes rêves sont tellement réels pour moi. Et lui, putain j’ai l’impression de l’aimer comme un dingue.

 

Jack tourne la tête vers lui quelque seconde avant de soupirer. Mais quand il pose les yeux sur la route, à ce moment-là un homme se tient au plein milieu.

 

— PUTAIN !

 

Il appuie avec force sur le frein, faisant piler la voiture, mais au moment d’atteindre l’homme, celui-ci s’envole. La voiture accroche, filant dans le faussé pour rebondir plusieurs fois en tonneaux dans le champ en face. Puis le véhicule finit par s’immobiliser dans un froissement de tôle sinistre sur le toit.

 

— Ethan… Ethan, ça va, murmure Jack en gémissant de douleur.

 

Une odeur d’essence forte commence à se dégager du véhicule. Le jeune homme quant à lui arrive à se dégager, défaisant sa ceinture, tombant sur le plat fond du véhicule. Il lâcha un juron de douleur intense, avant de se glisser vers Ethan qui reprend tout juste connaissance, un filet de sang sur le visage.

 

— Ethan, ça va ?

— Putain… le mec il…

— Ouais on s’en fiche faut sortir d’ici, tu as mal quelque part.

— Nan…

 

À ce moment-là Jack détache sa ceinture et il tombe lourdement lui aussi sur le plafond de la voiture. Ils tentèrent de se glisser à l’extérieur du véhicule, ils s’éloignèrent en rampant avant que celui-ci ne finisse par prendre feu.

 

— Putain de merde… tu as un portable sur toi ? Demande Jack qui cherche le sien.

 

Ethan sort son téléphone de sa poche, celui-ci a l’écran totalement brisé et il est presque plié en deux. Jack ne semble pas trouver le sien. Il arrive à se relever marchant vers la route, hurlant qu’il a besoin d’aide dans l’espoir que quelqu’un les voie. À ce moment-là, un homme sembla sortir des flammes, un homme avec d’immenses ailes noires.

 

— Camille, je ne pensais pas te retrouver, vraiment. Mais il a fallu que je retrouve Kol’ d’attendre patiemment pour te trouver. Tu vas encore lui briser le cœur d’accord ? Sinon… ta douce maman et ton ami Jack risquent de disparaitre dans les pires circonstances qu’il soit.

 

Puis il disparut dans un nuage de plume noir avant que celle-ci ne se transforme en cendre. Jack revient vers son ami.

 

— Viens Ethan on se rapproche de la route, ça va tu. Est tout blanc ?

— Oui… Ça va.

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