16 décembre 1941

Par deb3083

Cher journal,

 

Il règne au camp une ambiance de fête bien que Noël ne soit pas encore arrivé. Figure-toi que d’excellentes nouvelles nous sont parvenues en provenance du Pacifique. L’armée japonaise a lancé une attaque surprenante sur une base américaine. Dois-je préciser qu’elle fut couronnée de succès ?

Voilà de quoi, je l’espère, refroidir l’égo démesuré de ces imbéciles d’Américains.

Que croyaient-ils ? Qu’ils seraient en mesure de rééditer leurs succès du début de ce siècle contre notre pays ?

Ce temps est révolu ! La grande Allemagne ne pliera pas devant cette nation de dégénérés. Savoir que leurs pertes sont importantes et qu’ils ont été pris par surprise m’emplit de joie.

Bien entendu, mais il fallait s’y attendre, leur président a déclaré la guerre aux Japonais. Et par extension, à notre nation.

Mais cette fois, nous les materons. J’ai hâte de voir leurs arrogants généraux ramper à nos pieds ! Oh oui, je suis impatient de leur rendre la pareille et de les humilier comme jamais !

 

En attendant, je me contente de faire régner l’ordre et la discipline dans le camp. Il y a quelques jours, j’ai déjoué une tentative d’évasion menée par un groupe d’une vingtaine de détenus.

Quelle bande d’idiots !  Ils espéraient creuser un tunnel au départ de leur baraquement pour sortir du camp.

Naturellement, j’ai très vite remarqué leurs agissements. Ils essayaient de cacher la terre et les cailloux dans les poches de leur pantalon et la jetaient dehors avant de participer à l’appel du matin.

En concertation avec la direction du camp, j’ai décidé de lancer un signal fort aux autres détenus.

Ainsi, j’ai rassemblé tous les hommes complices de ce projet sur la place d’appel à cinq heures du matin, face à leurs camarades. J’ai exigé que chaque coupable retire sa chemise avant de recevoir cent coups de fouet chacun. Mais, pour que le message passe, ce n’était pas suffisant. Nous avons supprimé la journée de travail et nous avons obligé tous les prisonniers à rester debout jusqu’à ce que nous décidions de mettre fin à leur punition.

 

Les plus faibles n’ont même pas tenu une heure, je regrette de ne pas avoir eu l’occasion de les exécuter. Cependant, ils ne nous gêneront plus et leurs cadavres ont rejoint une fosse commune. Puis, certains ont uriné dans leur pantalon. Ils ont été sanctionnés de vingt coups de bâton. Après cinq heures d’exercice, nous n’avions liquidé que soixante hommes. Je suis déçu, j’espérais beaucoup plus. Cela signifie que les détenus sont plus résistants que ce que nous imaginions. Il est donc temps de sévir. Dès demain, j’exposerai mes suggestions au commandant du camp, Herr Piorkowski.

Je dois encore mener de nombreux interrogatoires afin de vérifier que d’autres projets d’évasion ne sont pas en préparation. Si les prisonniers ne comprennent pas le message que nous avons tenté de faire passer, tant pis pour eux. Je serai moins clément la prochaine fois.

 

Tout ceci me fait oublier de te parler du mariage de Friedrich qui a enfin été célébré. Mon frère m’a révélé à cette occasion qu’Emmy attendait leur premier enfant. Je me suis, bien entendu réjoui de cette nouvelle et je veille à ce que la grossesse de ma belle-sœur se déroule dans les meilleures conditions possibles. Notre famille ne compte toujours pas d’héritier, il est impératif que l’enfant naisse en bonne santé.

Quant à moi, j’ai suivi les conseils de Gerhard. Lors d’une soirée passée à Munich, j’ai rencontré une jeune femme qui travaille pour le parti. Elle n’a pas la grâce de Christa mais je crois qu’elle pourrait faire une bonne mère. Nous entretenons une correspondance suivie depuis quelques semaines afin que je puisse évaluer ses capacités à tenir une maison et à s’occuper de nos futurs enfants. Son éducation n’a pas été parfaite mais je compte y remédier prochainement. Ensuite, je prendrai une décision sur un éventuel avenir commun. Je tiens à ce que ma future épouse suscite l’admiration auprès de mes collègues et de notre cercle familial. Si je veux mener une brillante carrière au sein de la SS, je ne peux me permettre le moindre échec.

 

Werner

 

 

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MélanieDeLune
Posté le 26/11/2020
La lecture est horrible et déroutante, on passe de la fierté des meurtres cruels à des histoires de mariages. Est-ce là la volonté de l'auteur : montrer la banalisation du mal chez Werner ?
Ce n'est pas ce que j'espérais de cette lecture mais c'est un choix
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