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Par Liné
Notes de l’auteur : Après réécriture, j'ai fusionné certains chapitres entre eux, ce qui peut bousculer le marquage "lu" de certain-es lecteurices. Si vous êtes perdu-es, n'hésitez pas à me demander où vous en étiez !

   Claire ouvre la portière et la chaleur l’assaille. Une vague de sécheresse déferle sur sa peau, lui coupe le souffle et, tandis que la jeune femme s’extirpe de la voiture, l’été s’enroule autour de sa jambe, de son buste, de son cou, et l’enserre jusqu’à l’étouffer.

   Elle prend une grande inspiration et se débarrasse de cet inconfort qui plombe les corps. Face elle se dresse un gîte avec, pour tout signe de bienvenue, un écriteau en bois criant « La Fourmilière ». Elle y est enfin arrivée : elle est venue à bout des routes sillonnantes qui trompent l’horizon, a vaincu les forêts de pins aussi épaisses que des brouillards d’épinard. Et là voilà, debout, devant son nouveau chez elle.

   Elle a la fâcheuse manie d’être toujours en retard, où qu’elle aille, et son défaut de ponctualité relève souvent du grand art. Elle n’avait cependant pas imaginé qu’elle irait jusqu’à se perdre, ni que son voyage durerait deux jours. Comble de l’embarras : elle sait qu’elle ne pourra pas se ruer sous la douche avant de rencontrer ses collègues et son directeur. Pour son entrée en scène, elle aurait aimé faire meilleure impression.

   Elle referme la portière et le clac ! résonne comme la chute d’une pierre.

— Bonjour ! Vous êtes la nouvelle recrue ?

   Claire aperçoit, émergeant du gîte, une rouquine au visage constellé de taches de rousseur. Sa tête orange dépasse d’une porte et se plaque contre les forêts verdoyantes que les montagnes arborent, en arrière-plan : une carotte vue du dessous, avec le paysage pour fanes.    

— Oui, c’est moi ! répond Claire. Navrée du retard, je… Les forêts d’épinard, c’est pas mon truc.

— Quoi ?

— Les forêts de… enfin, je me suis perdue en cours de route. Dans les montagnes. D’où mon retard…

— C’est pas grave ! Vous nous aviez prévenues. D’ailleurs, c’est moi que vous avez eue au téléphone hier.

— Enchantée !

— Enchantée.

   La carotte avance, grandit, s’épaissit jusqu’à se délester de ses fanes. Claire se fait violence : confondre une nouvelle collègue avec un légume, ça ne donne jamais rien de bon. Elle ferait mieux de se débarrasser de cette image, de se secouer comme pour égoutter des cheveux mouillés. Elle y parvient tant bien que mal. La rouquine se plante devant elle, lui adresse un sourire gêné et désigne le coffre de sa voiture : elle lui propose son aide pour les bagages. Claire se précipite sur le coffre, l’ouvre avec maladresse et, ensemble, elles se saisissent des valises, sacs de montagne et autres cabas bric-à-brac que Claire a tenu à emmener avec elle. Les tissus se froissent, les matières s’ébranlent et le tout est vivement déposé sur le bitume fumant.

   Elles se redressent et leurs regards se croisent. L’espace d’un clignement d’œil, d’une rapide seconde composée de riens, Claire se rend compte qu’elle s’est trompée ; affreusement trompée : sa collègue n’est pas une carotte, mais une étoile. Ou plutôt, un nid d’étoiles. Ses taches de rousseur créent une galaxie, ses deux yeux sont deux immenses planètes, gaies et tristes, remplies d’eau, et ses lèvres rouges, rouge sang, une voie lactée ; leur mariage, un visage d’abord inaperçu, incertain, s’impose, riche et profond et, nourri d’attention, s’étend. Claire y voit un tableau impossible, presque indéchiffrable aux âmes non initiées. Quand même. Une carotte ou une galaxie, ce n’est pas tout à fait la même chose. Un souvenir lui revient en mémoire, un souvenir qui s’est frayé un chemin depuis la galaxie orange aux planètes bleues : une image diffuse, aux contours tombants, et qu’une sensation très forte, apaisante, accompagne et enlace. L’image valse, excite, caresse puis s’envole, et Claire ne parvient pas à mettre le doigt dessus, à l’empoigner, à préciser ses traits. Et encore le souvenir lui échappe.   

   La rouquine s’arrache au regard de Claire, soulève quelques sacs et les ajuste en bandoulière. Claire l’imite, agrippe sa valise à roulettes et se laisse guider vers le gîte. Sous leurs pas, les grondements du gravier recouvrent le silence d’une couche d’embarras. Claire hait les blancs ; les temps morts, les vides qui émergent, séparent. Alors elle se sent obligée de meubler, et lance :

— Pour une fourmilière, c’est pas très rempli !

   La rouquine ouvre la bouche, s’apprête à répliquer. Toutefois, à l’évidence, ses pensées se bousculent mais aucune ne parvient à franchir ses lèvres. Elle semble perdue, immobilisée par la remarque de Claire.

— La colonie… Elle s’appelle « la Fourmilière », précise la nouvelle arrivée.

— Ah !

   Le soulagement submerge la rouquine. Elle s’explique :

— Excusez-moi. J’ai passé la matinée à gérer quinze adolescents et je n’ai pas encore trouvé mon rythme.

— Oh, ne vous excusez pas ! On peut peut-être se tutoyer… ? T’en penses quoi ?

— Avec plaisir !

   Elles parviennent devant l’entrée du gîte et, avant que la rouquine ouvre la porte, que toutes deux s’engouffrent dans les tréfonds noirs et frais d’un lieu que Claire ne peut qu’imaginer, elle se souvient : d’un coup, par magie, elle réussit à cristalliser son souvenir et, tout de suite, une question lui vient, se pose sur le bout de ses lèvres, les brûle et elle demande :

— Ça va te paraître étrange comme question, mais avec toutes tes taches de rousseur, on ne t’a jamais donné un surnom de constellation ?

   Elle regrette immédiatement. Sa question est stupide. Puérile. Intrusive. Dans sa bouche, sa langue gigote, tourne et tourne, remue ciel et terre à la recherche d’une échappatoire :

— C’est sincère, je te jure… Je me moque pas… En vrai, les couleurs de ton visage me font penser à un très vieux conte pour enfants. Dont l’héroïne avait un prénom de constellation. À cause de ses taches de rousseur.

   Claire s’embourbe dans ses explications. Une tarte. Une tarte qui met les pieds dans le plat, voilà ce qu’elle est. Elle retient son souffle, guette une réaction : devant elle la galaxie s’étire, scintille. Et puis, à la plus grande surprise de Claire, les lèvres rouge sang s’ouvrent, les étoiles se plient, se coupent et se recoupent, les planètes se distendent et laissent la place à deux anneaux bleus : la rouquine s’illumine, et explose de rire.

— Pardon ! s’excuse-t-elle entre deux gloussements amusés. C’est que… Ta question, là, elle…

   Elle toussote. Son rire entrecroisé de bouts de phrases se déploie en vagues indécises.

— Bon je m’en fous, ose-t-elle, j’y vais : c’est que je ne suis jamais à l’aise avec les gens que je connais pas. Et ta question est tellement… différente, qu’au lieu d’être gênée, ça m’a fait rire ! Je m’y attendais pas. C’était pas voulu, crois-moi.

   Elle prend une profonde inspiration. Ça se voit, une telle confidence lui coûte. Ce n’est pas tous les jours, ce n’est pas à n’importe qui, qu’elle met des mots aussi précis et honnêtes sur elle-même.

— Je m’appelle Samantha. Je crois que j’ai très peu de choses en commun avec les constellations. Mon surnom, c’est Sam.

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Jupsy
Posté le 13/04/2020
Coucou,

J'avais déjà lu ce chapitre, mais je n'avais pas pris le temps de le commenter. Du coup, je l’ai relu.

J’ai beaucoup aimé la façon dont tu décrivais les cuisines autant que j’ai détesté l’attitude de Jules envers Claire. Par deux fois, il fait le choix de lui adresser des reproches en public, que la décence lui aurait intimé de faire en privé. Quand il discute avec elle en cuisine, devant témoin, j’ai cru que j’allais le tuer. Il aurait très bien pu la prendre à part pour lui dire que l’idée lui déplaisait. Manque de chance pour lui, Klaus n’a pas été de son avis. Sur le coup, c’est beau de le voir soutenir Claire, mais connaissant Jules, ça n’augure rien de bon pour la suite…

Et la seconde mise au point avec Claire en est la preuve. Il l’humilie ouvertement devant tout le monde. Il le fait exprès pour lui rappeler sa place, ou du moins tenter de la remettre à la place où elle devrait se trouver. J’ai juste eu envie de le tuer à la lecture de cette scène, et encore plus à la relecture de cette scène. Son attitude est juste abjecte, d’ailleurs même ses moniteurs masculins le rappellent à l’ordre, ce qui aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Sauf que non, monsieur n’écoute que lui-même.

Quant à la scène avec Léa… No comment. Il aurait dû embaucher un moniteur pour s’en occuper ou au moins laisser du temps à ses monitrices pour la convaincre… Mais non monsieur sait encore mieux que tout le monde, monsieur a une cousine handicapée donc monsieur sait gérer toutes les handicapées du monde. J’avais tellement envie de le tuer parce que tu sens dans son attitude qu’il n’a clairement pas la bonne approche, qu’ils étaient trop nombreux autour de cet enfant… Et lui qui ne voit pas le souci même après la gifle. Elle est calmée c’est l’essentiel… Alors non la peur ce n’est pas la solution mais bon il est irrécupérable. DE BOUT EN BOUT. Tu te dis que t’as déjà vu le pire chez lui, mais non il arrive à te montre qu’il était déjà irrattrapable avant.

Bref un très bon chapitre, qui m’a fait aimer Jules…. Non. Il est aussi effrayant que détestable.
Liné
Posté le 17/04/2020
Merci Jupsy !

Pour ce chapitre, j'avais peur d'être allée trop loin et d'ailleurs, certaines plumes m'ont indiqué trouver Jules presque caricatural, avec aucune qualité à sauver. J'ai nuancé certaines choses et en relisant, je me dis quand même que ce genre de mentalités existent encore dans la vraie vie...
Aliceetlescrayons
Posté le 31/01/2020
Coucou,
je sais que je suis carrément à la traine mais me revoilà sur ton texte. Et avec grand plaisir.
Encore que, se retrouver dans la tête de Jules, c'est plutôt glaçant... Ce mélange de pitié et de condescendance qu'il a lorsqu'il observe les autres, c'est presque insupportable. D'autant plus qu'il est toujours convaincu d'être du bon côté de la barrière. Le fait d'avoir des interventions extérieures, des rappels à son passé laisse entendre que ça fait déjà un moment que son esprit doit être sur le fil. En tout cas, c'est l'impression que j'ai eu, renforcée par l'épisode avec Léa.
Mon côté "psy de comptoir" serait très intéressée par plus de détails sur ses rapports avec les femmes. La relation qu'il entretient avec Claire a toujours été malsaine (puisqu'on en connait la fin) mais là, on sent un truc très glauque dans la façon dont il la regarde. Il a comme une attirance dégoutée, je dirais...
Effectivement, la question se pose : comment a-t-il pu l'engager?
Liné
Posté le 12/02/2020
Ah mais tu n'as pas à t'excuser ;-) et je suis ravie de te revoir par ici !
Je me suis demandé si je ne devais pas creuser encore plus Jules. Et si je le faisais, cela passerait presque nécessairement par une explication de sa misogynie (par le biais notamment de son éducation, de son passé). Et puis je me suis dis que non, en fait, je ne voulais pas m'attarder là-dessus - ou alors, il faudrait que je m'attarde sur le passé de tous les personnages. J'ai préféré garder ce côté "photographie à l'instant T d'un panel de personnages opposés". Et puis, je trouvais ça plus intéressant et plus "réconfortant" de laisser plus de place à ses victimes ;-)
Rachael
Posté le 07/09/2019
Coucou,
Je retrouve vraiment avec grand plaisir cette lecture inversée. Je trouves que tu remplis bien ton challenge, et qu'on découvre petit à petit les relations toxiques qui vont mener à la fin qu'on connait...
Vraiment éclairante, cette plongée dans les pensées de Jules. Ce côté bien-pensant, sûr de détenir la vérité, d’avoir LA bonne façon de voir les choses. Cette incapacité à se remettre en question. Et surtout cette certitude d’être au-dessus, d’avoir le droit de porter des jugements sur les autres et surtout les femmes… Il ne supporte pas de voir les autres s’écarter d’un millimètre des règles, même dans un jeu. Bref, il est très bien campé, on comprend ce qui le fait avancer, son coté psychorigide, son côté misogyne, voire misanthrope ou aigri, je ne sais ce qui lui colle le mieux (car personne n’est épargné, même les enfants).
Je me suis demandée si tu n’en faisais pas un peu trop au final dans ce portrait au vitriol de Jules, car il n’y a pas grand-chose qui vient le sauver, on a l’impression qu’il déteste tout le monde y compris les enfants. Je dirais que tu risques de basculer dans le « too much » en ne lui donnant aucune « qualité » capable de le rendre humain. Même quand il parle de sa cousine handicapée, qu’il « chérissait », il est obligé de se forcer (à s’endormir près d’elle). De ce fait il apparaît vraiment comme monstrueux, hors de l’humanité, et je trouve que c’est dommage.
Mention pour la scène où il fait la morale à Claire, sur sa tenue et son comportement. Elle le fait sortir de ses gonds, il perd la conscience de son environnement et lui fait la morale comme si elle était une adolescente. Cette scène préfigure bien la fin, où Jules va sortir de ses gonds de la manière qu’on sait…

Détails
Sous le brouhaha : dans le brouhaha ?
portant à bouts de bras : portant à bout de bras
C’est une belle idée qu’a eu Claire : eue
de bouche à oreilles : de bouche à oreille
Son interaction avec le directeur a refreiné le peu d’ardeur : refréné
Loin s’en faut : loin de là ? tant s’en faut ?
ça n’est entourée que de néant : entouré
Les décollectés : les décolletés ?
Les deux mains de Jules fondent sur Léa, agrippe le pyjama et le soulève brusquement : agrippent, soulèvent
l’handicapée : la handicapée (pas d’élision devant handicapé)
Liné
Posté le 09/09/2019
Ha, au moins le chapitre 5 (Claire dans l'eau) ne t'a pas découragée à lire la suite ! Qui pour le coup, fait changer d'ambiance...
Tu as tout à fait cerné ce que je voulais faire ressortir de Jules. Et je suis rassurée de savoir qu'en lisant ce chapitre, tu reconnectes avec le drame final/initial (j'ai peur de cet écart depuis le début : est-ce que les lecteurs.trices vont être satisfaits des raisons que je donne à ce drame... ?)
Pour le côté too much, eh bien... étant dans un milieu féministe et militant, je peux te dire que j'en entends ou en lis des vertes et des pas mûres... Et que Jules peut se situer dans une moyenne des hommes misogynes d'aujourd'hui. Là où ça aurait été trop, je trouve, c'est si j'avais décrit une tension amoureuse et/ou sexuelle entre Jules et Claire. Mais je garde toutefois ta remarque en tête, parce qu'elle en dit long sur la perception du personnage !
Rachael
Posté le 09/09/2019
Ce que je voulais dire, mis je me suis peut-être mal exprimée, c'est que ce n'est as le côté misogyne de Jules qui me trouble, mais plutôt le fait qu'en plus d'être misogyne, il est misanthrope et n'aime personne, semble même détester les enfants. Mais du coup, cela atténue presque son côté misogyne, ou en fait un à-côté de sa détestation générale. Et je trouve cela dommage que ce personnage soit tout noir... (mais c'est ton choix, à toi de voir...)
Liné
Posté le 11/09/2019
Haa, c'est dans ce sens-là que tu l'entendais ! Toutes mes confuses, en relisant ton commentaire ton conseil était pourtant très clair... !
A vrai dire, je n'ai pas cherché à rendre Jules aussi misanthrope qu'il t'est apparu. Il impose ses règles, a une vision très étriquée de son entourage et se complait dans ses certitudes. En revanche, bien que ce côté "dominateur" transparaisse dans son rapport avec les enfants (entre autres) rien ne prouve qu'il les déteste (j'ai même relu certains passages pour m'en assurer). Seulement, son aversion pour le changement et pour les opinions différentes le pousse à avoir une attitude sévère mais, dans le fond, "qui aime bien châtie bien"... C'est par égard pour eux que, paradoxalement, il veut que Clémence perde du poids, que les ados jouent dans la forêt et que Claire montre le bon exemple. Ceci dit, si tu l'as perçu comme étant un personnage aussi noir, j'ai 2-3 choses à retravailler ! ;-) D'autant que tu as raison, ton interprétation fait se noyer la misogynie dans la misanthropie, et ce n'était pas tout à fait mon but... Merci !
Rimeko
Posté le 04/09/2019
Coucou Liné !
Oooh mais tu postes souvent en ce moment ! Plus que trois chapitres en plus de celui-là, du coup... ?

Coquillettes et suggestions :
"de l’autre [main], fendant les airs, un couteau aiguisé se tient prêt à frapper" Problème de syntaxe, ça devrait être quelque chose comme "airs, elle tient..." :)
"Ce jeu-là, il y tenait comme (à) la prunelle de ses yeux"
"assise sur le plan de travail, ses jambes se balancent sans gêner personne et ses talons marquent contre les placards" 1) Il y a des placards sous le plan de travail ? 2) Il n'est pas occupé par les cuisinières le-dit plan de travail ? 3) Problème de syntaxe à nouveau, avec assise=Sam et se balancent=les jambes...
"Tu es force de propositions (sans -s, je crois)"
"à observer les queues virevolter. Dessiner des courbes incertaines. Alors que les arbres, eux, s’élèvent droit, fiers et brutaux jusqu’aux cieux" Les points rendent le passage un peu trop haché, je trouve...
"le pied leste de celle qui se refuse à l’effort" ... leste ? Ça me paraît contradictoire.
"sa remarque atteint sa cible" Pourtant non, elle ne l'entend pas tout de suite... ?
"Chaque été, il met un point d’honneur à faire sentir son ouverture d’esprit. Les moniteurs peuvent lui parler. Les enfants aussi. À cœur ouvert" Ah bon ? *ton sarcastique* On l'a pas encore vu ça.
"être stérile pour une femme, ce n’est pas un choix" Parce pour un homme ça l'est ?
"Les décollectés (décolletés), les cils battants"
"Pardon, je me suis laissée emportée (emporter)"

J'ai pas grand-chose à dire sur la scène des cuisines, si ce n'est que c'était intéressant de découvrir un nouvel environnement de la Fourmilière et de voir cette espèce de solidarité des femmes, oh, et aussi de voir un endroit où Sam est plus à l'aise que Claire ! C'était cool, ça, comme détail.
Mais surtout, c'est la première fois qu'on a un long point de vue de Jules, non ? Hé bien, j'ai pas aimé être dans sa tête – enfin si, c'était super intéressant et je trouve que même la narration changeait, qu'en quelque sorte on voyait vraiment le monde par ses yeux. Par exemple, quand tu décris la course de la grosse Clémence, j'étais pas encore sûre de quel personnage était narrateur, et j'étais genre "beh je vois pas Claire ou Sam ou même Klaus et Sofian décrire la scène comme ça". Et ça, ça marchait super bien par rapport au lecteur !
J'ai eu l'impression de mieux cerner le personnage, avec son espèce de nostalgie de "son temps", ce léger mépris et rejet pour les nouvelles générations, l'impression que lui détient la vérité et que c'est son rôle de les remettre sur le bon chemin, le côté très paternaliste, l'aveuglement de celui à qui on a toujours fait croire que c'est normal qu'il soit le chef et qu'il ait raison. Ou plus exactement, j'ai vraiment eu l'impression d'avoir en face une vraie personne. Et ça m'a énormément touchée, surtout quand il réprimande Claire. Je le hais, ce personnage, pas parce que je sais comment ça "finit" (/ débute) ou autre, mais parce qu'il me dégoûte, il me fait peur même. Je crois que c'est un des passages qui "justifie", du moins à mes yeux, le plus le meurtre, et du coup c'est terrifiant parce que je comprends que c'est… c'est possible.
La scène avec Léa était très bien aussi, je vois tout à fait Jules agir comme ça, essayer pendant deux secondes de se faire comprendre puis la brusquer, sans aucun égard pour ce qu'elle ressent vraiment. D'ailleurs, c'est le seul à la désigner comme "l'handicapée", non ? J'ai l'impression que Jules vit "dans sa tête", qu'il est aveugle à tout ce qu'il ne comprend pas et qui ne rentre pas dans son schéma. Comme s'il était totalement dépourvu d'empathie, si tu vois ce que je veux dire ?
Bref, encore un super chapitre, et j'ai hâte d'avoir la suite !
Liné
Posté le 05/09/2019
Hello Rim' !
Ha je suis contente que ce chapitre te plaise ! Il m'a donné un peu de fil à retordre : je voulais adapter mon style et mon rythme de phrases aux pensées et à la mentalité de Jules (coucou les phrases hachées). Et tu as tout à fait cerner ce que je voulais montrer de lui !
En revanche, je me demande si on est pas un peu trop dans sa tête à lui. Non pas que ça ne fonctionne pas, mais plutôt, j'ai peur que ça crée un déséquilibre pas suffisamment argumenté avec d'autres chapitres, qui montrent d'autres points de vue mais sans flirter autant avec le discours indirect... Bref, du coup je suis en train de me creuser les ménages autour de la question des différents modes de narration... Si je dois creuser le point de vue interne et le discours indirect dans d'autres passages pour niveler avec celui-ci, ou pas... Je sais pas encore ce que ça va donner !
Slyth
Posté le 28/08/2019
Coucou Liné ^_^

Suite à l'IRL et au challenge d'écriture en particulier, je voulais vraiment découvrir ton texte !Je comprends notamment mieux le « raconté à l'envers » que tu avais inscrit comme mot clé et j'ai pu réaliser à quel point mon résumé était farfelu et guilleret comparé à la véritable histoire ! xD

Le début est une sacrée claque et on se demande forcément comment les choses ont pu dégénérer à ce point (quoique, même ce terme ne semble pas assez fort pour évoquer les événements). Ce procédé de "remonter dans les temps" au fur et à mesure des chapitres est vraiment intéressant et je trouve que tu le maîtrises super bien ! C'est un peu comme mener une enquête. Il est peut-être plus facile de bien suivre en lisant tout d'une traite, comme j'ai pu le faire (en tout cas, jusqu'à ce chapitre-ci) mais, quoi qu'il en soit, ça reste vraiment captivant.

Il y a aussi une violence omniprésente dans ton texte : violence dans les actes, les mots, les regards et les pensées. Personnellement, c'est quelque chose qui m'a vraiment pris aux tripes en te lisant et ça a créé un certain malaise. Non parce que je n'appréciais pas, mais au contraire parce que c'était vraiment prenant et que j'étais tout à fait immergée au milieu de tout ça ! Je suis quelqu'un qui redoute les conflits, ne les recherche pas et à tendance à les fuir. Du coup, assister à tous ces événements en tant que spectatrice était comme une épreuve pour moi (encore une fois, ce n'est pas à prendre négativement, j'essaie juste d'exprimer ce que ton récit a pu faire résonner en moi ^^'')
Je me suis retrouvée au milieu de tous ces personnages et des relations complexes qu'ils entretiennent, un peu comme si j'étais une de ces ados inscrite à la colonie. J'ai assisté à tous ces échanges avec curiosité, intérêt, inquiétude et effroi aussi parfois. Navrée de me répéter mais cette lecture a vraiment été captivante !

La relation entre Claire et Jules est au centre de tout cela et j'apprécie beaucoup le fait que tous deux soient si complexes dans leur fonctionnement. Il m'est difficile d'avoir un avis complètement tranché à leur sujet. J'apprécie la fraîcheur de Claire, sa bienveillance envers les jeunes, sa confiance et sa spontanéité. Mais elle a aussi un côté plus sombre avec son entêtement, son langage cru et l'impression qu'elle donne d'être prête à tout (ou presque) et de saisir la moindre occasion pour parvenir à ses fins et obtenir ce qu'elle veut.
Quant à Jules, je peux comprendre la charge que son rôle implique et son besoin d'un minimum d'ordre et de rigueur pour que les choses roulent. Toutefois, en lisant ce dernier chapitre, j'ai pu constater l'étendue de son intolérance. Il m'a fait penser à ces personnes qui font un métier depuis des années, qui ont des habitudes bien ancrées et qui voient d'un mauvais oeil l'arrivée de personnes nouvelles qui viennent avec des idées neuves et des changements. Ce genre de personne qui va te répondre « on a toujours fait comme ça et ça fonctionne très bien donc on ne va pas changer » quand tu proposes quelque chose. Il a un regard et des paroles envers les choses et les gens qui fait vraiment froid dans le dos. Preuve en est cet acte terrifiant du premier chapitre... jusqu'où un être humain peut être capable d'aller. Brrr !

Enfin voilà, j'ai conscience que ce commentaire reste assez global, désolée ! ><
Quoi qu'il en soit, j'apprécie beaucoup cette lecture et je me réjouis déjà de pouvoir venir découvrir la "suite" (ou ce qui se passe avant en quelque sorte) !

Toute bonne continuation d'ici là !


P.S. : oh, j'ai juste une petite question... MJC c'est l'abréviation de quoi ? Ca m'a un peu perturbée durant ma lecture car cela sonnait comme quelque chose d'évident pour tous. Je me suis dit que le terme complet interviendrait peut-être au cours de ma lecture mais, comme ce n'est pas le cas, je me permets de demander. Grand merci si tu peux éclairer ma lanterne d'étrangère ! xD

P.P.S. : je suis vraiment fan de ton titre ! <3
Liné
Posté le 31/08/2019
Tu as tout lu d'un coup ?! La vache, tu as de l'endurance ! :-o En tout cas, un énorme merci pour tous ces compliments très, très encourageants.

En effet, je n'ai pas écrit cette histoire dans le but de seulement faire parler l'imaginaire des lecteurs/trices, mais aussi pour inciter à la réflexion. C'est donc tout à fait humain de ta part que tu réagisses de la façon que tu décris, et que aies ressenti plusieurs formes différentes de violence - c'est que j'ai suffisamment bien fait mon boulot !

Concernant le titre - je suis contente qu'il te plaise ! Ceci dit, bien qu'il soit très parlant et qu'il reflète (je crois) les particularités du roman, je le trouve un chouïa lyrique/poétique... Mais je n'ai pas mieux en réserve !

Et pour l'IRL et l'atelier d'écriture : j'ai failli ne pas participer, étant donné le ton de mon histoire ! Mais j'ai tout de même joué le jeu, et j'avoue que je me suis dit "la vache, celle qui tombera sur ma fiche va en baver"... Et au final, heureusement pour l'ambiance générale que tu ne sois pas partie dans un synopsis aussi violent ! xD

A très vite,
Liné
Liné
Posté le 31/08/2019
Ah, et excuse-moi pour ce double post : la MJC signifie Maison des Jeunes et de la Culture. Il s'agit de groupements d'associations d'éducation populaire, qui mettent en place toute une programmation culturelle à niveau local. C'est un acronyme que je croyais suffisamment connu, mais tu es la 2e plume à t'être posée la question (je mettrai sans doute un astérisque) :-)
Slyth
Posté le 01/09/2019
Re-coucou ^_^

Honnêtement, je n’ai eu aucune peine à enchaîner les chapitres : c’était vraiment une lecture passionnante !

Je trouve que le titre convient à merveille !
Et le côté lyrique/poétique que tu mentionnes peut tout à fait rappeler le théâtre, qui tient tout de même une place importante dans l’histoire ;)

Cet atelier d’écriture reste vraiment un super souvenir ! Je suis très heureuse d’avoir pu y participer et que cela m’ait permis de découvrir ton texte !

Oh et ne t’en fais pas pour la MJC : après une petite recherche, il semblerait que l’on en ait aussi en Suisse mais je ne l’aurais pas su. C’est peut-être un terme moins courant aussi. Quoi qu’il en soit, merci pour ton explication !
Isapass
Posté le 22/08/2019
Je t’avais fait un énorme commentaire, mais comme je n’étais plus connectée quand j’ai cliqué sur « envoyer », j’ai tout perdu, grrrr…
Bon, en fait, c’est pas plus mal, parce que ça va me permettre de moins parler pour ne rien dire et d’essayer d’être concise (grooooos challenge !)
Déjà, j’ai beaucoup aimé la première scène parce qu’elle permet de montrer que Jules fait parler de lui. Au cas où on aurait encore des doutes, on se rend compte que tout le monde à des doutes sur sa perception des choses, même si ça reste sur des sujets légers. Donc ça confirme que pour les autres acteurs du drame, l’ « extraterrestre », c’est lui, pas Claire. Claire rit avec les autres à la fin : elle est DANS le groupe, pas lui.
J’ai une petite remarque sur cette scène quand même : je n’ai pas réussi à trancher si l’intervention de Klaus était clairement une « prise de risque » de sa part pour défendre Claire, ou s’il ne se rend pas compte à quel point il « met les pieds dans le plat » en intervenant de manière déclarative et objective. Ça vient du fait qu’il n’assiste pas à la première partie du dialogue Claire/Jules et qu’il ne sait pas forcément qu’il y a un affrontement, dans lequel Claire semble être en difficulté. Je veux dire, comme ton histoire est antichronologique, on ne peut pas savoir si c’est le premier ou pas, donc Klaus pourrait ne pas savoir qu’il y a un problème (ou une forte probabilité de problème) entre Jules et Claire. Or, il serait intéressant de savoir s’il est conscient de prendre de risque ou pas, car ça contribuerait non seulement à définir sa personnalité à lui, mais aussi celle de Claire et son effet « tâche d’huile » sur la colo.
En tout cas, plus bas on voit que Jules considère qu’il l’a fait « contre lui ».

La suite du chapitre fait froid dans le dos (tous les points de vue de Jules font ça, mais là… ) : c’est évidemment criant de misogynie, mais pas n’importe laquelle, en plus. Celle qui se cache derrière le puritanisme bien-pensant. Brrrr…. D’abord, on voit bien la hiérarchie qui s’opère dans sa tête parce que quand il passe en revue les moniteurs, Sam n’a droit qu’à une phrase en passant, alors que son analyse va plus loin sur Klaus et Sofiane. Ensuite, toutes considérations sur le corps des femmes sont associées à des qualificatifs troubles en rapport avec le dégoût, l’écœurement, la répugnance. Ça m’a fait penser à des phrases que tu pourrais lire dans le Nom de la rose sur le caractère diabolique et tentateur (ou plutôt diabolique CAR tentateur) de la femme. Mais lui, il tient le malin à distance, on ne l’y prendra pas ! Il les reluque comme un malade, mais seulement pour les juger, les rejeter, les condamner. Encore une fois, c’est brillant. Je me suis quand même demandé si son introspection sur Claire n’était pas un peu trop poussée dans ce sens. Un tout petit peu moins fine (excuse-moi). A cause de ce côté « bien-pensant » que tu installes, je me demande si ce ne serait pas encore plus crédible si son discourt comportait un tout petit peu moins de condamnation et un tout petit peu plus d’arguments qui chercheraient à excuser Claire, un peu comme par charité chrétienne, tu vois ? Ça sonnerait faux, bien sûr, mais ça ferait encore plus tordu.
C’est du tunning, hein : c’est déjà édifiant comme ça !
Son intervention publique sur la tenue de Claire (sous-vêtements compris) m’a parue tout à fait crédible, malgré son « énormité ».

Enfin la scène avec Léa, c’est le pompon ! Et je sentais bien qu’il y avait eu une autre gifle ! Pauvre Léa…

Encore une fois, je suis bluffée par ta finesse !
Liné
Posté le 25/08/2019
J'adore tes commentaires à rallonges, mais je sais aussi ce que ça fait de devoir tout retaper ! D'autant que ton commentaire reste de toute beauté <3

Encore une fois, tu parviens à extraire des analyses très fines ! Moi qui ai constamment peur de trop jouer sur le "show" et pas assez sur le "tell", comme on dit, tes remarques décrivent pile les impressions que je souhaitais créer (après ça peut aussi vouloir dire que toi et moi on a une vision similaire de ce genre de psychologies !).

Sans te spoiler sur les questions que tu te poses autour de Klaus, je pense que le chapitre suivant consacré à ce perso te permettra d'y voir plus clair (et tant mieux si de fil en aiguille le lecteur obtient des réponses tout en se posant de nouvelles questions).

C'est une très bonne suggestion que tu fais concernant les intentions "bon chrétien" de Jules ! Je garde en tête... Et en même temps, j'entends et je vois des choses tellement horribles sur le regard que certaines hommes peuvent avoir sur certaines femmes, actuellement et de par le monde, que je ne suis même pas sûre que les réflexions de Jules soient si "hors-normes" que cela... A voir, j'y réfléchis !

Quant à la gifle, tu avais une fois encore raison ! Dans le chapitre 8, le dialogue montre un quiproquo entre Jules et Claire, qui ne parlaient pas de la même chose...

Merci encore pour tes compliments en or, et à très vite !
Sorryf
Posté le 21/08/2019
"Un brin rancunier et ça, il le sait et n’en abuse pas." J'ai rigolé... amèrement. Heureusement qu'il n'en abuse pas sinon qu'est-ce que ce serait >.< !

J'ai beaucoup aimé ce chap, notamment le pavé hargneux de Jules envers Claire, quand il la mate jouer avec les gosses, qu'il la traite de pute etc... Je pense qu'il veut se la faire, qu'il peut pas, et que c'est pour ça qu'il rage, la déteste autant et meme fait ce qu'il fait dans le chapitre 10. Juste pour ça, ce gros porc è.é, l'éternelle discorde entre les hommes et les femmes.

J'ai adoré la scène ou il la rembarre sur ses vêtements devant tout les gamins, c'est hyper violent, très bien fait !

Et la violence envers la petite Léa... dire que ce mec est directeur.
Claire et Jules sont deux excellents bons persos, tu les brosses à la perfection !
mais purée comment je rage que ça se termine comme ça ! plus on recule dans les chapitres plus ça me dégoute T.T
Liné
Posté le 23/08/2019
Haaa oui, je dois avouer que je me suis beaucoup amusée à jouer sur les mots pour mettre en contraste certains comportements... le rire amer est une réaction parmi celles que je voulais susciter, donc merci !

Bon après c'est pas encore fini, hein ! Et après c'est sans doute sadique de ma part mais, en tant qu'autrice, je suis fière de ton énervement xD

A très vite !
Liné
Renarde
Posté le 20/08/2019
Hello Liné,

Ce chapitre m'a paru beaucoup plus dense que les précédents, j'ai même été contrôlé le nombre de mots pour être sûre que je n'avais pas rêvé.
Effectivement, c'est un des deux plus grands chapitres (avec le précédent), mais surtout, on apprend beaucoup de choses. Je m'étais toujours demandé comment est-ce que Jules était au courant de la stérilité de Claire, quel était le handicap de Léa, et quel était cette histoire de gifle. On comprends également mieux pourquoi est-ce que Jules déteste autant Claire.

Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, mais du coup, je me demande ce que tu vas amener comme information dans les derniers chapitres parce que sauf erreur, j'ai à peu près rempli tous les blancs.

J'imagine qu'on va en savoir plus sur la relation Jules/Claire (avec la fameuse journée à l'envers).

Sinon, ton écriture est toujours aussi agréable et imagées (ah, la troupe de courgettes !).
Liné
Posté le 21/08/2019
Coucou Renarde !
Cette impression de densité est normale : en fait, pour faciliter la lecture sur PA, j'ai scindé tous les gros chapitres en deux (le 9, le 8...). Mais je me suis rendue compte que cela pouvait nuire à la cohérence de la lecture... du coup, depuis le 5, je poste les chapitres en entier ! D'où le fait que le 4 apparaisse (faussement) comme le chapitre le plus gros.

Tant mieux si tu as rempli tous les blancs ! De mon coté j'ai encore quelques trucs à faire dire/faire à mes personnages avant de conclure. J'espère que ça te paraîtra clair et cohérent !

Est-ce que d'après toi les infos livrées dans le chapitre 4 auraient du être mieux disséminées dans l'ensemble du roman... ? Ce n'est pas trop indigeste ?

Merci d'être passée par ici !
Liné
Renarde
Posté le 22/08/2019
Hello Liné,

Ce n'est pas indigeste, et cela dépendra beaucoup des chapitres suivants.
Disons que si le rythme ralentit, tu pourrais peut-être mettre certaines infos au chapitre 3. Mais là, je ne peux pas dire sans connaître la suite !

Vu que tout est à l'envers, je ne sais pas trop comment est-ce que tu vas conclure ce roman (je me réjouis de voir d'ailleurs) et s'il y aura d'autres infos dans le chapitre 1 par exemple.

Renarde
Liné
Posté le 23/08/2019
Merci Renarde, tu m'ôtes un doute ! Je garde ta remarque en tête. La fin est déjà calée, j'espère que tu trouveras la suite cohérente !
GueuleDeLoup
Posté le 20/08/2019
Re Linou!

Alors en vrai je suis à présent à jour sur tes chapitres, le 4 compris. Et je suis vraiment désolée de ne pas avoir trop le temps de commenter.
En vrai je n'ai rien trouvé qui me gênait vraiment à part sur des questions d'intensité quand les personnages s'enflamment intérieurement. Il y a eu plusieurs fois où je me suis dit "Là c'est un peu too much. C'est bon on avait déjà compris". Mais rien de vraiment embêtant.

Comme tu fais une histoire qui est à 100% du "montre, ne dis pas", je trouve qu'il est hyper difficile de placer le curseur pour être sûr que le lecteur distrait ne rate rien de tes intentions.
Je me demande aussi parfois si j'ai raison quand j'ai ce sentiment de "trop" vu que je n'ai pas tout les éléments en mains (vu que l'histoire va à rebrousse-poil).

Sinon, j'aime vraiment beaucoup ton histoire, je suis très impressionnée de la subtilité avec lequel tu jongles entre les différents personnages pour nous donner tel ou tel ressenti et finalement nous perdre un peu entre le "Bien" et le "Mal". Pour le moment, j'avoue que je préfère attendre la fin avant de donner un avis arrêté sur les protagonistes, même si je sens que petit à petit, l'empathie que je pouvais avoir pour Jules chute, alors que tu lui laissais quand même le bénéfice du doute. Bon dans un sens, vu ce qu'il fait dans le premier chapitre, ça n'a rien de surprenant et je me suis dit plus d'une fois que cette histoire traitait tout de même un peu des hommes qui ne supportent pas que les femmes leur échappent. Mais largement pas que.

Du coup, comme je pense que la fin n'est pas si loin (tu as encore un chapitre en rab, non?), je te propose de continuer un peu ma lecture sans trop relever ce qui me gêne et à la fin, je peux te proposer une BL (je suppose qu'à ce moment là j'aurai plus de temps).

Je te fais de gros bisous!
A bientôt choubidoubidoubidou <3
Liné
Posté le 21/08/2019
Haaa ma Lou, merci beaucoup !
Effectivement, un point de réécriture non négligeable sera de balayer les moments "too much" (après que tu as lu, j'ai d'ailleurs nuancé certaines parties des deux premiers chapitres). Le souci, cest que comme j'écris en partant du chapitre 10 (j'aurais pu faire l'inverse et commencer l'écriture par le chapitre 1, mais je trouvais ça moins intéressant), j'avais du mal à trouver le bon ton. Mais maintenant que j'arrive à la fin, je me rends mieux compte de ce qu'il faudrait faire :-)
Je crois que tu me connais suffisamment maintenant pour entrevoir ce que j'essaie de faire avec ce roman ;-) et en même temps, il n'est pas achevé et je préfère ne pas te spoiler ! Je te laisse donc me donner des impressions sur les persos à la toute fin. En revanche, petite question qui peut m'aider à (ré)orienter les derniers chapitres : à ce stade, qu'est ce que tu penses de Jules ? Et est ce que tu t'attends à découvrir autre chose de sa relation avec Claire ?
Voila voilà et sinon, le chapitre 3 et prêt et j'ai entamé le 2 !
Un immense merci pour ta lecture, et pour ta proposition de BL ! C'est pas tomber dans l'oreille d'une sourde, et vus les thèmes, je sais que tu pourras mettre le doigt sur ce qui ne va pas !
Des gros poutous de chat <3
Liné
GueuleDeLoup
Posté le 21/08/2019
Aloooors, concernant Jules... J’ai l’impression que pendant longtemps, tu étais assez équitable sur les défauts que tu collais aux deux persos et que à présent, on sent un gros basculement à la défaveur de Jules.
J’ai l’impression que tu nous dresse le portrait d’un homme traditionnel, qui est bloqué à la fois dans sa nostalgie et dans ses certitudes de faire bien pour ceux qu’il « domine »: les femmes, les enfants.
La femme doit être serviable et discrète, la sexualité également. Bref Claire incarne tout ce qu’il n’aime pas: la désobéissance, la femme libérée mais pas au service de l’homme, le bouleversement des habitudes... En vrai oui j’attends encore des révélations de la part de ce personnage, il te reste trois chapitres, je pense que tu as encore une idée ou deux en tête.

Bon ce message est un peu décousu mais je teste un nouveau clavier, c’est pas hyper agréable ;)
Liné
Posté le 23/08/2019
Nickel ! Merci beaucoup ;-) je rebondis pas plus sur tes impressions pour le moment, mais ta réponse m'aide beaucoup !
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